• Pierre France, La valse du taux de change au Liban
    https://www.facebook.com/story.php?story_fbid=pfbid0Us5G2PiSm8LMHoSwzhCgQ9Zu8yT7ypZhrCVdgjHZDBT5yUQ

    Il y avait cette semaine au Liban quelque chose d’inédit, passé dans les fils twitter, et qui a été majoritairement pris sous son angle tragi-comique : une note de restaurant, avec deux cafés identiques, et deux prix différents. Parce que dans la même journée la livre avait connu plusieurs augmentations. Cette note n’est pas tant le témoin d’une livre qui bouge vite, que d’une évolution des pratiques autour de ces fluctuations, à savoir le fait que désormais les prix s’adaptent en direct ou presque (notamment par la numérisation des menus, qui constitue un petit marché émergent de la crise). D’autres magasins affichent leur taux, par exemple en renouvelant sans cesse le post-it qui l’indique, tout en ayant désormais des prix fixes et imprimés comme tels en dollars.
    C’est un des petit détails auxquels on peut observer ce que veut dire le passage d’"un seuil" dans le cas de la monnaie libanaise - qui a encore une fois cette semaine fluctué de manière dramatique, atteignant les 60000 livres pour un dollar - pré-2019 elle était à 1500 pour un dollar, exactement 40 fois plus. Les seuils ne sont pas seulement des comptes ronds et des frontières qu’on pourra établir à posteriori pour de futures études, ce sont des lignes vécues, investies, anticipées, craintes, par rapport auxquelles les calculs ordinaires sont omniprésents et écrasants.
    Ces seuils étaient auparavant complexes à passer, on voyait la ligne avec inquiétude, avec l’hypothèse en suspension d’un moment où symboliquement le service (ce taxi collectif du quotidien) quitterait le domaine du 2000 livres libanaises, alors même que chaque jour la valeur de la course diminuait et que ce prix fixé depuis des lustres tenait bon. Ils sont au fil du temps devenus plus flexibles, moins dépendants d’une autorité qui annoncerait fataliste qu’il faut changer les prix (par exemple dans le cas des prix de taxis, un syndicat) ou les contrôlerait (le ministère du tourisme en 2020 qui a imposé aux restaurants un contrôle des prix). Ils sont devenus plus individualisés, moins réversibles aussi ; et avec cette flexibilité croissante s’installe des pratiques qui facilitent ces fluctuations, les anticipent dans des dispositifs techniques et des codes réinventés et admis par tou.te.s. La première chose admise étant désormais simple, mais avec des conséquences lourdes, à savoir que les prix changent et peuvent changer : en une semaine, le prix du bus numéro 4, l’une des seules lignes opérationnelles de Beyrouth a changé deux fois, 30,000 dimanche dernier, 35000 cette semaine. Auparavant, il avait changé en Juin 2022 (20,000), Mars (15000), Novembre 2021 (12000), fin-août (10,000), mi-août (5000), Juillet (4000), Mai (3000), précédemment entre 2019 et mai 2021 il n’avait changé qu’une fois (passant de 1000 à 2000).
    Il avait jusque là à chaque fois quelque chose qui ressemblait à un pas mal assuré et qui se jouait à contre-temps, quelques jours après les coups de folie et les variations les plus importantes, une fois que les choses se calmaient. Un changement résigné, gêné de la part de ceux qui le changaient, face à une fluctuation dont personne ne comprenait la logique, et qu’on attribuait surtout à des enjeux et des choix (géo)politiques, ou une minorité de salauds de profiteurs, plutôt qu’à l’effet cumulé de pratiques micro-économiques où chacun prend une part de responsabilité. Dorénavant, le changement se fait quasiment dans la journée même, ce qui veut dire qu’économiquement il accompagne quasiment le moment de fluctuation au lieu d’intervenir après, et donc ne favorise aucunement une retombée du taux de change, voire évidemment précipite le seuil qu’on veut éviter (ce qui a été le cas ces derniers jours quand on a atteint 48000 et que 50000 se rapprochait trop).
    Ce qui veut dire que le changement de valeur de la monnaie est aussi une question de participation bien plus large, un mouvement social sourd, au delà de l’aspect structurel et de la décision claire au fondement de ces derniers mouvements (une variation d’un des taux de change officiels, oui il y en a plusieurs en fonction de ce dont on parle, qui a fait bondir certains prix et certaines factures). Autrement dit il y a eu une socialisation à la crise économique, qui a des conséquences en retour.
    Conséquences conomiques mais aussi politiques. Les effets politiques de cette extension des pratiques et des calculs économiques à tout le monde sont potentiellement dramatiques : ces pratiques individualisantes, où chacun est en compétition avec chacun, de fait, pèsent nécessairement sur toute notion de citoyenneté et de co-dépendance, et servent totalement un régime libanais qui peut regarder chaque personne dans les yeux et tranquillement lui dire qu’il ou elle est désormais complice à s’empresser de changer ou rechanger son argent, de stocker son essence, de profiter de la dernière circulaire de la banque centrale poru récupérer son argent à tel ou tel taux, etc. C’est l’effet le plus pernicieux d’une pratique qu’ont inventé les milices pendant la guerre (que je pense avoir été bien plus structurante à l’époque que le jeu sur les identités confessionnelles, car plus quotidienne et en prise directe avec des éléments pratiques) : celui de transformer les obligations qu’elles ont pu imposer (notamment sur la monnaie et l’électricité) en preuve opposable, celle de la complicité passive, qui permet ensuite de reprocher à chacun « d’avoir fait ses choix », d’avoir participé même de loin, et en conséquent de ne plus être fondé à pouvoir se plaindre.
    A ce noeud politique démobilisateur, auquel il faut ajouter une variable temporelle (on n’a pas le temps de descendre dans les rues quand on le prend pour aller à la banque ou chez le changeur), s’ajoute une dimension très banale et quotidienne, qui démobilise aussi du fait du type d’interactions en face à face qu’on peut avoir quand on est pris dans une de ces périodes de fluctuations - qui sont un monde en soi et pas le tremplin de mobilisations qu’on rêverait de voir. Si l’on peut saluer l’écho que donnent à chaque fois les médias libanais, et les services de sécurité des ambassades et des organisations internationales, à chaque micro-mouvement et chaque blocage de route (au demeurant blocages souvent sans bloqueurs visibles, avec quelques poubelles renversées), laissant rêver à chaque fois (c’est l’exact contraire dans les autres pays de la région où rien ne doit être couvert) à un effet d’entrainement possible, suivant l’espoir que la petite mobilisation surcouverte pourrait créer la grosse - la vraie mobilisation sociale la plus courante est celle en direction de la banque ou du changeur - l’élément de base des mobilisations au Liban désormais n’est pas le cortège de manif, c’est la queue d’attente. Devant les banques, c’est un fabuleux moyen de discipliner et de faire attendre, d’individualiser les demandes, de contrôler les comportements. Là encore, les moments de gloire médiatisés, les quelques cas de braquages légaux par les propriétaires des fonds, cachent ça.
    Dans les bus pendant ce temps, le changement de prix se voit consacré par une nouvelle page imprimée, collée à l’appui-tête du bus, visible dès qu’on s’y assoie. Il n’est plus question, comme il y a quelques mois, d’ouvrir la porte à une négociation et une discussion comme j’avais pu l’observer quand une personne avait contesté le prix qu’on lui attribuait. L’écrit est un moyen de fixer des prix et d’éloigner la discussion, toujours en embuscade.
    Car tout le monde a bien compris ce qui se jouait dans ces seuils, où le discursif et le registre émotionnel font dangereusement irruption. Les passages de ces seuils ne sont pas des passages de lignes, mais des zones de flou, où notamment les interactions quotidiennes changent de nature, où l’argent n’a pas d’odeur mais il a soudainement un goût, se teinte d’émois particuliers et de sentiments : la honte de demander, l’énervement de se voir imposer un prix, la fatigue de ne pas savoir combien l’on paye cette journée là (et même pour ce qui est de la journée de jeudi dernier ce qu’on paie à cette heure là), la récurrence de la négociation, sa dépendance à une interaction qu’on saura mener (et qu’on peut perdre ou gagner à ce titre, surtout perdre à la fin de la journée où l’on est éreinté de trop d’économie pratique).
    On parle de la monnaie et de ses fluctuations en général, on discute de sa valeur ensemble pour se mettre d’accord sur un cas particulier ; on teinte le billet d’un peu de soi-même aussi. Soudainement une transaction qui était de l’ordre de l’habitude et du marchand, où aucune des personnes n’avait son mot à dire, peut dangereusement tendre vers d’autres situations qu’on reconnaît au passage, extortion, petite arnaque, mendicité, mais aussi charité, don et générosité. Chacun se voit personnellement impliqué et y plaque son interprétation, la situation en devient plus unique, et le prix plus fluctuant : c’est à ce titre par exemple que lorsqu’on monte dans un service, on ne sait plus combien l’on va payer, 50,000, 70,000, 80,000. Et probablement le chauffeur n’est pas tout à fait certain de ce qu’il va demander non plus, tout dépendant de la performance que chacun va donner. L’une des interactions les plus déchirantes désormais, c’est celle avec ces chauffeurs qui continuent à demander 50,000, comme si eux aussi étaient épuisés de demander plus et se protégeaient dans leur propre bulle - mais on est plus à une fiction près après tout.

    #Liban #Crise #monnaie #dévaluation #inflation

    • Sinon il est devenu clair que ces criminels (les gens au pouvoir) ont maintenant une façon bien rodée de procéder : ils augmentent brutalement de x% (on est passé de 30000 LL en été à 60000 environ aujourd’hui avec une très brusque accélération en quelques jours), avant de très légèrement diminuer (de 65000 maximum à 58000 LL aujourd’hui même - façon de dire qu’ils ont fait des concessions), puis ils maintiennent tel quel, en l’occurrence autour de 60000 LL pendant quelques mois, puis ainsi de suite.

  • #Liban. Coordination infructueuse entre Paris et Washington - Nabil El-Khoury
    https://orientxxi.info/magazine/liban-coordination-infructueuse-entre-paris-et-washington,6164

    Tout comme les Français, les Américains insistent auprès de leurs interlocuteurs libanais sur l’indispensabilité des réformes. Mais ils agissent de manière à politiser le processus Cedre en liant la lutte anticorruption à celle contre le financement du Hezbollah et son influence au Liban.

    […]

    Sous l’administration Obama, les #États-Unis durcissent les sanctions visant directement les réseaux du financement du #Hezbollah, lui interdisant tout accès au système financier américain en adoptant en 2015 la loi Hifpa (Hizballah International Financing Prevention Act). Mais l’offensive s’accentue sous l’administration Trump qui a renforcé cette loi en 2018 pour obliger les banques libanaises à respecter les normes américaines, de manière à empêcher l’accès du Hezbollah au système bancaire local et international, sous peine de s’exposer aux sanctions. Officiellement, en tant que membre du Middle East and North Africa Financial Action Task Force (Menafatf), le Liban ne peut que remplir les conditions imposées par Washington. D’où la coopération de la Banque centrale avec les autorités financières américaines dans la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, qui vise des réseaux comme Al-Qaida, l’organisation de l’État islamique (OEI), mais aussi le Hezbollah. En outre, pour éviter des mesures coercitives, les institutions étatiques libanaises comme les municipalités devraient cesser de travailler avec des associations sociales ou des entreprises de construction fonctionnant directement ou indirectement pour le compte du Hezbollah.

    Si ces mesures ont affecté les capacités financières du Hezbollah, elles sont aussi contre-productives pour le Liban, bien que les Américains affirment vouloir éviter les victimes collatérales. On peut légitimement s’interroger sur le lien de causalité entre cette politique et l’effondrement économique et financier que connaît le pays dès l’automne 2019 .

  • #Libanon – «Warum machen sie uns zu Kriminellen?»
    https://www.srf.ch/audio/international/libanon-warum-machen-sie-uns-zu-kriminellen?id=12316174

    Im kleinen Mittelmeerstaat kämpfen inzwischen viele um ihre Existenz. Selbst die einstige Mittelschicht ist betroffen. Seit drei Jahren darf sie ihr Geld auf der Bank nicht holen. Und wegen der horrenden Inflation reichen ihre Saläre nicht mehr zum Überleben. Die Not treibt manche in die Kriminalität.

    Sally Hafez, 28, stammt aus einer Mittelstandsfamilie in Beirut. Sie hatte einen guten Job, Geld für Kleider, Reisen und ein Auto. Gleichzeitig dauerten die täglichen Stromausfälle in Beirut immer länger, das Trinkwasser war verschmutzt, der Abfall stapelte sich in den Strassen. Die junge Libanesin begann, wie viele ihrer Generation, Fragen zu stellen, und einen Systemwechsel zu fordern. Als die Korruption aufflog und das ganze System wie ein Kartenhaus in sich zusammenfiel, schuf die politische Elite Milliarden ausser Landes. Gleichzeitig beschränkte sie Bankenbezüge fürs Volk auf einen lächerlich kleinen Betrag.

    #podcast #Liban

  • Matis Paris, Expert Beauté Made in France depuis 1936, maintenant à ABC Dbayeh | Newsdesk Libnanews
    https://libnanews.com/matis-paris-expert-beaute-made-in-france-depuis-1936-maintenant-a-abc-dba

    « ABC » est une chaîne libanaise et purement locale de centre commercial, Dbayeh une ville

    Encore plus, bientôt des soins Spa à ABC Dbayeh

    #Liban, pays indécent

  • Au Liban, après un meurtre sauvage, un village se déchire sur la présence des réfugiés syriens
    https://www.lemonde.fr/international/article/2022/12/14/au-liban-le-village-d-aqtanit-se-dechire-sur-la-presence-des-refugies-syrien

    Au Liban, après un meurtre sauvage, un village se déchire sur la présence des réfugiés syriens
    Des centaines de réfugiés qui vivaient à Aqtanit, petit village au sud-est de Saïda, ont été chassés, s’abritant dans les environs. Une poignée sont revenus.

    #Liban #racisme #chasse_à_l'homme #discrimination #migrations #pauvreté #réfugiés #Syrie

  • En Syrie et au Liban, retour du choléra en raison de l’effondrement des infrastructures d’accès à l’eau potable.

    Pour la première fois en près de trente ans, le #choléra se propage dans un #Liban en plein marasme économique. Un mois après la détection d’un premier cas dans un camp de déplacés syriens au nord e Tripoli, la deuxième plus grande vdille du pays, la maladie a déjà gagné une grande partie du territoire. Quelque 4.912 cas suspects et 23 décès ont été recensés par le ministère de la Santé, d’après un dernier bilan lundi.
    En #Syrie voisine, qui partage une frontière poreuse avec le Liban, une souche « similaire » du virus circule depuis fin août et a depuis été observée dans tous les gouvernorats, selon l’Organisation mondiale de la Santé (#OMS). Ce sont 46.409 cas suspects dont 97 morts qui figurent dans le dernier bilan de l’organisation du 19 novembre. « Les premiers cas ont été identifiés à Alep mais la majorité se trouvent aujourd’hui à Raqqa et Deir el Zor », explique Aula Abbara, coprésidente du Syria Public Health Network. […]

    Côté libanais, le secteur de l’eau s’effondre depuis le début d’une grave crise économique et de liquidités il y a trois ans. « Le nombre d’heures d’électricité publique fournies aux stations de pompage d’eau a chuté de 75 % », déclare Suzy Hoayek, conseillère au ministère de l’Energie et de l’Eau. « Une seule de nos trente stations de traitement des eaux usées est utilisée en raison des retards de paiement de l’Etat aux opérateurs privés ».

    (Les Echos)

  • The Economic Legacy of the French Mandate in Lebanon - Economic Research Forum (ERF)
    https://erf.org.eg/publications/the-economic-legacy-of-the-french-mandate-in-lebanon
    https://erf.org.eg/app/uploads/2022/11/1669718463_104_10905_1614_cover.png

    #Liban #Mandat #France

    The paper examines public budgets (tax revenues and expenditure patterns) in Lebanon and the four Syrian states that were created during the French Mandate (1920-1943). To do so, we reconstruct fiscal accounts through the annual reports to the Permanent Mandates Commission that the French authorities were required to publish. We then focus on the educational policies and achievement of the French Mandate in Lebanon. Our empirical work reveals clearly (i) how the French authorities used funds raised through local taxes to finance the French military and its security apparatus rather than infrastructure and social services; (ii) that education and health were made the prerogatives of private and missionary endeavors; and (iii) that a consequence of this laissez-faire policy was a private educational system tilted towards the education of Christians with a startlingly underserved Muslim population. We also compare these budgets with other French colonies in Africa and Asia. This sheds additional light on the rudimentary developmental effort that characterized French rule. What transpires is that compared to the North African colonies, the Mandate’s economy in Lebanon was over-taxed, but that a smaller part of these revenues was spent on development. It is precisely this lack of strong public foundations of the state that put Lebanon on a path of privatization of essential social services.

  • Charbel Nahas sur Twitter : “لم يُقرّ قانون الكابيتل كونترول في الأيام الأولى للأزمة حين كان سيكون إجراءً أساسيًّا في لجم الإنهيار المالي. أما ما يريدون إقراره اليوم فما هو إلا عبارة عن عفوٍ عام مالي يُبرّئ أصحاب المصارف ورعاتهم السياسيين من الملاحقة القانونيّة. (1/2) https://t.co/spjoxi7nuh” / Twitter
    https://twitter.com/CharbelNahas/status/1594368381238796289

    La loi sur le contrôle des capitaux n’a pas été adoptée au début de la crise, alors qu’elle aurait été une mesure clé pour endiguer l’effondrement financier.

    Quant à ce qu’ils veulent approuver aujourd’hui, ce n’est rien d’autre qu’une amnistie financière générale qui absout les propriétaires de banques et leurs commanditaires politiques des poursuites judiciaires.
    (1/2)

    #mafia #mafia_légale #Liban

  • Du choléra détecté dans le nord d’israël suite à une épidémie en Syrie Michael Horovitz - Time of Israel
    https://fr.timesofisrael.com/du-cholera-detecte-dans-le-nord-disrael-suite-a-une-epidemie-en-sy

    Le choléra a été détecté dans l’eau de la rivière Yarmouk, dans le nord d’Israël, pour la première fois depuis une récente épidémie de cette maladie mortelle au Liban et en Syrie, a annoncé vendredi le ministère de la Santé.

    Après la détection de la contamination, le ministère de la Santé a chloré l’eau et coupé son débit vers le lac de Tibériade, le plus grand lac d’eau douce d’Israël. Des moyens d’analyse ont également été mis en place pour un suivi régulier de la situation.


    Illustration : Une vue de la rivière Yarmouk dans le nord d’Israël, le 11 février 2021. (Crédit : Moshe Shai/FLASH90)

    Le Yarmouk n’est pas utilisé comme source d’eau potable et est rarement utilisé pour la baignade, mais il sert de source d’irrigation. Selon une première évaluation du ministère, la bactérie serait probablement arrivée de Syrie.

    « À ce stade, nous n’avons identifié aucun danger pour la santé publique en Israël en raison de la détection précoce et des mesures importantes et rapides prises pour faire face à cette menace en amont, et en raison de l’état des infrastructures d’assainissement, d’eau, d’égouts et de santé en Israël », a déclaré le ministère de la Santé dans un communiqué.

    « Le ministère assure le suivi de la contamination éventuelle des sources d’eau du Liban (dans la rivière Hasbani), qui, à ce stade, ont été testées négatives pour la toxine », a déclaré le communiqué, ajoutant que les homologues jordaniens et palestiniens du ministère avaient été informés de la situation.

    Le choléra a été largement éradiqué en Israël au cours du siècle dernier.

    Le choléra s’est répandu au Liban et en Syrie au cours des derniers mois, ces pays étant confrontés à des infrastructures dévastées, à des conflits et à l’hébergement d’importantes populations déplacées. Le mois dernier, le Liban a signalé le premier cas de choléra depuis près de 30 ans.


    Des agents de santé de l’UNICEF mélangeant du chlore et de l’eau fraîche pour désinfecter les tentes et les sanitaires dans un camp de réfugiés syriens en réponse à une épidémie de choléra dans le village de Bhanine, dans le nord de la province du Akkar, au Liban, le 18 octobre 2022. (Crédit : AP Photo/Bilal Hussein)

    La Syrie a enregistré 92 décès et plus de 35 569 cas suspects de cette maladie extrêmement virulente depuis septembre, selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), résultant de la première épidémie du pays depuis plus de dix ans, tandis qu’au Liban, 18 décès et 2 700 cas ont été enregistrés.

    Le choléra est généralement contracté à partir d’aliments ou d’eau contaminés et se propage dans les zones résidentielles dépourvues de réseaux d’égouts ou d’eau potable. Si la plupart des cas sont légers ou modérés, le choléra peut entraîner la mort s’il n’est pas traité correctement.

    #israël #Syrie #Liban #Jordanie #Palestine #choléra #épidémie #contagion #santé #guerre

  • Une lecture géographique de la crise électrique au Liban et des bonus cartographiques – Hybridelec
    https://hybridelec.hypotheses.org/874

    Depuis l’été 2021, la population du Liban n’a plus accès à l’électricité publique que 2 à 3 heures par jour, avec parfois des pannes totales. Cette déliquescence extrême a des origines remontant à la guerre civile (1975-1990), malgré une amélioration temporaire jusqu’à 2006. Depuis, le secteur connaît une dégradation aux raisons multiples, entre insuffisance de la capacité installée, manque d’investissement, blocage des importations de combustible, corruption, clientélisme… Cette gabegie a également des dimensions géographiques.

    Trois grilles de lecture s’imposent. La première est celle du communautarisme libanais, ancré dans des territoires divisés. Pour les élites politico-confessionnelles, l’électricité est à la fois une ressource à sécuriser pour leur territoire et une source de pouvoir. La deuxième renvoie à l’opposition entre centre et périphéries du pays et aux inégalités spatiales dans la distribution de l’électricité. La troisième est régionale et géopolitique : la dépendance du Liban aux importations d’hydrocarbures est une source majeure de vulnérabilité face aux conflits et blocus affectant les infrastructures énergétiques, mais aussi face aux évolutions brutales des marchés internationaux, à l’impact aggravé par la dévaluation récente.
    Face à ces défis, le territoire libanais offre-t-il des ressources permettant une autonomisation de la production énergétique ? Les promesses du gaz du bassin levantin sont encore incertaines, et si les énergies renouvelables ont un vrai potentiel, leur exploitation dépend d’une transformation de la gouvernance. En attendant, l’essor rapide des technologies individuelles ne comble pas les lignes de fracture internes au Liban et risque de les accentuer.

    Éric Verdeil, 2022, La crise électrique du Liban : une lecture géographique, Moyen Orient, n°56, oct.-déc., pp.56-62.

    Je me suis entretenu le 11 octobre avec Eric Bataillon, pour son émission Orient-Hebdo sur Radio France Internationale, au sujet de cet article : vous pouvez écouter le podcast qui en présente les principaux arguments :

    https://www.rfi.fr/fr/podcasts/orient-hebdo/20221024-revue-moyen-orient-un-dossier-consacr%C3%A9-au-liban-la-question-de-l-%

  • Rêves sionistes au pays du Cèdre, par Olivier Pironet (Le Monde diplomatique, décembre 2020)
    https://www.monde-diplomatique.fr/mav/174/PIRONET/62476

    Entre 1982 et 2000, cette politique de « normalisation frontalière » mise en œuvre dans la zone méridionale occupée permet notamment aux Israéliens d’exploiter massivement les ressources agricoles et hydrauliques du pays du Cèdre, en particulier les eaux du Hasbani, avant qu’ils soient contraints de se retirer sous les coups de boutoir du Hezbollah. Le retrait est pourtant loin d’être totalement achevé. En 2020 [et jusqu’à present], Israël occupe toujours illégalement deux localités stratégiques au Liban sud : une zone agricole de trente kilomètres carrés, dite des « fermes de Chebaa », riche en eau et revendiquée par Beyrouth ; et le versant libanais de Ghajar, un village à cheval sur le Liban et le Golan syrien, saisi par l’armée israélienne lors de la guerre de 2006. Elles sont toutes deux situées au pied du mont Hermon, cet imposant château d’eau brigué par les sionistes depuis cent ans.

    #sionisme #vitrine_de_la_jungle #Liban #eau

    • C’est extrêmement déprimant : l’arrivée d’une nouvelle manne, au lieu de « sauver » le pays et son économie, vont au contraire mettre définitivement fin à toute possibilité de révolution démocratique. Les véreux, leurs enfants et leurs mécènes étrangers ne sont pas prêts de lâcher l’affaire, maintenant qu’il y a tant de fric en jeu pour plusieurs générations.

      On pouvait espérer que, bon, y’a plus de poignon, il risque d’y avoir des procès, alors l’ancienne oligarchie pourrait bien prendre ses clics, ses claques et ses dollars et s’installer en mode Ben Ali dans des palais à l’étranger. Mais si y’a une manne gazière, c’est mort : ils ne sont pas prêts de partir, et ils seront particulièrement violents pour rester au pouvoir.

  • Lebanon claims maritime border talks in ‘final stages’ as Israel scrambles to pacify Hezbollah
    Israeli military commanders are reportedly troubled about the warnings issued by the Lebanese resistance group
    By News Desk - September 19 2022
    https://thecradle.co/Article/news/15863

    Outgoing Lebanese President Michel Aoun revealed on 19 September that US-mediated negotiations to demarcate the maritime border with Israel are in their “final stages.”

    “Negotiations to demarcate the southern maritime borders are in their final stages, in a way that guarantees Lebanon’s rights to explore for gas and oil,” Aoun tweeted on Monday after meeting with UN Special Coordinator for Lebanon Joanna Wronecka.

    US-mediated talks between Beirut and Tel Aviv for control of a proven natural gas field in the Mediterranean Sea restarted in June, after Israel deployed production and extraction vessels to the Karish field located in disputed territory.

    Last week, Lebanon received a set of coordinates from US mediator Amos Hochstein, which would establish line 23 as the maritime border, giving Israel complete control of Karish. In exchange, Lebanon would be allowed control of the prospect Qana gas field.

    Aoun’s claims on Monday came just days after Israel revealed plans to connect the Karish gas rig to the country’s pipeline network, allegedly in order to “test the drilling rig, and the systems for pumping gas from the platform to the network.”

    According to Hebrew media reports over the weekend, following the release of this statement by the Israeli energy ministry, the military high command scrambled to make sure a clarification was issued, highlighting that the test is “not about extracting gas.”

    “Some parties believed that this clarification should not be given in the matter of natural gas extraction, but parties in the army requested that this clarification be issued in order to avoid tensions with Hezbollah,” Channel 13 political affairs correspondent Moriah Wahlberg said on Friday.

    #Liban #Karish

  • #Liban : le Hezbollah condamne l’amendement au mandat des casques bleus de l’ONU | Arabnews fr
    https://arabnews.fr/node/290846/monde-arabe

    l’ONU a renouvelé pour un an le mandat de la Finul, mais en modifiant légèrement la formulation. La Finul, qui coordonne régulièrement ses patrouilles et ses mouvements dans sa zone d’opérations avec l’armée libanaise, est désormais « autorisée à mener ses opérations de manière indépendante ». 

    Cet amendement a été vivement critiqué par le Hezbollah : « C’est un piège que les Israéliens tendent au Liban depuis de nombreuses années », a déclaré samedi le chef du mouvement et parti politique, Hassan Nasrallah, dans un discours diffusé lors d’un rassemblement à Baalbeck (est). 

    A ses yeux, il s’agit d’une « violation de la souveraineté libanaise ». 

    Nasrallah a fustigé le gouvernement libanais pour avoir permis l’adoption de la résolution et a averti qu’elle pourrait provoquer « de grands dangers dans la zone au sud du fleuve Litani ».

  • What Historical Mossad Files Reveal About ’Israel’s Most Planned War’ - Israel News - Haaretz.com
    https://www.haaretz.com/israel-news/2022-09-08/ty-article-magazine/.premium/israels-most-planned-war-historical-mossad-file-details-lebanon-policy/00000183-1dce-d11f-a1e3-5fde579b0000

    How the IDF called the shots, meals at the Gemayels, and the remiss sale of weapons: The spy agency document revealing Israel’s work in Lebanon between the 1950s and the run-up to the First Lebanon War

    “It was Israel’s most planned war,” states an official Mossad document. “The preparations had already begun in mid-1981, and they gained momentum towards the end of that year. In January of 1982, Ariel Sharon met the Christian leadership – and said to Pierre Gemayel: ‘We are embarking on a full-scale war and that as a result of it, there ought to be change in Lebanon-Israel relations.’’

    This account appears in a document submitted to the High Court of Justice by the Prime Minister’s Office – which is responsible for the activity of the Mossad spy agency – and released for publication this week. The state submitted “passages that have been approved for exposure,” unsigned and undated, in response to a court petition aiming to shed light on the connection between the Mossad and the Christian militias in Lebanon, which led to the massacre at the Sabra and Chatila refugee camps in Beirut in September of 1982. The petition was filed by attorney Eitay Mack.

    In the document, the Israeli military is described as the body that effectively dictated policy on Lebanon, and not the elected government. “We have the Lebanese to do what we want them to do,” the document states. “That is the asset we have, now tell us what to do with it. Because the state isn’t all that organized in its decision-making, the ones who told us what to do with the asset wasn’t [Prime Minister Menachem] Begin, and the government, but rather the military.”

    The document describes Israel’s military involvement in Lebanon’s affairs from the 1950s to the preparations for the First Lebanon War at the beginning of the 1980s. The connection was first created in 1958, at the request of the Lebanese president at the time, Camille Chamoun, who feared falling from power, in coordination with the Shah’s regime in Iran, which was sending arms to Lebanon by plane.

    In 1975, upon the outbreak of the civil war in Lebanon, Chamoun, a Maronite Christian and by then no longer president, again appealed to Israel for aid. Even then, according to the document, Israel did not consider the repercussions of selling the arms, some of which had originated in the Soviet Union and had been captured in the Yom Kippur War, and of the military training the Lebanese subsequently received. “There were no far-reaching diplomatic talks with the Christians, there was no profound discussion,” according to the document. The formula being used, it states, was the correct one: “We will help the Christians help themselves.” However, admits the author of the document, “we did not always see the interests involved correctly.”

    The connection that began with Chamoun broadened to other Maronite figures, among them the leader of the Al-Tanzim (literally “The Organization”) militia, Georges Adwan, and the head of the Guardians of the Cedars militia Étienne Saqr. On one occasion, according to the document, “[a]t the beginning of 1976 on a very rainy, stormy night, a boat that had apparently come down from Lebanon was in distress and was captured by the IDF. On the deck were three Lebanese. This group was coming to Israel with the intention of meeting with the Israeli leadership to ask for aid.”

    The document tells two versions of the beginnings of the direct contact between the Israeli military and the Lebanese Christians. In one version, direct contact had already been established in 1975, while in the other version it began in 1976 with a visit by a delegation from the intelligence and operational branches of the Mossad to study “in an unmediated way what is happening in the war between those sects.” Among the representatives named is Benjamin Ben Eliezer, at the time a liaison officer to southern Lebanon and subsequently the head of Military Intelligence and eventually a Labor Party Knesset member and cabinet minister.

    “We visited command posts of the Phalangists and the Chamounists, we had an additional meeting with Bashir Gemayel at his parents’ home in the village,” the document states. “As we were enjoying a meal, Amine Gemayel showed up in uniform from the front. He was very reserved with us, and barely agreed to shake our hands.” Subsequently, the Mossad took the lead in the responsibility for the meetings, but the document makes it clear that “everyone spoke with everyone.”

    The method of transferring the arms is described in the document as “shipments that were loaded onto rafts of a sort that carried quantities of arms. We would arrive on a given night with two shipments, and in the third stage we refined it even more. We were suppliers, we sailed back and forth.” The arsenal that was transferred included 6,000 M16 rifles and 1,000 bullets for each rifle; 40 120 mm mortars with 300 shells for each of them, and 100 81 mm mortars with 200 shells for each.

    In response to the petition, which was filed in 2020, the Mossad initially claimed it had difficulty locating the historical documents concerning its activity in Lebanon. Subsequently the documents were shown to Supreme Court President Esther Hayut, and she determined that some of the documents could harm Israel’s security if they were published, but asked the Mossad to re-examine whether it might be possible to uncover some of the material. The petition was dismissed last April, and this week the Mossad published the document.

    According to Eitay Mack, the petitioner: “It’s a fascinating decision by the Mossad to reveal this document, even though it isn’t clear why.” The document suggests, he says, that “the massacre at Sabra and Chatila was one event in a chain of massacres, executions, abductions, disappearances, amputations and abuse of corpses carried out by the Christian militias. The clandestine affair must come to light and enable discussion and drawing of public conclusions that might prevent continued support by the Mossad and the State of Israel for security forces and militias around the world that commit atrocities. However, the Mossad still believes it has the right to continue to conceal information concerning this from the public.”

    #sionisme #vitrine_de_la_jungle
    #Liban
    #milices
    #Liban

  • Vendredi après-midi, il n’y aura plus d’électricité publique au Liban - L’Orient-Le Jour
    https://www.lorientlejour.com/article/1309464/demain-apres-midi-il-ny-aura-plus-delectricite-publique-au-liban.html

    Comme il l’avait annoncé début août, le fournisseur d’électricité publique, Électricité du Liban, a prévenu jeudi que la dernière centrale encore en marche, celle de Zahrani (Liban-Sud), est arrivée à épuisement de son stock de gasoil et qu’elle sera dès lors mise à l’arrêt dès « vendredi après-midi ». Une situation due au fait que la cargaison de carburant pour août venant d’Irak n’a pas encore été livrée, alors que ce pays et le Liban ont renouvelé d’un an leur accord à cet égard il y a une dizaine de jours. Cet accord est aujourd’hui l’unique source de carburant encore accessible à EDL. Dans son communiqué, le fournisseur a aussi souligné n’avoir reçu aucune confirmation quant à l’arrivée d’une cargaison en septembre

    #liban (noir absolu)

  • Un dépositaire libanais attaque sa banque, prend ses employés en otage et réclame son argent… Fin de la prise d’otages. – Site de la chaîne AlManar-Liban
    https://french.almanar.com.lb/2405042

    _Pas toujours très bien écrit mais précieux pour comprendre ce qu’est devenu la vie au #Liban_

    Evènement inédit depuis l’éclatement de la crise économique et financière au Liban en 2019, un Libanais armé retient en otage depuis le début d’après-midi de ce jeudi 11 août des employés d’une banque de Beyrouth. Il réclame son épargne de plus de 200.000 dollars.

    La banque en question est la Fédéral Bank , située à proximité de la très commerçante rue Hamra. Elle est depuis entourée d’un imposant cordon de sécurité, a constaté un journaliste de l’AFP.

    En colère, le dépositaire, Bassam cheikh Hussein, selon les médias libanais, « est entré avec un fusil de chasse et des matériaux inflammables et a menacé les employés pour qu’ils lui donnent son épargne », a expliqué l’une de ces sources.
    Une autre source a précisé que le quadragénaire avait « répandu de l’essence et fermé la porte de la banque ».

    Selon l’agence d’information libanaise NNA, l’homme a « menacé de s’immoler par le feu et de tuer tout le monde en braquant son pistolet sur la tête du directeur d’agence ».
    Il a déclaré avoir pris d’assaut la banque parce que son père « a été admis à l’hôpital il y a quelque temps pour une opération et ne pouvait pas la payer ».

    Son frère Atef al-Cheikh Hussein était sur les lieux. « Mon frère a 210.000 dollars en banque et veut obtenir seulement 5000 dollars pour payer les factures d’hôpital », a-t-il déclaré aux journalistes, seloh l’AFP, ajoutant qu’il se rendrait dès qu’il aurait son argent. D’après lui, son frère s’est emparé d’une arme « à la banque et ne l’avait pas apportée avec lui ». « Peu importe s’il va en prison, l’important est qu’on soulage notre détresse (financière) », a-t-il ajouté.

    Une vidéo mise en ligne montre deux négociateurs qui réclament à l’assaillant –qu’ils appellent Bassam– de libérer deux clients. Brandissant son arme et une cigarette, il a ensuite libéré un otage, selon un correspondant de l’AFP sur place, alors que des dizaines de passants et de proches des otages se rassemblaient à la banque pour lui apporter leur soutien.

    En raison des politiques financières du gouverneur de la Banque centrale Riad Salamé, soutenu par les Etats-Unis, de concert avec celles d’une classe politique corrompue, le Liban croupit sous une dette publique de près de 100 milliards de dollars (99,8 m$ en février 2022).
    C’est l’une des pires crises socio-économiques dans l’histoire du monde depuis 1850, selon la Banque mondiale.

    De ce fait, la monnaie nationale a perdu plus de 90% de sa valeur et environ 80% de la population a plongé dans la pauvreté, notamment du fait des restrictions bancaires draconiennes qui les empêchent d’avoir librement accès à leur argent déposé dans leur grande majorité en dollars lorsqu’il s’échangeait à 1500 livres.
    Et quand il leur est permis de les soutirer, c’est en quantité très limitée, dont la moitié en livres libanaises, avec une parité en deca de celle en vigueur dans les marchés parallèles.

    En juin 2021, la Banque du Liban a promulgué le décret 158 toujours en vigueur : il autorise aux dépositaires de retirer 800 dollars par mois seulement, dont la moitié en dollars américains et les 400 restants en livres libanaises pour 12 000 le dollar. Alors que dans le marché, le dollar a franchi les 30 000 livres. Plus est-il cette décision ne concernait que ceux qui détenaient un compte bancaire en dessous de 50 milles dollars. Quitte aussi à ce qu’ils ne retirent que 4800 dollars par an.

    Sachant que le nombre des dépositaires les libanais est estimé a 1.451.829 qui détenaient avant la crise quelque 107, 28 m$ fin mars 2021, selon le centre LCPS (The Lebanese Center for Policy Studies). Il faut imaginer le désastre qui s’est abattu sur la majorité d’entre eux.

    En revanche, et en même temps, les banques ont facilité le transfert à l’étranger des fonds des élites financières et politiques.
    En décembre 2021, la procureure générale de la cour d’appel du Mont Liban, la Juge Ghada Aoun a accusé le gouverneur de la Banque du Liban d’avoir facilité le transfert de 5 milliards de dollars à l’étranger en dépit de l’instauration par l’Association des Banques du Liban d’un contrôle informel des capitaux.

    Selon la Banque des compromis international, les fonds transférés depuis Liban vers les paradis fiscaux, entre octobre 2019 et mi 2020 ont atteints les 10,8 m$.
    C’est donc les Libanais moyens qui paient les frais de cette crise, alors que les oligarques libanais sont épargnés. De même que les banques.

    Les banques doivent supporter les pertes

    Le vice-Premier ministre du gouvernement intérimaire au Liban, Saadeh Al-Shami, a appelé les banques libanaises à commencer à supporter les pertes résultant de l’effondrement financier par le biais de leur capital, niant que l’État s’appuie sur un fonds souverain ou des réserves d’or pour indemniser les déposants qui ont perdu leur épargne.

    « Les banques doivent d’abord commencer avec leur capital avant qu’un déposant ne soit affecté », a-t-il réclamé, selon Reuters.
    Et de conclure : « Nous n’allons pas appliquer le principe de Robin des Bois à l’envers, en prenant des pauvres pour donner aux riches, c’est inacceptable. Les banques doivent faire des sacrifices » pour protéger les déposants.

    Mais ces banques n’en font qu’à leur tête, et l’Etat libanais est incapable de les obliger à faire ce qu’elles ne veulent pas faire.

    C’est dans ce contexte que Bassam cheikh Hussein a entrepris son mouvement de détressé. Jusqu’à l’heure de l’écriture de l’article, il campe sur sa position et réclame ses 210 mille dollars, assure le correspondant d’al-Manar sur place.

    D’innombrables Libanais l’ont soutenu sur les réseaux sociaux.
    « Nous sommes tous Bassam cheikh Hussein », ont écrit certains.

    Cette affaire s’est finalement terminée avec le moins de mal possible. Vers 18:30 , le dépositaire Bassam s’est rendu aux forces de sécurité libanaises après un accord en fonction duquel la banque s’est engagée à lui donner 30 mille dollars de son dépôt bancaire. Il avait lâché les otages avant de sortir.

  • « Les #réfugiés sont les #cobayes des futures mesures de #surveillance »

    Les dangers de l’émigration vers l’Europe vont croissant, déplore Mark Akkerman, qui étudie la #militarisation_des_frontières du continent depuis 2016. Un mouvement largement poussé par le #lobby de l’#industrie_de_l’armement et de la sécurité.

    Mark Akkerman étudie depuis 2016 la militarisation des frontières européennes. Chercheur pour l’ONG anti-militariste #Stop_Wapenhandel, il a publié, avec le soutien de The Transnational Institute, plusieurs rapports de référence sur l’industrie des « #Safe_Borders ». Il revient pour Mediapart sur des années de politiques européennes de surveillance aux frontières.

    Mediapart : En 2016, vous publiez un premier rapport, « Borders Wars », qui cartographie la surveillance aux frontières en Europe. Dans quel contexte naît ce travail ?

    Mark Akkerman : Il faut se rappeler que l’Europe a une longue histoire avec la traque des migrants et la sécurisation des frontières, qui remonte, comme l’a montré la journaliste d’investigation néerlandaise Linda Polman, à la Seconde Guerre mondiale et au refus de soutenir et abriter des réfugiés juifs d’Allemagne. Dès la création de l’espace Schengen, au début des années 1990, l’ouverture des frontières à l’intérieur de cet espace était étroitement liée au renforcement du contrôle et de la sécurité aux frontières extérieures. Depuis lors, il s’agit d’un processus continu marqué par plusieurs phases d’accélération.

    Notre premier rapport (https://www.tni.org/en/publication/border-wars) est né durant l’une de ces phases. J’ai commencé ce travail en 2015, au moment où émerge le terme « crise migratoire », que je qualifierais plutôt de tragédie de l’exil. De nombreuses personnes, principalement motivées par la guerre en Syrie, tentent alors de trouver un avenir sûr en Europe. En réponse, l’Union et ses États membres concentrent leurs efforts sur la sécurisation des frontières et le renvoi des personnes exilées en dehors du territoire européen.

    Cela passe pour une part importante par la militarisation des frontières, par le renforcement des pouvoirs de Frontex et de ses financements. Les réfugiés sont dépeints comme une menace pour la sécurité de l’Europe, les migrations comme un « problème de sécurité ». C’est un récit largement poussé par le lobby de l’industrie militaire et de la sécurité, qui a été le principal bénéficiaire de ces politiques, des budgets croissants et des contrats conclus dans ce contexte.

    Cinq ans après votre premier rapport, quel regard portez-vous sur la politique européenne de sécurisation des frontières ? La pandémie a-t-elle influencé cette politique ?

    Depuis 2016, l’Europe est restée sur la même voie. Renforcer, militariser et externaliser la sécurité aux frontières sont les seules réponses aux migrations. Davantage de murs et de clôtures ont été érigés, de nouveaux équipements de surveillance, de détection et de contrôle ont été installés, de nouveaux accords avec des pays tiers ont été conclus, de nouvelles bases de données destinées à traquer les personnes exilées ont été créées. En ce sens, les politiques visibles en 2016 ont été poursuivies, intensifiées et élargies.

    La pandémie de Covid-19 a certainement joué un rôle dans ce processus. De nombreux pays ont introduit de nouvelles mesures de sécurité et de contrôle aux frontières pour contenir le virus. Cela a également servi d’excuse pour cibler à nouveau les réfugiés, les présentant encore une fois comme des menaces, responsables de la propagation du virus.

    Comme toujours, une partie de ces mesures temporaires vont se pérenniser et on constate déjà, par exemple, l’évolution des contrôles aux frontières vers l’utilisation de technologies biométriques sans contact.

    En 2020, l’UE a choisi Idemia et Sopra Steria, deux entreprises françaises, pour construire un fichier de contrôle biométrique destiné à réguler les entrées et sorties de l’espace Schengen. Quel regard portez-vous sur ces bases de données ?

    Il existe de nombreuses bases de données biométriques utilisées pour la sécurité aux frontières. L’Union européenne met depuis plusieurs années l’accent sur leur développement. Plus récemment, elle insiste sur leur nécessaire connexion, leur prétendue interopérabilité. L’objectif est de créer un système global de détection, de surveillance et de suivi des mouvements de réfugiés à l’échelle européenne pour faciliter leur détention et leur expulsion.

    Cela contribue à créer une nouvelle forme d’« apartheid ». Ces fichiers sont destinés certes à accélérer les processus de contrôles aux frontières pour les citoyens nationaux et autres voyageurs acceptables mais, surtout, à arrêter ou expulser les migrantes et migrants indésirables grâce à l’utilisation de systèmes informatiques et biométriques toujours plus sophistiqués.

    Quelles sont les conséquences concrètes de ces politiques de surveillance ?

    Il devient chaque jour plus difficile et dangereux de migrer vers l’Europe. Parce qu’elles sont confrontées à la violence et aux refoulements aux frontières, ces personnes sont obligées de chercher d’autres routes migratoires, souvent plus dangereuses, ce qui crée un vrai marché pour les passeurs. La situation n’est pas meilleure pour les personnes réfugiées qui arrivent à entrer sur le territoire européen. Elles finissent régulièrement en détention, sont expulsées ou sont contraintes de vivre dans des conditions désastreuses en Europe ou dans des pays limitrophes.

    Cette politique n’impacte pas que les personnes réfugiées. Elle présente un risque pour les libertés publiques de l’ensemble des Européens. Outre leur usage dans le cadre d’une politique migratoire raciste, les technologies de surveillance sont aussi « testées » sur des personnes migrantes qui peuvent difficilement faire valoir leurs droits, puis introduites plus tard auprès d’un public plus large. Les réfugiés sont les cobayes des futures mesures de contrôle et de surveillance des pays européens.

    Vous pointez aussi que les industriels qui fournissent en armement les belligérants de conflits extra-européens, souvent à l’origine de mouvements migratoires, sont ceux qui bénéficient du business des frontières.

    C’est ce que fait Thales en France, Leonardo en Italie ou Airbus. Ces entreprises européennes de sécurité et d’armement exportent des armes et des technologies de surveillance partout dans le monde, notamment dans des pays en guerre ou avec des régimes autoritaires. À titre d’exemple, les exportations européennes au Moyen-Orient et en Afrique du Nord des dix dernières années représentent 92 milliards d’euros et concernent des pays aussi controversés que l’Arabie saoudite, l’Égypte ou la Turquie.

    Si elles fuient leur pays, les populations civiles exposées à la guerre dans ces régions du monde se retrouveront très certainement confrontées à des technologies produites par les mêmes industriels lors de leur passage aux frontières. C’est une manière profondément cynique de profiter, deux fois, de la misère d’une même population.

    Quelles entreprises bénéficient le plus de la politique européenne de surveillance aux frontières ? Par quels mécanismes ? Je pense notamment aux programmes de recherches comme Horizon 2020 et Horizon Europe.

    J’identifie deux types d’entreprises qui bénéficient de la militarisation des frontières de l’Europe. D’abord les grandes entreprises européennes d’armement et de sécurité, comme Airbus, Leonardo et Thales, qui disposent toutes d’une importante gamme de technologies militaires et de surveillance. Pour elles, le marché des frontières est un marché parmi d’autres. Ensuite, des entreprises spécialisées, qui travaillent sur des niches, bénéficient aussi directement de cette politique européenne. C’est le cas de l’entreprise espagnole European Security Fencing, qui fabrique des fils barbelés. Elles s’enrichissent en remportant des contrats, à l’échelle européenne, mais aussi nationale, voire locale.

    Une autre source de financement est le programme cadre européen pour la recherche et l’innovation. Il finance des projets sur 7 ans et comprend un volet sécurité aux frontières. Des programmes existent aussi au niveau du Fonds européen de défense.

    Un de vos travaux de recherche, « Expanding the Fortress », s’intéresse aux partenariats entre l’Europe et des pays tiers. Quels sont les pays concernés ? Comment se manifestent ces partenariats ?

    L’UE et ses États membres tentent d’établir une coopération en matière de migrations avec de nombreux pays du monde. L’accent est mis sur les pays identifiés comme des « pays de transit » pour celles et ceux qui aspirent à rejoindre l’Union européenne. L’Europe entretient de nombreux accords avec la Libye, qu’elle équipe notamment en matériel militaire. Il s’agit d’un pays où la torture et la mise à mort des réfugiés ont été largement documentées.

    Des accords existent aussi avec l’Égypte, la Tunisie, le Maroc, la Jordanie, le Liban ou encore l’Ukraine. L’Union a financé la construction de centres de détention dans ces pays, dans lesquels on a constaté, à plusieurs reprises, d’importantes violations en matière de droits humains.

    Ces pays extra-européens sont-ils des zones d’expérimentations pour les entreprises européennes de surveillance ?

    Ce sont plutôt les frontières européennes, comme celle d’Evros, entre la Grèce et la Turquie, qui servent de zone d’expérimentation. Le transfert d’équipements, de technologies et de connaissances pour la sécurité et le contrôle des frontières représente en revanche une partie importante de ces coopérations. Cela veut dire que les États européens dispensent des formations, partagent des renseignements ou fournissent de nouveaux équipements aux forces de sécurité de régimes autoritaires.

    Ces régimes peuvent ainsi renforcer et étendre leurs capacités de répression et de violation des droits humains avec le soutien de l’UE. Les conséquences sont dévastatrices pour la population de ces pays, ce qui sert de moteur pour de nouvelles vagues de migration…

    https://www.mediapart.fr/journal/international/040822/les-refugies-sont-les-cobayes-des-futures-mesures-de-surveillance

    cité dans l’interview, ce rapport :
    #Global_Climate_Wall
    https://www.tni.org/en/publication/global-climate-wall
    déjà signalé ici : https://seenthis.net/messages/934948#message934949

    #asile #migrations #complexe_militaro-industriel #surveillance_des_frontières #Frontex #problème #Covid-19 #coronavirus #biométrie #technologie #Idemia #Sopra_Steria #contrôle_biométrique #base_de_données #interopérabilité #détection #apartheid #informatique #violence #refoulement #libertés_publiques #test #normalisation #généralisation #Thales #Leonardo #Airbus #armes #armements #industrie_de_l'armement #cynisme #Horizon_Europe #Horizon_2020 #marché #business #European_Security_Fencing #barbelés #fils_barbelés #recherche #programmes_de_recherche #Fonds_européen_de_défense #accords #externalisation #externalisation_des_contrôles_frontaliers #Égypte #Libye #Tunisie #Maroc #Jordanie #Liban #Ukraine #rétention #détention_administrative #expérimentation #équipements #connaissance #transfert #coopérations #formations #renseignements #répression

    ping @isskein @karine4 @_kg_

    • Le système électronique d’#Entrée-Sortie en zone #Schengen : la biométrie au service des #frontières_intelligentes

      Avec la pression migratoire et la vague d’attentats subis par l’Europe ces derniers mois, la gestion des frontières devient une priorité pour la Commission.

      Certes, le système d’information sur les #visas (#VIS, #Visa_Information_System) est déployé depuis 2015 dans les consulats des États Membres et sa consultation rendue obligatoire lors de l’accès dans l’#espace_Schengen.

      Mais, depuis février 2013, est apparu le concept de « #frontières_intelligentes », (#Smart_Borders), qui recouvre un panel ambitieux de mesures législatives élaborées en concertation avec le Parlement Européen.

      Le système entrée/sortie, en particulier, va permettre, avec un système informatique unifié, d’enregistrer les données relatives aux #entrées et aux #sorties des ressortissants de pays tiers en court séjour franchissant les frontières extérieures de l’Union européenne.

      Adopté puis signé le 30 Novembre 2017 par le Conseil Européen, il sera mis en application en 2022. Il s’ajoutera au « PNR européen » qui, depuis le 25 mai 2018, recense les informations sur les passagers aériens.

      Partant du principe que la majorité des visiteurs sont « de bonne foi », #EES bouleverse les fondements mêmes du #Code_Schengen avec le double objectif de :

      - rendre les frontières intelligentes, c’est-à-dire automatiser le contrôle des visiteurs fiables tout en renforçant la lutte contre les migrations irrégulières
      - créer un #registre_central des mouvements transfrontaliers.

      La modernisation de la gestion des frontières extérieures est en marche. En améliorant la qualité et l’efficacité des contrôles de l’espace Schengen, EES, avec une base de données commune, doit contribuer à renforcer la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme ainsi que les formes graves de criminalité.

      L’#identification de façon systématique des personnes qui dépassent la durée de séjour autorisée dans l’espace Schengen en est un des enjeux majeurs.

      Nous verrons pourquoi la reconnaissance faciale en particulier, est la grande gagnante du programme EES. Et plus seulement dans les aéroports comme c’est le cas aujourd’hui.

      Dans ce dossier web, nous traiterons des 6 sujets suivants :

      - ESS : un puissant dispositif de prévention et détection
      - La remise en cause du code « frontières Schengen » de 2006
      - EES : un accès très réglementé
      - La biométrie faciale : fer de lance de l’EES
      - EES et la lutte contre la fraude à l’identité
      - Thales et l’identité : plus de 20 ans d’expertise

      Examinons maintenant ces divers points plus en détail.

      ESS : un puissant dispositif de prévention et détection

      Les activités criminelles telles que la traite d’êtres humains, les filières d’immigration clandestine ou les trafics d’objets sont aujourd’hui la conséquence de franchissements illicites de frontières, largement facilités par l’absence d’enregistrement lors des entrées/ sorties.

      Le scénario de fraude est – hélas – bien rôdé : Contrôle « standard » lors de l’accès à l’espace Schengen, puis destruction des documents d’identité dans la perspective d’activités malveillantes, sachant l’impossibilité d’être authentifié.

      Même si EES vise le visiteur « de bonne foi », le système va constituer à terme un puissant dispositif pour la prévention et la détection d’activités terroristes ou autres infractions pénales graves. En effet les informations stockées dans le nouveau registre pour 5 ans– y compris concernant les personnes refoulées aux frontières – couvrent principalement les noms, numéros de passeport, empreintes digitales et photos. Elles seront accessibles aux autorités frontalières et de délivrance des visas, ainsi qu’à Europol.

      Le système sera à la disposition d’enquêtes en particulier, vu la possibilité de consulter les mouvements transfrontières et historiques de déplacements. Tout cela dans le plus strict respect de la dignité humaine et de l’intégrité des personnes.

      Le dispositif est très clair sur ce point : aucune discrimination fondée sur le sexe, la couleur, les origines ethniques ou sociales, les caractéristiques génétiques, la langue, la religion ou les convictions, les opinions politiques ou toute autre opinion.

      Sont également exclus du champ d’investigation l’appartenance à une minorité nationale, la fortune, la naissance, un handicap, l’âge ou l’orientation sexuelle des visiteurs.​

      La remise en cause du Code frontières Schengen

      Vu la croissance attendue des visiteurs de pays tiers (887 millions en 2025), l’enjeu est maintenant de fluidifier et simplifier les contrôles.

      Une initiative particulièrement ambitieuse dans la mesure où elle remet en cause le fameux Code Schengen qui impose des vérifications approfondies, conduites manuellement par les autorités des Etats Membres aux entrées et sorties, sans possibilité d’automatisation.

      Par ailleurs, le Code Schengen ne prévoit aucun enregistrement des mouvements transfrontaliers. La procédure actuelle exigeant seulement que les passeports soient tamponnés avec mention des dates d’entrée et sortie.

      Seule possibilité pour les gardes-frontières : Calculer un éventuel dépassement de la durée de séjour qui elle-même est une information falsifiable et non consignée dans une base de données.

      Autre contrainte, les visiteurs réguliers comme les frontaliers doivent remplacer leurs passeports tous les 2-3 mois, vue la multitude de tampons ! Un procédé bien archaïque si l’on considère le potentiel des technologies de l’information.

      La proposition de 2013 comprenait donc trois piliers :

      - ​La création d’un système automatisé d’entrée/sortie (Entry/ Exit System ou EES)
      - Un programme d’enregistrement de voyageurs fiables, (RTP, Registered Traveller Program) pour simplifier le passage des visiteurs réguliers, titulaires d’un contrôle de sûreté préalable
      – La modification du Code Schengen

      Abandon de l’initiative RTP

      Trop complexe à mettre en œuvre au niveau des 28 Etats Membres, l’initiative RTP (Registered Travelers Program) a été finalement abandonnée au profit d’un ambitieux programme Entry/ Exit (EES) destiné aux visiteurs de courte durée (moins de 90 jours sur 180 jours).

      Précision importante, sont maintenant concernés les voyageurs non soumis à l’obligation de visa, sachant que les détenteurs de visas sont déjà répertoriés par le VIS.

      La note est beaucoup moins salée que prévue par la Commission en 2013. Au lieu du milliard estimé, mais qui incluait un RTP, la proposition révisée d’un EES unique ne coutera « que » 480 millions d’EUR.

      Cette initiative ambitieuse fait suite à une étude technique menée en 2014, puis une phase de prototypage conduite sous l’égide de l’agence EU-LISA en 2015 avec pour résultat le retrait du projet RTP et un focus particulier sur le programme EES.

      Une architecture centralisée gérée par EU-LISA

      L’acteur clé du dispositif EES, c’est EU-LISA, l’Agence européenne pour la gestion opérationnelle des systèmes d’information à grande échelle dont le siège est à Tallinn, le site opérationnel à Strasbourg et le site de secours à Sankt Johann im Pongau (Autriche). L’Agence sera en charge des 4 aspects suivants :

      - Développement du système central
      - Mise en œuvre d’une interface uniforme nationale (IUN) dans chaque État Membre
      - Communication sécurisée entre les systèmes centraux EES et VIS
      - Infrastructure de communication entre système central et interfaces uniformes nationales.

      Chaque État Membre sera responsable de l’organisation, la gestion, le fonctionnement et de la maintenance de son infrastructure frontalière vis-à-vis d’EES.

      Une gestion optimisée des frontières

      Grâce au nouveau dispositif, tous les ressortissants des pays tiers seront traités de manière égale, qu’ils soient ou non exemptés de visas.

      Le VIS répertorie déjà les visiteurs soumis à visas. Et l’ambition d’EES c’est de constituer une base pour les autres.

      Les États Membres seront donc en mesure d’identifier tout migrant ou visiteur en situation irrégulière ayant franchi illégalement les frontières et faciliter, le cas échéant, son expulsion.

      Dès l’authentification à une borne en libre–service, le visiteur se verra afficher les informations suivantes, sous supervision d’un garde-frontière :

      - ​Date, heure et point de passage, en remplacement des tampons manuels
      - Notification éventuelle d’un refus d’accès.
      - Durée maximale de séjour autorisé.
      - Dépassement éventuelle de la durée de séjour autorisée
      En ce qui concerne les autorités des Etats Membres, c’est une véritable révolution par rapport à l’extrême indigence du système actuel. On anticipe déjà la possibilité de constituer des statistiques puissantes et mieux gérer l’octroi, ou la suppression de visas, en fonction de mouvements transfrontières, notamment grâce à des informations telles que :

      - ​​​Dépassements des durées de séjour par pays
      - Historique des mouvements frontaliers par pays

      EES : un accès très réglementé

      L’accès à EES est très réglementé. Chaque État Membre doit notifier à EU-LISA les autorités répressives habilitées à consulter les données aux fins de prévention ou détection d’infractions terroristes et autres infractions pénales graves, ou des enquêtes en la matière.

      Europol, qui joue un rôle clé dans la prévention de la criminalité, fera partie des autorités répressives autorisées à accéder au système dans le cadre de sa mission.

      Par contre, les données EES ne pourront pas être communiquées à des pays tiers, une organisation internationale ou une quelconque partie privée établie ou non dans l’Union, ni mises à leur disposition. Bien entendu, dans le cas d’enquêtes visant l’identification d’un ressortissant de pays tiers, la prévention ou la détection d’infractions terroristes, des exceptions pourront être envisagées.​

      Proportionnalité et respect de la vie privée

      Dans un contexte législatif qui considère le respect de la vie privée comme une priorité, le volume de données à caractère personnel enregistré dans EES sera considérablement réduit, soit 26 éléments au lieu des 36 prévus en 2013.

      Il s’agit d’un dispositif négocié auprès du Contrôleur Européen pour la Protection des Données (CEPD) et les autorités nationales en charge d’appliquer la nouvelle réglementation.

      Très schématiquement, les données collectées se limiteront à des informations minimales telles que : nom, prénom, références du document de voyage et visa, biométrie du visage et de 4 empreintes digitales.

      A chaque visite, seront relevés la date, l’heure et le lieu de contrôle frontière. Ces données seront conservées pendant cinq années, et non plus 181 jours comme proposé en 2013.

      Un procédé qui permettra aux gardes-frontières et postes consulaires d’analyser l’historique des déplacements, lors de l’octroi de nouveaux visas.
      ESS : privacy by design

      La proposition de la Commission a été rédigée selon le principe de « respect de la vie privée dès la conception », mieux connue sous le label « Privacy By Design ».

      Sous l’angle du droit, elle est bien proportionnée à la protection des données à caractère personnel en ce que la collecte, le stockage et la durée de conservation des données permettent strictement au système de fonctionner et d’atteindre ses objectifs.

      EES sera un système centralisé avec coopération des Etats Membres ; d’où une architecture et des règles de fonctionnement communes.​

      Vu cette contrainte d’uniformisation des modalités régissant vérifications aux frontières et accès au système, seul le règlement en tant que véhicule juridique pouvait convenir, sans possibilité d’adaptation aux législations nationales.

      Un accès internet sécurisé à un service web hébergé par EU-LISA permettra aux visiteurs des pays tiers de vérifier à tout moment leur durée de séjour autorisée.

      Cette fonctionnalité sera également accessible aux transporteurs, comme les compagnies aériennes, pour vérifier si leurs voyageurs sont bien autorisés à pénétrer dans le territoire de l’UE.

      La biométrie faciale, fer de lance du programme EES

      Véritable remise en question du Code Schengen, EES permettra de relever la biométrie de tous les visiteurs des pays tiers, alors que ceux soumis à visa sont déjà enregistrés dans le VIS.

      Pour les identifiants biométriques, l’ancien système envisageait 10 empreintes digitales. Le nouveau combine quatre empreintes et la reconnaissance faciale.

      La technologie, qui a bénéficié de progrès considérables ces dernières années, s’inscrit en support des traditionnelles empreintes digitales.

      Bien que la Commission ne retienne pas le principe d’enregistrement de visiteurs fiables (RTP), c’est tout comme.

      En effet, quatre empreintes seront encore relevées lors du premier contrôle pour vérifier que le demandeur n’est pas déjà répertorié dans EES ou VIS.

      En l’absence d’un signal, l’autorité frontalière créera un dossier en s’assurant que la photographie du passeport ayant une zone de lecture automatique (« Machine Readable Travel Document ») correspond bien à l’image faciale prise en direct du nouveau visiteur.

      Mais pour les passages suivants, c’est le visage qui l’emporte.

      Souriez, vous êtes en Europe ! Les fastidieux (et falsifiables) tampons sur les passeports seront remplacés par un accès à EES.

      La biométrie est donc le grand gagnant du programme EES. Et plus seulement dans les aéroports comme c’est le cas aujourd’hui.

      Certains terminaux maritimes ou postes frontières terrestres particulièrement fréquentés deviendront les premiers clients de ces fameuses eGates réservées aujourd’hui aux seuls voyageurs aériens.

      Frontex, en tant qu’agence aidant les pays de l’UE et les pays associés à Schengen à gérer leurs frontières extérieures, va aider à harmoniser les contrôles aux frontières à travers l’UE.

      EES et la lutte contre la fraude à l’identité

      Le dispositif EES est complexe et ambitieux dans la mesure où il fluidifie les passages tout en relevant le niveau des contrôles. On anticipe dès aujourd’hui des procédures d’accueil en Europe bien meilleures grâce aux eGates et bornes self-service.

      Sous l’angle de nos politiques migratoires et de la prévention des malveillances, on pourra immédiatement repérer les personnes ne rempliss​​ant pas les conditions d’entrée et accéder aux historiques des déplacements.

      Mais rappelons également qu’EES constituera un puissant outil de lutte contre la fraude à l’identité, notamment au sein de l’espace Schengen, tout visiteur ayant été enregistré lors de son arrivée à la frontière.

      Thales et l’identité : plus de 20 ans d’expertise

      Thales est particulièrement attentif à cette initiative EES qui repose massivement sur la biométrie et le contrôle des documents de voyage.

      En effet, l’identification et l’authentification des personnes sont deux expertises majeures de Thales depuis plus de 20 ans. La société contribue d’ailleurs à plus de 200 programmes gouvernementaux dans 80 pays sur ces sujets.

      La société peut répondre aux objectifs du programme EES en particulier pour :

      - Exploiter les dernières technologies pour l’authentification des documents de voyage, l’identification des voyageurs à l’aide de captures et vérifications biométriques, et l’évaluation des risques avec accès aux listes de contrôle, dans tous les points de contrôle aux frontières.
      - Réduire les coûts par l’automatisation et l’optimisation des processus tout en misant sur de nouvelles technologies pour renforcer la sécurité et offrir davantage de confort aux passagers
      - Valoriser des tâches de gardes-frontières qui superviseront ces dispositifs tout en portant leur attention sur des cas pouvant porter à suspicion.
      - Diminuer les temps d’attente après enregistrement dans la base EES. Un facteur non négligeable pour des frontaliers ou visiteurs réguliers qui consacreront plus de temps à des activités productives !

      Des bornes d’enregistrement libre-service comme des frontières automatiques ou semi-automatiques peuvent être déployées dans les prochaines années avec l’objectif de fluidifier les contrôles et rendre plus accueillant l’accès à l’espace Schengen.

      Ces bornes automatiques et biométriques ont d’ailleurs été installées dans les aéroports parisiens d’Orly et de Charles de Gaulle (Nouveau PARAFE : https://www.thalesgroup.com/fr/europe/france/dis/gouvernement/controle-aux-frontieres).

      La reconnaissance faciale a été mise en place en 2018.

      Les nouveaux sas PARAFE à Roissy – Septembre 2017

      Thales dispose aussi d’une expertise reconnue dans la gestion intégrée des frontières et contribue en particulier à deux grand systèmes de gestion des flux migratoires.

      - Les systèmes d’identification biométrique de Thales sont en particulier au cœur du système américain de gestion des données IDENT (anciennement US-VISIT). Cette base de données biographiques et biométriques contient des informations sur plus de 200 millions de personnes qui sont entrées, ont tenté d’entrer et ont quitté les États-Unis d’Amérique.

      - Thales est le fournisseur depuis l’origine du système biométrique Eurodac (European Dactyloscopy System) qui est le plus important système AFIS multi-juridictionnel au monde, avec ses 32 pays affiliés. Le système Eurodac est une base de données comportant les empreintes digitales des demandeurs d’asile pour chacun des états membres ainsi que des personnes appréhendées à l’occasion d’un franchissement irrégulier d’une frontière.

      Pour déjouer les tentatives de fraude documentaire, Thales a mis au point des équipements sophistiqués permettant de vérifier leur authenticité par comparaison avec les modèles en circulation. Leur validité est aussi vérifiée par connexion à des bases de documents volés ou perdus (SLTD de Interpol). Ou a des watch lists nationales.

      Pour le contrôle des frontières, au-delà de ses SAS et de ses kiosks biométriques, Thales propose toute une gamme de lecteurs de passeports d’équipements et de logiciels d’authentification biométriques, grâce à son portefeuille Cogent, l’un des pionniers du secteur.

      Pour en savoir plus, n’hésitez pas à nous contacter.​

      https://www.thalesgroup.com/fr/europe/france/dis/gouvernement/biometrie/systeme-entree-sortie
      #smart_borders #Thales #overstayers #reconnaissance_faciale #prévention #détection #fraude_à_l'identité #Registered_Traveller_Program (#RTP) #EU-LISA #interface_uniforme_nationale (#IUN) #Contrôleur_Européen_pour_la_Protection_des_Données (#CEPD) #Privacy_By_Design #respect_de_la_vie_privée #empreintes_digitales #biométrie #Frontex #bornes #aéroport #PARAFE #IDENT #US-VISIT #Eurodac #Gemalto

  • Le Liban a (enfin) une nouvelle Miss : Yasmina Zeytoun - L’Orient-Le Jour
    https://www.lorientlejour.com/article/1306675/le-liban-a-enfin-une-nouvelle-miss-yasmina-zeytoun.html

    Yasmina Zeytoun, 20 ans, 167 cm, 51 kg, étudiante en troisième année de journalisme à Notre Dame University (NDU), a été couronnée ce dimanche soir Miss Liban 2022 au terme d’une soirée haute en couleurs qui marque le retour du concours de beauté après trois ans d’absence en raison de la crise et de la pandémie.

    Voici la principale source des médias français sur le Proche et le Moyen-Orient.

    #Liban #médias

    • Al-Akhbar en parle aussi, mais le titre est un peu différent :
      لبنان : ياسمينا زيتون ملكة متوّجة على عرش الانهيار
      Malika Yasmine, une reine couronnée sur le trône de la chute.

  • Raï : Ce qu’a fait l’archevêque el-Hage est une ’’action humanitaire’’ - L’Orient-Le Jour
    https://www.lorientlejour.com/article/1306554/rai-ce-qua-fait-larcheveque-el-hage-est-une-action-humanitaire.html

    Des #collabos appelés #réfugiés

    Le ministre sortant de la Justice veut réactiver la commission ministérielle sur le sort des Libanais réfugiés en Israël.

    … ce pays est sans espoir

    #Liban

    • Ce que les bonnes âmes de l’« action humanitaire » oublient ici, c’est que depuis des années, les expatriés libanais partout dans le monde, qui ont le malheur d’être chiites et qui organisent des levées de fonds pour le pays, se retrouvent systématiquement poursuivis voire condamnés pour financement du terrorisme. Que régulièrement quand on veut envoyer des sous au Liban, y compris dans un cadre familial, on se fait emmerder par les banques qui bloquent le transfert et exigent un justificatif. Qu’en 2006 en pleine guerre quand on avait réunit des dons et des colis pour le Liban, tout était resté séquestré à moisir sur le port, parce que le gouvernement libanais (pro-américain) voulait tout contrôler ou s’approprier au lieu de l’envoyer à la population. Etc.

      C’est assez étonnnant quand un groupe spécifique découvre qu’il y a un double mouvement au Liban de dépendance massive aux transferts monétaires par les expatriés à leur famille, et de contrôle politique assez massif de ces transferts (en l’occurence : ça les fait chier parce que ça tombe cette fois sur la clientèle de l’OLJ).

      Sinon on pourrait aussi ajouter un troisième mouvement dans ces transferts, qui est l’échappement fiscal individuel des expatriés par rapport aux pays où ils sont installés (c’est-à-dire ces expats libanais qui vivent en Europe notamment, et qui parviennent à « défiscaliser » une partie de leurs revenus en les « rapatriant » au Liban).

    • D’un autre côté, est-ce que cet épisode est spécifique (ponctuellement on vient de choper un transfert depuis les collaborateurs installés chez l’ennemi), ou bien est-ce que cela relève d’une accentuation du contrôle plus général contre les transferts d’argent depuis l’étranger, qui concernerait tout le monde et toutes les origines des fonds, dans le but d’accentuer la pression sur le pays et d’étranger encore plus sa population ? (Selon l’idée qu’il y a à la fois un système libanais totalement dysfonctionnel et corrompu, mais en même temps une guerre économique internationale contre le pays pour lui imposer de renoncer à toute forme de résistance.)

  • Liban : L’arrestation d’un archevêque suscite l’indignation des chrétiens
    https://www.infochretienne.com/liban-larrestation-dun-archeveque-suscite-lindignation-des-chretiens

    La convocation et la détention d’un archevêque maronite libanais par un tribunal militaire libanais à son retour d’un déplacement en Israël, a suscité mercredi l’indignation parmi la classe politique chrétienne.

    En sa qualité d’archevêque maronite de Haïfa et Jérusalem Moussa el-Hajj est autorisé à visiter Israël et les Territoires palestiniens, mais à l’issue de son dernier déplacement il a été détenu pendant huit heures, lundi à son retour. Puis il a été convoqué par un tribunal militaire pour un interrogatoire mercredi, ont rapporté les médias locaux.

    [D’autres sources parlent de 13 heures d’interrogatoire.]

    En réaction, le patriarche maronite Béchara Raï a tenu mercredi une réunion exceptionnelle avec d’autres religieux maronites, dont l’archevêque Moussa. Les prélats ont condamné son arrestation et sa convocation, qualifiées de « farce », et ont demandé que l’affaire soit « close immédiatement ».

    [C’est vrai qu’au Liban, l’arrestation d’une figure publique pour avoir enfreint la loi est une sorte de farce tellement c’est incongru !]

    « Nous exigeons (…) que l’aide confisquée soit restituée à l’archevêque afin qu’elle puisse parvenir à ses bénéficiaires », a indiqué le communiqué faisant référence à l’aide financière que l’archevêque a rapporté d’Israël où vit une petite communauté libanaise.

    D’autres hommes politiques ont dénoncé l’arrestation du prêtre comme Samir Geagea, qui dirige le plus grand bloc parlementaire chrétien.

    « Il est totalement incompréhensible que la sécurité générale arrête (…) l’archevêque Moussa el-Hajj », a déclaré M. Geagea dans un communiqué.

    [Tout de même, l’homme de religion revient - c’est expliqué après - avec presque 1/2 milliard de cash et un gros paquet de médicaments (source de trafics juteux dans le Liban actuel). Des "dons" paraît-il, d’ex-Libanais réfugiés dans le pays (ennemi) avec lequel ils ont collaboré pendant la guerre civile dans leur pays. En principe, ces "libanais d’Israël" sont plutôt "pauvres"...]

    Même réaction offensée du député du parti Kataeb, Nadim Gemayel. Il a estimé que cette arrestation « porte atteinte à l’église maronite ».

    L’archevêque n’a pas comparu mercredi, après avoir été accusé par le tribunal militaire d’avoir « enfreint la loi de boycott d’Israël », et pour « implication dans du blanchiment d’argent », a indiqué une source proche du dossier.

    Cette dernière accusation fait référence à l’aide que l’archevêque a rapporté des Libanais vivant en Israël et destinée à leurs proches au Liban, qui souffrent de la crise économique, a ajouté le responsable sous couvert d’anonymat.

    Les forces de sécurité ont saisi « d’importantes quantités de médicaments, de denrées alimentaires et des conserves, en plus de 460.000 dollars » lorsqu’il est rentré au Liban, a-t-il précisé.

    Une communauté de chrétiens maronites, dont beaucoup sont des réfugiés libanais vivent actuellement en Israël après avoir collaboré avec l’Etat hébreu pendant la guerre civile au Liban de 1975-1990.

    [Ces Libanais en Israël représentent un peu plus de 6 000 personnes. Réunir 1/2 million de dollars de dons, sans parler des médicaments, c’est un véritable exploit ! Ou alors il faut parler de miracle... Quant aux chrétiens palestiniens, ils ont d’autres chats à fouetter que de soutenir les Maronites, un rite qui est rarement le leur du reste...]

    La majorité des réfugiés ne sont pas revenus au Liban par crainte d’être persécutés ou arrêtés. Ils sont traités souvent de « collabos » notamment par les partisans du puissant mouvement chiite du Hezbollah, ennemi juré d’Israël.

    Pour d’autres, surtout parmi la communauté chrétienne, ils devraient être autorisés à rentrer.

    C’est vrai qu’un des pires criminels de guerre du pays, Sami Geagea, est presque un héros national aujourd’hui. Alors, des geôliers collabos des forces d’occupation israéliennes, ce n’est tout de même pas si grave, c’est pas comme s’ils avaient massacré les Palestiniens à Sabra et Chatila tout de même !

    Les citoyens libanais n’ont pas le droit de se rendre en Israël. Seule exception, les personnalités religieuses chrétiennes sont autorisées à visiter Israël et les Territoires palestiniens dans le cadre de leurs fonctions, le patriarche maronite du Liban s’étant rendu à Jérusalem en 2014.

    La Rédaction (avec AFP)

    #liban #chrétiens_d'Orient (qui font tout pour leur perte