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  • En Algérie, le « carré féministe » essaye de s’imposer dans la marche
    4 avril 2019 Par Sabrina Kassa
    https://www.mediapart.fr/journal/international/040419/en-algerie-le-carre-feministe-essaye-de-s-imposer-dans-la-marche

    Depuis trois semaines, des voix féministes cherchent à se faire entendre en Algérie, considérant que le changement « du système » passe aussi par une reconnaissance des droits des femmes. Malgré les réactions hostiles qu’il suscite, un « carré féministe » descendra dans la rue vendredi pour revendiquer « l’égalité ».

    Alger (Algérie), de notre envoyée spéciale.- Comme chaque vendredi matin, depuis le 22 février, Alger se prépare à aller manifester. L’hélicoptère tourne en rond au-dessus de la Grande Poste, les vendeurs de drapeaux s’installent rue Didouche-Mourad et, devant les magasins restés fermés, des bouteilles d’eau sont en libre accès.

    En cette matinée du vendredi 29 mars, les premiers manifestants commencent à affluer, mais la foule ne sera au rendez-vous qu’en début d’après-midi, après la grande prière.

    Alors que la ville est encore calme, des féministes algériennes et tunisiennes discutent chez l’écrivaine et militante, Wassyla Tamzaly. « En Tunisie, on est dans la déprime, c’est la contre-révolution. On est venues ici pour s’enivrer du sang nouveau de la rue. Si l’Algérie réussit, ça sauvera tout le Maghreb », ose espérer la sémillante Khadija Chérif, ex-présidente de l’Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD).

    Autour de la table, il y a aussi la comédienne Adila Bendimerad, non pas pour son engagement féministe, mais parce qu’elle est une des figures féminines du mouvement à Alger depuis qu’elle organise des rassemblements avec des artistes, ouverts au public, chaque lundi après-midi, devant le Théâtre national algérien. La réunion commence par son témoignage.

    « Le 22 février, j’ai marché jusqu’à la place du 1er-Mai. C’était formidable, c’était comme un accouchement. Nous n’étions pas beaucoup de femmes, il y avait seulement des artistes, des militantes et des féministes. Je suis partie de Belcourt. Dans les petites ruelles, c’était mystérieux, les gens marchaient sans se parler. Ils n’avaient pas le look de manifestants. Et là, juste après un virage, comme par miracle, j’ai découvert une marée humaine silencieuse. On s’est mis à marcher sans se parler, ni se regarder. On n’avait pas l’habitude de manifester ensemble. J’étais avec une amie, au milieu de cette marée. Les femmes étaient à leur balcon, en pyjama. »

    « Le 1er mars, nous étions plus nombreuses, mais ce n’était pas encore massif. En revanche, avec mes amies, nous avons massivement communiqué sur les réseaux sociaux. C’était un petit mensonge pour susciter le désir et pour que les hommes se disent : “Moi aussi je veux voir ma femme, mes sœurs et mes filles dans la marche.” Et puis le 8 mars est arrivé, les femmes sont descendues massivement, et encore plus le 14. Les gars des stades n’aiment généralement pas les youyous, mais là ils en redemandaient. Et maintenant nous sommes devenues indispensables… »

    À ce moment-là de son récit, elle est coupée net par Fadila Boumendjel Chitour du réseau algérien Wassila, un collectif né en 2000 pour défendre l’égalité et dénoncer les violences faites aux femmes : « Je te trouve bien optimiste ! Il ne faut pas confondre les icônes et la réalité. Depuis toujours, quand on cherche le consensus, il y a deux sujets qui posent problème : le culte et les femmes. Ce ne sera pas facile d’intégrer la question de l’égalité dans le mouvement… »

    Les autres féministes l’approuvent et regrettent que les revendications sur le Code de la famille ne soient apparues que le 8 mars. Seule Adila Bendimerad persiste dans son optimisme : « Ce mouvement répare les femmes. Elles sont dehors, ça va nous permettre de recruter pour la cause ensuite. »

    Forte de son expérience tunisienne, Yosra Fraous, l’actuelle présidente de l’ATFD, revient à la charge : « Le peuple, ça dure un temps, après on redevient une population avec des femmes, des LGBTI, des pauvres… C’est maintenant qu’il faut travailler les liens entre les dominés. Sinon la déception risque d’être forte. Les femmes vont dire : “Vous nous avez utilisées pour aller dans le rue, et maintenant vous nous laissez tomber.” Il faut revendiquer nos droits tout de suite. »

    Une posture qu’approuve entièrement Nadia Ait Zaï du Ciddef, le Centre d’information et de documentation sur les droits de l’enfant et de la femme, qui a fait du combat pour l’égalité dans l’héritage une de ses obsessions, depuis les années 1990.

    « On doit surtout se mettre d’accord sur notre projet et ne pas s’arrêter à des droits formels, outre le Code de la famille [qui inscrit dans la loi que les femmes sont des mineures à vie et que l’époux est le seul détenteur de l’autorité parentale], c’est la pratique du pouvoir qui pose problème. Le régime l’a monopolisé et a utilisé les hommes pour tout verrouiller. Et en même temps, il a communiqué sur les droits des femmes. Aussi les gens du peuple pensent que Bouteflika nous a tout donné alors qu’il n’a cédé que des miettes. Pour beaucoup d’hommes, notre liberté les gêne. Ils se sentent atteints dans leur dignité. »

    Des féministes tunisiennes et algériennes réunies chez Wassyla Tamzali, le vendredi 29 mars, avant la sixième grande marche. © SK Des féministes tunisiennes et algériennes réunies chez Wassyla Tamzali, le vendredi 29 mars, avant la sixième grande marche. © SK

    Wassyla Tamzali enchaîne : « Les gens qui habitent à l’étranger me demandent souvent si les islamistes sont en embuscade et s’ils risquent de rafler la mise. Il faut comprendre que le mouvement islamiste a été étêté [– été quoi ? demande Adila Bendimerad]. Oui, le pouvoir a coupé leurs têtes, mais il a repris leurs idées. Mon souci, c’est qu’aujourd’hui, ceux qui se disent révolutionnaires ont complètement intégré le statut actuel de la femme. »

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    « Quant aux femmes, elles aussi, elles sont très nombreuses à l’avoir accepté, par commodité, pour survivre. Il faut accepter l’idée qu’une partie de la population va évoluer doucement et que cela va nécessiter un travail en profondeur sur les mentalités. Et de notre côté, nous devons faire évoluer notre discours pour allier nos revendications sur les droits des femmes à ceux sur la justice sociale. »

    Il est midi, c’est l’heure de rejoindre la manifestation, les Tunisiennes sortent leur drapeau, les Algériennes le leur. La rue Didouche-Mourad est déjà bondée. De nombreux manifestants arrêtent la délégation tunisienne pour être pris en photo avec elle.
    L’histoire d’un corps à corps dans le carré féministe

    Direction le très contesté « carré féministe », installé devant le portail de la Faculté centrale, au bas de la rue Didouche-Mourad.

    Ce « carré » n’est pas une expression spontanée, il résulte de l’initiative de nombreuses féministes aguerries, parmi lesquelles, entre autres, Fatma Oussedik, Fatma Boufenik, dont la déclaration du 16 mars a été reproduite sur le blog Mediapart de Jean-Marc B. C’est la deuxième fois que ces féministes manifestent le vendredi, et elles suscitent déjà des discussions enflammées sur les réseaux sociaux.

    Celles qui tiennent « le carré » sont jeunes, étudiantes pour la plupart et sont considérées comme « radicales » parce qu’elles ont décidé de manifester pour la fin du régime, et aussi, pour l’égalité (moussawat) entre les hommes et les femmes.

    Quand la délégation menée par Wassyla Tamzali arrive devant la Faculté centrale, la rue est déjà compacte. On entend crier « Silmiya, silmiya… » (« pacifique »). Mais cette fois-ci, le mot d’ordre du mouvement, répété avec force, n’est pas adressé aux forces de l’ordre, mais par des manifestants qui veulent faire descendre la tension.

    Les féministes du « carré » viennent tout juste de s’installer et d’accrocher leurs banderoles (aidées en cela par des jeunes hommes) sur les grilles du portail de la Faculté et déjà les voilà engagées dans des discussions houleuses.

    Trois types de réactions s’expriment. Il y a ceux qui disent calmement : « Ce n’est pas le moment ! Nous sommes là pour faire dégager le système, pas pour revendiquer des droits particuliers. » Sur le même registre, mais sur un ton plus agressif, certains leur demandent de partir. « Vous n’avez rien à faire là, c’est de la provocation, vous êtes en train de diviser le mouvement, ce n’est pas un problème que l’on peut régler maintenant. »

    Et puis il y a ceux, en rage, qui leur hurlent dessus (les femmes hurlent aussi) pour les déloger de force en les aspergeant d’eau, et en les bousculant. Très rapidement, des garçons grimpent à la grille pour décrocher leur banderole, où le mot « moussawat » (égalité) est écrit.

    Les féministes dorénavant regroupées devant le portail crient à l’unisson « Djezair, horia, dimocratia » (Algérie, liberté, démocratie). Face à elles, les hommes hurlent dans leur direction : « FLN dégage ». Elles répliquent, en reprenant le même message « FLN dégage, FLN dégage », en agitant les bras dans leur direction.

    La tension monte. Il n’est plus question de message, mais d’un corps à corps où l’enjeu consiste à ne pas céder l’espace. Un garçon grimpe sur la grille pour remettre leur banderole. Un autre arrive, hilare, avec un cachir (symbole de la trahison) attaché au bout d’une perche, pour les humilier.

    À ce moment-là, plusieurs hommes, restés près des féministes pour les protéger, leur demandent de s’engager dans la marche. « Partez, s’il vous plaît, sinon on va être obligés de se battre… » Le carré féministe décide de marcher, il aura tenu un plus d’une heure devant la Faculté.

    Discussions houleuses dans le carré féministe, le vendredi 29 mars. © SK Discussions houleuses dans le carré féministe, le vendredi 29 mars. © SK

    Wassyla Tamzaly et les autres féministes tunisiennes sont déjà parties. Seule Adila Bendimerad suit la marche pendant près d’une heure. « Je n’avais pas prévu de manifester avec elles. Ce n’est pas ma manière de faire, je préfère m’imposer mine de rien, sans revendiquer pour ne pas braquer les hommes récalcitrants. Mais quoi que l’on pense de leur démarche, ce n’est pas normal qu’elles se fassent agresser. Elles sont contre le système elles aussi… »

    Elle reconnaît aussi avoir eu peur. « Ce qui s’est passé est le signe d’une violence latente. Cela révèle là où l’on en est. Dans la mêlée, un type m’a dit : “Mais si la femme a des droits, comment je vais faire pour me marier.” C’est déprimant. Je me sens un peu trahie… »

    Le « carré féministe » défile dans la marche du 29 mars, rue Didouche-Mourad, à Alger. © SK Le « carré féministe » défile dans la marche du 29 mars, rue Didouche-Mourad, à Alger. © SK

    Le féminisme en délibération

    En fin de journée, alors que la manifestation touche à sa fin, Adila Bendimerad et Fadila Boumendjel Chitour du réseau algérien Wassila rejoignent les jeunes femmes du « carré » dans leur local, à 500 mètres de la place Audin, sur la route menant à la présidence (la Mouradia).

    Elles ont prévu de faire un Facebook live le lendemain pour expliquer ce qui s’est passé et rappeler leur démarche et leurs revendications. Elles chantent pour se donner du courage et s’installent en cercle autour d’une petite table pour écrire leur communication.

    Elles sont interrompues par les gaz lacrymogènes qui montent de la rue, où un face-à-face entre des manifestants jetant des pierres et des policiers s’est déroulé durant 20 minutes, montre en main, des premières pierres des manifestants à la charge des policiers, jusqu’au nettoyage des rues par les comités de quartier en gilets oranges. Les jeunes femmes suivent tout cela derrière leurs fenêtres, téléphones en main, pour filmer la scène.

    Cinq minutes plus tard, une fois l’émotion retombée, elles reprennent avec calme et discipline leur réunion, non mixte, en vue d’écrire ensemble un communiqué.

    C’est un pur moment de délibération collective, à l’image de ce qui se passe un peu partout à Alger, dans les rues, les parcs et les places publiques.

    Tous les sujets sont sur la table, même celui de la pertinence du maintien du carré féministe. « Il faut absolument que la semaine prochaine nous soyons plus nombreuses pour que personne ne puisse remettre en cause notre légitimité », insiste Intissar Bendjabellah, une étudiante de Constantine. L’ensemble de l’assemblée approuve. Fadila Boumendjel Chitour les rassure : « La chose positive, c’est que nous avons créé le débat, entre les hommes aussi. C’est ça aussi l’intérêt du carré féministe. »

    Et en effet, le lendemain, tout le monde parle, dans les réseaux sociaux, la presse nationale, internationale et les espaces publics de ce qui s’est passé avec les féministes, celle du « carré », mais aussi de l’intervention d’un autre groupe de jeunes femmes qui ont collé des affiches dans la rue pour dénoncer le Code de la famille. En confondant souvent les deux initiatives.

    Prise de parole sur la Constitution, lors du troisième débat organisé par Nabni, le samedi 30 mars, au parc de la Liberté. © SK Prise de parole sur la Constitution, lors du troisième débat organisé par Nabni, le samedi 30 mars, au parc de la Liberté. © SK
    En marge du troisième débat organisé par Nabni (lire le compte rendu de l’acte II), au parc de la Liberté, sur les avantages et les inconvénients de s’appuyer sur la Constitution pour réfléchir à la transition, une discussion s’engage sur le carré féministe avec Hakim Ouhadj, 37 ans, venu avec Yasmine, son épouse, et Tarik, son frère. Tous condamnent les agressions subies par les féministes, mais Hakim considère que la démarche est « maladroite » :

    « Nous sommes à un tournant historique, dit Hakim. Le peuple se reparle, les jeunes s’intéressent à la politique partout dans le pays. Il y a toutes sortes de sujets en débat, dans la justice, les syndicats des grandes entreprises, etc. Aujourd’hui, incroyable, il y avait même un rassemblement contre la souffrance animale devant la Grande Poste. Mais le vendredi, c’est particulier, nous sommes tous unis autour d’un même objectif : faire dégager le système. Aussi, il n’y a pas de place pour les revendications particulières. Et puis, le sujet est tellement énorme, qu’il vaut mieux en reparler quand on aura fait sauter ce régime. Maintenant c’est trop tôt. »

    « Il faut se rendre compte que, moi par exemple, je ne peux même pas faire les papiers de mon fils », intervient Yasmine qui, à la différence de son mari, précise qu’elle se « passionne depuis peu pour la Constitution et les discours politiques ».

    « Oui, bien sûr, reprend Hakim, sans parler du fait que les femmes ne peuvent pas sortir dans la rue comme elles veulent, fumer une cigarette en public… Et je n’ai même pas parlé de la question de l’héritage. Mais voilà, dans la société actuelle, la proportion est de 80 % de conservateurs pour 20 % de progressistes. Il va falloir prendre le temps, expliquer tout ça dans le détail, l’histoire de cette domination des hommes, les conséquences du Code de la famille… Si on fait le forcing, les islamistes vont se sentir offensés dans leur chair et ça va tout bloquer. Il va falloir dix à quinze ans pour installer la démocratie, et délier les langues… »

    Yasmine soupire quand on glisse que quinze ans, c’est long…

    « Bon, oui, qu’est-ce que vous voulez que je vous dise, c’est vrai, c’est dégueulasse d’être une femme en Algérie ! », lance Hakim.

    « Je pense que ça prendra moins de temps, glisse Tarik. Une fois que nous aurons engagé la transition, chacun va revendiquer ses droits. Il faut juste que l’on reste unis jusqu’au départ du système. »

    Si la plupart des féministes et beaucoup de « femmes du peuple », selon Intissar Bendjabellah du carré féministe, ont apporté leur soutien, il y a aussi des militantes qui considèrent le sujet « nuisible ».

    Thiziri Dehbia Maames, engagée de longue date dans différents collectifs politiques, ne cache pas son agacement : « Tout le monde aujourd’hui veut parler des femmes ! C’est énervant. Moi, ça ne m’intéresse pas de parler du Code de la famille, en ce moment. Je défends une ligne politique, je veux que le hirak reste uni pour faire dégager le régime. Tous les sujets sociétaux, corporatistes et identitaires n’ont pas lieu d’être aujourd’hui. En plus, on a adopté la mixité dans le mouvement, il est de fait progressiste. »

    « Un carré féministe est pour moi complètement rétrograde dans ce contexte. Il faut arrêter maintenant ! Cela dit, il n’y a aucune raison de les agresser, moi j’irai leur parler vendredi prochain, car par l’intermédiaire des réseaux sociaux, c’est impossible, chacun se renvoie des caricatures. D’habitude, c’est moi qui passe pour la féministe de service. Aujourd’hui, je me fais traiter d’antiféministe, c’est le comble ! »
    Les agressions et les menaces se multiplient

    Mais loin des espaces organisés, les féministes qui s’engagent dans ce combat s’exposent désormais à une violence inouïe.

    Le mardi 2 avril, Sonia Gassemi s’est fait bousculer pendant la manifestation des étudiants à Alger parce qu’elle tenait une pancarte où on pouvait lire : « On ne peut pas libérer le pays tant que les femmes ne sont pas libérées. » Puis, elle a été de nouveau chahutée, lors du quatrième débat devant le Théâtre national, organisé par Adila Bendimerad, en fin de journée.

    La comédienne a dû élever la voix (« la première fois de ma vie », explique-t-elle, troublée) pour exiger que l’assistance laisse parler Sonia Gassemi.

    Post Facebook de Sonia Gassemi, mercredi 3 avril. © DR Post Facebook de Sonia Gassemi, mercredi 3 avril. © DR

    Plus inquiétant encore, le mercredi 3 avril, en fin de journée, un Algérien basé à Londres a appelé dans une vidéo sur Facebook à attaquer à l’acide les féministes qui manifestent. « Les filles de “Houriyati” [ma liberté, allusion aux féministes], si vous venez vendredi, coller des affiches, hurler sur les gens, et dire que vous cherchez la liberté de la femme, l’acide va vous manger ! », a-t-il menacé.

    Une pétition internationale a aussitôt été lancée en vue de porter plainte. L’homme s’est alors fendu d’une nouvelle vidéo pour s’excuser. D’autres menaces de ce type se sont ensuite multipliées.

    Adila Bendimerad a écrit ce message sur Facebook, jeudi 4, à midi :

    Facebook de la comédienne Adila Bendimerad, jeudi 4 avril. © DR
    À la veille du septième vendredi de marche du 5 avril, le carré féministe veut toujours aller manifester. Mais « nous avons peur ! », reconnaît Intissar Bendjabellah.

    #femmes #féminisme #lutte #violence_masculine

  • Chère Europe,

    Si tu dois continuer à te comporter comme ça, je dis : Non. Ça suffit maintenant les humiliations et la violence, hein ? Europe décadente et rétrograde, Europe qui se referme sur elle même, Europe de merde. On mérite mieux.

    https://www.huffpostmaghreb.com/entry/disposants-de-visas-schengen-trois-danseurs-marocains-renvoyes-au-m

    https://www.rtbf.be/info/societe/detail_une-etudiante-marocaine-a-l-universite-de-lille-bloquee-au-centre-ferme-

    A propos des danseurs marocains jetés en prison en Hollande :

    « I AM NOT A CRIMINAL, I AM AN ARTIST »

    (French and English versions)
    Propos recueillis : Maria Daïf
    Translation : Lara Bourdin

    Jeudi 10 janvier 2019, Hamza (20 ans), Omar et Ahmed (21 ans), danseurs hip hop munis de leurs visas Schengen* arrivent au contrôle des passeports de l’aéroport de Eindhoven, Pays-Bas.
    L’agent les interroge sur les raisons du voyage, leur lieu de résidence pendant leur séjour aux Pays-Bas, la somme d’argent qu’ils ont sur eux. Les trois danseurs viennent participer à une Battle internationale de Hip Hop qui se tient le 12 janvier dans la même ville. Leurs billets d’avion retour sont payés et prévus pour le 17 janvier (Hamza et Omar) et le 22 (Ahmed). A Eindhoven, leurs amis danseurs néerlandais qui vont les héberger les attendent. A eux trois, ils ont en poche à peu près 300 euros. Hamza et Omar sont déjà venus en Europe (France, Pays-Bas), invités par des organisateurs de Battles et de festivals Hip Hop. Ils sont connus dans le milieu au Maroc et font partie du Collectif The Lions Crew dont le New York Times a fait l’éloge en mai 2018. Quant à Ahmed, c’est sa première fois en Europe.
    L’agent ne veut rien entendre. Il les fait attendre plusieurs heures dans un bureau où ils sont interrogés à plusieurs reprises par d’autres agents. Ils sont fouillés puis transférés dans un poste de police en dehors de l’aéroport où ils subissent un nouvel interrogatoire : « êtes-vous suicidaires ? », « avez-vous déjà eu des relations sexuelles ? » font partie des questions qui leur sont posées, chacun à part, enfermé dans un bureau. Terrorisés, ils répètent aux agents qu’ils ont leurs visas, en vain. Ils signent des documents en néerlandais qu’ils ne comprennent pas : « Nous avions peur. En signant, nous pensions que nous allions être relâchés ». « I am not a criminal, I am an artist » a beau répéter Hamza.
    Les agents signifient aux trois danseurs qu’ils ne sont pas admis sur le territoire néerlandais pour « manque de moyens de subsistance » et manque de preuves des raisons de leur voyage.
    Hamza, Omar et Ahmed ne sont pas renvoyés au Maroc. Ils sont embarqués dans une estafette et transférés dans un centre de détention pour clandestins à Rotterdam, à 2h de route de la ville où leur avion a atterri. Hamza et Omar y seront détenus du 10 au 15 janvier, Ahmed y restera jusqu’au 17.
    A leur arrivée au centre tard dans la nuit du 10 janvier, ils ne savent pas vraiment où ils sont ni pourquoi. Ce n’est pas une prison, leur dit-on, c’est un centre pour clandestins. Ils ne savent pas non plus combien de temps ils vont y rester.
    Au centre, une partie de leurs affaires et leurs téléphones portables sont confisqués et mis dans des sacs en plastique. Ils sont à nouveau fouillés au corps, scannés de la tête aux pieds. Des cartes monétiques chargées de la valeur des sommes d’argent qu’ils avaient sur eux, plus une dizaine d’euros, leur sont remises. Elles serviront à payer leurs achats dans le centre de détention et leurs appels téléphoniques.
    Ahmed et Hamza sont enfermés dans une cellule. Omar dans une autre : « j’avais peur, je ne voulais pas rester seul. Je les ai suppliés de me laisser avec mes amis, quitte à dormir par terre ». En vain. Dans la cellule, il y a des lits superposés, une télé, un four micro-ondes et un téléphone fixe.
    Le lendemain, ils ont le droit de quitter leur cellule, y sont enfermés entre midi et 14h puis enfermés à nouveau à 22h, pour la nuit. Ils se font des amis marocains de tout âge qui se prennent d’affection pour ces trois garçons qui n’ont rien à faire là : « beaucoup nous ont dit qu’il fallait prendre un avocat au Maroc et porter plainte contre l’Etat néerlandais ».
    Avec leurs cartes monétiques, Hamza, Omar et Ahmed appellent leur famille et préviennent l’Uzine, le centre culturel casablancais où ils répètent et créent.
    Le surlendemain de leur arrivée au centre (samedi 12 janvier), ils rencontrent un avocat commis d’office. Celui-ci leur pose encore les mêmes questions : pourquoi êtes-vous venus aux Pays-Bas ? Comptiez-vous y rester ? Ils donnent les mêmes réponses. L’avocat leur promet de revenir le lendemain. Ils ne le reverront pas.
    Dimanche, ils reçoivent la visite d’un haut représentant de l’Etat marocain aux Pays-Bas, sensibilisé à l’affaire des 3 danseurs par l’Uzine, le centre culturel casablancais. Le dignitaire les rassure mais ne peut rien faire pour les libérer sur le champ. Il les informe qu’ils seront renvoyés au Maroc, lui-même ne sait pas quand.
    Mardi 15 janvier. Des agents viennent chercher Hamza et Omar, mais pas Ahmed. Les deux garçons pensent qu’ils vont être libérés. Ils sont, en fait, à nouveau embarqués dans un véhicule de police, chacun enfermé dans un box, et réacheminés vers le poste à Eindhoven, puis vers l’aéroport qui les a vus arriver. Ils attendent plusieurs heures dans le véhicule, sur le tarmac, avant d’être remis au personnel naviguant d’un avion Ryanair allant vers Marrakech, juste avant le décollage. Sans leurs passeports.
    A Marrakech, ils sont livrés aux autorités locales dès l’atterrissage : « nous avons traversé tout l’aéroport accompagnés par des policiers, comme si nous étions de dangereux criminels. Tout le monde à l’aéroport nous regardait. ».
    Omar et Hamza finissent à la Wilaya de police de Marrakech où ils sont longuement interrogés, avant d’être relâchés. Ils récupèrent enfin leurs passeports : leurs visas Schengen de 3 mois sont frappés d’un tampon rouge, annulés par les autorités néerlandaises.
    Le 17 janvier, Ahmed subit le même traitement.
    Aujourd’hui, les trois artistes ne comprennent toujours pas les raisons de leur enfermement et de leur renvoi au Maroc : « Ce qui nous est arrivé est une injustice. Nous réclamons des explications et des excuses de la part de l’Etat Néerlandais. Nous demandons à être remboursés sur les frais que nous avons engagés pour ce voyage. Nous voulons avoir la certitude que ce qui nous est arrivé n’arrivera pas à d’autres artistes et que notre droit de voyager en Europe et de participer à des Battles nous est toujours garanti, malgré ce qui est arrivé. »

    • Les visas Schengen de 3 mois et entrées multiples ont été octroyés aux 3 artistes le 28 décembre après le dépôt et la validation par le consulat néerlandais des documents suivants : demande de visa, attestation de célibat, attestation de scolarité, attestation de prise en charge par un tuteur, relevés bancaires du tuteur, assurance internationale, copies des visas Schengen préalablement délivrés, etc. Sur le site www.visaschengen.com il est clairement stipulé que : « Le visa Schengen est le document délivré par les autorités compétentes à l’intéressé pour visiter/voyager à et dans la zone Schengen. Un visa Schengen obtenu par l’un des pays membres de l’espace Schengen permet la libre circulation à son titulaire dans tout le territoire Schengen concernant les membres de l’espace Schengen de l’Union européenne ainsi que les membres de l’espace Schengen de l’AELE, jusqu’à sa validité et délai. »

    Ambassade des Pays-Bas au Maroc

    #artist_not_criminal
    #culturalmobility
    #freedomofmovement
    #free_artists_mobility

    Khadija El Bennaoui Lara Bourdin Ghita Rmissi Zine Mohamed Ezzouak Charlotte Bozonnet Aïda Semlali Fedwa Misk Mehdi Alioua Omar Berrada Yoriyas Yassine Alaoui Ismaili Nedjma Hadj Ben Meryem Jazouli Mary Ann DeVlieg Salma Lahlou Radouan Mriziga Mouna Mekouar Mariem Guellouz Khalil Benkirane Claude Bussac Claus Josten Tamasi Col AFAC - The Arab Fund for Arts and Culture Jules Michto Jules Crétois Bill Bragin Natasja West Kristi Jones Mahi Binebine Ahmed Benchemsi Sandra Aïd Stefaan Anrys Mohamed Ikoubaan Patrick de Coster Meryem Jazouli Aziz Boucetta Nadia Souirti Houssam Hatim Youness Aboulakoul Florence Renault-darsi

  • Morocco’s Crackdown Won’t Silence Dissent – Foreign Policy
    https://foreignpolicy.com/2019/01/16/moroccos-crackdown-wont-silence-dissent-maroc-hirak-amdh


    A Moroccan draped in the Berber, or Amazigh, flag shouts slogans while marching during a protest against the jailing of Al-Hirak or “Popular Movement” activists in the capital Rabat on July 15, 2018.
    (FADEL SENNA/AFP/GETTY IMAGES)

    When she joined the National Union of Moroccan Students in 1978, Khadija Ryadi knew she’d face hardship. “At that time,” she recalled, “we were constantly followed by the police.” But today, she told me, life may be even harder. “Now not only are we followed but we are also listened to and photographed, and everywhere. The repression has remained, but the instruments have changed. I never feel at ease.

    Recently, Ryadi, who was the president of the Moroccan Association for Human Rights (also known by its French acronym, AMDH) from 2007 to 2013 and won a United Nations Prize in the Field of Human Rights in 2013, has raised eyebrows. In interviews with me, she denounced “a return to the Years of Lead”—a reference to the decades of harsh oppression in the 1960s to 1990s under Morocco’s King Hassan II.

    Today’s repression may be much less brutal, but just denouncing the recent crackdown could land critics in jail. Indeed, in recent months, human rights defenders have pointed to a major rise in harassment, arrests, and police violence against activists. One of them, Abdellah Lefnatsa, said that “achievements such as freedom of expression [and] the right to protest” have started to be rolled back. Over the last two years, over a thousand people have been jailed on politically related chargesOver the last two years, over a thousand people have been jailed on politically related charges, according to Youssef Raissouni, an executive director at AMDH and a member of the leftist party Annahj Addimocrati (The Democratic Way).

    Beyond the big names, there are people like Nawal Benaissa, a 37-year-old mother of four who has been arrested four times for her involvement in protests denouncing corruption and demanding jobs, hospitals, and schools as part of the so-called #Hirak movement, which began in the country’s northern #Rif region after a fishmonger was crushed to death in a garbage truck in October 2016 while trying to reclaim fish that local authorities had taken from him.

    The official charges against her were participating in an unregistered demonstration, insulting law enforcement officers, and inciting others to commit criminal offenses. Last February, she was given a suspended 10-month sentence and handed a fine of 500 dirhams (about $50).

    #Maroc

    • Inculpée de participation à une manifestation non déclarée, outrage à agents de la force publique et incitation à la violence, elle a été condamnée à 10 mois avec sursis et une amende de 50 euros.

      C’est au sursis qu’on voit bien qu’on est au Maroc et pas dans une grande démocratie occidentale.

  • Hunger Strike Gains Momentum in Azerbaijan – Foreign Policy
    https://foreignpolicy.com/2019/01/16/hunger-strike-gains-momentum-in-azerbaijan-political-prisoner-protest


    From left, Rafik Bakhishov, Zafar Ahmadov, and Tofig Yagublu take part in a hunger strike at the headquarters of the opposition party Musavat in Baku, Azerbaijan, on Jan. 15.
    (Khadija Ismayilova)

    Seeing Baku as a strategic partner, the United States and Europe overlook rights violations.

    More than a dozen political prisoners, activists, and members of the opposition in Azerbaijan have joined a solidarity hunger strike to call attention to the plight of the imprisoned anti-corruption blogger Mehman Huseynov, who has refused food for three weeks.

    Huseynov, 29, launched his own hunger strike on Dec. 26 after new charges were brought against him that could keep him detained for another seven years.

    His supporters include the prominent Azerbaijani investigative reporter Khadija Ismayilova, who announced on her Facebook page Monday that she would stop eating and called on the international community to intervene on Heseynov’s behalf. Ismayilova’s own imprisonment between 2015 and 2016 sparked an international outcry.

    “I can only sacrifice my time, health and stamina. Please, respond, world,” she wrote.

    Daniel Balson, the Europe and Central Asia advocacy director for Amnesty International USA, said the solidarity hunger strike was unprecedented in Azerbaijan.

    Corruption and human rights abuses are rife in the southern Caucasus country. President Ilham Aliyev, who succeeded his father in 2003, has abolished term limits and appointed his wife as vice president, drawing accusations that he has effectively established a monarchy in Azerbaijan.

    It is estimated that there are currently more than 100 political prisoners in the country, according to Amnesty International USA, and the media is tightly controlled. Last year, the Azerbaijani journalist Afgan Mukhtarli was abducted in the capital of neighboring Georgia and brought to Azerbaijan, where he was sentenced to six years for smuggling and illegally crossing the border.

    “All well-known human rights defenders and journalists spend at least one or two years in prison,” said Huseynov’s brother, Emin Huseynov.

    He told Foreign Policy that while his brother began his hunger strike by refusing to eat or drink water, he has since begun to drink milk, enabling him to prolong his protest.

    Mehman Huseynov ran SANCAQ (“Pin” in Azerbaijani), a popular online magazine across Facebook, YouTube, and Instagram. His video reports, which explored government corruption and social problems, frequently garnered hundreds of thousands of views.

    In January 2017, plainclothes police officers dragged Huseynov into a van, placed a hood over his head, and took him to a police station, where he was electrocuted and beaten. After he spoke out about the abuse, Huseynov was charged with slander and sentenced to two years in prison for defaming an entire police station.

    The blogger was due to be released in March, but new charges that were brought against him, which are widely thought to be politically motivated, could add years to his sentence.

    The European Parliament is set to debate a resolution on Thursday calling on Azerbaijan to release all political prisoners unconditionally and to respect the freedom of the press.

    The Azerbaijani Embassy in Washington did not respond to a request for comment.

  • Chronique de Krek sur la convivialité aménagée #place_rogier - #26
    http://www.radiopanik.org/emissions/bruxelles-m-habite/-26-2

    Au menu de ce 26e épisode :

    p margin-bottom : 0.25cm ; line-height : 120% ; a:link Khadija Senhadji, membre du Collectif #rosa_parks Belgique, pour parler de leurs actions du 30 novembre et du 1er décembre 2018 ; chronique de François sur la visite de #macron à Bruxelles ; chronique d’Arthur sur une promenade entre Molenbeek et Anderlecht ; chronique de Krek sur la convivialité aménagée Place Rogier ; des lectures de nouvelles tirées de "Bruxelles littéraire" paru aux éditions Bernard Gilson en 1987 : « Le square » de Jean-Baptiste Baronian ; « Rue Fonsny » de William Cliff ; et « L’affiche » de Jacques De Decker.

    p margin-bottom : 0.25cm ; line-height : 120% ; a:link

    #antiracisme #antiracisme,macron,rosa_parks,place_rogier
    http://www.radiopanik.org/media/sounds/bruxelles-m-habite/-26-2_05751__0.mp3

  • [Reportage] Gaza : les femmes et les jeunes dans la « Grande marche du retour »
    RFI - Avec nos envoyés spéciaux à Gaza, Guilhem Delteil et Hassan Jaber
    http://www.rfi.fr/moyen-orient/20180426-reportage-gaza-femmes-jeunes-grande-marche-retour-frontiere

    (...) Khadija Al Chaafari a 78 ans. Elle se déplace avec une béquille. Mais cela ne l’empêche pas de participer à cette « Grande marche du retour ». « Nous pouvons décider de venir ou pas. Mais c’est le devoir des femmes de manifester. C’est le devoir de chaque femme, de chaque homme et de chaque enfant. Car nous défendons notre terre », dit-elle.

    Cette femme âgée brandit un drapeau palestinien et entre dans la zone tampon, celle interdite d’accès par l’armée israélienne. Elle se rapproche de la barrière de séparation et des tireurs d’élite.

    « Je suis prête à mourir, affirme Khadija Al Chaafari. Nous voulons vivre sur notre terre, en paix, et avec dignité. »

    L’un des porte-parole de l’armée israélienne a publié sur les réseaux sociaux une photo de deux femmes prenant part aux manifestations. L’une brandit un lance-pierres. « Une femme vertueuse est une femme qui pense aux intérêts de son foyer et de ses enfants », commente ce représentant israélien.

    Une vision combattue par Houda El Ayan, l’une des responsables du parti politique Union démocratique palestinienne. « Nous nous battons constamment pour que les femmes soient des partenaires dans la prise de décision. Et nous sommes tout le temps en première ligne. Nous nous battons pour gagner nos droits », assure-t-elle.

    La place des femmes dans les manifestations est légitime, estime Houda El Ayan. Et elle n’est d’ailleurs pas contestée par le Comité d’organisation de la Marche. Dès le début, il a mis en place une commission pour les femmes. (...)

    #marcheduretour

    • A cause de l’espèce de #paywall de Libération :

      Stop au cyberharcèlement islamophobe contre l’association Lallab
      Libération, le 23 août 2017

      Nous, féministes, militant·e·s, chercheur·se·s, journalistes, artistes, citoyen·n·es, universitaires et entrepreneur·se·s, apportons notre soutien à Lallab. Le succès de cette jeune association féministe et antiraciste lui vaut de devoir répondre à nouveau à une campagne de désinformation, et à ses militantes de subir un épuisant cyberharcèlement nourri d’islamophobie et de sexisme. Cet acharnement doit cesser.

      Lallab entend lutter contre les préjugés sur les femmes musulmanes. Sa mission est claire : produire un environnement, des ressources et des outils favorisant la liberté, pour que chaque femme musulmane puisse définir son identité et son parcours de vie. Lallab est une association areligieuse, aconfessionnelle et apartisane dont le rêve est qu’aucune femme ne soit plus jugée, discriminée ou violentée en raison de son genre, de son physique, de son orientation sexuelle, de ses origines ou encore de ses convictions religieuses.

      Ces objectifs sont affirmés dans les statuts de l’association déposés en préfecture, sur son site internet et dans tous ses outils de communication. On peut par exemple lire ceci sur cette page de leur site : « Les femmes musulmanes sont réduites à un silence paradoxal. On ne cesse de parler d’elles mais sans jamais leur donner la parole. […] Les musulmanes sont représentées comme un bloc homogène avec une histoire unique. Ecrire soi-même son histoire est un moyen de se la réapproprier et de déconstruire les mythes qui y sont attachés. […] Notre combat va au-delà des droits des femmes musulmanes ! Nous souhaitons que chaque personne puisse être non pas ce que l’on souhaite qu’elle soit, mais bien ce qu’elle veut être. »

      Afin de concrétiser cet objectif, Lallab a développé des outils militants : réalisation d’une série documentaire « Women Sense Tour in Muslim Countries », organisation de projections débats, édition d’un magazine en ligne, réalisation de portraits mettant en valeur la diversité des vies et des parcours de femmes musulmanes, animation d’un réseau de bénévoles, d’ateliers de sensibilisation et de rencontres culturelles, notamment un festival féministe qui a réuni plus de 500 personnes à la Bellevilloise en mai 2017.

      En un peu plus d’un an, le travail de Lallab a été salué par de nombreuses instances. La Fondation de France a récompensé sa cofondatrice, Sarah Zouak, dans le cadre de son prix « Déclic Jeune » pour sa série documentaire. Cette dernière a aussi reçu le premier prix de Coexister « Femme française émergente 2016 » ou le premier prix « militante associative » du Gala de la femme africaine. L’énergie de l’association lui a valu de nombreux reportages et articles dans la presse : le Monde, Télérama, TV5 Monde, Cheek, ELLE, Grazia… Un tel bilan devrait apporter au moins du respect pour le travail effectué et les objectifs visés. Mais l’accomplissement de Lallab vient de lui valoir une nouvelle campagne de désinformation et de cyberharcèlement misogyne et islamophobe, la troisième en huit mois.

      Le déclencheur a été, cette fois-ci, l’annonce que l’association se dotait à la rentrée d’une équipe de deux salariées et de trois volontaires du service civique. L’agence d’Etat concernée a été noyée sur les réseaux sociaux de messages occultant la réalité du travail de Lallab, véhiculant approximations, procès d’intention et mensonges à son sujet. Cette campagne virulente n’a pas uniquement visé l’association. Ses militantes ont été personnellement victimes d’un attirail de cyberviolences : surveillance sur les réseaux sociaux, recherche et diffusion en ligne d’informations privées, menaces de viol, de meurtre, insultes, raids de cyberharceleur·se·s. Ces méthodes, nourries par le sentiment d’impunité de ceux qui s’y adonnent, résultent en une culpabilisation des victimes, une silenciation des concerné·e·s, et, plus préoccupant encore, entraînent une banalisation d’attitudes et de propos islamophobes.

      La cyberviolence a porté en partie ses fruits. Sans en discuter d’abord avec l’association, l’Agence du service civique a annoncé le retrait des annonces pour les trois candidatures, avant de rétropédaler, face à une réaction massive de soutien à Lallab sur les réseaux sociaux. Selon l’agence, ce retrait n’ait été motivé que par des problèmes techniques. Cela doit cesser. En plus de menacer la structure de l’association et ses activités militantes, ces violences ont un impact physique et psychique massif sur les bénévoles. Nous ne pouvons rester silencieux·ses face à un tel acharnement. Se taire serait se rendre complices. C’est la raison pour laquelle, après avoir manifesté individuellement notre soutien à Lallab, nous nous rassemblons pour cosigner cette tribune et montrer notre détermination à défendre l’association, ses membres et ses valeurs, contre les responsables des raids virtuels dirigés contre elles.

      A l’origine des trois campagnes dirigées contre Lallab, on trouve des membres de l’extrême droite et de groupes identitaires, mais aussi des personnes prétendant défendre une vision « intransigeante » de la laïcité et de l’universalisme républicain. En plus de reposer sur une compréhension erronée de la loi de 1905, cette supposée intransigeance est en réalité une intolérance, voire une paranoïa, qui s’exerce à l’égard d’une seule religion : l’islam. Cette vision les rend complices de l’extrême droite, les amène à hurler avec elle, et à défendre une vision raciste et sexiste de la société. À cet égard, nous dénonçons la responsabilité particulière du Printemps républicain, ou encore du site Ikhwan Info. Supposément de gauche, féministe, universaliste et laïque, ce mouvement s’en prend ici à une association qui rassemble des femmes directement concernées par la misogynie et le racisme, et qui s’auto-organisent pour lutter contre. Ces structures passent par l’approximation et la manipulation pour défendre un universalisme abstrait et une République qui dissimule mal ses inégalités.

      Lallab s’inscrit dans une démarche bienveillante et inclusive. Nous refusons que ses militantes et tant d’autres avec elles, soient constamment scrutées, agressées, acculées et menacées. Nous exigeons que les responsables de ces campagnes rendent des comptes sur les mensonges et les agressions dont ils et elles sont directement ou indirectement responsables. Et, par-dessus tout, nous nous inquiétons de la façon dont les institutions étatiques s’engouffrent systématiquement dans les brèches ouvertes par ces campagnes calomnieuses, compromettant le travail essentiel mené par Lallab contre l’islamophobie qui s’exerce, en France, avec une virulence préoccupante, contre les femmes musulmanes.

      Signataires : Leïla Alaouf, auteure, militante féministe et antiraciste ; Zahra Ali, sociologue à la Rutgers University ; Rebecca Amsellem, cofondatrice des Glorieuses ; Pouria Amirshahi, ancien député, co-fondateur du Mouvement commun ; Christian Andreo, directeur général adjoint de Aides ; Armelle Andro, enseignante à l’université Paris I Panthéon-Sorbonne ; Judith Aquien, cofondatrice de Thot ; L’association Act Up Paris ; L’association A nous la nuit ! ; L’association En avant toute(s) ; L’association KÂLΠ; L’association FéminiCités ; L’association Les Dégommeuses ; L’association Identité plurielle ; L’association Stop harcèlement de rue ; Pénélope Bagieu, auteure ; Radia Bakkouch, présidente de Coexister ; François.e Blanchon dit.e Fraka ; Alice Barbe, entrepreneuse sociale, directrice Singa France ; Lauren Bastide, journaliste et productrice de podcasts ; Elsa Bastien, journaliste ; Julien Bayou, porte-parole de EE-LV ; Assia Benziane, adjointe au maire de Fontenay-sous-Bois ; Nargesse Bibimoune, auteure, militante antiraciste et féministe ; Fred Bladou, activiste sida ; Sirma Bilge, professeure au département de sociologie de l’université de Montréal ; Laurent Bonnefoy, chercheur au CNRS ; Lucas Bolivard, président de Génération progressiste ; Pascal Boniface, universitaire ; Guillaume Bonnet, fondateur de l’Accélérateur de la mobilisation citoyenne ; Joséphine Bouchez, cofondatrice de Ticket for Change ; Mathilde Boudon-Lamraoui, militante associative ; Anaïs Bourdet, graphiste et créatrice de Paye ta shnek ; Laura Carpentier-Goffre, doctorante au Centre de recherches internationales (Ceri) de Sciences-Po ; Silvia Casalino, ingénieure et militante lesbienne ; Rébecca Chaillon, metteuse en scène, performeuse et artiste associée au Centre dramatique national de Normandie-Rouen ; Ismahane Chouder, co-présidente du Collectif des féministes pour l’égalité ; Aya Cissoko, auteure et ancienne athlète de haut niveau ; Clumsy, militante antiraciste ; Le collectif Asiatopie ; sensibilisation au racisme anti-asiatique ; Le collectif Des Raciné·e·s ; Le collectif Féministes contre le cyberharcèlement ; Le collectif Féministes par inadvertance ; Le collectif Ferguson in Paris ; Le collectif Garçes ; Le collectif Globule Noir, groupe de soignant·e·s luttant contre les discriminations au sein des institutions hospitalières ; Les collectifs Paye ton bahut, Paye ta blouse, Paye ton couple, Paye ta famille, Paye ton gynéco, Paye ton IVG, Paye ton jeu, Paye ton journal, Paye ton psy, Paye ta race, Paye ta soirée, Paye ta truelle, Paye ta police ; Le collectif de la Pride de Nuit ; Le collectif ROSA ; Le collectif du magazine féministe Simonae.fr ; Le collectif Team Bagarre ; Le Comité de luttes et d’actions queer (CLAQ) ; Alice Coffin, militante féministe et lesbienne ; Virginie Combe, militante pour l’égalité des droits ; Le Couvent de Paname : les sœurs de la perpétuelle indulgence ; Sonia Dayan-Herzbrun, sociologue, Professeure émérite à l’université Paris VII Diderot ; Laurence De Cock, historienne ; Karima Delli, députée européenne EE-LV ; Christine Delphy, sociologue et auteure chez Les Mots sont importants (LMSI) ; Magali Deval, militant·e écologiste et LGBT ; Rokhaya Diallo, écrivaine et journaliste ; Tara Dickman, entrepreneure sociale, formatrice de formateurs sur la laïcité pour les agents du service public ; Lucia Direnberger, militante féministe et sociologue ; Angeline Dorzil, diplômée en Genre, changement social et politiques ; Eva Doumbia, metteure en scène ; Emma, blogueuse féministe ; Eric Fassin, sociologue à l’université Paris VIII ; Gwen Fauchois, lesbienne, blogueuse et activiste ; Amandine Gay, réalisatrice ; Camille Gelpi, journaliste ; Clara Gonzales, activiste féministe ; Nacira Guénif, sociologue à l’université Paris VIII ; Alain Gresh, journaliste ; Samuel Grzybowski, fondateur du mouvement Coexister ; Leïla H., militante féministe et créatrice de Check tes privilèges ; Malika Hamidi, sociologue et auteure de Un féminisme musulman et pourquoi pas ? ; Benoît Hamon, fondateur du Mouvement du 1er Juillet ; Samia Hathroubi, enseignante et militante associative ; Antoine Henry, militant de la lutte contre le sida ; Alix Heuer, militante féministe, cofondatrice de W(e) Talk et des Glorieuses ; Anne-Charlotte Husson, blogueuse et chercheuse sur le genre ; Siham Jibril, entrepreneure, fondatrice de Génération XX ; Hanane Karimi, sociologue et féministe antiraciste ; Rachel Khan, auteure et comédienne ; Azadeh Kian, professeure de sociologie, directrice du Centre d’enseignement, de documentation et de recherches pour les études féministes (Cedref) de l’université Paris-VII Diderot ; Léopold Lambert, rédacteur en chef de The Funambulist ; Stéphanie Lamy, cofondatrice du collectif Abandon de famille - Tolérance zero ; Mathilde Larrère, historienne ; Jehan Lazrak-Toub, cofondatrice de W(e) Talk ; Elisabeth Lebovici, critique d’art et auteure ; Anaïs Lecoq, journaliste ; Cécile Lhuillier, activiste LGBTI+ et féministe ; Johanna Luyssen, journaliste et cheffe du service web à Libération ; Grâce Ly, auteure, productrice ; Maeril, illustratrice et directrice artistique ; Myriam Marzouki, metteure en scène ; Philippe Marlière, politiste ; Jérôme Martin, activiste LGBTQI, professeur, ex-Act Up Paris ; Elsa Miské, co-fondatrice de Slice Up ; Morgane Merteuil, militante féministe ; Madjid Messaoudene, élu de Saint-Denis en charge de la lutte contre les discriminations et pour l’égalité femmes-hommes ; Khadija Moussou, journaliste à Elle.fr ; Céline Mouzon, journaliste à Alternatives économiques ; Mrs Roots, auteure et blogueuse militante afroféministe ; Musulmans inclusifs de France ; Nadia et Nora, fondatrices du magazine Dialna.fr ; Diariata N’Diaye, créatrice de l’application App-Elles ; Hawa Ndongo, étudiante ; Océanerosemarie, auteure, comédienne, réalisatrice ; Les Ourses à plumes, webzine féministe intersectionnel ; Ovidie, réalisatrice documentariste ; Julie Owono, avocate et directrice exécutive d’Internet sans frontières ; Julie Pascoët, activiste, chargée de plaidoyer à l’European Network Against Racism ; Ndella Paye, militante afroféministe et antiraciste ; Lorraine Poncet, chargée d’étude à l’université Paris-I Panthéo-Sorbonne ; Dorothée Prud’homme, chercheure associée au Centre Emile Durkheim, Sciences-Po Bordeaux ; Sandra Regol, porte parole EE-LV ; Valérie Rey, dite « Crêpe Georgette », militante féministe ; Meriem Rodary, anthropologue et féministe antiraciste ; Emilia Roig, directrice du Intersectional Center for Justice ; Diane Saint-Réquier, militante féministe ; Julien Salingue, docteur en sciences politiques ; Muriel Salmona, présidente de l’association Mémoire traumatique et victimologie ; Geneviève Sellier, universitaire ; Rachid Sguini, illustrateur, auteur du blog Les Gribouillages de Rakidd ; Patrick Simon, démographe ; Laura Slimani, conseillère municipale de Rouen, ancienne présidente des Jeunes socialistes ; Charlotte Soulary, militante féministe ; Pierre Tévanian, professeur de philosophie, auteur chez LMSI ; Elise Thiébaut, auteure ; Sylvie Tissot, sociologue, auteure chez LMSI ; Emilie Tôn, journaliste ; Françoise Vergès, docteure en sciences politiques, titulaire de la chaire « Global South(s) » à la Maison des sciences de l’homme, présidente du Comité national pour la mémoire et l’histoire de l’esclavage, auteure ; Nils Wilcke, journaliste à Alternatives Economiques ; Women’s March Barcelona ; Women’s March Geneva ; Women’s March Global ; Women’s March London ; Women’s March Netherlands ; Women’s March Paris.

  • IRAN Il était une fois le blé
    - RFI
    http://webdoc.rfi.fr/semences-biodiversite-france-senegal-ethiopie-iran-indonesie/iran/index.html

    Avec les sanctions économiques mises en place par la communauté internationale dans les années 90, les paysans se sont tournés vers plusieurs ONG pour garantir leur survie, faute d’avoir accès au marché international. En effet, le gouvernement américain avait interdit presque toute transaction avec l’Iran à travers l’application de la loi sur les sanctions contre l’#Iran et la Libye (Iran-Libya Sanctions Act), votée en 1996. Plus de 150 milliards de dollars qui résidaient sur des comptes étrangers (en Chine surtout) ont été gelés.

    C’est aussi grâce à cela que les associations rurales iraniennes ont aujourd’hui une expérience de plus de 35 ans qui leur a permis de développer des solutions et méthodologies de grande valeur et efficacité, comme l’explique Khadija Catherine Razavi, fondatrice avec son mari Mohammed Taghi Farvar de Cenesta (Centre for Sustainable Development), une ONG de développement agricole basée à Téhéran. Elle est biologiste avec un Doctorat en sciences et développement social à la Sorbonne, lui est un scientifique interdisciplinaire qui agit pour les droits des communautés rurales. Ils collaborent avec le ministère de l’Environnement du nouveau gouvernement.

    #semences #agriculture #blé

  • Azerbaijan
    Journalist detained for reporting on high-level Azerbaijan corruption is freed at last!
    In fantastic news from Azerbaijan today, the Supreme Court ordered the release of award-winning investigative journalist Khadija Ismayilova from prison.

    Khadija Ismayilova smiles as she leaves prison after 18 months of imprisonment on bogus charges, Baku, Azerbaijan, on May 25, 2016.
    EXPAND Khadija Ismayilova smiles as she leaves prison after 18 months of imprisonment on bogus charges, Baku, Azerbaijan, on May 25, 2016.
    © 2016 MeydanTV
    Khadija is known for her in-depth pieces on corruption and human rights abuses in Azerbaijan, the oil rich Caspian state. Her investigative pieces exposed evidence of corruption networks that pointed to the country’s top elite, including the President Ilham Aliyev and his family.
    http://bit.ly/20DgvPZ

  • Azerbaijan frees investigative journalist Khadija Ismayilova | Daily Mail Online
    http://www.dailymail.co.uk/wires/ap/article-3608744/Azerbaijan-court-orders-release-investigative-journalist.html

    A prominent, award-winning Azerbaijani journalist was released on probation Wednesday following a storm of international protests about her imprisonment, which has been widely seen as an attempt to silence a critical voice.

  • Ismayilova Marks 1 Year in Prison Today; New Stories Posted
    https://www.occrp.org/en/daily/4682-ismayilova-marks-1-year-in-prison-today-new-stories-posted

    One year ago today, investigative reporter Khadija Ismayilova, 39, was unjustly jailed in the Azerbaijani capital of Baku.
    […]
    Ismayilova, an OCCRP partner, was detained on Dec. 5, 2014, on trumped-up charges that included inciting a former colleague to attempt suicide (accusations later recanted). She was eventually convicted of tax evasion and embezzlement in another bogus case connected to her job as a talk show host at Radio Free Europe/Radio Liberty (RFE/RL).
    She vehemently denies all allegations, insisting that she is being prosecuted because her work exposing insider deals worth billions has annoyed Azerbaijan’s powerful president, Ilham Aliyev, and his inner circle of family and friends.
    Ismayilova has been sentenced to 7.5 years in prison. Since her arrest, journalists for OCCRP have launched The Khadija Project to finish her work and send a single, stark message to those who would try to muzzle an independent press: “Until Khadija is free, we will be Khadija x 100.

  • #Azerbaidjan : condamnation à 7 ans et demi de prison pour la journaliste Khadija Ismayilova

    Azerbaijani investigative reporter faces more than 7 years in prison
    http://www.kyivpost.com/content/russia-and-former-soviet-union/azerbaijani-investigative-reporter-gets-jail-sentence-396951.html

    Investigative journalist Khadija Ismayilova, who has written numerous hard-hitting stories on corruption in Azerbaijan, was today sentenced to seven and a half years in prison by the Azerbaijani authorities.

    Ismayilova insists she is being imprisoned for her investigative work and that the charges lodged against her are fabricated, an assessment backed by civil society groups and media freedom organizations.

    Her journalism for Kyiv Post partner Organized Crime and Corruption Reporting Project, Radio Free Europe/Radio Liberty and other press outlets, included major exposes of graft and improper business links of those in the close circle of Azerbaijani President Ilham Aliyev, including his family members.
    […]
    Acquitted of the initial charge of incitement to attempt suicide, Ismayilova was convicted of embezzlement, tax evasion and running an illegal business at the RFE/RL bureau – charges she has called ridiculous.

    This case was a travesty. It has more in common with the Stalin show trials than modern justice,” says Drew Sullivan, editor of OCCRP. “It appears Khadija was convicted politically and not criminally for her reporting.

    OCCRP joins media freedom and human rights organizations worldwide to demand Ismayilova’s immediate release. Organizations from Amnesty International and Human Rights Watch to the Organization for Security and Cooperation in Europe, and the Helsinki Committee for Human Rights have noted she is a political prisoner and her incarceration cannot be tolerated.

  • Baku Prosecutors Wrap Up Case Against Ismayilova
    http://www.rferl.org/content/azerbaijan-ismayilova-trial-/27199018.html

    Prosecutors in Azerbaijan wrapped up their case against investigative journalist Khadija Ismayilova on August 20 at a closed trial in Baku.

    After concluding their case against the 39-year-old Ismayilova, the prosecutors asked the court for an additional day in order to present their sentencing request.

    Ismayilova, an RFE/RL contributor who reported extensively on corrupt officials in Azerbaijan, faces charges of embezzlement, tax evasion, and abuse of power.

    She could face up to 17 years in prison if convicted.

  • Bakou accentue la répression des voix indépendantes
    http://www.lemonde.fr/international/article/2014/12/27/bakou-accentue-la-repression-des-voix-independantes_4546609_3210.html

    Tôt dans la matinée du vendredi 26 décembre, les bureaux de l’un des derniers médias indépendants d’#Azerbaïdjan ont été la cible d’une perquisition musclée des enquêteurs du bureau du procureur national. Les journalistes de Radio Free Europe-Radio Liberty (RFE-RL), dont certains ont été retenus plusieurs heures avant d’être convoqués pour des interrogatoires, ont diffusé des images de bureaux et d’armoires saccagés. Des ordinateurs et des documents officiels ont été emportés, et les locaux placés sous scellés, faisant craindre une longue fermeture.

    Les policiers ont expliqué que la perquisition entrait dans le cadre d’une enquête sur les financements étrangers de la station. Ceux-ci ne sont pas un mystère : RFE-RL, fondée à l’époque de la guerre froide, n’a jamais caché être financée par le gouvernement américain. Depuis que Bakou lui a interdit, en 2010, d’émettre sur les ondes nationales, elle se concentre sur ses activités en ligne.

    la suite sous #paywall

    • J’aime pas les #paywall

      Tôt dans la matinée du vendredi 26 décembre, les bureaux de l’un des derniers médias indépendants d’Azerbaïdjan ont été la cible d’une perquisition musclée des enquêteurs du bureau du procureur national. Les journalistes de Radio Free Europe-Radio Liberty (RFE-RL), dont certains ont été retenus plusieurs heures avant d’être convoqués pour des interrogatoires, ont diffusé des images de bureaux et d’armoires saccagés. Des ordinateurs et des documents officiels ont été emportés, et les locaux placés sous scellés, faisant craindre une longue fermeture.

      Les policiers ont expliqué que la perquisition entrait dans le cadre d’une enquête sur les financements étrangers de la station. Ceux-ci ne sont pas un mystère : RFE-RL, fondée à l’époque de la guerre froide, n’a jamais caché être financée par le gouvernement américain. Depuis que Bakou lui a interdit, en 2010, d’émettre sur les ondes nationales, elle se concentre sur ses activités en ligne.
      « Haute trahison »

      Ces dernières années, le régime autoritaire d’Ilham Aliev, qui a succédé à son père Heydar à la présidence en 2003, a accentué la pression sur toutes les voix d’opposition. L’organisation Human Rights Watch estime que plus de 50 journalistes indépendants, blogueurs et militants politiques ont été emprisonnés ces deux dernières années.

      Parmi eux, deux cas ont particulièrement ému ces derniers mois : le 30 juillet, Leyla Yunus, 59 ans, figure la plus emblématique de l’opposition, était arrêtée à Bakou, et inculpée de « haute trahison » et d’« espionnage » au profit de l’Arménie, l’ennemi juré de l’Azerbaïdjan. Son arrestation montrait le peu de cas que faisait l’Azerbaïdjan des pressions internationales : celle-ci était intervenue quelques semaines après que le président français François Hollande l’eut rencontrée à Bakou et alors qu’elle était pressentie pour recevoir le prix Sakharov des droits de l’homme du Parlement européen.

      Le 5 décembre, c’était au tour de Khadija Ismayilova d’être arrêtée. Depuis cette date, la journaliste, collaboratrice la plus renommée de la station Radio Free Europe-Radio Liberty, est en détention préventive, sous l’accusation farfelue d’avoir tenté de pousser au suicide l’un de ses anciens collègues.

      Mme Ismayilova, connue en Azerbaïdjan et à l’étranger pour le sérieux et la rigueur de ses articles, s’est surtout fait une spécialité, depuis plusieurs années, d’enquêter sur le tabou suprême de la riche République d’Azerbaïdjan : la richesse et la corruption du clan Aliev, qu’un câble diplomatique américain, révélé par WikiLeaks en 2010, comparait au clan Corleone du film Le Parrain.
      « Forces jalouses »

      La veille de son arrestation, le chef de l’administration présidentielle prenait moins de précautions en accusant publiquement la journaliste de trahison, et désignait les employés de RFE-RL comme espions. Depuis, le pouvoir a balayé les critiques venues du monde entier en dénonçant une « campagne anti-azerbaïdjanaise menée par des forces jalouses de notre pays ». Il s’est plaint que « les Etats-Unis grossissent chaque petit incident lié aux droits de l’homme en Azerbaïdjan ».

      Récemment, Mme Ismayilova, 38 ans, avait pu converser avec ses collègues de RFE-RL. « Le travail doit continuer », leur avait-elle glissé. La journaliste, connue pour sa force de caractère, a pourtant été particulièrement harcelée par les autorités de son pays, qui ont usé des procédés les plus glauques. En 2012, des vidéos filmées en secret et la montrant en train d’avoir des rapports sexuels avaient été diffusées sur Internet. La journaliste avait alors expliqué être victime d’un chantage afin de cesser ses enquêtes.