• Dans une lettre récemment publiée, des militant·es ukrainien·nes déclarent leur solidarité avec la Palestine

    Les militant·es de gauche ukrainiens insistent sur la nécessité urgente de construire une solidarité sans exception entre les peuples opprimés.

    Notre monde est déchiré par deux guerres horribles. Israël mène une guerre génocidaire contre la Palestine, massacrant et blessant des dizaines de milliers de personnes à Gaza. Dans le même temps, la Russie poursuit sa guerre impérialiste pour annexer l’Ukraine, tuant et mutilant un nombre incalculable de personnes.

    Au lieu de construire une solidarité entre la Palestine et la lutte de l’Ukraine pour l’autodétermination, diverses puissances impérialistes ainsi que certain·es membres de la gauche ont pratiqué une solidarité sélective, soutenant l’une et pas l’autre. Les activistes ukrainien·nes ont contesté cette approche en publiant une « Lettre ukrainienne de solidarité avec le peuple palestinien ».

    Ashley Smith, collaborateur de Truthout, interroge l’une des organisatrices de la lettre, Yuliia Kishchuk, sur les deux luttes, leurs similitudes et leurs différences, et sur le besoin urgent de construire une solidarité sans exception entre les peuples exploités et opprimés.

    Yuliia Kishchuk est une chercheuse et une activiste interdisciplinaire. Ses recherches portent sur les arts visuels ukrainiens de la fin de la période socialiste, les méthodologies décoloniales et postcoloniales, les sciences humaines de l’environnement et la théorie féministe.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/12/31/dans-une-lettre-recemment-publiee-des-militant

    #international #ukraine #palestine

  • Leonid Finberg, promoteur de la démocratie et de la culture juive en Ukraine

    Dans le domaine de l’édition en Ukraine, Leonid Finberg est une personnalité essentielle. Les Ukrainiens lui doivent des traductions de philosophes, de sociologues, d’historiens, d’écrivains du monde entier. On peut dire que la jeune génération des intellectuels et des politiciens ukrainiens est passée par « l’école de Finberg » qui promeut les valeurs de la démocratie et fait découvrir aux Ukrainiens l’histoire vraie de l’URSS, mais aussi la culture yiddish, jadis florissante en Ukraine.

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    Vous êtes une figure incontournable du monde de l’édition en Ukraine. Aux côtés de Constantin Sigov, vous codirigez Doukh i Litera (ce qui se traduit par « L’Esprit et la lettre »), la principale maison d’édition d’Ukraine dans le domaine des sciences humaines. Votre catalogue évoque une « bibliothèque idéale » de l’intellectuel. Pourriez-vous raconter comment Doukh i Litera est né et ce qui a guidé vos choix de publication ?
    La maison d’édition a été créée il y a 32 ans par Constantin Sigov, mon ami de longue date. Après avoir vécu quelques années en France où il avait étudié et enseigné, il était revenu à Kyïv avec l’idée de créer une maison d’édition. Au début, il s’agissait d’un laboratoire franco-ukrainien à l’Académie Mohyla de Kyïv [1]. C’était l’époque où l’on voyait émerger en Ukraine toutes sortes de structures issues de la société civile. De mon côté, j’étais occupé à créer un centre d’études juives, ce qui n’était pas une mince affaire : les gens qui connaissaient l’hébreu ou le yiddish étaient tous déjà morts ou avaient émigré, il n’y avait aucun enseignant… Constantin m’a proposé de collaborer avec lui pour développer son centre et publier des livres. Après quelques hésitations, j’ai fini par accepter. Petit à petit, j’ai commencé à m’occuper des questions éditoriales.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/12/31/leonid-finberg-promoteur-de-la-democratie-et-d

    #international #ukraine

  • Lettre d’information du Comité belge du réseau de solidarité avec l’Ukraine N°19

    Participez à notre campagne financière 2024

    L’année 2024 sera une année critique pour la résistance populaire ukrainienne. La guerre entrera dans sa troisième année sans que des perspectives militaires claires ne se dégagent à court terme. Les lignes de front ont peu bougé depuis la libération de Kherson en novembre 2022.

    Comme il y a un an, cet hiver mettra à dure épreuve les infrastructures essentielles pour la survie de la population : centrales électriques, eau potable, chauffage, distribution d’électricité. Depuis octobre, les bombardements russes s’intensifient contre des objectifs civils. Les gares et les hôpitaux sont également des cibles. Le 12 décembre, le principal opérateur télécom Kiyvstar, a été la cible d’une cyber-attaque à grande échelle. 24 millions d’abonnés n’ont pas pu communiquer ou se brancher sur internet pendant la plus grande partie de la journée.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/12/30/lettre-dinformation-du-comite-belge-du-reseau-

    #international #ukraine

  • Belarus Ukraine Chronique des événements courants (novembre 2023)

    Bélarus : adolescents prisonniers politiques
    Au Bélarus, des milliers d’enfants ont été victimes de la répression, mis en détention et des poursuites pénales engagées contre leurs parents. Des dizaines d’entre eux se sont retrouvés derrière les barreaux. Et certains mineurs ont même été battus et torturés. Le 29 novembre 2023, le pays compte dix prisonniers politiques qui ont atteint leur 18e anniversaire derrière les barreaux ou qui sont désormais mineurs : Nikita Zolatarov, Siarhei Gatskevich, Eduard Kudynyuk, Maksim Imkhavik, Ivan Patyaichuk, Dzianis Khazei, Alexander Vinyarsky. Pavel Piskun, Oleg Dobrydnev, Nikita Bruy. Tous étaient mineurs au moment de leur arrestation et ont ensuite été condamnés à une peine de prison.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/12/29/chronique-des-evenements-courants-novembre-202

    #international #belarus #ukraine #russie

  • Le #Royaume-Uni plonge dans une #pauvreté historique

    Les écarts entre riches et pauvres retrouvent des niveaux proches de l’ère victorienne, avant l’État providence. Les #bas_salaires en sont la cause.

    Au cours des quinze dernières années, les inégalités se sont accrues de manière spectaculaire au sein de la société britannique. Au point que « le Royaume-Uni risque de retomber dans les « deux nations » de l’ère victorienne, marquée par un fossé grandissant entre la société dominante et une classe inférieure déprimée et frappée par la pauvreté, alerte un rapport sur la pauvreté, publié le 11 décembre.

    Le coefficient de Gini des #revenus, après impôts et prestations sociales, dans le pays – un indicateur qui permet de rendre compte de leur niveau d’inégalité – était le plus élevé d’Europe occidentale en 2022, avec 0,35 point. À titre de comparaison il ressort à 0,31 en Suisse, 0,29 en France et 0,28 en Allemagne.

    Le pays n’a jamais été aussi inégalitaire

    Le Royaume-Uni du premier ministre Rishi Sunak n’est néanmoins plus celui d’Oliver Twist, l’orphelin pauvre du livre de Charles Dickens, publié en 1838. « Évidemment, les conditions de vie sont meilleures pour l’individu moyen qu’au milieu du XIXe siècle », tempère David Gordon, professeur de justice sociale à l’Université de Bristol et directeur du Bristol Poverty Institute. La capitale anglaise, cadre de ce roman, n’en continue pas moins de concentrer ces maux. La City of London, centre de la finance nationale, était alors mitoyenne de plusieurs des arrondissements les plus pauvres d’Angleterre qui le demeurent aujourd’hui encore.

    « En termes d’écart de richesse entre les plus riches et les plus pauvres, nous avons reculé de vingt-cinq ans à la fin des dix-huit années de thatchérisme », indique le professeur. « L’écart se rapproche du niveau enregistré avant la mise en place de l’État providence au Royaume-Uni, tout au long de la première partie du XXe siècle, qui avait permis une réduction considérable de la pauvreté », poursuit ce dernier.

    Une constante apparaît dans les différents rapports publiés sur le sujet au cours des derniers mois : les deux plus forts mouvements d’accroissement des inégalités de l’époque contemporaine ont eu lieu lors de longues périodes de gouvernement conservateur. Ainsi à partir de l’arrivée au pouvoir de Margaret Thatcher, en 1979, qui « a cassé le consensus de l’après-guerre en mettant en place des politiques néolibérales qui ont augmenté les ressources de la moitié supérieure de la société aux dépens de celles des plus modestes », explique le spécialiste. Puis avec les mesures d’austérité budgétaire déployées en 2010 par David Cameron – qui ont notamment touché les personnes handicapées et les enfants – poursuivies par ses successeurs Theresa May de 2016 à 2019 puis Rishi Sunak depuis 2022.
    Insécurité professionnelle

    Cette évolution amène son lot de « problèmes déjà visibles pendant les époques victorienne et édouardienne (ndlr : 1837 à 1914), poursuit David Gordon – des niveaux de criminalité et de maladie élevés, une société moins cohésive. »

    Le Centre for Social Justice les traite dans le détail dans son rapport et place l’accent sur le monde du travail, central dans l’accroissement de la pauvreté. Depuis 2000, 20 à 25% des travailleurs disent ainsi ressentir une insécurité professionnelle à la suite du développement de l’auto-entrepreneuriat et des contrats « zéro heure » – qui n’assurent aucune heure de travail hebdomadaire et donc aucun revenu. Mais aussi en raison de la détérioration des conditions de travail ainsi que du remplacement de nombreux emplois industriels « qualifiés, sûrs et souvent bien rémunérés » par des postes dans les services, non qualifiés et moins bien payés.

    Des #salaires insuffisants

    En septembre 2023, « 38% des bénéficiaires d’aides sociales avaient un emploi, ce qui signifie que leurs #revenus ne sont pas suffisants [pour vivre] sans le soutien du système d’#aide_sociale », confirme le rapport.

    David Gordon rappelle que « c’était déjà le cas lors de la première véritable enquête sur la pauvreté réalisée dans les années 1880 par Charles Boothe : la pauvreté est largement due à des revenus bas ». Le directeur du Bristol Poverty Institute rappelle que, à l’époque déjà, les politiciens ne voulaient pas croire à ses découvertes, certains que le comportement des plus pauvres – en l’occurrence l’alcoolisme ou la dépendance à la drogue – était la cause principale de leurs difficultés.

    https://www.tdg.ch/explosion-des-inegalites-a-londres-le-royaume-uni-plonge-dans-une-pauvrete-histo
    #inégalités #Londres #UK #Angleterre #statistiques #chiffres

  • To Crush Left-Wing Organizing, Canada Embraced Ukrainian Nazi Collaborators
    https://jacobin.com/2023/12/canada-ukrainian-nationalists-socialists-history-anti-communism-nazi-collab

    Pourquoi la diaspora ukrainienne au Canada et une bonne partie de l’Ukraine de l’Ouest sont majoritairement fascistes. Et non, ce n’est pas de la propagande poutiniste. Nous sommes confrontés au résultat de la collaboration des vainquers anglophones de la deuxième guerre mondiale et de leurs employés allemands (Organisation Gehlen etc.) avec les nazis ukrainiens. C’est une histoire qui a commencé avant 1945 et continue à se développer aujourd’hui.

    C’est assez inquiétant car on a affaire à des structures nazies et leurs soutiens pragmatiques au sein des états. Cet article sur le Canada annonce l’augmentation du poids politique de l’extrême droite en Allemagne suite à la naturalisation d’un million de réfugiés ukrainiens.

    Ce n’est pas encore fait mais il n’y a aucune raison pour ne pas naturaliser cette « main d’oeuvre de qualité ». Du point de vue des ukrainiens d’Allemagne il n’y a pas beaucoup d ’arguments pour rentrer dans un pays en ruines alors qu’on peut construire son avenir en Allemagne.

    Chiffre officiel : 1.125.850 de réfugiés ukrainiens au mois de novembre 2023
    https://de.statista.com/statistik/daten/studie/1294820/umfrage/kriegsfluechtlinge-aus-der-ukraine-in-deutschland
    Quelques informations plus détaillées
    https://mediendienst-integration.de/migration/flucht-asyl/ukrainische-fluechtlinge.html

    Le texte de jacobin.com

    21.12.2023 by William Gillies - In September, Canada’s parliament ignited controversy when it celebrated Yaroslav Hunka, a ninety-eight-year-old World War II Nazi collaborator. The incident has brought renewed focus to the issue of war criminals who immigrated to the country after 1945. The primary source of outrage has rightly centered on how someone like Hunka, who voluntarily served in the 14th Waffen Grenadier Division of the SS (1st Galician), gained entry into Canada, and why the government never deported or prosecuted suspected war criminals. Even a desultory 1980s investigation into the matter of Nazi immigrants is still mostly sealed from the public, despite identifying dozens of suspected war criminals living freely in Canada — most of whom are now likely all dead.

    However, media coverage has largely failed to engage with the question of why Canada let people like Hunka immigrate, resulting in the current political controversy lacking essential historical context. There have been some exceptions, such as pieces in these pages that have pointed out that there is a troubling history that Canada must reckon with, and correctly suggested that this immigration of war criminals was tied to anti-communism. It is important to delve further into this history, as it reveals a deliberate effort by the Canadian state to dismantle political radicalism and tame labor militancy in the postwar period.

    Immigrants like Hunka were granted entry specifically because their collaborationist pasts made them useful in crushing left-wing organizing in Ukrainian Canadian communities. Collaborators assumed control of community organizations, some of which were transferred to them by the federal government, having seized them from socialist groups during the war. The process was often quite violent, with mob violence intimidating leftists, fascists serving as strikebreakers in mining towns, and a Ukrainian labor temple being attacked with a bomb during a concert. All of these actions were condoned by the Canadian state in the name of anti-communism.
    Ukrainian Labor Temples and “Hall Socialism”

    Contrary to the present existence of Ukrainian Nazi collaborator monuments in Canada, there was once a robust Ukrainian Canadian left. Organized around the Ukrainian Labour Farmer Temple Association (ULFTA), it played a pivotal role in various chapters of Canadian labor history, often adopting radical stances. The ULFTA operated hundreds of “labor temples” across the country that nurtured a political movement often called “hall socialism.” Labor temples hosted political rallies, contained lending libraries, published newspapers, supported Ukrainian immigrants, sponsored cultural activities, and provided a venue for collective socialization. In Winnipeg, Manitoba, the finest still-existing labor temple was completed in 1919, just in time to serve as the headquarters of the city’s general strike that same year.

    Between the world wars, the Canadian government feared Ukrainian Canadian radicalism and its connections to communist agitation. Ukrainians were enormously overrepresented in the Communist Party of Canada, which even had a Ukrainian language section. The ULFTA was formally affiliated with the party and helped organize Winnipeg’s large Ukrainian Canadian working class to elect communists like Bill Kardash from the 1930s to the 1950s. In contrast, Ukrainian nationalists in Canada were marginal. They expressed admiration for Hitler and denounced communist politicians as the triumph of the “Bolshevik-Jewish clique.” In 1934, they published a Ukrainian edition of The Protocols of the Elders of Zion.

    When Canada declared war on Germany in September 1939, the Communist Party opposed the war, following the Soviet political line after the signing of the Molotov-Ribbentrop Pact. Subsequently, the party and its many affiliated organizations were outlawed. On June 4, 1940, the ULFTA was banned, and the government seized all of the organization’s assets and interned many of its members. Over 180 halls were confiscated, and the Royal Canadian Mounted Police (RCMP) took control of all archives, meticulously reviewing them to augment their already extensive knowledge of the movement. A recent purge of members with nationalist sympathies caught the attention of the Mounties, prompting them to contact these individuals as informants.

    Following the banning of the ULFTA, the federal government took further action to force a unification of the Ukrainian nationalist groups in Canada in November 1940. Inviting the various groups’ leaders to a meeting, government officials presented a stack of police intelligence reports documenting their awareness of fascist political connections and recommendations that they be outlawed. The ultimatum was clear: unless these groups unified according to the government’s preferences, they would face prohibition. Responding to this pressure, the Ukrainian Canadian Committee (later Congress) (UCC) was promptly formed and remains in existence today. The UCC was expected to support the war effort and act as an intermediary between the government and the Ukrainian Canadian community. In return the government would lend support to the claim that the nationalists represented Ukrainian-Canadians.

    After the Soviet Union joined the Allies in 1941, the Canadian government was slow to reverse the ban on the now very pro-war Communist Party and its affiliates. Internees were released in the fall of 1942, and the ban on the ULFTA was lifted in October 1943. Property still in government possession was returned starting in 1944. In many cases the halls had been sold, often to rival Ukrainian groups, with their contents dispersed or discarded. Halls that were taken over by nationalists had their libraries stripped of any subversive material.

    In 1940, in Edmonton, a display of anti-communist fervor saw five hundred books publicly burned in the street. In Winnipeg, nationalists were given a print shop, and with RCMP help, they revised the editorial line of a socialist newspaper. However, readers responded by returning their copies wrapped around bricks, leading to bankruptcy through postal charges.

    This period had a devastating effect on the Ukrainian Canadian left, as the halls and their contents, crucial to the movement and carefully built up over decades, suffered significant losses. Government interference in Ukrainian Canadian politics tipped the scales in the nationalists’ favor, empowering the conservative UCC to dominate the community after 1945.
    Displaced War Criminals

    In 1945, the surrendered 14th SS Division was held at a POW camp in Rimini, Italy, while the Western Allies decided what to do with them. The Soviets wanted them repatriated to face consequences for collaboration, but the onset of the Cold War altered the political landscape. Former enemy collaborators, such as Ukrainians who had served in the 14th SS Division, were reconsidered as potential allies against Soviet communism.

    By June 1947, displaced persons registered as ethnic Ukrainian totaled 106,549. Initially, the Canadian government showed limited interest in admitting more Ukrainians, reflecting a long-standing bias against non-Western European immigrants. Furthermore, Canadian law prohibited the acceptance of former combatants who had voluntarily served in the German armed forces. However, much of the screening was conducted by British major Denis Hills, a self-described fascist who instructed collaborators on how to avoid investigation. The British exonerated the Galicia Division and transferred many of them to Britain to fill labor shortages in agriculture.

    The UCC lobbied the Canadian government to accept Ukrainian displaced persons and emphasized their anti-communist potential. Against the backdrop of a booming labor market in Canada, these Ukrainians were portrayed as disciplined workers opposed to any sort of union radicalism. They were positively characterized as capable of filling vacancies in mining and forestry, where they could break up left-wing Ukrainian Canadian organizations.

    Starting in 1947, this lobbying began to yield results, especially as the British government pressured Canada to accept them. In 1950, the immigration ban on Ukrainians who served in the SS was lifted, thanks to UCC advocacy that claimed they were simply soldiers who had fought against communism.

    Many Ukrainian Canadians and Jewish groups opposed the admission of Nazi collaborators. The Association of United Ukrainian Canadians (AUUC), created in 1946 as the successor to the ULFTA, lobbied against the move. While supporting the immigration of Ukrainian refugees to Canada, they argued for thorough screening of their wartime activities. They were largely ignored.

    By January 1952, official figures indicated that twenty-six thousand Ukrainian displaced persons had been accepted. However, later historical research suggests that official figures undercounted, and that the actual number could have been as high as fifty thousand, with half originating from western Ukraine, the heartland of the nationalist movement. Approximately 3 percent were veterans of the 14th SS Division, about 1,500 people, although some sources cite figures as high as two thousand. Additionally, there were other nationalists who collaborated in less formal ways than joining the SS, but were still active participants in the Holocaust.

    Canada’s admittance of Ukrainian collaborators after 1945 was not a failure to properly screen immigrants, but an intentional policy decision. Canada did not care what many of these people were accused of doing in eastern Europe. The primary consideration was their usefulness in domestic anti-communism.
    Expunging the Reds

    On October 8, 1950, a bomb went off during a concert at the Central Ukrainian Labor Temple on Bathurst Street in Toronto. Eleven people were injured, and the explosion leveled part of the building. Authorities offered a $1,500 reward for information, but no one was ever caught. The long-standing suspicion is that Ukrainian nationalists were responsible, as this attack aligned with a pattern of violence directed against the Ukrainian Canadian left during the 1950s. Ukrainian labor temples and the broader labor movement were central to the postwar struggle between Ukrainian fascist emigres and the Ukrainian Canadian Left.

    Soon after arriving in Canada in the late 1940s, Ukrainian nationalist immigrants organized to target labor temples and disrupt meetings. In December 1948 in Val-d’or, Quebec, a group of them attacked a temple hosting a speaker discussing the Soviet Union. Armed with sticks, stones, and bottles they invaded the event to attack the speaker but were repulsed and thrown out. Unable to kidnap the speaker, they split up into smaller groups to stake out the homes of suspected communists.

    In the immediate postwar years, it became clear that an independent Ukraine was unlikely. Consequently, attacking leftists in the Ukrainian Canadian community became a sort of consolation prize. The Canadian state was to some extent pleased with this change of focus by the nationalists, and tacitly approved of such attacks.

    Official anti-communist sentiment was coupled with the need for more workers in Canada’s booming postwar economy. Ukrainian displaced persons, as a condition for immigration, often entered into work contracts binding them to an employer, typically in resource extraction towns in the north of Ontario or Quebec. Mining company agents visited refugee camps in Europe, screening prospective employees for anti-communist beliefs, and then recruited them to relocate to Canada. They often arrived in places that had a preexisting Ukrainian Canadian left.

    Initially the AUUC tried to organize the new immigrants, but this was ineffective. In December 1947, several dozen Ukrainian displaced persons took a train to Timmins, Ontario, to start work in a gold mine. Stopping in North Bay, Ontario (where Hunka currently resides), they were greeted by communist organizers at the station who sought to explain the importance of unionization. In response, the organizers were severely beaten and thrown off the train — an event celebrated by the local press.

    As the work contracts for the first wave of nationalist emigres expired, they moved into urban areas, leading to an escalation in attacks on the AUUC. Simultaneously, a fresh wave of Ukrainian displaced persons were admitted into Canada in the early 1950s after the removal of the ban on the immigration of collaborators. In Winnipeg, Toronto, and Edmonton, nationalists would attend labor temple events with the intention of disrupting and attacking. This ranged from heckling to shut down a speaker to physical assaults on attendees and organizers, property vandalism, and even following attendees home.

    Police investigations into the attacks were largely lackluster, often attributing blame to the AUUC for somehow instigating them. In Dec 1949, a crowd of two hundred nationalists surrounded a labor temple event in Timmins, Ontario. They were denied entry, but refused to leave, shouting and banging on the door. When the police arrived, they concluded that nothing criminal had occurred, and then drove off. Emboldened, the nationalists broke inside and started beating men, women, and children, sending several people to hospital in serious condition. The local police returned but simply stood and watched. Eventually, one nationalist was charged with assault, but the prosecution and the defense colluded to acquit him.

    The October 1950 bombing of a Toronto labor temple brought broader public attention to the conflict within the Ukrainian Canadian community. The AUUC accused Galicia Division veterans of the attack and blamed the Canadian government for failing to screen them during immigration. The RCMP investigation into the bombing swiftly eliminated nationalists as suspects, even when lacking alibis and possessing obvious motive. Law enforcement also entertained nationalist claims that the bombing was a false-flag operation carried out by the communists to garner public sympathy.

    The investigation failed to pursue many significant leads, and by early 1951, the case was closed without ever identifying a potential suspect. Instead, the RCMP invested its effort into creating lists of anyone who wrote to the government about the bombing and conducted surveillance on victims of the attack. While it is likely that the bombing was perpetrated by Ukrainian nationalists, the intentionally poor investigation by the RCMP renders it impossible to establish with certainty.

    Following the bombing, overt violence against Ukrainian Canadian leftists declined by the mid-1950s. This decline was, in large part, due to its effectiveness in intimidating AUUC supporters from attending events and organizing. Additionally, the far-right nationalists had become increasingly integrated into mainstream Ukrainian Canadian organizations by this point, affording them the legal means to expunge the reds in the community. This alignment with the broader Red Scare, which squashed left radicalism in Canada, further contributed to the decline of the AUUC.

    In 1945 the AUUC welcomed 2,579 new members, but by 1969 that figure dwindled to eighty-four annually. The number of temples collapsed to forty-three by 1973. By the late 1960s, both the membership and leadership was aging, while young recruits were scarce.
    Enduring Historical Revisionism

    By the 1970s the nationalists had established domination over the Ukrainian Canadian experience. This framework excluded diverse points of view, such as labor radicalism, and replaced it with a monolithic identity built on a conservative nationalism. This era coincided with the fashioning of Canada’s official multiculturalism, in which both the federal and provincial governments aimed to celebrate diverse ethnic communities.

    Under the fig leaf of celebrating ethnic heritage, statues of Ukrainian Nazi collaborators, such as Roman Shukhevych in Edmonton, began to be erected at this time, often with government money. Having extensively researched postwar violence in the Ukrainian Canadian community, the historian Kassandra Luciuk argues that this was a deliberate project of the Canadian state, intended to marginalize leftists. It left no room for other ideas of “Ukrainianness” other than one tightly wound with anti-communist nationalism.

    The presence of Nazi monuments in Canada is symptomatic of this hegemony, visibly illustrating the historical revisionism the Ukrainian nationalists have successfully imposed. These monuments not only celebrate individuals and organizations that took part in war crimes during World War II, but also represent a triumph over left-wing opposition in the Ukrainian Canadian community. This historical revisionism has become so prevalent that even a mainstream politician, such as federal finance minister Chrystia Freeland, regularly extols her Ukrainian grandfather, who happened to run a Nazi collaborationist newspaper recruiting for the 14th SS Division — the same division that Hunka joined.

    This revisionism owes its existence to the Canadian state, which used the many tools at its disposal — from the immigration system to the police — to ensure an outcome that has persisted well after its anti-communist purpose faded. Ukrainian Canadian nationalists of course have been active in constructing this revisionism, but they flatter themselves if they believe they could have accomplished it alone.

    Understanding the political context of the Hunka affair requires delving into this chapter of Canadian history. It sheds light on how a small minority of far-right immigrants, with state backing, gained substantial influence in Ukrainian Canadian communities, and shaped Canadian policy toward Ukraine. Hunka’s celebration was not a result of historical ignorance, but rather stemmed from active historical revisionism that has sought to recast collaborators as heroes and render invisible Ukrainian Canadian socialist movements.

    #Canada #Ukraine #mouvement_ouvrier #fascisme #nazis

  • Défense de la démocratie (et autres textes)

    Vitalii Dudin : Défense de la démocratie
    Union socialiste « opposition de gauche » : Kyiv, 2 mars 2014
    Zbigniew Marcin Kowalewski : Le printemps des peuples est arrivé en Europe
    Patrick Silberstein : Les contradictions d’un printemps des peuples
    L’Euromaïdan, une action de désobéissance civique libératrice et non extrémiste
    Volodymyr Ishchenko & Oleg Zhuravlev : Les révolutions de Maïdan et la crise politique post-soviétique

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/12/26/defense-de-la-democratie-et-autres-textes

    #international #ukraine

  • Holodomor : les trous d’un vieux manteau recouverts par des parcelles d’histoire

    e décrirais l’histoire de ma famille comme un vieux manteau d’hiver que vous pouvez avoir dans l’armoire de vos parents ou de vos grands-parents. En général, un tel manteau est d’un style ancien et dans une matière chaude qui réchauffe et donne de la force quand il fait froid. Son aspect vintage se combine facilement avec le monde moderne, lui ajoutant de nouvelles significations et de nouvelles formes. Vous pouvez vous envelopper dans un tel manteau et vous sentir protégé.

    Mon manteau, comme celui de la plupart des Ukrainiens de ma génération, a des trous ici et là, des manches brûlées et décolorées, des initiales du propriétaire et du lieu de fabrication effacées. On ne sait pas qui l’a porté, quand et comment, si cette per- sonne était heureuse, à quoi elle rêvait et ce qu’elle raconterait. Avec le temps, nous recouvrons ces trous par des parcelles d’histoire, en retrouvant des motifs similaires dans les histoires des uns et des autres, en essayant de comprendre où et comment ce manteau est apparu, et donc comment il s’est retrouvé dans nos placards.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/12/25/holodomor-les-trous-dun-vieux-manteau-recouver

    #international #ukraine

  • Non, le « #choc_des_civilisations » n’aide pas à comprendre notre époque

    Depuis le 7 octobre, les idées du professeur américain #Samuel_Huntington sont à nouveau vantées, au service d’un idéal de #repli_identitaire. Pourtant, ces thèses fragiles ont été largement démontées, sur le plan empirique comme théorique.

    C’est un des livres de relations internationales les plus cités au monde. Publié en 1996, trois ans après un article dans Foreign Affairs, Le Choc des civilisations a fourni un concept qui a proliféré dans le débat public. À la faveur de sa republication en poche aux éditions Odile Jacob, la journaliste et essayiste Eugénie Bastié a eu une révélation : son auteur, le politiste Samuel Huntington (1927-2008), était le prophète de notre époque. Sacrément épatée, elle affirme dans Le Figaro que « chaque jour, l’actualité donne raison » à ce livre « majeur ».

    Elle n’est ni la première ni la seule à le penser. À chaque attentat ou chaque guerre mettant aux prises des belligérants de religions différentes, la théorie est ressortie du chapeau comme une grille explicative. Depuis les massacres du Hamas du 7 octobre, c’est à nouveau le cas. Dans Le Point, Franz-Olivier Giesbert n’a pas manqué de la convoquer dans un de ses éditoriaux. Dans la plus confidentielle et vénérable Revue politique et parlementaire, un juriste s’est appuyé sur Huntington pour conclure tranquillement à « une certaine incompatibilité civilisationnelle entre Arabes et Israéliens et, partant, entre Orient et Occident ».

    Huntington pensait qu’avec la fin de la Guerre froide, les #facteurs_culturels allaient devenir prédominants pour expliquer la #conflictualité dans le système international. Il ajoutait que les risques de conflictualité seraient maximisés aux points de rencontre entre « #civilisations ». À l’en croire, ces dernières seraient au nombre de neuf. La #religion serait un de leurs traits distinctifs essentiels, parmi d’autres caractéristiques socio-culturelles ayant forgé, selon lui, des différences bien plus fondamentales que celles qui existent entre idéologies ou régimes politiques.

    De nombreuses critiques ont été faites aux thèses d’Huntington. Aujourd’hui, ces dernières sont largement considérées comme infirmées et inutilisables dans sa propre discipline. Elles ne sont plus reprises que par des universitaires qui ne sont pas spécialistes de relations internationales, et des acteurs politico-médiatiques qui y trouvent un habillage scientifique aux obsessions identitaires qui les habitent déjà.

    Il faut dire que dans la réflexion d’Huntington, la reconnaissance des #identités_civilisationnelles à l’échelle globale va de pair avec un rejet du multiculturalisme à l’intérieur des États. Eugénie Bastié l’a bien compris, se délectant des conclusions du professeur américain, qu’elle reprend à son compte : « La #diversité est bonne au niveau mondial, mortifère au niveau national. L’#universalisme est un danger à l’extérieur, le #multiculturalisme une #menace à l’intérieur. »

    Des résultats qui ne collent pas

    Le problème, c’est que les thèses d’Huntington ont été largement démontées, sur le plan empirique comme théorique. Comme l’a déjà rappelé Olivier Schmitt, professeur à l’Université du Sud au Danemark, des chercheurs ont « testé » les prédictions d’Huntington. Or ils sont tombés sur des résultats qui ne collent pas : « Les actes terroristes, comme les conflits, ont historiquement toujours eu majoritairement lieu – et continuent d’avoir majoritairement lieu – au sein d’une même civilisation. »

    Dans Philosophies du multiculturalisme (Presses de Sciences Po, 2016), le politiste Paul May relève que « les arguments avancés par Huntington pour justifier sa thèse du choc des civilisations ne reposent pas sur de larges analyses empiriques, mais plutôt sur une série d’anecdotes et d’intuitions ». Il dresse le même constat à propos des alertes angoissées d’Huntington sur le supposé moindre sentiment d’appartenance des #minorités à la nation états-unienne, notamment les Hispaniques.

    Huntington procède en fait par #essentialisation, en attribuant des #valeurs_figées à de vastes ensembles socio-culturels, sans prendre au sérieux leur #variabilité dans le temps, dans l’espace et à l’intérieur des groupes appartenant à ces ensembles. Par exemple, son insistance sur l’hostilité entre l’#Occident_chrétien et la #civilisation_islamique néglige de nombreux épisodes de coopération, d’influences mutuelles, d’alliances et de renversement d’alliances, qui ont existé et ont parfois répondu à des intérêts politico-stratégiques. Car si les #identités_culturelles ont bien un potentiel mobilisateur, elles sont justement intéressantes à enrôler et instrumentaliser dans une quête de puissance.

    Le « #déterminisme_culturaliste » d’Huntington, écrivait le professeur Dario Battistella dès 1994, « mérite une #critique approfondie, à l’image de toutes les explications unifactorielles en sciences sociales ». Au demeurant, les frontières tracées par Huntington entre les civilisations existantes reposent sur des critères peu clairs et discutables. Le chercheur Paul Poast a remarqué, dans un fil sur X, que ses choix aboutissent à une superposition troublante avec une carte des « races mondiales », « produite par Lothrop Stoddard dans les années 1920, [ce dernier étant connu pour être] explicitement un suprémaciste blanc ».

    Les mauvais exemples d’#Eugénie_Bastié

    Les exemples mobilisés par Eugénie Bastié dans Le Figaro illustrent toutes les limites d’une lecture outrancièrement culturaliste de la réalité.

    « Dans le cas du conflit israélo-palestinien, écrit-elle, l’empathie n’est plus dictée par des choix rationnels ou idéologiques mais par des appartenances religieuses et identitaires. » Il était toutefois frappant, avant le 7 octobre, de constater à quel point les États du monde arabe et musulman s’étaient désintéressés de la question palestinienne, l’un des objectifs du #Hamas ayant justement été de faire dérailler la normalisation des relations en cours. Et si la composante islamiste de l’identité du Hamas est indéniable, la situation est incompréhensible sans tenir compte du fait qu’il s’agit d’un conflit pour la terre, que d’autres acteurs palestiniens, laïques voire, socialisants, ont porté avant le Hamas.

    Concernant l’#Ukraine, Bastié explique qu’« entre un Ouest tourné vers l’Occident et un Est russophone, Huntington prévoyait trois scénarios : une Ukraine unie pro-européenne, la division en deux avec un est annexé à la Russie, une Ukraine unie tournée vers la Russie. On sait désormais que l’on s’achemine plus ou moins vers le deuxième scénario, le plus proche du paradigme du choc des civilisations. »

    Remarquons d’abord la précision toute relative d’une théorie qui « prédit » des issues aussi contradictoires. Soulignons ensuite que malgré tout, Huntington considérait bien que « si la #civilisation est ce qui compte, la probabilité de la #violence entre Ukrainiens et Russes devrait être faible » (raté). Pointons enfin la séparation caricaturale établie par l’essayiste entre les parties occidentale et orientale du pays. Comme l’a montré l’historien Serhii Plokhy, les agressions russes depuis 2014 ont plutôt contribué à homogénéiser la nation ukrainienne, « autour de l’idée d’une nation multilingue et multiculturelle, unie sur le plan administratif et politique ».

    Enfin, Bastié devait forcément glisser qu’Huntington a formulé sa théorie du choc des civilisations avant même les attentats du 11 septembre 2001, censés illustrer « la résurgence du conflit millénaire entre l’islam et l’Occident ».

    Reprenant sa critique du politiste américain à l’aune de cet événement, Dario Battistella a cependant souligné que « loin de constituer les prémices d’une bataille à venir entre deux grandes abstractions, #Occident et #Islam, les attentats du 11 septembre sont bien l’expression d’une forme pervertie de l’islam utilisée par un mouvement politique dans sa lutte contre la puissance hégémonique américaine ; quant aux bombardements américano-britanniques contre Al-Qaïda et les talibans, ce sont moins des croisades que des opérations de police, de maintien de la “pax americana”, entreprises par la puissance impériale et sa principale alliée parmi les puissances satisfaites de l’ordre existant. »

    À ces illustrations guère convaincantes du prophétisme de Samuel Huntington, il faut ajouter les exemples dont Eugénie Bastié ne parle pas, et qui ne collent pas non plus avec sa grille de lecture.

    Avec la tragédie du Proche-Orient et l’agression russe en Ukraine, l’autre grand drame historique de cette année s’est ainsi joué en #Arménie et en #Azerbaïdjan, avec le #nettoyage_ethnique du #Haut-Karabakh. Or si ce dernier a été possible, c’est parce que le régime arménien a été lâché par son protecteur russe, en dépit de populations communiant majoritairement dans le #christianisme_orthodoxe.

    Cet abandon, à laquelle la difficile révolution démocratique en Arménie n’est pas étrangère, a permis au dirigeant azéri et musulman #Ilham_Aliev de donner libre cours à ses ambitions conquérantes. L’autocrate a bénéficié pour cela d’armes turques, mais il a aussi alimenté son arsenal grâce à l’État d’Israël, censé être la pointe avancée de l’Occident judéo-chrétien dans le schéma huntingtonien interprété par Eugénie Bastié.

    Le côté « chacun chez soi » de l’essayiste, sans surprendre, témoigne en parallèle d’une indifférence aux revendications démocratiques et féministes qui transcendent les supposées différences civilisationnelles. Ces dernières années, ces revendications se sont données à voir avec force en Amérique latine aussi bien qu’en #Iran, où les corps suppliciés des protestataires iraniennes témoignent d’une certaine universalité du combat contre la #domination_patriarcale et religieuse. Cela ne légitime aucune aventure militaire contre l’Iran, mais rappelle que toutes les actions de soutien aux peuples en lutte pour leurs droits sont positives, n’en déplaise au fatalisme huntingtonien.

    On l’aura compris, la thématique du choc des civilisations n’aide aucunement à comprendre notre chaotique XXIe siècle. Il s’agit d’un gimmick réactionnaire, essentialiste et réductionniste, qui donne une fausse coloration scientifique à une hantise du caractère mouvant et pluriel des identités collectives. Sur le plan de la connaissance, sa valeur est à peu près nulle – ou plutôt, elle est la pire manière d’appeler à prendre en compte les facteurs culturels, ce qui souffre beaucoup moins la contestation.

    Sur le plan politique, la théorie du choc des civilisations est un obstacle aux solidarités à construire dans un monde menacé par la destruction de la niche écologique dont a bénéficié l’espèce humaine. Ce sont des enjeux de justice climatique et sociale, avec ce qu’ils supposent de réparations, répartition, redistribution et régulation des ressources, qu’il s’agit de mettre en avant à toutes les échelles du combat politique.

    Quant aux principes libéraux et démocratiques, ils méritent également d’être défendus, mais pas comme des valeurs identitaires opposées à d’autres, dont nous serions condamnés à vivre éloignés. L’universalisme n’est pas à congédier parce qu’il a servi d’alibi à des entreprises de domination. Quand il traduit des aspirations à la paix, à la dignité et au bien-être, il mérite d’être défendu, contre tous les replis identitaires.

    https://www.mediapart.fr/journal/culture-et-idees/231223/non-le-choc-des-civilisations-n-aide-pas-comprendre-notre-epoque
    #Palestine #Israël

    #Huntington

  • Suisse-Ukraine : Récolte de Noël 2023

    Le Comité de solidarité Suisse-Ukraine lance en cette fin d’année une collecte de fonds pour un projet porté par l’ONG Base UA, active auprès des jeunes dans la région de Donetsk, à proximité de la ligne de front.

    L’ONG Base UA conduit des activités avec les enfants et les adolescents depuis le mois d’avril 2023. Elle organise en particulier des ateliers de peinture, de dessin et de sculpture dans différentes villes et villages. Le but de ces activités est d’offrir aux jeunes de la région du temps libre qui leur permette de penser à autre chose qu’à la guerre qui se déroule sous leurs yeux et envahit leur vie depuis maintenant presque deux ans.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/12/23/recolte-de-noel-2023

    #international #suisse #ukraine

  • Mise au point

    un certain nombre d’ami·es du dictateur Poutine déposent des commentaires sur le blog
    ces personnes justifient l’invasion des armées russes et les crimes qui s’en sont suivis
    Elles et ils dénient le droit de résistance des ukrainiens et des ukrainiennes

    le blog ne validera aucun de leurs commentaires, il ne validera jamais les abjections des rouges-bruns, des soutien au rusciste Poutine
    Retrait immédiat et sans condition des troupes russes. Solidarité avec la résistance des ukrainien·nes
    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/retrait-immediat-et-sans-condition-des-troupes

    #international #ukraine #russie

  • Sotsialnyi Rukh : Une nouvelle loi contre les travailleurs et les travailleuses

    Le 22 novembre 2023, le parlement a adopté un autre projet de loi dangereux pour les travailleurs et les travailleuses – « Sur les amendements à certains actes législatifs de l’Ukraine sur la réglementation des jours fériés et d’autres aspects » No.8313.

    Le fait qu’il ait été rédigé par la députée H. Tretyakova et soutenu par un autre néolibéral éhonté, le ministre O. Zholnovych, est déjà alarmant. En raison de l’élargissement, par ce projet de loi, des pouvoirs des employeurs d’envoyer leurs employé·es en congé sans solde, même le ministère de l’économie, favorable aux entreprises, a mis en garde contre le risque d’« augmentation des tensions sociales dans la société ».

    Le Mouvement social estime que le président ne devrait pas signer un tel projet de loi, car il réduit nos droits au repos et entraînera des souffrances encore plus grandes pour les travailleurs et es travailleuses

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/12/21/sotsialnyi-rukh-une-nouvelle-loi-contre-les-tr

    #international #ukraine

  • Goutte après goutte, cela fera une vague

    Goutte après goutte, cela fera une vague (Крапля до краплі – буде хвиля !) Un documentaire sur le mouvement ukrainien du personnel de la santé « Sois comme Nina »

    La revue ukrainienne Spylnie a produit un reportage filmé sur Oksana Slobodiana, responsable du mouvement des infirmières ukrainiennes « Sois comme Nina ». Notre campagne de soutien financier aux féministes ukrainiennes apporte également un appui à ce mouvement. Le documentaire est sous-titré en français.

    Malgré leurs espoirs d’un salaire décent, les infirmières ukrainiennes sont confrontées à la dure réalité : elles survivent avec un salaire d’à peine 245 euros par mois. En outre, certaines d’entre elles sont des mères célibataires qui élèvent seules leurs enfants.

    Si vous avez du mal à imaginer cela, regardez notre documentaire sur Oksana Slobodiana, infirmière et leader du mouvement « Sois comme Nina ».

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/12/20/goutte-apres-goutte-cela-fera-une-vague

    #international #ukraine

  • Zelensky n’est pas notre ami... Et alors ?
    Les Cahiers de l’antidote : Soutien à l’Ukraine résistante (Volume 26)

    L’actualité récente a mis en lumière des choix politiques du président ukrainien que nous ne cautionnons pas et même, que nous dénonçons. Son soutien répété à Netanyahu qui massacre le peuple palestinien, sa présence à l’investiture de Milei qui annonce du sang et des larmes au peuple argentin, ses démarches auprès du président hongrois d’extrême droite Orban en sont des illustrations. Certes, on pourra toujours dire que si les « démocraties progressistes » fournissaient depuis vingt-deux mois l’aide utile à l’Ukraine, son président pourrait alors se passer de soutiens peu honorables ; or, malgré les annonces médiatiques, c’est loin d’être le cas, et cela se détériore au fil du temps.

    Quoi qu’il en soit, celles et ceux qui forgent leur soutien à la résistance ukrainienne sur la parole, les écrits et les actes des syndicalistes, des féministes, des écologistes, des militantes et militants de l’émancipation sociale de ce pays, savent – dès le premier jour – que Zelensky ne s’inscrit pas dans cette dynamique émancipatrice.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/12/18/zelensky-nest-pas-notre-ami-et-alors

    #international #ukraine

  • Au Royaume-Uni, les députés adoptent le projet de loi permettant d’expulser des migrants au Rwanda

    Cette nouvelle mouture du texte votée au Parlement visait à répondre aux objections de la Cour suprême britannique, qui a bloqué le mois dernier une précédente version du projet.

    Le projet de loi du premier ministre britannique, Rishi Sunak, permettant l’expulsions de migrants vers le Rwanda a été adopté lors d’un vote au Parlement, mardi 12 décembre. Il s’agit du texte considéré comme « le plus dur » jamais présenté contre l’immigration illégale, selon les mots du chef du gouvernement conservateur.

    Lors d’un premier vote à la Chambre des communes, 313 députés se sont prononcés pour le texte, 269 ont voté contre, laissant pour l’heure au chef du gouvernement un répit, alors qu’il risquait de voir son autorité sérieusement ébranlée.

    Cette mouture du texte votée au Parlement visait à répondre aux objections de la Cour suprême britannique, qui a bloqué le mois dernier une précédente version du projet. La plus haute instance juridique du Royaume-Uni avait déclaré le texte illégal, estimant que le risque était « réel », pour les personnes concernées, d’être refoulées vers leur pays d’origine par les autorités rwandaises, même si leur demande de protection était justifiée.

    Une loi jamais appliquée

    Signé en avril 2022 entre le gouvernement de Boris Johnson et celui de Paul Kagame, le « partenariat Rwanda » n’avait alors jamais été mis en œuvre. De fait, en juin 2022, un premier vol qui devait emmener un certain nombre de migrants à Kigali avait été annulé in extremis après une injonction de la Cour européenne des droits de l’homme.

    Ce nouveau texte définit le Rwanda comme un pays tiers sûr et empêche le renvoi des migrants vers leur pays d’origine. Il propose également de ne pas appliquer aux expulsions certaines dispositions de la loi britannique sur les droits humains, pour limiter les recours en justice.

    « Le nouveau traité que j’ai signé avec le Rwanda et le projet de loi qui l’accompagne changent la donne », a déclaré à l’ouverture des débats le ministre de l’intérieur britannique, James Cleverly, assurant que le texte est « conforme aux termes de la convention sur les réfugiés ».

    Insatisfaction de l’aile droite des conservateurs

    Toutefois, ce texte avait été jugé insuffisant pour l’aile droite du parti conservateur. Certains estiment que Londres devrait se retirer de la Convention européenne des droits de l’homme et d’autres conventions internationales sur les droits humains, pour empêcher tous les recours légaux d’aboutir.

    Lundi, les Brexiters radicaux de l’European Reaserch Group (ERG) ont jugé que le projet n’apportait qu’une « solution partielle et incomplète » pour empêcher les recours devant les tribunaux, et nécessitait « des amendements très importants ».

    Lors du débat mardi, le député d’opposition Chris Bryant (travailliste) a jugé que « l’idée que quelqu’un qui n’est pas dissuadé par une dangereuse traversée sur un canot dans l’une des voies maritimes les plus fréquentées du monde le soit par cette absurdité fragile est simplement risible ». Et « on ne peut pas rendre le Rwanda sûr juste en le disant », a-t-il ajouté.

    La semaine dernière, le ministre de l’immigration, Robert Jenrick, a démissionné, refusant de soutenir un texte qui ne va pas « assez loin » selon lui. La pression était telle que le secrétaire d’Etat au climat, Graham Stuart, est revenu à Londres depuis la COP28 à Dubaï pour participer au vote.

    https://www.lemonde.fr/international/article/2023/12/12/au-royaume-uni-les-deputes-adoptent-le-projet-de-loi-permettant-d-expulser-d

    #Rwanda #Angleterre #UK #asile #migrations #réfugiés #offshore_asylum_processing #externalisation

    –-

    ajouté à la métaliste sur la mise en place de l’#externalisation des #procédures_d'asile au #Rwanda par l’#Angleterre (2022) :
    https://seenthis.net/messages/966443

    elle-même ajouté à la métaliste sur les tentatives de différentes pays européens d’#externalisation non seulement des contrôles frontaliers (https://seenthis.net/messages/731749), mais aussi de la #procédure_d'asile dans des #pays_tiers :
    https://seenthis.net/messages/900122

    • Le Royaume-Uni signe un nouveau traité avec le Rwanda pour durcir sa politique migratoire

      Un premier accord entre les deux pays avait été jugé illégal, le 15 novembre, par la Cour suprême britannique.

      Trois semaines après le rejet par la Cour suprême britannique d’un premier accord, Londres et Kigali ont signé un nouveau traité, mardi 5 décembre, visant à expulser vers le Rwanda les migrants arrivés illégalement au Royaume-Uni. Ce nouvel accord a été signé à Kigali par le ministre de l’intérieur britannique, James Cleverly, et le ministre des affaires étrangères rwandais, Vincent Biruta.

      Ce traité « répondra aux préoccupations de la Cour suprême en garantissant entre autres que le Rwanda n’expulsera pas vers un autre pays les personnes transférées dans le cadre du partenariat », a assuré mardi le ministère de l’intérieur britannique dans un communiqué.

      Signé en avril 2022 entre le gouvernement de Boris Johnson et celui de Paul Kagame, ce partenariat Rwanda constituait la mesure phare de la politique migratoire britannique. Cet accord prévoyait que les demandeurs d’asile arrivés au Royaume-Uni en small boats (bateaux pneumatiques) soient transférés au Rwanda, où leurs demandes d’asiles étaient ensuite évaluées. Le premier ministre, Rishi Sunak, qui avait repris le projet de M. Johnson, souhaitait ainsi dissuader les migrants de traverser la Manche sur ces embarcations de fortune – 46 000 personnes sont arrivées par ce moyen sur les côtes britanniques en 2022.

      Camouflet juridique

      Cette mesure n’a toutefois jamais pu être mise en œuvre, ayant été jugé illégale par la cour d’appel en juin, puis par la Cour suprême britannique le 15 novembre. Pour les cinq juges de la plus haute instance juridique britannique qui se sont penchés sur l’affaire, le risque était « réel » pour ces personnes d’être renvoyées vers leur pays d’origine par les autorités rwandaises, alors que leur demande aurait eu de bonnes chances d’être acceptée si elle était traitée au Royaume-Uni. Pour la cour d’appel, comme pour la Cour suprême, le Rwanda ne pouvait être considéré comme un pays tiers sûr pour les migrants.

      « Nous avons poursuivi ce partenariat avec le Royaume-Uni parce que nous pensons que nous avons un rôle à jouer dans cette crise de l’immigration clandestine », a défendu mardi, depuis Kigali, Vincent Biruta lors d’une conférence de presse. A ses côtés, le ministre de l’intérieur britannique, James Cleverly, a déclaré avoir « une immense admiration pour le gouvernement rwandais, qui a reçu de nombreuses critiques ». Ce nouvel accord comprend la création « d’un tribunal conjoint avec des juges rwandais et britanniques à Kigali pour garantir que la sécurité des migrants est assurée et qu’aucun des migrants envoyés au Rwanda ne soit expulsé vers son pays », a affirmé lors de la conférence de presse le porte-parole adjoint du gouvernement rwandais, Alain Mukuralinda. « Et il veillera également à écouter toutes les plaintes des migrants », a-t-il poursuivi. Une fois signé, ce texte devra être ratifié par les Parlements britannique et rwandais.

      Pour éviter un nouveau camouflet juridique, le gouvernement britannique compte aussi programmer au Parlement l’examen d’une « législation d’urgence » pour désigner le Rwanda comme un pays sûr et ainsi « mettre fin à ce manège », a annoncé lundi soir M. Sunak, dans une interview au Sun. Au-delà de ce partenariat avec le Rwanda, le gouvernement britannique a dévoilé lundi de nouvelles mesures pour diminuer l’immigration légale dans le pays.

      Le ministre de l’intérieur a par exemple annoncé un relèvement du plancher de ressources annuelles nécessaires pour venir s’établir au Royaume-Uni, le passant de 26 200 livres sterling (environ 30 500 euros) à plus de 38 700 livres (environ 45 100 euros). Les non-Britanniques travaillant dans le secteur de l’aide sociale ne pourront plus faire venir leur famille et la possibilité pour les employeurs de recruter des étrangers à des salaires 20 % inférieurs aux salaires minimaux dans les secteurs sous tension (construction, éducation, etc.) sera supprimée.

      https://www.lemonde.fr/international/article/2023/12/05/le-royaume-uni-signe-un-nouveau-traite-avec-le-rwanda-pour-durcir-sa-politiq

  • Dix suggestions pour découvrir la littérature ukrainienne contemporaine

    Anna Colin Lebedev nous propose 10 oeuvres littéraires ukrainiennes traduites en français. Au moment où vous faites vos achats de Noël, pensez à partager la littérature et les voix ukrainiennes en mettant des livres d’auteurs ukrainiens sous le sapin. C’est par eux qu’on saisira le mieux ce qu’est ce pays aujourd’hui.
    Voici une petite sélection pour aider le père Noël. Non exhaustive, mais que des valeurs sûres, dans des genres littéraires très différents

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/12/16/dix-suggestions-pour-decouvrir-la-litterature-

    #littérature #ukraine

  • Les Ukrainiens s’interrogent sur les discours « teintés de rose » de Volodymyr Zelensky

    Pendant plus de 650 jours d’affilée, le président ukrainien Volodymyr Zelenskyy a prononcé au moins chaque jour un discours vidéo à la nation, faisant l’éloge de ses troupes, célébrant les avancées sur les lignes de front et réaffirmant sa détermination face à l’agression russe.

    Le message est toujours « nous allons de l’avant », dans le but de maintenir l’optimisme à l’intérieur et à l’extérieur du pays, selon trois personnes familières avec cette stratégie de communication. Cette politique est appliquée à tous les niveaux de l’État, depuis les ministères et les administrations locales jusqu’aux commandants militaires, et inclut une stricte censure des mauvaises nouvelles telles que le nombre de victimes ukrainiennes ou les frappes russes réussies.

    Toutefois, l’Ukraine ayant obtenu peu de résultats militaires cette année et avec un soutien occidental en voie d’affaiblissement, la stratégie de communication crée désormais un fossé entre l’administration présidentielle et les dirigeants militaires, selon des responsables des forces armées, d’anciens collaborateurs de la présidence et des stratèges en communication.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/12/15/les-ukrainiens-sinterrogent-sur-les-discours-t

    #international #ukraine

  • Biden says Ukraine has already won. He’s right. - The inklings of a new narrative ?
    https://responsiblestatecraft.org/zelensky-biden-washington

    Une comparaison historique de la guerre en Ukraine avec la guerre d’hiver entre le 30 novembre 1939 et le 13 mars 1940 ouvre de nouvelles perspectives de paix.

    L’analogie historique va plus loin que son esquisse dans l’article : La Finlande anticommuniste fut la création des militaires allemands les plus réactionnaires comme l’Ukraine militariste est l’oeuvre des faucons antirusses de Washington.

    13.12.2023 by Anatol Lieven - In his press conference with President Zelensky on Tuesday evening, President Biden made one statement that was both entirely true, and is the potential basis for a new U.S. approach to the conflict in Ukraine. He said that Ukraine has already won a great victory in the war — by defeating the initial Russian plan to subjugate the whole of Ukraine.

    If the Biden administration and Washington establishment could recognize the implications of this, they could craft a new narrative that would allow them, and the Ukrainian government, to present a compromise peace as a Ukrainian victory (albeit a qualified one) and a Russian defeat — though not a complete one.

    In fact, the Ukrainian victory in 2022 was even greater than that. As things stand today, by preserving the independence and Western orientation of 80 percent of former Soviet Ukraine, the Ukrainian forces, with Western help, have reversed more than 300 years of history during which, in one way or another, Ukraine has been ruled from Russia.

    As the distinguished Ukrainian historian Serhii Plokhy told the Quincy Institute on Tuesday, this achievement echoes that of the Finns during the Second World War, when their heroic resistance convinced Stalin that conquering the whole of Finland and turning it into a Communist state would be more trouble than it was worth. Finland was therefore the only part of the former Russian empire that was not incorporated into the Soviet Union or turned into a Communist client state.

    Given the strength and unity of Ukrainian nationalism that this war has demonstrated, it is impossible to imagine that the whole of Ukraine could ever again be ruled for long by Moscow. However, Finnish survival as a democratic state did come at a price. Finland had to surrender a portion of its territory (including the historic city of Vyborg) and sign a treaty of neutrality. It should be obvious though that this was a vastly preferable alternative to sharing the fate of Poland, let alone the Baltic States.

    In his own remarks to the press conference, President Zelensky categorically ruled out any cession of territory to Russia. Indeed it is very hard to imagine any Ukrainian government formally and legally agreeing to Russian annexation. On the other hand, bowing to military reality and the advice of his military commanders, President Zelensky has now ordered the Ukrainian army to go on the defensive and fortify its existing positions.

    If this remains Ukrainian strategy, then by default the territory now held by Russia will remain under de facto Russian control; and given the disproportion of forces and resources between Ukraine and Russia, it is very difficult to see how a future Ukrainian offensive would succeed any more than this year’s has done.

    Even if the Biden administration does persuade the Republicans in Congress to agree to another massive aid package for Ukraine, can anyone seriously think that future administrations will be able to procure such US aid next year, and the year after that, indefinitely? Yet that is what will be required if Ukraine is to sustain its fight. And when the aid stops, Ukraine will be defeated.

    The Biden administration and its NATO allies have declared that their goal in the war is to help Ukraine achieve a better position at the negotiating table. But the truth is that Ukraine is unlikely ever to be in a better position than it is today. It could be much worse.

    Finally, Biden said something that was probably just evasive phrasing, but could be spun into a new diplomatic approach. Asked about NATO membership for Ukraine, he said that “NATO will be part of Ukraine’s future.” NATO, for better or worse, will be part of all our futures. That does not mean that we will all become members of NATO.

    #histoire #guerre #Ukraine #Finlande #Russie #URSS

  • #Royaume-Uni : un migrant décède à bord de la #barge « #Bibby_Stockholm »

    Un exilé est mort, mardi matin, sur la barge « Bibby Stockholm », stationnée dans un port du sud-ouest de l’Angleterre. D’après la presse britannique, l’homme se serait suicidé. La structure, qui accueille des demandeurs d’asile en attente du traitement de leur dossier, est sous le feu des critiques depuis sa mise en place en août dernier.

    Nouvelle polémique à propos de « Bibby Stockholm ». Un demandeur d’asile est décédé mardi 12 décembre à bord de la barge, stationnée à quai dans le port de Portland, au sud-ouest de l’Angleterre. La police du Dorset a indiqué avoir été informée à 06h22, heure locale, de la « mort soudaine d’un résident ».

    Aucun autre détail n’a été rendu public, mais plusieurs sources ont déclaré à la BBC que l’homme décédé se serait suicidé. Le décès est survenu dans l’une des plus de 200 cabines à bord, a indiqué une autre source au média britannique.

    Le porte-parole du Premier ministre a fait savoir au Guardian que « toute personne arrivant à Bibby Stockholm subit une évaluation médicale, est surveillée en permanence pendant son séjour dans l’hébergement et reçoit toute l’assistance nécessaire, à juste titre ». Près de 300 demandeurs d’asile sont actuellement hébergés dans la barge, pour une capacité totale de 500 places.
    « Des conditions » d’hébergement « traumatisantes »

    Le ministre de l’Intérieur James Cleverly a assuré que ce décès ferait l’objet d’une « enquête complète ». « Je suis sûr que les pensées de toute la Chambre, comme la mienne, vont aux personnes concernées », a-t-il ajouté. Richard Drax, député conservateur de South Dorset, a déclaré qu’il s’agissait d’une « tragédie née d’une situation impossible ». « On ne peut qu’imaginer les circonstances désespérées qui ont conduit à ce triste résultat ».

    Le directeur général du Conseil pour les réfugiés Enver Solomon, lui, a demandé qu’une enquête indépendante soit menée afin « d’éviter de nouvelles tragédies de ce type ».

    Steve Smith, président de l’association Care4Calais, pointe également du doigt « le gouvernement britannique » qui « doit assumer la responsabilité de cette tragédie humaine ». « Nous signalons régulièrement des intentions suicidaires parmi les résidents et aucune mesure n’est prise », a-t-il déploré sur X.

    https://twitter.com/FreefromTorture/status/1734552685506875393

    « Cette dernière tragédie nous rappelle une fois de plus que les politiques punitives du gouvernement à l’égard des réfugiés sont non seulement cruelles, mais qu’elles coûtent également des vies », a martelé Ann Salter de l’ONG Freedom from Torture. « D’après les survivants avec lesquels je travaille chaque jour, je sais que les conditions exiguës et dangereuses à bord du Bibby peuvent être profondément choquantes pour ceux qui ont survécu à la torture et à la persécution, en plus des expériences traumatisantes qu’ils ont vécues en route vers le Royaume-Uni ».
    Contamination à la légionellose

    La plateforme de trois étages est utilisée depuis quelques mois pour héberger des migrants malgré de vives critiques. Le recours à cette barge, dénoncé par de nombreuses associations d’aide aux migrants, est destiné à réduire la facture de l’hébergement des demandeurs d’asile. Il figure parmi les nombreuses mesures controversées du gouvernement conservateur en matière d’immigration.

    Les premiers migrants sont arrivés sur le « Bibby Stockholm », lancée par l’ex-ministre de l’Intérieur Suella Braverman, en août dernier. Mais l’embarcation avait dû être évacuée en raison d’une contamination du réseau hydraulique à la légionellose. En octobre, la barge avait pu être de nouveau utilisée.

    D’après le Guardian, le ministère de l’Intérieur a depuis fourni un financement supplémentaire au port de Dorset pour la création d’un centre médical à bord. Un infirmier praticien ou un ambulancier sont présents sur la barge quatre ou cinq jours par semaine et un médecin généraliste, une fois par semaine, avec des services de traduction disponibles, a déclaré l’administration du Dorset en octobre.

    Insuffisant, pour les associations, qui ne cessent de tirer la sonnette d’alarme sur la détérioration de la santé mentale des résidents à bord, exacerbée par l’emplacement isolé de la barge. Suite au décès ce matin, un demandeur d’asile hébergé dans la structure a fait savoir au Guardian « ne pas être surpris » par cette annonce. « C’est un résultat prévisible de la politique appliquée par le ministère de l’Intérieur. Plus il y a de gens ici, plus l’attente est longue, et plus la santé mentale de chacun se détériore », a-t-il soufflé.

    « J’ai un message simple pour le ministère de l’Intérieur : combien de personnes doivent mourir avant que vous ne réalisiez les erreurs que vous avez commises dans la façon dont vous traitez les demandeurs d’asile ? »

    https://www.infomigrants.net/fr/post/53837/royaumeuni--un-migrant-decede-a-bord-de-la-barge-bibby-stockholm
    #UK #Angleterre #décès #mort #migrations #asile #réfugiés #hébergement #accueil #suicide

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    ajouté à la métaliste sur le Bibby Stockholm :
    https://seenthis.net/messages/1016683

  • Lecture d’un extrait du livre « La dernière place » de Négar Djavadi, paru aux Éditions Stock, en 2023.

    https://liminaire.fr/radio-marelle/article/la-derniere-place-de-negar-djavadi

    Le vol PS752 reliant Téhéran à Kiev s’écrase quelques minutes après son décollage, le 8 janvier 2020. La dernière place, c’est celle qu’a prise, en dernière minute, repoussant son départ initial, la cousine de l’autrice. Négar Djavadi propose une plongée lucide et saisissante dans la dictature iranienne, retraçant méticuleusement les événements à l’origine de ce drame : les tensions entre l’Iran et les États-Unis, les risques de représailles et d’escalade, puis les mensonges du gouvernement pour tenter de dissimuler la responsabilité iranienne d’un tir de missile.

    (...) #Radio_Marelle, #Écriture, #Langage, #Essai, #Livre, #Lecture, #En_lisant_en_écrivant, #Podcast, #Famille, #Mémoire, #Biographie, #Iran, #Ukraine, #Politique, #Aviation, #Littérature (...)

    https://liminaire.fr/IMG/mp4/en_lisant_la_dernie_re_place_ne_gar_djavadi.mp4

    https://www.editions-stock.fr/livres/la-derniere-place-9782234093942

  • « La guerre est un poison, un courant qui va à l’encontre de la démocratisation », assure Oleksandra Matviichuk

    La directrice de l’ONG ukrainienne Centre pour les libertés civiles, récompensée par le prix Nobel de la paix 2022, était à Bruxelles cette semaine. Elle a accordé un entretien à La Libre en insistant sur les actions décisives à prendre sans délai, pour aider l’Ukraine à gagner la guerre d’agression déclenchée par la Russie.

    L’organisation non gouvernementale (ONG) ukrainienne Centre pour les libertés civiles a été récompensée du prix Nobel de la paix 2022, en même temps que l’ONG russe Memorial et l’opposant biélorusse Ales Biatlaski. Sa directrice, l’avocate et militante ukrainienne Oleksandra Matviiichuk était de passage cette semaine à Bruxelles. Elle a participé à une conférence internationale sur la justice en Ukraine, été l’hôte d’honneur du prix de la liberté de presse de Reporters sans frontière et pris part à une conférence sur les droits humains organisée au Parlement européen. Au milieu de ce programme chargé, elle a trouvé le temps d’accorder des entretiens à quelques médias, dont La Libre.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/12/12/la-guerre-est-un-poison-un-courant-qui-va-a-le

    #international #ukraine

  • Le camp de prisonniers de guerre d’Olenivka, où des Ukrainien·nes ont été torturé·es, était probablement supervisé par un haut fonctionnaire de Moscou.

    Kirill Popov, premier chef adjoint de la branche moscovite du service pénitentiaire fédéral russe, a probablement supervisé le travail du camp de prisonnier·es de guerre d’Olenivka, situé dans les parties occupées de l’oblast de Donetsk.

    Ce camp accueillait des prisonniers de guerre ukrainiens et des otages civil·es que les Russes avaient capturé·es à Marioupol en mai 2022.

    D’anciens détenus ont fait état de conditions de détention épouvantables et de tortures systématiques. La mission de surveillance des droits des êtres umains des Nations unies en Ukraine a également confirmé le traitement inhumain des prisonniers de guerre à Olenivka, à 20 kilomètres au sud-ouest de la ville occupée de Donetsk.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/12/10/le-camp-de-prisonniers-de-guerre-dolenivka-ou-

    #international #ukraine #russie

  • Tempête sur les oligarques ukrainiens

    Le gouvernement de Volodymyr Zelenskyy prend des mesures contre les hommes d’affaires politiquement influents. Mais une nouvelle génération prendra-t-elle leur place ?

    Lorsque Igor Kolomoisky, l’un des oligarques les plus puissants d’Ukraine, a été arrêté cet automne pour détournement de fonds, la nouvelle a fait l’objet d’un bref reportage sur 1+1, l’une des chaînes de télévision les plus populaires et les plus influentes du pays.
    Ce reportage, qui comprenait des images de lui au tribunal, était symbolique de l’effondrement rapide de l’influence de Kolomoisky. Après tout, il est le propriétaire de 1+1.
    La télévision était autrefois l’outil d’influence favori des oligarques ukrainiens qui cherchaient à influencer les décisions du gouvernement. Elle permettait de briser les réputations politiques par des campagnes de diffamation ou, à l’inverse, de les embellir – comme 1+1 l’a fait avec Volodymyr Zelenskyy, en aidant à transformer son animateur vedette en candidat présidentiel victorieux.
    Mais les règles de radiodiffusion en vigueur pendant la guerre, avec un contenu d’information commun aux principales chaînes, ont mis fin à cette pratique. Certains oligarques, comme Rinat Akhmetov, l’homme le plus riche d’Ukraine, ont renoncé à leurs licences de télévision, tandis que d’autres les ont vendues.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/12/09/tempete-sur-les-oligarques-ukrainiens

    #international #ukraine