• Qui veut détruire le #Liban ?, par Rudolf El-Kareh (Le Monde diplomatique, octobre 2007)
    https://www.monde-diplomatique.fr/2007/10/EL_KAREH/15230

    Le danger qui guette le pays est celui d’une partition qui serait le reflet d’une « tribalisation » régionale que le premier ministre israélien David Ben Gourion appelait de ses vœux dans les années 1950, et que les Etats-Unis du président George W. Bush ont transformée en politique d’empire. C’est contre cette vision que le Liban doit se construire.

    • Le sociologue Rudolf el Kareh, spécialiste du #Moyen-Orient et fin connaisseur des rouages de l’État libanais, a répondu à nos questions.

      Ce carburant iranien va-t-il contribuer à régler la pénurie ?

      Le fuel et l’essence acheminés par camions de #Syrie au #Liban seront distribués dans tous le pays. D’abord sous la forme de donations, en priorité pour alimenter les générateurs des hôpitaux, maisons de repos, orphelinats et municipalités. Ensuite, ces carburants seront distribués au maximum au prix coûtant dans les chaînes de stations-service. L’objectif n’est pas de faire du bénéfice mais de favoriser le retour à la normale du quotidien de la population et de remettre en marche les circuits de distribution et d’importation.

      Comment est-on arrivé à cette crise ?

      La crise est due à des facteurs internes : c’est le résultat de trente années de « #haririsme », d’#endettement, d’#enrichissement_illicite et de #corruption. On a découvert que des spéculateurs avaient anticipé la situation depuis plus d’un an et demi et organisé des pénuries à grande échelle. Et ce n’est pas dû uniquement à des profiteurs de crise. Il y a aussi des facteurs externes venus se greffer sur la situation et les problèmes structurels internes : sous l’ère Trump, il y a eu dès 2019 une stratégie du secrétaire d’État Mike Pompeo pour faire pression sur l’État libanais et obtenir des concessions politiques. L’objectif était de mettre le #Hezbollah et tous ses alliés hors-jeu. Cette stratégie, gérée par l’ambassade des #États-Unis au Liban, consistait en résumé à entretenir les pénuries de produits de première nécessité, de carburant, de médicaments. Sans compter les manipulations financières qui ont eu pour effet de paupériser la majeure partie du peuple libanais. Ce plan a été repris par l’administration Biden, en particulier ceux qui gravitent autour du nouveau secrétaire d’État Antony Blinken, puisqu’in fine le but est de protéger les intérêts d’#Israël. La stratégie est de parvenir à affaiblir et désarmer l’axe de la résistance.

      Y a-t-il, selon vous, une intention de déstabiliser le Liban ?

      Oui. Il s’agit d’une stratégie de la tension qui a pour but de tenter de déstabiliser l’État et de provoquer un blocage du fonctionnement des institutions. Il n’est pas du tout étonnant que, dans cette atmosphère-là, certains camps politiques comme d’anciennes milices transformées en partis politiques, l’ex-Courant du 14-Mars ainsi que Saad Hariri aient affirmé que la solution passait par la démission du Président de la République et celle du Parlement. Ce qui aurait signié la paralysie totale des institutions.
      Cela me rappelle le plan mis en place par Henry Kissinger au Chili avant le coup d’état de Pinochet. Washington y a délibérément organisé une énorme pénurie pour créer un climat de tension. Dans un pays montagneux comme le Chili où la grande majorité des transports se fait par trafic routier, une grève des camionneurs a été financée. Elle a duré plusieurs mois, ce qui a complètement désorganisé la vie quotidienne. Les campagnes médiatiques ont fait le reste en faisant assumer la responsabilité de la situation à Salvador Allende. Pinochet n’avait plus qu’à cueillir le pouvoir.

      Sous quelle forme cette stratégie s’est-elle manifestée ?

      Il y a d’abord eu des mécanismes mis en œuvre par le gouverneur de la Banque centrale du Liban, lequel est d’ailleurs poursuivi en justice au Liban, en France et en Suisse, et qui a permis une évasion massive de capitaux doublée de l’enrichissement illicite de quelques-uns au détriment de l’écrasante majorité des déposants. Ce personnage continue hélas de bénécier d’une protection curieuse de la part de certaines parties libanaises et de parties étrangères, dont les États-Unis. Ensuite, il y a eu la mise en place d’un système surréaliste inédit où coexistent quatre taux de change pour le dollar, qui régit toute l’économie libanaise. Le taux officiel de 1507 livres libanaises pour un dollar, le taux des banques décidé arbitrairement de 3900 livres, un autre taux pour certaines transactions qui est monté à 8500 livres et un taux au marché noir qui a atteint les 20000 livres pour un dollar. Cela a complètement brisé la stabilité financière et économique des familles libanaises qui ont vu leurs salaires et leur pouvoir d’achat dramatiquement dévalués. Parallèlement, les prix ont commencé à monter parce que de très gros spéculateurs liés à certaines forces politiques ont commencé à spéculer tous azimuts. Pénurie et instabilité financière ont été organisées pour orienter les responsabilités vers le Hezbollah et son allié le président Aoun. Et toute une machine médiatique s’est mise en route pour entretenir ces accusations.

      Comment s’est-on aperçu qu’il y avait une organisation de la pénurie ?

      Du jour au lendemain, certains produits sont devenus indisponibles. L’argument pour expliquer cette soudaine pénurie était que les aides du gouvernement se sont elochées jusqu’à être réduites à peau de chagrin. Dès lors les prix ont commencé à grimper. En réalité, c’est le gouverneur qui a décidé de ces baisses, sans aucun garde-fou ni aucune légitimité. Cet été, des ministres (du gouvernement sortant), ceux de l’Énergie et de la Santé surtout, ont eu du courage d’initier des perquisitions. Et on a commencé à découvrir des millions de litres de carburant, des centaines de tonnes de médicaments, stockés dans des lieux clandestins. Il est alors apparu que des gens n’avaient pas pu stocker autant de marchandises en quelques semaines mais que cela avait été anticipé. Cette pénurie interne, entretenue par la stratégie de Pompeo, a consisté à provoquer un état de tension où l’on ne voyait plus les causes de la situation mais uniquement ses effets. A savoir les les aux stations service, les rationnement d’électricité parce qu’il n’y avait plus de fuel ou de gaz pour faire tourner les centrales électriques, les générateurs dans les hôpitaux...

      Quels éléments expliquent qu’il y a bien une stratégie américaine ?

      Face à cette situation dramatique, le camp opposé à la politique américaine initiée par Pompeo a réagi. Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a notamment annoncé le mois dernier que l’Iran avait accepté, à sa demande, de livrer des carburants au Liban. Le jour même, l’ambassadrice américaine, Dorothy Shea, s’est précipitée auprès du président Aoun pour lui conrmer que les États-Unis allaient faciliter l’approvisionnement du Liban en oul, gaz et électricité grâce au concours de l’Égypte et de la Jordanie, via la Syrie. Proposer de briser le blocus de la Syrie, que Washington a décrété par le biais de la loi César, est pour le moins étrange et résonne comme un aveu que Washington est bien impliqué dans la pénurie.

      Le gouvernement libanais dit ne pas avoir été saisi d’une demande d’importation de carburant iranien...

      Faux. Pour ne pas mettre l’État libanais en porte-à-faux, le Hezbollah a demandé que le tanker accoste à Banyas, en Syrie. Tout se fait de manière transparente. Il faut noter que Nasrallah avait déclaré qu’à partir du moment où le tanker quitterait les eaux territoriales iraniennes, il deviendrait territoire national libanais et qu’il naviguerait au vu et au su de tous, à destination du Liban. Le message implicite était que si une partie quelconque s’avisait de s’en prendre au navire cela constituerait une agression contre le Liban. Le message clair était délivré aux Israéliens : la moindre action commise contre le navire, désignerait immédiatement les responsabilités.

      Cet acheminement ne fait-il pas prendre des risques au Liban pour non- respect des sanctions pétrolières contre l’Iran ?

      C’est exactement le contraire. Ce premier bateau ne se résume pas à une affaire de carburant, il constitue une action de riposte politique face à une autre action politique. Disons qu’il s’agit symboliquement d’un navire à dimension politique et stratégique. Il a permis à la fois de révéler les dessous de la situation, la structure des complicités, de briser le blocus contre le Liban, de briser le blocus contre la Syrie, ainsi que celui contre l’Iran. Ce n’est pas rien. On ne reviendra pas en arrière. Nous entrons dans une nouvelle phase au Moyen-Orient.

      #Iran #Riad_salemeh

  • #Liban. Une « République des #ONG », au profit de qui ?
    https://orientxxi.info/magazine/Liban-La-Republique-des-ONG

    […] avec la crise, le soutien aux Libanais est désormais perçu comme nécessaire à la stabilité du pays du Cèdre par les principaux bailleurs de fonds. La crise humanitaire n’est plus seulement celle des réfugiés ; elle s’étend à la population tout entière, et met les donateurs face à une situation inédite : une crise humanitaire non pas causée par une guerre ou une catastrophe naturelle, mais par l’indigence de la caste politique corrompue au pouvoir.

    D’où une contradiction : le système d’aide internationale vient renflouer ceux-là mêmes qui sont responsables de la catastrophe.

    • […] le fait que l’aide demeure une des rares sources restantes de #devises étrangères dans le pays est susceptible d’en faire un objet d’accaparation par la classe politique.

      Une étude récente de Thomson Reuters estime déjà que 250 millions de dollars (211,6 millions d’euros) d’aide humanitaire de l’#ONU ont été perdus auprès des #banques (affiliées à des factions politiques) qui appliquent des taux défavorables — soit plus de la moitié d’un programme interagences intitulé Lebanon one-unified inter-organisational system for e-cards (Louise), à destination des réfugiés syriens.

      De même, près de la moitié des 23 millions de dollars (19,47 millions d’euros) du programme d’assistance mensuelle du PAM dont bénéficient près de de 105 000 Libanais a été « avalée » par des banques du Liban. Le choc pour les bénéficiaires est d’autant plus flagrant que les agences de l’ONU ont réussi à sécuriser auprès de ces mêmes banques des comptes en dollars pour rémunérer leurs propres équipes. Plusieurs sources du rapport informent qu’en tout, entre un tiers et la moitié de l’argent envoyé par l’ONU au Liban aurait été accaparé par les banques depuis les débuts de la crise économique.

      Un rapport de Synaps paru en juin 2021 tire la sonnette d’alarme : si les donateurs ne décident pas ensemble de lignes rouges claires et inamovibles eu égard aux concessions qu’ils refusent de faire auprès du régime libanais, l’argent de l’humanitaire deviendra la cible d’une élite prédatrice qui cherche à aspirer jusqu’au dernier dollar disponible. Pour ce faire, cette #élite pourrait mettre en place des mesures de surveillance et de contrôle du secteur de l’aide : obligation d’enregistrement des organisations humanitaires auprès du gouvernement, de transfert à travers certaines institutions financières, d’opérations de change passant par la banque centrale (avec un taux plus bas que celui du marché noir)… La de l’aide humanitaire, déjà rampante comme on l’a vu avec les distributions de kits d’hygiène et de nourriture par les partis ou les organisations politisées au cours de la pandémie pourrait infiltrer virtuellement toutes les couches de la chaine humanitaire, du carburant et du pharmaceutique à la logistique et aux secteurs de la construction et de la sécurité. Dès lors, les organisations internationales seraient prises en étau, soumises à des tactiques d’intimidation de la part des leaders politiques et contraintes à embaucher du personnel politiquement affilié, au risque d’être exclues.

    • Si le secteur de l’aide est devenu pourvoyeur d’emplois pour certains Libanais, on ne peut nier qu’il ne participe de cette nouvelle « tectonique des classes »7 où le passage de la pauvreté à la classe moyenne et supérieure dépend d’un facteur unique : les salaires en « fresh money ». Dans ce contexte délétère, un emploi rémunéré en dollars représente le Graal, alors que la livre libanaise poursuit sa descente aux enfers. Le fait qu’une partie de ces emplois soient localisés dans le secteur humanitaire et souvent l’apanage d’un personnel d’expatriés — ou de Libanais cosmopolites, multilingues et éduqués à l’étranger — ne fait qu’exaspérer tensions et frustrations à l’heure où les aides distribuées en livres aux bénéficiaires voient leur valeur fondre à toute allure.

      Cette polarisation sociale est particulièrement visible dans certains quartiers de Beyrouth tels que Gemmayze, Mar Mikhael ou Badaro où, alors que se diffusent de nouvelles formes très visibles de pauvreté, un vent d’animation et de festivité souffle sur les bars, les cafés et les restaurants qui ont rouvert depuis la fin du confinement. Les salaires versés en dollars jouent assurément un rôle dans la reprise de cette consommation et la formation de bulles de richesse dans les quartiers huppés de la capitale.

  • Iranian tanker spotted in Syria discharging gasoil for Lebanon | News , Lebanon News | THE DAILY STAR
    https://www.dailystar.com.lb//News/Lebanon-News/2021/Sep-14/523365-iranian-tanker-spotted-in-syria-discharging-gasoil-for-lebanon.

    “Unable to deliver directly by sea to Lebanon due to sanctions, the vessel went instead to Baniyas, Syria, for land transfer,” the firm said on Twitter, referring to U.S. economic sanctions on the government in Tehran. Syria is also under U.S. sanctions, so has nothing to lose from receiving the oil.

    Franchement je ne vois pas trop ce que le #Liban aurait eu à perdre…

    • Au Liban, l’arrivée du carburant iranien a aussi une dimension stratégique…
      https://seenthis.net/messages/930146

      Cet acheminement ne fait-il pas prendre des risques au Liban pour non- respect des sanctions pétrolières contre l’Iran ?

      C’est exactement le contraire. Ce premier bateau ne se résume pas à une affaire de carburant, il constitue une action de riposte politique face à une autre action politique. Disons qu’il s’agit symboliquement d’un navire à dimension politique et stratégique. Il a permis à la fois de révéler les dessous de la situation, la structure des complicités, de briser le blocus contre le Liban, de briser le blocus contre la Syrie, ainsi que celui contre l’Iran. Ce n’est pas rien. On ne reviendra pas en arrière. Nous entrons dans une nouvelle phase au Moyen-Orient.

  • Que peuvent espérer les Libanais de leur nouveau gouvernement ?
    https://www.franceculture.fr/emissions/les-enjeux-internationaux/les-enjeux-internationaux-emission-du-lundi-13-septembre-2021

    Deux reproches à K.E. Bitar : le fait de présenter implicitement le #FMI comme LE sauveur et d’expliquer le détournement des aides aux pauvres par les mafieux qui dirigent le pays par le fait que « tout est #politique au #Liban ».

  • L’office du #Litani met en garde contre l’utilisation d’une #eau polluée pour irriguer les terres agricoles
    https://libnanews.com/loffice-du-litani-met-en-garde-contre-lutilisation-dune-eau-polluee-pour-

    Le communiqué souligne que cette pollution est induite en raison du déversement d’eaux usées dans le fleuve à hauteur de 47 millions de mètres cubes par an en dépit d’un plan décidé en 2017 pour mettre une série de projets d’infrastructures et de traitement des #eaux usées.

    Cependant, l’application de ce plan se heurterait toujours à un problème de financement.

    #tristesse #Liban #criminels #crimes #dirigeants_arabes #indigents_arabes

  • Le Liban comme un bateau ivre
    Henri Mamarbachi > 7 septembre 2021
    https://orientxxi.info/magazine/le-liban-comme-un-bateau-ivre,5000

    Le Liban s’enfonce dans une crise dont la responsabilité incombe largement à ses dirigeants pris dans des bras de fer de basse politique et indifférents au spectacle misérable qu’ils offrent au monde et au mal-être des habitants, qu’ils soient pauvres ou de la classe moyenne. Comme dans tous les pays, les happy few font la fête jour et nuit dans des stations de sport d’hiver huppées de la montagne libanaise, grâce aux revenus qu’ils reçoivent de l’étranger.

    Avec l’éclatement d’une crise socio-économique (révolte de la rue, banqueroute financière), les Libanais sont ainsi livrés à eux-mêmes, privés d’électricité, d’essence, de mazout. Le prix du pain flambe, les médicaments manquent et les hôpitaux souffrent de pénuries.(...)

    #Liban

  • L’OIM aide les Bangladais vulnérables à rentrer du Liban tandis que davantage de migrants se pressent pour partir | International Organization for Migration
    https://www.iom.int/fr/news/loim-aide-les-bangladais-vulnerables-rentrer-du-liban-tandis-que-davantage-de-m

    L’OIM aide les Bangladais vulnérables à rentrer du Liban tandis que davantage de migrants se pressent pour partir. Beyrouth/Dhaka - L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a déclaré aujourd’hui qu’un nombre croissant de travailleurs migrants cherchaient désespérément à fuir les difficultés économiques au Liban. Parmi eux, un groupe de Bangladais en détresse est arrivé aujourd’hui à Dhaka en provenance de Beyrouth avec l’aide de l’OIM, du Processus de Bali et du gouvernement. «  De nombreux migrants font appel à l’OIM. Ils ont perdu leur emploi, ils ont faim, ils ne peuvent pas accéder aux soins médicaux et ne se sentent pas en sécurité  », a déclaré Mathieu Luciano, chef de l’OIM au Liban. «  Beaucoup sont tellement désespérés qu’ils veulent quitter le pays, mais ils n’en ont pas les moyens.  » Une récente étude de l’OIM menée auprès de plus de 1 000 migrants au Liban a montré que près de la moitié d’entre eux souhaitaient rentrer chez eux. Compte tenu de la profonde crise économique et de l’impasse politique après la démission du gouvernement suite à l’explosion dévastatrice du port de Beyrouth il y a un an, les ambassades ont également constaté une forte augmentation du nombre de migrants demandant à retourner dans leur pays d’origine. L’étude de l’OIM a révélé que de nombreux migrants ont perdu leur emploi et leurs moyens de subsistance, et qu’une augmentation des pratiques d’exploitation telles que le non-paiement des salaires, les licenciements abusifs ou la rupture des contrats par les employeurs, exposent les migrants à de plus grandes difficultés. «  Il y a un besoin évident de renforcer rapidement les programmes d’urgence de l’OIM, y compris le retour humanitaire volontaire  », a déclaré M. Luciano. Les 18 arrivées d’aujourd’hui à Dhaka font suite à un effort coordonné du Processus de Bali, par le biais de son programme de soutien aux retours volontaires et d’aide à la réintégration, et de l’initiative de l’OIM intitulé «  Coopération en matière de migration et de partenariats pour des solutions durables (COMPASS)  », financée par le Ministère des affaires étrangères des Pays-Bas, afin de soutenir et de protéger les migrants bloqués, notamment contre la traite des êtres humains et le trafic illicite. «  La crise économique, associée à la pandémie de COVID-19, accentue les vulnérabilités des migrants bangladais au Liban  », a déclaré Giorgi Gigauri, chef de mission de l’OIM Bangladesh. «  Nous continuerons à travailler avec les gouvernements, les donateurs et les partenaires concernés dont les efforts sont très appréciés pour faciliter le retour volontaire et la réintégration des migrants en situation de vulnérabilité.  » Avant de quitter Beyrouth, les migrants ont subi des examens de santé, notamment des tests de dépistage de la COVID-19, ont été soumis à un examen des vulnérabilités en matière de protection par l’OIM et ont bénéficié d’un transport. Ils ont également bénéficié d’une aide après leur arrivée au Bangladesh et recevront un soutien à la réintégration.

    #Covid-19#migrant#migration#liban#bangladesh#retour#OIM#sante#economie#crise#vulnerabilite#reintegration#depistage#COMPASS

  • Je me culture avec l’interwebz : alors attention, ça ça va te trouer (parce que personne ne le sait, même sur l’internet) – les tacos mexicains, ça vient du shawarma libanais : Taco
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Taco

    Les tacos al pastor, souvent présentés comme une des préparations de taco les plus populaires au Mexique, sont garnis d’une viande de porc marinée (parfois accompagnée de viande de veau marinée) qui peut être cuite sur une rôtissoire verticale. Cette préparation, appelée à l’origine taco árabe, est une adaptation du chawarma par les libanais immigrés dans le centre du Mexique dans les années 1950 et 1960.

    #merci_arno

  • Covid-19 dans le monde : l’UE réimpose des restrictions aux voyageurs américains
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/08/30/covid-19-l-ue-reimpose-des-restrictions-sur-les-voyages-non-essentiels-au-de

    Dans le cadre de la lutte contre la pandémie de Covid-19, les pays membres de l’Union européenne (UE) ont décidé d’imposer à nouveau des restrictions aux voyages non essentiels vers son territoire, selon une recommandation publiée lundi 30 août. Six pays sont concernés : les Etats-Unis, Israël, le Kosovo, le Monténégro, le Liban et la Macédoine du Nord. Mais les Etats membres conservent la possibilité de lever ces restrictions pour les personnes totalement vaccinées, précise la Commission européenne dans un communiqué.
    Avant la décision du Conseil européen, plusieurs Etats membres, dont l’Allemagne et la Belgique, classaient déjà les Etats-Unis sur une liste « rouge », exigeant des tests de dépistage et des périodes d’isolement pour les voyageurs en provenance du pays, mais d’autres, comme la France ou les Pays-Bas, les considéraient comme un pays sûr. La liste « verte » de l’UE compte désormais dix-sept pays, dont le Canada, le Japon et la Nouvelle-Zélande. L’UE autorise toujours la venue des voyageurs pleinement vaccinés en provenance des pays extérieurs à sa zone, même si des tests de dépistage ou des périodes de quarantaine sont requis dans certains cas, selon le pays d’arrivée.
    Les Etats-Unis, quant à eux, interdisent toujours aux ressortissants de l’UE de se rendre librement sur leur territoire, en dépit des appels du bloc communautaire. Une absence de mesures de réciprocité qui divise les Vingt-Sept. Les Etats membres dépendants du tourisme se montrent soucieux de ne pas restreindre les arrivées de voyageurs américains. Loin de montrer des signes d’ouverture, Washington déconseille désormais aux Américains de se rendre en Suisse, en raison de la situation sanitaire liée au Covid-19 dans ce pays. Dans un bulletin publié lundi, le département d’Etat a relevé à 4 son niveau d’alerte relatif à la Confédération suisse, invitant les Américains à « ne pas voyager » dans ce pays. Une recommandation émise également par les Centres de prévention et de lutte contre les maladies, principale agence sanitaire des Etats-Unis. « En raison de la situation actuelle en Suisse, même les voyageurs complètement vaccinés peuvent être à risque de contracter et de propager les variants du Covid-19 », précise l’agence. A l’instar d’un grand nombre de pays européens, la Suisse connaît une résurgence du nombre de cas de Covid-19 depuis l’apparition du variant Delta, avec 35 150 cas enregistrés depuis le 16 août, selon les données de l’Office fédéral de santé publique. Les Etats-Unis avaient déjà émis une notice similaire le 10 août pour la France, là aussi en raison d’une hausse du nombre de cas de Covid-19.

    #Covid-19#migrant#migration#UE#etatsunis#suisse#variant#sante#circulation#frontiere#Israël#kosovo#mnténégro#liban#macédoinedunord#japon#voyagenonessentiel

  • L’état terroriste sioniste est en train de bombarder Damas en faisant passer les missiles par l’espace aérien libanais

    INTELSky sur Twitter : « #BREAKING 🇱🇧 ME Airlines, Airbus A321-271NX as #ME419/MEA419 on hold due of the 🇮🇱 IAF Air Strike on 🇸🇾 Syria https://t.co/tQFhMv8hb6 » / Twitter
    https://twitter.com/Intel_Sky/status/1428450484554248201

    #Liban #sionisme #impunité

    • Précision : si je comprends bien les messages de PK (il y en a deux autres), il faut entendre « grand Liban » comme le Liban dans ses frontières actuelles. Il reste que la question posée est intéressante...

      La suite du fil Twitter de Paul Khalifé

      2 Ils veulent se replier sur le #PetitLiban [si je comprends bien, "petit Liban signifie ici un canton chrétien du type Mont-Liban] dans l’espoir que les zones qui échappent politiquement et populairement à leur influence sombreront dans le chaos.

      3/ Ils encouragent une partition de facto du #Liban et préparent une mise sous tutelle du #PetitLiban. Une partie des #Libanais soutient cette vision. Une autre partie y est opposée. Comment tout cela finira-t-il ?

  • #Liban : Le #Hezbollah envoie une cargaison de #pétrole depuis l’#Iran
    https://www.latribune.fr/depeches/reuters/KBN2FK0WV/liban-le-hezbollah-envoie-une-cargaison-de-petrole-depuis-l-iran.html

    BEYROUTH (Reuters) - Une cargaison de pétrole iranien à destination du Liban et organisée par la milice libanaise Hezbollah prendra la mer jeudi, a déclaré le groupe chiite, qui a prévenu ses adversaires américains et israéliens que le navire serait considéré comme en territoire libanais dès son départ.

    Le chef du Hezbollah, Sayyed Hassan Nasrallah, a déclaré que d’autres navires suivraient, destinés à aider le peuple libanais, qui subit de graves pénuries d’essence à cause de la crise financière que connaît le pays depuis deux ans.

    « Nous ne voulons pas entrer en conflit avec qui que ce soit, nous ne voulons pas de problème avec qui que ce soit. Nous voulons aider notre peuple », a expliqué Sayyed Hassan Nasrallah. « Je tiens à dire aux Américains et aux Israéliens que le bateau qui partira d’Iran dans quelques heures est en territoire libanais ».

  • Incendie dans une station-relais d’EDL à Kaskas - L’Orient-Le Jour
    https://www.lorientlejour.com/article/1272067/incendie-dans-une-station-relais-dedl-a-kaskas.html

    Une incendie s’est déclaré dans la nuit de mardi dans une station-relais d’Electricité du Liban, dans la région de Kaskas à Beyrouth. Les équipes de la Défense civile ont réussi à maîtriser le feu à 22h30, selon la municipalité de Beyrouth. Cette dernière ne précise pas toutefois les causes du sinistre.

    un incendie *s’est déclaré* : dans cet emploi de la forme pronominale, il faudrait comprendre que le sujet réel du verbe est « on », « les gens ». Il y a aussi "des gens" au #Liban qui trouve que cela commence à faire beaucoup d’ "incidents" (pour reprendre le terme de L’Orient-Le Jour) dont les auteurs demeurent inconnus...

  • #Liban : la Banque centrale lève les subventions sur le carburant, émeutes à Tripoli
    https://www.rfi.fr/fr/moyen-orient/20210812-liban-la-banque-centrale-l%C3%A8ve-les-subventions-sur-le-carburant-%C3

    La Banque du Liban a annoncé mercredi en milieu de soirée qu’elle cesserait de subventionner, à partir du jeudi 12 août, l’importation de carburant au taux du dollar officiel, une mesure qui risque de provoquer une flambée des prix. La nouvelle a provoqué des émeutes nocturnes dans la ville de Tripoli où sept personnes au moins ont été blessées, selon la Croix-Rouge libanaise.

  • Gorges Corm : « Paris a été́ complice de la #corruption généralisée au #Liban » | Afrique Asie
    https://www.afrique-asie.fr/gorges-corm-paris-a-ete-complice-de-la-corruption-generalisee-au-liban

    Le Liban a souvent frôlé le précipice sans pour autant sombrer, gardez-vous tout de même des motifs d’espoir dans le marasme actuel ?

    GEORGES CORM
    Mon optimisme demeure tempéré́ dans un contexte de normalisation entre l’État d’Israël et les monarchies de la péninsule Arabique. Les stratèges israéliens travaillent de longue date sur une implosion, un détricotage du Liban, considéré comme un ennemi existentiel en raison de cette même coexistence entre les différentes communautés religieuses. Sur le plan intérieur, la classe politique libanaise discréditée a largement bénéficié́ de l’apparition du Covid-19, qui a abouti à un arrêt des grandes manifestations hostiles à ce système politique sclérosé́. Aider les ONG libanaises, c’est très bien mais ce n’est pas cela qui sortira le pays de l’ornière de manière durable.

    Actuellement, il faut suivre les projets chinois et russes au Liban : comme celui de remettre en état les raffineries du pays ou encore un gazoduc en provenance du Qatar qui pourrait permettre au pays un meilleur approvisionnement énergétique. Le problème, c’est que les bailleurs de fonds internationaux conditionnent leur aide à une disparition ou un affaiblissement considérable du Hezbollah, accusé d’être inféodé à l’Iran. Mais c’est une hypothèse totalement irréaliste. C’est ce parti qui a libéré́ le sud du Liban de trente ans d’occupation israélienne.

  • « Le #Liban, figure caricaturale d’un monde où les #mots sont blessés à mort »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/08/04/dominique-edde-une-overdose-mortelle-de-mensonge-affecte-la-pensee-jusqu-a-l

    Par #Dominique_Eddé

    L’effondrement du pays n’est pas seulement le fait d’une « bande de #mafieux », c’est aussi celui d’un ordre mondial dont le délitement tient au #langage, gangrené par le #mensonge , estime la romancière et essayiste Dominique Eddé dans une tribune au « Monde ».

    Il y a un mal dans l’air qui n’est pas le #Covid-19. Il existait à l’état larvé avant la #pandémie. Il a explosé avec elle. Il se mesure au nombre de relations qui trinquent, aux dépressions nerveuses, au caractère de plus en plus explosif de la vérité, à l’écart abyssal entre ce que l’on sait et ce que l’on peut en faire, entre ce que l’on ignore et ce que l’on prétend pouvoir. L’espèce humaine fait pression sur la planète qui, en retour, fait pression sur elle. L’espace rétrécit. Le temps s’accélère. Tout se passe comme si le passé ne faisait plus le poids : comme s’il n’avait plus l’énergie de souffler l’avenir. Comme s’il radotait pour ne pas sombrer.

    Les mots sont malades, ils sont blessés à mort. Leur sens a été violé, dévalisé. Par qui, par quoi ? Par un gigantesque réseau de clones plus ou moins détraqués qui, à tous les étages, d’un bout de la planète à l’autre, s’activent pour entretenir les rouages d’un monde fini. Et avec eux, derrière eux, la masse des gens qui, pour se faire une place, se croient obligés d’attraper la maladie du monde.

    La psychose progresse, les névroses sont en passe de devenir des modèles de #santé_mentale. Il n’y a quasiment plus de relais, plus de zones intermédiaires, entre le monde et la chambre à coucher. Chaque individu devient à lui seul le spectateur de tous. Chaque spectateur, ou presque, le témoin inutile d’une scène surpeuplée et sans horizon. Les pays sont en passe de devenir des entités électroniques aux logiciels plus ou moins bien entretenus. La nation et la religion sont recyclées en logos, en projets, en outils d’exclusion, de survie.

    Impossible rencontre entre intérêt particulier et intérêt général

    Les tout-puissants font l’expérience simultanée de leur pouvoir écrasant et de leur impuissance : leur impuissance à tirer, au-delà du #profit immédiat, un quelconque profit pour l’avenir. Les impuissants font l’expérience de la #servilité ou de l’#humiliation. Et pourtant, un rien suffit, sous cette chape de plomb, pour que se fissure le cercle fermé du monde qui nous étrangle. Pour qu’un visage condamné accouche d’un sourire.

    « Il ne s’agit pas d’avoir la peau du mensonge, il s’agit d’arracher la vérité à ses griffes, de réanimer la langue »
    Il m’est souvent demandé pourquoi j’insiste à penser que le Liban est une figure abîmée et caricaturale du monde. Plus j’observe cette miniature de pays, plus je persiste et signe : ce qui s’y passe n’est pas du seul ressort d’une bande de mafieux. La bande de mafieux existe bel et bien, mais elle n’est pas isolable. Elle est le ressort pourri d’un ordre mondial qui, ailleurs, donne encore le change.

    La demi-douzaine de chefs de clan libanais, passablement dégénérés, qui s’obstine à ne prendre aucune décision susceptible de sauver des millions de personnes, n’est pas sans rapport, sur le fond, avec l’incapacité des membres du G8 à prendre des décisions susceptibles d’en sauver des milliards. L’échec découle d’une même rencontre impossible entre intérêt particulier et intérêt général. La différence est une affaire de degré et de forme.

    Overdose mortelle de mensonge

    Depuis toujours l’exercice du pouvoir est rendu possible par le mensonge. Cela fait partie du « deal ». On pourrait même dire qu’en l’absence de mensonge le monde s’écroulerait. Toute survie, toute relation passe par une dose vitale de mensonge.

    Mais il s’agit désormais d’autre chose. Il s’agit d’une overdose mortelle qui affecte la pensée jusqu’à la moelle. Les raisonnements reposent sur des fondements infectés, périmés. Le mensonge a pénétré et dévalisé le langage comme des voleurs une maison abandonnée.

    Nous repeignons les murs au lieu de les rebâtir. La logique n’a plus où s’exercer en dehors de la surface. Trois mots bien frappés la font briller. Il suffit d’avoir l’esprit musclé et la conscience endormie. Si bien que nous assistons à une dépossession de la pensée par l’« intelligence ».

    « Je placerais bien, dans des pièces étanches, chacun de ces mots dont on se sert pour mieux oublier les gens qui en crèvent, chacun serait sommé de retrouver son sens avant de retourner dans une phrase »
    Nos slogans à la mode réclamant la « transparence » font partie intégrante du trompe-l’œil. Nul n’ignore que l’être humain et la vérité elle-même sont des blocs d’opacité. La transparence qui manque à notre espèce, c’est celle de l’air, de l’eau, de la lumière. De l’amour. Celle-là même qui s’évapore sous son nez. Il ne s’agit pas d’avoir la peau du mensonge, il s’agit d’arracher la vérité à ses griffes, de réanimer la langue. Ici se trouvent les limites de l’indignation. Non seulement elle ne fait plus l’affaire, mais elle est devenue le cache-misère de notre impotence.

    Ainsi, au Liban, le droit octroyé au peuple d’insulter le pouvoir est devenu, pour ce dernier, une soupape de sécurité. Cet exutoire verbal leur tient lieu de bouclier et nous infantilise, nous dispense de penser. Nos entreprises intellectuelles entretiennent, neuf fois sur dix, le cadre qu’elles prétendent combattre. « Il faut essorer le désespoir pour en faire de l’engrais pour le monde », me disait une amie, me soufflant l’idée de faire « un hôpital des mots ». De placer sous perfusion les mots qui ne disent plus rien de ce qu’ils veulent dire.

    Offenser la vie… et la mort

    Pour ma part, je placerais bien, dans des pièces isolées, étanches, dans un silence de mort, les mots « horreur », « famine », « injustice », « oppression », « occupation », « massacre », « humiliation », « ignominie ». Chacun de ces mots dont on se sert, à la louche, pour mieux oublier les gens qui en crèvent, chacun serait déshabillé, sommé de retrouver son sens avant de retourner dans une phrase. Car qui s’émeut encore d’un titre appelant à la halte d’un massacre ?

    Je conseillerais en revanche de mettre « finance » et « religion » dans la même chambre, en secteur psychiatrique. « Vie » et « mort » dans des lits jumeaux pour réapprendre à vivre ensemble. « Droits de l’homme » sur une table d’opération pour ablation d’« imposture ». « Justice » ayant perdu sa voix serait entre les mains des orthophonistes. « Culture », en service de pédiatrie, apprendrait à jouer sans se faire remarquer. « Liberté » et « vérité » sous dose massive de perfusion seraient sur le point de rendre leur dernier souffle.

    Lire aussi l’éditorial (4 mai 2021) :
    Liban : la France doit durcir les sanctions
    « Au Liban, quand deux chefs de guerre sont assis face à face, pour faire semblant de dialoguer, ils ne mentent pas, ils incarnent physiquement la disparition de la vérité »
    Echappés de leurs chambres voisines, « amour » et « humour » iraient à leur chevet leur faire du bouche-à-bouche. Soutenue par un régiment de médecins bienveillants, « bonté » retrouverait le goût de vivre qu’on lui avait enlevé en l’associant à la bêtise. Situé au dernier étage, « Dieu » se reposerait dans une salle tapissée de dessins d’enfants, interdite aux visites, pour une durée indéterminée. N’y auraient droit à la sortie que ceux qui ont du mal à y croire.

    Au Liban, quand deux chefs de guerre sont assis face à face, pour faire semblant de dialoguer, ils ne mentent pas, ils incarnent physiquement la disparition de la vérité. Rien, pas une once de vie dans un regard, ne dément cette absence : ces hommes offensent la mort en la singeant.

    En Occident, les chefs d’Etat ont encore le bon goût de n’offenser que la vie. Ils ont de la marge, de l’argent, des institutions, des armées, ils peuvent dialoguer, ils peuvent mentir. La différence n’est pas négligeable, mais elle s’arrête là.

    Une humanité en panne

    Il y a à la racine de toutes ces impuissances, un même terreau pourri. Une même maladie mentale qui ne relève pas de « X » ou de « Y » mais de cette construction carcérale à laquelle nous collaborons tous ou presque sous une forme ou une autre. Cette construction – communément nommée système ou ordre mondial – a acquis une autonomie de croissance et d’expansion proportionnelles à sa vanité et à notre perte d’autonomie individuelle.

    L’humanité enfle d’un côté, étouffe de l’autre. Elle vit à toute allure et elle est en panne. Il n’y a plus de résistance possible qui ne repose sur un postulat universel : le monde n’ira mieux que le jour où ce qui lui donne l’impression d’avancer lui donnera le vertige. A cet endroit, c’est tout notre vocabulaire, tous nos raisonnements, tous nos pays, toutes nos croyances qui sont concernés.

    Pour se faire entendre, il faudrait pouvoir dire n’importe quoi sur un ton jamais entendu. Contrairement aux luttes menées par ma génération, la bataille contre la #domination et la toute-puissance ne gagnera du terrain qu’à partir d’espaces aérés et sans concession, réinventés de A à Z. Elle aura fatalement un caractère artisanal. Sa fragilité sera sa force. Le mouvement a d’ailleurs commencé à l’échelle planétaire.

    Ce nouveau monde qui bouge à l’intérieur d’un monde échoué est conscient du fait qu’il faut tout replanter, à commencer par les mots, comme des arbres. Que, pour avoir du sens, chaque mot, chaque arbre, si modeste soit-il, doit être unique, irremplaçable. Ecouté comme on écoute la mer, le vent, le feu, un oiseau. Soigné comme un grand blessé.

    Dominique Eddé est une romancière et essayiste libanaise. Elle est notamment l’autrice d’Edward Said. Le roman de sa pensée (La Fabrique, 2017).

  • Pierre Abi-Saab sur Twitter : « في الرابع من آب كشر المسخ الانعزالي عن انيابه وها هو يحاول ان يختطف الغضب الشعبي ترغيبا وترهيبا وتضليلا وعنفا، مكررا الخطأ القديم نفسه، ومستدرجا لبنان الى هاوية بلا قرار. فيديو عن ادبيات الحوار الوطني حسب #القوات_اللبنانية https://t.co/3o2a79jfym » / Twitter

    Vidéo d’un militant communiste libanais harcelé par les Forces libanaises qui l’obligent sous la menace à retirer son keffieh, à le piétiner et à maudire « la cause » [palestinienne]. Pour échapper à ses bourreaux, le malheureux s’écrit : Par la Vierge, je suis chrétien, je vous montre ma carte d’identité..."

    Terribles échos des événements qui marquèrent les premières années du début de la guerre civile au Liban en 1975. Le fait que cela se déroule le 4 août, un an après l’explosion du port, ne fait qu’accroître les interrogations...

    #liban #catastrophe_annoncée (mille fois)

    Pour les « amateurs », autre vidéo d’intimidations terrifiantes : https://twitter.com/i/status/1423281754681397260

    Là, on l’oblige à maudire le communisme et à répéter le mot d’ordre des Forces « libanaises » : Dieu et les Forces !

    L’article de Pierre Abi Saab : https://al-akhbar.com/Politics/313334/%D9%88%D9%83%D8%B4-%D8%B1-%D8%A7%D9%84%D9%85%D8%B3%D8%AE-%D8%A7%D9%84%D8% (la traduction automatique est à peu près compréhensible).

    كان متوقّعاً أن تتعرّض ذكرى الرابع من آب لشتّى أشكال الاحتواء والتوظيف السياسي. بدأت أجهزة الدعاية والترويج مهمّتها مبكراً، وتصاعدت حملات التعبئة المركّزة، وعمليّات التجييش والتحريض على المنصات والمنابر السياسيّة والإعلاميّة. هكذا تعرّض جزء من الجمهور لعمليّة «تهييج» وغسل دماغ منهجيّة، وشُنّفت آذانه بشتّى الشعارات الاختزالية، الجوفاء، المخادعة التي تدعو «الشعب» للنزول إلى الشارع من أجل «العدالة» و«الحقيقة»، ومن أجل «التغيير» و«إسقاط النظام». بشّرتنا أبواق «الثورة» بـ«مجتمع 4 آب» الذي سيهبّ ضد «منظومة الفساد». فإذا بنا - وبذوي الشهداء قبل الجميع - نشارك في «ثورة» قائدها البطرك بشارة الراعي، وملهمها سمير جعجع، ومهرّجها مارسيل غانم. وإذا بنا رهائن الفئوية والطائفية والتعصّب والعنف الأهلي... وضحايا التخلّف والعمالة والتضليل والخناجر الفاشيّة...
    كان متوقّعاً أن تتعرّض المناسبة للاختطاف السياسي، في بلد اكفهرّ أفقه، وجفّت آماله، وضاعت نقاط ارتكازه، وتعطلت بصيرته، ونفدت طاقاته الحيوية، وسدّت بوجه أهله سبل النجاة... لكن ليس إلى هذه الدرجة. لم يتوقّع أحد أن تنقلب ذكرى الكارثة الوطنيّة العظمى التي ضربت في الصميم، مدينة وبلداً وشعباً، من لحظة جامعة توحّدنا في المأساة، حول مشروع تأسيسي لبلدنا، إلى نذير شؤم بعودة زمن قاتم كان المواطنون فيه يموتون على الهويّة. «وحياة العدرا أنا مسيحي. بفرجيك هويتي!»، يقول المناضل اليساري الشاب الطري العود، المدمّى الوجه، دامعاً مرتجفاً متوسّلاً جلاده الفاشي الذي استفرد به في الجميزة. إذا كنت (مولوداً) «مسيحياً» وضد الفاشية يا رفيقي المسكين، فإن عقابك أكبر. كيف فاتك ذلك؟ وبعد الإهانة والترهيب والإذلال، كان عليه أن ينزع الكوفيّة عن كتفيه يرميها أرضاً ويدوسها وهو يشتم «القضية»!
    رفيق آخر له تحت الرنجر القواتي أُرغم على شتم الشيوعية، وعلى تلاوة «القسَم الفاشي»: «الله قوات». المجموعة الشيوعيّة التي صدّقت أنّها «تلبّى دعوة أهل الشهداء» وتتظاهر من أجل العدالة، وقعت في كمين قوّاتي في الجمّيزة، فانهالت على الرفاق العصيّ والخناجر. وقد اخترق أحد هذه الخناجر صدر مازن أبو زيد، ومزق رئته، وهو الآن في المستشفى يكافح متشبثاً بالحياة. ماذا تنفع الهتافات «صهيوني صهيوني، سمير جعجع صهيوني» يا رفاق؟ «الصهاينة» هم أسياد هذا الرابع من آب. كنا نظن أن «عملاء إسرائيل» بيننا، أقليّة خجولة يمكن استئصالها أو تركها تتخثّر مع الزمن، لكن لم نكن نتوقّع أن يخرجوا الى العلن بهذه الثقة، ويصادروا ذكرى الرابع من آب! هذه هي «الثورة» التي وعدتمونا بها يا فرسان العدالة والحوكمة الرشيدة والتغيير على الطريقة الشنكريّة؟
    لم يتوقّع أحد أن تكون الذكرى الأولى للكارثة الوطنيّة نذير شؤم بكارثة أخرى، أكبر وأعظم من انفجار المرفأ، رغم أهواله التي دخلت السجل الأسود للذاكرة البشريّة... كارثة حرب أهلية تتمناها إسرائيل ويشتغل عليها سفراء الوصاية والانحطاط. الناس المحتشدون بالآلاف أمام مسرح الجريمة، جاؤوا يطالبون بدولة تشبه أحلامهم، بوطن لا يموت فيه الناس بعبثية ومجانيّة، كما حدث هنا قبل عام. لكن فئة سياسيّة أبت إلا أن تغتصب بيد آثمة هذا اليوم المقدّس، وتفرض وصايتها على المناسبة. وحين احتج أحد المشاركين على مجموعة مهتاجة، وطلب إليها عدم رفع علم القوات، فاليوم نرفع العلم اللبناني فقط، كان نصيبه أيضاً الضرب المبرّح، حتى سال دمه. «سمير جعجع هو أوّل قاتل في الطبقة السياسية»، راح يصرخ مضرجاً بدمه، أمام الكاميرات! غير صحيح! هذه «افتراءات إيرانية»! الحكيم هو مانديلا «ثورة الأرز». ألم يدسّ الكومبارس السعيد فارس سعيد بين الحشود، من دون أن يسألهم رأيهم، لافتة كتب عليها IRAN OUT؟ ألم يتحفنا بطل الرابع من آب بامتياز، بطرك التطبيع، في عظته، بإدانة «الوصاية والاحتلال»؟ لقد نسي غبطته عند أقدام الأهراءات المتصدّعة، أنّه بدأ عهده بالسفر لملاقاة عملاء الاحتلال، وأنه أوّل الداعين إلى الوصاية.
    سيبقى 4 آب 2021 في التاريخ بصفته يوم انبعاث «الانعزالية اللبنانيّة» بأبهى حللها. مخطط منهجي لسرقة المناسبة من قبل قوى سياسية هي أصل بلاء البلد ونكبة أهله، وتحويلها كرنفالاً دمويّاً يأخذ لبنان إلى الموقع النقيض لكل ما نحتاج إليه اليوم. من بطرك الموارنة الذي كاد يطوّب نفسه قدّيساً في مرفأ بيروت وهو يتقدّم على وقع إنشاد الكورس البوليفوني: «مجد لبنان أعطي لكم، مجد لبنان أعطي لكم»، إلى مارسيل غانم الذي اختتم هذا النهار الطويل، بحفلة تزوير على المحطّة «السياديّة» إيّاها. لقد اهتدى هذا الصحافي الاستقصائي الخطير إلى الشهود الذين سيحسمون القضية. سائق الشاحنة يقول إنّه هرّب موادّ خطيرة لا يعرف ما هي، من العنبر المشؤوم إلى الجنوب (تصفيق في الاستوديو). إن حزب الله هو الذي يقف وراء تخزين هذه المواد الخطيرة في مرفأ بيروت. صدقوا مارسيل غانم ومحطّته.
    في الرابع من آب كشّر المسخ الانعزالي عن أنيابه، واختطف الغضب الشعبي ترغيباً وترهيباً وتضليلاً وعنفاً، مكرراً الخطأ القديم نفسه، ومستدرجاً لبنان إلى هاوية بلا قرار. صدّقتم أيّها السذّج، أننا هنا لكفكفة دموعكم وتضميد جراحكم والمطالبة بحقوقكم؟ أنتم المطيّة التي نستعملها لنتلاعب بالغضب الشعبي، ونؤبلس المقاومة، ونطلق حملتنا الانتخابية كما فعل البطرك في درّته الفريدة، خلال القداس الذي أحياه فوق أنقاض المرفأ، بعيد توقيت الانفجار. من أعطاه الحق بأن يصادر تلك اللحظة الفظيعة التي هي ملك الشعب اللبناني؟ وأن يستبيح الجراح والعذابات وينصّب نفسه وصيّاً عليها؟ إذا كان غضب أهالي الشهداء عارماً قبل 4 آب ضد السلطة وأباطرة النظام، وكل من يقف حائلاً دون معرفة الحقيقة ومحاسبة الشركاء في الجريمة، والمسؤولين عن جرحهم المفتوح... فيجب أن يكونوا أكثر غضباً بعد تلك الهمروجة: لقد تاجر محور شيا - بخاري بوجعهم وحدادهم، واستهلكتهم المنابر والكاميرات، وسُرقت منهم المناسبة...

  • Liban. A la rencontre des esclaves de maison de Beyrouth | L’Humanité
    https://www.humanite.fr/liban-la-rencontre-des-esclaves-de-maison-de-beyrouth-715841

    Depuis octobre 2019, le pays du Cèdre traverse une grave crise politique, économique et sociale, qui s’est encore détériorée ce dernier mois. C’est dans ce contexte que des milliers de filles de maison immigrées ont été jetées à la rue par leurs employeurs. Un sort qui témoigne de la précarité, du mépris et de la domination qu’elles subissent depuis leur arrivée au Liban. Et que certaines ont bravé pour goûter enfin, un tant soit peu, à la liberté.

    #liban #esclavage_moderne

  • Water supply systems on the verge of collapse in Lebanon: over 71 per cent of people risk losing access to water
    https://www.unicef.org/press-releases/water-supply-systems-verge-collapse-lebanon-over-71-cent-people-risk-losing-

    UNICEF estimates that most water pumping will gradually cease across the country in the next four to six weeks.

    #Liban #catastrophe

  • With Its Collapse, Lebanon Joins a Bleak Club of Arab Countries - DAWN
    https://dawnmena.org/with-its-collapse-lebanon-joins-a-bleak-club-of-arab-countries

    Lebanon, like so many other Arab societies today, is now in an unfamiliar new zone where life for most of its citizens is a daily struggle for things as basic as food; no breakthroughs are on the horizon. The rest of the world, to most Lebanese, seems not to care, or in some cases even supports some of the sectarian leaders in the ruling oligarchy responsible for Lebanon’s collapse.

    #Liban « #communauté_internationale » #malfaisance-inc

  • Liban : une coalition d’opposition remporte des élections professionnelles importantes
    Publié le : 20/07/2021 | Paul Khalifeh
    https://www.rfi.fr/fr/moyen-orient/20210720-liban-une-coalition-d-opposition-remporte-des-%C3%A9lections-profession

    (...) Des partis de l’opposition alliés à des mouvements de la société civile proches de la contestation ont remporté une importante victoire ce lundi 19 juillet face aux partis traditionnels lors d’élections syndicales. La victoire remportée par la coalition de l’opposition et de la société civile à l’Ordre des ingénieurs va au-delà du symbole. Ce puissant corps professionnel a, de tout temps, été convoité par les partis traditionnels qui le contrôlent depuis la fin de la guerre civile, en 1990, à l’exception d’une courte parenthèse.

    Ce lundi, le courant Futur sunnite et son allié chiite, le mouvement Amal, ont été battus à plate couture, aucun de leur candidat n’a été élu. Ces deux partis sont respectivement dirigés par l’ex-Premier ministre désigné Saad Hariri et le président du Parlement Nabih Berry, considérés comme les plus illustres représentants de la classe politique décriée par une majorité de Libanais.

    Une alliance hétéroclite

    La coalition de l’opposition et de la société civile a remporté 5 800 des 8 600 suffrages exprimés, soit 67 % des voix. Cette victoire écrasante intervient trois semaines après le premier tour, où la liste de l’opposition proche de la contestation du 17 octobre 2019 avait raflé la mise lors de l’élection des délégués. Il s’agit donc d’une volonté de changement confirmée. (...)

    #Liban

    • Si ça doit être comme pour l’Ordre des Avocats, où la personne élue (Khalaf) a également gagné contre les listes des partis au pouvoir, c’est purement cosmétique.

      Depuis son élection Khalaf n’a pas cessé de vouloir rassurer lesdits partis au pouvoir.