• Covid-19 : « La qualité de l’air à l’intérieur des universités doit être considérée comme un bien commun »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/06/21/covid-19-la-qualite-de-l-air-a-l-interieur-des-universites-doit-etre-conside

    Près de deux mille étudiants, enseignants et personnels de l’enseignement supérieur demandent, dans une tribune au « Monde », le financement et la mise en place, dès cet été, des outils indispensables pour maintenir les établissements ouverts.

    Tribune. « Nous sommes au bout du rouleau. » Tel est le diagnostic partagé par les étudiants, les enseignants et les personnels qui assurent le bon fonctionnement de l’université. Les enquêtes menées auprès des jeunes ne laissent aucun doute : les conséquences de trois semestres de fermeture physique et d’enseignement à distance sont désastreuses.

    A Paris-Saclay, une enquête menée auprès de mille étudiants a montré que 20 % des répondants qualifient leur état psychologique de « bon » à « très bon » ; 40 % de « mauvais », voire « très mauvais », et attribuent leur état à la situation sanitaire en général (70 %) ainsi qu’aux difficultés d’apprentissage liées aux cours à distance (60 %). A Bordeaux-Montaigne, deux tiers des 4 700 étudiants ayant répondu à une enquête disent avoir rencontré de sérieuses difficultés : la moitié des répondants a songé à abandonner le cursus au premier semestre.

    Partout en France, les réponses de dizaines de milliers d’étudiants ont révélé de profondes difficultés matérielles et morales, provoquées ou aggravées par le confinement. Malgré les moyens informatiques mis à leur disposition, les efforts des professeurs pour rendre leurs cours en ligne attractifs, les formations à l’enseignement à distance proposées dans la plupart des universités, il faut se rendre à l’évidence : le distanciel est un enseignement profondément dégradé.

    Après trois semestres de cours à distance ou en mode hybride, les étudiantes et les étudiants sont épuisés et les universitaires au bord du burn-out, comme le signalait déjà Le Monde, en février dernier. Les témoignages des jeunes révèlent un fort besoin d’écoute et de prise en compte de leur précarisation matérielle et psychologique par l’institution universitaire.
    Il n’est pas envisageable de subir une année supplémentaire en mode dégradé.

    Consensus scientifique

    Maintenir l’université ouverte est pourtant chose facile, à la condition d’accepter le consensus scientifique sur la transmission aéroportée du virus Sars-CoV-2. En prenant des mesures pour limiter les risques de contamination par voie aérienne, les fermetures des locaux universitaires, qui ont rythmé l’année, étaient évitables, et ce n’est pas un constat a posteriori. Le milieu scientifique a alerté dès septembre 2020, et proposé des solutions chiffrées pour maintenir un enseignement de qualité, en maîtrisant les risques de contamination. Ces recommandations n’ont pas été entendues et la jeunesse comme les universitaires en ont fait les frais.
    Nous le répétons : il n’est pas possible de subir une année supplémentaire en mode dégradé.

    Aujourd’hui, l’existence de vaccins change la donne par rapport à la rentrée précédente. Nous demandons un plan détaillé de vaccination des étudiantes et des étudiants, pour pouvoir assurer, dès septembre, des enseignements de qualité qui s’appuient sur l’expérience sensible et sur l’interaction, sans médiation par des écrans.

    Néanmoins nous pouvons d’ores et déjà anticiper que la vaccination ne suffira pas : le variant Delta — aujourd’hui une centaine de nouveaux cas par jour — est 2,5 fois plus transmissible que la souche de référence. Avec une couverture vaccinale de 60 %, nous serions, à la rentrée 2021, globalement dans la même situation vis-à-vis des risques d’une nouvelle flambée épidémique qu’à la rentrée 2020

    Par ailleurs, nous devons nous préparer à la possibilité d’un variant disposant d’un échappement immunitaire important tant qu’il existera un réservoir épidémique humain sur la planète. Il faudrait alors de longs mois pour mettre au jour les vaccins ARNm et reprendre la campagne vaccinale en commençant par les plus fragiles. Si cela devait advenir, ou que surgisse une tout autre épidémie, il serait indispensable de garder l’université ouverte. Notre société doit consentir, dès maintenant, aux investissements permettant de réduire le risque de transmission épidémique.

    Capteurs de CO2

    Le Sars-CoV-2 est mondialement reconnu, depuis juin 2020, comme un virus aéroporté, se propageant par l’intermédiaire de très fines gouttelettes émises dans l’air expiré par une personne infectée, et pouvant rester en suspension pendant plusieurs heures en conservant leur pouvoir infectieux. Si elles ne sont pas évacuées, ces gouttelettes transmettent efficacement le virus lorsqu’elles sont inhalées.

    Ainsi, la réduction du risque de transmission épidémique repose sur l’investissement dans une ventilation fonctionnelle des espaces clos recevant du public, en mettant en œuvre les techniques les plus innovantes. La mesure du risque de contamination à l’aide de capteurs de CO2 est une solution simple et peu coûteuse pour vérifier la bonne ventilation d’une pièce. Fournir au personnel et aux étudiants des masques de qualité permet de réduire le risque d’un facteur 10 à 50.

    Article réservé à nos abonnés Lire aussi Covid-19 : les capteurs de CO2 et les purificateurs d’air font leur apparition dans les écoles
    L’exécutif doit consentir à ces investissements modestes au regard du coût social et économique de la syndémie [interactions biologiques et sociales qui se renforcent pour dégrader la santé et/ou les conditions socio-économiques], aisément mis en œuvre, et qui seront amortis sur le long terme puisqu’ils contribueront à assurer une meilleure qualité de l’air ambiant : moins de pathogènes dans l’air, moins de maladies respiratoires.

    La qualité de l’air à l’intérieur des bâtiments doit désormais être considérée comme un bien commun, à l’instar de la qualité de l’eau, comme de l’université elle-même. Cette nouvelle approche implique un investissement dans la sécurisation sanitaire des établissements pour retrouver un enseignement de qualité où les outils numériques ne se substituent plus à la pédagogie.

    Après avoir subi trois semestres d’enseignement en mode dégradé, nous en appelons à l’exécutif pour que cette alternative à la fermeture des locaux universitaires, raisonnée, fondée en science, soit financée et mise en œuvre pendant l’été, pour prévenir un possible regain épidémique à l’automne. Ne sacrifions pas l’avenir de notre société.

    #pandémie #travail #université #aération

  • Restaurateurs cherchent saisonniers : sur la côte bretonne, « on commence la saison la trouille au ventre »
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/06/19/restaurateurs-cherchent-saisonniers-sur-la-cote-bretonne-on-commence-la-sais

    Où sont-ils passés ? Alors que les vacances scolaires approchent, marquant le début de « la grosse saison », la question inquiète les restaurateurs et les hôteliers des zones touristiques, nombreux à déplorer une pénurie de travailleurs #saisonniers. De La Trinité-sur-Mer à Quiberon en passant par Belle-Ile-en-Mer, des écriteaux fleurissent sur les devantures des établissements : « Recherchons serveur(euse) pour la saison », « Poste à pourvoir immédiatement », « Bonne équipe ».

    Cuisiniers, commis, serveurs, plongeurs… Cette année, tous les profils manquent à l’appel. « Dans ce milieu, j’ai connu des hauts et des bas, mais jamais une telle crise », lance mercredi 16 juin Patrice Le Boulch, 58 ans, jetant son regard azur sur sa terrasse fermée. Faute de personnel, le directeur n’a pu ouvrir qu’un seul de ses deux établissements quiberonnais. Selon l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie, ce sont entre 100 000 et 140 000 personnes – soit un dixième des employés du secteur – qui ont changé de métier depuis le premier confinement.

    D’après une enquête de #Pôle_emploi publiée fin mai dans Ouest France, 16 % des offres ayant cours dans le Morbihan concernent le secteur de l’#hôtellerie-restauration, ce qui en fait le premier pourvoyeur d’emplois. A la veille de la réouverture des restaurants en salle, Emmanuel Macron avait appelé à la « mobilisation générale » dans le secteur de l’hôtellerie-restauration et lancé un appel à « tous ceux qui sont en recherche d’emploi ».

    « Tous [les patrons] en galère »

    « Le problème est massif, nous sommes tous en galère », insiste [de Wendel, loisirs, ndc] Patrice, qui doit encore embaucher une trentaine de saisonniers s’il veut pouvoir ouvrir ses deux établissements pour la saison. Pour l’heure, il est parvenu à recruter une vingtaine de personnes.

    Sur le comptoir de la petite sandwicherie de Thérèse Couvert, le dossier de curriculum vitæ est maigrelet. « D’habitude, j’ai une pile épaisse de CV, ça me laisse l’embarras du choix », témoigne la propriétaire d’une alimentation rapide à Quiberon depuis plus de trente ans. Cette année, elle a reçu seulement cinq candidatures et entame sa saison avec une personne de moins que nécessaire.

    Que valent les rares candidatures du cru 2021 ? D’une même voix, les professionnels évoquent des candidats inexpérimentés, parfois peu fiables. « Nous avons beaucoup de #défections de dernière minute », constate Bruno Loiseau, 52 ans, gérant d’un restaurant réputé à Sauzon. Le jeune serveur de 17 ans pris à l’essai une journée s’est « volatilisé sans donner la moindre nouvelle. Il n’est jamais revenu ».

    Alors que des records de fréquentation sont attendus en Bretagne cet été (notamment en raison de la crise sanitaire, qui contraint les voyages à l’étranger), cette situation charrie son lot d’inquiétudes. « Certains parlent de cent mille touristes par jour au plus fort de l’été. Comment on va pouvoir les accueillir ? », s’interroge Justine, responsable d’un bar où se réunissent les habitués du Palais, principale commune de Belle-Ile-en-Mer.

    « Les restaurateurs sont déjà au bout de leur fatigue, [et] nous ne sommes qu’en juin », poursuit Justine, seule au service, alors que le monde commence à affluer pour l’apéro. « On commence la saison la trouille au ventre », confie Thérèse, d’une patience à toute épreuve face aux touristes qui s’apprêtent à prendre le bateau pour Belle-Ile-en-Mer.

    « Les #salaires ne sont pas à la hauteur »

    Selon les restaurateurs, ce sentiment d’épuisement n’est pas sans lien avec la défection de saisonniers constatée ces derniers mois. « Avec le confinement, [nos] gens ont pris conscience qu’une autre vie était possible », résume Patrice, évoquant les week-ends sans boulot et possibilité de voir ses enfants. Catherine Quérard, du Groupement national des indépendants, appelle ainsi à repenser l’organisation des journées, notamment la fameuse « #coupure » entre les services du midi et du soir. « Cela crée des journées à rallonge, les jeunes n’en veulent plus », constate-t-elle dans une interview à Ouest-France.

    « Dans notre milieu, les salaires ne sont pas à la hauteur de la charge de travail », ajoute Justine, sourire indéfectible aux lèvres. Les saisonniers sont généralement payés au SMIC hôtelier, soit environ 1 400 euros net par mois. « Dans les lieux touristiques, notamment à Belle-Ile-en-Mer, où les prix sont plus élevés, ce n’est pas tenable », souligne Léo, 32 ans, actuellement en formation d’électricien après dix ans dans la restauration et un #burn_out. Agroalimentaire, bâtiment, aide à la personne : de nombreux saisonniers ont pris d’autres chemins ou sont en passe de le faire, avec l’ambition d’une vie plus stable.

    Une autre raison, plus prosaïque, repose sur la nécessité de gagner sa croûte après de longs mois de fermeture. « Je connais beaucoup de saisonniers qui arrivaient en fin de droits de #chômage. Ils ne pouvaient plus attendre la réouverture pour reprendre le travail » [d’autant que 4 mois comme saisonniers les laissera sans alloc chômage, grâce à la réforme qui en exige 6, ndc], explique Aurélie Sollier, 37 ans, serveuse en CDI dans un hôtel-restaurant de Belle-Ile-en-Mer.

    « On bricole »

    Justine, elle, avait bien trouvé une serveuse pour la saison. « Faute de #logement à un prix raisonnable, elle n’a pas pu venir », regrette-t-elle, évoquant les prix de location faramineux à destination des touristes. De son côté, Elodie Gravier a trouvé un logement à un serveur convoité par d’autres restaurateurs. « Il passera l’été dans un petit voilier, dans le port du Palais », précise la propriétaire d’une crêperie, qui a activé tout son réseau pour lui dégoter un toit. Conscient de ces difficultés, le maire du Palais, Thibault Grollemund, compte réunir en septembre l’ensemble des acteurs économiques pour trouver des solutions de logement aux saisonniers.

    Bien qu’il propose un poste « logé, nourri, blanchi », Bruno ne parvient pas à trouver des profils de saisonniers expérimentés – « un impératif » dans son établissement haut de gamme. Pour la première fois en dix-huit ans, le gérant a dû fermer trois jours en juin. « Une journée fermée, c’est 6 000 euros de perdus », précise celui qui multiplie les journées à rallonge, « avec le sentiment de mal faire [s]on boulot ». Dans sa quête désespérée du saisonnier qualifié, il a dû revoir les salaires à la hausse [aie ! aie ! aie !, ndc]. La semaine prochaine, un cuisinier arrive enfin, alors que trois serveurs manquent encore.

    Elodie, elle, s’est résignée à embaucher les deux seules candidatures qu’elle a reçues. « Ils sont en train de passer leur bac, ils doivent arriver début juillet, je ne les ai jamais vus », confie la restauratrice, qui s’inquiète encore d’une annulation de dernière minute. Avec son associée, Justine tient la cadence en embauchant des extras le week-end. « On bricole, mais on ne pourra pas tenir comme ça toute la saison », prévient-elle.

    Pendant ce temps " à gauche ", ça gagate sur l’emploi à vie, le plein emploi, la garantie d’emploi.

    #horaires_en_coupure #précaires #travail #emploi #droitauchômage

  • Rationaliser la gestion par le temps. L’autre histoire de l’hôpital public, Fanny Vincent, Sociologie du travail, VOL. 63 - N° 2 | AVRIL-JUIN 2021
    http://journals.openedition.org/sdt/39405

    Cet article s’intéresse aux évolutions du travail à l’hôpital public et à leurs liens avec les réformes gestionnaires. Dans une perspective historique, partant de l’instrument du temps de travail, il propose une nouvelle narration des projets de réforme de l’hôpital, des discours institutionnels qui les justifient et de ceux qui les contestent, de l’évolution des cadres réglementaires et gestionnaires. L’histoire retracée met en évidence trois périodes, où le temps de travail a été progressivement construit et pensé par l’administration comme un outil de « réconciliation » de deux dimensions a priori inconciliables : l’amélioration des conditions de travail des soignantes d’une part, et celle de la gestion de l’hôpital public d’autre part. L’article montre ainsi que les entreprises de rationalisation de l’hôpital public ont fait du temps une ressource rare à gérer, et que cette opération a conduit à une industrialisation du travail de soins.

    #travail #hôpital

  • #esclavage : La Cour suprême n’inquiètera pas Nestlé dans une affaire de travail des enfants afp/jop/vic

    La Cour suprême des Etats-Unis a mis un terme jeudi aux poursuites engagées sur le sol américain contre la filiale américaine de Nestlé, accusée de complicité de travail forcé d’enfants dans des plantations de cacao en Côte d’Ivoire. Elle ne s’estime pas compétente.
    Par cette décision, la Cour suprême a cassé la décision d’une juridiction inférieure qui avait accueilli favorablement le dépôt d’une plainte contre Nestlé et le groupe de négoce de matières premières agricoles Cargill il y a plus de quinze ans. Une Cour d’appel avait en effet jugé que les plaignants pouvaient saisir les tribunaux fédéraux parce que les entreprises avaient pris « des décisions opérationnelles importantes » aux Etats-Unis.

    « Elle s’est trompée », a décidé la Cour suprême dans cet arrêt pris à la majorité de huit de ses neuf juges. Pour elle, tous « les actes relevant de la complicité de travail forcé - mise en place des formations, achat des engrais, des outils et envoi d’argent liquide aux fermes - ont eu lieu en Côte d’Ivoire » et la justice américaine ne peut pas les juger.

    Maliens capturés dans leur enfance
    Le dossier était porté par six Maliens qui disent avoir été capturés dans leur enfance puis maintenus en esclavage dans des plantations ivoiriennes, où la filiale américaine du groupe Nestlé et le géant américain du négoce et de la transformation de matières premières agricoles Cargill achetaient du cacao.

    En 2005, ils avaient porté plainte aux Etats-Unis contre Nesté USA et Cargill, arguant que les deux entreprises savaient ce qui se passait dans ces exploitations et avaient fermé les yeux pour « maintenir un avantage compétitif ».

    Loi bridée par la Cour suprême
    Après divers rebondissements, des tribunaux fédéraux avaient validé la procédure lancée en vertu d’une loi de 1789, le « Alien Tort Statute », qui permet de saisir les tribunaux civils américains en cas de violations du droit international.

    Cette loi, initialement pensée pour lutter contre les actes de piraterie, connaît une nouvelle vie depuis une cinquantaine d’années sous l’impulsion des défenseurs des droits humains. Mais la Cour suprême a restreint à plusieurs reprises sa portée, interdisant notamment en 2018 les poursuites contre des entreprises étrangères.

    Source : https://www.rts.ch/info/regions/vaud/12285524-la-cour-supreme-ninquietera-pas-nestle-dans-une-affaire-de-travail-des-

    #nestlé #Cargill #enfants #alimentation #multinationales #agroalimentaire #nutrition #agriculture_et_alimentation #exploitation #travail #esclavage_moderne #exploitation #capitalisme #colonialisme #états-unis #violence #colonisation #agriculture #usa #etats_unis #cacao #Côte_d’Ivoire

  • En Arabie saoudite, « la féminisation spectaculaire de la population active serait l’une des conséquences du Covid-19 »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/06/15/en-arabie-saoudite-la-feminisation-spectaculaire-de-la-population-active-ser

    En Arabie saoudite, « la féminisation spectaculaire de la population active serait l’une des conséquences du Covid-19 » Julien Bouissou

    Les chercheurs du club de réflexion américain Brookings Institution n’y ont d’abord rien compris. Nayib Rivera, Johannes Koettl et Sofia Gomez Tamayo ont découvert, non sans stupeur, que le taux d’activité des femmes dans la très conservatrice Arabie saoudite avait bondi de 64 % en seulement deux ans. Un phénomène d’une ampleur rarement observée ailleurs dans le monde : entre 2018 et 2020, le taux d’activité des Saoudiennes, c’est-à-dire celles qui travaillent ou sont à la recherche d’un emploi, est passé de 19,7 % à 33 %. Dans le secteur de l’hôtellerie et la restauration, elles représentent désormais 40 % de la population active. Ce mouvement de féminisation était encore inimaginable il y a quelques années : c’est seulement en 2012 que les femmes ont été autorisées pour la première fois à travailler ailleurs que dans des bureaux à l’abri des regards, dans des magasins. Avec le lancement, en 2016, de Vision 2030, le plan de réformes économiques et sociales du prince héritier Mohammed Ben Salman, la place des femmes dans la société saoudienne change rapidement. Les restrictions à l’emploi de nuit ou dans le secteur industriel sont assouplies, et elles sont plus nombreuses à étudier. Depuis que les femmes sont autorisées à conduire, par exemple, il est plus facile pour elles d’occuper un emploi, comme l’écrivent les chercheurs de la Brookings Institution dans leur article, publié en mars.
    A la mi-mai, d’autres chercheurs du même club pensent avoir trouvé une explication plus plausible. Celle-ci serait l’une des conséquences – inattendues – de la pandémie de Covid-19. De nombreux migrants ont en effet quitté le pays au premier semestre 2020, laissant leurs postes vacants. Et lorsque l’économie saoudienne a redémarré, au troisième trimestre 2020, les entreprises se sont tournées vers les Saoudiennes pour remplacer les migrants indiens, philippins ou pakistanais. Elles sont plus nombreuses à les remplacer que les Saoudiens, car « elles acceptent plus facilement de travailler pour des bas salaires », écrivent Jumana Alaref et Johannes Koettl dans un article publié le 19 mai.Si, dans le royaume, le salaire des femmes est en moyenne 2,2 fois supérieur à celui des migrants, il reste plus bas que celui des hommes. La féminisation de la population active saoudienne est donc un succès en trompe-l’œil : il cache des inégalités salariales importantes. Le cas saoudien reste toutefois unique au monde. Dans les autres pays de la planète, de nombreux emplois féminins, concentrés dans le secteur informel ou plus précaires, ont en effet été détruits ces derniers mois. Reste à voir si les Saoudiennes conserveront leurs emplois et ne seront pas remplacées, à terme, par les migrants, une fois la pandémie terminée et la liberté de circulation retrouvée.

    #Covid-19#migrant#migration#arabiesaoudite#sante#genre#economie#inegalite#feminisation#travailleurmigrant

  • À quoi sert vraiment le service civique ?
    https://laviedesidees.fr/A-quoi-sert-vraiment-le-service-civique-5085.html

    Créé en 2010, le service civique visait à favoriser le volontariat des jeunes et l’accès à l’emploi. Dix ans plus tard, il s’impose comme une forme de #travail gratuit et fortement féminisé.

    #Société #jeunesse #engagement #exploitation
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/20210615_servicecivique.docx
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20210615_servicecivique.pdf

    • « C’est dur d’avoir 20 ans en 2020 », déclarait Emmanuel Macron le 14 octobre 2020. Après avoir été montré·es du doigt par les médias durant l’été comme en partie responsables de la circulation du virus par leurs comportements festifs, les « jeunes » ont été désigné·es, dans les médias, comme une « génération sacrifiée », à la fois sur le plan écologique, économique, sur le marché de l’emploi, et depuis plus d’un an, dans leur vie sociale. Le 2 février 2021, le journaliste Hugo Travers présentait sur BFMTV des témoignages d’étudiant·es face à la pandémie, qu’il a recueillis via son média en ligne. Il rapporte des chiffres alarmants quant à la « détresse psychologique » des étudiant·es, dont les lieux d’études sont pour la plupart fermés depuis presque un an : 40 % des jeunes feraient état d’un trouble anxieux généralisé, 30 % auraient déjà eu des idées suicidaires. Ces chiffres apparaissent proches de ceux présentés par l’observatoire de la vie étudiante, qui note que « près d’un étudiant sur trois (31%) a présenté les signes d’une détresse psychologique ». L’enquête réalisée par l’Université Jules Verne Picardie montre que 60% se déclarent très inquiet·es quant à leurs études. À ce constat de souffrance psychique, l’observatoire ajoute un facteur économique de précarité croissante notamment pour les étudiant·es salarié·es dont plus des deux tiers ont perdu leur emploi pendant le confinement. Sarah El Hairy, secrétaire d’État chargée de la Jeunesse et de l’Engagement, intervenant à distance en direct, abonde dans le sens du Youtubeur et évoque une responsabilité à « créer l’élan » et à « garder ce choc de confiance. » Et elle conclut son discours motivationnel par un « appel à la mobilisation collective ». Le choix des termes prête ici à sourire. Il ne s’agit bien sûr pas d’un appel à la grève générale ni à une manifestation en grand nombre. Elle vise par là le service civique, réponse à l’isolement et au manque de sens. En effet, les rares annonces à leur destination, outre les « chèques psy » et les repas du Crous à 1 € pour les étudiant·es, concernent l’augmentation du nombre de missions de service civique et son « adaptation » aux emplois du temps des étudiant·es ou salarié·es, par la possibilité de fragmenter les horaires. Face à l’ampleur de la crise sanitaire pour les jeunes, cette solution apparaît inattendue, mais elle mérite d’être considérée comme telle, puisqu’il s’agit de la seule politique de jeunesse développée sur la dernière décennie (à l’exception de son pendant militaire, le service national universel, qui n’en finit pas d’être « lancé »). Que peut le service civique contre la crise sanitaire, sociale et économique que rencontrent les jeunes ? Comment un dispositif extérieur au droit du travail, rémunéré 580 € par mois pour une activité d’au moins 24 heures par semaine, pourrait-il résoudre la « question sociale jeune » ?

      #emploi sans #chômage #service_civique #précaires

  • Introduction à l’ouvrage de Vincent Gay : Pour la dignité. Ouvriers immigrés et conflits sociaux dans les années 1980

    Revenant sur sa trajectoire militante, un ancien ouvrier immigré de l’usine Citroën d’Aulnay-sous-Bois évoque avec enthousiasme une période qui débute avec sa découverte du militantisme syndical et se clôt après des grèves contre des licenciements collectifs. Rétrospectivement, il ne subsiste pourtant de ces années 1980 que la fin des espérances des décennies précédentes et, concernant l’histoire ouvrière, l’image d’une désindustrialisation galopante qui fera bientôt disparaître les ouvriers des préoccupations médiatiques et politiques. Comment alors comprendre que pour ce travailleur ce moment soit remémoré comme les plus belles années de sa vie ? C’est, entre autres, à l’élucidation d’un tel mystère qu’est consacré ce livre, centré sur deux années de conflits sociaux dans les usines Citroën et Talbot dans lesquels les ouvriers immigrés jouèrent un rôle prépondérant. Pour la dignité ; c’est sous ce vocable que sont souvent évoqués ces conflits, à partir de ce qui constitue un fil rouge pour les ouvriers immigrés mobilisés, une exigence première, qui cristallise, au-delà même de leurs conditions de travail, une dimension existentielle de leur condition sociale, de leur être immigré en France.

    https://entreleslignesentrelesmots.blog/2021/06/15/introduction-a-louvrage-de-vincent-gay-pour-la-dignite-

    #histoire #migration #travail

  • Plus de 170 cas de traite d’êtres humains recensés en 2020 en Suisse Isabelle Fiaux / Meili Gernet
    https://www.rts.ch/info/suisse/12274983-plus-de-170-cas-de-traite-detres-humains-recenses-en-2020-en-suisse.htm

    Employés et employées domestiques, de la restauration, de la construction et travailleuses du sexe, la traite d’être humains échappe souvent au contrôles des autorités en Suisse. Fondée l’an passé par quatre associations, la plateforme-traite.ch vient en aide aux victimes, parfois mineures.
    Nous l’appellerons Christine afin de préserver son anonymat. Cette Africaine a travaillé pendant des années pour une famille de diplomates africains, à Genève. Recrutée dans son pays en tant que gouvernante, elle pensait avoir trouvé une solution pour subvenir aux besoins de sa famille restée là-bas.


    En réalité, une fois en Suisse, elle travaille sept jours sur sept, n’a le droit à aucun jour de vacances et touche un salaire de 300 francs par mois. Effrayée à l’idée qu’on puisse s’en prendre à ses enfants restés au pays, elle n’ose pas partir et ne sait pas vers qui se tourner pour s’en sortir. Elle finit par fuir et trouver de l’aide auprès d’associations.

    Des cas qui échappent à la justice
    D’après l’ordonnance sur les domestiques privés des membres du personnel des missions diplomatiques adoptée en 2011, les conditions de travail sont très réglementées. Les employeurs et employeuses doivent notamment fournir un salaire net de 1200 francs par mois, payer l’assurance maladie de son employé, payer ses cotisations salariales, fournir un hébergement digne avec une fenêtre, trois repas par jour et accorder un jour et demi de congé par semaine.

    L’organisme chargé de vérifier si ces conditions sont respectées est la mission suisse auprès des Nations unies à Genève. Il délivre les cartes de légitimation, vérifie les fiches de salaires et doit s’entretenir avec l’employée ou l’employé. Dans le cas de Christine, elle a été contrainte de mentir durant son entretien, ce qui explique que les infractions ont échappé au contrôle des autorités.

    Une plateforme d’aide aux victimes
    En octobre 2020, le centre social protestant (CSP) de Genève s’est associé à « Astrée » dans le canton de Vaud, à « Fachstelle Frauenhandel und Frauenmigration » (FIZ) dans le canton de Zurich et à « Antenna MayDay » au Tessin. L’objectif : mieux défendre les victimes de traite.

    Interrogée dans l’émission « On en parle », Sibel Can-Uzun, avocate au secteur « assistance aux personnes victimes de la traite du Centre social protestant (CSP) » à Genève constate que l’aide aux victimes dans les autres cantons est encore peu développée. Si aucune association n’existe dans son canton, elle conseille de se tourner vers un centre LAVI ou vers la police si la situation est dangereuse.

    La traite des êtres humains en Suisse
    En 2020, la plateforme suisse contre la traite des êtres humains a identifié 174 victimes de traite dont 151 femmes et 23 hommes. Parmi elles, 125 personnes ont été victimes d’exploitation sexuelle et 50 d’exploitation de force de travail, parfois pour des activités illicites. Enfin, la traite touche aussi les enfants, contraints de se prostituer ou mariés de force.
    D’après Sibel Can-Uzun, ces 174 cas ne sont que la partie visible de l’iceberg puisque ce sont uniquement ceux qui ont été signalés. Si les victimes sont majoritairement d’origine étrangère, 40% proviennent du continent européen.

    #esclavage #racisme #travail #femmes #immigration #exploitation #esclavage_moderne #capitalisme #prostitution #migrations #traite_d’étres_humains #Suisse

  • Pour sauver la planète, il faudrait passer à la semaine de 6 heures - Edition du soir Ouest-France - 23/05/2019
    https://www.ouest-france.fr/leditiondusoir/2019-05-23/pour-sauver-la-planete-il-faudrait-passer-a-la-semaine-de-6-heures-c204

    D’après le groupe de réflexion Autonomy, les pays signataires de la COP21 devraient réduire drastiquement le temps de travail, afin de diminuer leurs émissions de gaz à effet de serre et limiter le réchauffement climatique. Un de ses chercheurs a calculé le nombre idéal d’heures de travail hebdomadaire pour trois pays.

    Et si la réduction du temps de travail permettait de lutter contre le dérèglement climatique ? Dans une étude récente, le groupe Autonomy, dont les travaux de réflexion portent sur l’organisation du travail, démontre qu’en travaillant moins nous pourrions réduire considérablement nos émissions de gaz à effet de serre.

    Un de ses chercheurs affiliés, Philippe Frey, doctorant à l’Institut de Technologie de Karlsruhe (Allemagne), s’est concentré sur trois exemples : le Royaume-Uni, la Suède et l’Allemagne. Ces trois pays ont signé l’accord de Paris sur le climat.

    Pour rappel, en 2015, les pays signataires se sont engagés à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre afin de limiter le réchauffement climatique à 2 °C maximum d’ici 2100.

    Une semaine à 6 heures en Allemagne

    D’après les calculs de Philippe Frey, les Suédois devraient travailler 12 heures par semaine, les Britanniques 9 heures et les Allemands 6 heures afin de tenir leur promesse. À l’échelle mondiale, les pays de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques), dont la France fait partie, devraient limiter leur temps de travail à 5 heures et demie par semaine au lieu des 40,5 heures hebdomadaires actuelles. Toutefois, ce chiffre n’est pas très parlant, car il existe de fortes disparités entre les différents pays de l’OCDE.

    Pour en arriver à ce résultat, Philippe Frey a utilisé les chiffres de l’OCDE sur les émissions de gaz à effet de serre par secteur d’activité et par pays. La différence entre l’Allemagne, le Royaume-Uni et le Suède s’explique par la productivité de leurs travailleurs, mais aussi par les industries qu’ils privilégient.

    #travail #écologie #climat

  • Taiwan factory forces migrant workers back into dormitories amid Covid outbreak | Taiwan | The Guardian
    http://www.theguardian.com/world/2021/jun/11/taiwan-factory-migrant-workers-dormitories-covid-outbreak
    https://i.guim.co.uk/img/media/122f54e3dcd6c18626fb7f26bf16fdab0fa29489/0_185_3850_2310/master/3850.jpg?width=1200&height=630&quality=85&auto=format&fit=crop&overlay-ali

    Taiwan factory forces migrant workers back into dormitories amid Covid outbreakManufacturer ASE defends imposing rules that do not apply to the broader community in Taiwan, drawing accusations of discrimination
    A major manufacturer in Taiwan is forcing some migrant workers out of private homes and back into shared accommodation at the height of the island’s worst Covid-19 outbreak since the pandemic began, drawing accusations of discrimination and double standards.ASE, a semiconductor manufacturer, told its workers in the Taoyuan district of Chungli, about 50km (30 miles) from capital Taipei, that those who live independently in private rentals, must “move back to their dormitories immediately”, or be given “a major demerit”. Three such demerits are punishable by dismissal, the notice says.It stipulates residents will be banned from leaving the dorms except to go straight to and from work. Those who are late face being locked out and penalised. The workers cannot do their own shopping or have visitors.Such restrictions do not apply to the broader Taiwanese community. The island is currently under a level 3 alert, which allows gatherings and freedom of movement.Taiwan has recorded more than 12,000 local cases and 360 deaths since mid April. Hundreds of cases have been detected at four factories in Miaoli county, mostly among migrant workers and linked to crowded dormitory conditions.
    Central government orders require that the number of people per room in migrant worker accommodation be significantly reduced to cut the threat of infection among residents but offer no further detail, such as a maximum number per room.Footage seen by the Guardian purported to be of one of the ASE workers’ dorm rooms show rows of bunk beds on each side of the narrow room, with sheets hung around the edges to give occupants some privacy. Residents said they share bathroom facilities, sometimes with workers on different shifts or workers from other companies. Many migrant workers opt to live in private homes in which one or two people share a room.When asked about accusations it was discriminating against its migrant workers, she said: “ASE will do our best to follow the regulation. We are working under a lot of pressure and policies which may sound draconian and unfair but we appeal to our colleagues to abide by the regulations until the case numbers have come down. We appeal to their understanding. The rules are tight for a reason.”She said the company was not in breach of any rules, and was pulling people back to dorms “to protect them from further exposure outside, as well as to prevent cross-infections”. She said the company was also arranging other accommodation, including nearby university hostel rooms, aiming to have a maximum of four people per room.Similar restrictions on dorm-living migrant workers have been ordered by the Miaoli county government, prompting the health and welfare minister, Chen Chih-shung, to “remind” local authorities they can only implement measures in line with level 3 restrictions, which permit freedom of movement.
    The Guardian spoke to dozens of workers who fear that speaking out could see them fired or sent home. They stressed they had no issue with the job or the pandemic safety measures on the factory floor but they believed the accommodation order put them all in far greater danger than if they stayed in their own homes and practised social distancing. (...)
    The spokeswoman for ASE said the company had also increased cleaning and disinfection of the dorms, implemented social distancing measures, and was providing in-house counselling for distressed employees and financial incentives to not break rules “as a gesture of support”. Taiwan’s migrant worker population is considered vulnerable and unlikely to speak up against employers, according to rights groups, who also note weak labour laws in Taiwan.The situation is drawing comparisons to Singapore in early 2020, when officials were accused of overlooking migrant dormitories as part of their otherwise lauded pandemic response, leading to massive outbreaks among workers. “We know from Singapore’s situation that migrant workers who are confined to their dorms and not allowed to leave also face psychological adjustment issues, and some of them were known to have taken their lives in Singapore,” said Roy Ngerg, a Taipei-based writer covering human rights and labor issues. He said Taiwan had ample warning of the dangers. Lennon Ying-dah Wong, director of migrant worker policies at Taoyuan labor organisation Serve the People Association, said the decision to send workers back to dorms was “very questionable”. “The Covid-19 virus won’t be controlled merely by locking the migrant workers inside the factory.” Wong said.“It’s totally unfair and unjustifiable to continue this double standard for migrant and Taiwanese workers in the factory.”The ASEspokeswoman said the company was working closely with government to protect all employees “regardless of nationalities”.
    “We have already strengthened precautionary measures to ensure their safety and are following strict directives from the Taiwan health and labor ministry,” she said.“ASE is committed to international standards … that governs employee welfare and safeguards their rights. Our customers conduct audits at our sites on a regular basis, and we have always been transparent with our policies and conduct.”

    #Covid-19#migrant#migration#taiwan#singapour#sante#discrimination#vulnerabilite#travailleurmigrant#dortoir#santepublique

  • Le travail des enfants en recrudescence pour la première fois en vingt ans
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/06/10/le-travail-des-enfants-en-recrudescence-pour-la-premiere-fois-en-vingt-ans_6

    Un rapport conjoint de l’Organisation internationale du travail (OIT) et de l’Unicef, l’agence onusienne en charge du bien-être des enfants, estime qu’au début 2020, 160 millions d’enfants étaient forcés de travailler, soit 8,4 millions de plus en quatre ans.

  • Subappalti e decenza. Lavoro, cosa insegna l’indagine su Dhl

    La presunzione d’innocenza vale anche per le imprese e i loro vertici. Tanto più quando un’indagine si incentra su questioni fiscali, economiche e organizzative, che presentano sempre qualche margine di interpretazione delle norme. Dunque nessuna sentenza anticipata di colpevolezza nei confronti di Dhl, accusata ieri dai pm di Milano di frode fiscale operata tramite cooperative e consorzi che, secondo i sospetti dei magistrati, fungono da «meri serbatoi di manodopera». Tuttavia, l’importanza della multinazionale sotto inchiesta e il ricorrere di alcuni tratti ’tipici’ della somministrazione irregolare di lavoratori, con il loro presumibile sfruttamento, non possono essere ignorati e anzi offrono l’occasione per cercare di illuminare meglio un tratto buio del nostro mercato del lavoro.

    Dhl, infatti, non è una società qualsiasi ma il leader mondiale della logistica, come orgogliosamente ricorda nel suo sito web. Soprattutto è particolare il suo azionariato, controllato dal 2002 dal colosso Deutsche Post, le Poste tedesche, a loro volta sotto il controllo del governo di Berlino. E, come ogni grande azienda tedesca che rispetta la legge sulla cogestione, la Mitbestimmungsgesetz, Dhl ha un Consiglio di gestione (come il nostro Cda) e un Consiglio di sorveglianza, nel quale siedono in numero paritario azionisti e rappresentanti dei lavoratori, con il compito di sorvegliare e indirizzare appunto le attività gestionali. Insomma, un gruppo ’blasonato’ di uno Stato fratello, dal quale tutto ci si potrebbe attendere tranne che anche solo il sospetto di una frode fiscale e un utilizzo illecito della manodopera in un altro Paese dell’Unione Europea. Pur in attesa del giudizio che non spetta a noi anticipare, si può dire che non si tratta semplicemente dell’’incidente’ di un’inchiesta penale, quanto di un imbarazzante caso diplomatico, proprio all’indomani dell’intesa al G7 sulla tassazione minima delle multinazionali.

    C’è però dell’altro, oltre alla presunta frode fiscale. Per dirlo con le parole dell’accusa: «La società committente (Dhl appunto) abusa dei benefici offerti dal sistema illecito, neutralizzando il proprio cuneo fiscale mediante l’esternalizzazione della manodopera e di tutti gli oneri connessi. Ciò comporta l’utilizzo di fittizi contratti d’appalto per prestazioni di servizi che, invero, dissimulano l’unico, reale oggetto del negozio posto in essere tra le parti, ossia la mera somministrazione di personale effettuata in violazione delle norme che ne regolamentano la disciplina».

    Tradotto, significa che il gruppo tedesco, per elevare il suo margine di profitto, avrebbe utilizzato nei propri magazzini lavoratori formalmente assunti da consorzi in appalto – «uno schermo di ben 23 cooperative, 20 delle quali con la medesima sede fiscale » – ma in realtà eterodiretti dalla stessa Dhl. Che avrebbe imposto tariffe irrealistiche a tali cooperative, alle quali non restava altro che frodare lo Stato non versando l’Iva dovuta e parte dei contributi previdenziali di lavoratori sottopagati rispetto ai contratti nazionali, sottraendosi infine ai controlli grazie a cambi di denominazione e trasferendo il personale da una società all’altra. Dhl ha dichiarato che «fornirà agli inquirenti tutta la collaborazione necessaria per chiarire in modo tempestivo e soddisfacente la propria posizione, ritenendo di aver sempre operato nel pieno rispetto della normativa fiscale italiana».

    Ma – sempre in attesa del giudizio – la vicenda mostra comunque quanto sia diffuso (e pericoloso) il subappalto a cooperative spurie – come recentemente il clamoroso caso della #Ceva – rispetto alle quali neppure le novità legislative e i tavoli aperti con aziende e prefetti sembrano aver scongiurato gli illeciti e lo sfruttamento dei lavoratori. Oggi che ancora si discute di come regolamentare la materia nel Pnrr, questa indagine offre allora due indicazioni preliminari importanti. La prima: vanno rafforzati e non allentati i meccanismi che rendono responsabili i committenti di quanto avviene nelle società appaltatrici. La seconda: l’appalto esterno andrebbe sempre proibito per le attività core, tipiche e centrali, di un’azienda. Per non arrendersi alla logica del profitto illecito e della sotto-tutela dei lavoratori.

    https://www.avvenire.it/opinioni/pagine/subappalti-e-decenza

    #DHL #travail #conditions_de_travail #fraude_fiscale #fiscalité #sous-traitance

  • Precarity means top students quitting academia, warns OECD expert

    Report author says increasing funding would only lead to more insecurity, and culture shift is needed instead.

    Academic precarity is a wide-ranging threat to the quality of research globally, with the brightest students now eschewing a career in academia because of poor working conditions, the Organisation for Economic Cooperation and Development has warned.

    While the problem of short-term, high-pressure and insecure jobs for early career researchers is well known, the Paris-based thinktank, which recently conducted interviews with some 100 policymakers and scientists, has concluded that it is one of the most serious problems facing the research enterprise.

    “It clearly is the case that the best people aren’t going into academia any more,” said Carthage Smith, a senior policy analyst at the OECD who contributed to a report on the issue. This conclusion came through “no matter what type of stakeholder we spoke to”, he added.

    “It’s really serious for science if many of these brightest young people are choosing not to go into science or are dropping out early,” he said. “It’s a fundamental issue.”

    The OECD report, Reducing the Precarity of Academic Research Careers, characterises academia as a “shrinking protected research elite and a large precarious research class that now represents the majority in most academic systems”.

    Several factors have contributed to precarious working conditions. A switch away from core funding to competitive grant systems has meant more pressure for

    “flexibility in staffing”. Meanwhile, there has been a “staggering” increase in the number of PhD holders, growing by 25 per cent among the working-age population in OECD countries in the five years to 2019.

    Just 52 per cent of corresponding authors have a permanent contract, the report warns. For authors under 34, three-quarters are in fixed-term positions.

    According to interviewees, “many positions are filled with what they consider as less able national students and/or international students. They are concerned that this will ultimately affect the quality of the research being produced.”

    “Bright people see what happens in an academic career, and they can go elsewhere,” said Dr Smith.

    While differences between countries exist, the problem is now globally endemic, the report makes clear.

    “It’s almost as though the precarity is viral; it’s spread from country to country,” Dr Smith said. Countries need precarious, flexible academic labour to remain competitive in research, and what results is a global race to the bottom, he explained.

    “There’s a bit of passing the buck to some extent,” with universities blaming research funders, and vice versa, Dr Smith added. Precarious researchers were hidden “off the books”, meaning some university authorities “are not even aware they are there”, he said.

    As for solutions, “I actually don’t think money is the issue,” he said, and added that interviewees had backed this up.

    The problem is that with a glut of new funding, universities tend to recruit a handful of “overseas top professors” who in turn hire an army of temporary PhDs and postdocs below them. “The net effect is that the university gets more people on precarious positions,” he said.

    Instead, precarity would be better eased by an end to the “almost complete dependence” on bibliometric indicators and “obsession with lots of short-term outputs that have a high profile”, which encourages short-term, insecure working conditions, Dr Smith said.

    Training early career researchers for jobs outside academia would also ease job market pressure, he said, as fewer scholars would apply for limited early-stage jobs.

    https://www.timeshighereducation.com/news/precarity-means-top-students-quitting-academia-warns-oecd-expe

    #précarité #université #enseignement_supérieur #ESR #facs #OCDE #rapport #précarité_académique #science #recherche #travail #conditions_de_travail #compétition #flexibilité #bibliométrie

    ping @_kg_

  • « S’ils veulent mourir ça les regarde, mais qu’ils n’embarquent pas tout le monde avec eux »
    https://acta.zone/sils-veulent-mourir-ca-les-regarde-mais-quils-nembarquent-pas-tout-le-monde-a

    En tant qu’infrastructure fondamentale du capitalisme avancé, la logistique occupe un rôle central dans la crise sanitaire en cours. Dans les entrepôts, s’opposent des directions qui veulent produire à tout prix et des ouvriers qui se battent pour préserver leur santé, celle de leurs familles et la nôtre. Dans la plateforme du groupe Geodis à Gennevilliers, cette bataille soulève des enjeux de vie et de mort. Comme le raconte Nouman1, ouvrier et syndicaliste CGT, c’est dans un rapport renouvelé par la gravité du contexte que s’obtient la préservation des corps. Source : Acta

    • Dans les entrepôts, ces contradictions qui ressurgissent actuellement s’expriment de façon très nette : entre des directions qui veulent produire à tout prix et des ouvriers qui se battent pour préserver leur santé, celle de leurs familles et la nôtre. Dans la plateforme du groupe Geodis à Gennevilliers, cette bataille soulève des enjeux de vie et de mort. Comme le raconte Nouman1, ouvrier et syndicaliste CGT, c’est dans un rapport renouvelé par la gravité du contexte que s’obtient la préservation des corps.

      En ce moment l’entrepôt continue de tourner : comment ça se passe le travail en période de crise sanitaire ? Il y a des mesures mises en place pour vous protéger ? Vous avez déjà eu des cas de Covid-19 ?

      Jusqu’au 17 mars à 23H30, la direction n’a rien fait, mais absolument rien. Enfin si, ils ont juste proposé un point de distribution de gel hydroalcoolique. Mais un seul…pour 300 personnes ! Au bout de 3 heures il n’y avait plus de gel et rien n’était prévu pour réapprovisionner. Ce qui montre bien deux choses : d’abord que les gens étaient inquiets, les salariés ont vite pris les choses au sérieux ; et en parallèle ça montre qu’au contraire la direction n’est pas du tout à la hauteur, ils ne calculent rien, ou alors trop tard.

      Le trop tard a donc eu lieu le 17 mars à 23H30. Un cariste a fait plusieurs malaises respiratoires dans l’entrepôt, sur le quai. Il n’arrêtait pas de tousser et avait du mal à respirer. Il a vomi plusieurs fois. C’était super flippant. On a appelé les urgences et le Samu est venu le chercher immédiatement. À l’hôpital il a été testé positif au Covid-19 et il est resté une semaine, en mauvais état. Maintenant ça va mieux, mais franchement on a cru qu’il allait crever. Le gars il a 6 enfants à la maison2.

      Immédiatement après le malaise, avec les élus CGT on a prévenu tout le monde dans l’entrepôt mais aussi au-delà. On a envoyé des courriers à la direction régionale et nationale, au PDG, avec copies à la CARSAT et à l’Inspection du Travail. Pour les forcer à réagir.
      Le lendemain, la direction a enfin renouvelé le stock de gel. Ils n’avaient pas vraiment le choix, vu que tout le monde était super flippé. Mais ce n’est pas suffisant, un point de gel pour tout le monde. Déjà il faudrait des flacons pour chaque personne, pour que chacun puisse se protéger et protéger les autres en mêmes temps. Mais il faudrait aussi des gants pour tout le monde. Et surtout, il faudrait désinfecter toutes les zones de contacts et dans un entrepôt il y en énormément : tous les scanners qu’on utilise, les douchettes, tous les engins de manutention, c’est des outils qui passent sans arrêt d’une main à l’autre.

      Mais c’était sûr que ça allait arriver. On est nombreux dans l’entrepôt et il y a plein de points de contacts avec l’extérieur. Il y a de grandes chances que le gars ait chopé le virus sur le site, avec les camions qui viennent de partout. On a des chauffeurs qui viennent tous les jours de l’Oise où il y avait pas mal de cas, mais aussi du Nord, ou de plein d’autres pays d’Europe. Et même après la fermeture des frontières avec l’Italie, les circuits logistiques ont continué de tourner. Les boites faisaient passer les camions par le Luxembourg ou la Suisse. Alors qu’on sait que le virus peut rester plusieurs jours sur une surface, les colis continuaient de sortir des camions et dans les entrepôts personne n’était protégé.

      Dans de nombreux cas on voit que les syndicalistes de base ont réagi bien avant les directions d’entreprises. C’était le cas chez vous aussi ? À partir de quand vous avez commencé à sentir le risque ?

      Dès le 11 mars on a eu des suspicions de cas dans l’entrepôt, mais c’était mis sous le tapis. Il y a deux ouvriers qui ont été renvoyé chez eux, un salarié et un intérimaire, avec des signaux assez clairs, la toux et des poussées de fièvre. Mais la direction n’a rien communiqué là-dessous. Ils ne voulaient surtout pas risquer des droits de retrait ou la fermeture du site. Nous on a eu l’information directement par les personnes malades.

      #ouvrier #logistique #Géodis #crise_sanitaire #travail #économie #premiers_de_corvée #travailleurs_exposés #droit_de_retrait #syndicalisme

    • Question (de) classe
      https://www.lantivol.com/2023/02/les-breves-du-satirique-fevrier-2023.html

      Sur Cnews, au cours de l’émission «  La Parole aux Français   » du 7 février 2023, un encravaté du plateau s’adresse à un cariste en duplex depuis Saint-Omer : «  Je ne veux pas du tout contester ce que vous nous dites… mais en quoi conduire un chariot élévateur c’est un métier dur ?   ».

      #travail #retraites

  • Le 20 décembre 2019, je reçois, par mail, ce message de "pub" d’une formation qui nous est proposée dans notre #université (#Université_Grenoble_Alpes) :

    L’#UGA nous informe de la mise en place à la formation #communication_assertive et bienveillante dans les relations professionnelles .

    Deux sessions au choix sont ouvertes :

    Soit les 29 & 30 juin 2020
    soit les 03 & 04 décembre 2020

    La date limite d’inscription est : j - 15 avant la date de la formation

    La formation est placée sous le thème " #efficacité professionnelle ".

    Objectifs de la formation :

    A l’issue de la formation, les participants seront capables de :

    – Décoder leur comportement et celui des autres dans les relations professionnelles

    – Communiquer avec #tact et #diplomatie

    – Etablir des #attitudes_positives au quotidien

    – Développer des relations professionnelles harmonieuses et efficaces

    Programme :

    1. Prendre conscience de son comportement

    – Identifier les raisons de ne pas de comprendre

    – Comprendre l’image que l’on renvoie à ses interlocuteurs

    – Prendre conscience de l’image de sa communication écrite

    – Identifier son comportement dans les situations relationnelles

    2. Savoir dialoguer avec tact et souplesse

    – Pratiquer l’écoute active et savoir utiliser les 5 types de questions

    – Utiliser les 3 techniques de reformulation

    – Améliorer sa communication non verbale

    – Etre congruent entre son langage verbal et non-verbal

    – Ajuster sa communication à son interlocuteur

    – Choisir son vocabulaire pour communiquer avec précision et tact à l’écrit

    3. Savoir soutenir une position claire et diplomate

    – Etre assertif : utiliser la méthode DESC

    – Exprimer son avis sans juger l’autre

    – Formuler des critiques constructives

    – Faire face aux critiques

    – Formuler un refus sans provoquer de tension

    – Faire et accepter des compliments dans le monde professionnel

    Durée : 2 jours

    Public : Toute personne souhaitant optimiser sa communication afin d’améliorer ses relations professionnelles

    –--------

    Sur ce, je réponds à une collègue, en colère :

    Plus de moyens, moins de compétition, moins de darwinisme social résoudrait la moitié des problèmes sans formations à la communication bienveillante !

    –-> je fais évidemment allusion aux propos tenus par #Antoine_Petit (à la tête du #CNRS) qui a appelé à une loi « darwinienne » pour le financement de la #recherche. « Une loi ambitieuse, inégalitaire — oui, inégalitaire, une loi vertueuse et darwinienne, qui encourage les scientifiques, équipes, laboratoires, établissements les plus performants à l’échelle internationale, une loi qui mobilise les énergies. »
    https://seenthis.net/messages/815560

    #formation #bienveillance #communication_bienveillante #travail #relations_professionnelles #inégalités #performance #compétition #attitude_positive #harmonie #hypocrisie #image #tact #souplesse #écoute_active #techniques_de_reformulation #communication #communication_non_verbale #langage_verbal #langage_non-verbal #vocabulaire #méthode_DESC #critiques_constructives

    • Et parallèlement à l’#Université d’#Amsterdam... la week of #work_stress !

      Message from the works council

      Dear all,

      The week of 11th of November is the week of work stress. It is the week where the university brings out its petting puppies, makes you bikeblend your smoothie, and has you beat a few djembe tunes to let go of your #stress. Some might argue that it is a nice gesture of the employer, but we of the FNV in the OR find it a slap in the face of the employee. It adds insult to injury.

      This waste of money again shows that the faculty is not taking work pressure seriously. We said it last year, and we said it again this year: “stop monkeying around and actually deal with the causes of work pressure”. Work pressure is not that difficult. There are either too many tasks for the number of people, or there are not enough people for the number of tasks. So the answers are also simple. If an organization is financially healthy, you hire more people. If the organization is financially unhealthy, you are stuck with reducing the tasks. There is no rocket science involved.

      Yet as you can see in this week of work stress, the faculty seems keen to responsiblize the individual for the work pressure he or she is experiencing. This leads to offers such as #time_management (we just received an email that there are two spots still available), #yoga, and #mindfulness. But these are just bandaids ("lapjes voor het bloeden" as the Dutch expression goes) that obscure the structural faults of the system. There are too many administration processes. There is too much institutional distrust that you are not doing your work correctly leading to for instance to ’#jaargesprekken' being moments where you defend yourself instead of discussing how you would like to grow as a professional. There are criteria for promotion that seem to change during the process. We have to accept budget cuts in our teaching programme while at the same time the faculty wants to start new programmes that make new claims on budget and staff.

      Recently, our support staff at EOSS was confronted with a report that was framed as research about the high work pressure they are experiencing. Yet it actually placed all the blame at the staff of EOSS and suggested their so-called inefficient work and non-conformance to instructions from management was the cause of their work pressure. Another signal that work pressure is not taking seriously by management and the individual employee is again responsibilized for his or her work’ stress’. The Works Council will keep pushing the Faculty and the UvA to make meaningful structural changes that address work pressure instead of blaming the victim. Namaste.

      XXXX (FNV Works Council Representative)

      Reçu via email d’une amie/collègue qui y travaille...

    • Et petit exemple d’#Angleterre (#UK):

      Universities have driven their workers into the ground. That’s why I’m striking

      Our eight days of action are in response to a marketised sector that has prioritised profit over the welfare of staff and students.

      Workers in higher education across the UK are on strike. One of the reasons we are striking is because of the poor conditions we face today – which were, in large part, decided by the 2010 election.

      Nearly a decade ago, the Tory and Lib Dem coalition government conspired to transform higher education, unleashing the forces of marketisation. The physical and emotional landscape of the university has fundamentally changed in the intervening years. The devastation wrought cannot be overstated. Contrary to justifications for reform by Tories and Lib Dems, the contemporary university is not sustainable, and reforms have reduced standards and entrenched inequality.

      In public discussion of the – shameful – tripling of student fees and mounting student debt, the changes to university funding that this brought about are often neglected. The 2010 coalition government replaced the old system of block grants with money paid per student per course, and lifted the cap on the number of student places available. Now, universities compete for funding by competing for students, with each other, and between their own departments.

      Most remarkably, this was done in the name of improving standards. It has left its scars on the physical landscape of universities, no longer able to fit in the number of students they have enrolled, and the springing up of new buildings, luxury accommodation and gyms all designed to attract prospective students. If the modern university has a soundtrack, it would be constant drilling for the construction of new, shiny buildings, temples to “student satisfaction”.

      Marketisation does not mean the immediate insertion of the profit motive into previously public goods. It means, at least in the first instance, making those public goods profitable. Students are in more and more debt, workers are paid less and less, while private companies and developers are given access to a potentially lucrative market.

      What does this mean for workers in higher education? They face a proliferation of perverse incentives: instead of research and teaching, lecturers are expected to take part in a perpetual recruitment drive. Instead of supporting students emotionally and academically, staff in student services, often facing cuts and “restructures”, are expected to act as the vanguard of “employability”.

      With more students, permanent staff are expected to take on more and more work. Temporary staff are expected to paper over structural gaps, providing a “flexible” workforce who are hired and fired in response to fluctuations in student numbers. Research shows that part-time staff and those on hourly rates are only paid for 55% of their work. Staff in general work, on average, the equivalent of two days unpaid per week. Given these low wages, many temporary staff are effectively paid less than the minimum wage.

      The expectations placed on staff cannot be met. It is not possible to produce the kind of work expected in the amount of time we are paid to do it. New methods of evaluation and student metrics create even more work, and overlook the key fact that asking students if they enjoyed a course reveals very little about whether that course was well-taught. Student services are stretched to breaking point, and instead of releasing the tension by, for example, increasing funding, services are instead outsourced, with trained counsellors replaced by generic “advisers” and, even, apps.

      When we say that the expectations on staff cannot be met, we mean that it is not possible to live under these conditions. There is nothing else left to squeeze. The doctrines of flexibility and precarity are in no way specific to higher education. They are paradigmatic of contemporary working practices. This means the struggle against precarity is not just a struggle for better conditions for academic workers – it is the insistence that a better life is possible for all of us. The disruption to teaching that comes from workers’ poor health, unnecessary pressure and precarity is much, much greater than the disruption caused by the cancellation of classes.

      Despite the deprivations of the picket line – early mornings, hours standing in the cold, lost pay – I have rarely seen colleagues so happy. The lifting of the neoliberal impulse to be constantly working, every interaction a chance for self-development, every minute a chance to get something done, has profound effects. Reclawing time from management’s extractive demands gives us a glimpse of how the university could be.

      The University and College Union dispute, which runs until next Wednesday, is about pay and pensions for some 43,000 members of the union, all working in academia. Even if we won on both counts, our futures, and the future of higher education, will not be secure without a fundamental rethink of the way in which universities are funded in the UK.

      We cannot afford to merely attempt to reform a marketised sector, based around fees. Almost 10 years on from the seismic higher education reforms of 2010, we face another general election. The only party now offering a rethink of fees and funding, rather than the shuffling of proverbial deckchairs, is Labour.

      We must not let students’ interests be pitted against workers. They are one and the same. So far during the strike, universities have bribed students to cross the picket line with gimmicks like free breakfast and free parking. They have attempted to ban solidarity action by students with a sustained campaign of misinformation, including the suggestion that joining picket lines is illegal and that students must cross them because they are members of NUS and not UCU. We are warned that students might feel anxious about the strike and that by picketing our workplaces we are letting them down.

      In these moments, management attempts to call upon a sense of duty we might feel towards our students. But as workers in higher education, we should not be content to merely provide a better version of the kind of education-as-commodity that management insists on.

      With our strike and the election, we have a chance to start fundamentally re-imagining the university. It’s the only thing that might save it.

      https://www.theguardian.com/commentisfree/2019/nov/28/universities-workers-strike-marketised-sector-money-staff
      #grève

    • Et hop une autre offre de formation arrivée ce jour dans ma boîte mail :

      "Mieux vivre ses émotions dans les relations professionnelles"

      Public : Tout collaborateur qui souhaite mieux vivre ses émotions afin de favoriser ses relations professionnelles.

      C’est classé dans la rubrique « #efficacité professionnelle »

      Et voici un aperçu du contenu :

      #intelligence_émotionnelle #émotions #réactions_émotionnelles_parasites #dysfonctionnement #mots #visage #corps #couleurs #saveurs #musique #timbres_psychologiques #élastiques_émotionnels #alexitymie #vague_des_émotions #pensée_positive #mots_déclencheurs #respiration

    • 10.12.2021, nouveau message des services centraux de notre université (qui semble de plus en plus inspirée !!) :

      Programme de #pause_active destiné à l’encadrement

      A l’attention des personnels en situation d’encadrement (cadres administratifs et techniques, responsables pédagogiques, responsables scientifiques)

      Madame, Monsieur,

      Suite à une expérimentation menée au printemps dernier et dans le cadre de l’accord-cadre Qualité de Vie au Travail de l’UGA, le SUAPS et la Direction de l’environnement social (DGDRH-DES) vous proposent des séances de Pause Active en visioconférence.

      Ces temps courts, de 20/25 mns vous permettront de :

      Bien débuter la journée

      Apprendre à apprivoiser le stress, prévenir le stress chronique

      Lutter contre l’épuisement professionnel

      – *Prévenir les troubles musculo-squelettiques

      Être plus efficace et concentré

      Ils se déroulent les jeudis à 8h et 8h30, jusqu’au 9 décembre pour le 1er semestre

      Puis au 2nd semestre, à partir du 13 janvier

      Pas d’inscription préalable, juste une connexion !

      Comment se déroulent les séances ?

      Séance à 8h00 : #Sophrologie :

      Prendre conscience des différentes parties de son corps

      Se libérer des tensions physiques, mentales et émotionnelles

      Respirer, se poser, prendre un temps pour soi

      Activer les capacités utiles pour sa journée de travail

      –-

      Séance à 8h30 : Réveil musculaire en douceur :

      Étirements légers, respiration, focus sur l’ensemble du dos pour dénouer les tensions.

    • J’avais oublié d’ajouté cela sur ce fil :

      Arrive aujourd’hui, 21.10.2020, un message de mon #université (#Université_Grenoble_Alpes) qui nous invite à s’inscrire à une #formation...
      La formation s’intitule :
      Gestion du #stress pour les enseignant(e)s

      La troisième annonce en ce genre, les deux précédentes étaient des formations qui portaient sur :

      1. Gestion de #conflits (formation mise sous le thème « #efficacité_professionnelle »)

      2. Mieux vivre ses #émotions dans ses #relations_professionnelles (aussi mise sous le même thème : #efficacité_professionnelle)

      Comme dit ma collègue @mobileborders :
      « De la #responsabilisation_personnelle des #failles_structurelles... »

      https://seenthis.net/messages/882135

    • 07.01.2022... on commence une nouvelle année avec de nouvelles formations. Cette fois-ci c’est... le #co-développement !

      Formation Co-Développement Enseignants/Enseignants-chercheurs

      –-> le plus drôle dans tout ça, c’est la "#méthode_Payette_et_Champagne" (ou "paillettes et champagne" si vous préférez).

      « une méthode subtile et exigeante alors qu’elle paraît simple en apparence » dit A. Payette
      https://esprit-co-developpement.fr

      Pas trop bien réussi à en savoir plus après une brève recherche sur la toile (si il y a des motivé·es...)

      J’en ai fait un mini-tweet :

      https://twitter.com/CDB_77/status/1479350762329280514

    • Avril 2022... Dans notre institut, comme partout ailleurs dans les facs françaises (et au-delà), on souffre d’un déficit STRUCTUREL en personnel enseignant... Pour info, notre institut « tourne » avec environ 40% des heures d’enseignement qui sont données par du personnel précaire, dont des #vacataires... Outre ce problème STRUCTUREL, il y a aussi la difficulté à pouvoir embaucher lesdits vacataires... deux difficultés avant tout :
      – iels sont payé·es, à l’heure, en dessous du smic, donc iels préfèrent faire autre chose dans la vie...
      – iels ne peuvent être embauché·es que si iels ont un contrat par ailleurs (donc, chômeur·es, circulez, on ne peut pas vous donner du taf... qui est payé moins du smic, mais bon...)

      Résultat des courses : c’est une galère pas possible pour les responsables de formations à la fac de trouver des enseignant·es pour les cours présents dans la maquette...

      Donc : problème structurel...

      Or, voici ce que notre direction nous propose, une réunion pour discuter de cette problématique « vacataires » (très bien) :

      "Lors du dernier conseil d’UFR, la problématique des vacataires d’enseignement (recrutement, constitution des dossiers, paiement) a été abordée et il a été émis le souhait d’organiser un temps de travail à ce sujet.

      ... et voici la phrase suivante :

      Ce sujet faisant également écho à celui lié à la qualité de vie au travail, il semble primordial d’y travailler dessus de manière prioritaire."

      –-> le lien avec la fameuse #QVT... ce n’est pas un problème de QVT, c’est un problème de #politique_universitaire, bordel ! Non, on ne va pas résoudre cela avec des séances de sophrologie ou avec des pauses actives !

    • « En termes d’émotions, là c’est moins évident : on parle de plus en plus de burnout, mais à la force physique s’est substituée une injonction à la force mentale, à prendre sur soi. Et si ça ne va pas, on va faire en sorte que les individus s’adaptent au monde du travail, mais on ne va jamais faire en sorte que le monde du travail s’adapte au #corps et à l’esprit des individus. On va donner des sièges ergonomiques, des ergosquelettes, on va créer des formations gestes et postures, on va embaucher des psychologues pour que les gens tiennent au travail, sans s’interroger sur ce qui initialement a causé ces souffrances. »

      https://www.frustrationmagazine.fr/entretien-rivoal

      #adaptation #résilience #force_mentale #émotions

      signalé ici :
      https://seenthis.net/messages/969443

    • Le business du bonheur

      La psychologie positive, conceptualisée aux États-Unis à la fin des années 1990, s’est imposée en Europe par le biais du management d’entreprise. Enquête sur une discipline contestée, proche du développement personnel.

      https://www.arte.tv/fr/videos/099779-000-A/le-business-du-bonheur

      voir aussi le trailer sur twitter :
      https://twitter.com/ARTEfr/status/1567845341793320962

      signalé sur seenthis par @olivier_aubert :
      https://seenthis.net/messages/971462

  • Le chant des grenouilles - Une contre histoire d’Italie à travers le chant populaire

    "Senti le rane che cantano…"
    « Ecoute les grenouilles qui chantent... »
    C’est ainsi que commence l’un des chants les plus anciens du répertoire des mondines, les travailleuses des rizières du nord de l’Italie. L’un de ces nombreux chants oubliés, ou édulcorés dans sa version proposée au grand public à partir des années 70, et où les grenouilles ont disparu pour laisser place à un plus agréable : « Amore mio non piangere... » « Mon amour, ne pleure pas... »

    L’Etat italien a il y a peu célébré son 150e anniversaire, et sa rhétorique patriotique a envahi le débat public en imposant une version de l’histoire : un beau conte, dont le héros est un peuple abstrait autant qu’idéalisé, bien éloigné de la réalité douloureuse et quotidienne des classes populaires et de leurs tentatives d’émancipation.
    Dans ce spectacle mêlant récits, chants et musique, nous vous ferons entendre d’autres voix : celles, orgueilleuses et enragées, des brigands méridionaux et de leur guerre désespérée contre le nouvel Etat ; celles des paysans et des ouvriers agricoles, dont les luttes pour une existence meilleures seront sans relâche ; celles des travailleurs des carrières de marbre de Toscane, des mineurs de soufre de Sicile ; les voix fières et impertinentes des mondines ; celles des émigrés qui, après des décennies de défaites, allaient poursuivre leur rêve de justice dans d’autres terres.
    Quarante année de révoltes, de rebellions, d’illusions destinées à briser la fureur répressive d’un Etat qui punit impudemment les justes et récompense les assassins.
    Un lointain mais persistant coassement de grenouilles, refusant de se taire devant les fanfares sonores du pouvoir.

    https://www.terracanto.org/fr/le-chant-des-grenouilles-une-contre-histoire-ditalie-%C3%A0-travers-le-c
    #Italie #chants_populaires #chansons_populaires #chanson #musique #histoire_populaire #contre-histoire #musique_et_politique

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