est un peu honteuse de l’admettre, mais elle doit bien reconnaître qu’elle a depuis quelques jours sensiblement diminué son temps passé à comater devant des bouquins et proportionnellement augmenté celui dilapidé à niaiser devant des films et autres fictions « made in Arte ». C’est mal, n’est-ce pas ? Oui mais au point où elle en est ce n’est plus très grave — rappelons qu’il ne lui reste plus que dix à douze minutes « d’espérance » de vie.
N’empêche, il y a des trucs pas si mauvais que ça, sur cette satanée chaîne un peu bobo. Là par exemple elle est en train de regarder « Machine », une mini-série qui conte l’histoire d’une sublime punkàchienne alcoolo-névrosée giga-bonne en baston (même Super Jaimie peut aller se recoucher direct) qui s’acoquine en tout bien tout honneur avec un prolo désabusé toxicomane repenti et théoricien du marxisme, afin d’aller ensemble ficher le dawa au sein du Capital — nous serons d’ailleurs certainement d’accord pour dire qu’une bonne raclée, c’est la seule chose que le patronat n’a pas volée.
Alors d’une nous mettrons au défi toute tribade normalement constituée de ne pas s’enticher instantanément de Margot Bancilhon (l’actrice principale), de deux son acolyte JoeyStarr, bien que mââââââle, est lui aussi extrêmement convaincant, de trois... de trois la Garreau ne comprend pas que la production n’ait pas fait appel à elle : une déglingo en colère contre le monde entier et un ronchon capable en toutes circonstances de citer le prophète Marx par cœur, franchement, avec un peu de maquillage et si elle était moins grabataire elle aurait quasiment pu tenir les deux rôles à elle toute seule.
Et sans trop se forcer.
→ « Machine », six épisodes sur Arte.