/Syria_from_a_nonreligious_and_democrati

  • Sur le comportement louche de Barzani (PDK) et du Gouvernement Régional du Kurdistan irakien lors de la prise de Mossoul par Da’ich en juin 2014, concomitante de la prise de contrôle de Kirkouk et d’un partie des « territoires disputés » par le GRK :

    Wassim Nasr « Etat islamique, le fait accompli » pages 102-104 :

    J’étais en contact avec Ibn al-Rafidayn, un des principaux responsables médias de l’EI [...] L’homme ne tardera pas à franchir le pont entre les deux rives de Mossoul, en conquérant. [...]
    Il m’affirmera aussi qu’"une force de 250 Pershmergas était rentrée dans la ville la veille [de sa prise par Da’ich] pour exfiltrer un nombre de notables kurdes, quelques officiers et certains de leurs collaborateurs."

    Fabrice Balanche dans un article récent pour la revue Hérodote (n° 160-161 1er trimestre 2016) - article que je trouve bon malgré les biais habituels de Balanche :
    « Syrie : de la révolution laïque et démocratique à Daech »
    https://www.academia.edu/24956327/Syria_from_a_nonreligious_and_democratic_revolution_to_Daesh_in_French_

    En Irak, le gouvernement régional kurde, dirigé par Massoud Barzani, et l’ancien Premier ministre Nouri al-Maliki ont également joué avec le feu en laissant se développer Daech. Pour les Kurdes, une insurrection sunnite était une excellente occasion pour s’emparer des territoires disputés, en particulier Kirkouk. Quant à Nouri al-Maliki, la menace Daech lui a permis de souder le camp chiite et d’obtenir l’aval des États-Unis et de l’Iran pour sa réélection. Mais Barzani et Maliki avaient tous deux négligé la puissance de Daech : sans l’inter-vention du PKK et de l’Iran, Erbil aurait été prise par Daech en juin 2014.

    A ceci il faut ajouter :
    – l’incrimination précise par Luizard dans son livre « Le piège Daech » de Barzani et du GRK dans un marché avec Da’ich consistant pour Da’ich a interdire à ses troupes d’attaquer Kirkouk et à Barzani de retirer ses Peshmergas de Mossoul afin que chacun puisse prendre le territoire qu’il convoite. Cette assertion sera répétée par Luizard dans une conférence à l’IREMMO : http://seenthis.net/messages/456104#message456267
    – Un article dans Newsweek, référencé par @nidal, accusant le GRK d’avoir livré des armes, dont des missiles anti-tanks Kornet, à Da’ich et d’avoir délibérément abondonné le Sinjar et ses yézidis :
    http://seenthis.net/messages/456104#message456267

    • Toujours dans le bouquin de Wassim Nasr, « Etat islamique, le fait accompli », pages 125-126 :

      Fin juillet - début août 2014, les djihadistes de l’EI entament une guerre ouverte sur tous les fronts de Syrie et d’Irak. [...]
      Après une accalmie temporaire avec certains groupes kurdes, comme lors de l’accord tacite de Mossoul, l’EI va relancer l’offensive et investir les villes de Zoular et de Sinjar. Selon une source kurde syrienne proche du YPG, « les Peshmergas n’avaient pas ordre de se battre, tout simplement ils étaient livrés à eux-mêmes ». [...] Les Peshmergas ont déserté le passage frontalier de Rabiaa avec la Syrie en trouvant refuge du côté syrien de la frontière avant de repasser vers le Kurdistan irakien plus au nord. Très vite, le YPG a essayé de remplir le vide laissé par les Peshmergas. Cela prendra plusieurs mois avant que les djihadistes ne soient chassés du poste frontière.
      A l’écriture de ces lignes , les combats entre Peshmergas et djihadistes n’ont jamais dépassé les frontières administratives du Kurdistan irakien. Erbil [Barzani et le GRK] avait même profité du chaos causé par la fulgurante avancée de l’EI pour investir la ville disputée de Kirkouk et chasser les troupes gouvernementales de Bagdad.

      Puis dans la note infrapaginale page 126 :

      C’est dans ce contexte là aussi que la plaine de Ninive et ses chrétiens ont été abandonnés à leur sort. Tout comme les Yézidis, qui appartiennent à l’ethnie kurde.