region:afrique du nord

  • Adult mortality among second-generation immigrants in France : Results from a nationally representative record linkage study (Volume 40 - Article 54 | Pages 1603–1644)
    https://www.demographic-research.org/Volumes/Vol40/54

    Background: France has a large population of second-generation immigrants (i.e., native-born children of immigrants) who are known to experience important socioeconomic disparities by country of origin. The extent to which they also experience disparities in mortality, however, has not been previously examined.

    Methods: We used a nationally representative sample of individuals 18 to 64 years old in 1999 with mortality follow-up via linked death records until 2010. We compared mortality levels for second-generation immigrants with their first-generation counterparts and with the reference (neither first- nor second-generation) population using mortality hazard ratios as well as probabilities of dying between age 18 and 65. We also adjusted hazard ratios using educational attainment reported at baseline.

    Results: We found a large amount of excess mortality among second-generation males of North African origin compared to the reference population with no migrant background. This excess mortality was not present among second-generation males of southern European origin, for whom we instead found a mortality advantage, nor among North African–origin males of the first-generation. This excess mortality remained large and significant after adjusting for educational attainment.

    Contribution: In these first estimates of mortality among second-generation immigrants in France, males of North African origin stood out as a subgroup experiencing a large amount of excess mortality. This finding adds a public health dimension to the various disadvantages already documented for this subgroup. Overall, our results highlight the importance of second-generation status as a significant and previously unknown source of health disparity in France.

    Author’s Affiliation

    Michel Guillot - University of Pennsylvania, United States of America [Email]
    Myriam Khlat - Institut National d’Études Démographiques (INED), France [Email]
    Matthew Wallace - Stockholms Universitet, Sweden [Email]

    Les hommes nés en France de parents nord-africains ont un risque accru de mourir avant 65 ans - Le Parisien
    http://www.leparisien.fr/societe/les-hommes-nes-en-france-de-parents-nord-africains-ont-un-risque-accru-de

    « Les résultats suggèrent que cette surmortalité ne s’explique pas simplement par les différences de niveau d’éducation, mais par un ensemble de désavantages, notamment sur le marché du travail et sur le niveau des revenus », expliquent les auteurs, qui estiment qu’il s’agit d’une « dimension de santé publique importante et inconnue jusqu’ici ».
    « Impact négatif » des discriminations

    La discrimination sur le marché du travail, qui est « plus répandue » parmi la deuxième génération, peut se traduire par une « détérioration du fonctionnement psychosocial » et par un « impact négatif sur la santé », explique les chercheurs de l’Ined, qui ont précisé qu’il a été « difficile » de travailler sur le sujet à cause du manque de données.

    • La première étude sur la mortalité des descendants d’immigrés de deuxième génération en France révèle une importante surmortalité chez les hommes d’origine nord-africaine - Espace presse - Ined - Institut national d’études démographiques
      https://www.ined.fr/fr/actualites/presse/la-premiere-etude-sur-la-mortalite-des-descendants-dimmigres-de-deuxieme-genera

      La France compte une importante population de descendants d’immigrés de deuxième génération, c’est-à-dire les personnes nées en France de parent(s) immigré(s). Si les disparités socioéconomiques selon les pays d’origine sont bien identifiées, les inégalités de santé, et plus particulièrement en matière de mortalité, demeurent méconnues. Michel Guillot et Myriam Khlat, directeur.rice.s de recherche à l’Ined, et Matthew Wallace, post-doctorant à l’Université de Stockholm, ont analysé les niveaux de mortalité entre 1999 et 2010 d’adultes nés en France de deux parents immigrés. Ces travaux, réalisés pour la première fois en France, révèlent une importante surmortalité chez les hommes d’origine nord-africaine.

      Parmi les pays de l’Union européenne de plus d’un million d’habitants, la France est le pays qui compte la plus grande population de descendants d’immigrés de deuxième génération, tant en termes absolus que relatifs. En 2014, la population d’individus nés en France avec au moins un parent immigré représentait 9,5 millions de personnes, soit 14,3 % de la population totale. En raison de l’histoire de l’immigration en France, la population de deuxième génération est, aujourd’hui, vaste et diversifiée : les régions d’origine les plus représentées sont l’Europe du Sud (Portugal, Italie ou Espagne) et l’Afrique du Nord (Algérie, Maroc ou Tunisie), chaque région représentant un tiers environ, le dernier tiers comprenant un ensemble très diversifié de pays d’origine des parents, notamment des pays d’Afrique subsaharienne, d’Europe et d’Asie.
      Un travail de recherche unique en France

      Si les inégalités en matière de niveau scolaire, d’emploi et de revenu des descendants d’immigrés de deuxième génération d’origine non européenne sont bien documentées, aucun travail de recherche ne s’était intéressé jusqu’alors aux disparités dans le domaine de la mortalité.
      Les auteurs de cette étude, Michel Guillot, Myriam Khlat et Matthew Wallace, ont choisi d’étudier pour la première fois ce sujet. Ils ont utilisé l’échantillon longitudinal de mortalité (ELM), échantillon représentatif à l’échelle nationale de 380 000 personnes âgées de 18 ans et plus en 1999 (issu de l’Étude de l’histoire Familiale-EHF de 1999) et ont exploité un suivi de la mortalité au moyen de registres de décès appariés jusqu’en 2010. Ils ont comparé les niveaux de mortalité des descendants d’immigrés de deuxième génération âgés de 18 à 64 ans et originaires d’Europe du Sud et d’Afrique du Nord avec ceux de leurs homologues immigrés de première génération et avec ceux de la population de référence (personnes nées en France de deux parents eux-mêmes nés en France).
      Une surmortalité importante constatée chez les hommes d’origine nord-africaine

      Alors que la probabilité estimée de décès entre 18 et 65 ans s’élève à 162 pour 1 000 pour les hommes de la population de référence, elle est 1,7 fois plus élevée pour les hommes nés en France de deux parents immigrés d’Afrique du Nord (276 pour 1 000). Elle est en revanche plus faible pour ceux de la deuxième génération d’origine sud-européenne (106 pour 1 000), ainsi que pour les hommes immigrés de première génération toutes origines confondues. La surmortalité observée pour les hommes de deuxième génération d’origine nord-africaine demeure importante après ajustement en fonction du niveau d’instruction.
      Les résultats concernant les femmes ne relèvent pas de différences statistiquement significatives par rapport à la population de référence sauf pour les femmes immigrées de première génération d’origine sud-européenne qui bénéficient d’un avantage en matière de mortalité similaire à celui des hommes.

  • Les Africains qui migrent viennent de moins en moins en #France

    Selon la dernière note de l’#OCDE consacrée aux migrations africaines vers les pays développés entre 2001 et 2016, l’attractivité de l’Hexagone décroît sensiblement.

    Les tenants de la théorie du grand remplacement ou les agitateurs du spectre de la ruée africaine – vers l’Europe en général et la France en particulier – n’apprécieront sans doute pas la lecture de la dernière note de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) consacrée aux évolutions des migrations africaines vers les pays développés entre 2001 et 2016.

    On y lit en effet que « représentant un immigré sur dix, la migration africaine vers les pays de l’OCDE a vu son poids légèrement augmenter au cours des dernières années ; elle demeure toutefois faible par rapport à la part de l’Afrique dans la population mondiale […]. La France est toujours la principale destination, mais sa part se réduit. »

    Ces conclusions découlent de la dernière actualisation de la base de données développée depuis plusieurs années par l’OCDE, en coopération avec l’Agence française de développement (AFD), sur les immigrés dans les pays développés. Celle-ci compile des statistiques, par pays de naissance, des migrants internationaux, « définis comme les personnes [âgées de plus de 15 ans] résidant dans un pays autre que celui de leur naissance » sans tenir compte de leur « statut légal ou de la catégorie de migration. »
    « Pas de raz-de-marée annoncé »

    Ces données couvrent non seulement les effectifs d’immigrés par âge, sexe et niveau d’éducation, mais également des variables clés de l’analyse des migrations internationales et de l’intégration comme la nationalité, la durée de séjour, le statut dans l’emploi et la profession.

    Passées ces quelques précisions d’ordre méthodologique, il ressort de cette étude que « la part de la population originaire d’Afrique vivant dans un pays de l’OCDE a augmenté au cours des quinze dernières années, mais reste très modeste ». Le nombre de migrants africains y est en effet passé de 7,2 millions en 2000 à 12,5 millions en 2016. Mais ils ne représentent encore que 10,4 % des 121 millions de migrants répertoriés dans les pays développés, contre 9,2 % en 2000. A titre de comparaison, le nombre total de migrants venus du Mexique – pays classé en tête de liste des pays d’origine devant l’Inde et la Chine – s’établissait à 11,7 millions en 2016.

    L’OCDE remarque ainsi que « la croissance démographique africaine est encore loin de se traduire en un accroissement équivalent de la migration vers les pays de l’OCDE. » En marge de la polémique née de la publication en 2018 du livre de Stephen Smith – La Ruée vers l’Europe (éd. Grasset) –, le démographe François Héran remarquait également que « les projections démographiques de l’ONU actualisées tous les deux ans ont beau annoncer un peu plus qu’un doublement de la population subsaharienne d’ici à 2050 (elle passerait de 900 millions à 2,2 milliards dans le scénario médian), cela ne suffira pas à déclencher le raz-de-marée annoncé ». « Il n’existe pas de lien mécanique entre la croissance démographique et celle du taux de migration », ajoute Jean-Christophe Dumont, chef du département des migrations internationales à l’OCDE.

    #Féminisation et hausse du niveau d’éducation

    Et si la France demeure le principal pays de destination, « sa part s’est considérablement réduite, passant de 38 % des migrants africains installés dans les pays de l’OCDE en 2001 à 30 % en 2016 ». La part des immigrés dans la population totale (14 %), toutes origines confondues, a légèrement augmenté sur cette même période (environ 2 %), est supérieure à la moyenne des pays de l’OCDE (12 %), mais demeure très inférieure à celle de pays comme la Suède, l’Irlande ou l’Autriche (20 %).

    La « préférence » française s’explique en partie par l’origine géographique des migrants africains. En effet, 54 % d’entre eux provenaient d’un pays francophone, notent les auteurs, or « les liens historiques et linguistiques restent des déterminants clés des migrations africaines ». Dans cet espace continental, les pays d’Afrique du Nord demeurent, de loin, les premiers pays d’origine (46 % de l’ensemble des migrants africains en 2016 contre 54 % en 2000). Le Maroc devançant tous les autres, étant « le pays de naissance de près d’un migrant africain sur quatre, devant l’Algérie (1 sur 8) ». Si la part de la France demeure prééminente, la surprise vient des Etats-Unis, dont la part est « en forte augmentation » avec l’accueil de 16 % des migrants africains en 2016 – notamment éthiopiens et nigérians – contre 12 % seize ans plus tôt. Les Etats-unis sont ainsi la deuxième destination devant le Royaume-Uni, l’Espagne, l’Italie, le Canada et l’Allemagne.

    Si la jeunesse des migrants africains par rapport aux autres continents d’origine demeure une constante, les évolutions de deux autres données sont plus notables : la féminisation et le niveau d’éducation. Concernant ce dernier point, plus de 60 % des migrants ont au moins un niveau de 2e cycle du secondaire (lycée), dont la moitié (30 %) sont diplômés de l’enseignement supérieur (contre 24 % en 2000). « Cette évolution s’explique en partie par la conjugaison de deux facteurs, note Jean-Christophe Dumont. D’une part, la compétition entre pays de l’OCDE pour attirer les talents. D’autre part, la baisse des besoins de main-d’œuvre non qualifiée dans les économies des pays développées ».

    La part des femmes augmente également sensiblement. Alors que celles-ci représentaient 46,7 % des migrants africains en 2000, elles étaient 48,2 % en 2016. « Dans des pays comme le Royaume-Uni, la France, l’Irlande, le Portugal, Israël, le Luxembourg ou encore l’Australie, les femmes sont même devenues majoritaires dans les diasporas africaines », note l’OCDE.

    Enfin, si la recherche d’un emploi et d’une vie meilleure figure parmi les motivations des candidats à l’émigration, cette quête s’avère difficile. « Sur le marché de l’emploi des pays de l’OCDE, les migrants africains sont fortement touchés par le chômage (13 %) et l’inactivité (28 %). » Surtout, une grande part de ceux qui trouvent un emploi doivent accepter une forme de relégation par rapport à leur niveau d’études. Le taux de déclassement professionnel était ainsi de 35 % en 2016. Concernant les raisons, l’OCDE se montre prudente : « Cette situation peut être due à une discrimination sur le marché du travail, mais aussi à des questions de qualité et de reconnaissance des diplômes. »

    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/06/11/les-africains-qui-migrent-viennent-de-moins-en-moins-en-france_5474740_3212.
    #attractivité #Afrique #migrations #réfugiés #préjugés #grand_remplacement #statistiques #chiffres #femmes #ruée #ruée_vers_l'Europe

    Ajouté à la métaliste autour du #livre de #Stephen_Smith, La ruée vers l’Afrique :
    https://seenthis.net/messages/673774

  • Les Français, ces migrants dont on parle peu

    Qui sont les Françaises et les Français qui partent s’installer, pour des durées variables, dans un pays du #Maghreb ?

    Alors que le langage courant les qualifie tour à tour de « #retraités », d’« #expatriés », d’« #entrepreneurs » ou de « #binationaux », les spécialistes des migrations internationales s’y intéressent peu. Cela est particulièrement vrai en France où le champ d’études s’est constitué autour du « problème de l’immigration », en se concentrant longtemps sur la figure emblématique du « travailleur immigré » comme le rappelle le sociologue Abdelmalek Sayad.

    Or les recherches que nous menons depuis plusieurs années au sein du programme Mobilités Nord-Sud montrent que la majorité des expériences individuelles de migration se situent à la croisée de logiques économiques, identitaires, hédonistes ou sentimentales.

    Des migrations peu connues

    Sous couvert d’une « mobilité » banalisée parce que privilégiée, l’estimation fiable de ces déplacements est difficile. Les sources statistiques locales ne sont pas systématiquement mises à jour et les chiffres fournis par les services consulaires français restent lacunaires. Les plus récents font état de 119 147 Français inscrits en Afrique du Nord dont 23 324 en Tunisie, 41 780 en Algérie et 54 043 Maroc. Plus des deux tiers seraient des bi-nationaux selon le dernier Rapport du Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères.

    En raison du caractère facultatif de l’inscription auprès de représentations nationales à l’étranger, ces données ne sont qu’indicatives. Au Maroc, par exemple, le nombre de ressortissants français non-inscrits oscillerait entre 25 000 et 40 000 selon les sources ou comme le rapporte la sociologue Chloé Pellegrini.

    Concernant les parcours de ces individus, une enquête effectuée en 2013 par la Direction des Français à l’étranger a montré que 6 % des 1 610 000 individus inscrits au registre mondial des Français établis hors de France résident dans l’un des trois pays du Maghreb. Si pour les autres destinations, la durée moyenne de résidence est comprise entre 1 à 5 ans, 42 % des Français présents au Maghreb y vivent depuis au moins 10 ans.

    Par ailleurs, si 48,7 % indiquent séjourner en Afrique du Nord pour des raisons familiales ou personnelles, seulement 28,7 % le font pour des raisons professionnelles. Or, nos enquêtes mettent plutôt en garde contre la séparation du personnel et du professionnel, attirant l’attention sur les points de convergence entre l’un et l’autre.
    Expatriation, tourisme, retour : des catégories réductrices

    Derrière l’opacité statistique se donne à voir l’hétérogénéité et le dynamisme de ces mobilités. Les catégories traditionnellement utilisées – expatriation, tourisme, retour – montrent ici leurs limites. Non seulement ces termes demeurent le plus souvent approximatifs, mais aussi, dans certains cas, stigmatisants.

    Ainsi en est-il, par exemple, du mot « expatrié », dit familièrement « expat ». Sur le plan juridique, il s’agit de professionnels missionnés par leur État de tutelle, ou par une entreprise, qui leur assure un système de protection spécifique et des ressources matérielles conséquentes dans l’exercice d’une fonction à l’étranger (voir la définition du Larousse, les sites service-public et diplomatie.gouv.fr).

    Dans le langage courant, l’expression « expatrié » ne désigne toutefois pas uniquement ces professionnels, mais s’étend à tout ressortissant français vivant au Maghreb, et, plus largement, à toute personne issue d’un pays du « Nord » qui réside au « Sud ».

    Un imaginaire chargé de connotations négatives

    Il faut ajouter que l’imaginaire qui accompagne ce terme est à tel point chargé de connotations négatives, convoquant d’emblée le privilège, l’entre-soi, le désintérêt, voire le mépris pour la société locale, que bon nombre d’individus tiennent à s’en distancier.

    Sophie, 38 ans, installée professionnellement en Tunisie depuis trois ans et dont le mari et les deux enfants sont restés vivre en France, fait par exemple valoir l’authenticité de son rapport à la société locale :

    « Pour moi, l’idée ce n’est pas de vivre dans une tour d’ivoire, ce n’est pas ma façon d’être. Et si j’ai fait le choix d’être proche de la vraie vie, d’aller au marché trois fois par semaine, ce n’est pas juste pour le fun, c’est pour vivre sur le terrain, vivre avec la population, comprendre aussi la situation du pays. C’est même le choix aussi d’habiter à l’Ariana plutôt que dans les quartiers aisés au nord de Tunis. J’ai eu l’occasion de rencontrer des gens qui sont là depuis 10, 15 ans, qui sont dans des administrations françaises, qui ont une vision… Moi je préfère être dans des quartiers plus populaires, loin des plages ».

    On retrouve les mêmes limites terminologiques à propos de ces Françaises et de ces Français qui passent la période hivernale dans les stations balnéaires ou les villes du Maroc et de Tunisie.

    Le terme de « touriste » est difficilement applicable à celles et ceux qui, dans le cadre de logiques résidentielles plus autonomes, passent des saisons entières dans ces mêmes stations, voire s’y installent durablement pour ne plus faire que de brefs séjours dans leurs pays d’origine.

    « La médina, c’est pour les touristes »

    C’est aussi le cas des « camping-caristes », expression qui connaît d’année en année un succès grandissant au Maroc, ou plus largement des nombreux retraités qui choisissent, plus ou moins durablement, de s’implanter dans la rive sud de la Méditerranée.

    La question de la durée et de la fréquence du déplacement, conjuguée à celle des formes d’installation, appelle ainsi à réinterroger la catégorie du tourisme et à penser ses continuums avec la migration. Au Maroc, par exemple, de nombreux Français s’installent dans le prolongement d’un séjour touristique, qui fut parfois très bref. Si les Marocains les appellent parfois « les touristes qui vivent ici », ces Français ne se reconnaissent pas comme tels et revendiquent bien être des « installés ».

    Anne, gérante de café à Essaouira explique :

    « J’ai visité un local hier qui m’a bien plu, où je pourrais faire de la cuisine, dans un autre quartier, à Azlef, où il y a beaucoup de résidents. Je ne veux plus être dans la médina, c’est pour les touristes ! Et, nous, les résidents, nous venons peu ici, même presque jamais. Je vise une clientèle de résidents, maintenant ».

    Les « binationaux » en question

    La mobilité des descendantes et descendants d’immigrés maghrébins en France – couramment appelé·e·s « binationaux » –, installé·e·s à divers titres dans le pays des origines de la famille, renvoie à une autre aporie des flux vers le Maghreb.

    Régulièrement et maladroitement qualifié de « retour », ce type de mobilité est ramené d’office à l’expérience migratoire des parents, que les enfants parachèveraient en décidant de franchir le pas inverse.

    Or, les acteurs démentent cette lecture circulaire et mettent plutôt en avant des logiques qui leur sont propres. Neila, journaliste sur la trentaine, habite à Alger depuis un an et demi au moment de notre rencontre. Fille d’un couple mixte franco-algérien, elle explique :

    « J’ai fait ce choix-là mais j’avais jamais mis les pieds en Algérie avant de débarquer en avril 2012 donc c’est pas un retour ! Beaucoup me disent “tu es retournée en Algérie” mais vu que je ne connaissais pas le pays, ce n’est pas du tout un retour, c’était une vraie découverte. Bon, j’y suis partie pour plusieurs raisons. D’abord parce que j’avais ce projet en tête depuis longtemps, je voulais connaître l’Algérie. Et je me suis dit que je ne voulais pas connaître l’Algérie juste de passage parce qu’on raconte tellement de choses, tellement d’images, tellement de vécu… Et donc je me suis dit, la meilleure façon de connaître ce pays, c’est d’exercer mon métier de journaliste. Parce que ça m’ouvrirait, voilà, je connaîtrais la société, plusieurs milieux… donc j’ai cherché du travail. Parce qu’aussi j’arrivais à la fin d’un contrat et j’avais aucune opportunité sérieuse en France. »

    Pour cette catégorie d’individus, il est clairement question d’une imbrication de facteurs où l’opportunisme professionnel rencontre éventuellement le souhait de mieux connaître ses origines et, plus rarement, de dépasser les situations de racisme et de discriminations vécues dans l’hexagone.
    Ajustements et nouveaux caps

    La situation de départ initiale fait parfois l’objet d’ajustements qui dessinent un nouveau cap. Sébastien, 37 ans, avait été envoyé à Alger en tant que salarié d’un groupe français détaché en Italie. Les possibilités du marché conjuguées à une qualité de vie somme toute agréable l’ont poussé à revoir son installation et à créer sa propre société.

    D’autres se heurtent à des phénomènes de précarisation, dont les formes, très variables, imposent parfois un retour en France ou un départ vers un autre ailleurs. C’est le cas d’Alice, 19 ans, qui vit au Maroc depuis un an au moment de l’entretien. Elle travaille dans une boutique tenue par une Française pour un salaire marocain (2 500 dh soit 250 euros par mois) et ne sait pas si elle pourra rester, n’ayant pas les moyens de créer sa propre entreprise.

    Le renouvellement des opportunités professionnelles, une rencontre amoureuse, l’appartenance à un réseau d’interconnaissances, l’amélioration de la qualité de vie, ou encore le sentiment de pouvoir accéder à une mobilité sociale ascendante constituent autant de facteurs susceptibles de reconfigurer (positivement) les parcours migratoires.

    S’intéresser à ces expériences permet d’interroger les trajectoires maghrébines des Françaises et des Français au-delà des stéréotypes et des idées reçues qui les devancent et au sein desquels l’assignation à la dimension du privilège s’impose le plus souvent.

    https://theconversation.com/les-francais-ces-migrants-dont-on-parle-peu-116384
    #émigration #France #migrations #vocabulaire #terminologie #mots #migrations_nord-sud #catégories #catégorisation #imaginaire #tourisme

    ping @reka @sinehebdo

  • Une vidéo dévoile le faste d’une fête donnée à Versailles par Carlos Ghosn en 2014
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/05/09/une-video-devoile-le-faste-d-une-fete-donnee-a-versailles-par-carlos-ghosn-e
    https://www.youtube.com/watch?v=DYhWZ0IYFSg

    Une vidéo dévoile le faste d’une fête donnée à Versailles par Carlos Ghosn en 2014
    Cet événement, qui a eu lieu le jour du 60e anniversaire du chef d’entreprise, visait officiellement à célébrer les 15 ans de l’Alliance Renault-Nissan.
    […]
    Officiellement, il s’agissait d’un événement pour les 15 ans de l’Alliance Renault-Nissan mais selon les deux médias, l’assistance était davantage composée d’amis de M. Ghosn que de représentants des deux constructeurs. La date, le 9 mars, interroge également, puisqu’elle correspond exactement aux 60 ans du chef d’entreprise et non à celle de l’anniversaire de l’Alliance. Le montant de la facture réglée par le constructeur s’élève à 600 000 euros.

  • Tourbillon crisique et aveuglement US
    http://www.dedefensa.org/article/tourbillon-crisique-et-aveuglement-us

    Tourbillon crisique et aveuglement US

    Dans un texte circonstancié, Wayne Madsen analyse les événements importants en cours en Afrique ; principalement en Afrique du Nord, avec l’Algérie et la Libye, et au Soudan ; mais également dans d’autres pays de centre-Afrique où d’importants changements sont en cours.

    Madsen n’est certainement pas un ami de Trump, mais il est également un adversaire déterminé de la politique belliciste et expansionniste des USA. Ses deux critiques se trouvent évidemment réunies dans le fait que Trump, depuis qu’il s’est entouré de Pompeo et de Bolton, est complètement engagé dans une politique belliciste et expansionniste alors que l’une de ses promesses électorales était d’abandonner les désastreuses guerres expansionnistes et destructrices développées par les deux administrations (...)

  • Mercredi ! #sos Méditerranée // 24.04.2019
    http://www.radiopanik.org/emissions/mercredi-/mercredi-sos-mediterranee-24-04-2019-

    Au programme ce mercredi !

    Au programme, une émission de 45 minutes sur l’association SOS Méditerranée. Paula interview deux bénévoles de l’association, Tifenn Bouillard et Emilien Bernard de SOS Méditerranée (Antenne de Rennes) à propos de l’Aquarius et de cette dangereuse frontière qu’est la mer Méditerranée !

    Pour aller plus loin :

    La Libye est un grand pays d’Afrique du Nord situé entre l’Algérie à l’ouest, le Niger et le Tchad au sud et l’Egypte à l’est. Il est bordé au nord par la mer Méditerranée.

    Un visa est un cachet valant autorisation de séjour, apposé sur un passeport par les services diplomatiques des pays dans lesquels désire se rendre le demandeur.

    Les musiques de l’émission :

    Sufjan Stevens - Should Have Known Better

    Bigflo & Oli - Rentrez chez vous

    Haley Heyndrickx - The bug (...)

    #jeune_public #mediterranée #l'aquarius #jeune_public,mediterranée,sos,l’aquarius
    http://www.radiopanik.org/media/sounds/mercredi-/mercredi-sos-mediterranee-24-04-2019-_06606__1.mp3

  • La mondialisation de l’alimentation préhistorique a duré trois millénaires
    Les paysans ont commencé à transformer les régimes alimentaires à travers le vieux monde il y a 7 000 ans.

    Depuis le début de l’archéologie, les chercheurs ont balayé le monde à la recherche de preuves des premières cultures domestiquées. En extrayant minutieusement des morceaux d’orge, de blé, de mil et de riz calcinés dans les restes de foyers et de feux de camp antiques, ils ont publié des études affirmant qu’une région ou un pays en particulier avait été l’un des premiers à cultiver des céréales anciennes.
    Xinyi Liu, professeur adjoint d’anthropologie des arts et des sciences, université de Washington à Saint-Louis

    À présent, une équipe internationale de scientifiques, dirigée par Xinyi Liu de l’Université de Washington à Saint-Louis, a consolidé les résultats de centaines d’études afin de dresser une carte détaillée de la manière dont les anciennes cultures céréalières se sont répandues dans des poches isolées. civilisations à travers le vieux monde.

    "Le fait même que la" mondialisation alimentaire "dans la Préhistoire a duré plus de trois mille ans indique peut-être que l’un des principaux moteurs du processus était les besoins perpétuels des pauvres plutôt que des choix culturels plus éphémères des puissants au néolithique et à l’âge du bronze », a déclaré Liu, professeur adjoint d’anthropologie des arts et des sciences.

    Paru dans la revue Quaternary Science Reviews, l’étude illustre le consensus scientifique actuel sur le processus de mondialisation de l’alimentation préhistorique qui a transformé les régimes alimentaires en Eurasie et en Afrique du Nord il y a 7 000 à 3 500 ans.

    Les co-auteurs incluent des chercheurs de l’Université de Cambridge au Royaume-Uni ; Université Zheijiang en Chine ; l’Institut lituanien d’histoire ; la Smithsonian Institution ; et l’Académie chinoise des sciences sociales à Beijing.

    L’étude suggère que la mondialisation alimentaire à l’époque de la préhistoire n’était pas motivée par les appétits exotiques des élites dirigeantes, mais par l’ingéniosité incessante de paysans pauvres qui recherchaient de nouveaux moyens de mettre un peu plus de nourriture sur leurs tables.

    "Les récents développements de la recherche déplacent l’attention de la chronologie et des voies vers les moteurs du processus de" mondialisation de l’alimentation "et prennent en compte le contexte dans lequel les innovations agricoles et alimentaires ont vu le jour et les agents impliqués", a déclaré Liu. "Ces études soulignent le rôle joué par les principaux agents de la production agricole, les agriculteurs ordinaires du passé."
    champ de millet
    Le mil, une base de l’alimentation ancienne, est toujours cultivé dans les contreforts des montagnes à travers l’Eurasie. (Photo : Xinyi Liu)

    En essayant de nouveaux types de semences, en labourant les champs un peu plus en amont ou en aval ou en décalant les temps de plantation et de récolte, les paysans ont utilisé une méthode empirique pour surmonter les défis climatiques et élargir les limites géographiques de la plantation de certains grains. . Progressivement, cette expérimentation a considérablement amélioré les rendements, car les agriculteurs ont appris à prolonger la saison de croissance en plantant des cultures de printemps et d’automne dans les mêmes champs.

    Alors que beaucoup de gens sont au courant de la propagation mondiale des cultures vivrières à la suite de l’exploration du Nouveau Monde - un processus connu sous le nom de Columbian Exchange - - Liu affirme que le processus de mondialisation alimentaire préhistorique a eu un impact tout aussi dramatique sur la culture vivrière dans le Vieux Monde.

    Le blé et l’orge se sont déplacés du sud-ouest de l’Asie vers l’Europe, l’Inde et la Chine, tandis que le mil et le mil ont pris la direction opposée : de la Chine à l’ouest. Rice a parcouru l’Asie de l’Est, du Sud et du Sud-Est ; Les mil et le sorgho africains ont traversé l’Afrique subsaharienne et l’océan Indien, a déclaré Liu.

    « Tandis que la plupart des aliments exotiques dont nous jouissons aujourd’hui sont le résultat de réseaux commerciaux modernes, le processus de mondialisation alimentaire a clairement ses racines dans la préhistoire », a déclaré Liu. « La mondialisation de l’alimentation était bien amorcée avant le Columbia Exchange et la révolution islamique agricole. Cela remonte à des millénaires, même la plus ancienne preuve matérielle d’un contact transeurasien, tel que la Route de la soie. »

    L’étude de Liu retrace les parcours de la ferme aux céréales de la ferme à la table, qui sillonnent les continents de l’Ancien Monde en trois vagues distinctes :

    Avant 5000 av. J.-C., les premières communautés agricoles se formèrent dans des poches isolées de contreforts fertiles et de bassins versants de ruisseaux où les conditions étaient optimales pour la culture de céréales sauvages originaires de la région. Les dispersions de cultures sont généralement limitées aux régions voisines largement compatibles en termes de climat et de saisonnalité.

    Entre 5000 et 2500 av. J.-C., les agriculteurs ont trouvé des moyens de faire pousser la culture de divers grains dans de vastes régions où des systèmes météorologiques compatibles avec les cultures étaient confinés à l’intérieur et séparés par des systèmes montagneux majeurs, tels que ceux associés au plateau tibétain et aux montagnes de Tianshan.

    Entre 2500 et 1500 avant JC, les paysans ont trouvé le moyen de dépasser les barrières naturelles et climatiques qui ont longtemps séparées l’est et l’ouest, le nord et le sud - maîtrisant la culture de céréales qui avaient évolué pour prospérer dans les altitudes extrêmes du plateau tibétain ou sous les pluies diluviennes des moussons asiatiques. Des systèmes agricoles précédemment isolés ont été mis en place, ouvrant la voie à un nouveau type d’agriculture dans laquelle les plantations de cultures locales et exotiques permettent des cultures multiples et des saisons de croissance prolongées.

    « L’ensemble du processus ne concerne pas seulement l’adoption, mais aussi le« rejet », qui reflète toute une gamme de choix faits par différentes communautés, parfois motivés par l’opportunité écologique dans des environnements inédits, parfois par un conservatisme culinaire », a déclaré Liu. "Comme le dit le vieil adage chinois : Ce qui a été longtemps uni, s’effondrera et ce qui a été longtemps divisé, finira par se réunir."


    https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0277379118307807?via%3Dihub

    Prehistoric food globalization spanned three millennia | The Source | Washington University in St. Louis
    https://source.wustl.edu/2019/02/prehistoric-food-globalization-spanned-three-millennia

    #Néolithique #diffusion_agriculture #Agriculture #8000BC
    #Anthropocene #Paleogeography #Global_Archaeobotany
    #Food_globalisation

    Xinyi Liu, Penelope J. Jones, Giedre Motuzaite Matuzeviciute, Harriet V. Hunt, Diane L. Lister, Ting An, Natalia Przelomska, Catherine J. Kneale, Zhijun Zhao, Martin K. Jones. From ecological opportunism to multi-cropping : Mapping food globalisation in prehistory. Quaternary Science Reviews, 2019 ; 206 : 21

    DOI : 10.1016/j.quascirev.2018.12.017

  • Laboratoire Urbanisme Insurrectionnel : MARSEILLE | l’ère GAUDIN (1995 - 2018)
    https://laboratoireurbanismeinsurrectionnel.blogspot.com/2018/11/marseille-lere-gaudin-1995-2018.html

    Ce qu’il laissera à la postérité se limite à une tentative d’embourgeoiser le centre-ville et par osmose, ou tâche d’huile, les quartiers limitrophes en utilisant tous les instruments dédiés à cette stratégie d’évacuation déportation des moins aisés : des hausses des taxes d’habitation jusqu’à la requalification des espaces publics pour certaines zones, ou le contraire pour d’autres, les laissant intentionnellement se dégrader, tel le quartier de Noailles : terrain d’infortune pour certains y habitant ou de fortune future pour les spéculateurs.

    Son héritage comporte également la privatisation de lieux et monuments emblématiques appartenant à la ville, dont notamment la splendide citadelle d’Entrecasteaux surplombant le Vieux Port, après le somptueux Hôtel Dieu lui faisant presque face sur la rive opposée. Dans ce cadre de marchandisation à outrance, les Partenariats Public Privé ont été concédé concernant la réfection d’une partie des équipements scolaires, pour beaucoup dégradés, ou bien le stade vélodrome, opérations financières préjudiciables, ruineuses, selon les experts impartiaux de la Chambre Régionale des Comptes, pour les finances - donc des contribuables - de la ville surendettée : autre legs magistral de ce maire ; ou plutôt d’un système hérité lui, en partie, du maire Gaston Deferre, emprunt selon des journalistes et politologues, de clientélisme exacerbé et de mépris envers les opposants aux projets municipaux.

    Laboratoire Urbanisme Insurrectionnel : MARSEILLE | Gaston DEFFERRE
    https://laboratoireurbanismeinsurrectionnel.blogspot.com/2018/11/marseille-gaston-defferre.html

    son centre-ville populaire, ouvrier, a bien été au coeur des préoccupations des élus de la bourgeoisie municipale, qui s’attaquèrent sans relâche à réaliser son embourgeoisement ; et ce depuis la destruction d’une partie du Panier pour ouvrir la fameuse rue de la République au milieu du 19e siècle, suivie de la destruction du quartier du « derrière » de la Bourse, au début du 20e siècle, précédant de peu la destruction partielle du quartier du Vieux-Port par l’administration de Pétain en 1943, et enfin, la destruction du quartier populaire de la Porte d’Aix dès après la guerre, conduite par le maire Gaston Defferre. Pourtant, ces opérations de Tabula rasa, d’une superficie considérable, n’auront guère entamé l’âme toujours et encore populaire du coeur de la cité phocéenne ; le maire Jean-Claude Gaudin, dans la lignée de ses prédécesseurs et de leurs héritages, pourrait bien y parvenir : son Opération Grand Centre Ville procède en ce sens, mettant à la portée des affairistes et spéculateurs, une batterie de dispositifs financiers et réglementaires ayant pour mission le « déguerpissage » des indésirables hors du centre-ville. Qui n’est pas sans rappeler, celle conduite par le maire socialiste et farouche anti-communiste Gaston Defferre (1953 – 1986)

    Laboratoire Urbanisme Insurrectionnel : MARSEILLE | Holger Trülzsch
    https://laboratoireurbanismeinsurrectionnel.blogspot.com/2018/11/marseille-holger-trulzsch.html

    " Pour qui connaît Marseille, l’image est saisissante et porte sur l’un des points les plus névralgiques et les plus symboliques de la ville. A gauche, cette sorte d’arc de triomphe, c’est la porte d’Aix où surgit brutalement une autoroute, pénétrant jusqu’au coeur de la ville. Au-delà de cette porte commencent en somme la Provence et les Alpes puisque c’est la principale sortie de Marseille vers le nord. Au fond à gauche, on devine les « barres » des années 1960 construites à la va-vite pour accueillir les milliers de rapatriés d’Afrique du Nord qui se bousculaient sur le port.
    A droite, au premier plan, un vieux quartier insalubre longe la rue d’Aix, une sorte de « Barbès » marseillais, depuis longtemps abcès de fixation du débat sur l’immigration maghrébine. Et ce réverbère moderne au premier plan laisse deviner que devant l’image s’est posé Trülzsch, la rénovation est déjà faite. Exact : là est maintenant le nouveau siège du conseil régional, symboliquement situé au centre névralgique de la ville, sur cette butte des Carmes qui fut si souvent dans l’histoire un des bastions ultimes de résistance, mais aussi à la porte de la ville vers le nord, c’est-à-dire le reste de la région non maritime.
    Cette rénovation en marche donne le sentiment de contempler une ville qui vient d’être bombardée, une ville usée, fatiguée, au bout du rouleau, comme laminée par son propre territoire.

  • Edward Saïd — Wikipédia
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Edward_Sa%C3%AFd

    Un extrait de la fiche Wikipedia sur Edward Saïd, en fait l’intégralité de ce qui est résumé à propos de ce qui reste pour beaucoup son principal ouvrage, L’Orientalisme. A peine 4 lignes pour ses thèses, 26 pour présenter les réfutations apportées à ses thèses, à commencer par Bernard Lewis... Bon, c’est quand même mieux en anglais...

    En 1978, il publie son livre le plus connu, L’Orientalisme, considéré comme le texte fondateur des études postcoloniales. Il y mène une analyse de l’histoire du discours colonial sur les populations orientales placées sous domination européenne en développant quatre thèses, à savoir la domination politique et culturelle de l’Orient par l’Occident, la dépréciation de la langue arabe, la diabolisation de l’arabe et de l’islam, et la cause palestinienne. Le livre suscite des commentaires très divers, et notamment une célèbre controverse avec Bernard Lewis.

    Dans un article intitulé « La question de l’orientalisme » (The New York Review of Books, 24 juin 1982), Bernard Lewis répond aux attaques visant les orientalistes, et particulièrement à celles que leur adresse Edward Saïd. Bernard Lewis estime que la démonstration d’Edward Said n’est pas convaincante. Il reproche à Said11 :

    de créer artificiellement un groupe, les orientalistes, qui partageraient, en gros la même thèse, ce que Bernard Lewis juge absurde ;
    d’ignorer les travaux des orientalistes du monde germanique (ce qui « n’a pas plus de sens qu’une histoire de la musique ou de la philosophie européenne avec la même omission »), pour se focaliser sur les Britanniques et les Français, et de négliger, parmi ces derniers, bon nombre d’auteurs majeurs, comme Claude Cahen ;
    de préférer, souvent, les « écrits mineurs ou occasionnels » aux « contributions majeures à la science » ;
    de faire commencer l’orientalisme moderne à la fin du XVIIIe siècle, dans un contexte d’expansion coloniale de la Grande-Bretagne et de la France, alors que cette science émerge au XVIe siècle, c’est-à-dire au moment où l’Empire ottoman domine la Méditerranée ;
    d’intégrer dans son analyse des auteurs qui ne sont pas de vrais orientalistes, comme Gérard de Nerval ;
    de commettre une série d’entorses à la vérité et d’erreurs factuelles, notamment quand Edward Said accuse Sylvestre de Sacy d’avoir volé des documents et commis des traductions malhonnêtes (« Cette monstrueuse diffamation d’un grand savant est sans un grain de vérité »), ou lorsqu’il écrit que les armées musulmanes ont conquis la Turquie avant l’Afrique du nord (« c’est-à-dire que le XIe siècle est venu avant le VIIe ») ;
    de faire des interprétations absurdes de certains passages écrits par des orientalistes, notamment par Bernard Lewis lui-même ;
    d’utiliser deux poids, deux mesures : « les spécialistes soviétiques, en particulier quand ils traitent des régions islamiques et d’autres régions non européennes de l’Union soviétique, se rapprochent le plus — beaucoup plus que tous ces Britanniques et ces Français qu’il condamne — de la littérature tendancieuse et dénigrante, qu’Edward Said déteste tant chez les autres » ; or Said ne mentionnerait jamais les thèses contestables d’auteurs russes.

    Edward Saïd écrit alors une lettre à la New York Review of Books, publiée avec une réplique de Bernard Lewis12.

    Deux ans avant cette controverse, Jean-Pierre Péroncel-Hugoz avait publié dans Le Monde un compte-rendu de lecture recoupant certaines critiques de Bernard Lewis, en particulier le mélange fait entre des savants et des écrivains de fiction (« L’une des principales faiblesses de la thèse d’Edward Saïd est d’avoir mis sur le même plan les créations littéraires inspirées par l’Orient à des écrivains non orientalistes, dont l’art a nécessairement transformé la réalité, et l’orientalisme purement scientifique, le vrai. »), la focalisation excessive sur des aspects secondaires dans l’œuvre de certains orientalistes, et l’omission de nombreux spécialistes (Jean-Pierre Péroncel-Hugoz donne une liste, dans laquelle se trouvent Antoine Galland, Robert Mantran et Vincent Monteil)13.

    Tout en se déclarant d’accord avec Edward Saïd sur certains points importants, comme la définition du terme orientalisme, le philosophe Sadek al-Azem a conclu pour sa part, que le livre manquait trop de rigueur pour être vraiment concluant : « chez Saïd, le polémiste et le styliste prennent très souvent le pas sur le penseur systématique14. » Malcolm Kerr, professeur à l’université de Californie à Los Angeles puis président de l’université américaine de Beyrouth a porté une appréciation assez similaire sur l’ouvrage : « En accusant l’ensemble de la tradition européenne et américaine d’études orientales de pécher par réductionnisme et caricature, il commet précisément la même erreur15. »

    #edward_said #wikipedia

  • Désamour et lassitude, le blues des conseillers de Macron, Cédric Pietralunga
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2019/03/26/desamour-et-lassitude-le-blues-des-conseillers-de-macron-a-l-elysee_5441452_

    Depuis plusieurs semaines, de plus en plus de membres du cabinet quittent l’#Elysée, comme le conseiller spécial Ismaël Emelien, parti lundi.

    C’était le Grognard le plus fidèle. Le soldat d’élite de la Vieille Garde. Celui qui avait participé à toutes les batailles. Après presque cinq ans passés dans l’ombre d’Emmanuel Macron, Ismaël Emelien a décidé de reprendre sa liberté. Le conseiller spécial, considéré comme l’un des plus proches du chef de l’Etat, a effectué lundi 25 mars sa dernière journée de travail à l’Elysée, deux jours avant la sortie de son livre, Le progrès ne tombe pas du ciel (Fayard, 176 p., 15 €), qu’il a présenté dans Le Point comme « une nouvelle étape de [s]on engagement ».

    L’ancien consultant de l’agence Havas n’est pas le seul à quitter le cabinet élyséen. Depuis la fin 2018, plusieurs des 44 conseillers d’Emmanuel Macron ont quitté l’Hôtel d’Evreux. Barbara Frugier, la conseillère presse internationale, Sylvain Fort, le directeur de la communication, Stéphane Séjourné, le conseiller politique, David Amiel, le bras droit du secrétaire général Alexis Kohler, Fabrice Aubert, le conseiller institutions et action publique, ou encore Ahlem Gharbi, la conseillère Afrique du Nord et Moyen-Orient, ont tous pris d’autres voies.

    Surtout, l’hémorragie n’est pas terminée. D’autres membres du cabinet présidentiel auraient déjà fait part de leur envie d’ailleurs, comme Sonya Djemni-Wagner, la conseillère justice, ou Emmanuel Miquel, le conseiller entreprise, attractivité et export.

    Antoine Pellion, le conseiller énergie, environnement et transports, a même déjà son point de chute : il va prendre la direction du cabinet de Stanislas Guerini, le délégué général de La République en marche (LRM). « Au total, on pense avoir encore dix à quinze départs d’ici à cet été », soit environ un quart du cabinet, reconnaît-on à l’Elysée.

    « Epuisement physique »

    Officiellement, ces départs n’ont rien d’exceptionnel. « Après deux ans, il y a un épuisement physique et un épuisement des idées. Il est normal d’avoir un renouvellement », explique l’entourage du chef de l’Etat. « Le rythme auquel ils sont soumis peut les amener à souffler », concède François Patriat, le président du groupe LRM du Sénat, qui a croisé plusieurs des jeunes forçats lors de la campagne pour l’élection présidentielle.

    « Quand on est conseiller à l’Elysée, on est contacté quotidiennement par des chasseurs de tête. Au bout d’un moment, cela trotte dans la tête », ajoute un membre du cabinet.
    Mais, en coulisses, une autre histoire se raconte. Celle d’un divorce entre un chef de l’Etat insaisissable et des conseillers accusés de l’avoir isolé. « Il y a une forme de désamour », reconnaît l’un d’eux. Côté cabinet, plusieurs font état des méthodes déstabilisantes d’Emmanuel Macron, qui a pris pour habitude de court-circuiter ses équipes, refusant de s’en tenir à ses conseillers pour se forger une opinion sur un sujet. « Il consulte énormément, des experts comme des gens croisés lors de ses déplacements et avec lesquels il a gardé le contact », reconnaît une proche du président.

    Alors qu’ils pensaient avoir touché le Graal en entrant à l’Elysée, nombre de conseillers se sont rendu compte qu’ils avaient finalement peu d’influence. Que si le chef de l’Etat lisait leurs notes – jamais plus d’une page, a imposé Alexis Kohler –, il en recevait aussi de nombreuses autres.
    Lors de son départ, M. Macron a ainsi demandé à Ahlem Gharbi, sa conseillère Afrique du Nord et Moyen-Orient, de continuer à lui faire part de ses réflexions, alors qu’elle a été remplacée, en l’occurrence par Marie Philippe, une diplomate qui travaillait à la représentation permanente de la France auprès de l’ONU à New York. Une requête répétée à tous ceux qui le quittent, pour « garder le lien ».

    « Il n’est jamais satisfait »

    « Macron, c’est quelqu’un qui déteste les règlements, les organisations fermées, il le vit comme un étouffoir. Lors de la campagne présidentielle, nous étions la seule équipe à ne pas avoir d’organigramme », décrypte l’un des compagnons de route du chef de l’Etat. « N’oubliez jamais que Macron génère son confort dans l’inconfort des autres. Avec lui, c’est “je jette les chatons dans la piscine et je vois qui surnage” », ajoute un autre pour expliquer le malaise des équipes.

    « C’est très dur de travailler avec le président, il est très exigeant, à toute heure du jour et de la nuit, il n’est jamais satisfait », abonde un poids lourd de la majorité.

    Pour expliquer cette vague de départs, ceux qui parlent régulièrement à M. Macron décrivent aussi un chef de l’Etat de plus en plus agacé par son entourage, accusé de n’avoir pas vu venir la crise des « #gilets_jaunes ». Le président reprocherait notamment à son équipe la façon dont son « itinérance mémorielle » a été organisée à l’automne 2018. Durant une semaine, M. Macron avait arpenté les routes de l’est et du nord de la France pour célébrer le centenaire du 11-Novembre et avait été plusieurs fois pris à partie par des Français, ce qui avait brouillé son message et son image.

    « A posteriori, c’était les prémices des “gilets jaunes” et personne ne l’avait anticipé. Macron a eu l’impression d’être envoyé au #casse-pipe », décrypte un conseiller extérieur. La visite au Puy-en-Velay, le 4 décembre, lors de laquelle des manifestants avaient poursuivi à pied la voiture présidentielle, n’a pas arrangé les choses.

    « Il faut du sang neuf en permanence »

    Résultat : plusieurs élus, dont François Bayrou, ont conseillé au début de l’hiver à Emmanuel Macron de faire le ménage dans son cabinet, jugé trop monocolore et sans expérience du terrain. Un premier signe a été envoyé avec l’arrivée de Philippe Grangeon , le 4 février.
    A 61 ans, l’ancien conseiller de Dominique Strauss-Kahn et de Nicole Notat à la CFDT détonne parmi la jeune garde, par son expérience mais aussi par son franc-parler. « Conseiller, ce n’est pas un job de cinq ans. Il faut du sang neuf en permanence », assume le sexagénaire à l’évocation du départ de plusieurs membres du cabinet présidentiel.

    Au début de l’année, Brigitte Macron, dont les relations avec la garde rapprochée du chef de l’Etat sont notoirement difficiles, aurait également conseillé de choisir son directeur du cabinet, Pierre-Olivier Costa, un ancien de l’équipe de Bertrand Delanoë à la Mairie de Paris, pour remplacer Sylvain Fort à la direction de la communication de l’Elysée. « Elle s’est toujours méfiée de ces jeunes diplômés qui pensent avoir raison sur tout », confie l’un de ses proches. Une version démentie auprès du Monde par M. Costa et Mme Macron.

    « Dumontet rencontre des ONG, c’est n’importe quoi »

    A l’Elysée, certains se sont surtout offusqués du rôle joué par Jean-Marc Dumontet, voyant une marque d’une défiance à leur égard du chef de l’Etat. L’homme d’affaires, producteur de spectacles et propriétaire de six salles de théâtre à Paris, a été chargé par M. Macron de mener des auditions pour trouver le remplaçant de Sylvain Fort, parti le 25 janvier. Un choix surprenant puisque M. Dumontet n’exerce aucune fonction officielle au sein du cabinet présidentiel et n’a même jamais travaillé dans l’administration ou eu de responsabilité politique.

    Surtout, M. Dumontet ne se serait pas contenté de faire le casting de la communication, pour lequel il a mené des auditions dans ses bureaux parisiens mais aussi à l’Elysée : il aurait aussi participé à d’autres réunions sur d’autres sujets au Palais. « Il rencontre des associations, des ONG, c’est n’importe quoi », s’agace un conseiller. Début février, il était présent lors d’une rencontre hors agenda entre Emmanuel Macron et l’actrice Marion Cotillard, venue en toute discrétion évoquer les sujets sur le climat avec le chef de l’Etat.

    « Dumontet n’a pas le niveau de compétence et de connaissance politique pour occuper de telles fonctions, ça hystérise les structures et c’est inconfortable pour tout le monde », désapprouve un proche du chef de l’Etat.

    « Il n’a pas été scanné par la HATVP [Haute Autorité pour la transparence la vie publique] alors que c’est un homme d’affaires, on ne sait rien de lui », s’étonne cette source. « On a l’impression que personne n’a retenu les leçons de Benalla », s’alarme même un macroniste.

    Interrogé par Le Monde, M. Dumontet assure au contraire qu’« il n’y a aucune tension ni difficulté » liée à sa mission.

    Absorption de gouvernementaux en tous genres (des LR aux EELV en passant par les PS et centre) ou pas, #Ça_branle_dans_le_manche comme le disait Eugène.

  • Israël/ TPO. Les conclusions de l’enquête de l’ONU sur les homicides à Gaza doivent ouvrir la voie à la justice pour les crimes de guerre | Amnesty International
    https://www.amnesty.org/fr/latest/news/2019/02/israel-opt-findings-of-un-inquiry-into-gaza-killings-must-pave-way-for-just
    https://www.amnesty.org:443/remote.axd/aineupstrmediaprd.blob.core.windows.net/media/20303/251823.jpg?preset=fixed_1200_630

    En réaction aux conclusions du rapport publié par la commission d’enquête de l’ONU le 28 février 2019, qui affirme que les forces israéliennes ont pu commettre des crimes de guerre lors des manifestations qui ont eu lieu à Gaza l’an dernier en tirant délibérément sur des civils palestiniens, Saleh Higazi, directeur adjoint pour l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient à Amnesty International, a déclaré :

    « Les conclusions de ce rapport font écho à celles d’Amnesty International : de nombreux homicides de manifestants palestiniens imputables aux forces israéliennes lors des manifestations de la " Grande marche du retour " en 2018 pourraient avoir été intentionnels et constituer des crimes de guerre.

    « Ce rapport brosse un tableau accablant des forces israéliennes, qui ont tiré délibérément sur des enfants, des professionnels de santé, des journalistes et des personnes souffrant de handicaps, témoignant d’un mépris cruel et impitoyable pour le droit international humanitaire. Plus de 6 000 personnes ont été blessées par des tirs à balles réelles, ce qui a accru la pression sur le système de santé de Gaza déjà au bord de l’asphyxie. La plupart n’ont pas été autorisées à sortir de Gaza pour bénéficier des soins dont elles avaient besoin.

    #Israel #Gaza #Guerre

  • Maghreb : une labellisation du couscous moins anodine qu’il n’y paraît - Le Point
    https://www.lepoint.fr/culture/maghreb-une-labellisation-du-couscous-moins-anodine-qu-il-n-y-parait-13-02-2

    Un plat de couscous pourrait-il adoucir les relations diplomatiques compliquées entre pays d’Afrique du Nord ? Un projet commun d’inscription du plat emblématique de la région à l’Unesco pourrait au moins amorcer un réchauffement.

    Où fait-on le meilleur couscous ? Quels ingrédients sont légitimes, lesquels sont apocryphes ? Maroc, Algérie, Tunisie... Les pays du Maghreb ont tous leur idée et revendiquent le savoureux plat, y compris sur les réseaux sociaux.

    Voulant sans doute éviter un psychodrame comme celui de la « guerre du houmous » entre le Liban et Israël, qui se disputent la paternité de la purée de pois chiches, plusieurs experts des pays du Maghreb doivent débattre d’une éventuelle demande commune d’inscription du couscous au patrimoine immatériel de l’humanité.

    Slimane Hachi, directeur du Centre algérien de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques (CNRPAH) et promoteur du projet, a précisé à la radio algérienne que l’initiative devrait réunir Algérie, Maroc, Tunisie, Libye, Mauritanie et même Mali, sans donner de date ni de lieu.

    Une démarche à l’issue incertaine mais qui a plus de chance d’aboutir qu’une tentative unilatérale : en 2016, l’Algérie avait suscité un tollé au Maroc, son voisin et rival, en voulant la jouer solo à l’Unesco.

    C’est que le couscous n’appartient à aucun des pays du Maghreb en particulier, soulignent experts et gastronomes.

    « Le couscous a une origine berbère, bien avant que les pays du Maghreb tels qu’on les connaît aujourd’hui n’existent », explique l’historien français des pratiques culinaires et alimentaires, Patrick Rambourg.

    « Il remonte incontestablement aux Berbères, même si l’histoire commence avec les Romains, venus avec du blé », abonde l’anthropologue, gastronome et restauratrice à Paris Fatema Hal, né à Oudja (Maroc).

    Néanmoins, même l’origine de l’introduction du blé ne fait pas l’unanimité, certains évoquant un apport arabe.

    Souvent citée, l’historienne culinaire Lucie Bolens avait décrit des pots primitifs de couscous retrouvés en Algérie, remontant au règne du roi Massinissa (202-148 av. JC), Berbère qui unifia la Numidie (nord de l’Algérie et des portions de la Tunisie et de la Libye).❞

    #maghreb #unesco

  • Que reste-t-il des Printemps arabes ?
    https://www.cetri.be/Que-reste-t-il-des-Printemps

    Interview de Jonathan Piron et Sarah Ben Néfissa par Wahoub Fayoumi sur l’état des lieux des luttes sociales au Moyen-Orient, huit ans après les révolutions des printemps arabes.

    #Le_regard_du_CETRI

    / #Le_regard_du_CETRI, #Le_Sud_en_mouvement, Moyen-Orient & Afrique du Nord, #RTBF, #Homepage_-_Actualités_à_la_une, #Audio

    #Moyen-Orient_&_Afrique_du_Nord

  • Podcast : « Moyen-Orient et Afrique du Nord, l’automne de la révolution ? »
    https://www.cetri.be/Podcast-Moyen-Orient-et-Afrique-du

    La soirée-débat du 26 février 2019 a été centrée autour du dernier numéro de la collection Alternatives sud « État des luttes : Moyen-Orient et Afrique du Nord ». Ouvrage collectif rassemblant une vingtaine d’articles écrits par des auteurs locaux, il dresse un panorama des dynamiques sociales à l’œuvre dans les différents pays d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient. Huit ans après les printemps arabes et le souffle d’espoir soulevé par ces événements : où en est-on aujourd’hui ? Face à des situations qui (...)

    #Le_regard_du_CETRI

    / #Le_regard_du_CETRI, #Le_Sud_en_mouvement, #Homepage_-_Actualités_à_la_une, Moyen-Orient & Afrique du Nord, #Audio, Printemps (...)

    #Moyen-Orient_&_Afrique_du_Nord #Printemps_arabe
    https://www.cetri.be/IMG/mp3/etat_des_luttes_26_02_2019.mp3


  • Ce soir à Bruxelles : « Moyen-Orient et Afrique du Nord : l’automne de la révolution ? »
    https://www.cetri.be/Ce-soir-a-Bruxelles-Moyen-Orient

    Luttes sociales et environnementales : entre instrumentalisation et reconfiguration Présentation - Débat Sarah Ben Néfissa, directrice de l’Institut de recherche pour le développement (IRD) et chercheuse associée au CETRI. Jonathan Piron, historien et politologue, chercheur au sein d’Etopia et spécialiste de l’Iran. Modération : Frédéric Thomas , chercheur au CETRI, coordinateur de l’ouvrage. Le « printemps arabe » est-il définitivement enterré ? Ne resteraient que les espoirs trahis, les guerres (...)

    #Le_Sud_en_mouvement

    / #Le_regard_du_CETRI, #Homepage_-_Actualités_à_la_une

  • « Whiteness studies » : il était une fois les Blancs…

    L’historienne américaine Nell Irvin Painter publie une ambitieuse « Histoire des Blancs », qui montre que l’humanité s’est bien longtemps passée du concept de « races ». Née en Europe au XVIIIe siècle, l’idée de la supériorité des « Caucasiens » jouera un rôle central dans la construction de l’identité américaine.

    « Whiteness studies » : il était une fois les Blancs raconte que l’idée d’écrire une Histoire des Blancs lui est venue en lisant le New York Times, chez elle, à Princeton. Une photo montrait Grozny, la capitale tchétchène, rasée par les Russes. « Une question m’est alors venue : pourquoi appelle-t-on les Blancs américains les "Caucasiens" ? Ça n’a aucun sens. Autour de moi personne n’avait de réponse. Tous me disaient s’être déjà posé la question sans jamais oser demander… Un non-dit. » On est en 2000 et Nell Irvin Painter, historienne afroaméricaine jusqu’alors spécialisée dans l’histoire des Etats-Unis, se lance dans une longue recherche qui s’achèvera dix ans plus tard avec la parution, outre-Atlantique, de son livre The History of White People . Il vient d’être traduit et paraît ces jours-ci en France, aux éditions Max Milo.

    « La plus belle race d’hommes, la géorgienne »

    Sa quête la mène d’abord à Göttingen, en Allemagne, sur les traces du médecin Johann Friedrich Blumenbach (1752-1840), l’inventeur de la notion de « race caucasienne ». Ses caractéristiques : « La couleur blanche, les joues rosées, les cheveux bruns ou blonds, la tête presque sphérique », écrit le savant dans De l’unité du genre humain et de ses variétés . L’homme classe dans cette catégorie « tous les Européens, à l’exception des Lapons et des Finnois », et l’étend aux habitants du Gange et de l’Afrique du Nord. « J’ai donné à cette variété le nom du mont Caucase, parce que c’est dans son voisinage que se trouve la plus belle race d’hommes, la géorgienne », conclut Blumenbach.

    Nell Irvin Painter poursuit ensuite le fil de ses recherches en France, dans les salons de Mme de Stael qui publie en 1810 un livre à succès, De l’Allemagne . L’ouvrage popularise en France la manie qu’ont les savants allemands (ils ne seront bientôt plus les seuls) à classer les Européens entre différentes « races ». Mme de Stael en voit trois : la latine, la germanique et la slave. L’enquête de Painter la porte encore vers l’Angleterre de l’écrivain Thomas Carlyle, dont la théorie de la « race saxonne » traversera l’Atlantique et exerça une grande influence sur le poète et philosophe américain Emerson (1803-1882). Celui-ci, père de la philosophie américaine, abolitionniste convaincu, est aussi l’un de ceux qui a lié pour longtemps la figure de « l’Américain idéal » à celui de l’Anglais, parangon de beauté et de virilité. Son idéologie « anglo-saxoniste » marquera, selon Nell Irvin Painter, la conception de la « blanchité » américaine jusqu’au XXe siècle.

    Car pour le reste, l’histoire que retrace Nell Irvin Painter dans son livre est bien celle des Blancs d’Amérique. « Painter montre la construction endémique, aux Etats-Unis, de la question raciale, analyse l’historienne Sylvie Laurent, qui a coordonné le livre De quelle couleur sont les Blancs ? (La Découverte, 2013). Dès la fondation des Etats-Unis, les Américains se sont construits comme une nation blanche. Sa généalogie de la "race blanche" est un travail passionnant, même s’il n’est pas transposable à la situation française. »

    En France, parler de « Blancs » (plus encore qu’évoquer les « Noirs ») reste très polémique. Notamment parce que parler de « race » (une notion construite de toutes pièces et qui n’a rien de biologique), comme de couleur de peau, pourrait finir par leur donner une réalité qu’elles n’ont pas. Sans doute aussi parce qu’il est difficile pour un groupe majoritaire, les personnes perçues comme blanches, d’accepter qu’elles bénéficient de privilèges sans même s’en rendre compte… Les récents passages de Nell Irvin Painter à la radio ou à la télévision ont suscité des mails outrés d’auditeurs. « C’est touchant, ironise l’historienne américaine, lors d’un passage à Paris. Mais cette crispation face à ces questions passera. » Déjà, des chercheurs, comme Maxime Cervulle à l’université Paris-VIII, revendique la notion émergente de « blanchité » : « Alors que le terme "blancheur" renvoie à une simple propriété chromatique, parler de blanchité, c’est parler de la façon dont le fait de se dire ou d’être perçu comme blanc a été investi d’un rapport de pouvoir : l’idéologie raciste qui continue d’associer la blancheur de la peau à la pureté, la neutralité ou l’universalité. »

    « La question raciale, indissociable de la question sociale »

    Aux Etats-Unis, les whiteness studies se sont développées dès les années 80 et 90. Des départements d’université ou des maisons d’édition y sont consacrés. « Les années Reagan ont accouché de ce nouveau champ d’études, explique l’historien Pap Ndiaye, spécialiste des Etats-Unis et auteur de la Condition noire (Calmann-Lévy, 2008). Reagan s’est fait le porte-parole des Blancs "abandonnés" par le Parti démocrate… Un discours qu’on retrouve aujourd’hui avec Trump. Des historiens ont voulu étudier ce backlash conservateur. » L’historien David Roediger est l’un des premiers à travailler sur l’invention de la « race » blanche. En 1991, il publie The Wages of Whiteness . « Il a montré que la blanchité n’était pas un universel fixe et sans histoire. Et qu’on pouvait donc faire l’histoire des Blancs », note Pap Ndiaye. Roediger, marqué par le marxisme, relit la culture ouvrière au prisme de la « race ». « La question raciale est indissociable de la question sociale, confirme Pap Ndiaye. Les immigrés italiens aux Etats-unis ont été animalisés et victimes d’un racisme incroyable. Ils ne se sont "blanchis" qu’au fil de leur ascension sociale. Quand on est tout en bas de l’échelle, on n’est jamais totalement blanc. Les hiérarchies de races sont aussi des hiérarchies de classes. » Au fil des années, les whiteness studies ont diversifié leur approche s’ouvrant largement à la dimension du genre, et dépassant les frontières américaines pour tenter d’écrire une histoire transnationale des « races ».

    Pourtant, selon l’américaniste Sylvie Laurent, « les recherches sont sans doute aujourd’hui plus stimulantes parmi les working class studies ou les gender studies, que dans les départements de whiteness studies des universités ». « Au fond, dit-elle aussi, les chercheurs des whiteness studies se sont toujours appuyés sur les grands penseurs noirs, ceux qui ont été exclus du groupe des Blancs : le sociologue et militant pour les droits civiques W.E.B. DuBois (1868-1963) ou James Baldwin, qui a été un grand théoricien du "pourquoi les Blancs se pensent blancs". Aujourd’hui encore, ce n’est pas un hasard si cette vaste Histoire des Blancs est écrite par une femme noire, Nell Irvin Painter. »

    « Embrasser une histoire beaucoup plus large »

    Née en 1942, celle-ci a été parmi les premières femmes noires a devenir professeure d’histoire dans les facs américaines - elle a enseigné à Princeton. Elle a consacré un livre à la migration de Noirs vers le Kansas après la guerre de Sécession et a écrit une biographie reconnue de la féministe et abolitionniste Sojourner Truth. « Cette Histoire des Blancs je l’ai écrite en tant qu’historienne, pas en tant qu’afroaméricaine. Je suis noire, c’est un fait, mais "it’s not my job" », prévient-elle. Painter n’est pas issue des départements de whiteness studies et revendique un regard différent de celui de la plupart de ses collègues. « A travers leurs recherches, ils ont retracé leur généalogie : leurs grands-pères étaient juifs d’Europe de l’Est ou italiens… Ils commencent donc leur histoire des Blancs à la fin du XIXe siècle, le moment où leurs aïeux ont débarqué du bateau. Je voulais au contraire embrasser une histoire beaucoup plus large. »

    A tel point que Nell Irvin Painter fait démarrer son livre… dans l’Antiquité. Manière de démontrer à quel point le concept de « race » est récent. « Contrairement à ce que croient des gens très éduqués encore aujourd’hui, les Anciens ne pensaient pas en terme de race », insiste Nell Irvin Painter. Les Grecs distinguaient les hommes en fonction de leur lieu d’origine ou du climat de leur région. Les Romains pensaient en terme de degrés de civilisation. Les Blancs ne sont donc pas les illustres et exclusifs descendants des démocrates grecs. « C’est le XIXe siècle qui a "racialisé" l’Antiquité, précise l’historienne. Des historiens de l’art, comme Johann Joachim Winckelmann notamment, s’en sont servis pour glorifier les Européens blancs, cette fois dans une perspective esthétique : "Nous n’avons pas seulement le génie de gouverner les autres, nous avons également toujours été les plus beaux." Un tableau exposé au Boston Museum représente ainsi des Grecs beaux et blonds, dont même les montures sont blondes ! »

    L’humanité a donc passé le plus clair de son temps à se passer des « races ». « Celles-ci sont nées au XVIIIe siècle dans les travaux de savants qui cataloguaient le monde entier : les plantes, les oiseaux, les rochers, les abeilles… et bientôt les êtres humains, dit encore l’historienne Nell Irvin Painter. Leur visée n’était pas raciste, mais chauviniste plutôt. Ethnocentriste. »

    Il est une autre idée - fausse - qui a pour longtemps suggéré une différence d’essence entre les Blancs et les Noirs, « creusant définitivement un abîme entre eux », écrit Painter. Etre noir, ce serait avoir été esclave ; être blanc, serait donc ne jamais l’avoir été. Or des Blancs, rappelle-t-elle, furent longtemps esclaves ou serfs : les Vikings ont massivement déplacé les peuples européens, et au XIe siècle, au moins un dixième de la population britannique a été réduit en esclavage. « P artout où il y a des gens pauvres, il y a de l’esclavage. Si nous le relions aujourd’hui aux Noirs, c’est parce que la traite africaine a coïncidé avec le moment où ont émergé les théories racialistes. Avant, il n’y avait pas le "langage racial" pour "légitimer" ce phénomène. C’est important de le dire : cela montre que l’esclavage n’est pas un problème racial, c’est un problème de droits humains. »

    « Discours embrouillés et changeants »

    Dernière idée que cette Histoire des Blancs met en charpie : il n’y a jamais eu une « race » blanche bien définie. Construction sociale et imaginaire comme toutes les races, la « blanchité » n’a jamais été stable, mais au contraire le fruit de « discours embrouillés et changeants », explique Nell Irvin Painter. Au XIXe siècle, les Saxons étaient censés être des Blancs supérieurs aux Celtes (ce qui expliquera en partie le racisme des Américains descendants des Anglais envers les Irlandais). « L’histoire des Blancs américains n’a pas de sens si on ne parle pas des vagues successives d’immigration aux Etats-Unis. » Progressivement, les Irlandais, les Italiens, les Juifs d’Europe de l’Est, les Grecs… intégreront et construiront l’identité américaine. C’est ce que Painter appelle les « élargissements » successifs de la figure de « l’Américain ». L’ère Obama, en est la dernière étape. « Qu’on ait la peau noire ou brune, pourvu qu’on soit riche, puissant ou beau, on a désormais accès aux atouts et privilèges de la blanchité », conclut Nell Irvin Painter.

    L’élection de Trump a représenté un point de bascule pour l’identité blanche, estime encore l’historienne : « Avant Trump, les Blancs se considéraient comme des individus. Les "races", les "communautés", c’était les autres : les Noirs, les Mexicains… Mais pendant sa campagne, le slogan "Make America great again" a été clairement entendu comme "Make America white again". Et les Blancs, même ceux qui n’étaient pas des suprémacistes, se sont découverts blancs. »

    Au fil de ses recherches, Painter a trouvé, bien sûr, l’origine du mot « caucasien ». Dans son cabinet d’anthropologue, Johann Friedrich Blumenbach, le savant de Göttingen, conservait des crânes. Il estimait que le plus « parfait » d’entre eux était celui d’une jeune fille géorgienne, une « caucasienne », qui fut violée et mourut d’une maladie vénérienne. Le terme « caucasien », qui devait devenir au fil des siècles le mot de ralliement de « Blancs » qui, dans le monde entier, se sentiront supérieurs, venait en fait d’une petite esclave sexuelle.

    Sonya Faure

    https://www.liberation.fr/debats/2019/02/24/whiteness-studies-il-etait-une-fois-les-blancs_1711379

  • Pushing the boundaries: How to create more effective #migration cooperation across the Mediterranean – GeoStrategia
    https://www.geostrategia.fr/pushing-the-boundaries-how-to-create-more-effective-migration-cooperati

    Cet article s’intéresse à la coopération entre l’Union Européenne et les pays d’Afrique du Nord en matière de politiques migratoires. L’auteure revient notamment sur le plan d’installation de plateformes régionales de débarquement pour les migrants proposé par l’Union Européenne et rejeté par les pays du Maghreb. Au-delà de ce rejet, elle souligne les convergences envisageables entre les pays des deux rives de la Méditerranée occidentale en matière de gestion des migrations.

    #asile #réfugiés

  • Morts aux frontières (de 1988 à 2011)
    –-> la carte n’a pas été mise à jour... c’est Filippo Furri qui me l’a signalée... je la mets ici pour archivage (inspiration peut-être ?) :


    #visualisation #décès #mourir_aux_frontières #Forteresse_europe

    On peut y voir aussi les #causes_du_décès pays par pays.

    Ici par exemple la Suisse :

    http://app.owni.fr/mortsauxfrontieres

    #frontières #migrations #asile #réfugiés

    ping @reka

    • Je l’avais déjà archivée en 2014 sur seenthis...
      https://seenthis.net/messages/234408
       :-)

      @reka y signalait déjà quelques problèmes...

      Cristina, cette carte et cet article posent des problèmes un peu ennuyeux.

      Nous connaissons bien ce projet qui a été mené par un copain (#Jean-Marc_Manach) au début de l’année 2011. Nous avions été avec @fil discuter avec lui et l’équipe d’#Owni en janvier 2011 si je me souviens bien, puisqu’ils nous avaient demandé la permission de reproduire quelques documents établis par Olivier Clochard pour Migreurop, et repris et édité par moi pour le Monde diplo en 2010.

      Je trouve que l’idée du mémorial est plutôt originale et intéressante, pour lutter contre l’oubli. Mais puisque la forme du mémorial est une carte interactive, il faudrait qu’elle soit régulièrement mise à jour, au moins deux fois par an quand United publie ses précieuses statistiques, et ce n’est pas le cas, et pour cause : Owni n’existe plus.

      Ça m’ennuie de voir publier en mars 2014 un article en référence à une initiative de 2011 basé sur des chiffres de 2010 (qui étaient même incomplets au moment où la carte a été faite). Je veux dire par là que Vivre ensemble peut tout à fait mentionner l’initiative qui est légitime et importante, mais il faudrait l’accompagner d’une note visible, d’un texte précisant la date et expliquant ce qui s’est passé depuis.

      Aujourd’hui, et selon les dernières statistiques de United (toujours des chiffres à minima d’ailleurs puisqu’ils ne référencent que les cas reconnus et documentés) on est passé à 17 300 morts.

      http://www.unitedagainstracism.org/campaigns/the-fatal-realities-of-fortress-europe

      C’est le chiffre qu’on retient, mais officieusement, on craint qu’il ne soit en réalité beaucoup plus élevé puisqu’on sait que beaucoup de migrants disparaissent sans laisser de trace, où sans que leur mort ne fasse l’objet d’une citation ou d’un article de presse qui est le matériau primaire avec lequel United travaille pour établir ses chiffres.

      Entre temps, il y a eu la révolution en Tunisie, en Libye et en Egypte (puis la Syrie un peu plus tard) ce qui a aussi considérablement changé le contexte, contribué à une très sensible augmentation des flux et donc des décès en mer et sur terre, sans qu’il soit aujourd’hui vraiment possible de les évaluer avec précision.

      Tous les chiffres de l’article de Vivre ensemble sont ceux de mi-2010 (ce qui est normal puisque c’est une reprise de l’article d’Owni). Mais il faudrait les compléter avec les derniers chiffres, à défaut de pouvoir mettre à jour la carte interactive.

      Sur la carte, ce qui est aussi très ennuyeux (je suppose que c’est un bug que les auteurs n’ont pas pu corriger), comme les données de 2010 étaient incomplètes et qu’il n’y avait pas de données pour 2011, le point des courbes revient à zéro, laissant penser que le phénomène diminue ou même disparait. Or, 2011 a été une des années la plus meurtrière (la cause, c’est conjointement le début des révoltes arabes en Afrique du Nord et renforcement des politiques anti-migrants). Ainsi, tous les graphiques produit interactivement sont faux dans la forme pour les trois dernières années, et donnent une impression visuelle qui fait comprendre au lecteur le contraire de ce qui s’est passé en réalité.

      Voilà, en espérant que ces remarques soient utiles et servent de base à une discussion avec les membres de Vivre ensemble pour compléter l’article publié en référence à la mention faite au Mémorial proposé par Jean-Marc et Owni en février 2011.

  • Yannayer : les Oulémas musulmans algériens le décrètent « haram »
    https://www.observalgerie.com/actualite-algerie/algerie-news/religion/les-oulemas-musulmans-algeriens-decretent-yannayer-haram
    https://i2.wp.com/www.observalgerie.com/wp-content/uploads/2019/01/zin-el-abidine.jpg?fit=750%2C500&ssl=1

    Le président de la commission des Fatwas de l’association des Oulémas musulmans algériens, M. Al-Abidine Ben Hanafia, décrète la fête du nouvel an amazigh (berbère) – Yennayer – comme « haram » et contraire aux préceptes de l’islam. Le mufti de la controversée association a classé cette fête traditionnelle du peuple autochtone d’une grande partie de l’Afrique du Nord, comme fête hérétique.

    M. Al-Abidine ben Hanafia déconseille de fêter le nouvel an berbère dans une réponse à une question d’un citoyen algérien. Il qualifie cette fête de haram et contraire aux préceptes de l’islam. Selon le mufti, elle serait concurrente aux fêtes religieuses phares de la religion musulmane, qui sont l’Aïd el-Fitr et l’Aïd el-Adeha.

    Le président de la Commission des fatwas de l’Association des oulémas musulmans algériens appelle également les Algériens à utiliser le calendrier lunaire au lieu de « suivre les infidèles dans leur utilisation du calendrier solaire ».

    Désormais, en Algérie, toutes les fêtes sont « haram ». Paradoxalement, même quelques fêtes traditionnelles et musulmanes. C’est le cas du nouvel an amazigh (berbère), Yennayer, et du « Mawlid an-nabawîy », date anniversaire de la naissance du prophète Mohamed. En effet, le même mufti des Oulémas musulmans a décrété cette dernière contraire à la Sunna (tradition du prophète Mohamed).

    Victoires de la lecture du #wahhabisme de l’islam en #algérie

  • Moyen-Orient : la régionalisation des conflits
    https://www.cetri.be/Moyen-Orient-la-regionalisation-4850

    La « régionalisation » des conflits au Moyen-Orient s’est traduite par une intensification des rivalités entre l’Arabie saoudite, l’Iran et la Turquie. Si la fracture religieuse est un facteur explicatif, d’autres références – identitaires, nationalistes, etc. – sont mobilisées selon les contextes et les époques pour structurer la vie politique et tendre vers des objectifs géopolitiques.

    #Analyses

    / Moyen-Orient & Afrique du Nord, #Analyses

    #Moyen-Orient_&_Afrique_du_Nord
    https://www.cetri.be/IMG/pdf/analyse_2018_-_moyen-orient_la_regionalisation_des_conflits_-_cetri.pdf

  • Moyen-Orient : des mobilisations sociales face aux menaces environnementales ?
    https://www.cetri.be/Moyen-Orient-des-mobilisations-4840

    Face aux dégradations environnementales qui affectent les sociétés du Maghreb et du Moyen-Orient, l’attentisme des pouvoirs en place reste de mise. Pour les secteurs populaires, les impacts, déjà problématiques, entraînent précarisation, voire migrations. Si la prise de conscience est en hausse, les sociétés civiles peinent à s’organiser efficacement. Les régimes autoritaires mis en cause empêchent ou étouffent les velléités (...)

    #Analyses

    / Moyen-Orient & Afrique du Nord, #Analyses

    #Moyen-Orient_&_Afrique_du_Nord
    https://www.cetri.be/IMG/pdf/analyse_2018_-_moyen-orient_des_mobilisations_sociales_face_aux_menaces_enviro

  • Genre et transformations sociopolitiques dans le monde arabe depuis 2010
    https://www.cetri.be/Genre-et-transformations-4841

    Les réalités de genre sont étroitement liées à celles de la nation. Lors des printemps arabes, les identités sexuelles – comprises comme des normes construites – ont dès lors été l’enjeu de luttes féroces entre les tenants d’un ordre établi rétif aux changements et des collectifs de femmes refusant de se conformer aux attendus sociaux et revendiquant leurs droits. Les obstacles et les défis demeurent (...)

    #Analyses

    / #Analyses, Moyen-Orient & Afrique du Nord

    #Moyen-Orient_&_Afrique_du_Nord
    https://www.cetri.be/IMG/pdf/analyse_2018_-_genre_et_transformations_sociopolitiques_dans_le_monde_arabe_de

  • Comment l’aide suisse au développement relève le défi de la migration

    Créer les conditions permettant aux gens de vivre en paix dans leur propre pays et de réaliser leurs rêves : c’est le but du Pacte migratoire de l’ONU. La Suisse a gelé son adhésion à cet accord. Elle soutient pourtant des projets qui poursuivent ces objectifs.
    En début de semaine, la communauté internationale a officiellement adopté le Pacte mondial sur les migrations à Marrakech, sous les auspices des Nations unies (ONU). Mais la Suisse a suspendu sa participation, car le Parlement exige d’être préalablement consulté. La Confédération soutient pourtant déjà des projets qui font le lien entre migration, développement et protection des droits humains. Voici quelques exemples :

    #Bosnie-Herzégovine : « i-plateforme »

    Depuis la guerre en ex-Yougoslavie, la Bosnie-Herzégovine est une nation fragmentée d’un point de vue ethnique et religieux, avec une structure politique variable. En Suisse, bien que très hétérogène, la diaspora défend sa patrie. Ses relations avec le pays d’origine sont principalement basées sur des liens personnels. De ce fait, une communication et une coopération systématiques entre les autorités locales et nationales sont en cours d’élaboration.

    Dans les années 1960 et 1980, les flux concernaient essentiellement des saisonniers non qualifiés venus en Suisse pour travailler. En 1991, la Confédération a mis fin à ce type de migrations de main-d’œuvre. En 1993, en raison de la nouvelle guerre des Balkans, le nombre de demandes d’asile a culminé à 7000 personnes, aboutissant à la décision du Conseil fédéral d’accueillir collectivement et temporairement des réfugiés de guerre. Une décision qui sera abrogée en 1995. Pourtant, même après la fin du conflit, la réconciliation nationale en Bosnie-Herzégovine est restée problématique et a rendu difficile le retour et la réinstallation des réfugiés. Depuis, les principaux motifs d’immigration en Suisse ont été motivés par le regroupement familial et la nécessité d’accueillir des cas difficiles.

    On estime à 60’000 environ le nombre de personnes originaires de Bosnie-Herzégovine vivant en Suisse. La majorité de ces personnes sont titulaires d’un permis de séjour B ou C. De 1998 à 2006, le taux de naturalisation des citoyens bosniens a augmenté, mais il a diminué depuis 2006.

    La « i-plateforme », créée en partenariat avec la DDC, permet à la diaspora en Suisse de contribuer au développement économique, social, culturel et démocratique de la Bosnie-Herzégovine. Indépendant sur le plan ethnique et confessionnel, cet outil remplit une double fonction de passerelle : tant au sein de la diaspora en Suisse que dans la société fragmentée de Bosnie-Herzégovine.

    #Sri_Lanka : « Pour une migration sans risque de la main-d’œuvre » (#Safe_Labour_Migration_Programme)

    Depuis la fin de la guerre civile, la situation au Sri Lanka reste instable, aggravée par la crise politique actuelle. La Suisse soutient le processus de réforme et de réconciliation. Entre 2005 et 2016, elle a également fourni une aide humanitaire à la reconstruction du pays après la guerre et après le tsunami de 2004.

    Chaque année, plusieurs centaines de milliers de personnes fuient la pauvreté au Sri Lanka. Avec le salaire qu’ils obtiennent à l’étranger, ces émigrants améliorent la santé et l’éducation de leurs familles restées au pays. Entre 2009 et 2018, les travailleurs expatriés sri-lankais ont transféré en moyenne plus de 500 millions de dollars US dans leur pays d’origine. Ils sont souvent exploités en raison d’une carrence d’informations et d’une méconnaissance de leurs droits. Les femmes sont particulièrement exposées, elles sont souvent victimes de violences sexuelles ou de traite des êtres humains.

    Environ 3 millions de citoyens sri-lankais vivent à l’étranger, dont environ 50’000 en Suisse. La plupart d’entre eux ont fui à la suite de la guerre civile de 1983-2009 ou à cause de la répression politique et des persécutions. En 2017, 840 demandes d’asile ont été déposées en Suisse par des ressortissants sri-lankais (environ 38% de moins que l’année précédente).

    Dans le cadre du Safe Labour Programme de l’Organisation internationale du Travail (OIT), un projet soutenu par la DDC, les travailleurs émigrés sont conseillés et informés sur leurs droits, en vue de les protéger contre l’exploitation. Le projet promeut ainsi une migration sans risque de la main-d’œuvre, maximise les aspects positifs et minimise les conséquences négatives.
    Tunisie : « Programme intégré sur le recrutement équitable » et « Communauté Tunisienne Résidente en Suisse »
    Fin de l’infobox

    Depuis le Printemps arabe, les défis sociaux, politiques et économiques à relever en Afrique du Nord, y compris en Tunisie, sont toujours nombreux. Notamment parce que la Tunisie doit faire face à un double mouvement : l’émigration de ses citoyens et l’immigration ou le transit de réfugiés en provenance d’autres pays.

    Les perspectives du marché du travail en Tunisie et dans la région sont faibles. Même les personnes qualifiées ont peu de chances de trouver un emploi. Le taux de chômage atteint 29% chez les jeunes (2017). À cela s’ajoutent les conflits, notamment en Libye et dans la Corne de l’Afrique, qui provoquent instabilité et flux migratoires.

    Selon l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), entre 2011 et 2017, quelque 94’000 personnes ont quitté la Tunisie, dont 84% pour l’Europe. En 2018, 5000 Tunisiens ont atteint les côtes italiennes et, fin octobre, 262 demandes d’asile de citoyens de ce pays avaient été déposées en première instance en Suisse.

    Deux initiatives visent à accroître les chances des jeunes Tunisiens sur le marché du travail et à améliorer leurs conditions de travail en Tunisie. Le projet de la DDC « Communauté tunisienne résidant en Suisse », mis en œuvre avec l’ambassade de Suisse à Tunis, utilise les capacités et le savoir-faire de la diaspora tunisienne en Suisse pour le développement social et économique dans le pays d’origine. Les projets contribuent, par exemple, à mettre en adéquation les compétences des jeunes Tunisiens avec celles recherchées sur le marché du travail local. Le « Programme intégré sur le recrutement équitable »vise également à prévenir l’exploitation des travailleurs migrants et à améliorer les processus de recrutement. Avec le soutien de la DDC, ce projet de l’OIT est appliqué dans trois régions du monde particulièrement touchées par les migrations de main-d’œuvre.

    La #Corne_de_l’Afrique : Autorité intergouvernementale pour le développement

    La Corne de l’Afrique abrite 7 millions de personnes ayant dû fuir leurs pays, soit la plus forte concentration de déplacés au monde. Les pays de cette région figurent parmi les moins développés du globe, 13 millions de personnes y souffrent de pénuries alimentaires. A cela s’ajoutent les conflits violents, les attaques de groupes islamistes, tel Al-Shabaab, ainsi que les sécheresses cycliques qui déstabilisent la région.

    Dans la Corne de l’Afrique, il tombe moins de 600mm de pluie par an sur environ 70% du territoire. Dans le même temps, cette région a connu des inondations dévastatrices en 2018. Raisons pour lesquelles les terres agricoles sont rares et déclenchent des conflits tout comme une pauvreté persistante. Les attentats terroristes et le taux de chômage élevé, en particulier chez les jeunes (environ 60%), expliquent pourquoi la population cherche du travail et des revenus à l’étranger.

    Près de 80% des migrants et réfugiés de la Corne de l’Afrique restent sur le continent africain. Les Somaliens et les Erythréens figurent cependant parmi les 10 premiers demandeurs d’asile en Suisse. En 2017, 3375 demandes d’asile provenaient d’Érythréens (soient 34,8 % de moins que l’année précédente) et 843 de Somaliens (moins 46,7 %).

    Les huit États membres de l’Autorité intergouvernementale pour le développement, créée en 1996 et soutenue par la #DDC, le #SEM et la #Division_Sécurité_humaine sont l’Éthiopie, Djibouti, l’Érythrée, le Kenya, l’Ouganda, la Somalie, le Sud-Soudan et le Soudan. Notons toutefois que l’aide à l’Érythrée a été suspendue depuis 2007. Dans l’objectif d’une migration ordonnée et de la protection des migrants, la coopération régionale est encouragée et les structures nationales renforcées. Cette coopération vise également à stabiliser l’ensemble de la région et à endiguer les causes des migrations. Concernant l’Erythrée, une réintégration de ce pays est à l’étude.

    https://www.swissinfo.ch/fre/pacte-sur-les-migrations_comment-l-aide-suisse-au-d%C3%A9veloppement-rel%C3%A8ve-le-d%C3%A9fi-de-la-migration/44616782
    #Suisse #aide_au_développement #asile #migrations #réfugiés #paix #développement #global_compact #Erythrée

  • Moyen-Orient et Afrique du Nord : l’automne de la révolution ?
    https://www.cetri.be/Moyen-Orient-et-Afrique-du-Nord-l

    Le « printemps arabe » est-il définitivement enterré ? Le faible bilan, en termes de changements, tient à la nature même des mobilisations, aux obstacles qu’elles ont rencontrés et à l’instrumentalisation des États en place. Pour autant, il y a bien un avant et un après 2011, qui se donne notamment à voir dans la permanence, l’intensité et la diversité des #Luttes sociales en cours. En 2010-2011, le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord étaient secoués par des mouvements sociaux de grande ampleur. Les rues (...)

    #Alternatives_Sud_-_extraits

    / #Le_regard_du_CETRI, #Le_Sud_en_mouvement, Moyen-Orient & Afrique du Nord, Relations entre mouvements sociaux & gouvernements, Luttes, Homepage - Actualités à la (...)

    #Moyen-Orient_&_Afrique_du_Nord #Relations_entre_mouvements_sociaux_&_gouvernements #Homepage_-_Actualités_à_la_une

  • Des artefacts et des outils en pierre datant de 1,9 million et de 2,4 millions d’années - Ain Boucherit, Algérie remettraient en cause l’idée selon laquelle le berceau de l’humanité serait en Afrique de l’Est.

    1.9-million- and 2.4-million-year-old artifacts and stone tool–cutmarked bones from Ain Boucherit, Algeria.

    Une équipe de scientifiques dirigée par Mohamed Sahnouni, archéologue au Centre national d’investigation sur l’évolution de l’humanité (CENIEH), vient de publier un article dans la revue Science qui rompt avec le paradigme que le berceau de l’humanité repose en Afrique de l’Est. Les vestiges archéologiques découverts sur des sites de la région d’Ain Hanech (Algérie), la plus ancienne actuellement connue du nord de l’Afrique.

    L’Afrique de l’Est a longtemps été considérée comme le lieu d’origine des premiers homininés et de la technologie lithique, car, jusqu’à présent, on savait très peu de choses sur la première occupation et activité des homininés dans le nord du continent. Deux décennies de recherches sur le terrain et en laboratoire dirigées par le Dr Sahnouni ont montré que les homininés ancestraux fabriquaient des outils de pierre en Afrique du Nord à peu près à la même époque que les plus anciens connus de l’Afrique de l’Est datant de 2,6 millions d’années.

    Ce sont des artefacts en pierre et des os d’animaux portant des traces de coupe par des outils en pierre, avec une chronologie estimée à 2,4 et 1,9 millions d’années, respectivement, trouvés à deux niveaux sur les sites d’Ain Boucherit (dans la zone d’étude d’Ain Hanech), datés utilisant le paléomagnétisme, la résonance de spin électronique (ESR) et la biochronologie des grands mammifères excavée avec les matériaux archéologiques.

    Le paléontologue Jan van der Made, du Museo Nacional de Ciencias Naturales de Madrid, a utilisé des fossiles d’animaux tels que des cochons, des chevaux et des éléphants, provenant de sites très anciens, pour corroborer les âges fournis par le paléomagnétisme, obtenus par le géochronologue de la CENIEH. Josep Parés et ESR, trouvés par Mathieu Duval, de l’Université Griffith.

    Technologie Oldowan

    Les artefacts d’Ain Boucherit ont été fabriqués à partir de calcaire et de silex disponibles localement et comprennent des faces façonnées dans des hachoirs, des polyèdres et des sous-sphéroïdes, ainsi que des outils de coupe à arêtes vives utilisées pour traiter les carcasses d’animaux. Ces artefacts sont typiques de la technologie de la pierre Oldowan, connue des sites datant de 2,6 à 1,9 millions d’années en Afrique de l’Est, bien que ceux de l’Ain Boucherit présentent des variations subtiles.

    « L’industrie lithique d’Ain Boucherit, qui est technologiquement similaire à celle de Gona et d’Olduvai, montre que nos ancêtres se sont aventurés dans tous les coins de l’Afrique, et pas seulement en Afrique de l’Est. Les preuves fournies en Algérie changent l’opinion antérieure selon laquelle l’Afrique de l’Est était le berceau de L’humanité. Aujourd’hui l’ensemble de l’Afrique est en réalité le berceau de l’humanité », a déclaré Sahnouni, chef du projet Ain Hanech.

    Pas de simples charognards

    Ain Boucherit est l’un des rares sites archéologiques d’Afrique à fournir des preuves de la présence d’ossements avec des marques de découpage et de percussion in situ avec des outils de pierre, ce qui montre sans équivoque que ces homininés ancestraux ont exploité la viande et la moelle d’oiseaux d’animaux de toutes tailles et de parties du squelette, ce qui impliquait le dépouillement, l’éviscération et excarnation des extrémités supérieures et intermédiaires.

    Isabel Cáceres, taphonomiste à l’IPHES, a déclaré que "l’utilisation efficace d’outils tranchants à l’Ain Boucherit suggère que nos ancêtres n’étaient pas de simples charognards. On ne sait pas encore s’ils ont chassé, mais les preuves montrent clairement qu’ils ont réussi à concurrencer les carnivores et ont eu un premier accès aux carcasses d’animaux. "

    Les outilleurs

    En ce moment, la question la plus importante est de savoir qui a fabriqué les outils de pierre découverts en Algérie. Les restes d’Homininés contemporains des premiers artefacts en pierre n’ont toujours pas été retrouvés en Afrique du Nord. En fait, aucune homininé n’a encore été documentée en association directe avec les premiers outils en pierre connus d’Afrique de l’Est.

    Néanmoins, une récente découverte en Éthiopie a montré la présence d’anciens Homo datant de 2,8 millions d’années, probablement le meilleur candidat également pour les matériaux d’Afrique de l’Est et du Nord.

    Les scientifiques ont longtemps pensé que les homininés et leur culture matérielle étaient originaires de la vallée du Grand Rift en Afrique de l’Est. Étonnamment, les premiers homininés connus datant de 7,0 millions d’années et l’Australopithecus bahrelghazali (3,3 millions d’années) ont été découverts au Tchad, dans le Sahara, à 3 000 km des vallées du Rift, à l’est de l’Afrique.

    Sileshi Semaw, scientifique au CENIEH et co-auteur de cet article, explique que les homininés contemporains de Lucy (3,2 millions d’années) ont probablement erré au nord du Sahara, et que leurs descendants pourraient être responsables de ces traces archéologiques énigmatiques, découvertes en Algérie et proches des contemporains de ceux de l’Afrique de l’Est.

    "Les recherches futures se concentreront sur la recherche de fossiles humains dans les gisements voisins du Miocène et du Plio-Pléistocène, à la recherche des fabricants d’outils et d’outils de pierre encore plus anciens", conclut Sahnouni.

    #Paléolithque #Afrique #berceau_de_l'humanité #industrie_lithique #Oldowan #2.4MaBP

    Journal Reference:

    #Mohamed_Sahnouni
    #Centro_Nacional_de_Investigación_sobre_la Evolución_Humana (#CENIEH), Burgos, Spain.
    #Centre_National_de_Recherches_Préhistoriques_Anthropologiques_et_Historiques (#CNRPAH), Algers, Algerie.
    #Stone_Age_Institute_and_Anthropology_Department, #Indiana_University, Bloomington, USA.

    , Josep M. Parés, Mathieu Duval, Isabel Cáceres, Zoheir Harichane, Jan van der Made, Alfredo Pérez-González, Salah Abdessadok, Nadia Kandi, Abdelkader Derradji, Mohamed Medig, Kamel Boulaghraif, Sileshi Semaw.
    1.9-million- and 2.4-million-year-old artifacts and stone tool–cutmarked bones from Ain Boucherit, Algeria.
    Science, 2018; DOI: 10.1126/science.aau0008

    http://science.sciencemag.org/content/early/2018/11/28/science.aau0008.full