Saoudiens et Iraniens tirent le baril de pétrole à hue et à dia

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  • Saoudiens et Iraniens tirent le baril de pétrole à hue et à dia
    L’opinion / Avril 2016
    http://www.lopinion.fr/edition/economie/saoudiens-iraniens-tirent-baril-petrole-a-hue-a-dia-101059
    Résumé de l’article : lors de la dernière rencontre à Doha entre pays de l’OPEP et d’autres pays producteurs (Russie), les Saoudiens ont conditionné un accord sur un gel de la production au niveau de janvier pour faire remonter le prix du baril au fait que l’Iran s’y tienne aussi. En janvier, l’Iran étant encore sous sanction, et donc son niveau de production bas, Téhéran considère que c’est une manière de le priver des bénéfices de la levée récente des sanctions.
    Du coup, pas d’accord...
    Fin de l’article :

    En janvier dernier, juste avant la levée des sanctions, la production perse n’atteignait que 2,9 millions de barils par jour. Pour Téhéran, il est hors de question de retenir cette référence pour geler sa production car cela reviendrait à la priver du bénéfice de la levée des sanctions. La République islamique qui a commencé à relever sa production à 3,3 millions de barils quotidiens en mars compte bien poursuivre sur sa lancée. Dès décembre M. Zanganeh avait indiqué vouloir rapidement augmenter la production de 500 000 barils/jour. C’est donc à un véritable dialogue de sourds auquel se livrent à distance Riyad et Téhéran qui ont par ailleurs de nombreux autres points de friction sur leur leadership dans la région.

    En l’absence d’accord contraignant, la réaction des marchés pourrait annuler une bonne partie du rebond du baril qui a regagné 60 % depuis son plus bas de janvier où il était tombé sous les 30 dollars. Or, le niveau actuel d’environ 43 dollars, encore très loin des 115 dollars de la mi-2014 avant la guerre de surproduction lancée par l’Arabie saoudite, redonne de l’oxygène à plusieurs pays. Le royaume sunnite qui avait lancé cette offensive pour contrer l’essor du pétrole de schiste nord-américain a toujours de la marge puisque son propre prix de revient est proche de 10 dollars. Mais, au-delà de l’Iran, son intransigeance risque de coûter cher à de nombreux producteurs impactés en Amérique du Nord mais aussi du Sud et en Russie.