person:riad hijab

  • Adel al-Jubeir, ministre saoudien des AE : Assad restere, cherchez une autre solution. La prochaine conférence à Riyad annoncera la fin du rôle de Riad Hijab. [à peu près le seul gros transfert réalisé par les Saoudiens au mercato de la révolution syrienne]

    الجبير للمعارضة السورية : الأسد باق وابحثوا عن رؤية أخرى للحلّ ومؤتمر الرياض المقبل سيعلن نهاية دور رياض حجاب | رأي اليوم
    http://www.raialyoum.com/?p=721876

    #syrie

  • Escalade au sud d’Alep où un ensemble de groupes avec notamment les groupes salafistes al-Nousra, Ahrar al-Cham et Jound al-Aqsa attaquent plusieurs villages constituant des positions prises par l’armée syrienne fin 2015 lorsqu’elle avait, avec l’appui de l’aviation russe, établi une zone sécurisant l’autoroute Damas-Alep. Le village de Tall al-’Eiss vient semble-t-il d’être pris par al-Nousra. L’attaque est présentée par ces groupes comme une réponse aux violations du cessez-le-feu par le régime.
    2 remarques sur cette escalade :
    1° - al-Nousra pourrait être en train d’essayer d’entraîner plusieurs groupes à rendre caduque la cessation des hostilités - même si la zone concernée ne fait pas partie de cet accord. Voir ici l’analyse d’E.J. Magnier sur la menace que cet accord fait peser sur al-Nousra : http://seenthis.net/messages/475052
    Sujet déjà abordé à plusieurs reprises sur seen this (voir #liste_blanche / #liste_noire)
    2° - la Division 13 (ASL), récemment boutée hors de son QG de Maraat al-Nouman par al-Nousra (voir : http://seenthis.net/messages/469485), ce qui avait déclenché des manifestations pro-ASL et anti-alNousra dans la ville, combat désormais au cours de cette offensive aux côtés de cette branche syrienne d’al-Qaïda.
    Ceci attesté sur son compte twitter où est publiée la photo d’un de ses combattants mort dans la bataille pour la prise du village de « Khalidyah dans le rif sud d’alep » : https://pbs.twimg.com/media/Ce-9m7KWQAAhLDC

  • Syrie : Riad Hijab, un bouffon du roi - Madaniya
    http://www.madaniya.info/2016/04/01/syrie-riad-hijab-bouffon-roi

    Férocement, René Naba exécute quelques experts sur la #Syrie...

    Les bédouins pétrodollarisés, c’est bien connu, dans leur art ancestral du marchandage, sont passés maîtres. Prix d’ami, la nuitée au « Président Wilson » a été facturée à 750 francs suisses, majorée d’un supplément forfait nourriture de 300 francs par jour, soit la journée à 1.000 FS par négociateur. Sans compter les frais annexes des nombreuses et onéreuses prestations annexes (affectation de salles de réunion et de salon pour les conférences de presse), les limousines pour le déplacement de ces augustes personnes et leur protection rapprochée.

    Soit pour un séjour d’une semaine, une note de 1,6 millions de FS. De quoi faire bombance et compenser avantageusement le dénuement de millions de Syriens dispersés à travers le monde du fait de leur cupidité et de leur inconsistance intellectuelle et morale.

    Foin de transparence : Fastes et apparats en apparence mais coups bas en coulisses et bagarre de chiffonniers : Le Qatar, ombre falote de la Turquie, boudant la conférence, l’Arabe saoudite a mis à contribution les Émirats Arabes Unis pour s’acquitter de la quote-part du Qatar.

    La révolution syrienne ne souffre pas d’intendance, mais d’incompétence. La révolution syrienne passera dans les annales comme l’unique révolution au Monde faite en costume cravates et cartes de crédits, sous parrainage royal. Et les pétromonarchies comme les plus gros donateurs de la destruction de la Syrie, un « pays du champ de bataille », de la dispersion de sa population et la mise en coupe réglée du pays sous l’autorité djihadiste.
    Le surréalisme journalistique du graphomane du quotidien Libération

    La vassalisation de la pensée journalistique est telle que nul au sein de la corporation des plumitifs n’a fait part de son étonnement que le choix d’une délégation devant négocier l’avenir de la Syrie ait été confiée à un des principaux belligérants, par ailleurs le plus rétrograde protagoniste du conflit.

    Ils s’emploieront au contraire à valoriser le choix du chef des négociateurs.

    Ainsi un graphomane de la presse française, en quête désespérée d’une posture d’oracle, mais nullement inspiré, gratifiera le bouffon du Roi du qualificatif de « leader de taille pour l’opposition syrienne ». Prudent toutefois, il s’abstiendra de préciser la dimension de la taille : XXXXXXL ou sss, extra-large ou very very very small, de dimension planétaire ou minus vulgum pecus. ’Cf à ce propos, article de Jean-Pierre Perrin – 2 février 2016 : http://www.liberation.fr/planete/2016/02/02/riad-hijab-un-leader-de-taille-pour-l-opposition-syrienne_1430650)

    () Coutumier du fait, il se distinguera peu de temps auparavant par des divagations sur la disgrâce du chef des services de renseignements syriens, le général Ali Mamlouk, l’homme qui n’a cessé de sillonner le Moyen-Orient, en sa qualité d’émissaire de son président, Bachar Al Assad, à la rencontre des décideurs régionaux, que cela soit l’égyptien Abdel Fattah Sissi, ou le propre fils du Roi d’Arabie, le Prince Mohammad Ben Salmane, voire le sultan d’Oman, ainsi que l’un des maîtres du jeu, le russe Vladimir Poutine. (Cf à ce propos, article de Jean Pierre Perrin : http://www.liberation.fr/planete/2015/05/11/damas-la-chute-de-mamlouk-patron-des-services-secrets_1307029)

    (...) Dans le même registre, Jean Pierre Filiu, ancien scribe des affaires arabes au cabinet du premier ministre socialiste Lionel Jospin à Matignon (19997-2002), et columnist -calomniateur ?- actif au quotidien Libération. Cet ancien résident français à Damas, curieuse coïncidence, à l’instar des cerbères islamophilistes François Burqa Burgat et Ignace Leverrier (Le Monde) sera propulsé par le tandem socialiste François Hollande-Laurent Fabius au poste prestigieux d’enseignant à l’Institut des Études Politiques de Paris.

    En état de lévitation, il fera de la guerre de Syrie sa « Guerre d’Espagne », confondant hâtivement les combattants de la liberté des « brigades internationales » et les éradicateurs obscurantistes de la Légion islamique. Mourir pour l’idéal républicain faisait sens ; détruire Palmyre, un contre sens.

    Mieux, il saturera les ondes de ses sornettes. Des affirmations péremptoires qui valent leur pesant de claquettes de paso doble et de fandango.

    Ainsi dans l’émission 28 minutes Arte Lundi 29 Juin 2015, Jean Pierre Filiu lâche son oukaze : « Il ne faut pas dire État islamique, car cela équivaudrait à le reconnaître comme État », coupe-t-il rageusement ses interlocuteurs, dont Elizabeth Quin, la présentatrice de l’émission « 28 minutes Arte ».

    L’émission était consacrée au premier anniversaire de la proclamation du califat : « Il faut se contenter de le désigner du terme Daech », lâche-t-il sentencieusement.

    Un gros éclat de rire a agité la sphère des locuteurs arabophones aux quatre coins de la planète à l’écoute de l’émission qui a relevé aussitôt cette incongruité en ce que le deux premiers syllabes de Daech, D et A pour « Ad Dawla Al Islamiya fil Irak wa Bilad Al Cham » DA… le D (Dawla) signifie très précisément en arabe « État » et A « Islamique ».

    Le maître de la sociologie du Moyen Orient à Sciences po s’imagine-t-il que seule la reconnaissance en langue française vaut valeur juridique ? Avec des sornettes pareilles, le pseudo universitaire va droit dans le mur en klaxonnant, en se tirant même une balle dans le crâne dans un bel éclat de rire.

    À tous égards, le chemin de Damas initiatique de l’ancien souffre douleur du cabinet socialiste de Lionel Jospin aura été un voyage traumatique, dont les séquelles se reflètent encore de nos jours dans les circonvolutions de sa pensée. Et ceci pourrait expliquer cela et le pire est à venir.

    • Un coup d’Etat a été planifié par les services secrets des pays des « Amis de la Syrie » et organisé en marge d’une réunion officielle de ce groupe à Tunis en février 2012, selon C. Angeli dans le Canard enchaîné du 29.02.12, et ceci afin de « dégommer Bachar » :


      Selon J.L. Izambert dans « 56 » ce plan de coup d’Etat s’est concrétisé avec l’attentat du 18 juillet 2012 qui tua plusieurs personnalités au coeur de l’appareil sécuritaire syrien (Turkmani, Rajha, Chaoukat,...). Couplé avec des combats dans la ville même de Damas - qui ont eu lieu - cet attentat aurait dû tuer Assad et, selon J.L. Izambert, permettre à Ryad Hijab de prendre le pouvoir et d’assurer un gouvernement de transition, selon les voeux des commanditaires.
      Même si sa thèse n’est pas sourcée elle est plausible.
      D’une part c’est juste après cet attentat (2 semaines) que Ryad Hijab s’est enfui de Syrie et alors que certains membre de sa famille se trouvaient déjà en Jordanie depuis quelques jours. D’autre part 2 membres de la famille d’Assad ont été touchés par cet attentat (beau-frère Chaoukat tué et cousin maternel Hafez Makhlouf blessé) ce qui, en l’absence d’indices sérieux, écarte la thèse du complot intérieur reprise dans certains médias. Enfin après l’attentat et la fuite de Hijab, les puissances qui cherchaient à renverser Assad ont fait savoir publiquement et à plusieurs reprises en 2012 et 2013 qu’elles accepteraient un abandon de fonction d’Assad au profit du vice-président ("sunnite") Farouk al-Chareh dans un gouvernement de transition :
      https://fr.sputniknews.com/international/20121008196261573

      Extrait en question du bouquin d’Izambert
      https://books.google.fr/books?id=q6YQCwAAQBAJ&pg=PT128&lpg=PT128&dq=attentat+18+juillet+2012&so

      Voir aussi :
      Le Figaro 06.08.2012 :
      http://www.lefigaro.fr/international/2012/08/06/01003-20120806ARTFIG00463-le-premier-ministre-syrien-fait-defection.php

      Mauvaise journée pour le régime syrien. Lundi, le premier ministre a fait défection et une bombe a frappé le siège de la radiotélévision d’État, en plein cœur de Damas. Le premier ministre, Riad Hijab, est passé en Jordanie dans la nuit de dimanche à lundi, confirmant sa défection dans un communiqué lu par un porte-parole : « J’annonce aujourd’hui que j’abandonne ce régime terroriste et criminel et que je rejoins les rangs de la révolution pour la liberté et la dignité. J’annonce aujourd’hui que je suis un soldat de la sainte révolution. » Il a, par ailleurs, accusé le pouvoir de « génocide ».

  • Un accord formel a été atteint à Munich entre les pays de l’ISSG (International Syrian Support Group) comprenant tous les acteurs extérieurs du conflit syrien : Saoudiens, Turquie, UK, USA, Qatar, France, Russie, Iran… Il appelle à une cessation des hostilités (mais pas un cessez-le-feu) et à organiser l’accès humanitaire à TOUTES les villes assiégées. Cela semble un bon pas an avant dans toute la partie ouest de la Syrie, mais il y a, selon moi, encore loin de la coupe aux lèvres.
    http://www.theguardian.com/world/2016/feb/12/syria-cessation-of-hostilities-full-text-of-the-support-groups-communiq

    Major powers agreed on Friday to implement a cessation of hostilities in Syria and to expand delivery of humanitarian aid to people caught up in the conflict.

    Cette aide humanitaire commencera par des largages aériens :

    In order to accelerate the urgent delivery of humanitarian aid, sustained delivery of assistance shall begin this week by air to Deir Ez Zour and simultaneously to Fouah, Kafrayah, the besieged areas of rural Damascus, Madaya, Mouadhimiyeh, and Kafr Batna by land, and continue as long as humanitarian needs persist.

    Mais pourquoi aériens ? C’est-à-dire qu’au sol, certains de l’ « opposition » ne sont pas trop d’accord : http://seenthis.net/messages/459779

    Deuxième problème pour le camp Saoud/Turquie, cet accord de cessation d’hostilités ne vaut évidemment ni pour Da’ich, ni pour al-Nusra, qui restent donc des cibles légitimes pour les bombardiers russes. Le texte de l’accord rappelle d’ailleurs les résolutions du CS de l’ONU ( qui excluaient déjà ces deux groupes et « toutes les entités associées à al-Qaïda » du bénéfice de tout accord de cessez-le-feu) :

    The ISSG members agreed that a nationwide cessation of hostilities must be urgently implemented, and should apply to any party currently engaged in military or paramilitary hostilities against any other parties other than Daesh, Jabhat al-Nusra, or other groups designated as terrorist organisations by the United Nations Security Council. […]The ISSG decided that all members will undertake their best efforts, in good faith, to sustain the cessation of hostilities and delivery of humanitarian assistance, and take measures to stop any activities prohibited by United Nations Security Council Resolutions 2170, 2178, 2199, 2249, 2253, and 2254.

    Du coup c’est toute la coalition de l’opposition dans la province d’Idlib et au nord d’Alep, qui comprend al-Nusra, qui est menacée d’implosion, voire de guerre interne, selon une logique qui a déjà été évoque ici : http://seenthis.net/messages/455545 ( et auparavant ici : http://seenthis.net/messages/433418)
    D’ailleurs on commence à avoir une idée du risque qui pèse sur l’autre composante principale, avec al-Nusra, de cette coalition, le groupe salafiste Ahrar al-Cham. Un des activistes de ce groupe, interrogé par le Guardian, déclare que son groupe rejettera cet accord si al-Nusra n’est pas reconnu et ne peut pas s’assoir à la table des négociations. L’idée qu’une telle revendication, asseoir al-Qaïda à la table d’un accord international soutenu à l’ONU, puisse avoir une quelconque chance d’être acceptée, donne une idée du degré de désespoir au sein d’Ahrar al-Cham :
    http://www.theguardian.com/world/live/2016/feb/12/syria-ceasefire-agreed-munich-peace-talks-live?page=with:block-56bda758

    An activist close to the Ahrar al-Sham rebel group said the agreement amounted to giving Russia time and international cover to continue bombing the opposition fighting the Assad regime, writes Kareem Shaheen.
    He warned that Ahrar al-Sham could reject the deal it allows Russia to continue bombing the al-Nusra Front, which operates throughout much of rebel-held territory in the country.
    “I don’t expect Ahrar to accept it, because the agreement is completely illogical,” he said. “It is a waste of time because as long as Nusra is excluded from the agreement it means fighting will not stop in any area.” […]
    “Not only in Aleppo but in most liberated areas there is Nusra, and consequently this agreement cannot be implemented,” the activist said.

    Voila pour la partie ouest (la plus importante) et sud. Mais cet accord, s’il est respecté et suivi d’actes, laisse pendante la question des territoires de l’est tenus par Da’ich. Très probablement le camp Saoud/Qatar va tout essayer pour se maintenir dans l’équation syrienne et donc tenter la solution B qui consiste à prendre le contrôle de tout ou partie de l’est – et cette fois-ci les USA pourraient bien se laisser tenter : http://seenthis.net/messages/457855#message458439 .
    La course vers Raqqa, comme il y a 70 ans celle vers Berlin, pourrait bien avoir d’ores et déjà commencée : http://www.moonofalabama.org/2016/02/the-race-to-raqqa-is-on-to-keep-its-unity-syria-must-win-.html

    • Avec toutefois un bémol : pour atteindre Rakka, pour les Saoudiens il faut passer par l’Irak, la Jordanie ou la Turquie avant d’arriver « sur site » comme ils disent à la radio. Aucun de ces chemins ne me paraît très facile à emprunter. Quant à la voie des airs, il faudra l’accord des Russes...

    • @gonzo : Bien vu ! Je n’y avais simplement pas réfléchi en lisant MoA ! :(

      Hypothèse : puisqu’il faut du temps, il va falloir flinguer cet accord de Munich pour empêcher que l’armée syrienne puisse mobiliser des forces à l’est - quitte à perdre un peu plus de terrain au nord-ouest, et éviter la guerre interne au sein de Jaysh al-Fatah. Campagne de relations publiques contre les frappes russes à prévoir pour masquer les responsables de l’enterrement et accuser Moscou.

      En tout cas, Ryad Hijab laisse clairement entendre que l’opposition de sa majesté Salman pourrait refuser l’accord :
      http://www.bloomberg.com/news/articles/2016-02-12/syria-cease-fire-seen-in-a-week-as-talks-lead-to-aid-agreement

      Initial reactions to the deal from within Syria were skeptical. Opposition leader Riad Hijab said on his Twitter account that implementing the cease fire depends on the agreement of the rebels on the southern and northern fronts.

  • « Entretien » de Kerry avec le roi Salmane, le prince Mohamed ben Salmane, le ministre al-Jubeir, qu’il faudrait « rassurer sur l’Iran », tu m’étonnes que la région soit au bord de l’annihilation…

    À Riyad, John Kerry veut rassurer ses partenaires du Golfe sur l’Iran
    http://nna-leb.gov.lb/fr/show-news/55561

    Il doit assister à une réunion des ministres des Affaires étrangères des six pays membres du Conseil de coopération du Golfe (CCG), puis s’entretenir avec le roi saoudien Salmane, le futur prince héritier Mohamed ben Salmane, le ministre des Affaires étrangères Adel al-Jubeir ainsi qu’avec le coordinateur de la coalition de l’opposition syrienne Riad Hijab.

  • لماذا غابت اجواء الفرح والاحتفال بالاتفاق الاممي الجديد حول سورية؟.. وما هي كلمة السر التي ادت الى ولادته فجرا؟.. ومن الرابح ومن الخاسر من جرائه؟.. وكيف فرض بوتين حليفه الاسد على العرب والامريكان؟ وهل ستنتهي الحرب فعلا ويحل السلام؟ | رأي اليوم
    http://www.raialyoum.com/?p=361117

    Encore un édito d’ABA ! Je n’y peux rien, je trouve que ça mérite d’être communiqué... ;-) Résumé de la chose...

    Trop tôt pour se réjouir de l’accord au NU sur la Syrie, mais c’est un pas important qui montre que la cuisine russe a fini par aboutir à qq ch. L’absence de manifestations de joie est sans doute due à la prudence qui domine dans les réactions.
    A l’origine de ce succès, l’accord des deux grandes puissances sur le fait que la question du sort de Bachar El-Assad est remise à plus tard. En soi , c’est déjà une victoire pour la Russie et ses alliés, Russie qui a montré, militairement, sa fermeté sur cette question.
    L’accord sort les Arabes du jeu et impose une internationalisation de la question. C’est ce que voulait l’opposition au début de la crise, avec une intervention militaire qui s’est heurtée au véto russo-chinois. C’est ce qu’ont tenté aussi les Arabes, sous la direction des Saoudiens, Qataris et Turcs, à l’image de ce qui a été fait en Libye, une des pires erreurs politiques des vingt dernières années.
    Cette internationalisation met un terme aux interventions militaires et financières de ceux qui exigent le départ d’Assad (Saoudiens et Qataris) car toute aide de ce type sera interprétée comme contraire à l’accord des NU. La Turquie, le Qatar et l’A. Saoudite ne pourront plus intervenir que dans le cadre de la lutte contre l’EI et les organisations terroristes.
    On note que les deux missions confiées aux Saoudiens et aux Jordaniens - organiser une délégation de l’opposition syrienne pour les premiers, et dresser une liste des organisations terroristes pour les seconds - ont été largement laissées de côté.
    Les rencontres à Riyadh se sont faites sans les Kurdes et d’autres fractions de l’opposition. Le choix de Riad Hijab comme représentant de l’opposition soulève beaucoup d’objection et on dit qu’on lui adjoindra d’autres personnalités de l’intérieur et de l’extérieur, notamment Haytham Mannaa [soutenu par l’Egypte et bien vu de la Russie] ainsi que le chef du Parti Démocratique Kurde.
    La Jordanie s’est vu déchargée de la tâche de dresser une liste d’organisations terroristes, confiée à une commission internationale où figurent la Russie, l’Iran, Oman, L’Egypte et la Turquie, en plus de la Jordanie (ce qui peut soulager ce dernier pays d’une mission épineuse). Combattre l’EI est bien l’objectif premier des deux grandes puissances, en prélude à des négociations sur la phase de transition en Syrie ensuite.
    Les gouvernements arabes qui ont dépensé des milliards de dollars l’ont fait en vain, et on va leur en demander autant pour la reconstruction de la Syrie à un moment où leurs finances sont au plus bas en raison de la chute des prix du pétrole.
    Les déclarations de différents responsables (Obama, Fabius, Hammond) ne sont que pour la galerie et pour consoler leurs alliés arabes.
    En disant que le peuple syrien n’a pas à choisir entre Bachar et daesh mais entre la paix et la guerre, Kerry résume toute la base de l’accord russo-US. Un accord pour lequel il est bien difficie d’être très optimiste mais qui reste un début important.
    L’année prochaine sera celle de la Syrie, sous le signe de la guerre contre l’EI, et peut-être de la paix, des négociations, de la phase de transition, des alternatives...

    #aba #syrie