• Femme travestie en homme et morte il y a 75 ans, Madeleine Pelletier était la première interne en psychiatrie
    http://www.huffingtonpost.fr/2014/12/19/femme-travestie-madeleine-pelletier-premiere-interne-psychiatrie_n_63

    FÉMINISME - « Un chapeau melon, un costume d’homme et une canne, qui lui donnent un faux air d’Olivier Hardy ». Ce n’est pas un homme d’affaires que décrit Hélène Soumet dans son livre Les travesties de l’histoire, mais une femme qui, il y a 75 ans, le 19 décembre 1939*, mourrait dans l’indifférence, internée dans un asile après avoir été accusée de pratiquer des avortements. Cette femme, travestie comme l’indique le titre de ce livre, était pourtant loin d’être méconnue à son époque. Et pour cause, elle était la première femme interne en psychiatrie.

    « Si elle n’a pas eu de procès lorsqu’on a découvert qu’elle pratiquait des avortements, c’est parce qu’elle était très connue », explique Hélène Soumet, professeur de philosophie et de culture générale, que Le HuffPost a contacté. A l’époque, celle qu’on appelait les « faiseuses d’ange » étaient en effet guillotinées.

    Fille d’un père cocher et d’une mère marchande de légumes, Madeleine Pelletier naît le 18 mai 1874 « dans la crasse et les odeurs nauséabondes d’une pauvre échoppe de fruits et légumes des Halles » à Paris. Son enfance est synonyme de calvaire, elle grandit dans une maison dégoûtante avec une mère qui la maltraite. « Elle avait un milieu social abominable, ne faisait pas du tout partie du milieu de la bourgeoisie », nous précise Hélène Soumet. De cette jeunesse, elle en ressortira avec un profond dégoût du corps humain. « L’idée même d’avoir ’été dans le ventre de madame Pierrot (sa mère, ndlr) mêlée aux boyaux et au caca’ lui est insupportable », raconte Hélène Soumet reprenant les propos de Madeleine dans son autobiographie La Femme vierge, publiée en 1933.

    #historicisation #travestis

  • DariaMarx » La suite

    Vous voulez marcher ensemble, rassemblés dans la douleur. Vous proposez qu’on oublie, pour un instant, nos différences. C’est très joli tout ça. Ce n’est pas la vraie vie. L’unité nationale, avec des gens qui œuvrent à détruire ce que je défends, ce que je porte dans ma chair, non merci. Me forcer à dire que je suis Charlie, alors que je ne le suis pas, sous prétexte de compassion, non merci. Ne pas être Charlie ne m’empêche pas de pleurer, ce n’est pas un remède aux insomnies. Ne pas être Charlie me permet de pleurer les hommes, pas d’adhérer à leur travail. Je ne renoncerai pas à mon honnêteté intellectuelle, je ne cacherai pas mes opinions pour plaire à la foule qui harangue et harcèle ceux qui pensent de travers. Vous me traitez de traitre, je réponds que je le suis moins que vous, qui travestissez vos manques en panache pour quelques jours seulement. Je souhaite que les morts vous soufflent sous les ailes encore quelques temps, que vous gardiez la fougue de votre indignation contre nous, elle servira peut-être un jour les vivants.

    http://dariamarx.com/2015/01/10/la-suite

  • Même pas peur - par @tetue

    Je ne suis pas Charlie. Je n’ai jamais aimé son humour de mec, trop potache, souvent graveleux, outrancier. Je ne partage pas cette culture faite d’humour beauf et de provoc couillue que d’aucuns qualifient fièrement de « française ». Mais je veux que Charlie Hebdo continue d’exister car personne ne mérite de mourir pour des idées. Je veux continuer à vivre dans un pays où peuvent s’exprimer librement même celleux avec lesquel·le·s je suis en désaccord. C’est l’encre qui doit couler, pas le sang. Comme dit Orchidoclaste : "on s’en tape de l’humour douteux de Charlie Hebdo. Quand un journal te plait pas, tu le lis pas, tu vas pas buter ses pigistes."

    De fameux dessinateurs de presse, de vieux anarchistes désarmés, mais aussi deux policiers qui ont tout fait pour les défendre, un agent d’entretien… Ahmed, Elsa, Franck, Frédéric, Michel, Mustapha, Honoré, Tignous, Bernard, Charb, Wolinski, Cabu. Et leurs familles endeuillées. "Papa est parti, pas Wolinski", dit dignement la fille de ce dernier, sous la photo de son bureau, vide. Lequel réussit à me faire rire post-mortem, d’avoir dit à sa femme : "Tu balanceras mes cendres aux chiottes, comme ça chaque fois que tu t’assoiras sur ma tombe, je verrai ton cul".

    http://romy.tetue.net/je-suis-charlie

  • Luz : “Tout le monde nous regarde, on est devenu des symboles”

    Je n’étais pas à la manifestation spontanée du 7 janvier. Des gens ont chanté la Marseillaise. On parle de la mémoire de Charb, Tignous, Cabus, Honoré, Wolinski : ils auraient conchié ce genre d’attitude. Les gens s’expriment comme ils veulent mais il ne faut pas que la République ressemble à une pleureuse de la Corée du Nord. Ce serait dommage.

    http://www.lesinrocks.com/2015/01/10/actualite/luz-tout-le-monde-nous-regarde-est-devenu-des-symboles-11545315
    #je_ne_suis_pas_charlie

    via @notabene

  • Les Inrocks - Luz : “Tout le monde nous regarde, on est devenu des symboles”
    http://www.lesinrocks.com/2015/01/10/actualite/luz-tout-le-monde-nous-regarde-est-devenu-des-symboles-11545315

    La nature du dessin changeait en fonction de la patte de son dessinateur, de son style, de son passé politique pour les uns, ou artistique pour les autres. Mais cette humilité et cette diversité de regards n’existent plus. Chaque dessin est vu comme si il était fait par chacun d’entre nous. Au final, la charge symbolique actuelle est tout ce contre quoi Charlie a toujours travaillé : détruire les symboles, faire tomber les tabous, mettre à plat les fantasmes. C’est formidable que les gens nous soutiennent mais on est dans un contre-sens de ce que sont les dessins de Charlie.

    Vous êtes devenus les étendards de l’unité nationale.

    Cet unanimisme est utile à Hollande pour ressouder la nation. Il est utile à Marine Le Pen pour demander la peine de mort. Le symbolisme au sens large, tout le monde peut en faire n’importe quoi. Même Poutine pourrait être d’accord avec une colombe de la paix. Or, précisément, les dessins de Charlie, tu ne pouvais pas en faire n’importe quoi. Quand on se moque avec précision des obscurantismes, quand on ridiculise des attitudes politiques, on n’est pas dans le symbole. Charb, que je considère comme le Reiser de la fin du XXe siècle et du début du XXIe, parlait de la société. Il dessinait ce qu’il y avait sous le vernis, des gens avec un gros nez, un peu moches. Là, on est sous une énorme chape de vernis et ça va être difficile pour moi.

  • « La peur d’une communauté qui n’existe pas ». par Olivier Roy
    http://campvolant.com/2015/01/09/la-peur-dune-communaute-qui-nexiste-pas-par-olivier-roy

    Le deuxième discours, minoritaire et qui a du mal à se faire entendre, est celui que je qualifierais d’« islamo-progressiste », mis en avant par des musulmans plus ou moins croyants et par toute la mouvance antiraciste. Not in my name, « pas en mon nom ». L’islam des terroristes n’est pas « mon » islam, et ce n’est pas l’islam non plus, qui est une religion de paix et de tolérance (ce qui pose un problème d’ailleurs pour nombre d’athées d’origine musulmane, qui oscillent entre la surenchère dans la condamnation du fondamentalisme et la nostalgie d’un islam « andalou » qui n’a jamais existé). La vraie menace, c’est l’islamophobie et l’exclusion qui peuvent expliquer, sans l’excuser, la radicalisation des jeunes. Tout en participant au chœur du grand récit de l’union nationale, les antiracistes ajoutent un bémol : attention à ne pas stigmatiser les musulmans.

    La juxtaposition de ces deux discours conduit à une impasse. Pour en sortir, il faudrait d’abord prendre en compte un certain nombre de faits, têtus, qu’on ne veut pas voir et qui montrent que les jeunes radicalisés ne sont en rien l’avant-garde ou les porte-parole des frustrations de la population musulmane, et surtout qu’il n’y a pas de « communauté musulmane » en France.

    (via @le_bougnoulosophe)

  • Tu vois les dégâts que peuvent provoquer seulement trois de ces gars… les morts, les destructions mais aussi l’impact sur la société elle-même, dans un pays riche, aux structures étatiques solides, aux services de sécurité bien équipés et formés. À ce moment tu te demandes combien de milliers on en a lâché, des comme ça, sur la Syrie.

    Tu te souviens, quand le Parisien faisait sa Une sur les héros de la liberté qui arrivaient par dizaines en Syrie depuis la Turquie avec le drapeau… kof kof… d’Al Qaeda ?
    http://seenthis.net/messages/79871

    Je te remets la vidéo où l’on voit bien le drapeau, parce qu’à l’époque (juillet 2012), on nous déjà avait envoyé les Burgat-boys pour nous expliquer qu’il ne fallait pas tout confondre :
    https://www.youtube.com/watch?v=a_D__1rZP04

    Et tu te souviens de Fabius défendant l’honneur d’al-Qaeda/al-Nusra, parce que « sur le terrain, ils font du bon boulot », en décembre 2012 ?
    http://seenthis.net/messages/284012

    • Je sais que pour une affiche ou un sticker il faut faire bref.
      Mais je me sais manipulable, et je pense qu’il serait très imprudent de ma part de me prévaloir du contraire.

      J’aurais plutôt écrit- mais ça n’engage que moi, quelque chose du genre :

      je sais trop bien combien je suis manipulable, mais faudrait voir à ne pas me prendre trop longtemps pour une buse.

      Sans compter que « Les familles des victimes de Charlie Hebdo », ça me paraît une possible maladresse ?

      Depuis que j’ai appris la nouvelle, mercredi en tout début d’après midi, je suffoque.
      La liberté d’expression, cette pauvre serpillière, c’est aujourd’hui de communier dans un creux et insensé « je suis Charlie ».
      D’étonnants libertaires qui hier conchiaient ce journal font depuis trois jours un bâillon avec, et s’efforcent de lobotomiser préventivement avec le plus largement possible. On a parlé du « désarroi des enseignants » face aux réactions des élèves. je suis plus inquiets de voir ces mêmes enseignants empressés de faire arborer et écrire des « Je suis Charlie » à des enfants de 8 ans.
      Le zèle imbécile dans la manifestation d’émotion, non merci.

      Je me tiens le plus possible à distance de la presse et des média depuis mercredi.
      La grosse émotion collective, le décervelage, l’imbécilité débridée... On étouffe. On suffoque. Ôtez moi ce bâillon.
      Je ne suis pas Charlie. Je ne veux pas de ces sales jeux SM.

    • Ce qui se passe aujourd’hui, la manifestation d’Union sacrée derrière les principaux responsables de la politique européenne au Moyen-Orient et dans le monde qui aura lieu dimanche constituent le plus beau cadeau que l’on puisse faire aux instigateurs de l’assassinat, quels qu’ils soient.

      Ce qui me met dans un état proche du désespoir.

    • Je ne sais pas vous, les ami⋅e⋅s, mais perso, je n’ai encore réagi nulle part, à part ici.

      Je ne sais absolument pas quoi dire ni surtout comment le dire, dans les cercles d’ami⋅e⋅s et familles où quasiment 100% relaient la même chose.

      Et dimanche je ne sais pas si je dois faire ou dire quelque chose. Je n’ai vraiment aucune idée de comment m’y prendre.

    • Autant j’ai été agréablement surpris par les rassemblements de mercredi et jeudi que je veux bien croire spontanés, autant l’idée de défiler dans un cortège de vieux politicards hypocrites et corrompus me fait gerber. Convoquer le ban et l’arrière ban de la crapule qui nous plombe depuis plusieurs décennies pour une indignation clientéliste sous couvert d’une unanimité (à quoi ?) d’une union sacrée (pour faire front dans une juste guerre des civilisations sûrement ?), ce sera sans moi. Ce qui est arrivé est malheureusement la conséquence des errements politiques et sociétales du monde occidental et ces mêmes politicards qui viendront demain battre le pavé parisien feraient bien de faire profil bas.
      Vive la société multiculturelle ! Vive le monde multipolaire ! (et fuck tous les clergés tant laïques que religieux.)

    • @RastaPopoulos : à partir de jeudi midi, la question a été posée de savoir si le site web de l’école élémentaire (en fait ancienne école, mais je suis toujours dans le circuit) de ma fille devait mettre Je suis Charlie sur le site.
      Ça m’a obligée à formaliser mon refus intuitif et à le présenter en quelques phrases argumentées. Les réactions, parfois vives…, m’ont fait avancer dans ma formulation.
      Après une journée d’échanges, deux intervenant.e.s qui ne s’étaient pas exprimé.e.s ont exprimé des réserves. L’affaire n’est pas finie, puisqu’aux dernières nouvelles, la personne qui gère physiquement le site ne voit pas de problème et propose « de faire simple » en mettant directement la fameuse mention…

      C’est, en dehors d’ici, le seul endroit où j’ai eu une expression (semi-)publique.

    • Pas eu le courage de demander pourquoi ou d’argumenter quand A. me dit au téléphone qu’elle part à la manif…
      Par contre, une amie (qui reconnait son peu d’#éducation_politique) m’a fait l’honneur de m’appeler avant-hier pour échanger nos opinions car elle avait des doutes.
      Tout comme hier, je demande à mon ado pourquoi elle n’a pas suivi tous ses amis partis à la manif, j’applaudis des deux mains quand elle m’apprend qu’elle ne veut pas cautionner quelque chose dont elle ne connait pas les ressorts. Si elle n’a jamais lu Charlie et ne peut rien en dire, par honnêteté elle a décidé ne ne pas y aller. Au moins elle a le courage de reconnaitre son ignorance, chose que beaucoup ne veulent pas avouer au profit d’une bouillie facile et prémâchée sur la liberté d’expression.
      Je dois dire que l’on se compte peu nombreux à refuser mais que cela a toujours été ainsi, bouffe ton désarroi en solitude, décidé à ne pas participer aux pantalonnades politichiennes.


      Sauf que je suis sollicitée de toute part, sms, mail, avec l’injonction d’être Charlie, insupportable ! parce qu’il semble que le temps manque à beaucoup depuis longtemps pour réfléchir et que la capacité à penser hors média dominant, hors émotionnel ethnocentré, soit une denrée rare.
      Et oui, heureusement que je me sens proche de ce qui se dit sur seenthis.

    • J’y suis allé hier (à Lille c’était hier) — c’était important pour ma compagne (son père est ancien journaliste, réfugié politique congolais). De mon coté j’y suis vraiment allé à contrecoeur.

      Bref, les raisons d’y aller ou de ne pas y aller sont multiples.

      L’ambiance était calme, peu de pancartes, pas de slogans, mais énormément de monde.

    • @biggrizzly surtout ne te gêne pas si tu penses que la politique c’est défiler avec les meurtriers de tête dont Netanyahou aller chanter la marseillaise et applaudir les policiers …

    • Oui, le passage de Pessoa est bien dans l’ambiance.
      Entre dépression et exil intérieur.

      Encaisser la pression use. Et ça ne fait sans doute que commencer.
      Voir les hésitations conclues par un « de toutes façons, on ne se laissera pas récupérer » n’aide pas beaucoup le moral.

      Alors oui, désolé #frappe_qu'un coup, mais il y a des moments où on peut avoir une baisse de moral.

  • Être ou ne pas être Charlie – là n’est pas la question - [UJFP]
    http://www.ujfp.org/spip.php?article3760

    « L’Union Nationale » et « l’Union Sacrée » que l’émotion autour du massacre qui vient d’être commis essaie de nous imposer, manipulent les sentiments d’horreur et de révolte légitimes au service d’autres significations bien plus complexes et douteuses. La liberté d’expression n’est pas menacée en France, même la plus raciste. Nous ne sommes pas dans le camp de ceux qui soutiennent le racisme d’État ou les interventions impérialistes. Nous n’acceptons pas le « choc des civilisations » et la logique « terrorisme/antiterrorisme ». Nous refusons d’avance toutes les nouvelles lois « sécuritaires » et toutes les nouvelles formes de discrimination ou d’injonction à l’égard des musulmans que cette union nationale ne peut manquer de produire. .

  • Palestine 2014 / Discours de Nurit Peled au Parlement Européen le 11-09-2014 - La Revue des Ressources
    http://www.larevuedesressources.org/palestine-2014-discours-de-nurit-peled-au-parlement-europeen-l

    Je suis linguiste et donc très consciente de la puissance des mots. Je sais que je viens de dire holocauste. Et c’en est un. Ce qui s’est passé à Gaza dans les 12 dernières années, et qui a atteint son apogée pendant le Ramadan de cet été n’est rien moins qu’un holocauste. Pas une opération. Pas une guerre mais une destruction délibérée d’une société vivante. Une guerre, c’est entre deux États avec deux armées qui s’affrontent, mais quand un État puissant déclare que sa doctrine est de considérer toute une nation comme son ennemi et envoie son armée agir avec sa toute-puissance contre les civils de cette nation, en utilisant une sorte de logique mafieuse qui dit que vous pouvez tuer les femmes et les enfants et les personnes âgées afin de donner un avertissement à leurs dirigeants et de leur rappeler qui est le patron, ou avec un message tout aussi horrible que la vie de ses propres soldats vaut plus que la vie des bébés de l’ennemi — et cela avec l’encouragement des chefs spirituels, des chefs religieux et des politiques — vous ne croiriez pas mesdames et messieurs combien de voitures en Israël affichaient cet autocollant « la vie de nos soldats vaut plus que la vie des civils ennemis » ; quand l’armée applique tous les moyens possibles à la destruction constante de tout un pays et de sa population, ce n’est pas une guerre mais un holocauste défini dans les dictionnaires comme « une destruction totale impliquant une perte de vie, en particulier à travers le feu ».

    ...

    L’année dernière, j’étais ici pour le 25e anniversaire du prix Sakharov. Nous avons eu une semaine très intense pendant laquelle nous avons entendu tous les comités et sous-comités pour les droits humains et les droits des enfants, des experts en droit international et les juges de la Cour internationale de justice. Mais chaque fois que j’ai mentionné Israël et la Palestine, la réponse a été : « C’est un cas particulier ». En effet, c’en est un, mesdames et messieurs et la question est pourquoi ? Pourquoi faut-il que, dans d’autres cas, les criminels de guerre soient traînés devant les tribunaux et que les victimes soient invitées à témoigner, alors que dans ce cas, les victimes sont constamment blâmées pour leur propre misère et les auteurs bénéficient d’une totale impunité ? Pourquoi, au lieu de punir les criminels de guerre qui règnent sur Israël et la Palestine comme des gangsters qu’ils sont en contrevenant à toutes les lois et conventions internationales — en rasant des quartiers entiers et en tuant les femmes et les enfants des commandants de leurs ennemis, en infligeant une punition collective à des millions de personnes par pure vengeance, — les États de l’Union européenne font-ils tout ce qu’ils peuvent pour empêcher les victimes de porter plainte contre les bourreaux ? Pourquoi, au lieu de se demander quel genre d’éducation raciste transforme de belles filles juives et des garçons juifs en meurtriers en uniformes sans scrupules, le Parlement européen supervise-t-il, contrôle-t-il et censure-t-il le système éducatif des victimes, sans même jeter un coup d’œil dans celui des agresseurs.

    #Palestine #Israël #Nurit_Peled-Elhanan

  • Et en Suisse :

    Genève, Lausanne, Berne, Zurich, Lugano, le 24 septembre 2014
    Communiqué de presse

    Plus de 640 artistes et acteurs culturels de toute la Suisse demandent
    à la Confédération de suspendre toute collaboration militaire avec
    Israël.

    Plus de 640 artistes et acteurs culturels de toute la Suisse ont
    publié mardi 23 septembre 2014, dans le journal Le Courrier, une
    Déclaration qui condamne les crimes de guerre commis cet été, pendant
    50 jours de bombardements israéliens sur la bande de Gaza. Le texte
    appelle le Conseil fédéral, à suspendre toute coopération
    militaire avec l’État israélien et à annuler la commande d’un lot
    de drones militaires Elbit H-900, qui après avoir été testés à Gaza,
    devraient servir au renseignement suisse pour surveiller sa propre
    population.

    Le texte et les signatures sur le site du Courrier :
    http://lecourrier.ch/declaration2014

    Versions en allemand, en italien et en anglais, sur le site :
    http://culturesuissegaza.over-blog.com

    Choqués par les actes commis par l’armée israélienne contre la
    population palestinienne enfermée dans bande de Gaza, des centaines de
    personnalités du monde de la culture ont mobilisé dans ce texte
    leur conscience de citoyens actifs dans la vie publique. Les
    signataires demandent à la Suisse, pays Dépositaire des Conventions
    humanitaires, de convoquer sans tarder les États parties à la IVème
    Convention de Genève relative à la protection de la population civile,
    et de répondre ainsi à la demande que les autorités de la Palestine
    ont formulé officiellement le 9 juillet 2014.

    Pour les artistes en Suisse, la dernière série de bombardements qu’a
    subi Gaza pendant 50 jours est un maillon de plus d’une longue chaîne
    d’horreurs et d’injustices que les gouvernements israéliens imposent
    aux Palestiniens depuis plus de 60 ans. Le blocus qui, depuis 2007,
    enferme dans un ghetto hermétique la population de Gaza est à lui
    seul un crime de guerre, qui maintient en état de crise humanitaire
    permanente ce territoire à peine plus grand que le canton de Genève.

    Parmi les signataires de la Déclaration figurent les musiciens et
    chanteurs Pascal Auberson, Michel Bühler, Xavier Dayer, La Gale,
    Greis, François Lindemann, Xavier Michel et Alizé Oswald (Aliose),
    Marco Zappa ; les chorégraphes Fabienne Berger, Marco Berrettini,
    Laurence Yadi et Nicolas Cantillon, Gilles Jobin, La Ribot et Philippe
    Saire ; les acteurs et comédiens Julia Batinova, Céline Bolomey,
    Jean-Alexandre Blanchet, Carlos Leal, Véronique Mermoud, Laurent
    Sandoz, Gilles Tschudi, David Valère ; les cinéastes Séverine
    Cornamusaz, Jean-Luc Godard, Fernand Melgar, Anne-Marie Miéville,
    Francis Reusser, Dominique de Rivaz, Daniel Schweizer, Christoph
    Schaub, Samir, Andrea Staka, Alain Tanner ; les écrivains Nicolas
    Couchepin, Laure Mi Hyun Croset, Anne Cunéo, Laurence Deonna, Daniel
    de Roulet, Jean-Michel Olivier ; les metteurs en scène Maya Bösch,
    Dominique Catton, Alexandre Doublet, Jean Grädel, François Gremaud,
    José Lillo, François Rochaix, Santuzza Oberholzer, Gisèle Sallin,
    Dominique Ziegler ; les illustrateurs et bédéistes Cosey, Tom
    Tirabosco, Zep, Albertine ; les humoristes Pascal Bernheim, Laurent
    Nicolet, Thierry Meury, les architectes Georges Descombes et Carlos
    Lopez, l’archéologue Marc-André Haldimann, les plasticiennes Carmen
    Perrin et Muriel Décaillet, le directeur de la Comédie de Genève,
    Hervé Loichemol, le directeur des Urbaines de Lausanne, Patrick de
    Rham, la directrice du Forum-Meyrin, Anne Bruschweiler. Plus de 640
    signataires, dans toute la Suisse.

    Ce texte est un acte de solidarité sans précédent des artistes en
    Suisse envers le peuple palestinien, en particulier les acteurs de la
    vie artistique en Palestine, pour qui le geste artistique et la lutte
    pour la liberté sont une seule et même chose.

    #Palestine #Suisse #artistes

  • France’s National Front gaining among Jews with tough stance on Arab anti-Semitism | Jewish Telegraphic Agency
    By Cnaan LiphshizSeptember 23, 2014
    http://www.jta.org/2014/09/23/news-opinion/world/frances-national-front-gaining-among-jews-with-tough-stance-on-arab-anti-semiti

    (JTA) — From the window of his Paris home, Michel Ciardi can see into the waiting room of a government welfare agency where a predominantly Arab and African crowd awaits government checks.
    A former communist, Ciardi once believed the scene at the agency was a necessary element of French efforts to help integrate new immigrants. But that changed in 2000 after the second Palestinian intifada triggered a massive increase in anti-Semitic violence, much of it committed by Arab and African immigrants.
    The violence was enough to shift his political allegiance to the National Front, a far-right party long demonized by French Jews as anti-Semitic and a threat to republican values.
    “I never considered voting National Front,” Ciardi told JTA. “But I realized you need to defend yourself, your community, society and country against those seeking to subdue us.”
    French Jewry has long viewed the National Front as an enemy, an abominable vestige of the pro-Nazi Vichy state. But under the leadership of Marine Le Pen, the photogenic daughter of party founder Jean-Marie Le Pen, a political provocateur convicted multiple times for hate speech and Holocaust denial, the party has tried to shed its image as decidedly outside the mainstream.

  • Premier calendrier
    http://prenezcecouteau.tumblr.com/post/88280702988/when-i-was-a-student-at-cambridge-i-remember-an

    Quand j’étais étudiante à Cambridge je me souviens de ma professeur d’anthropologie nous montrant une photo d’un os avec 28 incisions marquées dessus. “Ceci est souvent considéré comme étant la première tentative d’un homme à faire un calendrier” expliqua-t-elle. Elle s’arrêta de parler tandis que nous notions consciencieusement sa phrase. “Ma question est - pourquoi un homme aurait-il besoin de noter 28 jours ? Je vous suggérerais que c’est la première tentative d’une femme à faire un calendrier.”
    Ce moment a changé ma vie. À ce moment j’ai commencé à remettre en question tout ce que j’avais appris sur notre passé. À quelle fréquence avais-je fermé les yeux sur les contributions féminines ?

    #andocentrisme #feminisme #anthropologie

    • Sandi Toksvig : Amazing women inventors
      http://www.theguardian.com/world/2004/jan/23/gender.uk

      Some of the stories may never be told. Many people think that Sybilla Masters may have been the first American woman inventor. In 1712 she is said to have invented a new corn mill, but she couldn’t patent it because women were not allowed to register. Three years later a patent was filed in her husband’s name.

      Ingenious Women by #Deborah_Jaffé is published by Sutton Publishing

      http://www.deborahjaffe.net/igwom.html

      Et l’ethno-mathématicienne citée serait peut-être #Claudia_Zaslavsky


      http://fr.wikipedia.org/wiki/Os_d%27Ishango

    • C’est bizarre l’os change de nom, de date et de provenance selon ma sources mais pourtant on dirait bien le même. Merci pour les précisions @touti et je suis contente de savoir que je vais voire cet os la semaine prochaine car je vais à Bruxelles voire le Muséum des sciences naturelles de Belgique. #trop_cool

    • Daté de 25000 ans, l’os d’Ishango qui se trouve actuellement au muséum des sciences naturelles à Bruxelles, fut assimilé à un jeu arithmétique qui était établi comme suit :

      Sur la première colonne on trouvait un système de numération de base 10, les encoches y sont groupées comme :

      (20+1, 20-1, 10+1, 10-1,)

      Sur la deuxième apparaissait l’écriture dans l’ordre des nombres premiers compris entre 10 et 20. (11, 13, 17,19,).

      Et enfin sur la troisième on pouvait y voir les méthodes de multiplications par 2 utilisées aussi par les noirs égyptiens. (3x2=6 et 4x2=8).

      On retrouve dans l’utilisation de l’os d’Ishango une connaissance de deux théorèmes arithmétiques qui sont :

      – 1) Pour tout entier naturel n, 2[n+1]= 2n+2 soit en partant de 3 on obtient : 3, 6, 8.

      –2) Pour tout entier naturel n, 3n = 2n + n soit en partant de 3 on obtient : 3, 6, 9.

      Observer que la somme des colonnes (a) et (b) est égale à 60.

      Pour plus de détails sur le déchiffrement de l’os d’Ishango nous vous conseillons vivement : Ankh n° 12/13 la « revue d’égyptologie et des civilisations Africaines »

      Représentation schématique de l’os d’Ishango

      En conclusion, l’os d’Ishango marque dans l’histoire de l’Afrique noire une étape essentielle dans le long processus de la création de la pensée mathématique, avec pour aboutissement, les civilisations soudanaise puis égyptienne.

      http://www.shenoc.com/l%27os%20d%27ishango.htm

      Sur la fiche vikipédia 8-15ans il y a la mention des théories de Claudia Zaslavsky sur un calendrier menstruel :
      https://fr.vikidia.org/wiki/Os_d%27Ishango

      je met ici un texte pas encor lu qui cherche à dénoncé une surinterpretation en paléo-mathématique :
      http://irem.univ-reunion.fr/IMG/pdf/Keller_prehistoire_geometrie.pdf

      –---

      Voici l’os de Lebombo, plus ancien qui lui serait un baton de comptage qui n’aurais pas d’aryhmétique. Il comporte 28 coches et serait un calendrier lunaire possiblement utilisé par les femmes pour leur cycle menstruel.


      A mon avis ce que dit Claudia Zaslavsky est plus cohérent vis à vis de l’Os de Lebombo qui a 28 coches. C’est pas cohérent par contre avec l’Os d’Ishango qui a des bases : 2[n+1]= 2n+2 et 3n = 2n + n, ce qui est cool et peut très bien avoir été calculé par une femme, mais n’a pas de rapport avec le cycle menstruel/lunaire.

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      Autre chose sur les règles, je sais plus dans quelle lecture sur les menstruations j’ai vu ca, c’etait dans le genre « quelques mythes sur les règles ». Le cycle menstruel ne serait en fait pas réellement de 28 jours. Ca dépendrait des femmes, de leur age, de leur état de santé, de fatigue... La moyenne serais plutot de 30-31 jours et qu’aucune femme ne suis toute sa vie un rythme « parfait » de 28 jours. Du coup cette info met un peu à mal la théorie de Claudia Zaslavsky car si les femmes n’ont pas leurs règles tous les 28 jours, pourquoi les femmes préhistoriques auraient elles besoin d’un calendrier sur 28 jours. Cet os aurais tout autant pu appartenir à une chasseuse qui aurais abattu 28 babouins et en aurais tenu la comptabilité.

      Dans un autre sens ca pourrait etre une preuve que la normalisation de la féminité selon le cycle lunaire serais vieille d’au moins l’Os de Lebombo mais bon c’est beaucoup de spéculations sur quelques encoches.

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    • Les marques incontestablement intentionnelles elles aussi sont le prétexte de fantastique en général, et de fantastique mathématicien en particulier. En voici quelques exemples.

      Le plus caricatural est celui de l’os d’Ishango (Zaïre), daté d’environ –18000, découvert par l’archéologue belge Jean de Heinzelin, et publié par lui en 1962 dans le
      Scientific American.
      Il s’agit (figure 2) d’un manche d’outil en os, strié, et que De Heinzelin analyse ainsi :
      « Considérons la première colonne, par exemple : 11, 13, 17 et 19 sont tous des nombres premiers...en ordre croissant et ils sont les seuls nombres premiers entre dix et vingt.
      Prenons maintenant la troisième colonne : 11, 21, 19 et 9 représentent respectivement 10+1, 20+1, 20-1, 10-1...[ces dispositions] pourraient représenter une sorte de jeu de nature arithmétique inventé par une peuplade possédant un système numéral basé sur dix ainsi qu’une connaissance...des nombres premiers ».

      Figure 2 : vue étalée de l’os d’Ishango (République démocratique du Congo). Environ –18000.
      Pourquoi pas en effet ? Et que répondre à ce genre de « fantaisies » ?
      On peut répondre d’abord qu’elles sont indécidables, et surtout, comme nous le verrons plus loin, qu’aucun document ethnographique ne corrobore la thèse d’encoches de « jeux arithmétiques » (bien peu
      ludiques au demeurant).
      Alexander Marshack, peu convaincu par l’analyse de de Heinzelin qu’il relate, propose une autre piste : l’os d’Ishango, ainsi que toute une série d’objets préhistoriques, seraient à analyser comme des calendriers lunaires. Nous ne rentrerons pas ici dans le détail de la critique des constructions ingénieuses de Marshack. Seulement, le groupage des encoches
      paraît très forcé, voire trafiqué ; et surtout certains de ces « calendriers » sont un tel embrouillamini de lignes ou de points allant dans tous les sens que l’on voit mal quelle pouvait être leur utilité. Mais supposons même que l’os d’Ishango, orné de stries visibles bien alignées, 60 au total sur deux rangées et 48 sur une troisième, représentent respectivement
      deux lunaisons et un peu plus d’une lunaison et demie : à quoi pouvait donc servir un tel marquage ? Le calendrier se fait à partir du moment où l’on s’est rendu compte de la périodicité de certains phénomènes, ici les lunaisons, et il doit par conséquent pouvoir être
      relu.

      Réalisée par D. Huylebrouck ; voir www.contrepoints.com.kadath.

      Ifrah se livre lui aussi à ce genre d’affabulations, voir [Ifrah, 1994 #28 p.159]
      signifie que si telle ou telle activité doit prendre place à tel moment du cycle lunaire, il faut pouvoir, par une indication bien nette, repérer ce moment sur l’os — sans le microscope de Marshack ! —. Or ce qui pourrait passer pour de telles indications est la plupart du temps absent des documents présentés par l’auteur, et en tout cas absent de notre os. Admettons même que le groupement réel, visible à l’œil, des 11 premières stries, représente les 11 premiers jours du mois à l’issue desquels doit avoir lieu une action donnée : il faut dans ce cas pouvoir suivre ces jours, comme on arrache les feuilles de certains calendriers ; or il est impossible de ficher quoi que ce soit dans les encoches de l’os d’Ishango, elles ne sont pas assez profondes, ni même d’y enrouler une sorte de ficelle qui sauterait une strie chaque jour, parce que les différents rangs d’encoches ne sont pas assez larges et se chevauchent. Des auteurs ont d’ailleurs récemment, et à notre avis définitivement, réfuté la théorie de Marshack en se plaçant sur son propre terrain, celui de l’interprétation des vues des stries au microscope.
      L’analyse montre que sur des galets aziliens, que Marshack interprète comme des calendriers, les stries ont été faites rapidement et avec le même outil, dans le but précisément de rayer, sans chercher à individualiser les encoches, ce qui exclut les marques de chasse ou les calendriers.

      http://irem.univ-reunion.fr/IMG/pdf/Keller_prehistoire_geometrie.pdf

      Bon si les coches de l’Os d’Ishango ne sont visibles qu’au microscope ca rend l’idée d’un calendrier assez fumeuse.
      Pour le fait que cet os serait un calendrier menstruel son irrégularité (60-48-60) colle avec le fait que les femmes n’ont pas leurs règles exactement tous les 28 jours, mais pourquoi ne pas regarder la lune plutot qu’un os avec des microrayures visibles au microscope...

      L’ethnographie ne confirme aucune des hypothèses plus ou moins ingénieuses que nous avons exposées. Les bâtons ou os à encoches sont communs chez les primitifs, et ils servent à tout sauf à des jeux
      arithmétiques : bâtons-messages indiquant au destinataire le nombre de « sommeils » ou de « lunes » devant s’écouler avant un événement donné, ou le nombre de personnes attendues à un rassemblement donné — avec des signes différents suivant qu’il s’agit de femmes, de jeunes gens ou de vieillards —...ou même de motifs musicaux. On a aussi bien sûr des « calendriers »
      pouvant représenter plusieurs années, mais construits de la façon suivante :
      « Chaque encoche non peinte signale une année, tandis que des ponctuations ou autres encoches, peintes celles-ci, représentent des événements importants qui ont marqué chaque année tels qu’un raid, une pluie de météores, un tremblement de terre, une inondation ou une tempête de neige
      . »

      Un tel document — qu’il serait d’ailleurs plus approprié de nommer annales, en tant qu’aide mémoire utile à celui qui doit raconter l’histoire — est, comme on le voit, un document lisible, ce qui n’est pas le cas de la plupart des soi-disant calendriers lunaires préhistoriques de Marshack. On pourrait multiplier les exemples à l’infini, en utilisant par exemple le travail de
      « bénédictin » de G.Mallery.

  • http://www.estherhonig.com/#!before--after-/cvkn

    Le très beau projet d’Esther Honig qui a envoyé cette photographie assez neutre d’elle-même à des retoucheurs photoshop dans le monde entier leur donnant pour seule consigne de la faire belle, et, ce faisant, elle met à jour la disparité des critères de beauté de par le monde.

    • Je serais plus catégorique qu’Agnès : ça ne démontre rien d’autre que le talent relatif de ces retoucheurs. Je ne vois pas du tout, en revanche, comment on peut y voir un rapport avec ce qu’elle écrit sur sa page :

      Photoshop allows us to achieve our unobtainable standards of beauty, but when we compare those standards on a global scale, achieving the ideal remains all the more illusive.

      – Les retoucheurs sont ici crowdsourcés à des tarifs allant de 5 dollars à 30 dollars. Ça me semble tout de même fondamental ici. Que ça démontre par l’exemple la possibilité d’exploiter son prochain, ça je veux bien (mais je doute de la qualité sociale du message, du coup). De l’autre côté de l’échelle, les gens qui retouchent les couvertures de Vogue ou retouchent les publicités des produits de beauté/mode, je ne sais pas combien ils prennent, mais je doute que ce soit 30 dollars.

      Imaginons qu’on crowdsource des graphistes via l’interwebz en leur disant : « pour 5 à 30 dollars, faites-moi votre plus belle affiche », je doute qu’on pourrait en tirer beaucoup de conclusions sur « les standards » graphiques du moment.

      – L’autre aspect qui me chagrine ici, c’est que si on veut évoquer le rapport de Photoshop avec les « standards de beauté », il faut tout de même suivre le processus standard de création de « belles » images de beauté. En l’occurrence : elle n’est pas du tout maquillée, elle n’est pas du tout coiffée, elle n’a aucune expression, elle n’a ni vêtements ni bijoux, il n’y a qu’un fond gris, et la lumière n’a rigoureusement aucune qualité particulière. En gros : c’est encore moins travaillé qu’une photo d’identité pour un passeport ou un CV (parce que les gens se coiffent, certains ce maquillent, pour une photo d’identité).

      Donc c’est excessivement artificiel de critiquer l’utilisation de Photoshop sur cette base, puisque ce n’est absolument jamais comme cela que la retouche est utilisée dans l’industrie de l’image. Personne n’irait prendre une photo d’identité, la retoucher comme un dingue, pour la metre en couverture de Vogue ; la seule chose qu’on a prouvé ici, c’est justement que ça ne marche pas.

    • @arno et @monolecte Je dois être sérieusement bouché à l’émeri pour ne pas capter, mais alors pas du tout, ce que vous reprochez, apparemment véhément, à ce travail, qu’au contraire je trouve extrêmement intéressant, non pour le seul panoramique global de l’idée de ce que l’on se fait d’à quoi une belle femme ressemble, ou, plus exactement doit ressembler, mais, surtout, pour cette image tierce, celle de l’écart qu’il y a entre un visage quasi nu (mais pas vilain) et l’outrance de la recherche de beauté qui ne cesse de l’enlaidir finalement.

      Quant à en déduire, si j’ai bien compris, qu’il y aurait discrimination entre les différents retoucheurs suivant qu’ils viennent de pays plus ou moins riches, je ne suis pas certain que cela soit causant, tant il me semble par exemple que la plus cradingue des retouches nous vienne apparemment du pays au plus fort PIB dans le Monde.

      En revanche Arno, je dois dire que je reste hermétiquement sourd à l’argument qu’il aurait fallu faire comme font les magazines de mode pour pouvoir comparer, je pense au contraire que de faire les choses on the cheap side permet, en laissant les coutures apparentes, de poser la question de l’image même de la mode, c’est-à-dire, en ce qui me concerne, une image purement décorative et jamais belle.

    • L’aspect « On the cheap side », je pense également que c’est très intéressant, comme en tout, de voir comment les gens s’approprient des codes culturels imposés. Mais en l’occurrence, elle parle bien du rôle de Photoshop dans nos standards de beauté, et je maintiens que ce n’est pas ça qu’elle démontre.

      Si tu veux voir comment les gens s’attribuent les codes de beauté les plus artificiels, tu vas à la sortie des mairies le jour des mariages, et tu auras énormément d’informations. La tenue de la mariée, son maquillage, sa coiffure, ses chaussures, comment le marié est habillé, comme les copines de la mariée sont habillées/maquillées/chaussées, etc. Là tu as de tout : des friqués et des fauchés, des beaux des moches, des gros des maigres, des vieux des jeunes… et tous dans leurs plus beaux atours. Je trouve ça généralement assez touchant et, pour le coup, bien plus important quant à la perception qu’ont les gens de ce qu’est « le beau », le bien habillé, le bien maquillé, etc., qu’une n-ième démonstration des photoshopages ratés.

    • Et je suis encore @arno à 100% sur les codes esthétiques des groupes de mariage (d’ailleurs, être autant d’accord avec @arno devient très inquiétant, pour moi !).
      L’autre jour, nous déambulions dans le jardin botanique de Bordeaux qui semble être devenu la destination hype pour y faire ses photos de mariage. Du coup, on a dû y croiser 3 ou 4 cortèges différents en moins d’une heure et c’était effectivement fascinant à observer.

    • je réédite mon post pour la troisième fois...
      en fait, cette expérience m’énerve. Il n’est que la confirmation de ce que nous, femmes, devons être, une sorte d’obligation à être « belle ».
      Et que les retoucheurs soient payés 5 ou 30 dollars n’y change rien.
      Je vois juste dans cette expérience qu’une injonction (et je parie ma petite culotte que se sont des mecs qui ont réalisé ces retouches/photos) à ce que nous devrions être en tant que femme...
      Voila, femmes de tous pays unissez vous pour ressemblez à ça !!! Et faites vous refaire le nez, les coudes ; les talons, le culs, le vagin...
      Et si je trouve cette expérience édifiante, ça n’empêche pas qu’elle « m’agace grave ».

      #nous_ne_sommes_que_des_objets
      #des_fois_y_a_des_trucs_qui_m_agace