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  • Antonin Bernanos en détention préventive et à l’isolement depuis 2 mois
    https://lundi.am/Antonin-Bernanos-en-detention-preventive-et-a-l-isolement-depuis-2-mois

    Ce qu’Antonin nous a confirmé, c’est qu’il est placé à l’isolement médiatique, procédure appliquée aux détenus susceptibles d’avoir une forte couverture médiatique, et parce qu’il est considéré comme un militant d’extrême gauche ayant participé aux mouvements des gilets jaunes. Il y aurait donc un traitement spécifique des prévenus « politiques » si ce terme a un sens …

    De ce fait, il est seul dans une cellule, et participe à la promenade quotidienne avec les autres isolés médiatiques, mais en petit nombre. Il a donc très peu de contacts avec les autres détenus.

    Il vient de se voir refuser sa demande de travailler à la prison sur ce même motif : pas de travail pour les isolés médiatiques ; il n’a pas accès non plus au centre scolaire pour le même motif ; ni à la salle de sport.

    Il nous a aussi informé que #Fresnes chercherait à supprimer cet #isolement_médiatique, qui ne semble pas avoir de fondement juridique ; de ce fait, sa situation serait peut être amenée à changer dès demain lundi 17 juin : soit il est rapatrié dans les cellules classiques de détention, soit il est maintenu à l’isolement avec les détenus dit « fragiles » qu’il faut protéger des autres du fait des motifs de leur incarcération (violeurs, pédophiles etc). Nous en saurons plus à notre prochaine visite prévue mardi 18 juin.

    Nous constatons également depuis le début de son incarcération que ses courriers sont retenus par la juge Khéris. J’ai reçu sa dernière lettre le 21 mai et elle datait du 9 mai. Il reçoit aléatoirement des courriers, et ne sait pas si les siens sont envoyés. Didier Fassin son tuteur de master à l’EHESS m’a alertée que son courrier expédié depuis les Etats-Unis où il enseigne, lui a été retourné par Fedex. Des amis qui ont tenté de lui envoyer des livres, m’ont informé également des retours de leurs envois.

    Nous ne pouvons que continuer à lui écrire, en espérant que certaines lettres passeront selon des critères qui nous échappent, et qu’à un moment la juge Khéris sera enfin « assouvie » de ces lectures.

    Nous assistons donc par toutes ces brimades une opération de #désinsertion_sociale menée par la justice et l’#administration_pénitentiaire contre un étudiant brillant, qui avait montré sa capacité à réussir dans des conditions extrêmes, puisqu’il avait déjà validé sa licence en détention à Fleury.

    La situation d’Antonin nous permet d’éclairer et d’alerter sur les conditions carcérales de près de 72000 personnes détenues en France, pour 60000 places qui violent les droits humains les plus élémentaires, situation encore dénoncée par Adeline Hazan, contrôleur général des lieux de privation de liberté, en mai dernier. Faut-il rappeler que la France a une densité carcérale de 117% en moyenne soit la plus élevée en Europe, juste derrière la Roumanie et la Macédoine selon le conseil de l’Europe d’avril 2019 ? qu’elle enferme systématiquement les personnes jugées « déviantes » qui porteraient atteintes à la sécurité de la société – ou plutôt des intérêts du gouvernement et des puissants, qu’ils soient migrants, ou militants ? que la prison a des résultats lamentables sur la prévention des violences, comme le souligne une étude récente publiée sur la revue américaine Nature et relayée dans Le Monde le 13 mai dernier, qui remet en question l’intérêt de la prison dans la prévention des violences : « l’emprisonnement augmente la violence après la libération ou dans le meilleur des cas, n’a aucun effet ni positif ni négatif » ; faut-il rappeler la faillite de la mission de réinsertion des centres pénitenciers, ou encore la volonté manifeste de ne pas utiliser les moyens de contraintes pénales alternatifs à la prison (surveillance électronique sous bracelet etc…)

    Et puis, sur cette question de violence enfin, il faut souligner le dernier rapport de l’OIP qui dénonce la violence des personnels pénitentiaires sur les prisonniers, sujet qui reste encore malheureusement peu mis en lumière, malgré les suicides, les tortures, les coups, les brimades infligées à l’abri des regards de la société.

    Il devient donc urgent de penser une société sans prison, ce qui est une idée difficile à défendre aujourd’hui, parce qu’on pense la justice comme une justice punitive ; pourtant elle n’a jamais réinséré ou corrigé les « déviances », en témoignent le niveau de récidive ou la prévention inefficace des violences, comme je le rappelais plus haut. Or la prison produit quantités de souffrances tant pour les prisonniers, que les personnels pénitentiaires, que pour les proches et familles de prisonniers, et les condamnations pénales ne réparent pas les victimes. Cette justice pénale participe à l’oppression des populations racisées des quartiers populaires ou de militants victimes des crimes d’Etat : en France Rémi Fraisse mort en 2014 à Sievens ou toutes les victimes de violences policières Adama Traoré, Lamine Dieng, Théo, Zined et Bouna, Ali Ziri etc etc etc …et partout en Europe Carlo Giuliani en 2001 au G8 de Gènes ; jamais ces victimes n’ont eu justice face à l’Etat.

    Parce qu’il est difficile voire pervers de réformer ou d’améliorer la prison, parce qu’il n’y a que des fausses bonnes idées ou de vraies mauvaises idées (téléphones qui devient payant pour les prisonniers, dématérialisation des audiences qui déshumanisent les procédures pour répondre à la question des transferts qui sont dangereux pour les détenus et coutent chers à l’administration etc) , parce qu’elle doit réinterroger toute la société elle-même dans ce qu’elle produit, je rejoins les idées de ceux qui portent l’abolitionnisme comme Gwenola Ricordeau, qu’il y a nécessité de poser la question de l’abolition du système carcéral et du système pénal, pour faire avancer les idées d’une justice transformative qui implique la société toute entière, et ceux qui sont concernés : ceux qui ont causés des torts et ceux qui les ont subis, qui sont les mieux placés pour résoudre les problèmes individuels et tous différents générés par ces torts.

    Enfin, la détention d’Antonin ne doit pas être déconnectée du contexte actuel de répression de masse contre les mouvements sociaux, syndicaux, ouvriers, et les gilets jaunes, et elle s’inscrit dans un tournant autoritaire du gouvernement qu’il ne faut pas sous-estimer.

    Partout en Europe, ceux qui sont aux avant-postes de la lutte contre les idées de l’extrême-droite sont ciblés, visés.

    La situation d’Antonin nous permet aussi d’alerter sur tous les moyens d’une justice d’exception qui s’est abattue ces derniers mois contre tous ceux qui ont osé dire leur refus de ce monde, et pas seulement les jeunes des quartiers populaires ou les militants ; arsenal judiciaire qui n’a cessé de gonfler depuis ces dernières années. Je me permets de le rappeler les chiffres de la chancellerie comptabilisant entre novembre et mars 2019 plus de 8500 gardes à vue, 800 condamnations à de la prison ferme, 388 mandats de dépôt.

    Mais dans ce contexte, il me semble important de rappeler la présence précieuse des antifascistes dans les cortèges et dans l’espace public pour chasser la présence des groupuscules néo nazis.

    Les antifas ont empêché l’amalgame que l’Etat, dépassé par les mouvements de contestation sociale, a voulu faire entre gilets jaunes et fascistes, les faisant passer pour des racistes, islamophobes, antisémites portant les idées de l’extrême droite, etc… Il fallait décrédibiliser un mouvement de masse de révolte que plus personne ne contrôlait, à la veille des élections européennes… qui ont été remportées par le Rassemblement National ! Le gouvernement quand il est mis en danger par les contestations sociales – ce fut le cas avec la loi Travail en 2016, et maintenant avec les gilets jaunes - utilise systématiquement les mêmes stratégies : La République En Marche de Macron serait le seul rempart contre la montée du Rassemblement National de Le Pen, c’est le discours que l’on entend à chaque élection.

    Antonin subit cette répression car il a aussi lutté auprès des gilets jaunes, et parce qu’il représente pour l’Etat et ses institutions un danger, il est désigné comme une ennemi de la République, et paie ses engagements d’un acharnement policier et judiciaire qui atteint sa liberté.

    Ses amis parlent de « vengeance d’Etat » et de mon côté, je ne peux que faire de tristes constats : d’abord souligner que pendant toute la durée des mouvements sociaux, la presse a cherché à relayer de fausses informations, mentionnant qu’Antonin et son frère avait été arrêtés avec Julien Coupat avant une manifestation des gilets jaunes, ce qui était faux, ce jour-là Antonin était à l’étranger, et son frère manifestait avec moi ; le Journal Du Dimanche évoquait qu’il avait été vu dans tel ou tel quartier de Paris aux abords de faits de violence, alors qu’il était en province ce jour-là ; d’ailleurs les renseignements généraux le savaient bien puisqu’ils se postaient tous les samedi matin en bas de mon domicile pour nous suivre ; ils ont même arrêté son frère le 1er mai dernier à 50 mètres de la maison pour l’empêcher de manifester, le maintenir en garde à vue 24h et le faire comparaitre pour un rappel à la loi devant la justice… Alain Bauer lui-même a indiqué sur BFM que depuis que certains militants antifascistes avaient été arrêtés et incarcérés la participation des black blocs à la manifestation du 1er mai s’était dégonflée.

    Je ne peux aussi que constater que les assassins de Clément Méric sont en liberté actuellement, Antonin est en prison ; ceux qui se sont opposés aux militants de Génération Identitaire au col de l’échelle en 2018 qui empêchaient les migrants de passer au péril de leur vie, ont été condamnés, les militants fascistes n’ont pas été arrêtés. Les groupuscules fascistes, les représentants de l’extrême droite ont pignon sur rue, leur idéologie répugnante est partout dans les médias et dans nos institutions.

  • En Grèce, une défaite majeure pour Tsipras
    https://www.mediapart.fr/journal/international/270519/en-grece-une-defaite-majeure-pour-tsipras

    C’était le premier test électoral pour Syriza depuis les législatives de septembre 2015. Le résultat est un échec cuisant pour la « coalition de la gauche radicale », qui avait pourtant multiplié les mesures sociales depuis trois ans. Prenant acte de la défaite, Tsipras a convoqué des élections anticipées.

    #EUROPE #Nouvelle_Démocratie,_Syriza,_élections_européennes,_Macédoine,_Alexis_Tsipras,_Athènes

  • #Cinéma.“Dieu existe, son nom est #Petrunya”, une fable féministe et universelle

    Inspiré d’une histoire réelle survenue en #Macédoine, Dieu existe, son nom est Petrunya raconte le parcours d’une jeune #femme qui revendique son droit à l’#indépendance et au #bonheur. Savoureux pied de nez au #patriarcat et à la toute-puissance de l’#Église, le film de #Teona_Strugar_Mitevska sort le 1er mai en France.

    https://www.courrierinternational.com/article/cinema-dieu-existe-son-nom-est-petrunya-une-fable-feministe-e
    #féminisme #film #femmes

  • Un #index sur l’#apatridie compare 18 pays européens et montre que la #Suisse est à la traîne

    Les personnes apatrides sont parmi les plus vulnérables du globe. Elles n’ont tout simplement pas le “droit d’avoir des droits” comme l’expliquait Hannah Arendt. Pour les personnes apatrides, accéder à l’éducation, aux soins, au marché du travail, à la justice ou même à l’ouverture d’un compte en banque, est impossible. En plus, les personnes apatrides sans titre de séjour sont souvent arbitrairement placées en détention administrative bien qu’aucun renvoi (vers quel pays ?) n’est possible. Le Haut-Commissariat de l’ONU aux réfugiés (HCR) estime que l’apatridie concerne plus de 10 millions de personnes dans le monde et près de 500’000 personnes en Europe.
    L’Index sur l’apatridie

    L’Index a été mis sur pied par le Réseau européen sur l’apatridie (European Network on Statelessness). Il permet de comparer et évaluer la législation, les politiques et les pratiques des pays européens en matière de protection, de prévention et de réduction de l’apatridie par rapport aux normes et aux bonnes pratiques internationales.

    Depuis février 2019, il permet de comparer simultanément 17 pays européens (Bulgarie, Italie, Lettonie, Norvège, Hongrie, France, Allemagne, Macédoine, Moldavie, Pays Bas, Pologne, Serbie, Slovénie, Royaume Uni, Ukraine, Chypre) en plus de la Suisse sur quatre thèmes principaux : la ratification des principaux traités de protection des personnes apatrides, le comptage des personnes apatrides, la détermination du statut d’apatride, la détention, la prévention et la réduction des apatrides. L’accès à l’index est gratuit et mis à disposition des ONG, des différents services gouvernementaux, des avocats et juristes, des chercheurs et des personnes apatrides elles-mêmes.
    Les manquements à l’égard des apatrides en Suisse

    En comparaison de beaucoup d’autres pays la Suisse est mauvais élève (1). Sur l’index, l’information détaillée sur la pratique des autorités est fournie par la plateforme d’information Humanrights.ch qui insiste sur les mesures légales, administratives et pratiques que la Suisse doit entreprendre pour mieux protéger les apatrides.

    “L’index permet de constater que la Suisse présente une faible protection des personnes apatrides en comparaison des autres États européens, même s’il existe certaines mesures spécifiques positives (voir notre article sur l’apatridie en Suisse). Elle gère plutôt bien l’enregistrement d’enfants nouveaux nés apatrides. Elle fait également en sorte que les pratiques liées à l’adoption ne conduisent pas à créer de nouveaux cas d’apatridie. Idem pour les enfants trouvés. La Suisse ne dispose cependant d’aucune mesure de protection pour les enfants qui naissent apatrides sur son sol, ce qui viole le droit de l’enfant à acquérir une nationalité, comme le spécifient pourtant l’art. 24 du Pacte ONU II et l’art. 7 de la Convention des droits de l’enfant (voir notre article sur les enfants apatrides).”
    Quelques recommandations du HCR

    Notre pays est donc très en retard sur la ratification des traités protégeant les personnes apatrides. En 1972 elle a ratifié la Convention relative au statut des apatrides (1954) qu’elle interprète à sa guise. Elle devrait aussi ratifier la Convention de 1961 sur la réduction des cas d’apatridie, la Convention européenne sur la nationalité de 1997 et la Convention de 2006 sur la prévention des cas d’apatridie en relation avec la succession d’États (2).

    Il est impératif que la Suisse ait une loi spécifique qui réglemente, comme dans neuf autres pays, la procédure de reconnaissance des apatrides. Actuellement, la procédure d’octroi du permis de séjour accordé aux personnes reconnues comme apatrides se base sur le droit général de la procédure administrative. Une loi spéciale permettrait de définir non seulement le statut juridique des personnes concernées en cours de procédure, mais aussi de prévoir des auditions et déterminerait mieux le fardeau de la preuve ainsi que les conditions recours.

    Une autre pratique problématique concerne la #détention_administrative des personnes apatrides. En Suisse, l’apatridie n’est pas considérée comme un fait juridiquement pertinent dans les décisions de détention et un pays de renvoi n’a pas besoin d’être identifié avant la détention. La détention peut aussi être ordonnée pendant que les autorités établissent l’identité de la personne. Si la loi prévoit quelques alternatives à la détention, elles ne sont que rarement appliquées. Actuellement, on ne sait d’ailleurs pas combien de personnes apatrides se trouvent en détention administrative en Suisse en vertu du droit des étrangers.

    https://blogs.letemps.ch/jasmine-caye/2019/04/08/un-index-sur-lapatridie-compare-18-pays-europeens-et-montre-que-la-sui
    #vulnérabilité #rétention #Europe #comparaison

    par @forumasile

  • En #Grèce, des centaines de migrants font pression sur les autorités pour quitter le pays

    Près de 200 migrants et demandeurs d’asile ont envahi les rails de la principale gare d’Athènes, en Grèce, vendredi. Ils réclament entre autre l’ouverture de la frontière avec la Macédoine. Au même moment, 500 migrants se sont rassemblés à Diavata, non loin de Thessalonique. Eux aussi réclament l’ouverture du poste-frontière d’#Idomeni.

    Le trafic ferroviaire entre Athènes et Thessalonique était perturbé vendredi 5 avril en raison d’une manifestation d’environ 200 demandeurs d’asile qui ont envahi les rails de la principale gare de la capitale grecque, Larisis. Les manifestants réclament l’ouverture de la frontière greco-macédonienne, plus de rapidité dans le traitement de leur dossier d’asile et de meilleures conditions de vie.

    « Saloniki (Thessalonique ndrl) », « Germany ! », scandaient les manifestants, dont certains ont installé des tentes sur le quai de la gare, selon un journaliste de l’AFP.

    Aucun train ne pouvait quitter la gare d’Athènes alors que la police tentait de persuader les manifestants de quitter les lieux.

    Cette #manifestation est « un message pour l’Europe qui doit comprendre que la question [migratoire] demande une solution européenne », a expliqué aux médias Miltiadis Klapas, secrétaire général au ministère de la Politique migratoire, qui s’est rendu sur place.

    Un #rassemblement de 500 migrants à #Diavata

    Selon le journal grec, Ekathimerini, les manifestants ont demandé un bus pour les conduire dans la région de Diavata, dans le nord de la Grèce, près de Thessalonique, où environ 500 migrants, y compris des familles avec de jeunes enfants, se sont rassemblés depuis jeudi dans un champ de maïs à l’extérieur d’un #camp, à la suite d’appels sur les réseaux sociaux.

    Ces centaines de migrants rassemblés à Diavata réclament l’ouverture du poste-frontalier d’Idomeni, selon Nikos Ragos, responsable local de la politique migratoire. « Les migrants ont commencé à arriver à Diavata après des rumeurs et ‘#fake_news’ véhiculés sur les #réseaux_sociaux, les appelant à venir dans le nord de la Grèce pour faire pression et réclamer l’ouverture de la frontière ».

    Des heurts ont d’ailleurs éclaté dans la petite ville de Diavata, ce vendredi, entre forces de l’ordre et migrants.

    Situé sur la « route des Balkans », un camp gigantesque s’était formé à Idomeni en 2015. Des dizaines de milliers de migrants y étaient passés en direction du nord de l’Europe avant sa fermeture à la suite de la signature d’un pacte migratoire Union européenne-Turquie en mars 2016 et de son démantèlement.

    Près de 70 000 migrants sont actuellement installés en Grèce, dont 15 000 entassés dans des camps disséminés sur des îles de la mer Égée.

    Depuis le début de l’année, la Grèce a repris la première place pour les arrivées illégales en Europe, devant l’Espagne, avec près de 5 500 arrivées en janvier et février, en hausse d’un tiers par rapport au début 2018, selon l’agence européenne de protection des frontières, Frontex.


    https://twitter.com/JohnPapanikos/status/1113898606405267457/photo/1?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E1113898606405267457&

    https://www.infomigrants.net/fr/post/16147/en-grece-des-centaines-de-migrants-font-pression-sur-les-autorites-pou
    #résistance #asile #migrations #réfugiés #gare #occupation #campement #route_des_balkans #frontières #fermeture_des_frontières #Macédoine #accord_UE-Turquie

  • La pollution atmosphérique fait deux fois plus de morts que prévu
    https://www.crashdebug.fr/actualites-france/15772-la-pollution-atmospherique-fait-deux-fois-plus-de-morts-que-prevu

    Selon une étude inédite, les particules fines seraient à l’origine de 800 000 morts prématurées par an en Europe et de près de 9 millions à l’échelle de la planète.

    A Skopje, en Macédoine, le 30 janvier. ROBERT ATANASOVSKI / AFP

    La pollution de l’air tue. Et le nombre de ses victimes a jusqu’ici été très largement sous-estimé, selon une étude publiée mardi 12 mars dans l’European Heart Journal.

    La revue médicale de la Société européenne de cardiologie conclut en effet que celle-ci serait à l’origine d’environ 800 000 morts prématurées en Europe chaque année. Un bilan sinistre, qui atteint près de 9 millions à l’échelle de la planète. Des chiffres deux fois supérieurs aux dernières estimations officielles.

    Lire aussi La pollution de l’air responsable de 422 000 décès prématurés en Europe

    Dans son rapport 2018 (...)

    #En_vedette #Actualités_françaises

  • Asile : une #protection_juridique_gratuite et controversée

    La nouvelle loi sur l’asile entrera pleinement en vigueur le 1er mars, avec pour objectif l’accélération des procédures. Tous les requérants auront droit à une protection juridique gratuite. Mais plusieurs organisations remettent en cause l’efficacité de la mesure.

    Le système suisse d’asile met le turbo à partir du 1er mars. L’accélération des procédures, acceptéeLien externe par le peuple en 2016, entre pleinement en vigueur. Grâce à une concentration des différents acteurs dans les mêmes centres, l’examen de la plupart des demandes devrait pouvoir se dérouler en moins de 140 joursLien externe. Pour garantir les droits des requérants dans ce nouveau tempo, une protection juridiqueLien externe gratuite est mise en place. Chaque demandeur d’asile peut être conseillé et représenté par un juriste dès le début de sa procédure. Une nouveauté qui divise profondément les professionnels et les associations de défense des migrants.

    L’Organisation suisse d’aide aux réfugiés (OSARLien externe), faîtière de plusieurs associations dont Caritas, l’Entraide Protestante Suisse (EPER) et Amnesty, soutient l’introduction de ce nouvel outil. Elle participe même activement à sa mise en place, puisque ses œuvres d’entraide ont obtenu le mandatLien externe du Secrétariat d’État aux migrations (SEMLien externe) pour assurer la représentation légale des demandeurs d’asile dans les centres d’accueil fédéraux.

    Soutenir vite et bien

    CaritasLien externe a déjà mené le projet pilote de protection juridique l’an dernier en Suisse romande. L’association tire un bilan positif de cette première expérience : « Nous avons le sentiment que les demandeurs d’asile font bien la différence entre les représentants de Caritas et les employés du SEM. L’avantage est que nous sommes en contact étroit dès le début de la procédure. Les requérants comprennent ainsi plus vite et sont aussi défendus plus rapidement », affirme Fabrice Boulé, responsable communication de Caritas pour la Suisse romande. Il soutient que l’indépendance des juristes est garantie : « Nous sommes partenaires avec le SEM, car nous avons des échanges sur les conditions cadre, nous pouvons discuter afin d’adapter certains points. »

    Caritas a d’ailleurs demandé des améliorations, notamment une meilleure coordination avec le SEM, afin de pouvoir adapter les délais à chaque cas et éviter la précipitation. Fabrice Boulé relève également que « l’accès aux soins et donc à l’information concernant l’état de santé des requérants reste insuffisante, ce qui rend difficile la défense juridique des individus présentant des problèmes médicaux pertinents pour la procédure d’asile. »

    Caritas constate que le travail des juristes sur le terrain semble porter ses fruits et apporter un réel soutien aux requérants, tout particulièrement aux plus vulnérables : « Dans plusieurs affaires, la préparation d’audition sur les motifs de la demande d’asile réalisée par le représentant juridique a eu un impact important sur le cas », dévoile Fabrice Boulé. Forte de cette expérience, l’œuvre d’entraide considère que la nouvelle procédure peut être appliquée de façon utile et efficace pour les requérants. Elle va donc poursuivreLien externe son mandat de représentation juridique dans les centres fédéraux de Suisse romande, du Tessin et de Suisse centrale.
    Multiples failles

    Cette protection juridique gratuite ne convainc toutefois pas tous les acteurs du domaine. Les Juristes démocrates de SuisseLien externe dénoncent des problèmes de déontologieLien externe et d’indépendanceLien externe, ainsi que des délais souvent trop courts pour mener une défense de qualité. Des failles relevées également par le Centre social protestant (CSPLien externe), qui précise que de nombreuses démarches ne sont pas couvertes par cette représentation juridique : regroupement familial, problèmes d’hébergement, réexamen en raison de faits nouveaux, etc.

    Le CSP dispose d’un service d’aide juridique pour demandeurs d’asile, mais il n’a pas voulu s’impliquer dans la mise en place des procédures accélérées. « Cela nous posait des problèmes d’indépendance et était incompatible avec notre manière de travailler », explique Aldo BrinaLien externe, chargé d’information sur l’asile au CSP. « Il y a d’abord une dépendance structurelle qui est celle du prestataire de service, dans son lien avec le SEM qui le subventionne, et il y a la question de l’indépendance sur place, dans un cadre de travail et un rythme dictés par le SEM. » De plus, les représentants légaux peuvent refuser de faire recours contre une décision d’asile si la démarche a peu de chances d’aboutir. « Mais, ainsi, ils se limitent toujours à la jurisprudence et ne font pas bouger les pratiques », regrette Aldo Brina.

    Durant la phase testLien externe au centre pilote de Zurich, la moitié des recours a été déposée par des juristes externes. La SonntagszeitungLien externe cite l’exemple d’un jeune Kurde dont le représentant légal refusait de contester la décision négative. Il s’est alors tourné vers une association externe et la procédure actuellement en cours révèle que son dossier n’est de loin pas sans espoir.

    Les experts interrogés par le journal pointent du doigt les forfaits par cas : les juristes du centre pilote recevaient 1400 francs par demandeur d’asile, quelle que soit la complexité et la durée de la procédure. Une limitation qui n’encourage pas à faire recours. « Dans la pratique, nos juristes ne vont jamais arrêter la procédure pour des raisons financières. La défense juridique va jusqu’au bout, réagit Fabrice Boulé. L’évaluation des chances de recours ne se fait pas en fonction de critères financiers, mais en fonction du droit et de la pratique. »
    Pour plus de militantisme

    L’accélération des procédures d’asile va donc de pair avec la création d’une nouvelle instance de protection juridique, régie par le mandat du SEM, qui vient s’ajouter à celle déjà disponible auprès des associations et œuvres d’entraide. « En schématisant, on pourrait parler de deux systèmes de protection juridique : l’enjeu du premier est de questionner son indépendance, l’enjeu du second est de savoir où il trouvera le financement pour continuer son travail », résume Aldo Brina.

    La participation active de certaines organisations dans le nouveau système d’asile inquiète de nombreuses personnes et associations qui s’engagent pour la défense des réfugiés. Le mouvement FreiplatzaktionLien externe à Zurich a publié un manifeste en faveur d’un travail juridique militant. Une position que rejoint le CSP : « Défendre les requérants d’asile est un acte politique, ce n’est pas juste engager des juristes pour suivre des dossiers. Nous constatons à regret que la position des œuvres d’entraide est en train de se modifier. Elles se montrent moins critiques et délaissent l’aspect politique », déclare Aldo Brina.

    Invité à réagir à ces reproches, Caritas a répondu à swissinfo.ch : « Nous nous sommes prononcés en faveur de la nouvelle loi et de la procédure accélérée à la condition sine qua non d’une défense juridique gratuite et de qualité dès le début de la procédure. Cette nouvelle loi a été largement acceptée par le peuple. Dans ce mandat, Caritas doit garantir la qualité de la défense juridique. »

    L’heure est désormais à la pratique avec l’instauration de ce nouveau modèle de représentation juridique dans les centres fédéraux. Sa qualité et son efficacité ne pourront véritablement être évaluées que sur le long terme, mais sa mise en place sera scrutée avec attention.

    https://www.swissinfo.ch/fre/societe/politique-migratoire_asile--une-protection-juridique-gratuite-et-controvers%C3%A9e/44767812
    #restructuration #réforme #asile #migrations #réfugiés #Suisse #protection_juridique

    • Nouvelle procédure d’asile : entre doutes et incertitudes

      Après avoir été testée dans les centres pilote de Zurich et Boudry, la nouvelle procédure d’asile entrera en vigueur dès le 1er mars 2019 en Suisse. Ce dernier article de la rubrique « Des faits plutôt que des mythes » se penche sur certaines des incertitudes qui entourent la nouvelle procédure d’asile.

      La nouvelle procédure d’asile entre en vigueur le 1er mars 2019. A compter de cette date, les procédures seront accélérées et se dérouleront de manière décentralisées dans six #centres_fédéraux pour requérants d’asile (correspondant chacun à une des six régions d’asile). Les personnes requérantes d’asile bénéficieront en outre durant la procédure d’une #protection_juridique_gratuite (conseil et représentation juridique). En décembre 2018, au moment de quitter le Département fédéral de justice et police (DFJP) pour rejoindre celui du Département fédéral de l’environnement, des transports, de l’énergie et de la communication, Simonetta Sommaruga a tenu devant les médias les propos suivants : « La #réforme majeure du système de l’asile visant à assurer une procédure rapide et équitable est maintenant terminée. Cette procédure sera mise en œuvre dès le printemps prochain. Cette réforme […] marquera notre système d’asile pour les prochaines années. » Par ses propos, la Conseillère fédérale laisse entendre que l’ensemble des aspects liés à la nouvelle procédure ont été clarifiés et que tout est enfin prêt. Or, dans les faits, un certain nombre de questions restent en suspens. Ce dernier article de la rubrique « Des faits plutôt que des mythes » se penche sur certaines des incertitudes qui entourent la nouvelle procédure d’asile.

      Rapidité

      La nouvelle procédure d’asile devrait permettre un traitement d’environ deux tiers des demandes d’asile dans un délai de moins de cinq mois (décision de première instance et décision de deuxième instance en cas de recours). Des délais stricts ont ainsi été fixés pour les autorités ainsi que les personnes requérantes d’asile et leurs représentant-e-s juridiques. Les délais prévus pour les autorités sont cependant considérés comme des « délais d’ordre » et ne sont donc pas juridiquement contraignants. Toutefois, il est à supposer qu’ils induiront une forte pression (politique) pour un traitement rapide des dossiers. Les #délais imposés aux personnes requérantes d’asile sont en revanche contraignants (p. ex., délai pour la prise de décision sur le projet de décision, délai de #recours) et s’élèvent à quelques jours ouvrables.

      L’expérience acquise dans le cadre des projets pilote de Zurich et de Boudry (NE) a montré que, malgré les délais serrés imposés, cette procédure s’est révélée positive pour beaucoup des personnes en quête de protection. En particulier, elle permet une clarification rapide quant à leur chance de rester en Suisse. Il faudra toutefois attendre quelques mois avant de connaître les effets de ces délais sur la qualité globale du travail du Secrétariat d’État aux migrations (SEM), du Tribunal administratif fédéral (TAF) et des actrices et acteurs de la protection juridique (conseil et représentation juridique).

      #Procédure_étendue

      Environ un tiers des demandes d’asile ne pourront faire l’objet d’une décision dans les très brefs délais fixés et seront alors soumises à la procédure étendue. Les personnes requérantes d’asile seront alors attribuées des centres fédéraux pour requérants d’asile à un canton, où, comme précédemment, elles attendront la suite de leur procédure. Cette procédure doit durer environ un an au total.

      Ces cinq dernières années ont permis, à travers les projets pilotes, d’acquérir une profonde expérience sur la nouvelle procédure accélérée, ce qui n’est pas le cas pour la procédure étendue. Ainsi, par exemple, il reste encore à déterminer comment et dans quelle mesure les personnes requérantes d’asile feront appel aux bureaux de consultation juridique et dans quel délai elles obtiendront une décision d’asile définitive.

      #Vulnérabilité

      En raison des épreuves rencontrées durant leur exil, nombre de personnes en quête de protection nécessitent un soutien physique et psychologique particulier. Or, en raison de la rapidité avec laquelle les procédures d’asile sont appelées à être exécutées, il convient de s’interroger sur la capacité des personnes requérantes d’asile, en particulier des personnes traumatisées, à présenter intégralement les faits entourant leur besoin de protection. La taille des nouveaux centres fédéraux pour requérants d’asile et leur localisation parfois très excentrée présentent également un risque d’#isolement. Il s’agit aussi d’apporter une attention particulière à la prise en charge médicale. Il y a lieu de s’interroger si le personnel spécialisé dispose des ressources humaines suffisantes et des moyens appropriés pour communiquer avec ses patient-e-s.

      Uniformité et coordination

      Alors que, jusqu’à présent, la grande majorité des personnes requérantes d’asile étaient entendues sur leurs motifs d’asile de manière centralisée à Berne, ces entretiens se dérouleront désormais dans six lieux différents. Les décisions d’asile seront elles aussi prises de manière décentralisée. Afin d’assurer l’uniformité des pratiques décisionnelles, les autorités devront suivre de nouveaux procédés et processus. L’existence de tels processus et leur éventuel fonctionnement restent encore à déterminer avec exactitude.

      L’#égalité_de_traitement en matière de protection juridique gratuite entre toutes les personnes requérantes d’asile constituera également un défi. Les organisations chargées de cette tâche joueront un rôle essentiel dans l’orientation et la portée que prendra cette nouvelle activité de conseil et de représentation. La coordination entre ces organisations sera indispensable. Il s’agit également de redéfinir la coopération avec les bureaux cantonaux de conseil juridique habilités à représenter les personnes requérantes d’asile dans la procédure étendue.

      En conclusion

      La nouvelle direction du DFJP est donc, elle aussi, confrontée à des incertitudes et des questions en matière d’asile. Il s’agira, pour les clarifier, de coopérer avec l’ensemble des actrices et acteurs concernés et de ne jamais perdre de vue les besoins des personnes en quête de protection. Avec ou sans notre publication « Des faits plutôt que des mythes », l’Organisation suisse d’aide aux réfugiés et le Swiss Network of young Migration Scholars resteront au fait et continueront de mettre en lumière, sur la base de principes scientifiques et d’expériences pratiques, les aspects critiques du domaine de l’asile.

      https://www.osar.ch/des-faits-plutot-que-des-mythes/articles-2019/nouvelle-procedure-dasile-entre-doutes-et-incertitudes.html
      #procédure_accélérée #accélération_des_procédures

    • Restructuration de l’asile, tout change, rien ne change ?

      Ce 1er mars entre en vigueur la restructuration du domaine de l’asile portée durant tout son mandat au DFJP par Simonetta Sommaruga et soutenue en 2016 à 66.8% en vote populaire.

      L’objectif central, l’accélération des procédures, est répété sans grand succès depuis la première loi sur l’asile de 1979. L’ampleur de la présente réforme lui donne cependant plus de chance que les précédentes, en particulier en raison d’une logique de proximité : l’ensemble de la procédure doit désormais se dérouler dans un seul et même lieu. Plusieurs centres fédéraux pour requérants d’asile (CFA) ont été érigés. Les demandeurs d’asile y séjourneront au maximum 140 jours et leur demande sera traitée sur place. Il est prévu que 60 pourcents de toutes les demandes d’asile feront l’objet d’une décision définitive dans ce délai. Les autres cas seront affectés aux cantons comme par le passé. En complément, des centres dédiés au départ devraient accélérer le renvoi des déboutés.

      Contrairement aux réformes précédentes qui penchaient clairement vers la restrictivité, la restructuration de 2019, plutôt d’ordre technique, pourrait apporter des améliorations profitables aux réfugiés. Elle est flanquée d’une importante innovation en matière de garantie des droits puisqu’un conseiller/représentant juridique indépendant sera octroyé à chaque requérant d’asile. Elle a été soutenue par une partie des milieux de défense de l’asile et combattue par des partisans d’une politique restrictive.

      La réforme ne touche cependant pas aux grands principes de la politique d’asile et c’est l’occasion ici d’en faire un inventaire critique. Quatre grandes orientations ressortent avec constance de l’action des autorités au cours des dernières décennies :

      – la volonté de maintenir en place le système issu de la Convention de 1951 ;

      – l’adaptation aux évolutions du contexte par la multiplication des statuts ;

      – l’accélération des procédures et le renforcement de l’exécution des décisions ;

      – la diminution des prestations dans un but de dissuasion.

      Maintien du système : droits fondamentaux et logique de tri individuel

      La volonté de maintenir le système d’asile adopté par la Suisse en 1954 découle d’obligations internationales, mais aussi de la place de la tradition humanitaire dans l’identité helvétique. Le caractère individuel de la procédure, la stricte séparation entre les volets humanitaires et économiques de la politique d’immigration et le fait que la protection est accordée sur le territoire même de la Suisse sont au cœur de ce système. Malgré les multiples remises en question, jamais un changement de ce paradigme n’a été durablement envisagé. Certains milieux ont certes proposé de restreindre drastiquement l’accueil en Suisse en contrepartie d’une contribution accrue aux efforts de protection collectifs dans les zones d’origine des réfugiés, d’autres ont suggéré l’inclusion des réfugiés dans un contingentement global de l’immigration mais ces propositions n’ont jamais emporté l’adhésion.

      Au fil des années, le nombre absolu des personnes obtenant le statut de réfugié en Suisse a eu tendance à croître ce qui invalide la dénonciation par certains d’un démantèlement généralisé de l’asile. A l’heure actuelle un quart des requérants obtiennent le statut de réfugié et 60% une forme ou une autre de protection. Une partie des autres voient leur demande d’asile traitée par un autre état Dublin et sont susceptibles d’être protégés. Des milliers de personnes déboutées sont cependant contraintes de quitter la Suisse chaque année, 3029 ont été expulsées directement vers leur pays d’origine en 2018.

      La politique d’asile reste donc basée sur des principes restrictifs selon lesquels le statut de réfugié est un privilège réservé à une catégorie bien spécifique de personnes en fuite : celles qui peuvent faire valoir une crainte fondée de persécution individuelle liée à leur appartenance à un groupe social spécifique. Elle implique donc un processus de triage et fait peser sur les requérants un soupçon de fraude permanent. La Suisse semble être l’un des pays qui se tient le plus strictement à une exigence de persécution individuelle attestée par un récit circonstancié pour octroyer le statut de réfugié.

      Multiplication des types d’autorisation de séjour

      Confrontée à des motifs d’asile variés et à l’interdiction du refoulement vers une zone où l’intégrité physique d’une personne serait en danger, la Suisse a eu de plus en plus recours à des statuts subsidiaires n’offrant pour la plupart qu’une protection temporaire. Il s’agit là d’une deuxième ligne de force de la politique d’asile. Elle se retrouve, mais de manière moins marquée, dans de nombreux autres pays d’accueil. Le cas le plus flagrant en Suisse est celui des personnes « admises provisoirement » (permis F). Elles n’ont pas obtenu l’asile mais bénéficient d’une autorisation de séjour d’une année (renouvelable) liée soit à une situation de violence dans leur pays d’origine (principe de non-refoulement) ou au fait que leur retour n’est pas possible. Elles étaient 46’657 au 1.1.2019.

      La création de statuts subsidiaires peut faire l’objet de deux lectures antagonistes. D’un côté, elle représente une amélioration des conditions d’accueil car elle offre une protection à des personnes qui ne peuvent stricto sensu prétendre au statut de réfugié, car elles fuient par exemple des situations de violence indifférenciée. Elle s’inscrit dans une prise en compte croissante par les états d’accueil de la vulnérabilité des populations, laquelle se substitue au modèle traditionnel de l’asile basé sur la persécution politique. D’un autre côté, cette multiplication des statuts maintien de nombreux exilés dans des situations provisoires souvent extraordinairement pénibles.

      Accélération des procédures et excécution des renvois

      Une troisième préoccupation constante des autorités est l’accélération de la procédure et l’exécution des renvois. Au début des années 1980, il n’était pas rare que la procédure d’asile se déroule sur de nombreuses années. Progressivement, la répartition des tâches entre la Confédération et les cantons, la limitation des délais de recours, l’obligation de collaborer imposée aux requérants, mais aussi le traitement prioritaire des demandes d’asile ayant peu de chance de succès et le ciblage de certains pays (« procédure 48 heures » pour les ressortissants d’Albanie, Bosnie, Géorgie, Kosovo, Macédoine et Serbie dès 2012/13, procédure « fast-track » pour la Gambie, la Guinée, le Nigeria, le Maghreb et le Sénégal dès 2013) ont permis un raccourcissement significatif des durées de procédure.

      Dans le même temps, cependant, la multiplication des pays de provenance, la difficulté de collaborer avec leurs gouvernements et d’obtenir des documents de voyage ainsi que la nécessité d’éviter les refoulement des demandeurs d’asile déboutés vers des pays où ils pourraient être menacés, ont conduit à de grands retards dans l’exécution des décisions négatives, une fois celles-ci rendues exécutoires. Cette situation a conduit à des tensions entre les acteurs de la politique d’asile.

      Confrontés aux faibles chances de succès de leur requête et au risque de devoir rapidement quitter la Suisse, les demandeurs d’asile ont parfois un intérêt objectif à cacher leur origine et leur itinéraire et à ne pas présenter de documents d’identités afin de rendre difficile un rapatriement de force. De leur côté, les autorités fédérales tendent à soupçonner toute personne dépourvue de documents d’identité d’être un dissimulateur dépourvu de motifs d’asile.

      La problématique de l’exécution des renvois a été, dans ce contexte, une source de préoccupation majeure des années récentes. La Confédération a tenté et tente toujours de remédier à cette situation par la signature d’accords de réadmission avec les pays d’origine et de transit et par la mise en place de conditions d’expulsion de plus en plus dures, permettant la détention en vue du départ, la mise sous pression financière des cantons pour qu’ils exécutent les renvois et celle des demandeurs d’asile pour qu’ils fournissent toutes les informations et documents requis.

      Dissuasion et technologisation

      Une quatrième caractéristique récurrente de la politique d’asile des dernières décennies est une volonté de dissuasion par des conditions d’accueil peu attractives et des procédures sélectives. Les normes d’assistance pour les demandeurs d’asile ont ainsi été progressivement abaissées et les délais de recours raccourcis. La mise en place de barrières rendant plus difficile l’accès à la procédure d’asile (non-entrée en matière sur certaines demandes, recours systématique aux accords de Dublin, sanctions contre les compagnies aériennes transportant des personnes dépourvues de documents valables) ainsi que l’octroi de statuts subsidiaires vont dans le même sens.

      Des outils technologiques de plus en plus sophistiqués ont été mis en œuvre pour l’identification des personnes (dactyloscopie), l’établissement de l’âge (radiographies), l’expertise des documents et la vérification des provenances (expertise linguistique). Des campagnes d’information ont par ailleurs ciblés certains pays afin de dépeindre la Suisse comme une destination peu attractive.

      La politique de dissuasion est justifiée par le fait qu’elle est censée s’adresser aux personnes n’ayant pas de motifs d’asile solides et ainsi favoriser l’accueil des autres. Dans le même temps, les épisodes d’exil récents et en particulier la crise syrienne ont montré que pour des personnes pourtant considérées par le HCR comme des réfugiés de plein droit, la Suisse était devenue une destination de deuxième choix.

      Un changement de paradigme ?

      Les grandes évolutions que nous venons d’évoquer montrent à quel point, malgré la restructuration actuelle, la politique d’asile continue à s’exercer dans un certain paradigme. L’accueil sélectif et la dissuasion en sont les maîtres mots. L’approche reste ainsi réactive face à la croissance des demandes de protection à l’échelle mondiale et soulève de nombreuses questions : les personnes les plus menacées sont-elles bien celles qui sont protégées ? Les critères de protection choisis ne favorisent-ils pas certains profils indépendamment des risques objectifs encourus ? Imposer le déplacement jusqu’en Suisse pour demander la protection ne suscite-il pas de dangereux voyages ? La sélection par la vraisemblance du récit et par son adéquation à une définition spécifique du réfugié est-elle la seule possible ?, etc…

      Maintenant que l’importante réforme de la procédure est sous toit, il est sans doute temps d’initier une réflexion plus profonde sur ces questions visant à inscrire la politique d’asile dans un projet plus cohérent et proactif de protection.

      https://blogs.letemps.ch/etienne-piguet/2019/03/01/restructuration-de-lasile-tout-change-rien-ne-change

    • Une procédure expéditive

      Par une décision du 7 décembre 20181, le Comité contre la torture dit que la Suisse, en prononçant une décision de renvoi d’un ressortissant érythréen vers son pays d’origine, viole l’art. 3 de la Convention de l’ONU contre la torture. Selon cette disposition, aucun Etat partie n’expulsera, ne refoulera, ni n’extradera une personne vers un autre Etat où il y a des motifs sérieux de croire qu’elle risque d’être soumise à la torture.

      Il s’agit d’un requérant d’asile qui a fui son pays en juin 2010 afin d’éviter d’être recruté par l’armée. Après avoir vécu trois années au Soudan, notamment dans un camp du Haut Commissariat pour les réfugiés, il a introduit en Suisse une demande d’asile le 22 mai 2014. Lors des deux auditions conduites par le Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM), il n’a pas bénéficié de représentation légale gratuite. Mais surtout, lors de la deuxième audition sur les motifs d’asile, malgré sa demande, il n’a pas eu accès à un interprète dans sa #langue maternelle, mais en tigrinya, dont il n’a pas une bonne maîtrise.

      Le 1er mars 2016, le SEM a rejeté la demande d’asile car les motifs de départ du requérant n’avaient pas été rendus vraisemblables et a prononcé son renvoi de Suisse. Le 4 avril 2016, le requérant a interjeté un recours contre cette décision au Tribunal administratif fédéral. Il a sollicité la dispense de paiement de l’avance des frais de procédure en raison de son indigence : il lui était interdit de travailler et bénéficiait d’une assistance mensuelle de 415 francs. Le Tribunal a rejeté la requête, exigeant le paiement de l’avance des frais de procédure. Procédant à un examen sommaire de la situation, il était arrivé à la conclusion que le recours était voué à l’échec. Faute de paiement dans le délai, le recours a été déclaré irrecevable par le Tribunal dans un arrêt du 17 mai 2016.

      Assisté par le Centre suisse pour la défense des droits des migrants (CSDM), le requérant a introduit une plainte le 3 mars 2017 au Comité contre la torture des Nations Unies (#CAT). La décision du comité est intéressante car elle critique la #procédure_expéditive dont a fait l’objet ce ressortissant érythréen, tant celle menée par le SEM que celle qui s’est déroulée auprès du Tribunal. Dans le cadre de la mise en œuvre de la nouvelle procédure d’asile applicable dès le 1er mars 2019, dont l’objectif principal est l’accélération du traitement des demandes d’asile, les autorités et juridictions doivent être particulièrement attentives au contenu de cette décision.

      Le CAT, qui fait référence au rapport du 25 juin 2018 de la Rapporteuse spéciale des nations Unies sur la situation des droits de l’homme en #Erythrée, indique que la situation des droits fondamentaux est sombre dans ce pays, que la torture et les mauvais traitements continuent d’y être pratiqués. Or, le CAT observe que, lors de la procédure devant le SEM, le requérant n’a pas eu accès à un #conseil_juridique gratuit et qu’il n’a pas été auditionné dans sa langue maternelle. De plus, les autorités ont contesté la validité des documents produits sans pourtant prendre des mesures pour en vérifier l’authenticité. Mais surtout, l’article 3 de la Convention implique un #droit_à_un_recours utile de sorte qu’il soit possible de procéder à un examen effectif, indépendant et impartial de la décision de renvoi si l’on est en présence d’une allégation plausible mettant en cause le respect de l’interdiction du refoulement.

      En exigeant le paiement d’une #avance_de_frais de procédure de 600 francs, alors que le requérant n’était pas en mesure de s’acquitter de ce montant, la Suisse ne lui a pas donné la possibilité de démonter les risques qu’il encourrait en cas de retour forcé en Erythrée et, partant, l’a privé d’un examen indépendant et impartial de la décision du SEM de le renvoyer. Le CAT observe que la Suisse semble avoir accepté la probabilité que le requérant soit astreint à des obligations militaires en Erythrée, sans toutefois se prononcer sur la compatibilité de cette pratique avec les droits tirés de la Convention. Ainsi, son renvoi constituerait une violation de l’article 3 de la Convention.

      La nouvelle procédure d’asile, par les cadences qu’elle impose, en particulier en fixant des délais brefs tout le long de l’instruction de la demande et dans le cadre du recours, présente des dangers quand bien même une représentation légale gratuite est instaurée.

      La décision du CAT rappelle l’importance de garantir une #procédure_équitable aux demandeurs d’asile. Il ne s’agit pas que d’une question de forme. Un traitement mécanique des demandes d’asile, par souci d’efficacité, sans respect effectif des droits de procédure, est susceptible de mettre en danger les migrants qui sollicitent une protection de la Suisse.

      https://lecourrier.ch/2019/03/13/une-procedure-expeditive

    • Mise en exergue d’un passage du rapport du Grand Conseil genevois sur le centre du #Grand-Saconnex. Il s’agit des mots prononcés par #Pierre_Maudet autour de la nouvelle loi sur l’asile (p.9 du rapport : http://ge.ch/grandconseil/data/texte/M02489A.pdf) :

      L’objet affiché et assumé de cette loi était de réduire l’attrait de la Suisse aux yeux des requérant-e-s et de complexifier l’accès à la #Suisse.

      #dissuasion #attractivité #réforme #révision #loi

      Comme le dit un ami :

      …dire qu’après ça certains reprennent encore la bouche en cœur la communication du DFJP visant à faire croire qu’il s’agit d’accélérer les procédures dans l’intérêt des requérants…

      #accélération_des_procédures

  • L’UE compte sur la Serbie pour bloquer les réfugiés

    Des agents de la Frontex devraient bientôt être déployés en Serbie. L’objectif : sécuriser les frontières extérieures de l’Union européenne contre de nouvelles arrivées de réfugiés. Mais Belgrade espère aussi marquer des points auprès de Bruxelles pour accélérer son intégration...

    En Serbie, on ne s’agite au sujet des migrations illégales qu’en cas d’incident, supposément provoqué par les réfugiés, ou à l’occasion d’un rapport sensationnaliste concernant leur « séjour prolongé » dans le pays. Mais l’annonce du déploiement prochain d’hommes de Frontex, l’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes, à ses frontières a provoqué l’émoi de la population et des médias.

    Que signifierait donc un accord conclu entre Frontex et la Serbie ? Rien de spécial. La Serbie pourrait ainsi se rapprocher de l’Union européenne en termes de politiques de gestion des migrations. En pratique, cela signifierait seulement qu’aux passages frontaliers, les policiers serbes seraient épaulés par des membres des forces de l’ordre d’un État-membre de l’UE, missionnés par Frontex. Ces derniers seraient mobilisés aux frontières sud de la Serbie, mais aussi à celles de l’Albanie et de la Macédoine, pays des Balkans avec lesquels Frontex a signé un accord identique.

    « Protéger les frontières de l’UE »

    La réponse « rien de spécial » doit néanmoins être considérée moins d’un point de vue administratif que d’un point de vue colonial. Le développement de la coopération avec Frontex ne représente pas seulement la poursuite du dialogue avec l’UE, mais également une sorte de « délégation de sa souveraineté ». Cette délégation ne serait pas forcément inopportune dans une perspective d’intégration, mais le rapport de domination exercé par Bruxelles sur Belgrade laisse peu de marge de manœuvre à la Serbie.

    Les médias serbes ont expliqué que les représentants de Frontex « protégeraient les frontières de l’UE ». Certes, certains secteurs au sein de l’UE sont considérés comme « poreux », mais la vague de réfugiés de 2015 a complètement bousculé la perspective. Les frontières avaient alors été « ouvertes » sur la route des Balkans et le corridor contrôlé, assurant le transit des candidats à l’exil jusqu’à leur destination finale dans l’ouest et le nord de l’UE. La signature de l’accord entre Bruxelles et Ankara en mars 2016 en a marqué la fermeture définitive. Tout le monde pensait alors que le problème des migrations illégales massives serait résolu, mais la contrebande n’a fait que croître tandis que la sécurité des réfugiés et des migrants était davantage mise en danger.

    De nouvelles « zones de sécurité »

    Il y a quelques mois, l’accueil en logements collectifs pour des personnes débutées de leurs demande d’asile dans l’UE a également été évoqué. Les rumeurs selon lesquelles ces centres d’accueil pour demandeurs d’asile seraient construits dans les pays des Balkans ont récemment été confirmées par les sommets des Etats autrichien et allemand. La mise en place de telles structures ne serait pas envisageable en Serbie, qui accueille déjà environ 4000 migrants qui souhaitent poursuivre leur route vers l’UE, soit les 2/3 de ses capacités totales d’accueil (6000 places). La tâche d’empêcher les migrants de pénétrer dans l’UE a été confiée à la Turquie où se trouvent actuellement plus de 3,5 millions de réfugiés syriens.

    Jusqu’à présent, la gestion des réfugiés en Serbie a été clairement définie par les politiques de l’UE relatives aux migrations illégales et en conformité avec l’agenda européen. Dans cette optique, le déploiement de la mission Frontex dans les pays non-européens serait de limiter le déplacement libre des migrants et des réfugiés, sous le prétexte de « lutter contre les migrations illégales ».

    Le temps dira si cet engagement s’inscrit dans la logique du renforcement des Balkans comme « zone de sécurité » entre l’UE et les pays tiers. Une situation similaire s’était produite en 2000. Les « politiques de développement » incitaient l’Albanie, la Macédoine, le Kosovo et la Serbie à « trier » les citoyens avant de les autoriser à voyager dans l’UE. En a résulté en l’adoption des accords de réadmission et de retour. L’action coordonnée entre ces États et l’UE a fait qu’aujourd’hui il n’y a de moins en moins de demandeurs d’asile en provenance de l’Europe du sud-est au sein de l’UE. Reste à savoir si les pays des Balkans sauront ainsi discipliner les personnes qui ne sont pas leurs citoyens, ou si Frontex s’en chargera.

    https://www.courrierdesbalkans.fr/serbie-ue-frontex-refugies

    #Frontex #asile #migrations #frontières #réfugiés #anti-chambre #fermeture_des_frontières #militarisation_des_frontières

  • Le camp de la rue des Canonniers évacué, le trottoir bloqué
    https://www.rue89strasbourg.com/le-camp-de-la-rue-des-canonniers-evacue-le-trottoir-bloque-144835

    Le campement qui s’était constitué sur le trottoir de la rue des Canonniers au Neuhof a été évacué mercredi 14 novembre par les services de la Ville de Strasbourg. Dans un communiqué, la Ville a indique avoir dénombré 64 personnes originaires de Macédoine, de Serbie, du Kosovo et de Bosnie qui occupaient des tentes et [...] (lire l’article complet : Le camp de la rue des Canonniers évacué, le trottoir bloqué)

  • #métaliste (qui va être un grand chantier, car il y a plein d’information sur seenthis, qu’il faudrait réorganiser) sur :
    #externalisation #contrôles_frontaliers #frontières #migrations #réfugiés

    Des liens vers des articles généraux sur l’externalisation des frontières de la part de l’ #UE (#EU) :
    https://seenthis.net/messages/569305
    https://seenthis.net/messages/390549
    https://seenthis.net/messages/320101

    Ici une tentative (très mal réussie, car évidement, la divergence entre pratiques et les discours à un moment donné, ça se voit !) de l’UE de faire une brochure pour déconstruire les mythes autour de la migration...
    La question de l’externalisation y est abordée dans différentes parties de la brochure :
    https://seenthis.net/messages/765967

    Petit chapitre/encadré sur l’externalisation des frontières dans l’ouvrage "(Dé)passer la frontière" :
    https://seenthis.net/messages/769367

    Les origines de l’externalisation des contrôles frontaliers (maritimes) : accord #USA-#Haïti de #1981 :
    https://seenthis.net/messages/768694

    L’externalisation des politiques européennes en matière de migration
    https://seenthis.net/messages/787450

    "#Sous-traitance" de la #politique_migratoire en Afrique : l’Europe a-t-elle les mains propres ?
    https://seenthis.net/messages/789048

    Partners in crime ? The impacts of Europe’s outsourced migration controls on peace, stability and rights :
    https://seenthis.net/messages/794636
    #paix #stabilité #droits #Libye #Niger #Turquie

    Proceedings of the conference “Externalisation of borders : detention practices and denial of the right to asylum”
    https://seenthis.net/messages/880193

    Brochure sur l’externalisation des frontières (passamontagna)
    https://seenthis.net/messages/952016

  • Threatening wilderness, dams fuel protests in the Balkans

    For almost a year, a clutch of Bosnian women has kept watch over a wooden bridge to disrupt the march of hydropower - part of a Balkan-wide protest against the damming of Europe’s wild rivers.

    From Albania to Slovenia, critics fear the proposed run of dams will destroy their majestic landscape, steal their water and extinguish species unique to the Balkans.

    So the village women stake out the bridge around the clock, listening out for the telltale sounds of diggers on the move.

    “We are always here, during the day, at night, always,” said Hata Hurem, a 31-year-old housewife, in the shadow of the towering mountains that dominate the Balkan landscape.

    Clustered by a creek on the edge of the village of Kruscica, about 40 miles north west of Sarajevo, the local women have taken turns to stand firm, blocking trucks and scrapers from accessing the construction sites of two small plants.

    Investment in renewable energy is growing worldwide as countries rush to meet goals set by the Paris Agreement on climate change. But from China to South America, dams cause controversy for flooding fragile ecosystems and displacing local communities.

    Plans to build almost 3,000 hydropower plants were underway across the Balkans in 2017, about 10 percent of them in Bosnia, according to a study by consultancy Fluvius.

    Authorities and investors say boosting hydropower is key to reducing regional dependency on coal and to falling in line with European Union energy policies as Western Balkan states move toward integration with the bloc.

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    The energy ministry of the Federation of Bosnia and Herzegovina, one of Bosnia’s two autonomous regions, where Kruscica is located, did not respond to a request for comment.

    The government of Bosnia’s other region, Republika Srpska, said building dams was easier and cheaper than shifting toward other power sources.

    “The Republic of Srpska has comparative advantages in its unused hydro potential and considers it quite justified to achieve the goals set by the EU by exploiting its unused hydropower,” said energy ministry spokeswoman Zorana Kisic.
    DAMS AND PICKETS

    Yet, critics say the “dam tsunami” - a term coined by anti-hydropower activists - endangers Europe’s last wild rivers, which flow free.

    If rivers stop running freely, they say dozens of species, from the Danube Salmon to the Balkan Lynx, are at risk.

    About a third of the planned dam projects are in protected areas, including some in national parks, according to the 2017 study, commissioned by campaign groups RiverWatch and Euronatur.

    Most plants are small, producing as little as up to 1 MW each - roughly enough to power about 750 homes - but their combined impact is large as activists say they would cut fish migration routes and damage their habitat.

    “Three thousand hydropower plants ... will destroy these rivers,” said Viktor Bjelić, of the Center for Environment (CZZS), a Bosnian environmental group.

    “Many of the species depending on these ecosystem will disappear or will be extremely endangered.”

    Some local communities fear displacement and lost access to water they’ve long used for drinking, fishing and farming.

    In Kruscica, protesters say water would be diverted through pipelines, leaving the creek empty and sinking hopes for a revival of nature tourism that attracted hikers, hunters and fishing enthusiasts before war intervened in the 1990s.

    “(The river) means everything to us, it’s the life of the community,” said Kruscica’s mayor Tahira Tibold, speaking outside the barren wooden hut used as base by demonstrators.

    Locals first heard about the plants when construction workers showed up last year, added the 65-year-old.

    Women have led protests since fronting a picket to shield men during a confrontation with police last year, said Tibold.

    Campaigners have taken their plight to court, alleging irregularities in the approval process, and works have stalled. But demonstrators keep patrolling around the clock, said Bjelić of CZZS, as it is not known when or how the case will end.
    SHADES OF GREEN

    The protest was backed by U.S. clothing company Patagonia as part of a wider campaign to preserve Balkan rivers and dissuade international banks from investing in hydropower.

    Banks and multilateral investors including the European Investment Bank (EIB), the European Bank for Reconstruction and Development (EBRD) and the World Bank’s International Finance Corporation (IFC), fund hundreds of projects, according to a 2018 study by Bankwatch, a financial watchdog.

    “It’s a waste of money and a moral travesty that some of the world’s largest financial institutions have embraced this out-dated and exploitative technology,” Patagonia founder Yvon Chouinard said in a statement in April.

    The World Bank, EBRD and EIB said their investments have to comply with environmental and social standards, which EBRD and EIB said they were strengthening.

    EBRD said it also improved its assessment process and pulled out of some projects near protected areas.

    “Hydropower is an important source of renewable energy for Western Balkans,” said EBRD’s spokeswoman Svitlana Pyrkalo.

    Bosnia gets 40 percent of its electricity from hydropower, the rest from coal-fired power plants. It plans to increase the share of renewables to 43 percent by 2020, under a target agreed with the EU.

    Dams are generally considered more reliable than wind and solar plants as they are less dependent on weather conditions.

    But that could change with global warming if droughts and floods grow more common, said Doug Vine, a senior fellow at the Center for Climate and Energy Solutions, a U.S.-based think tank.

    Last year a long drought lowered water levels across the Western Balkans, hitting hydropower output and driving up prices.

    Campaigners say Balkan states should focus on solar and wind power as they involve less building works and cost less.

    “Just because it doesn’t emit CO2 it doesn’t mean it’s good,” said Ulrich Eichelmann, head of RiverWatch.

    “Is like saying (that) … smoking is healthy because it doesn’t affect the liver”.

    https://www.reuters.com/article/us-bosnia-environment-dams/threatening-wilderness-dams-fuel-protests-in-the-balkans-idUSKCN1J0007
    #barrages_hydroélectriques #eau #énergie #Balkans #Bosnie #résistance #manifestations #faune #wildlife

    • Dans les Balkans, un « tsunami de barrages » déferle sur les écosystèmes

      Portée par une image verte et des financements européens, l’énergie hydroélectrique connaît de multiples projets dans les Balkans. Au grand dam des populations locales concernées et au détriment d’écosystèmes encore préservés.

      « Ne touchez pas à la #Valbona ! » « Laissez les fleuves libres ! » Le soleil automnal à peine levé, les cris et les slogans d’une trentaine de manifestants résonnent jusqu’aux plus hauts sommets des « Alpes albanaises ». Coincée entre les montagnes du #Monténégro et du #Kosovo, la vallée de la Valbona a longtemps été l’une des régions les plus isolées d’Europe. Les eaux cristallines de sa rivière et le fragile écosystème qui l’entoure attirent depuis quelques années des milliers de personnes en quête de nature sauvage.

      « Les barrages vont détruire les rares sources de revenus des habitants. Sans le tourisme, comment peut-on gagner sa vie dans une région si délaissée ? » Après avoir travaillé une quinzaine d’années à l’étranger, Ardian Selimaj est revenu investir dans le pays de ses ancêtres. Ses petits chalets en bois se fondent dans la végétation alpine. Mais, à quelques dizaines de mètres seulement, les bétonnières sont à l’œuvre. Malgré l’opposition bruyante des habitants et des militants écologistes, le lit de la rivière est déjà défiguré. « Si la Valbona est bétonnée, ce ne sera plus un parc national mais une zone industrielle », se désole Ardian Selimaj, la larme à l’œil.

      Les barrages qui se construisent aux confins albanais sont loin d’être des cas uniques. « Les Balkans sont l’un des points chauds de la construction des centrales hydroélectriques. Près de 3.000 y sont prévus ou déjà en construction ! » Militant écologiste viennois, Ulrich Eichelmann se bat depuis près de trente ans pour la protection des rivières d’Europe. Son ONG, RiverWatch, est en première ligne contre les 2.796 centrales qu’elle a recensées dans le sud-est du continent. De la Slovénie à la Grèce, rares sont les rivières épargnées par ce « tsunami de barrages ».
      Un désastre environnemental qui se fait souvent avec le soutien du contribuable européen

      « Les raisons de l’explosion du nombre de ces projets sont multiples, commente Ulrich. La corruption, la mauvaise compréhension des enjeux climatiques, les intérêts financiers qu’y trouvent les banques et les institutions financières, l’extrême faiblesse de l’application des lois... » Dans des sociétés malmenées par la corruption, les investisseurs ont peu de mal à faire valoir leurs intérêts auprès des dirigeants. Ceux-ci s’empressent de leur dérouler le tapis rouge. Et sont peu enclins à appliquer leur propre législation environnementale : 37 % des barrages envisagés le sont au cœur de zones protégées.

      Parc national ou zone Natura 2000, des points chauds de la biodiversité mondiale sont ainsi menacés. Un désastre environnemental qui se fait souvent avec le soutien du contribuable européen. « En 2015, nous avons constaté que la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd) avait financé 21 projets dans des zones protégées ou valorisées au niveau international », commente Igor Vejnovic, de l’ONG Bankwatch-CEE. Alors que l’Union européenne (UE) promeut officiellement les normes environnementales dans la région, on retrouve ses deux grandes banques de développement derrière plusieurs constructions de centrales. Igor Vejnovic dénonce « un soutien à des projets qui ne seraient pas autorisés par la législation européenne en vigueur ».

      Un soutien financier qui est d’ailleurs difficile à établir. « Leur nombre est probablement encore plus élevé, assure Igor Vejnovic, car la Banque européenne d’investissement (BEI) et la Berd financent ces centrales par des intermédiaires régionaux et les deux banques refusent systématiquement d’identifier les porteurs des projets en invoquant la confidentialité du client. » Des clients qui font souvent peu de cas des obligations légales. Selon Bankwatch-CEE, de nombreuses études d’impact environnemental ont été bâclées ou falsifiées. Des irrégularités parfois si caricaturales qu’elles ont conduit les deux banques européennes à suspendre, quand même, leurs prêts à d’importants projets dans le parc national de Mavrovo, en Macédoine. Ses forêts abritent l’une des espèces les plus menacées au monde, le lynx des Balkans.

      Grâce à une géographie montagneuse et à une histoire récente relativement épargnée par les phases destructrices de l’industrialisation, les rivières des Balkans offrent encore des paysages spectaculaires et une nature sauvage. Leurs eaux cristallines et préservées abritent près de 69 espèces de poissons endémiques de la région, dont le fameux saumon du Danube, en danger d’extinction. Une expédition de quelques jours sur la Vjosa, le « cœur bleu de l’Europe », a ainsi permis la découverte d’une espèce de plécoptères et d’un poisson encore inconnus de la science. Un trésor biologique méconnu dont les jours sont pourtant comptés. Malgré leurs conséquences catastrophiques, les petits barrages de moins de 1 MW se multiplient : ceux-ci ne nécessitent généralement aucune étude d’impact environnemental.
      La détermination des populations locales a fait reculer plusieurs barrages

      Louée pour son caractère « renouvelable », l’hydraulique représente 10 % du parc électrique français et près de 17 % de l’électricité produite sur la planète. Bénéficiant de la relative conversion du secteur énergétique au développement dit « durable », les barrages sont en pleine expansion à travers le globe. Les industriels de l’eau n’hésitent pas à le répéter : l’énergie hydraulique, « solution d’avenir », n’émet ni gaz à effet de serre ni pollution. Ces affirmations sont pourtant contredites par de récentes études. Peu relayées dans les grands médias, celles-ci démontrent que les pollutions causées par l’énergie hydraulique auraient été largement sous-estimées. Dans certaines régions du monde, les grandes retenues d’eau artificielles généreraient d’importantes productions de méthane (CH4), dont le pouvoir de réchauffement est 25 fois supérieur à celui du dioxyde de carbone (CO2).

      « L’hydroélectricité est l’une des pires formes de production d’énergie pour la nature, s’emporte Ulrich. Ce n’est pas parce qu’il n’émet pas de CO2 que c’est une énergie renouvelable. » Le militant écologiste s’indigne des conséquences de ces constructions qui transforment des fleuves libres en lacs artificiels. « La nature et les espèces détruites ne sont pas renouvelables. Quand une rivière est bétonnée, la qualité de l’eau baisse, le niveau des eaux souterraines en aval du barrage chute alors que la côte, elle, est menacée par l’érosion en raison de la diminution de l’apport en sédiments. »

      Les discours positifs des industriels tombent en tout cas à pic pour les dirigeants des Balkans, qui espèrent ainsi tempérer les oppositions à ces centaines de constructions. La diversification énergétique recherchée a pourtant peu de chances de profiter à des populations locales qui verront leur environnement quotidien transformé à jamais. « Si les promoteurs investissent parfois dans les infrastructures locales, cela a une valeur marginale par rapport aux dommages causés au patrimoine naturel et à la qualité de l’eau, explique Igor Vejnovic. L’hydroélectricité est d’ailleurs vulnérable aux périodes de sécheresse, qui sont de plus en plus fréquentes. » Les centrales dites « au fil de l’eau » prévues dans les Balkans risquent de laisser bien souvent les rivières à sec.

      Malgré les problèmes politiques et sociaux qui frappent les pays de la région, les mobilisations s’amplifient. La détermination des populations locales à défendre leurs rivières a même fait reculer plusieurs barrages. En Bosnie, où les habitants ont occupé le chantier de la Fojnička pendant près de 325 jours, plusieurs constructions ont été arrêtées. À Tirana, le tribunal administratif a donné raison aux militants et interrompu les travaux de l’un des plus importants barrages prévus sur la Vjosa. Après s’être retirée du projet sur la Ombla, en Croatie, la Berd a suspendu le versement des 65 millions d’euros promis pour les gros barrages du parc Mavrovo, en Macédoine, et a récemment commencé à privilégier des projets liés à l’énergie solaire. Cette vague de succès suffira-t-elle à contrer le tsunami annoncé ?


      https://reporterre.net/Dans-les-Balkans-un-tsunami-de-barrages-deferle-sur-les-ecosystemes
      #hydroélectricité #extractivisme

    • Balkan hydropower projects soar by 300% putting wildlife at risk, research shows
      More than a third of about 2,800 planned new dams are in protected areas, threatening rivers and biodiversity.

      Hydropower constructions have rocketed by 300% across the western Balkans in the last two years, according to a new analysis, sparking fears of disappearing mountain rivers and biodiversity loss.

      About 2,800 new dams are now in the pipeline across a zone stretching from Slovenia to Greece, 37% of which are set to be built in protected areas such as national parks or Natura 2000 sites.

      Heavy machinery is already channelling new water flows at 187 construction sites, compared to just 61 in 2015, according to the research by Fluvius, a consultancy for UN and EU-backed projects.

      Ulrich Eichelmann, the director of the RiverWatch NGO, which commissioned the paper, said that the small-scale nature of most projects – often in mountainous terrain – was, counterintuitively, having a disastrous impact on nature.

      “They divert water through pipelines away from the river and leave behind empty channels where rivers had been,” he told the Guardian. “It is a catastrophe for local people and for the environment. For many species of fish and insects like dragonflies and stoneflies, it is the end.”

      One stonefly species, Isoperla vjosae, was only discovered on Albania’s iconic Vjosa river this year, during an expedition by 25 scientists which also found an unnamed fish previously unknown to science. Like the Danube salmon and the Prespa trout, it is already thought to be at risk from what Eichelmann calls “a dam tsunami”.

      The scientists’ report described the Vjosa as a remarkably unique and dynamic eco-haven for scores of aquatic species that have disappeared across Europe. “The majority of these viable communities are expected to irrecoverably go extinct as a result of the projected hydropower dams,” it said.

      However, Damian Gjiknuri, Albania’s energy minister, told the Guardian that two planned megadams on the Vjosa would allow “the passage of fish via fish bypass or fish lanes”.

      “These designs have been based on the best environmental practices that are being applied today for minimising the effects of high dams on the circulation of aquatic faunas,” he said.

      Gjiknuri disputed the new report’s findings on the basis that only two “high dams” were being built in Albania, while most others were “run-of-the-river hydropower”.

      These generate less than 10MW of energy and so require no environmental impact assessments, conservationists say. But their small scale often precludes budgets for mitigation measures and allows arrays of turbines to be placed at intervals along waterways, causing what WWF calls “severe cumulative impacts”.

      Beyond aquatic life, the dam boom may also be threatening humans too.

      Since 2012, property conflicts between big energy companies and small farmers have led to one murder and an attempted murder, according to an EU-funded study. The paper logged three work-related deaths, and dozens of arrests linked to Albania’s wave of hydropower projects.

      Albania is a regional hotspot with 81 dams under construction but Serbia, Macedonia, and Bosnia and Herzegovina are also installing 71 hydro plants, and Serbia has a further 800 projects on the drawing board.

      Gjiknuri said the Albanian government was committed to declaring a national park on a portion of the Vjosa upstream from the planned 50m-high Kalivaçi dam, preventing further hydro construction there.


      https://www.theguardian.com/environment/2017/nov/27/balkan-hydropower-projects-soar-by-300-putting-wildlife-at-risk-researc
      https://www.theguardian.com/environment/2017/nov/27/balkan-hydropower-projects-soar-by-300-putting-wildlife-at-risk-researc
      signalé par @odilon il y a quelques temps:
      https://seenthis.net/messages/648548

    • Serbie : mobilisation citoyenne contre les centrales hydroélectriques dans la #Stara_planina

      L’État serbe a donné le feu vert aux investisseurs pour la construction de 58 centrales hydroélectriques sur plusieurs rivières dans la Stara planina. S’étalant à l’est de la Serbie, ce massif montagneux constitue la frontière naturelle entre la Serbie et la Bulgarie et continue jusqu’à la mer Noire. Cette zone protégée est l’une des plus grandes réserves naturelles de Serbie.


      https://www.courrierdesbalkans.fr/Serbie-mobilisation-citoyenne-contre-les-centrales-hydroelectriqu

    • Le #Monténégro se mobilise contre les mini-centrales hydroélectriques

      Quand les directives européennes sur les énergies renouvelables servent les intérêts des mafieux locaux... Après l’Albanie, la Bosnie-Herzégovine, la Croatie ou la Serbie, c’est maintenant le Monténégro qui entre en résistance contre les constructions de mini-centrales hydroélectriques. 80 projets sont prévus dans le pays, avec de très lourdes conséquences pour l’environnement et les communautés rurales.

      https://www.courrierdesbalkans.fr/Centrales-hydroelectrique-au-Montenegro

    • In Bosnia ed Erzegovina le comunità locali combattono per i propri fiumi

      Sono 122 i mini-impianti idroelettrici già in funzione e altri 354 sono in fase di realizzazione. Molti sono finanziati da società di altri Paesi europei che sfruttano scarsi controlli e corruzione. Ma le lotte stanno cambiando le cose

      Nella periferia di Sarajevo c’è un grande parco che richiama centinaia di turisti attirati da un intreccio di ruscelli e cascatelle. È la sorgente della Bosna, il fiume da cui la Bosnia ed Erzegovina prende il nome. Non è un caso che sia un corso d’acqua a ispirare il toponimo di questo Paese, che da sempre vive un legame strettissimo con i suoi fiumi. Che fluiscono, con un andamento spesso selvaggio, per un’estensione di oltre 11mila chilometri.

      A partire dagli anni Duemila, però, decine di centrali idroelettriche hanno iniziato a sorgere lungo questo reticolo per sfruttarne il potenziale energetico. In Bosnia ed Erzegovina le chiamano Mhe (sigla che sta per mini-hidroelektrane): piccoli impianti con una potenza installata inferiore ai dieci MegaWatt (MW). “Sono 108 i fiumi, in particolare piccoli torrenti di montagna, su cui sono state costruite delle centrali”, spiega Muriz Spahić, ex presidente dell’Associazione dei geografi bosniaci. Oggi in pensione, Spahić è uno degli scienziati che ha contribuito a definire gli impatti negativi delle Mhe sulla vita che si sviluppa dentro e intorno ai fiumi: “L’acqua che viene immessa nelle tubature diventa una creazione artificiale, in cui la vita animale sparisce”. A soffrirne sono ad esempio i pesci a causa della mancanza di percorsi dedicati per superare gli sbarramenti. Spahić denuncia inoltre come prelievi idrici eccessivi lascino spesso i letti in secca, soprattutto in estate.

      Oggi, secondo i dati dell’Ong Eko akcija sono 122 le Mhe in funzione e 354 quelle in fase di progettazione o costruzione. Un dato che include gli impianti della Federazione di Bosnia ed Erzegovina (FBiH) e della Republika Srpska, le due entità che, insieme al distretto autonomo di Brčko, compongono l’ossatura amministrativa del Paese. In totale, nel 2022, tutte le Mhe hanno generato circa il 2,7% della produzione elettrica nazionale, come rilevato dalla Commissione statale per l’energia. “Oltre ai danni ai fiumi, spesso abbiamo assistito a ingenti opere di disboscamento per permettere la costruzione delle strade d’accesso”, sostiene Jelena Ivanić del Centro per l’ambiente di Banja Luka, la principale associazione ambientalista della Republika Srpska.

      Accanto alla scrivania, una pila di dossier e libri raccoglie le lotte contro l’ipersfruttamento idrico che il centro porta avanti dal 2004. “Eppure, le Mhe erano state presentate come una soluzione meno invasiva rispetto ai grandi impianti”, afferma. In Bosnia ed Erzegovina, secondo i dati del think thank energetico Ember, dal 2000 il carbone genera oltre il 50% della produzione nazionale di elettricità. Il reticolo fluviale è diventato una risorsa appetibile dal 2005, quando la repubblica balcanica ha aderito all’Energy community treaty. Con l’accordo (che punta ad allineare le politiche energetiche di nove Paesi dell’Europa Sud-orientale a quelle dell’Ue) si rendono necessari nuovi investimenti per l’energia pulita. Un fattore che, anche grazie a generose sovvenzioni, stimola “una vera e propria corsa alla costruzione di questi piccoli impianti”, incalza Ivanić.

      “Sono 108 i fiumi, in particolare piccoli torrenti di montagna, su cui sono state costruite delle centrali” – Muriz Spahić

      Tuttavia, il boom di Mhe non passa inosservato, soprattutto nelle aree rurali dove le persone si erano abituate nei secoli a utilizzare i corsi d’acqua per i propri bisogni primari. Si diffonde così a macchia d’olio un movimento dal basso, capillare e interetnico, per la protezione dei fiumi. Nel 2016 più di 40 associazioni locali si sono unite in una coalizione nazionale, dimostrando un legame intimo tra uomini e acqua, che va oltre il semplice uso della risorsa.

      “Per 505 giorni abbiamo presidiato questo ponte, giorno e notte”, racconta Tahira Tibolt. Indica un cartello sul ciglio della strada: “Il ponte delle coraggiose donne di Kruščica”. Dal 2017 questo gruppo locale ha ostacolato l’accesso al fiume del proprio villaggio per bloccare un progetto idroelettrico, nonostante gli arresti, le minacce e alcuni violenti scontri con la polizia. Nel 2021, tutti i permessi sono stati annullati e le donne di Kruščica hanno vinto il Goldman Environmental Prize, una sorta di premio “Nobel per l’ambiente”. Tibolt ricorda come quei 505 giorni siano stati un momento di vera comunità: “Siamo state l’esempio che ci si può contrapporre con il corpo se non è possibile farlo per vie legali”.

      “Oltre ai danni ai fiumi, spesso abbiamo assistito a ingenti opere di disboscamento per permettere la costruzione delle strade d’accesso” – Jelena Ivanić

      Molte persone hanno anche subito danni diretti dalle Mhe. Meno di venti metri separano la mini-centrale di Kaćuni dalla camera da letto di Salko e Namira Hodžić. “Ancora ricordo i giorni della costruzione -lamenta l’uomo-. È stato un inferno: le ruspe hanno lavorato per 43 giorni, gli esplosivi usati per sbancare la roccia hanno crepato la casa e ci hanno costretti a rifarne una parte. Tra lavori e spese processuali abbiamo perso tra i 25 e i 35mila euro”. Oggi, per la coppia, il problema è il ronzio costante della centrale. “Quando tornano a trovarci, i nostri figli non vogliono più rimanere a dormire. Preferiscono andare in hotel”, racconta l’uomo, che ha denunciato i proprietari dell’impianto. La sua non è l’unica battaglia legale in corso. Al crescere dell’opposizione di associazioni e cittadini, sono aumentate anche le contromisure degli investitori. Attualmente sono più di trenta le cause aperte dall’Aarhus centar BiH, organizzazione che fornisce supporto legale gratuito ai movimenti ambientalisti.

      Come nel caso della querela temeraria che ha coinvolto due giovani attiviste di Sarajevo Est: Sara Tuševljak e Sunčica Kovačević. “Eravamo qui quando hanno costruito queste strade d’accesso alle Mhe. Abbiamo sentito le esplosioni, fotografato i detriti e gli alberi franati giù nel letto del fiume”, racconta Kovačević da una roccia a picco sul fiume Kasindolska. Sul suo telefono, mostra le foto dello stesso torrente secco e ricoperto di detriti. Nel 2022, quando le attiviste denunciano pubblicamente il potenziale rischio ambientale di questa situazione, arriva una chiamata dall’amministratore delegato di Green Invest, l’azienda belga a capo del progetto, che chiede loro di ritrattare. Un mese dopo, la compagnia Buk doo -di proprietà della società belga- presenta la prima di tre querele per diffamazione.

      “I permessi si ottengono molto velocemente e i controlli quasi non esistono. Agli investitori conviene di più pagare le multe che adeguarsi alla legge” – Nina Kreševljaković

      Anche Amnesty International ha considerato il provvedimento come un’azione strategica contro la partecipazione pubblica. Green Invest è solo una delle aziende europee che partecipano, a vario titolo, ai 95 progetti di Mhe censiti da Eko akcija in tutto il Paese. Quelli in cui sono coinvolte imprese italiane sono 14, tra cui la Sol Spa che ne conta ben cinque. “Ci si può chiedere cosa abbia attratto tutti questi investitori stranieri -incalza l’avvocata dell’Aarhus centar BiH, Nina Kreševljaković-. La risposta è molto semplice: qui regna l’anarchia”. Dal suo studio di Sarajevo elenca i vari problemi legati a questo settore: “I permessi si ottengono molto velocemente e i controlli quasi non esistono. Ci sono stati casi di corruzione, e agli investitori conviene di più pagare le multe che adeguarsi alla legge”.

      Un sistema, quello delle Mhe, che a lungo si è appoggiato alle feed-in tariffs, un piano agevolato attraverso il quale agli investitori veniva garantito l’acquisto di energia a un prezzo fino a quattro volte maggiore rispetto a quello di mercato, per un periodo di tempo tra i 12 e i 15 anni. “Dopo anni di lotte, grazie alla pressione di associazioni e Ong, nel 2022 il parlamento della FBiH ha adottato una legge che vieta la costruzione di nuove mini-centrali”, prosegue l’avvocata. Nella Republika Srpska il sistema delle Mhe è stato invece fortemente ridimensionato con una norma che vieta alle istituzioni di finanziarne di nuove. “Negli anni il movimento ha raggiunto grandi risultati -racconta Ulrich Eichelmann, direttore di RiverWatch, una delle Ong di conservazione ambientale più attive nei Balcani-. Il numero dei progetti di Mhe è diminuito drasticamente, anche perché ormai gli investitori sanno che la consapevolezza dei cittadini sul tema è cresciuta”.

      Il problema, ora, si sta spostando su nuove grandi opere energetiche come il “Gornji Horizonti” attualmente in costruzione in Erzegovina: un massiccio sistema di dighe, canali e sbarramenti concepito in epoca jugoslava e oggi ripreso in mano dal gruppo cinese Gezhouba. Il progetto, denuncia RiverWatch, muterà il corso di diversi fiumi con una portata impossibile da calcolare per la natura inesplorata del territorio. “Bisogna vedere come le persone affronteranno questi nuovi problemi -conclude Eichelmann- ma la radice di tutto ciò risiede in una visione che considera ogni risorsa naturale semplicemente come una risorsa per fare più soldi”.

      https://altreconomia.it/in-bosnia-ed-erzegovina-le-comunita-locali-combattono-per-i-propri-fium

      #Mhe

  • Migration : Sous nos yeux, ils demandent à passer

    https://www.franceculture.fr/emissions/matieres-a-penser-avec-frederic-worms/sous-nos-yeux-ils-demandent-a-passer-0

    Frédéric Worms s’entretient avec le philosophe et historien de l’art

    Georges Didi-Huberman de son ouvrage "Passer, quoi qu’il en coûte" co-écrit avec Niki Giannari (Minuit, 2017).
    Idomeni, frontière entre la Grèce et la Macédoine, mars 2016
    Crédits : Maria Kourkouta

    « Ils », ce sont eux, les « migrants », ils demandent « seulement à passer » comme le dit Nika Gianniri dans le poème qui ouvre le livre qu’elle partage avec Georges Didi-Huberman. Leur livre « du passage » à eux, face à ce passage arrêté, bloqué, ce laissez-passer refusé, cette Europe murée, ici, à Idomeni au Nord de la Grèce. Une cinéaste, une poète qui travaille dans une association, et l’historien des images passantes, survivantes, résistantes, s’unissent pour nous donner à penser ce passage. Nous permettre de le voir. Car cela se passe sous nos yeux, littéralement sous nos yeux et nous ne le voyons pas. Avec en arrière plan tous les passages bloqués, les « spectres qui hantent l’Europe ». L’auteur du « livre des passages », Walter Benjamin, qui se suicide en 1940 à Port-Bou, ville frontière d’un autre temps d’arrêt. Surimpression des images. Regardons « les ». Leur passage, c’est le nôtre. Le temps des laissez passer est revenu.

    Georges Didi-Huberman : Comme dit Hannah Arendt des réfugiés "ils sont notre avant-garde". Ils sont notre passé et notre futur.

    Il n’est pas d’image qui ne soit migrante. Toute image est une migration. Les images ne sont jamais autochtones.

    On pourrait dire que mon idée fixe, c’est le mouvement. Notre tragédie politique aujourd’hui ce sont les mouvements empêchés.

    Il y a des choses qui sont et ces choses qui sont ont, à chaque moment de leur existence, la traîne de leur mémoire et la dynamique de leur futur qui arrive.

    L’art du désir ne doit jamais oublier l’art de la mémoire. L’art de la mémoire ne doit jamais oublier son art du désir.

    #migrations #réfugiés#asyle #frontières #murs #documentaires

  • #Macédoine. La controverse avec la Grèce autour du nom, par Nadège Ragaru - P ges Europe - La Documentation française
    http://www.ladocumentationfrancaise.fr/pages-europe/d000542-macedoine.-la-controverse-avec-la-grece-autour-du-n

    Depuis l’éclatement yougoslave, en 1991, un litige oppose l’ancienne République socialiste de Macédoine à la Grèce qui revendique l’héritage culturel de ce nom de Macédoine. Les conséquences de ce contentieux sont multiples mais le fait qu’il constitue un obstacle à l’intégration euro-atlantique de la Macédoine n’est pas des moindres.

    #macédoine #macédoine_du_nord ? #grèce #balkans

  • Athènes et Skopje s’accordent pour renommer la #Macédoine
    https://www.lemonde.fr/europe/article/2018/06/12/athenes-et-skopje-s-accordent-pour-renommer-la-macedoine_5313794_3214.html

    Après vingt-sept ans d’une querelle politico-sémantique, Athènes et Skopje sont parvenues, mardi 12 juin, à un accord sur le nom de la Macédoine.

    Le premier ministre macédonien, Zoran Zaev, a annoncé à Skopje qu’un accord sur le nom de l’ex-république yougoslave avait été conclu avec Athènes prévoyant que son pays s’appellerait désormais « République de Macédoine du Nord ». L’accord devra être approuvé par le Parlement macédonien et soumis à référendum.

    #FYROM #Macédoine_du_Nord, ou encore ex-FYROM (après tout, on s’y était attaché…) ou FFYROM (Former Former Yugoslavian Republic of Macedonia).

  • Orban šalje bodljikavu žicu Crnoj Gori za doček migranata

    Mađarska Vlada donirala Crnoj Gori spiralnu žicu za pokrivanje 25 kilometara granice za slučaj migrantske krize


    http://www.vijesti.me/vijesti/orban-salje-bodljikavu-zicu-crnoj-gori-za-docek-migranata-986295

    Commentaire par ECRE, vue sur twitter :

    An extended hand or a cold shoulder? The Hungarian government is offering to donate barbed wire to cover 25 km of the state border to prepare Montenegro for a higher influx of migrants

    https://twitter.com/ecre/status/990931614078328833

    #Hongrie #Macédoine #frontières #asile #migrations #réfugiés #murs #barrières_frontalières #cadeau #route_des_balkans

    @reka : des idées de tag ?

  • affordance.info : Fifty Shades of Fake. Le jour des fous et des mensonges. Et les 364 autres.
    http://affordance.typepad.com/mon_weblog/2018/04/fifty-shades-of-fake.html
    http://www.affordance.info/.a/6a00d8341c622e53ef0224e033b5f3200d-600wi

    par Olivier Ertzscheid

    De mon point de vue, trois raisons suffisent à expliquer et à circonscrire l’ampleur actuelle du phénomène des Fake News et à constater qu’à rebours du poisson qui n’est pas que d’Avril, l’affaire, elle, est quasi-insoluble :

    une architecture technique toxique au service du faux,
    nos biais cognitifs (dont notre appétence pour le faux),
    les régimes de vérité propres à chaque plateforme.

    Au demeurant la différence entre ces régimes de vérité explique le récent (22 mars 2018) « clash » entre Google et Facebook sur le sujet des Fake News. Facebook défend un positionnement « hybride » qui l’amènerait à accréditer certaines sources et certains journalistes alors que Google s’y refuse en y voyant un risque pour la liberté d’expression. De fait, la popularité - le régime de vérité de Google - est une externalité, alors que celui de Facebook - l’engagement - suppose un contrôle total des internalités. De son côté, Twitter ayant toujours autant de mal à trouver un modèle économique qu’un régime de vérité, préfère officiellement se reposer sur un postulat d’auto-organisation en feignant d’oublier les effets de la tyrannie des agissants qu’entretient là encore sa propre architecture de la viralité.

    Il serait naïf de croire que les changements de règle annoncés (comme par exemple le fait de « purger » des pages ou des sites de presse qui masqueraient délibérément leur pays d’origine) seront pérennes. Chacun des GAFAM nous a habitué à des évolutions de leurs CGU aussi floues que brutales et ne correspondant à aucune autre logique que celle d’éteindre un incendie médiatique entamant leur image ou de permettre d’augmenter leurs marges et leurs revenus. La seule règle que les plateformes appliquent avec constance est celle de la dérégulation.

    Il est illusoire de croire que les actionnaires des plateformes renonceront à une partie de leurs dividendes au prix d’une lutte contre la désinformation. Ils l’ont explicitement indiqué, la garantie de leurs marges ne se négocie pas. Un écho aux fabriquants de Fake News qui assument à titre individuel des motivations au moins autant financières qu’idéologiques (lire également le reportage saisissant de Wired sur les jeunes rédacteurs de Fake News en Macédoine).

    Il n’y a rien à attendre de la rémunération des éditeurs et des sites de presse par des plateformes, plateformes dont l’architecture technique est la condition d’existence du problème qu’elles prétendent vouloir régler. Facebook rémunérant des Fact-Checkers c’est aussi pertinent que l’industrie du tabac rémunérant des pneumologues.

    Sinon on peut aussi laisser le même Facebook financer un programme de recherche sur la désinformation, ou faire confiance au Figaro pour enquêter sur Serge Dassault.

    De son côté Facebook avait annoncé en Août 2017 qu’il allait priver de publicité (= de la possibilité de lui acheter de la publicité) les pages diffusant des Fake News. Mais que la mesure était temporaire et que si les pages se remettaient à publier de vraies informations elles pourraient de nouveau acheter de la publicité, et que bien sûr les pages (détectées on ne sait pas trop sur quelle base ni avec quel systématisme ou quelle régularité) ne seraient pas supprimées. Notez bien que dès Novembre 2016, au lendemain de l’élection de Trump, Google et Facebook annonçaient déjà leur intention de restreindre et de limiter l’accès à leurs régies publicitaire pour les sites « douteux ». Il faut croire que ces mesures n’ont pas été suivies d’effet probants. A moins bien sûr qu’elles n’aient que très mollement été mises en oeuvre ...

    Internet a bouleversé, durablement et radicalement, les régimes de construction des opinions. C’est un fait et non un faux. Et il faut l’accepter et le comprendre comme tel.

    Internet a - entre autres - inauguré une société des avis. Tout est noté et notable. Avisé et avisable. Des avis déposés sur tout et sur n’importe quoi, des objets, des compétences, des gens, des lieux, et des avis autorisés seulement par l’entremise des mêmes infrastructures et architectures techniques qui les nécessitent pour entretenir un modèle d’affaire qui devient toxique pour toute forme de diversité dès qu’il passe à l’échelle industrielle.

    A ce stade du raisonnement, du constat et des propositions ci-dessus, n’oublions pas que le principal problème de nos sociétés, démocratiques autant que connectées, n’est pas celui des Fake News mais celui de phénomènes spéculatifs qui relèvent d’une triple forme de capitalisme : capitalisme cognitif (à l’échelle macro), capitalisme de la surveillance (à l’échelle structurelle) et sémio-capitalisme à l’échelle conjoncturelle

    Plus globalement ce qui est en cause ici c’est l’explosion circonstancielle ou délibérée de nos cadres collectifs d’énonciation, d’éducation et d’entendement. Et des repères mémoriels qu’ils contribuent à construire, à préserver et à expliciter. Et à ce titre lutter contre les architectures techniques toxiques doit être une priorité. Une priorité absolue. En profiter pour lutter pied à pied contre chaque nouvelle avancée du capitalisme de la surveillance doit en être une autre. Et plus que tout, par-dessus et au-delà de tout, il nous faut investir massivement dans l’éducation. La mémoire collective construite par l’éducation comme rempart aux contre-vérités individuelles instruites par des logiques marchandes se déployant au sein d’architectures techniques toxiques. Le combat est celui-là. Et aucun autre.

    #Fake_news #Médias_sociaux #Vérité #Olivier_Ertzscheid

  • La misère du « made in Macédoine »

    En Macédoine, comme dans d’autres pays d’Europe de l’Est, vêtements et chaussures sont fabriqués à prix cassés. Les #conditions_de_travail y sont parfois pires qu’en Asie.


    https://lecourrier.ch/2018/04/12/la-misere-du-made-in-macedoine

    #industrie_textile #Macédoine #exploitation #esclavage_moderne #habits #vêtements #mode #travail

  • Un prisonnier sur cinq en attente de jugement, prisons quasiment pleines : les grandes tendances de l’enfermement en #Europe.
    https://www.prison-insider.com/ressources/analyses/rapports/on-emprisonne-plus-en-europe-et-pour-plus-longtemps

    On emprisonne plus, en Europe, et pour plus longtemps. C’est l’une des explications à la #surpopulation_carcérale. Onze des 15 administrations pénitentiaires confrontées à ce problème l’étaient déjà en 2015. #La_France figure parmi les pays connaissant le plus de surpopulation aux côtés de la Macédoine, la Hongrie, Chypre, et la Belgique. Parmi ces pays, trois voient leur surpopulation s’aggraver (France, Chypre, Hongrie).

    #prison_insider

  • Bloqués en #Serbie : les #réfugiés perdus de la « route des Balkans »
    https://www.mediapart.fr/journal/international/260218/bloques-en-serbie-les-refugies-perdus-de-la-route-des-balkans

    Un point d’eau installé par une ONG près de la frontière hongroise © Laurent Geslin Malgré sa fermeture officielle, il y a bientôt deux ans, la « #route_des_Balkans » est toujours active. Environ 5 000 réfugiés sont bloqués en Serbie qui, de pays de transit, s’est brutalement transformée en cul-de-sac. D’autres exilés continuent d’arriver, via la Turquie, la Grèce, puis la Macédoine ou la Bulgarie.

    #International

  • Thessalonique : Communiqué du squat Libertatia et appel à manifester suite à l’incendie du squat par les fachos
    https://fr.squat.net/2018/01/25/communique-du-squat-libertatia

    Aujourd’hui dimanche 21 janvier, vers 13h30 et juste avant le rassemblement nationaliste pour la Macédoine (conflit de longue date qui oppose l’État Grec et l’État Macédonien pour le nom officiel de ce dernier), des groupes fascistes y participant ont commencé à attaquer les espaces occupés. D’abord ils ont attaqué le centre social autonome l’École et après avoir été repoussés, ils se sont alors approchés de notre squat endommageant la façade et la clôture. Les dommages ont été restaurés directement par les membres de notre groupe, qui se sont ensuite rendu à Kamara pour renforcer le rassemblement antinationaliste. Environ deux heures plus tard, un groupe de 60-70 fascistes a attaqué notre squat avec des cocktails Molotov et des fumigènes, provoquant un incendie. A ce moment, il n’y avait personne dans le bâtiment car on était au rassemblement à Kamara. Tout au long de l’attaque, en dehors du squat, il y avait des flics en civil et un camion de CRS garé à côté, qui ont couvert l’attaque sans intervenir. Les voisins ont réagi en sortant aux balcons et criant contre les fascistes, qui à leur tour ont répondu avec des insultes et en lançant des fumigènes contre eux. Quand les fascistes ont tenté de s’approcher à nouveau du centre social « l’École », la police a réagi de la même façon, couvrant le fascistes et isolant les camarades qui se trouvaient à l’intérieur du bâtiment.

    Que ce soit clair pour tout le monde, ces attaques et l’incendie de l’immeuble ne pourraient se faire sans la « couverture » qu’offrait le rassemblement pour la Macédoine ; les fachos s’y sont rendus et en sont revenus. Tous les groupes de nazis et d’extrême droite ont appelé à renforcer ce rassemblement mais personne ne se souciait de ce fait, en leur offrant une légitimité sociale et l’espace public nécessaires pour qu’ils s’expriment et agissent.

    https://seenthis.net/messages/667039

  • #Thessalonique : Communiqué du #squat_Libertatia et appel à manifester suite à l’incendie du squat par les #fachos
    https://fr.squat.net/2018/01/25/communique-du-squat-libertatia

    Aujourd’hui dimanche 21 janvier, vers 13h30 et juste avant le rassemblement nationaliste pour la Macédoine (conflit de longue date qui oppose l’État Grec et l’État Macédonien pour le nom officiel de ce dernier), des groupes fascistes y participant ont commencé à attaquer les espaces occupés. D’abord ils ont attaqué le centre social autonome l’École et […]

    #Grèce #incendie #manifestation #squat_l'École

  • #Thessalonique : Communiqué du #squat_Libertaria et appel à manifester suite à l’incendie du squat par les #fachos
    https://fr.squat.net/2018/01/25/communique-du-squat-libertaria

    Aujourd’hui dimanche 21 janvier, vers 13h30 et juste avant le rassemblement nationaliste pour la Macédoine (conflit de longue date qui oppose l’État Grec et l’État Macédonien pour le nom officiel de ce dernier), des groupes fascistes y participant ont commencé à attaquer les espaces occupés. D’abord ils ont attaqué le centre social autonome l’École et […]

    #Grèce #manifestation #squat_l'École

  • Le journaliste Philippe Deprez a couvert, en tant que reporter de guerre, les conflits en Irak, au Liban, en Libye, mais aussi la dernière guerre survenue en Europe : l’ex-Yougoslavie. La Bosnie-Herzégovine, où il vit depuis plus de vingt ans, n’a plus de secret pour lui. Il nous livre ses impressions sur les conditions de vie et les perspectives d’avenir du pays. Sur la chaîne Bruxelles Bondy Blog, il dresse le portrait d’une Bosnie secouée par des politiciens nationalistes et privatisée à l’extrême :
    https://www.youtube.com/watch?v=7uuKNVbB97g


    #Bosnie #Ex_Yougoslavie #Balkans #TPIY
    source : https://www.franceculture.fr/emissions/les-enjeux-internationaux/balkans-alors-que-le-tribunal-penal-pour-la-yougoslavie-termine-sa-mis

    • https://www.franceculture.fr/conferences/universite-de-nantes/loic-tregoures-balkans-la-chronique-instabilite

      Les grandes puissances se confrontent à nouveau dans les Balkans. Face à la Russie, l’Union européenne, absorbée par d’autres crises, n’a pas su répondre pour l’instant au défi, même si c’est sur ce terrain que se joue à moyen terme sa propre stabilité. L’influence de l’UE dans la région et le projet à long terme de démocratisation et de stabilité pourraient être remis en cause. La Russie est devenue plus proactive dans la région depuis l’annexion de la Crimée. L’instabilité caractéristique des pays de cette région inquiète les responsables européens. En témoigne les accusations souvent portées contre la Russie d’attiser les tensions politiques dans les Balkans pour y maintenir son influence, freiner le processus d’adhésion de ses membres à l’Union européenne et entraver celui à l’Otan. La crise des réfugiés a contraint l’Europe à remettre les Balkans occidentaux dans son agenda. La route des Balkans, qui concerne la Macédoine, la Serbie, la Croatie, la Slovénie, la Hongrie et l’Autriche, est devenue leur principale porte d’entrée. Les dispositifs de renforcement des frontières, non seulement offrent des images honteuses de familles transies de froid sous la pluie devant des barbelés et des soldats en armes, mais en plus participent à un goulot d’étranglement dont les pays des Balkans sont victimes. Il y a un sentiment croissant, chez les habitants de cette région, que l’UE se désintéresse de leur avenir et qu’elle ne prend pas au sérieux le sujet de l’intégration.

  • Macron fait aussi turbuler les think tanks
    http://www.lemonde.fr/politique/article/2017/09/09/macron-fait-aussi-turbuler-les-think-tanks_5183334_823448.html

    Big bang dans le petit monde des think tanks. Déçus par la « macronphilie » de la plupart des cercles de réflexion actuels, une poignée de hauts fonctionnaires et d’universitaires ont décidé de lancer une nouvelle fondation, baptisée L’#Hétairie, du nom de ces clubs qui réfléchissaient à la démocratie sous la Grèce antique. Objectif ? « Produire et diffuser une réflexion de gauche sur l’ensemble des sujets qui structurent la vie politique française », précise un communiqué publié jeudi 7 septembre par l’association.

    • réfléchir à la démocratie ?
    Hétairie — Wikipédia
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Hétairie

    L’opposition à la démocratie
    Les hétairies ont souvent été en conflit avec les démocrates, et de la méfiance existait de chaque côté.

    • ou, avec les #Compagnons, attendre son Alexandre le Grand ?

    theses.fr – Sandrine Rinaldi , Les hétairoi, compagnons guerriers et amis, images et réalités politiques d’Homère à Alexandre le Grand
    http://www.theses.fr/2009PA100196

    Les hétairoi forment, dans le monde guerrier, un groupe d’hommes qui entoure un chef, avec pour principale fonction celle de le servir. Dans les poèmes homériques, l’hétairos est le guerrier qui accompagne son roi ou son chef en expédition, ou le compagnon qui reste dans l’oikos pour veiller sur les biens de celui qui est absent. En Macédoine, les hétairoi constituent, d’une part, les membres de la cavalerie macédonienne et, d’autre part, les hégèmones qui composent l’état-major. Les hétairoi sont ceux qui combattent, qui délibèrent et qui partagent le repas avec leur chef. Certains d’entre eux sont des intimes, du fait d’affinités particulières et de liens d’amitié ; ces relations personnelles s’expliquent, en général, par la notion d’âge. Ainsi, les principaux hétairoi d’un chef sont, pour la plupart, des hommes qui ont le même âge et, donc, qui ont grandi ensemble. La notion d’hétairos est attachée à un certain nombre de valeurs, comme le courage et la fidélité, et, de ce fait, cette notion se trouve liée à l’idéal héroïque. Ainsi, la force de cette communauté s’explique, certes, par le respect des valeurs, par un soutien mutuel, par des liens d’amitié, mais aussi par des pratiques sociales comme le don et le contre-don. Cependant, poussé à l’extrême, cet idéal devient hybris, démesure, et transforme les valeureux hétairoi en êtres orgueilleux, non plus soucieux de leur chef, mais de leur propre personne. Ces hétairoi deviennent, de ce fait, un danger pour le reste de la communauté ou le roi. Ce dernier n’a alors d’autre issue que celle de souhaiter, voire de tramer, leur disparition.

    Nouvelle #synarchie ?

    • Côté sexisme, remarquons que le membre d’une hétairie, devrait se dire
      • hétaïre (au masculin, puisqu’a priori, la forme est épicène), problème…
      • hétaïre (au féminin) est bien connu…
      hétaïre — Wiktionnaire
      https://fr.wiktionary.org/wiki/hétaïre

      1. (Grèce antique) Femme éduquée et de haut niveau social qui offre compagnie et services sexuels, souvent de manière non ponctuelle.

      2. (Par extension) (Soutenu et plaisant) Femme vénale, qui fait profession du commerce charnel, courtisane.

      d’où le prude Littré qui propose (1872-1877)

      • hétériste, le Wiktionnaire le reprend mais l’usage m’en parait absolument nul et ne serait sans doute absolument pas compris…
      hétériste — Wiktionnaire
      https://fr.wiktionary.org/wiki/hétériste

      1. Membre d’une hétérie

      d’autant plus que voisine le mot
      • hétérisme
      hétérisme — Wiktionnaire
      https://fr.wiktionary.org/wiki/hétérisme

      1. Prostitution, condition, mœurs des hétères.

      (en gros, on systématiquement la variante entre le é et le )

      Bref, il vaut mieux que ça reste masculin :-)

  • Harcèlement policier à l’encontre des migrants
    https://grenoble.indymedia.org/2017-08-09-Harcelement-policier-a-l-encontre

    Grenoble le 7 août 2017 Monsieur le Monsieur le Président de la République, Ca se passe en France, plus précisément à Grenoble et Saint-Martin d’Hères (Isère). Depuis près d’un mois, la police nationale harcèle des familles demandeuses d’asile arrivées, dans un dénuement total, de Serbie, Albanie, Macédoine,... Elle les poursuit partout, mètre par mètre, les empêchant de se poser où que ce soit, fût-ce dans un endroit isolé. Il y a parmi (...)

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