city:kiev

  • Crash du MH-17 : trois Russes et un Ukrainien sont poursuivis pour meurtre par le parquet néerlandais
    https://www.lemonde.fr/international/article/2019/06/19/vol-mh17-les-pays-bas-vont-juger-trois-russes-et-un-ukrainien-pour-meurtre_5


    Les débris de l’avion de la Malaysia Airlines en Ukraine, en juillet 2014.
    MAXIM ZMEYEV / REUTERS

    Les suspects russes, liés aux services secrets, risquent de ne pas être extradés pour le procès prévu en mars 2020.

    Ils seraient attendus le 9 mars 2020, à 10 heures précises, devant le tribunal hautement sécurisé de Schiphol : trois Russes et un Ukranien sont, selon l’équipe d’enquête internationale (JIT) conduite par les Pays-Bas, les responsables du tir de missile qui, le 17 juillet 2014, a entraîné le crash du vol MH-17 et causé la mort des 298 passagers et membres d’équipage. Le Boeing de la Malaysia Airlines devait relier Amsterdam à Kuala Lumpur.

    Lors d’une conférence de presse à Nieuwegein, les enquêteurs néerlandais, australien, malaisien, belge et ukrainien qui continueront à mener de longues et complexes investigations ont livré, mercredi 19 juin, les noms des Russes Igor Guirkine, Sergueï Doubinski et Oleg Poulatov, ainsi que de l’Ukrainien Leonid Karchenko. Tous les quatre sont poursuivis pour meurtre par le parquet néerlandais, qui ne se fait toutefois guère d’illusion : ces quatre suspects ne seront très probablement pas présents l’an prochain.

    D’autant moins que la Russie n’extrade pas ses citoyens et que les autorités ukrainiennes ignorent où séjourne leur ressortissant. Un traité prévoyant que le procès des responsables présumés se tiendrait aux Pays-Bas a été signé l’an dernier par La Haye et Kiev – qui n’extrade pas non plus, en principe.

  • En Ukraine, un nouveau président entre deux mondes
    https://www.mediapart.fr/journal/international/160619/en-ukraine-un-nouveau-president-entre-deux-mondes

    L’ancien comédien Volodymyr Zelenskyy, président le mieux élu depuis l’indépendance de l’Ukraine en 1991 (avec 73% des voix), se rendra à Paris, le 17 juin, pour un voyage officiel. Durant sa campagne, il avait promis de manière floue un changement radical, une lutte acharnée contre la corruption et une paix imminente avec la Russie. Tout en favorisant aujourd’hui une logique d’intégration européenne.

    #International #Zelenskyy,_Porochenko,_Kiev,_Ukraine

  • Victoria Nuland, US midwife to Maidan-2014, denied visa to Russia — RT World News
    https://www.rt.com/news/460124-victoria-nuland-denied-visa-russia

    Former US diplomat Victoria Nuland, best known for distributing cookies to protesters during the US-backed 2014 Maidan coup in Ukraine, has found out she was on a visa blacklist as she sought to enter Russia.

    The former US ambassador to NATO and assistant secretary of state for Eurasia is best known for supporting the coup that ousted the government in Kiev, and dismissing the concerns of Washington’s European allies about meddling in Ukraine (“F*** the EU”) in the same conversation she mentioned bringing then-VP Joe Biden to “midwife this thing.”

  • Investiture de Volodymyr Zelensky en Ukraine : « Il est sincère dans sa volonté de faire bouger les choses »
    https://www.lemonde.fr/international/article/2019/05/20/investiture-de-volodymyr-zelensky-en-ukraine-il-est-sincere-dans-sa-volonte-


    Retransmission de la cérémonie d’investiture du nouveau président ukrainien, Volodomyr Zelinsky, le 20 mai, à Kiev.
    GLEB GARANICH / REUTERS

    Le nouveau chef de l’Etat ukrainien, l’acteur et humoriste Volodymyr Zelensky, a été investi dans ses fonctions présidentielles, lundi 20 mai, après avoir largement remporté le second tour de l’élection, avec 73 % des suffrages contre le président sortant, Petro Porochenko. Novice en politique mais homme de spectacle éprouvé, Zelensky était déjà président de l’Ukraine… à l’écran, depuis des années, dans une série à succès Serviteur du peuple, suivie par 25 millions de téléspectateurs. Il y incarnait un professeur d’histoire élu à la fonction suprême contre une classe politique corrompue. Le politologue ukrainien Vadim Omeltchenko, président de l’institut Gorchenine, analyse les raisons de son succès et les défis qu’il devra relever.

    Le personnage incarné par Zelensky à la télévision a-t-il joué un grand rôle dans son élection ?
    Vadim Omeltchenko : Au début de sa campagne électorale, il voulait prendre de la distance par rapport au héros de Serviteur du peuple. Il a tenté de se poser en politicien classique mais cela ne marchait pas. Il a alors décidé d’assumer pleinement son personnage de fiction : celui d’un populiste de haut vol. Les scénaristes qui l’ont conçu sont en effet parmi les meilleurs du pays. Ses prises de position à l’écran comme ses discours étaient très bien pensés. Venu du peuple, le héros du feuilleton s’oppose aux élites se sentant investi de la mission de vraiment changer les choses. Il parle vrai. Il dénonce les choses du quotidien, les bus pourris qui tombent en panne, les routes défoncées, la petite corruption de tous les jours et celle de tout un système. Ce canevas ainsi que le « dégagisme » antiélite, qui n’est pas propre à l’Ukraine, expliquent le triomphe électoral du vrai Zelensky et les quelque 73 % de voies recueillies au second tour. Sans oublier toutefois qu’au premier tour, il n’avait remporté que 36 % des voix.

    #paywall

  • Militaristic and anti-democratic, Ukraine’s far-right bides its time - CSMonitor.com
    https://www.csmonitor.com/World/Europe/2019/0415/Militaristic-and-anti-democratic-Ukraine-s-far-right-bides-its-time

    Though few in number overall, far-right groups operate with a high degree of impunity in Ukrainian society, allowing them to harass and attack minorities and human rights advocates without repercussions.

    [..,]

    Many Ukrainian analysts argue that these new rightist groups are not “nationalist,” but rather racist, intolerant, and extreme social conservatives. But it may be a problem that more mainstream Ukrainian nationalists, such as the #Svoboda party – which does not participate in street violence – tend to make heroes of 20th-century “fighters for Ukrainian independence.” Those include Stepan #Bandera, whose fascist ideology, collaboration with the #Nazis, and participation in wartime ethnic cleansing against Poles and Jews makes him and those like him poor role models for modern Europe-bound Ukraine.

    The Ukrainian parliament has passed legislation making it illegal to deny the hero status of Mr. Bandera. In Kiev, a major boulevard was recently renamed “Bandera Prospekt.” It should be no surprise that groups like the Right Sector model themselves on such World War II-era Ukrainian nationalist fighters.

    #extrême_droite #ukraine #air_du_temps

  • Don d’ubiquité ?
    http://www.dedefensa.org/article/don-dubiquite

    Don d’ubiquité ?

    Deux cibles simultanées

    Au moment où les Usa (c’est-à-dire le Pentagone et la CIA) prenaient pied en Syrie et orchestraient leur petite musique légère si reconnaissable des ‘dictateurs qui assassinent leur peuple en les gazant’, on pouvait les imaginer fort occupés à débarrasser Israël d’un voisin encombrant. Ils ne seraient alors pas disponibles pour mener l’opération Maidan à Kiev. C’est préjugé défavorablement de la capacité de l’entité étasunienne à ne pouvoir conduire deux révolutions simultanément. C’était en effet ne pas compter avec les solides appuis construits en deux décennies en Ukraine. Le système corrompu incarné par Viktor Ianoukovitch a été balayé par une révolution colorée organisée par des officines étasuniennes. Le pays a été conduit grâce à un gouvernement encore plus (...)

  • Despite Putin’s Swagger, Russia Struggles to Modernize Its Navy - The New York Times
    https://www.nytimes.com/reuters/2019/02/21/world/europe/21reuters-russia-military-insight.html

    https://www.youtube.com/watch?v=f08c-xdQeP4

    President Vladimir Putin calls improving the Russian navy’s combat capabilities a priority.

    The unfinished husks of three guided-missile frigates that have languished for three years at a Baltic shipyard show that is easier said than done.

    Earmarked for Russia’s Black Sea Fleet, the frigates fell victim to sanctions imposed by Ukraine in 2014 after Russia annexed the Crimean peninsula, prompting Kiev to ban the sale of the Ukrainian-made engines needed to propel them.

    With Moscow unable to quickly build replacement engines for the Admiral Grigorovich-class frigates, construction stopped. Russia is now cutting its losses and selling the three ships to India without engines.

    The navy’s problems stem largely, but not exclusively, from the Ukrainian sanctions. There are also problems, for different reasons, with new equipment for the army and air force.

    The picture that emerges is that Russia’s armed forces are not as capable or modern as its annual Red Square military parades suggest and that its ability to project conventional force is more limited too.

    • L’annonce du contrat avec l’Inde (20/11/2018) ne dit pas un mot des turbines…

      India signs contracts to purchase 4 Admiral Grigorovich-class frigates from Russia
      https://thedefensepost.com/2018/11/20/india-russia-4-admiral-grigorovich-project-11356-frigates


      Russia’s Admiral Grigorovich (Project 11356) frigate at Yantar Shipyard

      India has signed contracts to purchase four Admiral Grigorovich-class (Project 11356) stealth frigates from Russia, Russia’s Federal Service for Military and Technical Cooperation said on Tuesday, November 20.

      Contracts were signed for the construction of Project 11356 frigates for the Indian Navy. This is yet another important event in developing Russian-Indian military and technical cooperation,Tass- reported the Federal Service as saying.

      The agreement for four ships was first brokered in 2016.

      India’s Ministry of Defence signed a $950 million deal with Russia to purchase two Admiral Grigorovich frigates which will be built in Russia’s Baltic Coast Yantar Shipyard, Janes reported on October 29. As of last month negotiations over price and transfer of technology were still ongoing for the two ships to be built in Goa Shipyard.

      The new agreement between Russian state exporter Rosoboronexport and Goa Shipyard Limited for two ships is for $500 million, although a government official said that includes only the “_foreign content,” including material, design and assistance, Hindustan Times reported. The final cost of the two ships has yet to be determined, according to the report.

      According to the Indian defense ministry, the deal includes transfer of technology and the frigates will be outfitted with India’s BrahMos supersonic cruise missile system.

      Admiral Grigorovich-class frigates are armed with A-190 100mm artillery guns, strike missile and air defense systems, including Kalibr and Shtil complexes and torpedo tubes, according to Tass. They can perform against surface ships and submarines as well as air targets.

      The ships will be delivered to India beginning in 2026.

      BrahMos is a supersonic medium-range liquid-fuelled ramjet-powered cruise missile that can be launched from sea, land and air. It is a two-stage missile, with a solid-fueled first stage to bring it to supersonic speed. Surface-launched missiles can carry a 200-kg warhead, while the air-launched variant can carry a payload of 300 kg.

      It is manufactured in Hyderabad by BrahMos Aerospace, a joint venture between India’s DRDO and Russia’s NPO Mashinostroeyenia.

  • #RUSSIE : Manœuvres nationalistes contre révolte populaire

    En Russie aussi l’Etat a décidé de porter un sale coup contre les retraites. La nouvelle réforme, qui rentre en vigueur le premier janvier 2019, inquiète particulièrement les femmes, qui craignent de se retrouver sans ressources à un moment de leur vie où trouver un emploi devient difficile et où elles jouent un rôle crucial dans les familles. Cet été, pour la première fois depuis la Révolution russe, le gouvernement russe a relevé progressivement l’âge de la retraite de cinq ans, le portant pour les femmes à 60 ans et pour les hommes à 65 ans. Dans un pays où les pensions sont maigres et l’espérance de vie plafonne à 66 ans pour les hommes et 70 ans pour les femmes, la nouvelle a entraîné une levée de boucliers et entamé la popularité de Vladimir Poutine. Mais la colère n’a pas pu déboucher, étouffée par les manoeuvres des politicards et les syndicats détournant la colère avec une demande de référendum

    Cependant cette réforme a laissé des traces dans la conscience populaire. Pour essayer de détourner la colère populaire, rien de mieux que le bon vieux nationalisme. Poutine a donc récemment bloqué des navires militaires ukrainiens dans le détroit d’Azov, espérant ainsi flatter la fibre nationaliste Russe. Côté Ukrainien, la manouvre arrange aussi le président Porochenko, qui cherche à se faire réélire en mars prochain. Elu triomphalement après les évènements de Maidan en 2014, sa popularité s’est effondrée en raison de l’aggravation de la crise économique et de la multiplication des scandales financiers de corruption le visant lui ou son entourage. Rien de tel qu’un bon état d’urgence pour essayer de se redorer son blason …

    Ci-dessous deux textes d’analyse de nos compagnons de la section russe de l’#AIT (#KRAS-AIT) :
    le premier sur les raison de l’échec du mouvement contre la réforme des retraites, et le second sur la gesticulation nationaliste en mer d’AZOV ; Alors que Poutine nous est présenté en France par les populistes de droite ou de gauche comme un grand leader et un modèle à suivre, ces textes remettent les pendules à l’heure sur la réalité sociale et politique en Russie.

    RUSSIE : LA GRANDE « DEFORME » DES RETRAITES

    La Réforme des retraites a été approuvée par la Douma (le Parlement russe), le 26 septembre 2018, après un vote express. La loi a été approuvée par Russie unie, le parti de Poutine. Les trois partis d’opposition - Parti communiste, Parti libéral démocrate et Fair Russia ont voté contre. Mais cela n’a absolument rien changé car ils sont minoritaires. Dans la foulée, Poutine a signé la loi pour qu’elle entre en application sans tarder, dès le 1er janvier 2019.

    C’est un coup dur porté à l’ensemble de la population active de Russie : L’âge de la retraite sera progressivement relevé à 60 ans pour les femmes et à 65 ans pour les hommes. Cela représente une perte de revenu énorme pour des millions de personnes. Et des millions d’autres ne prendront jamais leur retraite, car ils mourront avant l’âge de la retraite.

    Pensions et espérance de vie

    L’espérance de vie moyenne officielle en Russie est de 72 ans. Mais c’est la différence de température moyenne à l’hôpital entre la morgue et le service des maladies infectieuses. Dans 47 des 83 régions du pays (notamment Sibérie, Oural, Volga et Nord) l’espérance de vie moyenne des hommes n’atteint pas le nouvel âge de la retraite. Ainsi, des millions de personnes ne recevront jamais de pension, bien qu’elles paieront des cotisations toute leur vie.

    Les pensions en Russie sont extrêmement basses, en moyenne 13 500 roubles (180 euros) par mois. Il est impossible de vivre de cet argent. Par conséquent, beaucoup de ceux qui ont atteint l’âge de la retraite continuent à travailler - jusqu’à 40% dans certaines régions. Ainsi, leur pension devient une augmentation tangible de leur salaire. L’augmentation actuelle de l’âge de la retraite prive des millions de personnes d’environ un tiers de leurs revenus car les pensions vont en plus baisser. Avec la nouvelle réforme, des millions d’hommes âgés de 60 à 65 ans et de femmes âgées de 55 à 60 ans perdent en moyenne 14 000 roubles par mois.

    La vague actuelle de réformes néolibérales en Russie a atteint un stade tout à fait considérable. Après la victoire de Poutine aux élections présidentielles de mars 2018, le cours de l’offensive antisociale et de la "politique d’austérité" a été proclamé ouvertement. L ’"optimisation" de l’éducation et de la santé, en cours depuis plusieurs années, est désormais suivie de nouvelles réformes ou, comme on les appelle ironiquement, des "déformes".

    La TVA est passée de 18% à 20%. Dans les milieux gouvernementaux, ils disent ouvertement que l’actuelle réforme des retraites n’est que « la première étape » ; il est probable que la privatisation de l’assurance pension est maintenant en avance. Les entrepreneurs proposent déjà de modifier le Code du travail en leur donnant la possibilité de licencier leurs employés simplement pour "perte de confiance". Et la présidente de la banque centrale, Elvira Nabiullina, est envoyée au siège du Fonds monétaire international pour enseigner également aux néolibéraux occidentaux comment leurs collègues russes luttent efficacement contre l’inflation.

    Tout capitalisme est finalement le pouvoir des riches. C’est clair. Mais nulle part ailleurs cela ne se manifeste aussi clairement et avec autant de cynisme que dans la Russie moderne, où 10% des familles les plus riches contrôlent 82% de toutes les richesses[1]. Le barème progressif d’imposition du revenu en Russie n’existe plus depuis 2001 et toutes les tentatives pour le réintroduire sont catégoriquement rejetées par le parlement. La même chose se produit avec toute autre proposition visant à encourager les riches à donner au moins un peu de leur richesse. Les riches sont assez intelligents pour trouver de nouveaux moyens d’échapper à l’impôt et, par conséquent, leur imposition supplémentaire n’a pas de sens, a récemment déclaré le vice-Premier ministre Siluanov, l’un des principaux néolibéraux du gouvernement. Plus que ça. Le parlement soutient tous les nouveaux privilèges accordés aux grandes entreprises russes.

    Et la résistance sociale ?

    Divers sondages montrent qu’environ 80% de la population rejette la réforme des retraites. Près de 50% des personnes interrogées ont même exprimé leur volonté d’exprimer leur mécontentement dans la rue. Le journal russe Kommersant a souligné que si plusieurs millions de personnes dans les grandes villes descendaient dans les rues pour protester, les autorités seraient obligées d’arrêter la réforme. Mais c’est précisément ce qui n’est pas arrivé. Bien que des rassemblements de protestation aient eu lieu dans plus de 80 villes du pays, ils se sont révélés relativement peu fréquentés. Même à Moscou et à Saint-Pétersbourg, quelques dizaines de milliers de personnes seulement y ont pris part.

    Il y a plusieurs des raisons à cet échec. Tout d’abord, la stratégie sournoise des cercles dirigeants, qui combinent répression et "concessions" préparées à l’avance. Cette ligne leur a apporté le succès. Bien que la campagne de propagande du gouvernement et de ses médias n’ait pas réussi à convaincre la population cette fois que la réforme était « nécessaire » (le « médicament amer mais nécessaire », a appelé le Premier ministre Medvedev), ni même à profiter aux futurs retraités, la politique de la carottes et du bâton a conduit à la résignation et au sentiment triste que de toute façon, rien ne pourra être changé.

    Le gouvernement a délibérément choisi un moment privilégié pour annoncer une réforme : le 14 juin, au début de la Coupe du monde, qui a eu lieu cette année en Russie. Cela a permis aux autorités d’interdire toute manifestation dans les villes les plus importantes du pays jusqu’au 25 juillet, apparemment pour maintenir l’ordre public pendant les manifestations sportives. Déjà le 19 juillet, la loi avait été adoptée par le parlement en première lecture ; les premiers grands rassemblements de protestation à Moscou et à Saint-Pétersbourg n’ont eu lieu que le 28 juillet. Un temps précieux a été perdu.

    Puis, quand une vague de protestations a éclaté, les autorités ont commencé à les "trier" avec soin. Certains rassemblements de protestation ont été autorisés, d’autres ont été interdits. Les autorisations étaient données dans des lieux isolés, loin du centre-ville, afin de réduire le nombre de participants possibles dès le début. Parfois, au dernier moment, l’autorisation était annulée sans prévenir, de sorte que ceux qui souhaitaient y prendre part étaient complètement désorientés.

    Des manifestations non déclarées ont été brutalement dispersées par la police anti-émeute, faisant ainsi l’objet de nombreux passages à tabac et arrestations. Par exemple, lors des manifestations du 9 septembre, 1018 personnes ont été arrêtées dans tout le pays.

    Parallèlement à cela, un "sucre d’orge" a été offert aux gens. Le président Poutine a rompu son silence théâtral et a annoncé quelques amendements à la réforme. Par exemple, il a annoncé que pour les femmes le nouvel âge de la retraite serait redescendu à 60 « seulement ». En outre, une légère augmentation des retraites avait été promise (moins de 1000 roubles par mois). Il ne s’agissait pas de véritables concessions, mais bien d’une manœuvre planifiée : proposer d’abord la version la plus dure de la réforme, puis l’adoucir légèrement.

    Ni ces manœuvres ni d’autres n’ont sauvé la popularité de Poutine et de son gouvernement, qui est tombée à un niveau record. Mais ils ont très fortement contribué à la désorientation de la population notamment dans les provinces. Cependant, les erreurs et les faiblesses du mouvement de protestation également évidentes. Il était malheureusement sous le contrôle total des partis politiques, qui n’étaient intéressés que par les résultats des prochaines élections. De tels intérêts de parti divisent souvent le mouvement de protestation. Par exemple, le 2 septembre, deux grands rassemblements de protestation ont eu lieu simultanément à Moscou, le Parti communiste et la Parti socialiste (Fair Russia) ayant tenté de les utiliser pour promouvoir leur candidat à la mairie.

    Les institutions de l’opposition ont voulu empêcher par tous les moyens la radicalisation des manifestations. Ainsi, l’opposition a pratiquement cessé d’organiser de grandes réunions en août et ne les a reprises qu’en septembre, alors qu’il restait trop peu de temps pour que le mouvement se déroule. Au lieu de cela, un pari fut placé sur un référendum hypothétique contre la réforme des retraites, même s’il était clair dès le début que les autorités empêcheraient tout vote populaire sur cette question par le biais de diverses procédures institutionnelles. Et l’opposition extraparlementaire est restée petite et faible.

    Il convient de mentionner en particulier le rôle honteux joué par les structures syndicales russes. Certes, les deux grands syndicat - FNPR pro-gouvernemental et KTR « d’opposition » - ont déclaré lors de négociations avec le gouvernement et les hommes d’affaires qu’ils avaient rejeté la réforme. Mais en même temps, ils n’ont rien fait pour organiser un mouvement de protestation de plusieurs millions de personnes, réellement massif. La direction centrale du FNPR a saboté toute manifestation de rue. Il a refusé de mener des actions centralisées et a seulement autorisé ses syndicats locaux à participer à des rassemblements. Mais les syndicats locaux n’ont développé que de petites mobilisations, plutôt symbolique.

    Les dirigeants de la KTR ont commencé par se placer à la tête du mouvement, sans toutefois risquer la radicalisation. Ils ont rassemblé plusieurs millions de signatures contre la réforme et ont pris part à plusieurs rassemblements de protestation purement administratifs. Au contraire, il ne voulait pas entendre les appels à la grève générale.

    Les anarcho-syndicalistes de KRAS, la section russe de l’Association internationale des travailleurs, ont compris dès le début qu’il serait impossible d’arrêter la réforme avec l’aide de protestations individuelles. Ils ont donc essayé de répandre l’idée d’une grève générale en prenant part à des rassemblements de rue, en diffusant des affiches et des tracts et en lançant une campagne en ligne. Une telle grève serait un véritable moyen de mettre fin à cette réforme antisociale. L’idée a été soutenue et diffusée par d’autres anarchistes et des militants individuels dans différentes villes du pays.

    Le régime était bien conscient du danger d’une telle radicalisation et la police a tenté à plusieurs reprises d’interdire et de disperser les rassemblements organisés par les compagnons. L’idée d’une grève générale a été relativement bien perçue par les manifestants. En principe, certains militants syndicaux de base ont aussi réagi de manière positive. Mais cela ne pouvait pas changer la position négative des directions syndicale. Une forte atomisation de la société russe, qui a conduit à une passivité profondément enracinée, a empêché l’auto-organisation et une action indépendante des gens "ordinaires". La "majorité silencieuse" critique est restée muette et reste toujours silencieuse ...

    Original en Russe : http://www.aitrus.info/node/5187

    MANOEUVRES DE "PROPRIETAIRES" DANS LE DETROIT DE KERCH …

    " Ils nous ressortent à nouveau le patriotisme - cela veut dire qu’ils sont en train de nous faire les poches " Ce vieux dicton du XIXème sicèle est très populaire parmi les critiques du régime en Russie. Car il décrit avec précision ce qui se cache derrière l’incident dans le détroit de Kertch.

    Qui est "propriétaire" de la Crimée ? Dans quelles eaux territoriales – Russes ? Ukrainiennes ? - s’est déroulée la dernière confrontation entre navires de guerre ? Un avertissement at-il été donné ? Ce sont des questions pour les experts du Droit International et de la Tactique Militaire ou pour les commentateurs politiques. Mais en tant que personnes ordinaires, nous nous intéressons aux sources de la croissance actuelle du militarisme dans la région et aux dangers qu’elle comporte.

    L’exacerbation actuelle des relations russo-ukrainiennes reflète plus que jamais les problèmes politiques internes grandissants des régimes de Kiev et de Moscou. Les politiques antisociales néolibérales des élites dirigeantes des deux pays se heurtent à un mécontentement public croissant. En Ukraine, le gouvernement du président Porochenko a récemment fortement augmenté le prix du gaz naturel, comme l’avait demandé le FMI. Cela a conduit à l’extinction de nombreux systèmes de chauffage résidentiels, ce qui a provoqué des manifestations de rue animées en novembre dans plusieurs villes. À Krivoi Rog, des personnes ont pris d’assaut le bâtiment de la société de gaz et ont allumé le chauffage elles-mêmes. A d’autres endroits, les rues ont été bloquées. Porochenko est maintenant la cible de la haine populaire : sous sa présidence, l’extrême pauvreté a augmenté de plusieurs dizaines de points de pourcentage. Et les élections présidentielles sont prévues en Mars 2019.

    Mais la situation n’est potentiellement pas meilleure en Russie. Après les élections du printemps 2018, le gouvernement du président Poutine a lancé un assaut frontal néolibéral contre la population. À la suite de la réforme des retraites, sa popularité et celle de son parti au pouvoir sont tombées à un niveau sans précédent. De vieux thèmes patriotiques tels que « la Russie se lève » ou l’euphorie entourant l’unification avec la Crimée perdent de leur pouvoir. Les cercles dirigeants ont un besoin urgent d’un nouveau numéro pour distraire le public.

    Dans des situations similaires, les puissances présentes ont souvent pris le risque d’une « petite guerre victorieuse » [expression utilisée pour motiver la guerre de la Russie avec le Japon en 1905 et la guerre d’Eltsine contre la Tchétchénie en 1994]. Mais dans l’Europe d’aujourd’hui, de tels jeux sont trop dangereux. Au moins, commencer délibérément une guerre est trop risqué. Mais l’hystérie militariste reste un instrument politique éprouvé et efficace. Les politiciens impopulaires font de leur mieux pour se présenter comme des "hommes forts" se dressant face à "l’adversaire géopolitique". En suscitant la peur du « danger de l’extérieur », ils visent à unir et à mobiliser la population au nom de "l’idée nationale" et, partant, à creuser le fossé qui sépare les dirigeants et les gouvernants.

    Deux questions demeurent. Premièrement, combien de temps encore les Russes et les Ukrainiens tomberont-ils dans de tels pièges ? Deuxièmement, quel est le risque que la situation devienne incontrôlable et que l’hystérie militariste dégénère en véritable conflit militaire ? Dans le monde actuel du militarisme capitaliste, il est malheureusement impossible de répondre à ces questions à l’avance.

    Original en Russe : http://www.aitrus.info/node/5182

    • Dans un article au titre évocateur - L’incroyable rétrécissement de l’Europe - le pourtant européiste Wall Street Journal se lamente : selon la Banque mondiale, entre 2009 et 2017, la croissance a atteint 139% en Chine, 96% en Inde, 34% aux Etats-Unis et... - 2% dans l’UE !! Bruxelles ou la seule zone de décroissance de la planète. De quoi donner du grain à moudre aux z’horribles partis « populistes » qui ne manquent pas de répéter que la zone euro est un véritable trou noir économique, un tonneau sans fond, et que la monnaie unique est un boulet.

      Le micron élyséen s’en rend bien compte, en proie à son propre « Maïdan » des Gilets Jaunes. L’ironie n’aura échappé à personne... Ceux-la même qui tressaient des louanges aux cagoulés néo-nazis de Kiev prennent aujourd’hui des airs consternés devant la révolte de la France d’en bas. Dans le rôle du clown de service, BHL est imbattable. Celui qui tapait sur l’épaule des nervis de Svoboda et du Pravy Sektor est soudain terrorisé devant le « fascisme nouveau » qui verrait apparemment le jour en France. Si les cons volaient...

    • Complètement perdue dans ce maelstrom, la presstituée européenne tente maladroitement de surnager. Ne sachant plus très bien dans quel sens doit aller sa propagande, elle se contente ces derniers temps de couvrir ses mensonges passés.

      Quand le comité d’enquête bipartisan du Sénat américain arrive à la conclusion qu’il n’y a pas eu de collusion entre Trump et la Russie, la MSN états-unienne fait une tête d’enterrement mais se voit tout de même obligée d’en parler. Ce n’est pas le cas de sa consoeur européenne qui, après deux ans de désinformation systématique, passe tout simplement la nouvelle sous silence. Pas vu, pas pris...

      Autre nouvelle escamotée, l’admission par le producteur de la BBC en charge de la Syrie que l’attaque chimique de la Douma était une mise en scène, une obscène masqarade. Certes, le fidèle lecteur du blog le sait depuis longtemps, mais imaginez la panique parmi la journaloperie. On imagine la fébrilité gagner les couloirs des rédactions et le caquètement de nos plumitifs : que fait-on ? La solution la plus simple est souvent la meilleure : rien. Le silence des vautours soudain devenus agneaux.

  • L’#Ukraine cinq ans après l’Euromaïdan (1) - Boulevard Extérieur

    https://www.boulevard-exterieur.com/L-Ukraine-cinq-ans-apres-l-Euromaidan-1.html

    ll y a cinq ans, la fuite de Viktor Yanoukovitch consacrait la victoire du mouvement #Euromaïdan en Ukraine, suivie de l’annexion de la Crimée et de la déstabilisation du Donbass. Récemment, une altercation sérieuse entre marines russe et ukrainienne en mer d’Azov est venue rappeler que la guerre entre Moscou et Kiev est toujours en cours, et que la déstabilisation de la façade orientale de l’Europe qui en résulte est durable.

    #crimée #russie

  • Entre “FakeNews acceptables” et Terreur
    http://www.dedefensa.org/article/entre-fakenewsacceptables-et-terreur

    Entre “FakeNews acceptables” et Terreur

    28 janvier 2019 –En novembre 2014, un site US eut la riche et abondante idée de faire le décompte du nombre de fois où, dans le système de la communication du bloc-BAO, la Russie avait envahi l’Ukraine. Vous savez que l’invasion de l’Ukraine par la Russie est un fait historique évident, aveuglant, émouvant, poignant, bouleversant, que nul esprit sensé ne peut songer à contester ; mais plus encore, c’est le nombre de fois où cette invasion eut lieu qui est impressionnant... Voilà ce que cela donnait, dans nos colonnes, le 15 novembre 2014 :

    « Le site Red Pill Times a eu, le 13 novembre 2014, la riche et laborieuse idée de recenser le nombre de fois où, à en croire les autorités additionnées Kiev-OTAN-département d’État-bloc BAO-Presse-Système, – et qui oserait ne (...)

  • En Ukraine, l’irrésistible ascension d’Arsen Avakov
    https://www.lemonde.fr/international/article/2019/01/04/en-ukraine-l-irresistible-ascension-d-arsen-avakov_5405083_3210.html


    Le ministre ukrainien de l’intérieur, Arsen Avakov, dans la région de Kiev, le 2 octobre 2015.
    Valentyn Ogirenko / REUTERS

    Resté prudemment dans l’ombre, le puissant ministre de l’intérieur s’est imposé comme arbitre de la présidentielle de mars et des législatives d’octobre.

    Pour Arsen Avakov, l’heure n’est pas encore venue de jouer dans la cour des grands et de défier ouvertement les mastodontes de la politique ukrainienne. A l’heure où Petro Porochenko, le président sortant, ou Ioulia Timochenko, sa grande rivale, se préparent à la grande joute de l’élection présidentielle de mars 2019, le ministre de l’intérieur Avakov reste prudemment dans l’ombre, jalousement accroché à son rôle d’arbitre et, peut-être, de faiseur de rois.

    Mais, en quelques années, l’ancien gouverneur de la région orientale de Kharkiv s’est imposé comme un pivot incontournable de la scène politique ukrainienne, un homme d’affaires et de réseaux parfaitement à l’aise dans les arrangements de coulisse qui la caractérisent. Récemment, le magazine Novoe Vremia en a fait le deuxième homme politique le plus influent d’Ukraine, derrière le président Porochenko.

  • Pourquoi l’Eglise orthodoxe va connaître un nouveau schisme
    https://www.lemonde.fr/international/visuel/2018/12/15/pourquoi-l-eglise-orthodoxe-va-connaitre-un-nouveau-schisme_5398129_3210.htm

    Quelques infographies intéressantes

    L’Eglise orthodoxe de Constantinople détient le pouvoir symbolique

    L’Eglise orthodoxe russe, puissante, regroupe le plus de fidèles


    Rus de Kiev vers 1050, perçue par Moscou comme le cœur historique de l’Eglise orthodoxe russe
    Limite de son obédience (concurrencée par le patriarcat de Kiev)

    La volonté d’émancipation de l’Eglise ukrainienne


    Berceau de l’Eglise orthodoxe russe
    Incidents sur des lieux de culte
    Pourcentage d’orthodoxes se reconnaissant dans le patriarcat de Kiev
    Evolution du sentiment d’appartenance au patriarcat de Kiev (différence, en points, entre 2010 et 2018)

  • Ukrainian leader says Putin wants his whole country, asks for NATO help | Reuters
    https://www.reuters.com/article/us-ukraine-crisis-russia-idUSKCN1NY1K5

    Ukrainian President Petro Poroshenko accused Russia’s Vladimir Putin on Thursday of wanting to annex his entire country and called for NATO to deploy warships to a sea shared by the two nations.
    […]
    Ukraine’s border service said it would only allow Ukrainian citizens to travel to Crimea via its land border with the annexed territory, while the head of the Ukrainian navy said Kiev would try to get Turkey to close the Bosphorus Strait to Russian ships.

    There were further signs that Russia was pressing ahead with its plans to fortify Crimea and turn it into what Kremlin-backed media have called a fortress.

    Russia on Thursday deployed a new battalion of advanced S-400 surface-to-air missile systems in Crimea, its fourth such battalion, TASS news agency cited a spokesman for Russia’s Black Sea Fleet as saying.

    Citing a Crimean security source, Interfax news agency also reported Russian plans to build a new missile early-warning radar station in Crimea next year that would be able to track ballistic and cruise missiles from a long distance.

    Russia was also working on a new technical system to allow it to better track shipping around the peninsula in order to protect its maritime borders, Interfax said.

    En tous cas, il y en a qui n’ont peur de rien : demander à la Turquie de fouler au pied la #convention_de_Montreux, il faut oser !

  • Info prise chez Nova dont je ne suis pas sur du rapport à l’underground.

    « Underground Radio Directory, et recense des radios underground de 28 différents pays, de Tokyo a Glasgow en passant par Kansas City mais aussi Marrakech et São Paulo, il y en a pour tous les goûts et on y fait de très belles découvertes. »

    Underground Radio Directory.
    http://www.undergroundradiodirectory.com/stations

    Number of stations : 86

    10TwentyRadio

    Bristol, England

    more info...

    199Radio

    London, England

    more info...

    20ft Radio

    Kiev, Ukraine

    more info...

    2Day Radio

    Aberdeen, Scotland

    more info...

    8 Ball Radio

    New York City, USA

    more info...

    8K.NZ

    Christchurch, New Zealand

    more info...

    Automat Radio

    Worldwide

    more info...

    Balamii

    London, England

    more info...

    Basso Radio

    Helsinki, Finland

    more info...

    BBC Radio 6 Music

    London, England

    more info...

    Berlin Community Radio

    Berlin, Germany

    more info...

    Bloop

    London, England

    more info...

  • Le Sénat inflige une fessée à Donald Trump
    L’assemble nationale relance le débat sur l’interdiction du désaveu

    Les députés italiens irritent Israël en n’honorant pas une visite promise
    Macron adopte la loi antigivrants souhaitée par Matteo Salvini

    A la frontière mexicaine, l’économie britannique risque de s’effondrer
    Sans accord sur le Brexit, les rêves brisés des migrants de la « caravane »

    Incident en mer Noire : Poutine pèse 300 milliards d’euros
    Les industriels de l’implant parlent d’une « provocation » de Kiev

    Elisabeth Badinter conserve son titre de championne du monde d’échecs
    Magnus Carlsen : « Je ne pense pas qu’on puisse parler librement sur internet »

    Parité : Netflix cible les intercommunalités
    Le haut-Conseil à l’égalité homes-femmes, canal d’émancipation sexuelle en Inde.

    A La Réunion, l’espérance de vie d’Annick a encore baissé
    Les Etats-Unis apportent des premières réponses aux « gilets jaunes »

    #de_la_dyslexie_créative

    Je laisse les antigivrants, création dyslexique du correcteur orthographique

  • Russia-Ukraine tensions rise after #Kerch Strait ship capture - BBC News
    https://www.bbc.com/news/world-europe-46340283

    Ukraine’s parliament is to decide whether to bring in martial law, after Sunday’s capture of three of its naval vessels and 23 crew members by Russia.

    The three ships were sailing off the coast of Crimea, which was annexed by Russia in 2014, when they were seized.

    Russia opened fire, before its special forces stormed the vessels. Between three and six Ukrainians were injured.
    Ukraine said it was a Russian “act of aggression”. Moscow said the ships had illegally entered its waters.

    On Monday, Ukrainian President Petro Poroshenko said he was proposing that parliament back a 30-day martial law - half the length of that recommended by Ukraine’s security and defence council a day earlier.

    In a televised address, Mr Poroshenko said he did not want martial law to affect presidential elections set for 31 March 2019. If backed by MPs, martial law would enter into force at 09:00 local time (07:00 GMT) on 28 November.

    Sunday’s clash between Russian and Ukrainian vessels marks a major escalation of tension between the two countries.
    This is the first time the two militaries have come into open conflict in recent years, although Ukrainian forces have been fighting Russian-backed separatists and Russia volunteers in the east of the country.

    #Crimée

    https://www.youtube.com/watch?v=PpxNuTlwwEA

    • La Russie bloque le passage en mer d’Azov en immobilisant un pétrolier sous le pont de Crimée.

      Russian jet fighters fly over a bridge connecting the Russian mainland with the Crimean Peninsula with a cargo ship beneath it after three Ukrainian navy vessels were stopped by Russia from entering the Sea of Azov via the Kerch Strait in the Black Sea - H24info
      https://www.h24info.ma/monde/la-russie-capture-trois-navires-ukrainiens-escalade-de-tensions-entre-kiev-et-moscou/attachment/russian-jet-fighters-fly-over-a-bridge-connecting-the-russian-mainland-with-

      Russian jet fighters fly over a bridge connecting the Russian mainland with the Crimean Peninsula with a cargo ship beneath it after three Ukrainian navy vessels were stopped by Russia from entering the Sea of Azov via the Kerch Strait in the Black Sea

    • Détroit/Kertch : la Russie a agi « en stricte conformité avec le droit international »
      http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2018/11/26/97001-20181126FILWWW00122-detroitkertch-la-russie-a-agi-en-stricte-conformi

      Les gardes-frontières russes qui ont arraisonné dimanche trois navires ukrainiens dans le détroit de Kertch ont agi «  en stricte conformité avec le droit international  », a assuré aujourd’hui le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov au lendemain de cet incident sans précédent. «  La partie russe a agi en stricte conformité avec la législation, à la fois le droit international et le droit intérieur_ », a-t-il déclaré aux journalistes, précisant qu’il s’agissait d’une «  intrusion de navires de guerre étrangers dans les eaux territoriales de la Fédération de Russie  ».

    • Occasion de clarifier (à chaud !) le statut de la mer d’Azov et du détroit : s’il s’agit d’eaux internationales, la Russie n’a pas le droit de bloquer l’accès,…

      Tensions en mer d’Azov | Grip
      https://www.grip.org/fr/node/2634

      Statut juridique de la mer d’Azov

      Le statut juridique de la mer d’Azov est complexe pour deux raisons : la chute de l’URSS et l’annexion russe de la Crimée. Cet espace maritime était considéré du temps de l’URSS comme une mer intérieure et la question se pose de savoir si ce statut aurait pu être transmis à la fois à l’Ukraine et à la Russie après 1991. Selon cette hypothèse, la mer d’Azov serait donc une mer intérieure partagée entre l’Ukraine et la Russie. Dans un autre scénario, la mer d’Azov aurait perdu ce statut de mer intérieure lors de l’indépendance de l’Ukraine et le régime classique du droit de la mer s’appliquerait donc avec des zones économiques exclusives pour la Russie et l’Ukraine et un régime d’eaux internationales au centre de la mer d’Azov. L’annexion de la Crimée complexifie l’équation puisque les deux États revendiquent des zones économiques exclusives autour de la Crimée. Pour compliquer davantage le casse-tête juridique, plusieurs accords bilatéraux ont été signés entre l’Ukraine et la Russie garantissant la liberté de navigation sur cette mer. En 2003, un Accord de coopération sur l’usage de la mer d’Azov et du détroit de Kertch a été signé entre l’Ukraine et la Russie réitérant le statut de « mer interne partagée ». L’Ukraine pourrait cependant dénoncer cet accord au vu des incidents récents et revenir au régime classique de partage des eaux territoriales selon les définitions de la Convention des Nations unies sur le droit de la mer. Cette question du statut de la mer d’Azov est importante car elle conditionne la possibilité pour l’Ukraine d’intenter une action devant la justice internationale.

    • Russia Ignores Western Calls to Free Captured Ukrainian Ships

      Ukraine introduces martial law citing threat of Russian invasion | Reuters
      https://uk.reuters.com/article/uk-ukraine-crisis-russia-idUKKCN1NV0MW


      Seized Ukrainian ships, small armoured artillery ships and a tug boat, are seen anchored in a port of Kerch, Crimea November 26, 2018.
      REUTERS/Pavel Rebrov

      The crisis erupted when border patrol boats belonging to Russia’s FSB security service seized two small Ukrainian armoured artillery vessels and a tug boat after opening fire on them and wounding three sailors on Sunday.

      The Ukrainian vessels had been trying to enter the Sea of Azov from the Black Sea via the narrow Kerch Strait that separates Crimea from the Russian mainland.

      Interfax news agency quoted Russia’s human rights commissioner, Tatyana Moskalkova, as saying on Monday that 24 Ukrainian sailors were being detained. Three of the sailors were wounded but were not in a serious condition and were recovering in hospital.

      The FSB said the Ukrainian ships had ignored warning shots, forcing Russian vessels to open fire for real, after they illegally entered Russian territorial waters.

      A Reuters witness in Kerch, a port in Crimea, said the three Ukrainian vessels were being held there on Monday.

    • Trump Says He Does Not Like Russia-Ukraine Situation
      http://themoscowtimes.com/news/trump-says-he-does-not-like-russia-ukraine-situation-63606

      U.S. President Donald Trump on Monday said he does not like what is happening between Russia and Ukraine, a day after Russian crews seized Ukrainian vessels near Crimea.

      We do not like what’s happening either way. And hopefully it will get straightened out,” Trump told reporters as he left the White House.

      Trump said European leaders were working on the situation. “They’re not thrilled. We’re all working on it together,” he said.

    • Et donc, il s’agit des canonnières Nikopol (P176, le nom est très clairement lisible sur le côté de la passerelle) lancée en novembre 2015 et Berdiansk (P175) lancée en juin 2017, de la classe Gurza-M.
      https://en.wikipedia.org/wiki/Gyurza-M-class_artillery_boat


      P175 Berdiansk
      Ministry of Défense of Ukraine, via WP

      et du remorqueur Yani Kipu, A947 (bizarre, c’est un nom turc !?)

      EDIT : non, le nom donné par liveuamap
      https://liveuamap.com/en/2018/26-november-photo-tugboat-yani-kipu-a947-and-2-armored-boats
      n’est pas le bon…

      il s’agit du Krasnoperekopsk, A947 de la classe Prometey
      http://www.shipspotting.com/gallery/photo.php?lid=1091579


      Photographer : Igor Terokhin
      shipspotting.com

      EDIT (bis) ben si, Yani Kapu et Krasnoperekopsk sont deux noms pour désigner les mêmes choses :

      • une ville du nord de la Crimée (juste à l’ouest de l’isthme de Perekop) nommée donc, Perekop la rouge
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Krasnoperekopsk

      • qui a donné son nom à un remorqueur « d’attaque » ("de raid" disent les versions en anglais) soviétique en 1974
      https://uk.wikipedia.org/wiki/Яни_Капу_(буксир)

      La ville a été rebaptisée par l’Ukraine Yani Kapu (Yañı Qapı, la nouvelle porte en tatar) le 12 mai 2016, deux ans après l’annexion de la Crimée par la Russie… Et le remorqueur a suivi.

    • Vladimir Poutine qualifie les incidents en mer Noire de « provocation »
      https://www.lemonde.fr/international/article/2018/11/28/vladimir-poutine-qualifie-les-incidents-en-mer-noire-de-mousse-politique_538

      Jusqu’ici plutôt en retrait, Vladimir Poutine a, pour la première fois, commenté en public, mercredi 28 novembre, les incidents survenus quatre jours plus tôt en mer Noire entre la marine ukrainienne et les forces de sécurité russes. Interrogé sur le sujet en marge d’un forum d’investissement organisé par la banque VTB à Moscou, le chef du Kremlin a répondu : « C’est une provocation, bien sûr ! »

      Sans jamais prononcer le nom de Petro Porochenko, le chef du Kremlin a ouvertement accusé son homologue ukrainien de calculs politiques. « C’est une provocation organisée par les autorités actuelles, je pense même par son président actuel, à l’approche de l’élection présidentielle en Ukraine au mois de mars de l’année prochaine », a souligné M. Poutine. Qui ajoute : « Les sondages, si je ne me trompe pas, placent le président au cinquième rang, il y a même des chances qu’il ne passe pas au second tour, donc, il fallait faire quelque chose pour exacerber la situation et créer des obstacles infranchissables pour ses concurrents. (…) Je suis sûr de cela. »

      A aucun moment, le président russe n’a évoqué les trois navires ukrainiens saisis par les forces de sécurité russes – sauf pour déclarer qu’elles avaient accompli « leur mission » et respecté « les ordres » – ni même le sort des 24 marins capturés à leur bord. Ces derniers comparaissent depuis mardi devant un tribunal russe pour être placés, les uns après les autres, en détention provisoire pour deux mois.

      « C’est un incident frontalier, pas plus », a-t-il minimisé, en évoquant des éléments récents « d’une autre envergure » tels que « le rattachement de la Crimée à la Russie » en 2014, ou « la guerre civile » dans le Donbass, dans l’est de l’Ukraine qui opposent les séparatistes prorusses soutenus par Moscou et les forces armées de Kiev. « Une guerre de facto, a poursuivi M. Poutine, et pourtant, aucune loi martiale n’avait été instaurée. Et là, un petit incident et on instaure la loi martiale ! C’est évident que c’est organisé à l’approche de l’élection présidentielle. »

    • Un avion espion US mène une reconnaissance près du détroit de Kertch - Sputnik France
      https://fr.sputniknews.com/russie/201811281039082977-vol-reconnaissance-boeing-detroit-kertch

      Au surlendemain de l’incident en mer Noire, où trois navires militaires ukrainiens ont violé les eaux territoriales russes, un avion de lutte anti-sous-marine Boeing P-8A Poseidon de l’US Navy a effectué un vol de reconnaissance dans la région du détroit de Kertch et de la Crimée, selon le portail de suivi des vols PlaneRadar.

      Le mardi 27 novembre un Boeing P-8A Poseidon américain a mené une mission de reconnaissance dans la région du détroit de Kertch et de la Crimée, a annoncé le site PlaneRadar via Twitter.


      Un avion de patrouille maritime, Boeing P-8A Poseidon de l’US Navy, immatriculé 168848, effectue un vol de reconnaissance le long des côtes russe de la mer Noire, a annoncé le site.

      L’appareil, appartenant à la 26e escadrille de patrouille de la marine américaine est passé à une distance de 31 km des côtes de la Crimée.

      Plus tôt le même jour, cette même région a été espionnée par un drone stratégique RQ-4A Global Hawk de l’US Air Force, qui avait également été repéré à proximité de la ligne de séparation dans le Donbass.

    • Un excellent article de synthèse antérieur à la crise (12 septembre 2018) par Igor Delanoë.

      Jeux dangeureux en mer d’Azov - Le portail des forces navales de la Fédération de Russie
      http://www.rusnavyintelligence.com/2018/09/jeux-dangeureux-en-mer-d-azov.html

      Voilà plusieurs mois que la tension monte en mer d’Azov entre Russes et Ukrainiens au sujet de la liberté de navigation. Pour l’instant, les escarmouches n’ont pas dégénéré en accrochages, mais l’Ukraine a commencé à transférer par chemin de fer des vedettes armées depuis la mer Noire vers la mer d’Azov.

      Depuis le printemps derniers, des chalutiers ukrainiens et autres navires étrangers souhaitant se rendre dans les ports d’Ukraine situés en mer d’Azov sont régulièrement arraisonnés par les gardes-côtes russes. La Russie fait en outre attendre parfois pendant plusieurs jours les navires qui souhaitent transiter par le détroit de Kertch depuis la mer Noire à destination des côtes ukrainiennes de la mer d’Azov. Depuis l’annexion de la Crimée par Moscou, cette mer est de facto sous contrôle de la Russie qui en commande l’accès par le détroit de Kertch, situé entre la péninsule criméenne et la presqu’île russe de Taman. Russes et Ukrainiens ont signé en 2003 un accord selon lequel les eaux de la mer d’Azov et celles du détroit de Kertch sont considérées comme des eaux intérieures. Toutefois, depuis l’annexion de 2014, Kiev souhaite déchirer ce papier et internationaliser le régime de la mer d’Azov, en espérant ainsi que l’arrivée de nouveaux acteurs maritimes étrangers fera contrepoids à l’hyper-influence russe dans cette sous-région du bassin pontique.

      L’inauguration du pont de Kertch qui relie la Crimée à la Russie continentale en mai dernier a aiguisé les tensions. La Russie, qui n’écarte pas la possibilité que l’Ukraine tente une opération de sabotage contre l’édifice, a transféré depuis la flottille de la mer Caspienne, via le canal Volga-Don, 2 canonnières fluviales ainsi que des petits navires lance-missiles, qui ont rejoint plus tard le détachement opérationnel russe en Méditerranée. Kiev, de son côté, a transféré 2 vedettes du Projet 58155 faiblement armées depuis la mer Noire vers le port de Berdiansk par chemin de fer. La première unité est arrivée le 8 septembre et la seconde, le 11 septembre. Une troisième vedette doit prochainement être basculée en mer d’Azov. L’idée pour les Ukrainiens est de pouvoir assurer la protection des deux principaux ports de commerce que sont Marioupol et Berdiansk. A terme, Kiev souhaite établir une division de vedettes en mer d’Azov. Compte-tenu du peu de profondeur de cette mer - 6 mètres en moyenne - seules des unités de faible tonnage peuvent y être engagées. Toutefois, pour Moscou, le bassin de la mer d’Azov demeure fermé à toute activité des flottes de l’OTAN - qui ont en revanche accès à la mer Noire selon les conditions énoncées dans la Convention de Montreux (1936). Aussi, en cas de conflit dans le Donbass, ce « lac russe » constituerait une plateforme de tir potentiel pour des missiles Kalibr ainsi qu’un point de départ pour des opérations amphibies.

      Quels sont les objectifs recherchés par les uns et par les autres à travers ces escarmouches ? Pour Kiev, il s’agit de maintenir à l’ordre du jour le sujet « Crimée » qui est une affaire classée - outre la question des sanctions criméennes - par nombre de chancellerie occidentale. Par ailleurs, l’année 2019 sera une année charnière en Ukraine : l’élection présidentielle à lieu en mars, et le contrat de transit gazier qui lie Kiev à Gazprom depuis la fin des années 2000 arrive à son terme. Aussi, ces escarmouches visent potentiellement à renforcer la position de négociation de Moscou tout autant que la rhétorique patriotique à Kiev. L’Ukraine ne se satisfait pas du statu quo en mer d’Azov et souhaite mettre sur la table la question de la délimitation des frontières maritimes, sans être pour autant prête à sérieusement négocier. Rappelons par ailleurs que l’Ukraine a coupé les canaux d’alimentation d’eau fraîche vers la Crimée. Il pourrait y avoir là une monnaie d’échange potentielle.

      Contrairement à ce que pourrait laisser croire le nom de son blog, Le portail des forces navales de la Fédération de Russie, il ne s’agit pas d’un site officiel.

      A propos - Le portail des forces navales de la Fédération de Russie
      http://www.rusnavyintelligence.com/pages/A_propos-4830107.html

      A propos
      Igor Delanoë est docteur en histoire moderne et contemporaine de l’Université de Nice-Sophia Antipolis, et chercheur associé au Harvard Ukrainian Research Institute (Harvard University) ainsi qu’au Center for International and European Studies (université Kadir Has, Istanbul). Il est le directeur adjoint de l’Observatoire franco-russe, le centre d’analyse de la Chambre de commerce et d’industrie franco-russe depuis septembre 2015.

    • Pour mémoire, l’accord russo-ukrainien de décembre 2003 sur la circulation en mer d’Azov (il est parfois – pas systématiquement – cité) est officiellement toujours en vigueur malgré l’annexion de la Crimée en 2014.

      Et personne ne semble réellement se soucier de savoir si l’Ukraine avait demandé l’autorisation préalable de franchissement du détroit, étant entendu que, des deux côtés, on renforce les (faibles) moyens militaires…

      Il est difficilement concevable que la Russie ait pu arraisonner les navires ukrainiens si l’autorisation avait été demandée et, a fortiori, accordée…

      Accord russo-ukrainien sur la mer d’Azov - Libération
      (article du 27 décembre 2003)
      https://www.liberation.fr/planete/2003/12/27/accord-russo-ukrainien-sur-la-mer-d-azov_456591

      La conclusion, mercredi [24 décembre], d’un accord russo-ukrainien sur la mer d’Azov était interprétée, à Kiev, comme une nouvelle concession du président Léonid Koutchma à Vladimir Poutine. Selon le texte signé par les deux chefs d’Etat, la mer d’Azov et le détroit de Kertch (en Crimée, sud de l’Ukraine), qui la sépare de la mer Noire, seront désormais « gérés conjointement ». Les bateaux ukrainiens et russes jouiront de la liberté de navigation. En revanche, les bâtiments militaires des pays tiers ne pourront y entrer que sur autorisation des deux pays, ce qui permettra à Moscou d’empêcher l’entrée de navires de l’Otan. « Cette mesure est peu compatible avec l’intention de l’Ukraine d’adhérer à l’Alliance atlantique », relève l’hebdomadaire Zerkalo Nedeli. Un différend a récemment éclaté après que la Russie a mis en doute l’appartenance à l’Ukraine de l’île de Touzla, dans le détroit de Kertch.

    • J’aime bien le double discours – dès les éléments soulignés après le titre… _ la part du trafic qui passe par Kertch est marginale (moins de 5% et déplorable vers d’autres ports) mais le blocus (temporaire) souligne le risque sur les approvisionnement en blé ukrainien (qui sera très abondant cette saison)

      Chokepoint Blockade Exposes Supply Risk for Black Sea Grain - Bloomberg
      https://www.bloomberg.com/news/articles/2018-11-26/russian-flareup-with-ukraine-brings-focus-on-shipping-chokepoint

      • Access cut to Kerch Strait between Black Sea and Sea of Azov
      The ports handles a relatively small share of Ukrainian grain
      • Access cut to Kerch Strait between Black Sea and Sea of Azov
      The ports handles a relatively small share of Ukrainian grain

      Russia’s brief blockade of a key shipping channel for Black Sea grain highlights the risk of disruption to an important source of global supply.

      Russia cut off access to the Kerch Strait between the Sea of Azov and the Black Sea after tensions with Ukraine flared up over the weekend, and has since reopened the passage. Still, the conflict means some traders will likely reroute cargoes to avoid passing through the strait, according to the Ukrainian Grain Association.

      We are expecting a record harvest this season, and we plan record exports,” said Mykola Horbachov, head of the Ukrainian Grain Association. “So any window that is being closed for us means heavier pressure on our infrastructure, both seaport and railway. We are stretched to the limit.

      Ukraine ranks among the world’s biggest corn and wheat producers, supplying food to major markets in Europe, the Middle East and Asia. Analysts said they didn’t expect much market impact because the proportion of Ukrainian grain that moves from ports on the Sea of Azov is relatively small, and the incident seems limited so far.

      Grain markets largely shrugged off the news. Benchmark prices in Chicago rose 1 percent and milling wheat futures in Paris added 0.2 percent.

      Shipments from the Ukraine ports of Mariupol and Berdyansk make up about 5 percents of the country’s grain exports, and cargoes that had previously planned to leave those areas may instead move by rail or other ports, Horbachov said. The two ports are on the Azov Sea and rely on the Kerch Strait.

      In terms of grain exports, it won’t have a big impact because I don’t think that Russia will stop their boats in the Kerch Strait, and in terms of Ukraine exports, there is not a lot of exports from the Azov Sea,” said Gautier Maupu, a Black Sea grains analyst with Agritel in Kiev. “Russian exports will not slow down, so there will not be a strong impact on markets.

      Still, the blockade highlights the threat of disruption to Black Sea supplies just as global grains markets are buffeted by the trade war between the U.S. and China. Wheat has jumped about 20 percent this year in Chicago as heat and dryness worldwide curbed output, including in the Black Sea.

    • Poutine défend sa version des affrontements avec l’Ukraine en mer Noire
      https://www.lemonde.fr/international/article/2018/12/03/poutine-avance-sa-version-des-affrontements-avec-l-ukraine-en-mer-noire_5391


      Vladimir Poutine, à Buenos Aires, le 1er décembre.
      MARCOS BRINDICCI / REUTERS

      Privé de rencontre bilatérale avec Donald Trump, en représailles après les incidents survenus le 25 novembre au large de la Crimée qui ont abouti à la capture de trois bateaux et de vingt-quatre marins ukrainiens par la Russie, M. Poutine a livré sa version des faits au président américain « debout », comme il a lui-même décrit l’échange, en marge d’un dîner.

      Face à son homologue français, Emmanuel Macron, ou avec la chancelière allemande, Angela Merkel, avec lesquels il a pu s’entretenir en aparté, il a même sorti un stylo pour dessiner sur le papier sa chronologie des événements. Aux journalistes ensuite, M. Poutine a assuré que « la guerre va continuer » dans l’est de l’Ukraine, tant que les autorités actuelles de Kiev « resteront au pouvoir ».

      Version de VVP dont la seule chose que l’on ait le droit de savoir est qu’il qualifie l’événement de provocation. Absolument rien sur le déroulement des faits, ni en gros, ni en détail.

    • Ukraine resumes grain shipments from Azov Sea | Reuters
      https://af.reuters.com/article/worldNews/idAFKBN1O30M5


      FILE PHOTO: Cranes are seen in the Azov Sea port of Mariupol, Ukraine December 2, 2018.
      REUTERS/Gleb Garanich/File Photo

      Ukraine said on Tuesday it had resumed grain shipments from the Azov Sea, blocked for around 10 days after a military standoff with Russia in the Kerch Strait off Crimea.
      […]
      Earlier, Ukraine’s infrastructure minister Volodymyr Omelyan had said the two ports - vital for eastern Ukraine’s economy - had been “partially unlocked” with the restoration of some free movement through the Kerch Strait.

  • Avakov: Ukraine’s wall along Russian border nearly half complete

    Ukraine has built almost half of its 2,300-kilometer wall on the border with Russia, Interior Minister Arsen Avakov said on Nov. 24 during his visit to the border checkpoint in Kharkiv Oblast.

    “The project has been extended until 2021,” Avakov said. “The budget plan for the 2019 allocates Hr 400 million ($14.4 million) for it. But the head of the Border Guard Service hopes to receive additional funds.”

    The Kharkiv section of the Ukrainian-Russian wall has been almost completed with only 20 kilometers left, according to Avakov. The works will continue on the border sections in Sumy and Luhansk oblasts. It includes fortifications with a barbed wire fence, two-meter deep anti-tank trenches, 17-meter-high watchtowers, 40 border checkpoints as well as equipment with motion sensors, border security closed-circuit television (CCTV) and alarm systems.

    Overall, 47 percent of the 2,300-kilometer wall has been built, the minister said.

    In addition, starting from January, Ukraine has launched the biometric control system for Russian passport holders at all border-crossing checkpoints.

    Former Prime Minister Arseniy Yatsenyuk, who is running for president in the upcoming March presidential elections, joined Avakov on the trip to the border in Kharkiv Oblast on Nov. 24.

    The ambitious project known as the European Wall was announced by then-Prime Minister Yatsenyuk in 2014 in the wake of the Russian military intervention in the Donbas. Ukraine lost control over parts of Luhansk and Donetsk oblasts and 400 kilometers that border with Russia. The wall was designed to protect Ukraine from further attacks on its territory as well as to stop illegal flow of weapons from Russia.

    In the aftermath of the EuroMaidan Revolution that drove pro-Russian President Viktor Yanukovych from power on Feb. 22, 2014, Kremlin incited mass anti-government demonstrations in eastern Ukraine and occupied Crimean peninsula. In Donetsk and Luhansk, protesters “declared independence” from Ukraine which escalated into an armed conflict between Ukrainian forces and Kremlin-backed forces. In April 2014, pro-Russian protesters took over the Kharkiv administration and “declared independence from Ukraine” but the Ukrainian government managed to retain control over the region.

    The construction of the wall, however, halted due to lack of funding and a corruption scandal.

    In 2015-2017, the Border Guard Serviced received Hr 800 mln ($28.8 million) — less than a quarter of the total cost of the project estimated at over Hr 4 billion ($147.6 million).

    In November 2017, the National Anti-Corruption Bureau arrested eight people on embezzlement charges. NABU detectives found that the officials of the Border Guard Service in cahoots with local contractors had siphoned off Hr 16.68 million ($600,800) from the Project Wall funds.


    https://www.kyivpost.com/ukraine-politics/interior-minister-ukraines-wall-along-russian-border-nearly-half-complete.

    #Ukraine #Russie #murs #frontières #barrières_frontalières

  • « Prisonniers du passage » : une ethnographie de la #détention_frontalière en #France

    A partir des années 1980, les conditions d’entrée dans les pays européens deviennent plus restrictives. Amorçant ce qui est désormais devenu la norme en Europe quels que soient les gouvernements, les politiques publiques migratoires se caractérisent par l’arrêt de l’immigration de travail, le durcissement des critères d’attribution de l’asile politique, l’expulsion des étrangers irréguliers ou ayant reçu une condamnation pénale et les modifications du code de la nationalité. Par ailleurs, dans le processus de construction européenne, la gestion des circulations s’organise à travers un régime double et différentiel, de libre circulation des personnes à l’intérieur de l’espace européen, et de construction renforcée des frontières extérieures. Ce cadre européen met en place un espace stratifié et complexe qui saisit les acteurs de la circulation dans un quadrillage de pratiques et de normes. Cet espace est fait de superpositions, de différences nationales, selon la culture et l’histoire de chaque pays européen, et d’homogénéisations – notamment à travers les accords de Schengen en 1985 et 1990 et le règlement de Dublin1 dont la troisième mouture est en vigueur, la quatrième en préparation.
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    Dans ce contexte, le contrôle des voyageurs et des migrants passe couramment par leur enfermement dans des espaces plus ou moins pénitentiaires. En France, la zone d’attente est une zone extraterritoriale de détention où les étrangers refusés à la frontière sont maintenus en attente de leur admission ou de leur « refoulement » pour une période allant jusqu’à vingt jours. Les zones d’attente sont situées dans ou à proximité des zones internationales aéroportuaires, portuaires, routières ou ferroviaires. En tant qu’assistante juridique pour l’Association nationale d’assistance aux frontières pour les étrangers (Anafé), j’ai eu accès à l’intérieur de la zone d’attente, où j’ai mené une observation de 2004 à 20082 . Cette ethnographie d’une forme particulière de contrôle s’offre comme point de départ pour réfléchir sur le régime mis en place en Europe depuis quelques décennies en partant des différents espaces par lesquels ce régime procède.
    « Une frontière, c’est quoi ? Juste une ligne, rien de plus »
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    Comment se retrouve-t-on détenu « à la » frontière ? Que s’y passe-t-il ? Comment en sort-on ? Et qu’y a-t-il de l’autre côté ? La mise au ban dont témoignent les centres fermés aux frontières est une réalité difficile à saisir : les barrières instituées de l’illégalité, les enjeux de clandestinité, d’anonymat, d’identification font qu’en pratique, ce parcours ne se raconte pas et se dérobe face à l’observation empirique. En s’appuyant sur les expériences vécues d’enfermement et de circulation qui se tissent autour du maintien en zone d’attente, il s’agit d’approcher cette réalité en sondant les lieux par où les individus transitent et les techniques qui mettent en branle leur circulation faite de passages, d’immobilisations et de retours. Cette « errance individuelle »3 , dans la rugosité de ses parcours improbables, nous renseigne en retour sur l’évolution de l’espace public, du rapport au temps et au (non-)lieu qui fondent une modalité inédite de l’inclusion dans l’organisation politique étatique. Imaginons donc un parcours fait de multitude de parcours : un collage d’expériences qui fait surgir les nœuds du voyage et trace les possibles, suit les bifurcations, pointe les tensions. Entrons dans le dispositif.

    Kadiatou Fassi est née à Conakry en Guinée il y a seize ans. Son père était venu d’un village pour étudier dans la capitale, qu’il n’a plus quittée. Sa mère a rejoint son mari en ville après le mariage, mais « elle n’a pas duré » : elle est morte un peu après la naissance de sa fille. Le père de Kadiatou tenait un commerce, et la situation n’était pas mauvaise. Lors des grèves de 20074 , alors qu’on avait déclaré l’état de siège et le couvre-feu – Kadiatou préparait le dîner dans la cour – Monsieur Fassi est blessé par balle lors d’une émeute dans la rue commerçante où se trouve sa boutique. Il meurt.
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    Après l’enterrement de son père, Kadiatou rencontre un de ses anciens clients, qui lui propose de l’aider à partir du pays. Kadiatou sait qu’une cousine maternelle est en France, et elle rêve de s’appuyer sur cette cousine pour venir en France elle aussi. Elle explique son projet, pour lequel elle dispose de l’héritage laissé par son père. L’homme répond que cela tombe bien : il doit aussi se rendre en France. Il lui demande où est sa cousine. Elle ne le sait pas, mais elle a son numéro de téléphone. Kadiatou possède cinq millions de francs (CFA). Le client lui demande trois millions et fait fabriquer un passeport pour Kadiatou : il va devoir changer sa date de naissance pour qu’elle apparaisse comme majeure. Kadiatou accepte. Le client vient ensuite chercher le reste de l’argent : 2 millions. Kadiatou Fassi prend l’avion avec le client de son père, qui s’est occupé de ses papiers d’identité, de son billet d’avion, pour lequel il faut présenter un passeport et un visa, et de leur passage aux comptoirs de vérification à l’aéroport de Conakry.
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    Ils débarquent dans un pays dont elle n’a jamais entendu parler : l’Ukraine. Elle ne connaît personne et ne comprend pas la langue ; elle demande au client de l’emmener chez sa cousine. Il lui demande d’attendre. Il la loge à Kiev, à l’arrière d’un restaurant. Il vient la voir parfois. Deux semaines passent : Kadiatou redemande au client de l’emmener chez sa cousine, comme c’était prévu. Les visites du client s’espacent. Puis il revient, accompagné d’autres hommes. Il déclare à Kadiatou qu’elle doit payer le reste de son voyage. Un jour, il lui rend son passeport, le billet de retour et lui annonce qu’elle rentrera seule le mardi suivant. Elle lui répond qu’elle ne sait pas prendre l’avion. L’homme la fait monter dans un taxi et l’accompagne à l’aéroport : il écrit le nom de la compagnie aérienne, avec lequel Kadiatou Fassi embarque sans encombre pour le voyage du retour : Kiev-Conakri avec une escale à Paris5 .

    Jana Fadhil, son mari Iman et son fils de quatre ans sont arrivés de Damas où ils s’étaient installés après leur départ de Bagdad. Celui qui a organisé leur voyage leur demande de l’attendre à la descente de l’avion, le temps d’emmener leurs passeports et leurs formulaires de douane auprès de ses « connaissances » parmi les policiers, pour les faire tamponner. Leur voyage a coûté 13 000 euros, payables en deux fois. Ils ont avec eux 5 000 euros, la deuxième partie de la somme, qu’ils remettent comme convenu à leur accompagnateur dès leur arrivée à Roissy, et quelques centaines d’euros pour leur séjour. Au bout de quelques heures, voyant que l’homme ne revient pas, Iman part le chercher de-ci, de-là dans le terminal : perdus dans l’aéroport, ils tournent en rond et marchent. Ils restent à attendre dans le hall du terminal avant les douanes jusqu’au soir. Jana Fadhil est enceinte de sept mois. Elle et son fils s’allongent sur le sol ; son mari dort sur une chaise. Ils se nourrissent au comptoir snack du terminal : une bouteille d’eau coûte 4,5 euros, un gâteau, 1,5 euro. Le jour suivant, ils ont déjà dépensé 260 euros en nourriture et téléphone et commencent à être à court d’argent. Dans l’après-midi suivant, Jana fait un malaise et prend peur de perdre son bébé : ils se dirigent vers les postes de douane. Ils restent deux heures devant un poste en essayant de capter l’attention des officiers qui vont et viennent. Finalement, l’un d’eux se tourne vers eux ; Iman lui dit en anglais :

    - Un homme nous a laissés ici.

    - Venez avec nous.

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    En escale à Paris, Kadiatou Fassi ne prend pas la correspondance pour Conakry. La police l’intercepte dans le terminal : elle est emmenée au poste pour un interrogatoire. Les policiers la questionnent sur son accompagnateur, lui demandent où il se trouve à présent. Dans l’après-midi, ils la conduisent au prochain vol vers Conakry. Kadiatou refuse de monter dans l’avion : elle dit à la police qu’elle ne sait plus comment vivre chez elle : comme elle a donné son argent pour venir, elle a été délogée de sa maison. Les policiers lui demandent à nouveau de monter dans l’avion, en la menaçant de lui mettre des menottes s’il elle ne le fait pas. Elle a peur et se met à pleurer. Ils la reconduisent dans le poste de police. Kadiatou attend dans une cellule fermée à clé, une vitre donne sur le couloir du poste. Il y a un banc en ciment et un téléphone au mur qui ne marche pas. Sans trop savoir de quoi il s’agit, Kadiatou Fassi se souvient qu’en Guinée, certains disaient qu’« il y a l’asile qu’on demande pour ne pas qu’on te retourne ». Un policier ouvre la porte quelques heures plus tard : elle lui demande de « l’aider à demander l’asile ». Au comptoir du poste, un policier imprime une série de documents, lui demande d’en signer certains et lui tend la pile de ses « papiers de police ». Trois agents la conduisent, en compagnie de plusieurs autres hommes, femmes et enfants, dans le centre de Zapi 3. Une employée de la Croix-Rouge les accueille à l’étage : elle leur donne à chacun des draps et une serviette, et leur montre leur chambre. Kadiatou Fassi a une chambre seule, dans la partie réservée aux « #mineurs_isolés ».

    Djibril Ba attend dans le couloir, assis sur le rebord d’une cabine de douche. En fin de matinée, une voix lui demande en anglais de descendre avec ses papiers de police. Il se rend au bureau de la Croix-Rouge qui se trouve à quelques mètres en disant qu’il vient d’être appelé. Une médiatrice lui dit qu’il doit descendre et sonner à l’interphone dans le hall, la police lui ouvrira. En bas, un policier lui ouvre : « police papers », puis l’accompagne le long d’un couloir au plafond immense jusqu’à une double porte électrifiée qu’il ouvre à l’aide de cartes magnétiques. Il se trouve dans un hall d’attente, dans lequel la lumière du jour entre par une porte vitrée qui donne sur une deuxième salle d’attente, à l’entrée du centre. Deux policiers sont assis à une petite table et discutent entre eux. Le hall donne sur plusieurs pièces : certaines sont réservées aux visites entre les maintenus et leur famille ou leur avocat ; d’autre aux entretiens de demande d’asile avec un agent de la division asile à la frontière. Djibril Ba attend sur les chaises alignées du hall, il est seul avec les deux policiers assis devant le petit bureau. Une porte s’ouvre au fond du couloir, un des policiers appelle Djibril et le fait entrer dans le bureau de l’agent de l’Ofpra. L’homme d’une trentaine d’années est assis derrière un ordinateur, dans un bureau très clair garni d’une grande fenêtre à poignées qui donne sur des haies d’arbustes. L’agent de l’Ofpra laisse d’abord Djibril parler, puis il lui pose quelques questions factuelles. Il fait des photocopies de sa carte de militant et de photos que Djibril Ba a emmenés avec lui. L’entretien dure une heure, puis Djibril est reconduit à travers les sas et les couloirs vers le centre d’hébergement à l’étage. Dans l’après-midi, Djibril Ba entend à nouveau son nom au haut-parleur : on lui demande de descendre avec ses papiers de police. Un policier le reconduit vers les bureaux de l’Ofpra, où l’attend le même agent :

    - Avez-vous un dernier mot à ajouter ?

    - Non, tout ce que je voulais dire, je l’ai dit. Je veux avoir l‘asile, car j’ai des problèmes dans mon pays.

    - Ok. Je photocopie tous vos documents et je les mets dans votre dossier pour le ministère de l’Intérieur. Mon avis est consultatif, mais ce sont eux qui prennent les décisions.6

    Djibril Ba remonte dans sa chambre. Dix minutes plus tard, il est appelé à descendre et il est reçu encore une fois dans le bureau par l’agent qui est accompagné cette fois d’un autre officier. On lui pose de nouvelles questions : Pourquoi a-t-il fui le Mali mais est-il arrivé par la Côte d’Ivoire ? Pourquoi est-il entré dans la rébellion ? À la fin de l’entretien, on lui redemande pourquoi il demande l’asile. Il l’explique à nouveau. Les deux hommes s’interrogent du regard et le second opine : « Ce sera tout merci ». L’entretien dure quelques minutes.

    Le lendemain de son entretien, James est appelé en bas avec ses papiers de police et ses bagages. Il a peur. Il ne veut pas descendre. Il me demande plusieurs fois pourquoi il doit descendre avec son sac. James est petit et coquet, un béret beige sur la tête, des bottines en crocodiles, une valise rigide grise métallisée. Il sent la crème hydratante. Il était syndicaliste à Lagos, au Nigeria. Il a demandé l’asile et attend une réponse. Il a retranscrit son récit d’asile sur quatre feuilles qui traînent sur sa table de nuit. Très peu de Nigérians obtiennent l’asile politique : le Nigeria fait partie des « principales nationalités des déboutés » de l’asile en France entre 2003 et 20077 . Il fait calmement, minutieusement son sac. Il me demande de l’attendre : il va aller aux toilettes. Après cinq bonnes minutes, il finit de boucler sa valise, plie les feuilles et les met dans sa poche. On descend ensemble. Je veux vérifier que sa notification de refus de demande d’asile ne lui sera pas remise au moment où ils vont l’emmener pour un embarquement forcé. Si c’est le cas, il faudra se plaindre à la police, car la notification doit avoir lieu avant l’embarquement. Mais ça ne changera rien pour James. Le problème est que je ne connais pas le nom de famille de James : ça sera difficile de déposer une plainte sans pouvoir donner le nom de famille du maintenu. Je n’ai pas le temps de demander le nom de James ; on est arrivé dans le hall du rez-de-chaussée, James a sonné, un policier a ouvert et lui a demandé ses papiers de police :

    - Oui c’est bon, veuillez me suivre.

    - Excu…

    J’essaie de placer un mot, mais la porte s’est déjà refermée sur moi. Je le laisse partir, je ne peux rien dire. Légalement, il n’y a rien d’anormal à ce qui vient de se passer. Louis, un demandeur d’asile nigérian que j’ai rencontré tout à l’heure nous a suivi dans le hall :

    - Qu’est-ce qui est arrivé à mon collègue ?

    - Je ne sais pas.

    Il me le demande plusieurs fois. Un policier en tenue d’escorte8 passe devant nous. Je lui demande s’il sait « où est parti le Nigérian ». « Quel Nigérian ? Quel est son nom ? Vous avez son numéro de MZA9 ? » Il ne peut pas m’aider s’il ne connait pas son nom ; mais il sait qu’un Nigérian a eu l’asile politique aujourd’hui. C’est rare. Je me demande si c’est James. Plus tard, depuis la fenêtre du bureau, je vois James mettre sa valise grise dans une voiture de la Croix-Rouge. Elle va le conduire au kiosque d’orientation de l’aéroport de Roissy pour ceux qui ont été admis à demander l’asile en France.
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    Au Terminal 1 de l’aéroport, au niveau des arrivées, derrière la porte à deux battants nº 24, accessible par les escaliers réservés au personnel technique, se trouve le bureau de la Croix-Rouge où Halima Seyum a été conduite après avoir été admise à sortir de zone d’attente au titre de l’asile. Une employée de la Croix-Rouge lui a remis une feuille listant les numéros de téléphone utiles pour son parcours d’asile : France terre d’asile, pour la domiciliation, la préfecture de la Seine Saint-Denis, pour le dépôt de sa demande, la Cimade, ouverte tous les mardis matins à partir de 8 h (prévoir d’être sur place une heure avant), si elle a besoin de conseil juridique. L’employée explique à Halima que la police lui a remis un « récépissé » de demande d’asile. Elle doit absolument se présenter à la préfecture d’ici huit jours pour enregistrer sa demande (l’examen en zone d’attente est une présélection qui l’a uniquement admise à présenter sa demande d’asile : la procédure reste entièrement à faire). Elle doit d’abord disposer d’une adresse. À ce sujet, elle devra se présenter à l’association France terre d’asile, qui la domiciliera : elle passera tous les deux jours vérifier le courrier administratif qui lui sera dès lors envoyé à cette adresse. Mais il reste à trouver un hébergement. Je reçois l’appel d’une assistante sociale de la Croix-Rouge à Roissy, de la part d’Halima Seyum. En effet, oui, je la connais : je l’ai aidée à préparer son entretien de demande d’asile (je l’ai « briefée ») et je lui ai laissé mes coordonnées. Halima ne sait pas où dormir ce soir : ils n’ont pas de place pour elle, est-ce que je pourrais l’accueillir ? Je dis que c’est impossible (je loge moi-même chez un ami).

    C’est bien ce que je pensais… On va essayer de lui trouver une place à l’Aftam 93, les foyers pour demandeurs d’asile ; mais tout est plein en ce moment. Au pire, on lui trouvera une chambre d’hôtel pour ce soir.

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    À 6 h du matin, un groupe de maintenus est conduit de la zone d’attente vers le Tribunal de grande instance. En début d’après-midi, les maintenus sont accompagnés par une dizaine de policiers dans la salle des audiences du 35 quater, où un juge des libertés et de la détention examine la légalité de leur procédure de détention, et se prononce sur le prolongement de leur maintien en zone d’attente. Jana Fadhil a été hospitalisée le lendemain de son transfert en zone d’attente ; l’avocat commis d’office présente au juge le certificat médical établi à l’hôpital en insistant sur les problèmes de santé de Jana, enceinte, et d’Iman, diabétique. Le juge décide de ne pas prolonger le maintien de la famille. À la sortie de l’audience, Jana, Iman et leur fils se font indiquer la direction du métro vers Paris.

    La cousine de Kadiatou Fassi est venue à l’audience du 35 quater avec les documents que l’avocat lui a demandé d’apporter : un certificat de naissance pour attester de ses liens de famille avec Kadiatou ; un avis d’imposition qui prouve qu’elle a des ressources suffisantes pour s’en porter garante. Mais Kadiatou n’est pas présentée au juge ce jour-là. Sa cousine appelle la zone d’attente, où un officier lui explique que Kadiatou Fassi a « bien été réacheminée » vers Conakry la veille.

    Djibril Ba a contacté un avocat avec l’aide d’un cousin en France dont il avait les coordonnées. Celui-ci lui a demandé 900 euros d’honoraires et a exigé l’intégralité de la somme d’avance. Durant l’audience, il soulève quelques points de procédure ; le juge décide cependant de maintenir Djibril Ba (comme toutes les autres personnes qui lui sont présentées ce jour-là) en zone d’attente, « attendu que l’intéressé a formé une demande d’asile [qui] est en cours d’examen ».
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    Quatre jours après avoir eu un entretien d’asile, Abdi Hossein est appelé par la police. L’officier qui lui ouvre le fait entrer et l’accompagne jusqu’à un bureau. Un agent imprime deux feuilles, et lui demande de signer en bas de la seconde. Puis on le raccompagne dans le hall.

    Considérant que X… se disant M. Abdi Hossein déclare qu’il serait de nationalité somalienne, qu’il serait né et résiderait à Afgoy, qu’il serait cultivateur, qu’il serait membre du clan minoritaire Sheikhal et du sous-clan Djazira, que le clan Habar Guidir serait majoritaire à Afgoy, que par crainte pour sa sécurité il ne serait pas beaucoup sorti de son domicile, qu’en décembre 2006, son père aurait été assassiné par balle en sa présence, devant la porte de sa boutique, par un groupe armé appartenant au clan Habar Guidir qui voulait extorquer son argent ; que ces miliciens connaîtraient ce quartier, viendraient enlever des personnes et les déposséder de leur bien, que suite à cet événement et en raison de la guerre civile, il aurait décidé de quitter son pays ; qu’un ami de son père lui aurait conseillé de se rendre en France afin d’y solliciter l’asile et aurait organisé son voyage via le Kenya ;

    Considérant toutefois que le récit de l’intéressé qui prétend être de nationalité somalienne et fuir son pays afin de sauvegarder sa sécurité n’emporte pas la conviction, que ses déclarations revêtent un caractère convenu, imprécis et dénué de spontanéité, notamment en ce qui concerne les circonstances dans lesquelles son père aurait été assassiné, en sa présence, en décembre 2006, par des personnes armées appartenant au clan de Habar Guidir, que de plus il reste très évasif à propos de la politique récente à Afgoy où il affirme pourtant avoir toujours résidé et de cette zone géographique – il ignore jusqu’aux noms des principaux quartiers de sa ville, que de surcroît il n’est guère plus explicite s’agissant des conditions dans lesquelles il aurait quitté son pays, qu’enfin il n’apport aucune explication sur son départ du Kenya et se borne à indiquer qu’il aurait suivi le conseil d’un ami de son père lui recommandant de solliciter l’asile en France, que l’ensemble de ces éléments incite à penser que contrairement à ce qu’il affirme, il n’est pas originaire de Somalie, que dès lors, sa demande ne saurait aboutir ;

    Qu’en conséquence, la demande d’accès au territoire français formulée au titre de l’asile par X… se disant M. Abdi Hossein doit être regardée comme manifestement infondée.

    Considérant qu’il y a lieu en application de l’article L.213-4 du Code d’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile, de prescrire son réacheminement vers le territoire de la Somalie ou, le cas échéant, vers tout territoire où il sera légalement admissible.

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    Abdi Hossein se rend au bureau de la Croix-Rouge pour comprendre ce qu’il y a écrit sur le document que la police vient de lui remettre. Un employé de la Croix-Rouge lui conseille d’aller au bureau de l’Anafé, au fond du couloir. Lise Blasco, bénévole à l’Anafé, reçoit Abdi et lui explique son rejet de demande d’asile, avec l’aide d’un traducteur bénévole en somali, contacté par téléphone. Elle décide de présenter un recours juridique devant le Tribunal administratif pour contester le rejet de la demande d’asile d’Abdi. À nouveau, elle interroge longuement Abdi Hossein avec l’aide de l’interprète. Puis elle l’accompagne à l’infirmerie du centre, afin que le médecin de garde lui établisse un certificat médical attestant des impacts de balle qu’Abdi dit avoir reçu dans chaque jambe. Ensuite, Lise Blasco ferme la porte du bureau à clé et se met à rédiger le référé qu’elle faxe aux greffes du Tribunal administratif en début de soirée. Quelques heures plus tard, Abdi Hossein est appelé à descendre avec ses bagages.
    16

    Amadou Mporé arrive ému dans le bureau. Il s’assoit devant moi et sort de sa poche une boule de tissu, un débardeur déchiré, en sang, qu’il pose sur la table.

    À 10 h du matin, je suis appelé en bas avec mes bagages. Je descends avec mon sac et je sonne à l’interphone. Le policier me fait entrer dans une salle d’attente et me demande de patienter. Je reste assis deux heures. À l’appel du repas de midi, le policier me dit d’aller manger en laissant mon sac ici et me demande de revenir sonner après le repas. Il me raccompagne dans le hall où je rejoins les autres qui vont au réfectoire. À table, des gens me demandent ce que je faisais avec la police, où j’étais et pourquoi. Je ne parle pas : je ne les connais pas, et puis un policier surveille le réfectoire. Je reviens dans la salle d’attente vers 12 h 30. Deux policiers en uniforme bleu-marine, avec des Rangers aux pieds, des gants en cuir noir, une matraque à la ceinture, entrent peu après. Il me disent qu’ils vont m’emmener à l’aéroport : ‘Tout se passera bien si tu te tiens tranquille, mais si tu fais des difficultés, on va t’attacher’. Je crie, je ne veux pas qu’on m’attache. Les policiers se dirigent vers moi, ils sont au nombre de six. Ils ont été rejoints par leurs collègues en chemise bleu ciel et képi, qui étaient assis dans la salle d’attente. Ils ont commencé à m’attacher avec des bandes. Je criais : ‘Laissez-moi ! Laissez-moi !’ J’ai pleuré. J’ai enlevé ma chemise, je me suis trouvé en débardeur. Les policiers m’ont pris par le cou et m’ont renversé en avant. Je suis tombé le visage à terre, je me suis ouvert la lèvre. Ils se sont mis à frapper : ils ont piétiné ma jambe avec leurs chaussures, le tibia, le genou gauche, le pied droit. L’un d’entre eux a mis son genou sur ma joue, il a plaqué mon visage contre le sol. La bagarre a duré entre dix et vingt minutes peut-être. Une camionnette de police est venue se garer devant la porte de sortie qui relie le poste de police au parking, mais on ne m’y a pas emmené. Je suis allé m’asseoir. Certains policiers en tenue d’escorte et d’autres en chemise bleue claire ont voulu me donner un verre d’eau. J’ai dit : ‘Non, je ne veux pas d’eau’. J’ai pleuré, pleuré. Le jeune policier qui m’a donné l’eau m’a conseillé :

    - Prends un avocat.

    - Si j’avais volé, vous pouviez me faire ça. Mais je n’ai pas volé. Vous ne pouvez pas me faire ça. Je vais prendre un avocat. Je vais prendre un avocat.

    Les policiers me disent d’attendre. Je leur dis que je veux me laver. Un policier en bleu marine (un métis, costaud) m’a accompagné chez le médecin. Lui n’était pas là en même temps que les autres, il est venu plus tard avec la camionnette ; lui ne m’a pas touché. Dans le cabinet médical, une infirmière prend ma tension, un médecin m’ausculte, il me demande où j’ai mal. Il me donne un comprimé contre la douleur. Non, il ne me donne pas de certificat médical : ce qu’il a écrit, il l’a gardé pour lui. Puis je suis monté directement chez toi ici.

    Six jours après son arrivée en zone d’attente, Djibril Ba est appelé à descendre avec ses bagages. Il est menotté et escorté par trois agents de l’Unité nationale d’escorte, de soutien et d’intervention (UNESI) vers Bamako, où il est remis aux mains des officiers de la police locale.
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    À 23 h 15, Abdi Hossein est placé en garde à vue. Il comparaît deux jours plus tard devant la 17e chambre du Tribunal correctionnel pour « infraction d’entrée ou séjour irrégulier et soustraction à l’exécution d’une mesure de refus d’entrée en France ». Il est condamné à un mois de prison ferme et transféré à la prison de V.
    19

    Halima Seyum me rappelle depuis un foyer Emmaüs dans le 14e arrondissement de Paris. Elle y est logée pour une nuit seulement, car c’est un foyer d’urgence pour les gens sans domicile. Elle attend d’être placée dans un foyer Aftam 93. Je vais la voir dans son foyer vers 16 h. Il ressemble à une vieille école, un bâtiment qui date du début du vingtième siècle, une esthétique de lieux publique des années 1960 : linoléum gris, meubles en bois véritable dépareillés, chaises d’école aux barreaux gris vert métallisés, odeur de gras. Nous allons boire un café dans le réfectoire, sur des tables longues couvertes de nappes en plastique. Tout est propre et patiné, pas encore aligné sur les matières plastiques et les formes rondes grossières que l’on trouve partout dans le neuf aujourd’hui, et aussi en zone d’attente. Son récépissé de huit jours, dans le délai desquels elle doit faire une demande d’asile à la préfecture, expire le lendemain. Le responsable du centre dit qu’ils enverront d’ici là sa demande d’asile à la préfecture, le cachet de la poste faisant foi.
    20

    Quelques jours plus tard, le téléphone sonne. C’est un employé de l’hôtel « Première Classe » à D. qui m’appelle à la demande de Halima Seyum. Elle n’a pas eu de place au foyer Aftam, mais elle a désormais une chambre jusqu’au 30 avril dans cet l’hôtel, où l’Aftam a logé, sur le même étage, d’autres demandeurs d’asile n’ayant pas pu être hébergés en foyer. Situé à une sortie du périphérique extérieur, l’hôtel ressemble à un « Formule 1 » de luxe, avec des orchidées sur le comptoir, une salle à manger propre et avenante, des distributeurs de café, de gâteaux et toutes les commodités nécessaires à un service sans personnel. Des cars de touristes sont alignés sur le parking. Halima est inquiète pour la nourriture. À l’Aftam, on lui a donné vingt euros pour la semaine, et la semaine prochaine, on lui donnera encore vingt euros. Ce n’est pas beaucoup. Quand elle est revenue de l’Aftam, elle avait très faim, elle se sentait mal. Alors elle a acheté une part de pizza dans la rue, mais elle a dépensé quatre euros sur les vingt qu’elle possède pour la semaine ! Elle voudrait partir en Angleterre : elle parle l’anglais, mais pas un mot de français, et sa compagne de chambre lui a dit qu’on pouvait travailler là-bas. Demandeuse d’asile renvoyée de Belgique sous le règlement « Dublin II », cette dernière est en Europe depuis quelques années déjà, et connait la ville.
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    Il faut bien réfléchir à cette question de départ vers l’Angleterre. Halima a été admise à la frontière comme demandeuse d’asile, ce qui indique qu’elle a de bonnes chances d’obtenir l’asile – l’examen aux frontières est paradoxalement réputé plus difficile que l’examen de fond de la demande d’asile par l’Ofpra. Nous avons pris du café, nous sommes montées dans sa chambre, nous nous sommes assises sur son lit, dans une belle lumière de fin d’après-midi :

    La guerre entre l’Érythrée et la Somalie a fait beaucoup de morts. La guerre est bête. Nous vivons ici, eux vivent là-bas, et l’on décrète qu’il y a une frontière, là, et pour cette frontière, juste pour une ligne, on va s’entretuer, on va faire la guerre et tuer des milliers de gens. Pour cette ligne. Une frontière, c’est quoi ? Juste une ligne, rien de plus. La Somalie et l’Érythrée se sont disputées pour cette ligne, ils ont envoyé beaucoup de monde à la guerre, beaucoup de gens sont morts. Mes deux frères ont été envoyés à la guerre. Les deux : d’abord un, et puis ils sont venus chercher d’autres jeunes et ils ont pris le deuxième. Mes frères et sœurs avaient peur. On n’a eu aucune nouvelle. On ne savait pas où ils étaient : personne ne disait rien et les nouvelles non plus ne disaient rien. Il y a eu beaucoup de morts. Un jour, un train est arrivé, tout le monde est allé à la gare et l’on attendait les noms : ils lisaient une liste, et ceux qui étaient sur la liste, on savait qu’ils étaient morts. J’avais peur. J’ai attendu dans la peur et quand j’ai entendu le nom de mon frère, j’ai pleuré. Et je restais encore devant la liste. Et puis ils ont dit le nom de mon deuxième frère et je me suis évanouie. Les voisins m’ont ramenée à la maison. Mon père était très malade déjà à ce moment-là… Ah, ce ne sont pas des choses gaies. Excuse-moi, je t’ennuie en te racontant ces choses. Toi tu es ennuyée, mais moi ça me fait du bien, ça me soulage le cœur.

    On s’est dit au revoir en début de soirée. On s’est rappelées plus tard : je partais quelques semaines au Canada. Halima m’a souhaité bon voyage et m’a dit que si l’on ne se revoyait pas d’ici mon départ, elle me disait au revoir. Je suis passée à l’hôtel avant de partir, mais elle m’avait prévenue qu’elle ne serait sans doute pas là, parce qu’elles allaient, avec sa compagne de chambre, à l’Armée du salut pour chercher de la nourriture. Pas encore rentrée ? Déjà partie ? À mon retour du Canada en mai, j’ai appelé Pierre Gilles, du foyer Emmaüs, qui m’a amicalement donné le contact de la personne qui s’occupait de Halima à l’Aftam. Je l’ai appelé pour avoir des nouvelles ; il m’a dit un peu sèchement : « elle a disparu dans la nature ».

    #Confinement et #subjectivation

    Comment le contrôle frontalier fonctionne-t-il au quotidien ? Quelles fonctions garde-t-il dans une perspective à plus long terme de parcours dans le pays d’accueil ? Comment les gestions institutionnelles de la circulation produisent-elles de nouvelles façons de gouverner les non-nationaux, aussi bien « étrangers » qu’« apatrides » : ceux dont le lien à l’État et à la Nation est de fait suspendu ? Voici quelques questions qui se posent au regard des parcours esquissés. Chacun bien sûr entre dans ces apnées administratives avec son bagage : ses connaissances, ses résistances, ses références, ses ressources, ses peurs. Fereydoun Kian mesure deux mètres pour une centaine de kilos : il sera directement placé en garde à vue sans subir de tentative de renvoi sous escorte. Sylvie Kamanzi s’en tient fermement aux connaissances administratives qu’elle a développées au cours de dix ans d’exils successifs entre le Rwanda et la République Démocratique du Congo (RDC) : d’abord, ne pas laisser savoir que l’on est rwandaise ; ensuite, face aux extorsions et aux violences de la police, toujours refuser de se rendre à un interrogatoire et garder le silence. Ces leçons tirées de l’expérience la mèneront très vite à un malentendu indénouable avec l’administration et à son refoulement dans le premier avion du retour.
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    Si les personnes placées dans des centres de rétention administrative (CRA) pour les sans-papiers arrêtés sur le territoire français ont toutes fait l’expérience, quoique différente, d’une vie en France et souvent d’un parcours administratif10 , ceux qui débarquent des avions ne partagent aucune expérience commune. Il n’existe pas de seuil, même minimal, de connaissance partagée de la culture administrative nationale, de la culture matérielle globale qui prévaut dans les aéroports et les nouveaux centres aseptisés11 , des codes moraux et humanitaires de la démocratie occidentale12 ; pas de continent commun, de langue commune ni de formation politique identique. Comment comprendre l’expérience intime du maintien en zone d’attente en s’attachant à des situations et des trajets si variés, dont le vécu s’inscrit dans des grammaires culturelles, un univers symbolique, des savoirs pratiques différents ? Est-ce que le même mot de « maintenus » est suffisant pour conférer une situation commune à ce kaléidoscope d’expériences qui se croisent dans le temps court de la détention frontalière ?

    https://www.politika.io/fr/notice/prisonniers-du-passage-ethnographie-detention-frontaliere-france
    #frontières #rétention #détention_administrative #zone_d'attente #MNA #mineurs_non_accompagnés #disparitions #Guinée_Conakry #aéroport #Zapi_3 #Ofpra #asile #migrations #réfugiés #Croix-Rouge #Aftam_93 #police #violences_policières #Unité_nationale_d'escorte_de_soutien_et_d'intervention #UNESI #hébergement #logement #CRA #débouté #sans-papiers

  • Après la rupture entre Moscou et Constantinople, la crainte d’un monde orthodoxe coupé en deux - La Croix
    https://www.la-croix.com/Monde/Apres-la-rupture-entre-Moscou-et-Constantinople-la-crainte-dun-monde-ortho

    Entre appels à l’unité et premiers signes de discorde, de nombreuses craintes ont émergé mardi au sein du monde orthodoxe au lendemain de la rupture des relations entre le puissant Patriarcat de Moscou et l’historique Patriarcat de Constantinople.

    Lors d’une réunion extraordinaire à Minsk au Bélarus, l’Eglise orthodoxe russe a décidé lundi de rompre tous ses liens avec sa rivale historique de Constantinople. Les prêtres et les fidèles de Moscou ne pourront plus participer à des offices en commun ou communier dans des églises du Patriarcat de Constantinople.

    Ces tensions étaient à attendre après la reconnaissance la semaine dernière par Constantinople d’une Eglise indépendante en Ukraine, une décision qui met fin à 332 années de tutelle religieuse russe dans le pays et qui a provoqué l’ire de Moscou.

    Les orthodoxes en Ukraine sont divisés : une partie sont fidèles au Patriarcat de Moscou et une autre se revendique d’un Patriarcat de Kiev autoproclamé après l’indépendance du pays en 1991 et qui n’était jusqu’alors reconnu par aucune autre Eglise orthodoxe dans le monde.
    […]
    «  Nous ne sommes pas dans une logique de +pour ou contre+. Nous sommes pour l’unité de l’Eglise, l’harmonie, la responsabilité, la loyauté envers l’ordre canonique et contre tout ce qui divise et conduit au danger d’une rupture  », a réagi le Patriarche serbe Irinée dans une interview.

    Le Patriarche serbe a néanmoins estimé que la reconnaissance d’une Eglise indépendante en Ukraine par Constantinople était «  une décision qui mène à la rupture  » et «  qui ouvre de manière directe et sans ambiguïtés la possibilité de nouvelles divisions au sein d’autres Eglises  » dans le monde.

    Au Monténégro, le métropolite Stevo Vucinic a soutenu la reconnaissance d’une Eglise indépendante en Ukraine et dénoncé une affaire «  politique  » entre Constantinople et les Eglises russe et serbe, ces dernières étant, selon lui, entre les « mains de Moscou et Belgrade ».

    Cette rupture «  va permettre à toutes les Eglises orthodoxes pro-européennes, y compris l’Eglise monténégrine, d’obtenir une unité liturgique dans un futur proche  », a ajouté Mgr Vucinic.

    «  C’est une décision unilatérale, triste et très regrettable  », a déploré de son côté l’Eglise orthodoxe de Finlande tout en espérant la poursuite «  d’activités culturelles non-liturgiques  » avec le Patriarcat de Moscou.

    Dans une lettre adressée vendredi au Patriarche russe Kirill, l’archevêque Rostislav de l’Église orthodoxe de Tchéquie et de Slovaquie a appelé à condamner «  toutes tentatives visant à légaliser les schismatiques ukrainiens  ».
    […]
    Cité par RBK, l’expert russe Roman Lounkine a affirmé que la situation actuelle pourrait entraîner l’apparition «  de deux mondes orthodoxes antagonistes  », l’un fidèle à Moscou, qui revendique le plus grand nombre de croyants, et l’autre loyal à Constantinople, qui jouit d’une légitimité en tant que premier Patriarcat de l’Histoire.

    Comme d’autres médias russes, le quotidien gouvernemental Rossiskaïa Gazeta a regretté que les fidèles russes ne puissent plus prier dans les monastères du mont Athos, en Grèce, un haut lieu du monachisme orthodoxe se trouvant sous la juridiction du Patriarcat de Constantinople.

    Le quotidien Izvestia a rappelé les deux précédents grands schismes de la chrétienté, en 1054 entre orthodoxes et catholiques et 1517 entre catholiques et protestants.

    Selon le journal russe, cette rupture pousse désormais «  l’ensemble du monde orthodoxe à choisir  » entre Constantinople et Moscou.

  • US to transfer Coast Guard ships to #Ukraine amid Russia tensions - CNNPolitics
    https://www.cnn.com/2018/09/25/politics/us-transfer-coast-guard-ships-ukraine/index.html


    La photo représente le WPB 1326 Monomoy, de même classe que les Drummond et Cushing, ceux-ci portant les numéros de coque 1323 et 1321.

    The US Coast Guard plans to transfer two former 110-foot Coast Guard ships to Ukraine during a ceremony on Thursday in Baltimore.

    Coast Guard Vice Adm. Michael McAllister and Ukraine’s President Petro Poroshenko are expected to attend the transfer ceremony.

    The transfer of the two armed Coast Guard cutters come as tensions between Ukraine and Russia in the Sea of Azov have increased in recent weeks, with Kiev and the US accusing Moscow of interfering with Ukrainian shipping in the region.

    The United States condemns Russia’s harassment of international shipping in the Sea of Azov and the Kerch Strait,” State Department spokesperson Heather Nauert said in a statement late last month.

    Russia has delayed hundreds of commercial vessels since April and in recent weeks has stopped at least 16 commercial ships attempting to reach Ukrainian ports,” she added.

    A US defense official told CNN that the cutters Drummond and Cushing were purchased by Ukraine from the Pentagon’s Excess Defense Articles program.
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    The Island-class cutters are typically armed with a 25 mm machine gun mount and four .50-caliber machine guns.

    https://en.wikipedia.org/wiki/Island-class_patrol_boat

    #poussière_navale

    Note : le fait d’armes du Drummond est d’avoir patrouillé dans le Détroit de Floride et d’y avoir intercepté (au moins) 550 immigrants cubains illégaux depuis 2004 (source : WP)…

  • Les orthodoxes russes et ukrainiens au bord du schisme
    https://www.lemonde.fr/europe/article/2018/09/19/les-orthodoxes-russes-et-ukrainiens-au-bord-du-schisme_5357206_3214.html


    Le métropole Hilarion remet un message du patriarche Bartholomée 1er au président ukrainien Petro Porochenko durant une réunion, à Kiev, le 17 septembre.
    MIKHAIL PALINCHAK / AP

    Territorial et politique, le conflit entre la Russie et l’Ukraine se déplace désormais sur le terrain religieux. Dans la foulée d’une assemblée extraordinaire, le Saint-Synode, l’institution collégiale au sommet de sa hiérarchie, qui s’est réunie à Moscou le 14 septembre, l’Eglise orthodoxe russe a pris la décision sans précédent de rompre pour partie ses relations avec le patriarcat de Constantinople. Car ce dernier s’apprête à reconnaître l’autocéphalie, l’indépendance de l’Eglise orthodoxe ukrainienne, aujourd’hui encore divisée en deux principales branches concurrentes, dont la plus importante dépend de Moscou depuis la fin du XVIe siècle.

    La décision finale de Bartholomée Ier, le patriarche de Constantinople, considéré comme le chef symbolique des 300 millions de chrétiens orthodoxes dans le monde, devrait intervenir lors de la réunion de son propre synode, prévue du 9 au 11 octobre. Mais l’envoi préalable de deux de ses représentants à Kiev « dans le cadre des préparatifs de l’octroi de l’autocéphalie à l’Eglise orthodoxe d’Ukraine », selon les termes de son communiqué, ne laisse guère de doutes sur ses intentions. « Nous sommes arrivés avec une mission extraordinaire (…) afin de continuer le travail sur une chose déjà décidée », a confirmé, lundi 17 septembre, l’un des deux émissaires, l’archevêque américain Daniel, en marge d’une rencontre avec le président ukrainien, Petro Porochenko.

    • Territorial et politique, le conflit entre la Russie et l’Ukraine se déplace désormais sur le terrain religieux. Dans la foulée d’une assemblée extraordinaire, le Saint-Synode, l’institution collégiale au sommet de sa hiérarchie, qui s’est réunie à Moscou le 14 septembre, l’Eglise orthodoxe russe a pris la décision sans précédent de rompre pour partie ses relations avec le patriarcat de Constantinople. Car ce dernier s’apprête à reconnaître l’autocéphalie, l’indépendance de l’Eglise orthodoxe ukrainienne, aujourd’hui encore divisée en deux principales branches concurrentes, dont la plus importante dépend de Moscou depuis la fin du XVIe siècle.

      « CONSTANTINOPLE EST PRESSÉ D’ACHEVER [CE] PROCESSUS TANT QUE L’ACTUEL PRÉSIDENT UKRAINIEN, PETRO POROCHENKO, EST AU POUVOIR, CAR IL LE SOUTIENT ACTIVEMENT », LE MÉTROPOLITE HILARION

      La décision finale de Bartholomée Ier, le patriarche de Constantinople, considéré comme le chef symbolique des 300 millions de chrétiens orthodoxes dans le monde, devrait intervenir lors de la réunion de son propre synode, prévue du 9 au 11 octobre. Mais l’envoi préalable de deux de ses représentants à Kiev « dans le cadre des préparatifs de l’octroi de l’autocéphalie à l’Eglise orthodoxe d’Ukraine », selon les termes de son communiqué, ne laisse guère de doutes sur ses intentions. « Nous sommes arrivés avec une mission extraordinaire (…) afin de continuer le travail sur une chose déjà décidée », a confirmé, lundi 17 septembre, l’un des deux émissaires, l’archevêque américain Daniel, en marge d’une rencontre avec le président ukrainien, Petro Porochenko.

      « Constantinople est pressé d’achever [ce] processus tant que l’actuel président ukrainien, Petro Porochenko, est au pouvoir, car il le soutient activement », avait déjà fustigé depuis Moscou le métropolite Hilarion, responsable des relations extérieures de la patriarchie de Moscou. Ce n’est « rien de moins qu’une invasion brutale sans précédent du territoire canonique du patriarcat de Moscou », a tonné sur sa messagerie Telegram le porte-parole de l’Eglise russe, Vladimir Legoïda.

      La donne a changé

      La querelle ne date pas d’hier. Dès 1992, après la chute de l’URSS, une partie de la hiérarchie religieuse ukrainienne avait fait sécession, donnant naissance au patriarcat de Kiev – non reconnu jusqu’ici par aucune instance orthodoxe – qui réclamait en vain l’indépendance de l’Eglise ukrainienne. Mais depuis l’annexion de la Crimée en 2014 et le conflit dans le Donbass entre séparatistes prorusses et forces loyales à Kiev qui a entraîné plus de 10 000 morts, la donne a changé. Le chef de l’Etat ainsi que plusieurs députés ukrainiens soutiennent cette revendication.

      « Je considère comme absolument nécessaire de couper tous les tentacules avec lesquels le pays agresseur [la Russie] opère au sein de notre Etat », a déclaré en juin Petro Porochenko lors des cérémonies du 1 030e anniversaire de la Russie kiévienne, en évoquant une « menace pour la sécurité nationale ». L’église orthodoxe relevant du patriarcat de Moscou, ajoutait-il, « n’est séparée de l’Etat russe que sur le papier [et] soutient totalement et inconditionnellement la politique revanchiste et impérialiste du Kremlin ».

      Pour la patriarchie de Moscou, l’enjeu de la décision de Constantinople est énorme : avec 11 392 édifices religieux et 12 328 communautés de croyants sous sa tutelle directe (contre 3 784 édifices et 5 114 communautés pour le patriarcat de Kiev), la branche ukrainienne représente un tiers de son patrimoine, évalué au total à 36 878 édifices. L’affranchissement d’une partie non négligeable de ses fidèles en Ukraine est donc une question sensible. Elle l’est d’autant plus que la Russie dispute à sa voisine ses origines religieuses.

      En novembre 2016, Vladimir Poutine avait ainsi inauguré à Moscou une immense statue de Vladimir le Grand, prince du peuple Rous, façon d’imposer la capitale russe comme le berceau du christianisme slave. Or, ses racines sont nées à Kiev, en l’an 988 – Moscou n’existait pas à cette époque – après que l’illustre membre de la dynastie des Riourikides se fut converti – en Crimée, qui plus est, selon certaines chroniques. En présence du patriarche Kirill Ier, le chef du Kremlin l’avait surtout présenté comme « l’unificateur des terres russes ».

      Publications de documents historiques

      Le patriarche de Moscou et « de toutes les Russies » entretient des liens étroits avec le chef du Kremlin, qui s’appuie sur la religion orthodoxe pour fédérer sa conception du « monde russe » et, pour lui, une église autocéphale ukrainienne entraînerait une perte d’influence inimaginable du magistère russe. C’est un sérieux revers, un de plus, dans un conflit entre la Russie et l’Ukraine enlisé, mais toujours vif. La dernière rencontre de Kirill avec Bartholomée, le 31 août, à Istanbul, n’a pas permis de dénouer la situation.

      Le métropolite Hilarion a ainsi souligné avec rage :

      « Chaque fois que l’Eglise orthodoxe russe est confrontée à des circonstances difficiles, nous recevons du patriarcat de Constantinople des coups dans le dos. Dans les années 1920, [il] a unilatéralement accordé l’autocéphalie à l’Eglise polonaise, et créé ses propres structures sur le territoire de l’Estonie et de la Finlande, bien que ces pays eussent fait partie de la juridiction de l’Eglise orthodoxe russe. »
      Moscou évoque désormais la perspective d’un schisme dans la famille orthodoxe et la fin complète des relations avec Constantinople. « Après la rupture de la communion eucharistique, au moins la moitié des 300 millions [d’orthodoxes dans le monde] ne reconnaîtront même plus le patriarche de Constantinople comme le primus inter pares [“le premier parmi ses pairs”] », a menacé Hilarion. Lundi, l’Eglise annonçait son intention de publier les documents « historiques » datant de 1678-1686 sur la mise sous tutelle de Kiev.

  • V’la t’y pas que l’Ukraine part en morceau par l’autre bout : #Ruthénie_transcarpatique ou #Ruthénie_subcarpathique
    (avec ou sans h, sub ou trans selon votre position par rapport aux Carpathes) #Moukatchevo / #Moukatcheve / #Munkács
    (accord de Munich, 1938 et, surtout, leur violation impunément en mars 1939…)

    UAWire - Ukrainian Foreign Minister warns of Russian hybrid threat in #Transcarpathia
    https://www.uawire.org/klimkin-warned-of-a-russian-hybrid-threat-in-transcarpathia

    Ukrainian Foreign Minister Pavlo Klimkin stated in an interview with Radio NV that Transcarpathia is a high-risk region in terms of hybrid threats from neighboring countries. “I believe that Transcarpathia is a high-risk region in terms of hybrid methods. We must invest in it [to counter hybrid threats], otherwise we will create a situation that will cost us more,” said Klimkin.

    The Minister of Foreign Affairs emphasized that it was necessary to resolutely develop the appropriate policy for dealing with national minorities in Transcarpathia. He added that this was an important task that should be done in other regions of Ukraine with national minorities because Russia could exploit them.

    There are other regions where we have national minorities: Romanian, Bulgarian. We understand very well how Russia works with the Romanian and Bulgarian minorities. It can and will improve in applying hybrid methods. Every region needs a consistent and clear policy,” said Klimkin.

    • Il semblerait que ce discours accompagne des actions policières intenses après le jet de grenade dans la cour d’une conseillère municipale de Vinogradov / Vynohradiv.

      In Transcarpathia in the yard of the Deputy threw a grenade media – Ukrop News 24
      https://ukropnews24.com/in-transcarpathia-in-the-yard-of-the-deputy-threw-a-grenade-media

      In the night of Saturday, September 22, in the yard of the Deputy Vinogradov, Transcarpathian region ELISA Seda threw the grenade. About it reports a local site of sevliush info with reference to the Deputy.

      It is noted that a grenade was thrown by an unknown man at 4 in the morning.

      Now at the scene working police officers headed by chief of the regional police and the bomb squad.

      According to the Deputy, the grenade could throw for her citizenship, or messages in social networks, where she criticized local and regional authorities.

    • Le député local, Viktor Baloha de l’oblast de Transcarpatie, ancien gouverneur et ancien maire de Moukatchevo appelle à la démission de P. Klimkin et décrit une région abandonnée et en proie aux trafics.

      Pour corser l’affaire, le consul hongrois de Beregovo distribuerait libéralement – avec consignes de discrétion – des passeports hongrois.

      Enfin, on rappellera qu’#Oujgorod / #Oujhorod est un nœud crucial du réseau de #gazoducs d’Europe orientale…

      In the Parliament proposed to dismiss Klimkin for the words of Transcarpathia – Russia news today
      https://chelorg.com/2018/09/22/in-the-parliament-proposed-to-dismiss-klimkin-for-the-words-of-transcarpath

      Balogh noted that «the appropriate people» associated with the Carpathians, the European life-style, dozens of companies, working for export, as well as sanatoriums and mineral water. As for the authorities, they, in his opinion, talk about the region «as a hole».

      «And it says the power that for 2 years and are unable to restore the #Uzhgorod airport. Which is not repairing roads. Put the contraband on stream. Which merged with the bandits and knocks the Transcarpathian forest. Will not allow anyone to offend the Carpathians! Let Klimkin at least agree with the Slovaks about the renew of work of our airport, and then let says, what did we do to him», — said the MP.

      Earlier it became known that the Consulate of Hungary in Beregovo, Transcarpathian region issues living in the region Ukrainians passports of their country. It was reported that the documents were accompanied by recommendations not to notify the authorities of Ukraine. Pavlo Klimkin called Consul of Hungary «cog in this whole diplomatic structure» and promised to expel him from the country.

    • Le site #Myrotvorets qui se consacre à la chasse des ennemis de l’Ukraine publie les données personnelles des bénéficiaires des passeports hongrois distribués…
      https://en.wikipedia.org/wiki/Myrotvorets

      #Tout_va_bien

      The Terroristic « Mirotvorets » Website Started to Pursue the Owners of Hungarian Passports in Transcarpathia • СТАЛКЕР/ZONE
      http://www.stalkerzone.org/the-terroristic-mirotvorets-website-started-to-pursue-the-owners-of-hun

      After the scandal with the issuance of Hungarian passports [by the Hungarian embassy – ed] to Transcarpathia, Ukrainians who obtained Hungarian citizenship are now being entered into the database of the scandalous “#Mirotvorets“ website. This was reported on Facebook by “°Myrotvorets News°”.

      The first five violators of the Constitution and Law of Ukraine on nationality has been recorded in Purgatory. All data about the specified citizens of Ukraine having illegal Hungarian citizenship is confirmed,” it is said in the message.

      The website also published the names of these people, along with their photograph.

    • Peter Szijjarto, ministre des Affaires étrangères hongrois affirme que la délivrance des passeports par le consul de Beregovo était parfaitement légale et dénonce l’utilisation d’une caméra cachée. L’affaire est suivie de près par les voisins roumains…

      Szijjarto : Ceremonia de depunere a jurământului la Consulatul din Beregovo a fost desfășurată în mod legal | Libertatea Cuvântului (Cernăuți)
      http://lyberti.com/szijjarto-ceremonia-de-depunere-a-juramantului-a-fost-desfasurata-in-mod-le

      Szijjarto: Ceremonia de depunere a jurământului la Consulatul din Beregovo a fost desfășurată în mod legal

    • Government - Ministry of Foreign Affairs and Trade - News
      http://www.kormany.hu/en/ministry-of-foreign-affairs-and-trade/news/europe-and-the-world-must-take-action-against-the-security-risks-posed-by-th

      “A totally new world order is in development, and this is bringing with it new security risks, against which Europe and indeed the whole world must take action”, Minister of Foreign Affairs and Trade Péter Szijjártó declared in Monday in New York with relation to the fact that a separate meeting will be held on this issue during the 73rd session of the United Nations General Assembly, which is being held this week.

      At the world peace summit named after anti-Apartheid fighter and former South African President Nelson Mandela, we must identify the factors that represent the greatest danger to world peace and security”, the Minister said at the press conference.

      He explained that there are three such factors relating to Europe: one is illegal migration, with relation to which a particular risk is posed by the fact that “Europe is still incapable of speaking honestly and clearly, and of making it clear that Europe can only be entered legally”.

      The other is action against minorities, from which Hungary is also suffering in view of the fact that Hungarians in Transcarpathia are being systematically intimidated and the Ukrainian state wants to take away the rights of the Hungarian minority. “_The approach according to which national minorities are not viewed as a resource, but as a potential source of conflict, exists all over the world”, Mr, Szijjártó added.

      The Minister cited religious persecution as the third security risk, and said it is particularly sad that Christianity has become the world’s most persecuted religion.

      note : je poste ici à cause de la référence faite aux persécutions de la minorité hongroise en Ukraine occidentale (pour l’instant, les (micro) événements passent complètement sous le radar de la presse occidentale) ; le premier point et la partition qu’y joue la Hongrie est nettement plus visible.
      @cdb_77

    • Présentation des faits par le Visegrád Post, partenaire de TV Libertés, bien marquée à l’extrême-droite. L’article reprend d’ailleurs l’intégralité du «  trombinoscope  » des 5 bénéficiaires de passeport hongrois, tel que publié par le site terroriste d’extrême-droite ukrainien.

      Nouvelles tensions entre la Hongrie et l’Ukraine et menaces sur la minorité hongroise de Subcarpatie | Visegrád Post
      https://visegradpost.com/fr/2018/09/24/nouvelles-tensions-entre-la-hongrie-et-lukraine-et-menaces-sur-la-mino

      Ukraine – Menaces d’expulsion du consul de Hongrie de Berehove (Ukraine) et nouvelles tensions diplomatiques entre Budapest et Kiev.

      Les tensions diplomatiques entre Budapest et Kiev sont récurrentes depuis septembre 2017, lorsque les autorités ukrainiennes ont entrepris de mener une réforme du système éducatif visant à supprimer toutes les langues minoritaires (russe en premier lieu, mais aussi polonais, roumain, hongrois ou bulgare). Cela avait amené la Hongrie a opposer son véto à la présence de l’Ukraine lors d’un sommet de l’OTAN pour protester contre les conséquences de cette loi pour la minorité hongroise de Subcarpatie. L’incendie en février 2018 du centre culturel hongrois d’Oujhorod (en hongrois : Ungvár) avait également ravivé ces tensions.

      Ce vendredi 21 septembre 2018, le ministre des Affaires étrangères ukrainien Pavlo Klimkin a déclaré que l’Ukraine était prête à expulser le Consul de Hongrie en poste à Berehove (en hongrois : Beregszász) si Budapest ne le rappelait pas.

      Cette déclaration fait suite à une vidéo dans laquelle des Hongrois d’Ukraine participent à une courte cérémonie durant laquelle il se voient attribuer la citoyenneté hongroise. À la fin de cette vidéo, on peut entendre une personne signaler qu’il ne faut pas utiliser le passeport hongrois à la frontière ukrainienne, mais uniquement le passeport ukrainien.

    • Tiens, la République tchèque se souvient que la Transcarpathie était tchécoslovaque avant 1944 (en droit, au moins, parce que depuis 1939, elle ne l’était plus de fait) et pourrait se mettre à son tour à délivrer des passeports tchèques. D’après le gouverneur de la région de Transcarpathie qui déclare, par ailleurs, que la Hongrie « n’accorde » pas la nationalité, mais la « restitue »…

      Ще одна країна ЄС може почати видачу своїх паспортів українцям на Закарпатті - 24 Канал
      https://24tv.ua/shhe_odna_krayina_yes_mozhe_pochati_vidachu_svoyih_pasportiv_ukrayintsyam_na_za

      Услід за отриманням українцями угорських паспортів на Закарпатті може виникнути нова проблема. Так, Чехія також розглядає питання надання громадянства жителям регіону.

      Про це заявив голова Закарпатської ОДА Геннадій Москаль в ефірі “112 Каналу”.

      Чиновник нагадав, що до 1944 року територія Закарпаття входила у склад спершу Чехословаччини, а потім Угорщини.

      Він зазначив, що після приходу радянської влади багато жителів регіону зберегли чехословацькі й угорські паспорти.

      Окрім того, на його думку, та ж Угорщина не “надає” своє громадянство, а “повертає” його етнічним угорцям за спадковою ознакою.

  • Ce n’était pas un héros – John McCain était un criminel de guerre – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2018/09/03/ce-netait-pas-un-heros-john-mccain-etait-un-criminel-de-guer

    Le décorum et la décence humaine exigent que nous nous abstenions de parler mal d’un malade aux portes de la mort. Cette règle est nulle et non avenue lorsque la personne qu’on est censé pleurer est responsable de la mort et du massacre continu d’innombrables humains à travers le monde. Pardonnez-moi si je refuse de faire l’éloge de ce sénateur de l’Arizona, un belliciste. Même un rendez-vous imminent avec son créateur ne peut modérer la désinvolture de McCain. Comme un barbare montrant ses stéroïdes, Johnny Boy insiste pour pousser à déclencher une guerre impie après l’autre.

    McCain a utilisé le fait d’être un ancien du Vietnam pour se catapulter au sommet de la classe politique, même s’il a peu fait pour aider les anciens combattants qui subissent les ravages des guerres qu’il ne cesse de pousser à faire. Je ne cache pas mon admiration pour les anciens combattants. Après avoir été confronté à deux ans de difficultés et avoir appelé des vétérans sans abri, mes voisins et mes amis, je peux témoigner de la valeur et de la gentillesse de ceux qui ont servi dans notre armée. Ce qui fait des anciens combattants des héros, ce n’est pas le nombre de fois où ils ont déclenché des guerres et leur valeur n’est pas quantifiée par le nombre de tués à leur actif. C’est leur générosité et leur esprit de don qui en font de véritables guerriers dignes d’éloges et d’honneur.

    Les vrais héros sont ceux qui se battent dans les guerres et qui rentrent chez eux pour servir même s’ils combattent leurs propres démons. J’ai écrit sur mes expériences avec des anciens combattants à de nombreuses occasions. Cela me brise le cœur tous les jours en voyant des vétérans aux prises avec le PTSD (syndrome de stress post-traumatique) et aux immenses difficultés à se réadapter à la vie après avoir vu l’enfer déchaîné contre leurs semblables. Mon propre père était un vétéran et mes deux grands-pères étaient des héros de guerre qui ont combattu l’armée de Mussolini pendant la Seconde Guerre mondiale. Par conséquent, je suis un homme qui a toujours vénéré les gens qui portent l’uniforme pour servir leur pays. Cette révérence a été amplifiée par la magnitude lorsque je me suis fait des amis au cours des deux dernières années parmi une litanie de vétérans de Caroline du Sud, de Géorgie, du Tennessee et de l’Iowa jusqu’au Colorado. La gentillesse des vétérans qui m’ont maintenu dans la bonne humeur pendant ma période d’adversité est une dette que je ne pourrai jamais rembourser. Beaucoup étaient confrontés à des difficultés d’indigence et de détresse, tout en continuant à aider les autres – c’est la quintessence d’être un héros.

    Je connais des héros de guerre ; J’ai rencontré des héros de guerre. John McCain n’est pas un héros de guerre. Les réalisations passées ne compensent pas la malveillance actuelle. À l’origine de la souffrance humaine de ce monde, il y a un complexe militaro-financier hors de contrôle qui n’existe que pour voler la richesse des autres nations et tuer des millions de personnes à travers le monde. Cette même machine de mort est à l’origine des luttes que traversent les anciens combattants. Nos politiciens immoraux – des présidents aux sénateurs et aux membres du Congrès – continuent de déclarer les guerres illégales en utilisant des prétextes mensongers comme la « protection de la démocratie » pour commettre des crimes en violation directe des Conventions de Genève. S’il y avait une justice dans ce monde, Clinton, Bush, Obama, Trump et chaque marchand de guerre néo-conservateur et néo-libéral seraient envoyés au Tribunal International de La Haye et jugés pour crimes contre l’humanité. Si Clinton, Bush, Obama et Trump auraient été des as dans le jeu de cartes des criminels de guerre, John McCain serait le roi de cœur. Cet homme n’avait jamais assez de guerres. C’est un mélange de Dr. Folamour et de major frappant les tambours de guerre. Pendant près de quatre décennies, il a défilé devant le Sénat et a encouragé un flux continu de guerres. Liban, Grenade, Panama, Irak 1, Somalie, Bosnie, Kosovo, Irak 2, Afghanistan, Libye et Syrie ne sont là que quelques-unes des guerres que notre gouvernement en état de guerre continue a faites pour des profits et des massacres. Et si l’on commence à compter les guerres secrètes causées par notre gouvernement, la liste des pays frappés avec des balles et des bombes par nous dépasse la liste des pays que nous n’avons pas encore agressés. Mon pays natal L’Ethiopie est victime de cette atroce machine de guerre. Ce qui se fait sous nos noms est en train d’arriver à nos côtes alors que les mondialistes dépravés détruisent maintenant l’Amérique de l’intérieur (lire en anglais « When a Conscience Begets a Colonial Bullet ».)

    McCain a approuvé chacune de ces guerres. Il n’y a pas eu une guerre contre laquelle il s’est opposé pendant sa carrière à Washington DC. Après avoir vu les horreurs de la guerre, la plupart des gens reviennent avec le but d’y mettre fin. Pas McCain ! Ce qu’il a connu à Hanoi Hilton est bien inférieur aux ravages qu’il a commis dans le monde, car il a été l’un des principaux défenseurs de la guerre et le plus grand partisan de la politique guerrière au Congrès. S’il ne consacrait qu’une partie de l’effort qu’il déploie pour pousser à faire des guerres à aider les anciens combattants, je pourrais lui donner au moins un petit peu de crédit comme être humain. Au lieu de cela, il a voté à plusieurs reprises contre les droits des Anciens Combattants et hier, il s’est envolé pour Washington DC pour voter contre les soins de santé.

    Je n’écris pas cela comme un parti pris comme la plupart des experts des médias de l’établissement. Je reste très claire au sujet de l’Obamacare. L’Affordable Care Act a été une arnaque et un cafouillage qui a profité au secteur des assurances, car il nous a tous jetés dans un système de soins de santé cassé qui va rapidement imploser (lire en anglais « Obamacare, Obama’s Scam »). Cependant, McCain ne s’est pas rendu à Washington DC pour défendre les petites gens ou pour promouvoir un système d’assurance maladie plus équitable. Il a pris le micro pour défendre les intérêts des entreprises et à nouveau pour colporter l’idéologie brisée de l’économie par ruissellement. McCain ne voit rien de mal à dépenser des billions de dollars sur le complexe militaro-financier, mais il refuse de soutenir des politiques de santé qui garantiraient aux anciens combattants et au reste des Américains le même type de couverture dont lui et ses collègues législateurs bénéficient. Nous sommes une nation dirigés par des hommes sans loi et des criminels de guerre. Trop souvent, nous appelons héros des canailles non pas parce qu’ils le méritaient, mais parce qu’ils ont réussi à gagner la gloire et le statut. Avoir combattu dans une guerre ne fait pas de lui un héros car si tel était le cas, Hitler en serait un lui-aussi parce qu’il a également combattu dans une guerre (la Première Guerre mondiale) et a été victime d’armes chimiques. Nous avons raison de qualifier Adolf de monstre parce que nous le jugeons en fonction de ce qu’il a fait après avoir quitté l’uniforme. Dans le même esprit, je juge McCain non pas pour son service au Vietnam, mais pour ce qu’il a fait une fois devenu sénateur. Les mains de McCain sont couvertes par le sang de millions de personnes qui ont péri au cours des 40 dernières années de guerres interminables qu’il a endossé et poussé à faire. Ce n’est pas un héros, c’est un criminel de guerre.

    Pour conclure, une phrase de Kennedy :

    « L’humanité doit mettre fin à la guerre avant que la guerre ne mette fin à l’humanité. » ~ John F. Kennedy

    Teodrose Fikre

    Article original : https://ghionjournal.com/no-hero-mccain

    Traduit de l’anglais par La Gazette du Citoyen

    Paru le 26 juillet 2017 sous le titre No Hero : John McCain is a War Criminal                                                                                                                                             https://arretsurinfo.ch/ce-netait-pas-un-heros-john-mccain-etait-un-criminel-de-guerre

    • John McCain : salut pourriture ! Gabriel PROULX - 3 septembre 2018 - Le Grand Soir
      https://www.legrandsoir.info/john-mccain-salut-pourriture.html
      . . . . .
      Alors qu’il était jeune pilote dans l’aviation de guerre des États-Unis, John McCain, fils d’un amiral 4 étoiles, forge son mythe héroïque dans le ciel du nord du Vietnam. Là-bas, il bombarde une usine de fabrication d’ampoules électriques et quelques champs de riz, avant que ceux qu’il bombardait n’osent répliquer en abattant avec précision son avion de guerre. Il aurait pu être lynché sur place par une foule en colère, mais il a plutôt été sauvé par ceux qu’il bombardait. Ayant eu droit à un logement adéquat pour son statut de fils d’amiral, les histoires sur les tortures qu’il aurait subi, appartiennent plus à la catégorie des rumeurs qu’à celle des faits historiques, en l’absence de preuves. C’est ici que s’arrête le mythe sur son héroïsme militaire supposé.

      Quoi qu’il en soit, John McCain a toujours gardé une haine raciste pleinement assumée en public contre le peuple vietnamien qu’il a bombardé, mais qui ne l’a pas tué en retour. Alors qu’il participait en 2000 à la course pour l’investiture républicaine à la présidence des États-Unis, John McCain lançait encore des insultes racistes contre le peuple vietnamien.


      Dans les années 70, après son retour du Vietnam, John McCain a milité aux États-Unis pour le maintien de la politique de bombardements massifs contre le Cambodge, sous prétexte que les Vietnamiens avaient des lignes logistiques dans la jungle de ce pays. Les bombardements aveugles des États-Unis contre des villages cambodgiens, qui ont causé des dizaines de milliers de morts parmi la population rurale du Cambodge, sont la cause directe de la montée au pouvoir de Pol Pot et de ses Khmers Rouges, principalement un mouvement de fermiers enragés par les morts dans leurs familles sous les bombes des États-Unis.

      John McCain, qui était pilote de guerre dans cette région quelques années plus tôt, devait être au courant de l’ampleur des destructions dans la campagne du Cambodge, mais il est évident que tout ce qui lui importait à ce moment était de tuer des Vietnamiens, qu’ils soient militaires ou civils.

      John McCain a ensuite soutenu, avec un fanatisme peu commun, chaque guerre d’agression des États-Unis, ainsi que chaque action militaire, ouverte ou par procuration, contre des socialistes, partout dans le monde. Durant sa croisade anti-communiste, il n’a pas hésité un seul instant à collaborer avec des nazis, des terroristes et même les fondateurs du groupe terroriste Al-Qaïda.

      Après l’implosion et la chute de l’URSS, John McCain a soutenu la destruction de la Yougoslavie par l’OTAN, avant de soutenir avec zèle le bombardement massif des infrastructures civiles de la Serbie.

      Devenu sénateur républicain de l’Arizona, où les gens voteraient pour tout candidat investi par le parti républicain, John McCain a voté en faveur de l’invasion de l’Afghanistan, au nom de la guerre contre ses anciens amis anti-communistes d’Al-Qaïda.

      Il a ensuite soutenu la guerre d’agression illégale des États-Unis contre l’Irak, basée sur une montagne de mensonges peu convaincants. McCain a défendu l’invasion de l’Irak par son pays pendant des années, malgré l’absence d’un début d’argumentaire crédible pour défendre sa position. Peu de temps avant sa mort, il aurait laissé entendre que la guerre qui a complètement détruit l’Irak et a causé la mort de plus d’un million de citoyens de ce pays, aurait été « peut-être une erreur ». Dans le merveilleux monde de l’impérialisme occidental, détruire un pays au complet sur la base de purs mensonges inventés pour faire rouler le complexe militaro-industriel et voler du pétrole, ce n’est pas un crime, mais une malheureuse erreur...

      Soutien indéfectible de l’apartheid sioniste israélien, John McCain n’a jamais exprimé assez bruyamment son adoration pour chaque crime de guerre commis par l’armée israélienne contre le peuple palestinien sous son occupation militaire coloniale. Quand il se rendait en Israël, à de multiples reprises, avec son ami et collègue sénateur de Caroline du Sud, Lindsay Graham, John McCain n’était plus le « grand patriote » des EU, mais un valet d’Israël, un pays étranger qui a long savoir-faire dans le domaine de l’ingérence dans les affaires internes occidentales par corruption de politiciens.

      Le même John McCain a dénoncé en 2008 la réaction défensive de la Russie devant une attaque de l’armée géorgienne contre la force de maintien de la paix russe en Ossétie du Sud. La deuxième guerre d’Ossétie du Sud a duré 4 jours. Dans son attaque suicidaire basée sur les mauvais calculs géopolitiques du gouvernement géorgien du fasciste Mikhail Saakachvili (qui milite aujourd’hui en Ukraine du côté des nazis les plus fanatiques), l’armée géorgienne a essuyé la perte de 171 morts et de 1 147 blessés. 224 civils géorgiens ont trouvé la mort durant ces 4 jours de combats, alors qu’environ 300 civils sud-ossètes ont été tués durant l’attaque initiale de leur capitale, Tskhinvali, par l’armée géorgienne.

      Sur la base de ces données, John McCain, qui était en campagne électorale en tant que candidat officiel du parti républicain à la présidence des États-Unis, a déclaré que s’il était élu président, il allait bombarder la Russie, une puissance nucléaire, pour sa « guerre d’agression sauvage » contre la Géorgie. Rien de moins, de la part d’un homme qui retirait une grande fierté des guerres de son pays contre des nations pauvres, causant au passage des millions de victimes civiles, allant des centaines de milliers de morts au nombre incalculable de blessés et de réfugiés.

      McCain a ensuite apporté un support bien sélectif aux révoltes du mal nommé « printemps arabe » à partir de 2011. Après avoir complètement ignoré les événements de Tunisie, McCain a soutenu la campagne de destruction de la Libye par l’aviation de l’OTAN et ses mercenaires islamistes sur le sol libyen, dont Al-Qaïda. John McCain et ses collègues Lindsay Graham et Marco Rubio (sénateur républicain de Floride) se sont rendus en Libye occupée pour apporter de vive voix leur soutien à des miliciens islamistes qui commettaient à ce moment même des exactions contre les libyens noirs, qu’ils accusaient de tous leurs problèmes.

      Il faut savoir que la Libye était au début de 2011 le pays le plus prospère du continent africain, avec un indice de développement humain et un niveau de vie comparable à celui des pays européens de la Méditerranée. Aujourd’hui, la Libye « démocratisée » à la sauce libérale occidentale est un enfer terrestre, avec l’un des pires niveaux de vie du monde, une infrastructure en ruines, jamais reconstruite après les bombardements de l’OTAN, une guerre civile qui s’éternise, des ressources pétrolières en cours de pillage par des compagnies occidentales et pour couronner cette grande réussite d’exportation de la démocratie libérale par une « intervention humanitaire » de l’OTAN : des marchés d’esclaves à ciel ouvert.

      Dans le cadre du printemps arabe, John McCain n’avait rien à faire des répressions violentes subies par le peuple du Bahreïn. Après tout, le monarque absolu du Bahreïn est un allié des États-Unis et de l’Arabie saoudite, dont le régime totalitaire fut un autre parrain de la carrière politique de McCain.

      John McCain s’est ensuite rendu en Syrie, pour apporter son soutien aux fameux « rebelles modérés » qui venaient d’un peu partout dans le monde dans le but parfaitement altruiste de créer un régime « démocratique » en coupant les têtes des infidèles et en pratiquant l’esclavage sexuel des femmes et des petites filles qui appartenaient à la mauvaise religion. Sur les photos de sa réunion avec les bons rebelles, on retrouve un McCain souriant, entouré de membres d’Al-Qaïda et flanqué d’un certain Abou Bakr al-Baghdadi, avant que ce terroriste irakien ne soit mieux connu comme le chef du mouvement terroriste État Islamique (Daech).

      John McCain retournera ensuite à ses racines anti-communiste et russophobe, lorsqu’il se rendra à Kiev pour se mêler directement des affaires politiques internes de l’Ukraine. Il monte sur un podium pour livrer un discours « pro-démocratie » profondément anti-russe, flanqué d’un certain Oleh Tyahnybok, chef d’un parti politique ukrainien ouvertement nazi qui appelle assez régulièrement à exterminer les russes et la « juiverie bolchévique ». Un autre nazi ukrainien bien connu, Andriy Parubiy, sera plus tard reçu par McCain dans son bureau de sénateur aux États-Unis. Il est important de noter que les alliés sionistes et israéliens de McCain n’ont jamais vu le moindre problème dans ses relations avec des nazis ukrainiens.

      Enfin affaibli par la maladie, John McCain, qui était considéré par la base Démocrate comme la risée de la politique étasunienne pour sa campagne présidentielle de 2008 assez désastreuse, sera élevé au rang de héros de la « résistance » contre le président Donald Trump en 2017 pour avoir accusé ce dernier d’être un agent russe. John McCain s’est ensuite mis à voir des espions et des ingérences russes partout.

      Jusqu’à son dernier souffle, John McCain aura défendu bec et ongles la guerre génocidaire infligée par le régime saoudien au peuple yéménite. Il a voté contre toutes les propositions visant à mettre un terme aux livraisons d’armes au régime saoudien dans le cadre de sa guerre d’agression contre le Yémen, tout comme il a voté contre toutes les propositions pour améliorer l’accès de ses compatriotes moins fortunés à des soins de santé abordables. Lui avait droit aux meilleurs soins pour sa maladie, mais pas les pauvres et les exploités du système.

      Pour un homme qui nous est présenté comme ayant été « héroïque » dans sa vie, qui voulait déclencher la Troisième Guerre mondiale pour répondre à 4 jours de guerre entre la Russie et la Géorgie, il est assez révélateur qu’il n’avait strictement rien à faire du sort du peuple yéménite. Sur les bombardements aveugles de l’Arabie saoudite contre des marchés, des fermes et des écoles au Yémen, qui ont causé un grand nombre de morts et de blessés chez les enfants yéménites, John McCain s’acharnait à dire que les saoudiens étaient « justifiés » dans leurs actions, que les victimes de cette guerre étaient toutes à blâmer sur les Houtis, qui ne font pourtant que défendre leur territoire. Sans le soutien des États-Unis et des Britanniques, les Saoudiens seraient incapables de continuer leur campagne de bombardements aveugles contre les infrastructures civiles du Yémen. Si cela devait arriver, quelques fabricants d’armes aux États-Unis feraient un peu moins de bénéfices et c’est le droit de ces marchands de morts de profiter d’un génocide que McCain a défendu jusque sur son lit de mort.

      Conclusion sur une vie trop longue :
      John McCain était visiblement un homme de peu de jugement, qui n’avait rien à faire des victimes des bombes fabriquées aux EU. Après tout, qu’est-ce qu’un enfant mort ou mutilé sous les bombes de son pays ou d’un de ses alliés, dans un pays pauvre situé de l’autre côté du monde, quand les grands fabricants d’armes sont aussi généreux pour les coffres-forts de votre carrière politique ? John McCain avait bien compris cela. Ce n’est pas pour rien que les milieux réellement progressistes aux États-Unis considèrent McCain comme le politicien le plus militariste de mémoire d’homme dans leur pays.

      Criminel de guerre, terroriste, sioniste, grand ami des nazis, des monarques absolus et autres ennemis des peuples, la disparition de John McCain est une bonne nouvelle pour la paix dans le monde. Il aura au moins vécu assez longtemps pour voir cette Russie qu’il détestait tant, faire échouer ses sinistres plans pour l’Ukraine et la Syrie.

      Les grands médias se lamenteront de l’hostilité entre Trump et McCain. Le manque de respect de Trump pour McCain sera dénoncé sur toutes les tribunes. Pourtant, les seuls qui devraient pouvoir s’exprimer aux funérailles de McCain, se sont les familles de ses innombrables victimes.

      Voici donc l’expression de tout mon respect pour John McCain et l’ensemble de son œuvre :

      John McCain : Salut pourriture !

      Gabriel Proulx 
Coporte-parole du PCQ