martin dufresne

traducteur proféministe et humoriste irrévérent au Québec

  • Le lien entre la prostitution, la traite des personnes et la COVID-19 n’avait pas encore fait l’objet d’une monographie de qualité. TRADFEM vient d’en traduire une de MELISSA FARLEY, de l’organisme de recherche spécialisé Prostitution, Research & Education .

    La pandémie de COVID-19 a eu des répercussions immédiates et graves sur les femmes travaillant dans l’industrie du sexe – femmes que l’on compte déjà parmi les femmes plus vulnérables de la planète. En raison des quarantaines, de la distanciation sociale, de la négligence des gouvernements à l’égard des pauvres, du racisme systémique dans tous les pans de la vie (y compris les soins de santé), de l’incapacité à protéger les enfants contre les agressions, et de la prédation des acheteurs de sexe et des proxénètes ; la pandémie de coronavirus menace la capacité de survie des femmes déjà marginalisées. Même avant la pandémie, les acheteurs de sexe et les proxénètes infligeaient plus de violences sexuelles aux femmes au sein du commerce du sexe que dans tout autre groupe de femmes ayant été étudié par des chercheuses (Hunter, 1994 ; Farley, 2017). Plus la pauvreté est grande, plus forte est la probabilité d’une exploitation violente dans le commerce du sexe, comme l’a signalé il y a 26 ans la chercheuse néerlandaise Ine Vanwesenbeeck (1994). Cet article examinera l’impact qu’a la COVID-19 en augmentant les préjudices résultant de la pauvreté et de l’exploitation violente de la prostitution, une institution oppressive construite sur des bases de sexisme et de racisme.

    https://tradfem.wordpress.com/2020/08/24/la-prostitution-la-traite-des-personnes-et-la-pandemie-de-covid-1

  • Grève des soignants au Kenya pour protester contre le détournement de 500 millions $ destinés à pallier un manque d’équipements de protection qui multiplie les taux d’infections.

    NEW YORK TIMES, NAIROBI, Kenya — Doctors in public hospitals say they have not been paid, some for as long as six months. They’re furious that they’ve been given faulty protective gear, or none at all. Hundreds of government health workers have fallen sick with the coronavirus, and yet many say their medical insurance was cut in July, just when hospitals became overwhelmed with cases.

    The situation in Kenya’s public hospitals is so dire that thousands of doctors, nurses and laboratory technicians in at least three counties walked off the job this month. On Friday, they were joined by more than 300 doctors working in 20 public facilities in Nairobi, the country’s capital, and thousands more across the country are threatening to strike in September if their demands are not met.

    The crisis comes as infections are surging, particularly in cities like Nairobi, and intensive care units in hospitals are filling up with coronavirus patients. The pandemic is now straining medical workers to the breaking point in a country known for having one of the better health care systems in Africa, experts say.(...)

    https://www.nytimes.com/2020/08/21/world/africa/kenya-doctors-strike-coronavirus.html?referringSource=articleShare

    • La revendication des soi-disant libertins anti-masque de Cap d’Agde illustre assez bien l’analyse lumineuse faie par VALERIE SOLANAS dans les premières pages du SCUM MANIFESTO, écrit il y a 55 ans :

      Le mâle est un accident biologique ; le gène Y (mâle) n’est qu’un gène X (femelle) incomplet, une série incomplète de chromosomes. En d’autres termes, l’homme est une femme manquée, une fausse couche ambulante, un avorton congénital. Être homme c’est avoir quelque chose en moins, c’est avoir une sensibilité limitée. La virilité est une déficience organique, et les hommes sont des êtres affectivement infirmes. L’homme est complètement égocentrique, prisonnier de lui-même, incapable de partager, ou de s’identifier à d’autres ; inapte à l’amour, à l’amitié, à l’affection, la tendresse. Cellule complètement isolée, incapable d’établir des relations avec qui que ce soit, ses enthousiasmes ne sont pas réfléchis, ils sont toujours animaux, viscéraux, son intelligence ne lui sert qu’à satisfaire ses besoins et ses pulsions. Il ne connaît pas les passions de l’esprit ni les échanges mentaux ; il ne s’intéresse qu’à ses petites sensations physiques. Il n’est qu’un mort-vivant, un tas insensible, et pour ce qui est du plaisir et du bonheur, il ne sait ni en donner ni en recevoir. Au mieux de sa forme, il ne fait que distiller l’ennui, il n’est qu’une bavure sans conséquence, puisque seuls ont du charme ceux qui savent s’absorber dans les autres. Emprisonné dans cette zone crépusculaire qui s’étend des singes aux humains, il est encore beaucoup plus défavorisé que les singes parce que, au contraire d’eux, il présente tout un éventail de sentiments négatifs – haine, jalousie, mépris, dégoût, culpabilité, honte, blâme, doute – pis encore, il est pleinement conscient de ce qu’il est et de ce qu’il n’est pas. Bien qu’il ne soit qu’un corps, l’homme n’est même pas doué pour la fonction d’étalon. À supposer qu’il possède une compétence pure ment technique – bien rare en vérité – on ne peut déceler aucune sensualité, aucun humour dans sa façon de s’envoyer en l’air. Quand ça lui arrive, il culpabilise, il est dévoré de honte, de peur et d’angoisse (sentiments qui ont leurs racines profondément ancrées dans la nature du mâle, et même l’éducation la plus éclairée ne peut en venir tout à fait à bout). Ensuite, la jouissance qu’il en tire est proche du néant. Et pour finir, obsédé qu’il est par son désir de bien s’en sortir, de battre un record, de ramoner consciencieusement, il se soucie peu d’être en harmonie avec sa partenaire. C’est encore trop le flatter que de le comparer à un animal. Il n’est qu’une mécanique, un godemiché ambulant. On prétend souvent que les hommes utilisent les femmes. Les utilisent à quoi ? En tout cas, sûrement pas au plaisir.
      Rongé qu’il est de culpabilité, de honte, de peurs et d’angoisses, et malgré la vague sensation décrochée au bout de ses efforts, son idée fixe est toujours : baiser, baiser. Il n’hésitera ni à nager dans un océan de merde ni à s’enfoncer dans des kilomètres de vomi, s’il a le moindre espoir de trouver sur l’autre rive un con bien chaud. Il baisera n’importe quelle vieille sorcière édentée, n’importe quelle femme même s’il la méprise, et il ira jusqu’à payer pour ça. Et pourquoi toute cette agitation ? Si c’était pour soulager une tension physique, il lui suffirait de se masturber, et puis s’il va jusqu’à violer des cadavres et des bébés, ce n’est sûrement pas pour combler son ego. Alors pourquoi ? Complètement égocentrique, incapable de communiquer et de s’identifier aux autres (voir plus haut), n’existant que par une sexualité endémique et diffuse, le mâle est psychiquement passif. Et parce que sa propre passivité lui fait horreur, il tente de s’en débarrasser en la projetant sur les femmes. Il postule que l’homme est Actif, et s’attache ensuite à démontrer qu’il est actif, donc qu’il est un Homme. Et pour ce faire, il baise ! (Moi je suis un Vrai Mec et j’ai une Grosse Queue et comment que je Tire mon Coup). Mais comme ce qu’il cherche à démontrer est faux, il est obligé de toujours recommencer. Alors baiser devient un besoin irrépressible, une tentative désespérée de prouver qu’il n’est pas passif, qu’il n’est pas ne femme. Mais en fait il est passif,et son désir profond est d’être une femme. Femelle incomplète, le mâle passe sa vie à chercher ce qui lui manque, à tenter de devenir une femme. Voilà pourquoi il est constamment à l’affût des femmes, voilà pourquoi il fraternise ; il veut vivre à travers elles, se fondre en elles. Voilà pourquoi il revendique tout ce qui caractérise en fait les femmes, la force de caractère et l’indépendance affective, l’énergie, le dynamisme, l’esprit d’initiative, l’aisance, l’objectivité, l’assurance, le courage, l’intégrité, la vitalité, l’intensité, la profondeur, le sens de la rigolade, etc. Voilà pourquoi il projette sur les femmes tout ce qui caractérise les hommes, la vanité, la frivolité, la banalité, la faiblesse, etc. (Il faut cependant reconnaître qu’il

  • Un des tabous de l’activisme est celui de la fausse représentation.
    En matière de prostitution, des hommes prétendent représenter les femmes, des entremetteurs présentent représenter des « travailleuses »... et les médias jouent le jeu en laissant des « blousons dorés » exproprier la parole des premières concernées.
    Il y a deux semaines, cinquante personnes de gauche ont marqué un grand coup en publiant dans L’HUMANITÉ un coup d’estoc au STRASS, spécialiste de l’enfumage médiatique.
    TRADFEM a été autorisé à traduire ce texte vers l’anglais, dans l’esprit de l’ouvrage de Julie BINDEL, « The Pimping of Prostitution » :
    https://tradfem.wordpress.com/2020/08/16/collective-op-ed-the-strass-organization-is-hiding-the-corporatis
    #STRASS #Bindel #prostitution #récup #L'HUMANITÉ

  • VICTORIA SMITH, traduite sur TRADFEM : « (...)À un certain niveau, nous connaissons toutes et tous la réalité statistique : en matière d’agressions, de viols et de meurtres, les femmes ont bien plus à craindre des hommes que l’inverse. Ce fait est si familier, si banal, qu’il cesse d’être un scandale. Le scandale est devenu le fait de le rappeler à l’attention des gens. »
    https://tradfem.wordpress.com/2020/08/03/oh-la-perversite-des-femmes-qui-osent-divulguer-les-violences-exe
    #JKRowling #retour de flammes #survivantes

  • Coincidence : Au moment ou le mythe d’une invasion africaine de l’Europe (sous-entendu : blanche) multiplie les ventes pour une certaine droite (Grasset), un magazine américain réédite un texte écrit par UMBERTO ECO il y a 25 ans, au sujet du rôle du complotisme pour attiser la ferveur nationaliste et regénérer la peste brune du fascisme.
    https://www.nybooks.com/articles/1995/06/22/ur-fascism
    #StephenSmith #RuéeVersL'Europe #néofascisme #NewYorkReviewOfBooks #UmbertoEco #LePen #complotisme

  • SHEILA JEFFREYS : L’analyse féministe du transsexualisme – par exemple, celle de Janice Raymond – y voit un phénomène profondément conservateur dans lequel les mutilations chirurgicales servent à maintenir les configurations genrées de la domination masculine et de la soumission féminine. Le transsexualisme prend un virage dans les années 90 et devient le « transgenrisme », utilisé par les théories queer et postmodernes afin de rendre le transsexualisme progressiste.

    Le présent texte soutient que le « transgenrisme » est aussi profondément problématique d’un point de vue féministe et que le transsexualisme devrait être vu comme une violation des droits humains.
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    Il est important que les théoriciennes et activistes lesbiennes puissent analyser de manière critique les choix politiques de l’activisme transgenre (ou « transgenrisme »). Les années 1980 et 1990 ont été témoins de ce qui a été décrit par ses partisans comme un mouvement de libération transgenre (1). Cela comporte des implications significatives pour les lesbiennes qui ont entrepris des traitements hormonaux ou des filières chirurgicales – peut-être en plus grand nombre qu’avant. Il en va de même pour les féministes lesbiennes à qui on met la pression pour qu’elles acceptent des « lesbiennes » h-vers-f-construites (male-to-constructed-female « lesbians ») dans l’espace et les événements lesbiens. Ça l’est enfin pour une politique féministe lesbienne qui est engagée dans la destruction du genre, plutôt que dans le projet de « s’en amuser ».

    Le transgenrisme est un enjeu politique, qui ne devrait pas être relégué à des explications et solutions individualistes comme peuvent en proposer des thérapeutes et des médecins. Je souhaite ici considérer les implications du transgenrisme pour les orientations politiques lesbiennes et gays, selon une approche basée sur les droits humains. (...)
    https://wp.me/pRQa6-zb

  • PHYLLIS CHESLER : "(...) Certains juges peuvent être achetés ; beaucoup d’autres, absolument pas. Je sais qu’il y a des juges équitables et de bonnes professionnel.le.s en santé mentale. Ils et elles sont peut-être une minorité et ils peuvent aussi être forcés à « donner à l’homme violent ce qu’il veut pour simplement faire avancer le dossier ». Autre problème : quand une mère protectrice battue continue d’insister pour la réouverture d’un dossier, elle sera perçue comme étant le problème et sera punie d’avoir osé déranger un.e juge très occupé.e.
    Certain.e.s avocat.e.s, hommes et femmes, ne font pas confiance aux femmes et ne les aiment pas. Je sais que de bon.ne.s avocat.e.s existent – mais les bon.ne.s avocat.e.s ne peuvent pas se permettre de représenter à titre gratuit des mères battues, plus ou moins pauvres, qui les occuperont pour des périodes pouvant aller de quatre à quinze ans. Les coûts pour l’avocat.e qui agit ainsi sont astronomiques et peuvent ruiner sa carrière et son équilibre mental. Et, quand un.e avocat.e fait du zèle pour représenter l’intérêt supérieur d’une mère battue et d’un.e enfant sexuellement agressé.e, elle ou il risque d’être accusé.e d’outrage à magistrat et de se voir radié.e du barreau."
    Sur le blogue scènes de l’avis quotidien | 30 juillet 2020
    https://scenesdelavisquotidien.com/2020/07/30/comment-les-meres-sont-detruites-quand-elles-essaient-de-pro
    Traduction : TRADFEM
    #Antiféminisme, #Justice, #Masculinistes, #Violences, #DroitsdesMères

  • Le 19 juillet aux USA, un avocat blanc, militant masculiniste et antiféministe, déguisé en livreur de l’entreprise FedEx (comme dans un assassinat précédent), a tué le fils et blessé l’époux de la juge fédérale latina Esther Salas, qu’il accusait de procéder trop « paresseusement » dans une cause de Droits des Hommes.
    Tour d’horizon par une militante féministe dans la revue Ms. de quelques tueries liées à l’idéologie masculiniste.
    https://tradfem.wordpress.com/2020/07/28/misogynie-meurtre-etmouvement-masculiniste
    #masculinisme #racisme #tueriesantiféministes #USA

  • Soutien à JK Rowling du Mouvement des jeunes femmes du Réseau Européen des Femmes Migrantes
    « En tant que Mouvement des jeunes femmes du Réseau Européen des Femmes Migrantes, Radical Girlsss soutient la position de JK Rowling sur le sexe et le genre et la défend sans équivoque. Depuis qu’elle a commencé à mener des recherches et à s’exprimer sur cette question complexe du sexe et du genre, JK Rowling a essuyé un torrent de propos hyper-violents et de harcèlement misogyne que nous condamnons avec la plus grande fermeté. »
    https://wordpress.com/post/tradfem.wordpress.com/6741
    #transgenrisme #RéseauEuropéendesFemmesMigrantes #MouvementdesJeunes #JKRowling #misogynie #Effacementdesfemmes

  • https://tradfem.wordpress.com/2020/07/21/changer-le-monde-pour-contrer-les-peres-assassins
    PAMELA CROSS, juriste militante canadienne : "À mon avis, si le meurtre d’un enfant par son père était vraiment « dévastateur » et « incompréhensible », les réformes que les mères et les défenderesses des droits des femmes réclament depuis des décennies auraient déjà été apportées."
    #droitsd'accès, #Loisurledivorce, #meurtresd'enfants, #NorahetRomyCarpentier, #PamelaCross, #pèresassassins, #violencefamiliale

    • Pour mon père, un garçon qui parlait avec une fille avait forcément une idée derrière la tête. Tous sont des violeurs, toutes sont des putains, sauf sa mère bien sûr. Cette insulte revenait toujours quand le maître du foyer, l’homme de la maison, celui qui possède les bijoux de famille, se mettait en colère. D’ailleurs, pour être sûr que je n’étais pas une putain, du moins pas encore, il lui fallut bien le vérifier par lui-même. C’est à ce moment-là que la guerre entre lui et moi a commencé. Quand il a voulu poser sa bouche sur la mienne et ses mains sur mon sexe. Je l’ai mordu, griffé, frappé. J’ai utilisé les poings. Ma réputation était faite, j’étais une folle, une hystérique. Harceler ma mère ne lui suffisait pas. Il voulait posséder toutes les femmes, toutes les femelles. Pour m’éduquer, il m’obligea un jour, sous prétexte de s’assurer que je sortais le chien, à le retrouver dans un parking où stationnaient une dizaine de camping-cars. Quand les portes s’ouvraient, je voyais la femme, le lit et le mâle qui sortait ou entrait. Sans discontinuer, les mâles entraient et sortaient, entraient et sortaient, entraient et sortaient… Des hommes en voiture s’arrêtaient à ma hauteur pour me demander : « C’est combien la pipe ? » Ni le chien ni mes douze ans ne les inquiétaient. Puis mon père, son affaire une fois conclue, arriva en voiture et klaxonna. Je suis alors montée dans la voiture avec le chien, une colère noire dans le cœur.

      Aucune intimité n’était possible sous le toit du mâle paranoïaque qui devait régir son foyer. J’écrivais déjà et, bien sûr, il trouva mes écrits, en rit et les partagea avec toute la famille. Ma mère et mon frère ne voulurent jamais me croire, mon frère affirmait : « Ma sœur est folle ». Je ne pouvais donc compter que sur moi-même pour me défendre. Tant de rage contenue quand des étrangers affirmaient que mon père était un homme si drôle, si intelligent, si serviable, si sympathique.

  • L’idéologie transgenriste s’inscrit dans une histoire de croyances en l’impossible qui ont marqué nos cultures et causé d’énormes souffrances aux populations les plus défavorisées, à commencer par les jeunes filles et les femmes.
    JANICE WILLIAMS explique :
    https://tradfem.wordpress.com/2020/07/14/six-croyances-irrationnelles-et-leurs-consequences-devastatrices
    #irrationnel
    #transgenrisme #femmes #hommes #chasseauxsorcières

  • ENTRETIEN AVEC REBECCA MOTT, FEMME SORTIE DE LA PROSTITUTION

    https://tradfem.wordpress.com/2020/07/11/entretien-avec-rebecca-mott-femme-sortie-de-la-prostitution

    (...) Je trouve que je dis et j’écris à des femmes sorties de l’industrie des choses qui se démarquent des fadaises que l’on énonce à propos des femmes prostituées. Nous parlons du silence et de nos traumatismes – j’appelle cela parler à partir du centre de nos vies, sans avoir à constamment s’expliquer ou à s’occuper des autres. J’ai l’impression d’avoir trouvé une famille.

    J’ai tendance à écrire en pensant avant tout aux femmes sorties du milieu. Cela signifie que je me soucie profondément de leur opinion sur mon travail. Je trouve que cela me permet d’être plus franche dans mes écrits, car je n’écris pas pour mettre les autres à l’abri des réalités d’une femme sortie de l’industrie et des conditions du commerce du sexe.

    Je crois que pour en venir à un réel changement, nous devons dire la vérité au pouvoir. Pour parvenir à une destruction du commerce du sexe, nous devons parler de la violence et de la haine masculines qui en sont le fondement, plutôt qu’une bavure exceptionnelle. (...)

    #prostitution #anticapitalisme #femmes sorties de l’industrie du sexe #TRADFEM #Rebecca Mott

  • https://tradfem.wordpress.com/2020/07/08/les-transfemmes-sont-des-femmes-compris Par Cherry Smiley, membre des nations Nlaka’pamux et Dine’ (NDN), texte d’abord publié sur Medium, le 16 juin 2020
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    Image par Cherry Smiley

    Quand j’étais plus jeune, ma grand-mère ne m’a pas appris toutes les choses que je n’étais pas censée faire sous prétexte que j’étais une femme. Par exemple, elle ne m’a pas enseigné ce que je n’étais pas censée faire aux moments de mes règles. Quand j’ai appris ces protocoles en tant que jeune femme à l’université, je me suis sentie trahie et confuse. Pourquoi ma grand-mère ne m’avait-elle pas appris ça ? Est-ce que ça voulait dire qu’elle n’était pas une vraie NDN ? Et cela voulait-il dire que je n’étais pas une vraie NDN moi non plus ? Ce fut tout à fait la crise existentielle du début de ma vingtaine et je me sentais gênée de ne pas avoir appris à me limiter parce que j’étais une femme.

    En essayant d’être la meilleure NDN que je pouvais être, j’ai facilement accepté l’idée que les femmes qui étaient menstruées ne pouvaient pas aller certains endroits ou faire certaines choses parce que nous étions trop puissantes à ces moments-là. Aujourd’hui, j’interprète ces règles comme des mécanismes visant à faire honte aux femmes, à nous contrôler et à nous enfumer (gaslighting) – on nous dit que nous sommes puissantes aux moments de nos règles mais on nous traite comme si nous étions sales et notre saleté, contagieuse ; comme si nous faisions quelque chose de mal du simple fait d’exister en tant que femmes.

    Ma grand-mère ne m’a pas appris à me limiter parce que je suis une femme. Elle refusait les traditions et protocoles culturels qui limitaient les femmes et les filles, autant dans les enseignements qu’elle nous transmettait que par l’exemple dans sa façon de vivre. Tout le temps où j’ai connu ma grand-mère, elle n’a jamais participé aux cérémonies, aux traditions ou aux rituels auxquels elle ne croyait pas. Aujourd’hui, je suis très fière de l’avoir connue et d’avoir appris d’elle comment être NDN. Ma grand-mère est Nlaka’pamux et moi aussi. Elle ne m’a pas enseigné de limites et elle ne m’a pas appris à participer aux traditions parce qu’elles étaient traditionnelles si je n’en avais pas envie.

    J’ai appris de ma grand-mère que je ne suis pas moins Nlaka’pamux parce que je trouve idiot d’imposer des limites aux femmes quand nous sommes menstruées. J’ai appris que les protocoles, les cérémonies et les rituels sont des moyens d’exprimer une vision du monde et que je peux choisir de participer ou non à ces protocoles, cérémonies et rituels ou que je peux inventer le mien, mais quoi que je choisisse de faire ou de ne pas faire, croire ou ne pas croire, je suis toujours qui je suis et j’ai toujours le sentiment du monde et de la place que j’y occupe, un sentiment qu’on m’a enseigné dès ma naissance.(...)
    #transgenrisme #corps #femmes #hommes #enjeux autochtones #queer

  • FINN MACKAY, en version française sur TRADFEM :
    "(2013) La prostitution est depuis longtemps un sujet de controverse au sein du Mouvement de libération des femmes, divisant les individues et les groupes féministes. Cela s’explique en grande partie par le fait que le débat est souvent réduit à une opposition entre ce que l’on appelle la « réduction des dommages » dans une « industrie du sexe » légale – l’argument pro-légalisation – et, d’autre part, les arguments en faveur de l’abolition de la prostitution. Celles qui tendent vers ce dernier point de vue sont souvent accusées de moralisme, de conservatisme et, pire encore, de mépris pour la sécurité des femmes. Il est donc peut-être opportun de revoir la vision féministe de la prostitution en tant que cause et conséquence de l’inégalité, et le présent billet tentera d’aborder certains des défis contemporains adressés à cette position politique. (...)"

    https://tradfem.wordpress.com/2020/07/03/argumenter-contre-lindustrie-de-la-prostitution-au-dela-de-loppos
    #PROSTITUTION #réduction des dommages #abolitionnisme #industrie du sexe