• What OpenAI shares with Scientology - by Henry Farrell
    https://www.programmablemutter.com/p/look-at-scientology-to-understand

    When Sam Altman was ousted as CEO of OpenAI, some hinted that lurid depravities lay behind his downfall. Surely, OpenAI’s board wouldn’t have toppled him if there weren’t some sordid story about to hit the headlines? But the reporting all seems to be saying that it was God, not Sex, that lay behind Altman’s downfall. And Money, that third great driver of human behavior, seems to have driven his attempted return and his new job at Microsoft, which is OpenAI’s biggest investor by far.

    The drama at OpenAI and the firing of Sam Altman is the first skirmish in a war.
    https://slate.com/technology/2023/11/openai-sam-altman-ai-microsoft-eacc-effective-altruism.html

    The confounding saga of Sam Altman’s sudden, shocking expulsion from OpenAI on Friday, followed by last-ditch attempts from investors and loyalists to reinstate him over the weekend, appears to have ended right where it started: with Altman and former OpenAI co-founder/president/board member Greg Brockman out for good. But there’s a twist: Microsoft, which has been OpenAI’s cash-and-infrastructure backer for years, announced early Monday morning that it was hiring Altman and Brockman “​​to lead a new advanced AI research team.” In a follow-up tweet, Microsoft CEO Satya Nadella declared that Altman would become chief executive of this team, which would take the shape of an “independent” entity within Microsoft, operating something like company subsidiaries GitHub and LinkedIn. Notably, per Brockman, this new entity will be led by himself, Altman, and the first three employees who’d quit OpenAI Friday night in protest of how those two had been treated.

  • À Paris, l’emprise d’Airbnb dépasse désormais le périph’

    Des chercheurs viennent de publier un site qui cartographie l’emprise d’Airbnb à Paris et en #Île-de-France. Résultat : le nombre d’annonces a explosé, et les #tarifs ont bondi.

    C’est une synthèse inédite sur la croissance d’Airbnb à Paris et en Île-de-France. Une équipe de chercheuses et chercheurs de l’université Paris Cité et du CNRS ont mis en ligne en septembre dernier un site internet dressant un état des lieux très précis de l’ampleur prise par le géant étasunien de la location de courte durée.

    Premier constat : au-delà de Paris, Airbnb a étendu son empire locatif aux villes de petite et de grande couronne. La capitale, qui représentait 81 % des nuitées réservées en Île-de-France en 2016, n’en pèse plus que 54 % en 2022, chiffrent les chercheurs.

    En #Seine-Saint-Denis, la progression est impressionnante : le nombre d’annonces est passé de 1 311 en 2015, à 9 341 en 2022. De même, dans les Hauts-de-Seine, on passe de 2 668 annonces actives en 2015, à 12 498 en 2022.

    Des prix en hausse de 36 % en six ans

    « Le Covid n’a été qu’une parenthèse dans cette progression. Certaines zones autour de Roissy ou d’Orly ont des pressions aussi importantes que dans des villes très touristiques », explique Marianne Guérois, maîtresse de conférences en géographie à l’université Paris-Diderot et membre de Géographie-cités, qui a travaillé sur le projet de recherche.

    Et certains secteurs avaient déjà bien résisté pendant la crise sanitaire : sans surprise, les communes à proximité de grandes forêts comme #Fontainebleau, #Rambouillet, le parc naturel de la #vallée_de_Chevreuse ou encore les alentours du parc #Disneyland.

    Autre phénomène : les loueurs ne sont plus des individus lambda qui mettent leur résidence principale en location le temps de leurs vacances. Il s’agit désormais de professionnels multipropriétaires. Les #annonces_commerciales ont en effet représenté 42 % de l’offre en 2022, contre 24 % en 2016.

    Les tarifs ont aussi augmenté : toujours en 2022, une nuit réservée en Île-de-France a coûté en moyenne 40 dollars (environ 37 euros), ce qui représente une hausse de 36 % depuis 2016. L’#inflation la plus forte s’est faite à Paris (+63 %).

    Faciliter la surveillance d’Airbnb

    Pour réaliser cette étude, les chercheurs ont acheté des données à #AirDNA, une entreprise privée étasunienne qui aide les investisseurs à choisir le meilleur endroit où acquérir un appartement afin de rentabiliser au maximum leur achat.

    « Il faudrait mutualiser toutes ces #données qui sont aujourd’hui payantes, car c’est un gaspillage d’argent public de les acheter. Avec ce travail, nous aimerions promouvoir une démarche de sciences ouvertes et participatives », explique Ronan Ysebaert, ingénieur en sciences de l’information géographique de l’université Paris Cité.

    En 2019, l’Institut Paris Région avait déjà publié un état des lieux avant la crise du Covid-19. Et une autre plateforme open source, #Inside_Airbnb, a été lancée en 2016 par l’activiste new-yorkais anti-Airbnb Murray Cox. Mais ses données concernent uniquement la capitale, occultant la croissance exponentielle de la plateforme de l’autre côté du périphérique.

    Dans le futur, les chercheurs de l’université Paris Cité et du CNRS aimeraient comparer l’évolution des prix sur Airbnb avec celle du parc locatif classique et mesurer son impact sur la hausse de l’immobilier.

    Leur but est aussi d’aider à mieux encadrer l’essor de la plateforme étasunienne : « Nous voulons donner des outils pour faciliter la surveillance d’Airbnb aux communes qui manquent de moyen pour le faire », conclut Ronan Ysebaert. Actuellement, seule Paris possède une brigade de contrôle des annonces illégales, qui a infligé 6,5 millions d’euros d’amende depuis 2021.

    https://reporterre.net/A-Paris-l-emprise-d-Airbnb-depasse-desormais-le-periph
    #urbanisme #AirBnB #Paris #France #prix #cartographie #visualisation

    ping @visionscarto

  • MAGISTRAL DISCOURS DE LA REPRÉSENTANTE DE LA PALESTINE A L’ONU

    https://x.com/caissesdegreve/status/1726408789283242011?s=20

    Nada Abu Tarbush Représentante de la Palestine à l’ONU

    A DIFFUSER MASSIVEMENT
    Je ne pense pas qu’il ne passera dans les médias occidentaux car elle dit la vérité.

    Les dirigeants occidentaux (à l’exception de l’Irlande et peut-être de l’Espagne) devraient démissionner pour n’avoir pas été capables de dire ce qu’elle dit. Ils devraient probablement être traduits en Justice.

    #Palestine #ONU #Israël #France #Royaume-Uni #Allemagne #Italie #Droit-International #Crimes-de-guerre #Genocide #Juif #Palestinien #Femme

  • « Après le dieselgate, nous nous dirigeons tout droit vers un “#electric_gate” »

    Pour l’ingénieur et essayiste #Laurent_Castaignède, le développement actuel de la #voiture_électrique est un désastre annoncé. Il provoquera des #pollutions supplémentaires sans réduire la consommation d’énergies fossiles.

    Avec la fin de la vente des #voitures_thermiques neuves prévue pour #2035, l’Union européenne a fait du développement de la voiture électrique un pilier de sa stratégie de #transition vers la #neutralité_carbone. Le reste du monde suit la même voie : la flotte de #véhicules_électriques pourrait être multipliée par 8 d’ici 2030, et compter 250 millions d’unités, selon l’Agence internationale de l’énergie.

    Mais la #conversion du #parc_automobile à l’électricité pourrait nous conduire droit dans une #impasse désastreuse. Toujours plus grosse, surconsommatrice de ressources et moins décarbonée qu’il n’y parait, « la voiture électrique a manifestement mis la charrue avant les bœufs », écrit Laurent Castaignède dans son nouvel ouvrage, La ruée vers la voiture électrique. Entre miracle et désastre (éditions Écosociété, 2023).

    Nous avons échangé avec l’auteur, ingénieur de formation et fondateur du bureau d’étude BCO2 Ingénierie, spécialisé dans l’empreinte carbone de projets industriels. Démystifiant les promesses d’horizons radieux des constructeurs de #SUV et des décideurs technosolutionnistes, il pronostique un crash dans la route vers l’#électrification, un « #electrigate », bien avant 2035.

    Reporterre — Vous écrivez dans votre livre que, si l’on suit les hypothèses tendancielles émises par l’Agence internationale de l’énergie, la production de batteries devrait être multipliée par 40 entre 2020 et 2040, et que la voiture électrique accaparerait à cet horizon la moitié des métaux extraits pour le secteur « énergies propres ». Ces besoins en métaux constituent-ils la première barrière au déploiement de la voiture électrique ?

    Laurent Castaignède — La disponibilité de certains #métaux constitue une limite physique importante. Les voitures électriques ont surtout besoin de métaux dits « critiques », relativement abondants mais peu concentrés dans le sous-sol. L’excavation demandera d’ailleurs beaucoup de dépenses énergétiques.

    Pour le #lithium, le #cobalt, le #nickel, le #manganèse et le #cuivre notamment, ainsi que le #graphite, la voiture électrique deviendra d’ici une quinzaine d’années la première demandeuse de flux, avec des besoins en investissements, en capacités d’#extraction, de #raffinage, de main d’œuvre, qui devront suivre cette hausse exponentielle, ce qui n’a rien d’évident.

    L’autre problème, c’est la mauvaise répartition géographique de ces #ressources. On est en train de vouloir remplacer le pétrole par une série de ressources encore plus mal réparties… Cela crée de forts risques de constitution d’#oligopoles. Un « Opep du cuivre » ou du lithium serait catastrophique d’un point de vue géostratégique.

    Une autre limite concerne notre capacité à produire suffisamment d’électricité décarbonée. Vous soulignez que se répandent dans ce domaine un certain nombre « d’amalgames complaisants » qui tendent à embellir la réalité…

    Même lorsqu’on produit beaucoup d’électricité « bas carbone » sur un territoire, cela ne signifie pas que l’on pourra y recharger automatiquement les voitures avec. Le meilleur exemple pour comprendre cela est celui du Québec, où 100 % de l’électricité produite est renouvelable — hydroélectrique et éolienne. Mais une partie de cette électricité est exportée. Si le Québec développe des voitures électriques sans construire de nouvelles capacités d’énergies renouvelables dédiées, leur recharge entraînera une baisse de l’exportation d’électricité vers des régions qui compenseront ce déficit par une suractivation de centrales au charbon. Ces voitures électriques « vertes » entraîneraient alors indirectement une hausse d’émissions de #gaz_à_effet_de_serre

    De même, en France, on se vante souvent d’avoir une électricité décarbonée grâce au #nucléaire. Mais RTE, le gestionnaire du réseau de transport d’électricité, précise que la disponibilité actuelle de l’électricité décarbonée n’est effective que 30 % du temps, et que cette proportion va diminuer. On risque donc fort de recharger nos voitures, surtout l’hiver, avec de l’électricité au gaz naturel ou au charbon allemand, à moins de déployer davantage de moyens de production d’énergies renouvelables en quantité équivalente et en parallèle du développement des voitures électriques, ce qui est rarement ce que l’on fait.

    En d’autres termes, ce n’est pas parce que le « #kWh_moyen » produit en France est relativement décarboné que le « kWh marginal », celui qui vient s’y ajouter, le sera aussi. Dans mon métier de conseil en #impact_environnemental, j’ai vu le discours glisser insidieusement ces dernières années : on parlait encore des enjeux de la décarbonation du #kWh_marginal il y a dix ans, mais les messages se veulent aujourd’hui exagérément rassurants en se cachant derrière un kWh moyen « déjà vert » qui assurerait n’importe quelle voiture électrique de rouler proprement…

    Vous alertez aussi sur un autre problème : même si ce kWh marginal produit pour alimenter les voitures électriques devient renouvelable, cela ne garantit aucunement que le bilan global des émissions de carbone des transports ne soit à la baisse.

    Il y a un problème fondamental dans l’équation. On n’arrive déjà pas à respecter nos objectifs antérieurs de développement des énergies renouvelables, il parait compliqué d’imaginer en produire suffisamment pour recharger massivement les nouveaux véhicules électriques, en plus des autres usages. Et beaucoup d’usages devront être électrifiés pour la transition énergétique. De nombreux secteurs, des bâtiments à l’industrie, augmentent déjà leurs besoins électriques pour se décarboner.

    De plus, rien ne garantit que le déploiement de voitures électriques ne réduise réellement les émissions globales de gaz à effet de serre. En ne consommant plus d’essence, les voitures électriques baissent la pression sur la quantité de pétrole disponible. La conséquence vicieuse pourrait alors être que les voitures thermiques restantes deviennent moins économes en se partageant le même flux pétrolier.

    Imaginons par exemple que l’on ait 2 milliards de voitures dans le monde en 2040 ou 2050 comme l’indiquent les projections courantes. Soyons optimistes en imaginant qu’un milliard de voitures seront électriques et que l’on consommera à cet horizon 50 millions de barils de pétrole par jour. Le milliard de voitures thermiques restant pourrait très bien se partager ces mêmes 50 millions de barils de pétrole, en étant juste deux fois moins économe par véhicule. Résultat, ce milliard de voitures électriques ne permettrait d’éviter aucune émission de CO₂ : rouler en électrique de manière favorable nécessite de laisser volontairement encore plus de pétrole sous terre…

    L’électrification, seule, n’est donc pas une réponse suffisante. Cela signifie qu’une planification contraignant à la sobriété est nécessaire ?

    La #sobriété est indispensable mais il faut être vigilant sur la manière de la mettre en place. Il serait inaudible, et immoral, de demander à des gens de faire des efforts de sobriété si c’est pour permettre à leur voisin de rouler à foison en gros SUV électrique.

    La sobriété, ce serait d’abord mettre un terme à « l’#autobésité ». L’électrification accentue la prise de #poids des véhicules, ce qui constitue un #gaspillage de ressources. Au lieu de faire des voitures plus sobres et légères, les progrès techniques et les gains de #productivité n’ont servi qu’à proposer aux consommateurs des véhicules toujours plus gros pour le même prix. On n’en sortira pas en appelant les constructeurs à changer de direction par eux-mêmes, ce qu’on fait dans le vide depuis 30 ans. Il faut réguler les caractéristiques clivantes des véhicules, en bridant les voitures de plus d’1,5 tonne à vide à 90 km/h par exemple, comme on le fait pour les poids lourds, et à 130 km/h toutes les autres.

    Un autre effet pervers pour la gestion des ressources est l’#obsolescence des véhicules. Pourquoi écrivez-vous que l’électrification risque de l’accélérer ?

    La voiture électrique porte dans ses gènes une #obsolescence_technique liée à la jeunesse des dernières générations de #batteries. Les caractéristiques évoluent très vite, notamment l’#autonomie des véhicules, ce qui rend leur renouvellement plus attractif et le marché de l’occasion moins intéressant.

    Paradoxalement, alors que les moteurs électriques sont beaucoup plus simples que les moteurs thermiques, l’électronification des voitures les rend plus difficiles à réparer. Cela demande plus d’appareillage et coûte plus cher. Il devient souvent plus intéressant de racheter une voiture électrique neuve que de réparer une batterie endommagée.

    Les constructeurs poussent en outre les gouvernements à favoriser les #primes_à_la casse plutôt que le #rétrofit [transformer une voiture thermique usagée en électrique]. Ce dernier reste artisanal et donc trop cher pour se développer significativement.

    Vous écrivez qu’une véritable transition écologique passera par des voitures certes électriques mais surtout plus légères, moins nombreuses, par une #démobilité, une réduction organisée des distances du quotidien… Nous n’en prenons pas vraiment le chemin, non ?

    Il faudra peut-être attendre de se prendre un mur pour changer de trajectoire. Après le dieselgate, nous nous dirigeons tout droit vers un « electric gate ». Je pronostique qu’avant 2035 nous nous rendrons compte de l’#échec désastreux de l’électrification en réalisant que l’empreinte carbone des transports ne baisse pas, que leur pollution baisse peu, et que le gaspillage des ressources métalliques est intenable.

    La première pollution de la voiture électrique, c’est de créer un écran de fumée qui occulte une inévitable démobilité motorisée. Le #technosolutionnisme joue à plein, via des batteries révolutionnaires qui entretiennent le #messianisme_technologique, comme pour esquiver la question politique du changement nécessaire des modes de vie.

    On continue avec le même logiciel à artificialiser les terres pour construire des routes, à l’instar de l’A69, sous prétexte que les voitures seront bientôt « propres ». Il faut sortir du monopole radical, tel que décrit par Ivan Illich, constitué par la #voiture_individuelle multi-usages. La première liberté automobile retrouvée sera celle de pouvoir s’en passer avant de devoir monter dedans.

    https://reporterre.net/Apres-le-dieselgate-nous-nous-dirigeons-tout-droit-vers-un-electric-gate
    #réparation #terres_rares #réparabilité #extractivisme

    • La ruée vers la voiture électrique. Entre miracle et désastre

      Et si les promesses du miracle électrique n’étaient en fait que le prélude à un désastre annoncé ?

      La voiture électrique a le vent en poupe. Dans un contexte d’urgence écologique, elle semble être la solution pour résoudre les principaux problèmes sanitaires et climatiques causés par la voiture à essence. Pour l’expert en transports #Laurent_Castaignède, il est urgent de prendre la mesure de la révolution en cours. En Occident comme en Chine, un remplacement aussi rapide et massif du parc automobile est-il possible ? Les promesses écologiques de la voiture électrique seront-elles au rendez-vous ou risquent-elles de s’évanouir dans un nouveau scandale environnemental ?

      Pour Laurent Castaignède, nous sommes sur le point d’accepter une nouvelle dépendance énergétique, verdie, sur fond de croissance économique jusqu’au-boutiste. Remontant aux origines de la mobilité routière électrique, l’ancien ingénieur automobile fait le point sur la situation actuelle, dont le dynamisme de déploiement est inédit. Si la voiture électrique n’émet pas de gaz polluants à l’utilisation, elle pose de nombreux problèmes. Elle mobilise des ressources critiques pour sa fabrication et ses recharges, pour des gabarits de véhicules toujours plus démesurés. Elle maintient aussi le modèle de l’auto-solo, sans rien changer aux problèmes d’embouteillage et au poids financier des infrastructures routières sur les collectivités.

      La ruée vers la voiture électrique propose une autre électrification de la mobilité automobile, crédible et véritablement respectueuse de notre santé et de celle de la planète. Tâchons d’éviter que les promesses technologiques du virage électrique ne débouchent sur un désastre annoncé.

      https://ecosociete.org/livres/la-ruee-vers-la-voiture-electrique
      #livre

  • Le Senat a adopté aujourd’hui le projet de loi asile/immigration – La Cimade sur X
    https://twitter.com/lacimade/status/1724470989872836885

    #PJLimmigration
    Le Senat a adopté aujourd’hui le projet de loi asile/immigration, à l’issue d’une semaine de débats particulièrement éprouvante et dramatique. Un texte aux mesures indignes et absurdes, on vous explique

    Il y a 10 jours, le lundi 6 novembre, personnes exilées et associations organisaient une conférence de presse à l’occasion de laquelle les premiers concerné·e·s prenaient la parole pour dénoncer les conséquences du texte sur les conditions de vie des personnes migrantes ; avant de se retrouver devant le Sénat pour d’autres déclarations en ce sens, soutenues et relayées par plusieurs parlementaires.

    Après ces temps collectifs émouvants et dynamisants, se sont malheureusement succédées des journées bien noires.
    Jour après jour, l’examen du projet de loi au Sénat a égrené son lot de mesures indignes, absurdes et dangereuses, portées par les parlementaires mais aussi par le gouvernement lui-même, venant durcir un texte déjà très inquiétant dès son origine.

    La liste pourtant non exhaustive donne le vertige :
    ❌ Suppression de l’Aide Médicale d’Etat.
    ❌Restriction du droit de vivre en famille via le regroupement familial, la réunification familiale ou les titres de séjour pour motifs familiaux.
    ❌Suppression des articles, pourtant très drastiques à la base, portant sur la régularisation dans les métiers en tension ou l’accès au travail des demandeurs d’asile.
    ❌ Restriction des conditions d’accès à la nationalité française
    ❌ Renforcement de la double peine
    ❌ Rétablissement du délit de séjour irrégulier
    ❌ Mise à mal des protections contre les expulsions jusqu’à la suppression des protections contre les obligations de quitter le territoire français (OQTF), au détriment de tout discernement et de toute considération humaine  ;
    ❌ Durcissement de la rétention administrative, notamment pour les demandeurs d’asile  ou encore facilitation des expulsions sans que la légalité de l’interpellation et le respect des droits ne soient examinés par le juge des libertés et de la détention.

    Mais au-delà de l’examen parlementaire, c’est également le débat médiatique l’entourant qui s’est montré dramatique, distillant, y compris sur des médias de service public, son lot d’émissions et de propos anti-migration stigmatisants, caricaturaux, voire carrément haineux.

    Que nous dit cette séquence conclue aujourd’hui par l’adoption de ce texte à une large majorité de la chambre haute ?

    🔴 Que majoritairement, la raison a déserté l’hémicycle sénatorial, désormais largement intoxiqué par l’air rance du temps, l’obsession d’un prétendu danger migratoire, primant sur toute autre considération.
    🔴 Que le gouvernement, tout à sa recherche d’un compromis impossible sur un texte dangereux, accompagne ce mouvement au détriment de toute vision d’avenir pour notre société, de toute préoccupation d’intérêt général ; et au détriment bien sûr des personnes migrantes, une nouvelle fois réduites à des chiffres et statistiques déshumanisés, à des objets de marchandage électoral.
    🔴 Que le processus parlementaire en cours est dramatique, également en ce qu’il conforte un climat social, politique et médiatique saturé de préjugés, de rejet de l’Autre, minant chaque jour un peu plus notre cohésion sociale et notre démocratie.
    🔴 Qu’il nous faut malgré cela continuer, notamment dans la perspective du débat à l’Assemblée nationale, à se mobiliser contre ce texte, à marteler que d’autres politiques migratoires sont possibles, que l’accueil et la solidarité peuvent et doivent encore avoir droit de cité au pays des droits humains.

    Mais il est clair qu’au vu de l’ampleur de la tâche à l’issue de cette semaine, et du climat ambiant, il va être vraiment nécessaire que toute la société – responsables politiques, médias, syndicats, corps intermédiaires, société civile, citoyennes et citoyens… prenne conscience de l’urgence de se positionner dans ce débat et de se mobiliser.

    ✊ La Cimade poursuivra ainsi dans les prochaines semaines son travail d’expertise sur le texte et les discussions l’entourant, de déconstruction des contre-vérités et amalgames saturant aujourd’hui le débat public, et d’appel à la mobilisation de toutes et tous, pour faire advenir d’autres possibles.

  • China Deploys Massive RISC-V Server in Commercial Cloud
    https://www.hpcwire.com/2023/11/08/china-deploys-massive-risc-v-server-in-commercial-cloud

    November 8, 2023

    If the U.S. government intends to curb China’s adoption of emerging RISC-V architecture to develop homegrown chips, it may be getting late.

    Last month, China’s Shandong University deployed a server cluster with RISC-V CPUs. The system has a total of 3,072 cores, with 48 nodes of 64-bit RISC-V CPUs.

    This is the first commercial implementation of a RISC-V cluster in the cloud, claimed David Chen, director of ecosystem at Alibaba, during a presentation at the RISC-V Summit in Santa Clara, California.

  • Les Indiens de Palestine
    https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/231023/les-indiens-de-palestine#at_medium=custom7&at_campaign=1047

    En mai 1982, le philosophe Gilles Deleuze (1925-1995) dialogue avec l’écrivain Elias Sanbar qui venait de créer la « Revue d’Études Palestiniennes ». Un entretien qui résonne fortement avec notre présent tant le siège israélien de Gaza rappelle que cette enclave palestinienne évoque une réserve indienne.

    Animée par Elias Sanbar, la Revue d’Études Palestiniennes fut créée en octobre 1981 aux Éditions de Minuit dirigées par Jérôme Lindon. Auteur fidèle de cette maison d’édition, soutien de la cause palestinienne et ami d’Elias Sanbar, le philosophe Gilles Deleuze salua alors cette naissance, en ces termes : « On attendait depuis longtemps une revue arabe en langue française, mais plutôt du côté de l’Afrique du Nord. Or c’est les Palestiniens qui la font. Elle a deux caractères évidemment centrés sur les problèmes palestiniens, mais qui concernent aussi l’ensemble du monde arabe. D’une part, elle présente des analyses socio-politiques très profondes, sur un ton maîtrisé, comme de sang-froid. D’autre part, elle mobilise un “corpus” littéraire, historique, sociologique, proprement arabe, très riche et peu connu. »

    Avec l’aimable autorisation de sa fille, la réalisatrice Émilie Deleuze, nous publions ci-dessous la conversation qu’eurent alors Gilles Deleuze et Elias Sanbar, initialement parue dans Libération du 8-9 mai 1982 et reprise, en 2003, dans Deux régimes de fous (Textes et entretiens 1975-1995, édition préparée par David Lapoujade, Les Éditions de Minuit, coll. « Paradoxe »). Leur échange tourne autour d’une comparaison éclairante à l’heure du siège israélien de Gaza : les Palestiniens comme Peaux-Rouges de notre modernité, repoussés de leur terre, puis confinés dans des réserves.

    *

    Gilles Deleuze. – Il semble que quelque chose soit devenu mûr, du côté des Palestiniens. Un nouveau ton, comme s’ils avaient surmonté le premier état de leur crise, comme s’ils avaient atteint à une région de certitude ou de sérénité, de « droit », qui témoignerait d’une nouvelle conscience. Et qui leur permettrait de parler d’une nouvelle manière, ni agressive ni défensive, mais « d’égal à égal » avec tout le monde. Comment expliques-tu cela puisque les Palestiniens n’ont pas encore atteint leurs objectifs ?

    Elias Sanbar. – Nous avons ressenti cette réaction dès la parution du premier numéro. Il y a les acteurs qui se sont dit « tiens les Palestiniens font aussi des revues comme celle-ci », et ça a remué dans leur tête une image bien établie. N’oublions pas que, pour beaucoup, l’image que nous revendiquons du combattant palestinien restait très abstraite. Je m’explique. Avant que nous n’imposions la réalité de notre présence nous n’étions perçus que comme des réfugiés. Lorsque notre mouvement de résistance a imposé que l’on compte avec notre lutte, on nous a de nouveau enfermés dans une image réductrice.

    Multipliée et isolée à l’infini, c’était une image de purs militaristes, et nous avons été perçus comme ne faisant que cela. C’est pour en sortir que nous préférons notre image de combattants à celle de militaires au sens strict.

    Je crois que l’étonnement qu’a provoqué la parution de cette revue vient aussi du fait que certains doivent commencer à se dire que les Palestiniens existent et qu’ils ne servent pas uniquement à rappeler des principes abstraits. Si cette revue vient de Palestine, elle n’en constitue pas moins un terrain où s’expriment des préoccupations multiples, un lieu où prennent la parole non seulement des Palestiniens, mais des Arabes, des Européens, des Juifs, etc.

    Certains doivent surtout commencer à réaliser que s’il y a un tel travail, une telle diversité d’horizons, c’est qu’il doit probablement y avoir aussi et à d’autres niveaux de la Palestine des peintres, des sculpteurs, des ouvriers, des paysans, des romanciers, des banquiers, des comédiens, des commerçants, des professeurs... bref une société réelle et de l’existence de laquelle cette revue rend compte.

    La Palestine est non seulement un peuple mais aussi une terre. Elle est le lien entre ce peuple et sa terre spoliée, elle est le lieu où agissent une absence et un désir immense de retour. Et ce lieu est unique, il est fait de toutes les expulsions que vit notre peuple depuis 1948. Lorsqu’on a la Palestine dans les yeux, on l’étudie, on la scrute, on suit le moindre de ses mouvements, on note chaque changement qui l’atteint, on complète toutes ses images anciennes, bref on ne la perd jamais de vue.

    Gilles Deleuze. – Beaucoup d’articles de la Revue d’Études Palestiniennes rappellent et analysent d’une nouvelle façon les procédés par lesquels les Palestiniens ont été chassés de leurs territoires. C’est très important, parce que les Palestiniens ne sont pas dans la situation de gens colonisés, mais évacués, chassés. Tu insistes dans le livre que tu prépares sur la comparaison avec les Peaux-Rouges [cf. Palestine 1948, l’expulsion, Paris, Les Livres de la Revue d’Études Palestiniennes, 1983]. C’est qu’il y a deux mouvements très différents dans le capitalisme. Tantôt il s’agit de tenir un peuple sur son territoire, et de le faire travailler, de l’exploiter, pour accumuler un surplus : c’est ce qu’on appelle d’ordinaire une colonie. Tantôt au contraire, il s’agit de vider un territoire de son peuple, pour faire un bond en avant, quitte à faire venir une main-d’œuvre d’ailleurs. L’histoire du sionisme et d’Israël comme celle de l’Amérique est passée par là : comment faire le vide, comment vider un peuple ?

    Dans un entretien, Yasser Arafat marque la limite de la comparaison [Revue d’Études Palestiniennes, n° 2, hiver 1982], et cette limite forme aussi l’horizon de la Revue d’Études Palestiniennes : il y a un monde arabe, tandis que les Peaux-Rouges ne disposaient d’aucune base ou force hors du territoire dont on les expulsait.

    Elias Sanbar. – Nous sommes des expulsés particuliers parce que nous n’avons pas été déplacés vers des terres étrangères, mais vers la prolongation de notre « chez nous ». Nous avons été déplacés en terre arabe, où non seulement personne ne veut nous dissoudre mais où cette idée même est une aberration. Là je pense à l’immense hypocrisie de certaines affirmations israéliennes qui reprochent aux autres Arabes de ne pas nous avoir « intégrés » ce qui dans le langage israélien signifie « faire disparaître »... Nos expulseurs sont devenus subitement soucieux d’un prétendu racisme arabe à notre égard. Cela signifie-t-il que nous n’avons pas eu à affronter des contradictions dans certains pays arabes ? Certainement pas, mais ces affrontements ne provenaient quand même pas du fait que nous étions Arabes, ils étaient parfois inévitables parce que nous étions et que nous sommes une révolution en armes. Nous sommes également les Peaux-Rouges des colons juifs en Palestine. A leurs yeux notre seul et unique rôle consistait à disparaître. En cela il est certain que l’histoire de l’établissement d’Israël est une reprise du processus qui a donné naissance aux États-Unis d’Amérique.

    Il y a probablement là un des éléments essentiels pour comprendre leur solidarité réciproque. Il y a là également les éléments qui font que nous n’avions pas durant la période du Mandat à faire à une colonisation habituelle « classique », la cohabitation des colons et des colonisés [Sous régime militaire britannique jusqu’en 1921, la Palestine se voit ensuite placée, par la SDN, sous Mandat de la Grande-Bretagne. Le régime civil commence en 1923 et durera jusqu’au 15 mai 1948, date du départ des Britanniques et de la proclamation de l’État d’Israël.]. Les Français, les Anglais, etc. aspiraient à installer des espaces dans lesquels la présence des autochtones était la condition d’existence de ces espaces. Il fallait bien pour qu’une domination s’exerce que les dominés soient là. Cela créait qu’on le veuille ou non, des espaces communs, c’est-à-dire des réseaux, des secteurs, des niveaux de la vie sociale où se faisait précisément cette « rencontre » entre les colons et les colonisés. Qu’elle fût intolérable, écrasante, exploitante, dominatrice ne change rien au fait que « l’étranger » pour dominer le « local » devait commencer par être « en contact » avec lui.

    Arrive le sionisme qui part au contraire de la nécessité de notre absence, qui, plus que cela fait de la spécificité de ses membres (l’appartenance à des communautés juives) la pierre angulaire de notre rejet, de notre déplacement, du « transfert » et de la substitution qu’a si bien décrite Ilan Halevi [Ilan Halevi, Question juive, la tribu, la loi, l’espace, Paris, Éditions de Minuit, 1981]. C’est ainsi que sont nés pour nous, arrivés dans la même foulée que ceux que j’ai appelés les « colons étrangers », ceux qu’il me semble devoir appeler « les colons inconnus ». Ceux dont toute la démarche était de faire de leurs caractéristiques propres la base du rejet total de l’Autre.

    D’ailleurs, je pense qu’en 1948, notre pays n’a pas été seulement occupé mais qu’il a en quelque sorte « disparu ». C’est certainement ainsi que les colons juifs devenus à ce moment « les Israéliens » ont dû vivre la chose.

    Le mouvement sioniste a mobilisé la communauté juive en Palestine non point sur l’idée que les Palestiniens allaient partir un jour, mais sur l’idée que le pays était « vide ». Il y en eut, bien entendu, certains qui, arrivés sur place, constatèrent le contraire et l’écrivirent ! Mais le gros de cette communauté fonctionnait vis-à-vis de gens qu’elle côtoyait physiquement tous les jours, comme s’ils n’étaient pas là. Et cet aveuglement n’était pas physique, personne n’était dupe au premier degré, mais tout le monde savait que ce peuple aujourd’hui présent était « en instance de disparition », tout le monde réalisait aussi que pour que cette disparition puisse réussir, il fallait fonctionner dès le départ comme si elle avait déjà eu lieu, c’est- à-dire en « ne voyant » jamais l’existence de l’autre, pourtant ultra présent. Le vide sur le terrain devait pour réussir partir d’une évacuation de « l’autre » de la propre tête des colons.

    Pour y arriver le mouvement sioniste a joué à fond sur une vision raciste qui faisait du judaïsme la base même de l’expulsion, du rejet de l’autre. Il y a été décisivement aidé par les persécutions en Europe, qui, menés par d’autres racistes, lui permettaient de trouver une confirmation à sa propre démarche.

    Nous pensons d’ailleurs que le sionisme a emprisonné les Juifs, il les tient captifs de cette vision que je viens de décrire. Je dis bien qu’il les tient captifs et non qu’il les a tenus à un moment donné. Je le dis parce qu’une fois l’holocauste passé, la démarche a évolué, elle s’est mutée dans un pseudo « principe éternel » qui veut que les Juifs soient partout et en tout temps « l’Autre » des sociétés où ils vivent.

    Or, il n’y a aucun peuple, aucune communauté qui puisse – et heureusement pour eux – prétendre occuper immuable- ment cette position de « l’Autre » rejeté et maudit.

    Aujourd’hui, l’Autre au Proche-Orient, c’est l’Arabe, c’est le Palestinien. Et comble d’hypocrisie et de cynisme, c’est à cet Autre dont la disparition est constamment à l’ordre du jour que les puissances occidentales demandent des garanties. Or, c’est nous qui avons besoin d’être garantis contre la folie des chefs militaires israéliens.

    Malgré cela l’OLP notre seul et unique représentant, a présenté sa solution du conflit, l’État démocratique en Palestine, un État où seraient abattus les murs existant entre tous ses habitants, quels qu’ils soient.

    Gilles Deleuze. – La Revue d’Études Palestiniennes a son manifeste, qui tient dans les deux premières pages du n° 1 : nous sommes « un peuple comme les autres ». C’est un cri dont le sens est multiple. En premier lieu, c’est un rappel, ou un appel.

    On ne cesse de reprocher aux Palestiniens de ne pas vouloir reconnaître Israël. Voyez, disent les Israéliens, ils veulent nous détruire. Mais cela fait plus de 50 ans que les Palestiniens luttent eux-mêmes pour être reconnus.

    En second lieu, c’est une opposition. Car le manifeste d’Israël, c’est plutôt « nous ne sommes pas un peuple comme les autres », par notre transcendance et l’énormité de nos persécutions. D’où l’importance, dans le no 2 de la Revue, de deux textes d’écrivains israéliens sur l’holocauste, sur les réactions sionistes à l’holocauste, et sur la signification qu’a pris l’événement en Israël, par rapport aux Palestiniens et à l’ensemble du monde arabe qui n’y ont pas trempé. Exigeant « d’être traité comme un peuple hors de la norme », l’État d’Israël se maintient d’autant plus dans une situation de dépendance économique et financière par rapport à l’Occident, telle qu’aucun État n’en a jamais connu de semblable (Boaz Evron, « Les interprétations de l’“Holocauste” : Un danger pour le peuple juif », Revue d’Études Palestiniennes, no 2, hiver 1982). C’est pourquoi les Palestiniens tiennent tant à la revendication opposée : devenir ce qu’ils sont, c’est-à-dire un peuple tout à fait « normal ».

    Contre l’histoire apocalyptique, il y a un sens de l’histoire qui ne fait qu’un avec le possible, la multiplicité du possible, le foisonnement des possibles à chaque moment. N’est-ce pas cela que la Revue veut montrer même et surtout dans ses analyses actuelles ?

    Elias Sanbar. – Absolument. Cette question du rappel au monde de notre existence est certainement pleine de sens, mais elle est aussi d’une extrême simplicité. C’est une sorte de vérité qui, dès qu’elle sera vraiment admise, rendra la tâche très difficile à ceux qui ont prévu la disparition du peuple palestinien. Car, finalement, ce qu’elle dit, c’est que tout peuple a en quelque sorte « droit au droit ». C’est une évidence, mais d’une force telle qu’elle représente un peu le point de départ et le point d’arrivée de toute lutte politique. Prenons les sionistes, que disent-ils à ce sujet ? Jamais tu ne les entendras dire « le peuple palestinien n’a droit à rien » aucune force ne peut soutenir une telle position et ils le savent très bien. Tu les entendras par contre certainement affirmer « il n’y a pas de peuple palestinien ».

    C’est pour cela que notre affirmation de l’existence du peuple palestinien est, pourquoi ne pas le dire, beaucoup plus forte qu’il n’y paraît à première vue.

  • Aliments pour bébé : les industriels utilisent trop de sucre
    https://reporterre.net/Biscuits-yaourts-les-aliments-pour-bebes-contiennent-trop-de-sucre

    Trop de #sucre dans les produits pour #bébés. C’est l’alerte lancée par l’organisation Consommation, Logement et Cadre de vie (CLCV). Dans un rapport publié le 19 octobre, l’association de consommateurs a passé au crible 207 produits d’#alimentation infantile — destinés aux moins de 3 ans.

    Son constat est accablant : il y a « une prolifération d’allégations nutritionnelles et “santé” sur des produits pourtant à limiter, car ils sont trop sucrés et contiennent des arômes et des additifs », analyse l’association dans un communiqué.

    #agroalimentaire #Nestlé #enfants

  • Faites vos premiers pas avec #LaTeX, un système de préparation de documents conçu pour produire des documents de grande qualité.

    https://www.learnlatex.org/fr

    Les objectifs de Learn LaTeX

    Ce site web a pour but de vous aider à faire vos premiers pas avec LaTeX, un système de composition de documents conçu pour produire des documents de grande qualité. LaTeX peut faire un peu peur aux nouveaux utilisateurs car il ne ressemble pas à un traitement de texte, et parce qu’il n’est pas constitué d’un programme unique. Notre objectif est de vous aider à démarrer, sans forcément tout vous montrer d’un seul coup.

    Pour ce faire, nous avons pris 16 des concepts les plus importants dont vous aurez besoin, et nous les avons transformés en 16 courtes leçons. Chaque leçon est très ciblée, et ne devrait donc pas prendre trop de temps à suivre. Dans chaque leçon, nous avons donné des exemples de ce que vous pourriez avoir à écrire, et vous pourrez tester ces exemples directement en ligne. Pour en savoir plus sur le fonctionnement des exemples, consultez l’aide.

  • L’ART DE PERDRE | Cerveaux Non Disponibles
    https://cerveauxnondisponibles.net/2023/09/15/lart-de-perdre

    Le constat est glaçant, et nous oblige à nous questionner. Prenons la dernière défaite majeure en date : la réforme des retraites. Bien sûr, on pourrait tenter de refaire le match et dire ce qu’il aurait fallu faire différemment pour arriver à faire plier le gouvernement. Bien sûr, les syndicats ont été défaillants à bien des égards.

    Mais sincèrement, qui pense vraiment qu’il existait un scénario qui ferait plier le pouvoir sur ce point ? [...]

    En quelques décennies, le contrat implicite passé entre la population et ses « gouvernants » a totalement basculé. Il y a 20 ou 30 ans, on aurait jamais imaginé que des mouvements sociaux d’une telle ampleur ne débouchent pas sur des compromis du gouvernement en place. Aujourd’hui, en raison de la violence de la société ultra libérale et la propagande des médias qui la servent, cela est devenu « normal ».

    La preuve de ce terrible constat se trouve également du côté des Gilets Jaunes. Comment pouvait-on imaginer qu’une telle révolte n’aboutisse à aucun changement politique, pas même un remaniement ? Le pouvoir a tremblé, s’est barricadé, mais n’a concédé que des miettes.
    Qui aurait pu prédire que tout resterait comme avant ? Voire pire.

    Car c’est aussi la force de ce système : non seulement il ne cède pas aux protestations sociales, mais il arrive à se renforcer à chaque séquence, notamment sur son volet répressif, sécuritaire et liberticide.

    #luttes #manifs

  • Pourquoi vous devriez vous reposer - beaucoup - si vous avez le COVID | Jamie Ducharme
    https://cabrioles.substack.com/p/pourquoi-vous-devriez-vous-reposer

    Le seul moyen garanti d’éviter le COVID Long est de ne pas être infecté par le SARS-CoV-2. Mais si quelqu’un·e tombe malade, le repos est incroyablement important. Une grande partie des patient·es atteint·es de #COVID_Long sont des femmes qui travaillent et ont des familles, et qui ont dû reprendre le cours normal de leur vie le plus rapidement possible. Mais le #repos est un conseil qui a des implications socio-économiques et politiques majeures.

    Jamie Ducharme est correspondante santé au TIME. Elle couvre la pandémie de COVID-19, le COVID Long, la santé mentale, le vapotage et bien d’autres sujets. Son travail pour TIME a remporté des prix du Deadline Club, du New York Press Club et du Newswomen’s Club of New York. Elle est l’autrice de Big Vape : The Incendiary Rise of Juul.

    Jusqu’à récemment, la course à pied occupait une place importante dans la vie d’Emma Zimmerman. Cette journaliste indépendante et étudiante diplômée de 26 ans était une coureuse de fond de haut niveau à l’université et, même après l’obtention de son diplôme, elle parcourait environ 80 km par semaine. Elle a donc essayé timidement de reprendre sa routine de course à pied environ une semaine après un cas probable de COVID-19 en mars, en faisant de son mieux pour surmonter le malaise qui a suivi ses premiers symptômes de type allergique. Mais à chaque fois, « je restais clouée au lit pendant des jours avec un niveau élevé de fatigue paralysante », explique Mme Zimmerman.

    Des mois plus tard, Zimmerman souffre toujours de problèmes de santé, notamment d’épuisement, de migraines, de brouillard cérébral, de nausées, d’engourdissements et de sensibilité aux écrans : une constellation de symptômes qui a conduit les médecins à lui diagnostiquer un COVID Long. Bien qu’elle n’en soit pas certaine, elle craint que les séances d’entraînement au début de son processus de guérison n’aient aggravé son état.

    "Je ne savais absolument pas que je devais essayer de me reposer autant que possible", dit-elle.

    Les histoires comme celle de Zimmernan - maladie, amélioration, exercice physique, effondrement - sont courantes dans le monde du COVID Long. Elles mettent en lumière ce que de nombreux·ses chercheur·euses, patient·es et associations considèrent comme l’un des outils les plus puissants pour gérer, voire prévenir, le COVID Long : le repos.

  • Comprendre l’affaire libyenne de Sarkozy - entretien avec Fabrice Arfihttps://www.youtube.com/watch?v=0eI90NJLnmA&ab_channel=LaMatinaled%27Ostpolitik

    Dans cet entretien réalisé le 31 août 2023 sur ma chaîne Twitch, on revient avec Fabrice Arfi sur l’affaire des financements libyens sur laquelle il enquête avec Karl Laske depuis plus de 10 ans. On parle aussi de la corruption en France et du traitement médiatique de ces affaires.

  • Cumuls tourangeaux, l’enquête, L’antivol
    https://www.lantivol.com/2023/09/cumuls-tourangeaux-lenquete-1.html

    Voici un tableau qui devrait parler à tout démocrate… qui ne s’ignore pas  !

    Fruit d’un patient travail de rassemblement de données provenant de plusieurs sites de collectivités publiques (Ville de Tours, Tours Métropole Val de Loire, Conseil régional, Conseil départemental), il fournit pour chacun des 55 élus de la commune de Tours leurs principaux mandats électifs (colonne 3) et le nombre total des fonctions de représentation (colonne 4) qu’ils assurent dans différents organismes (commissions intra ou extramunicipales, régies, établissements publics, sociétés publiques locales, associations, etc.). Toutes les informations peuvent être retrouvées aux pages indiquées au bas de cet article et, si vous le souhaitez, vous pouvez d’ores et déjà y obtenir les fichiers relatifs aux représentations de chaque élu.

    Les cumuls des élus tourangeaux (juin 2023)

    Sur la base de ces données et en usant du droit d’interpellation mis en place par la Ville fin 2020, nous allons bientôt engager une enquête auprès des élus les «  mieux  » ou les plus dotés. Avec des questions simples, démocratiques, un tantinet ironiques telles que  : «  mais qu’est-ce qui vous pousse donc à tant cumuler  ?  », «  comment parvenez-vous à assurer correctement les tâches inhérentes à chacun de vos mandats et fonctions  ?  », «  n’êtes-vous pas, individuellement et collectivement, les pièces d’un système de quadrillage de la vie publique locale  ?  », «  où sont donc passés (pour certains…) vos idéaux d’antan  ?  », etc, etc.

    #élus #Tours #cumul #mandats #fonctions

  • Points de repère sur les communs numériques - Bastien Guerry
    https://bzg.fr/points-de-repere-sur-les-communs-numeriques

    par Bastien Guerry

    Oct 20, 2021
    #communs , #libre
    10 minutes de lecture

    Les « communs numériques » ont la cote.

    L’expression est chargée d’un tel capital de sympathie qu’après avoir mobilisé les militants, elle est désormais reprise dans les discours politiques. Mais l’usage répandu d’une expression témoigne moins de sa clarté que de l’importance qu’il y a à la clarifier.

    D’où cette entrée de blog, où je propose quelques points de repère. Je repars d’une définition large, moralement neutre, pour souligner que les attentes de chacun vis-à-vis des communs dépendent de propriétés que cette définition appelle à préciser. Je termine en proposant que ces propriétés ne permettent pas à elles seules de départager les « bons » des mauvais communs, encore moins de définir un programme d’action, mais qu’elles exigent de nous questionner sur les dépendances dans lesquelles nous voulons entrer et sur la démarche éthique qui guide ces choix.

    J’espère contribuer à cette clarification nécessaire, préalable indispensable à toute reprise de l’expression dans un programme.

    #Communs #Communs_numériques

  • #Banlieues françaises / La cité des enfants (perdus) : La #Grande_Borne ou les #dérives d’une #utopie_urbaine

    En 1967, l’architecte #Émile_Aillaud dévoile les plans de la Grande Borne, un #grand_ensemble de près de 4000 logements à #Grigny, commune semi-rurale à 25 kilomètres de Paris1. Résolument utopiste, Aillaud imagine une #architecture insolite qui rompt avec la verticalité et la grisaille des banlieues d’alors. Surnommée « la #Cité_des_Enfants », la Grande Borne est un assortiment élaboré de bâtiments bas et colorés qui serpentent entre des cours et coursives aux formes fantasques. #Aillaud crée une suite d’îlots et d’impasses aux noms évocateurs : Dédale, Minotaure, Astrolabe etc. Les nombreux passages et replis de l’espace sont conçus comme des lieux qui encouragent le jeu, la déambulation et l’exploration de la mélancolie. Pour l’architecte, les circonvolutions de la cité créent des #niches propices à l’introspection et au développement de relations de voisinages « à l’échelle d’affinités humaines »2.

    Cinquante ans plus tard, le rêve d’Émile Aillaud semble s’être effrité, et la cité de la Grande Borne s’est embourbée dans la mythologie urbaine française3. Elle y rejoint des territoires tels que le Mas du Taureau à Vaulx-en-Velin, ou la Cité des 4000 à La Courneuve, territoires dont la seule évocation mobilise un réseau d’images allant de la violence endémique à l’invasion religieuse. La cité est rivée au centre d’une géographie de la #peur nourrie par les #représentations médiatiques et l’échec à répétition des #politiques_de_la_ville. Ces représentations atteignent leur apogée en janvier 2015, lorsqu’une France sous le choc découvre le visage de l’un de ces « #enfants_d’Aillaud », #Amedy_Coulibaly, né à la Grande Borne et auteur des tueries des 8 et 9 janvier à Montrouge et Paris.

    Cet article se propose de sonder l’#identité et les réalités de la Grande Borne aujourd’hui, en analysant l’action des mouvements « #Élan_Citoyen » et « #Reporter_Citoyen », deux collectifs qui se sont manifestés au lendemain des attaques de janvier 2015. Loin des rêves d’Aillaud, du prisme médiatique et des représentations extérieures, il s’agira d’analyser, au travers des actions de ces groupes d’habitants, l’empreinte que des Grignois veulent apposer sur la définition de leur environnement. Dans l’#imaginaire_collectif, la Grande Borne aura été tour à tour la « Cité pas comme les autres, » « la Cité des Enfants », un haut-lieu de règlements de compte entre gangs, le temple du trafic de stupéfiants en Île–de–France, et aujourd’hui, le berceau du « tueur de l’Hyper Casher ». Comment les habitants peuvent-ils redéfinir l’#image d’un espace tenaillé entre cette multitude de définitions et de représentations ? Quels sont les échos de telles initiatives citoyennes dans les perceptions de la Grande Borne ? En quoi ces initiatives permettent-elles à des Grignois de se réapproprier le #discours sur leur espace, et de devenir enfin producteurs de sens, artisans de leurs identités ?

    https://www.revue-urbanites.fr/la-cite-des-enfants-perdus-la-grande-borne-ou-les-derives-dune-utopi

    –-> A (re)lire, un article scientifique dans la revue Urbanités paru en 2015

  • L’université de Créteil, terrain de prospection pour le groupe d’enseignement supérieur privé Galileo
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/06/24/l-universite-de-creteil-terrain-de-prospection-pour-le-groupe-d-enseignement

    Le rendez-vous s’est tenu le 14 février. Martin Hirsch était attendu à l’université Paris-Est Créteil (UPEC) par le doyen de droit et son équipe. Comme pour un grand oral, le vice-président exécutif du groupe d’enseignement supérieur privé Galileo Global Education (GGE) a présenté « Cap Réussite », un projet de partenariat entre les deux établissements. Après une discussion nourrie, la réunion s’est conclue par un vote favorable unanime du conseil de la faculté de droit.
    « Cap Réussite » est un « parcours alternatif vers les métiers juridiques » proposé aux étudiants en première année de licence de droit en situation d’échec et qui souhaitent se réorienter.

    « Cette formation portée conjointement par l’UPEC et Galileo Global Education est d’autant plus avantageuse qu’il vous suffira de vous acquitter des droits de scolarité de l’université pour vous y inscrire », fait valoir la plaquette de promotion.

    Quand Vérène Chevalier a découvert l’initiative, elle est tombée des nues. « Depuis vingt-cinq ans que j’enseigne, c’est la première fois qu’il y a une telle intrusion d’un groupe privé dans une université, rapporte la maîtresse de conférences en sociologie, qui siège au conseil d’administration de l’UPEC. C’est grave, car il s’agit d’une mise à disposition de personnels et de locaux de l’université au service de l’enseignement privé. Cela concerne non seulement l’UPEC, mais l’enseignement supérieur dans son entier. »

    https://justpaste.it/50fq8

    #enseignement_supérieur_privé

    • « Le risque est grand de voir l’université cesser d’être universelle », Julien Boudon, Professeur de droit public
      https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/02/07/le-risque-est-grand-de-voir-l-universite-cesser-d-etre-universelle_6160801_3

      Les Français ignorent souvent qu’une des singularités de notre pays réside dans des frais d’inscription à l’université s’élevant à moins de 200 euros alors que « partout ailleurs, l’enseignement supérieur est devenu un marché », souligne Julien Boudon, professeur de droit public à l’université Paris-Saclay.

      Les signes sont désormais sans ambiguïté. L’exercice du pouvoir par le président Macron aura mis fin à une certaine exception française, celle d’un enseignement supérieur national de haut niveau, quasiment gratuit et, pour l’essentiel, public.
      Le ver était dans le fruit, mais le phénomène a connu une accélération exceptionnelle dans les dernières années. Il y avait donc un plan caché (ou pas) pour mettre fin à une conception originale de l’enseignement supérieur érigé en service public. Ses traits distinctifs disparaissent sous nos yeux ébahis.
      En premier lieu, l’enseignement supérieur était national : l’autonomie des universités, lancée par la loi #LRU [relative aux libertés et responsabilités des universités] en 2007 voulue par Nicolas Sarkozy (avec le soutien implicite d’une large partie de la gauche, qui n’avait pas déféré la loi au Conseil constitutionnel), a pour conséquence de mener une chasse acharnée à tout ce qui est « national ».

      On en veut pour preuve la loi de programmation de la recherche de 2020, qui a marginalisé le Conseil national des universités (CNU) et a mis en place les fameuses chaires de professeurs juniors. S’agissant du CNU, il suffit de rappeler que c’était lui – l’imparfait est de mise – qui avait la tâche, d’une part, de trier parmi les jeunes docteurs et de les qualifier aux fonctions de maîtres de conférences et de professeurs, d’autre part, de statuer sur les promotions aux choix des universitaires.

      Sujet sensible

      Le CNU avait bien des défauts, mais il était un rempart efficace pour limiter le localisme dans le recrutement et pour s’assurer d’un personnel d’enseignants-chercheurs de qualité. Il a été mis sur le banc de touche pour la plupart des postes universitaires : là où il était décisionnaire, il rend désormais surtout des avis, alimentant les reproches ou les rumeurs de népotisme local (par exemple avec l’attribution des primes, la C3 du décret régime indemnitaire des personnels enseignants et chercheurs, pour les initiés).

      En second lieu, l’enseignement supérieur était gratuit ou presque (et le Conseil constitutionnel l’a rappelé dans une décision de 2019). Rappelons que les frais d’inscription s’élèvent à moins de 200 euros en licence et à moins de 300 euros en master. Les Français ne le savent pas assez, mais c’est une singularité de notre pays : partout ailleurs, l’enseignement supérieur est devenu un marché, et un marché très concurrentiel.

      Le coût des études à l’étranger atteint plusieurs milliers d’euros par an au minimum et jusqu’à plusieurs dizaines de milliers d’euros. Le sujet est trop sensible dans l’Hexagone pour que le gouvernement songe à augmenter de façon significative les frais d’inscription, ce qui n’est pas le moindre des paradoxes au temps affiché de l’autonomie des universités. Quelques rustines ont été imaginées, par exemple doubler ou tripler ce coût pour les étudiants étrangers, ou encore multiplier les formations spéciales qui s’affranchissent du cadre « LMD » (licence-master-doctorat).
      La parade pourrait consister à démanteler l’enseignement supérieur en distinguant le premier cycle de licence des deuxième et troisième cycles de master et de doctorat : au nom de la transition entre le lycée et l’université, il est tentant d’augmenter le nombre de professeurs du secondaire dans le premier cycle universitaire.
      Le calcul (budgétaire) est simple : parce que ces derniers ne sont pas enseignants et chercheurs, mais exclusivement enseignants (du moins statutairement), leur charge d’enseignement est double de celle des maîtres de conférences et professeurs des universités. Ceux-ci seraient alors priés de se replier sur le master et le doctorat.

      Vocation purement sociale

      L’économie pour les finances publiques serait certaine, mais au prix d’un éclatement de l’enseignement supérieur qui ne serait plus tel qu’à partir de la quatrième année du cursus. La faveur actuelle pour les « écoles graduées » va dans ce sens, elles qui se bornent au master et au doctorat, abandonnant les écoles de premier cycle à un sort dégradé.
      C’est au service du même objectif que l’idéologie du « new management » avantage scandaleusement le secteur privé : dans une régression à peine imaginable il y a quelques années, on revient sur les acquis de la IIIe République, et on confie au privé ce qui était autrefois la mission de l’Église catholique. Il est évident que le bénéfice est tout aussi net pour les finances publiques : il appartiendra aux étudiants et à leurs parents de financer des études supérieures devenues onéreuses.
      C’était déjà le cas pour ces absurdes écoles de commerce qui attirent le chaland parce que la sélection y est féroce et que l’employabilité y est forte, et ce nonobstant un coût prohibitif et une qualité de l’enseignement plus que médiocre. On assiste désemparé aux implantations successives de l’Institut catholique « de Paris » à Reims et à Rouen. On observe que les écoles hors Parcoursup prospèrent, tant les lycéens et leurs parents craignent de ne pas voir leurs vœux satisfaits. Tout cela pour des sommes qui tournent autour de 5 000 à 6 000 euros en moyenne, là où l’université en réclame 200 ou 300…
      Lire aussi : Article réservé à nos abonnés L’appétit de l’enseignement supérieur privé pour les grands commis de l’Etat

      Comme on le constate déjà dans le primaire et dans le secondaire, le risque est grand de voir l’université cesser d’être universelle : les plus fortunés ou les plus informés fuiront alors l’enseignement supérieur public, laissant à celui-ci une vocation purement sociale. Une telle crainte n’a rien de chimérique à la lumière du destin des anciens membres du gouvernement : Muriel Pénicaud, ancienne ministre du travail, vient de rejoindre le conseil d’administration de Galileo Global Education (qui représente les intérêts de 57 écoles privées), tandis que Frédérique Vidal avait la prétention de rallier Skema Business School qui avait obtenu une hausse importante du montant de sa subvention de la part du ministère de l’enseignement supérieur dirigé par… Mme Vidal.
      La ficelle était tellement grosse que même la Haute autorité pour la transparence de la vie publique a mis le holà. Tout cela fait sens et démontre une action concertée pour anéantir ce qui aura été une fierté française et républicaine depuis plus d’un siècle, un modèle universitaire à la fois ouvert à tous et ambitieux.

  • Railcoop est bien dans la merde. Et notamment le choix de commencer par le fret ferroviaire n’a été soutenu par à peu près AUCUNE institution, banques et pouvoirs publics (État, région, etc), à part l’Occitanie. Désormais au bord du dépôt de bilan.

    Railcoop revoit ses perspectives – Medialot
    https://medialot.fr/railcoop-revoit-ses-perspectives

    Railcoop a dû en effet faire face à d’importantes difficultés : l’absence de soutien des banques, de l’État et des Régions (à l’exception de l’Occitanie) et la suspension du service fret ayant conduit à plusieurs licenciements au sein de l’équipe salariée.

    […]

    En France aujourd’hui, le fret routier est beaucoup plus soutenu que le fret ferroviaire. Le Conseil d’administration a donc décidé de se réorienter pour le moment vers le transport voyageurs. L’activité fret n’est que suspendue. Nous allons retravailler notre stratégie sur ce point.

    Railcoop au bord de la cessation de paiement
    https://reporterre.net/Railcoop-au-bord-de-la-cessation-de-paiement

    Railcoop a besoin d’argent, et vite. La coopérative a enregistré un déficit de 4,3 millions d’euros en 2022

    #transport #train #fret_ferroviaire #Railcoop

    • Et donc concrètement @marclaime on fait comment pour (r)ouvrir des nouvelles (anciennes) lignes là-maintenant, sans attendre la révolution et la prise de l’État par des Gentils qui renationaliseraient la SNCF ? Non pas qu’on se fasse des illusions sur les coopératives à l’intérieur du capitalisme, mais encore ?

      Quel rapport entre la « niaiserie »/"idéalisme"/"naiverie" ou autre insulte que tu pourrais trouver, et le fait que le fret ferroviaire en général (pas juste eux) n’est absolument pas soutenu contrairement aux camions, et que s’il l’était ne serait-ce qu’un petit peu, ça pourrait parfaitement être viable.

      Bref, trève d’ironisme permanent, comme d’hab.

  • « Leur fonctionnement absurde rend fou » : comment Pôle emploi et la CAF malmènent la santé mentale | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/economie-et-social/230623/leur-fonctionnement-absurde-rend-fou-comment-pole-emploi-et-la-caf-malmene

    Le fonctionnement souvent brutal de Pôle emploi et des Caisses d’allocations familiales peut conduire à dégrader la santé déjà fragile des demandeurs d’emploi et des bénéficiaires du RSA. Confrontés à des institutions qui agissent sans garde-fous, les allocataires peuvent basculer, jusqu’au pire. 

    Dans la nuit du 15 au 16 mars 2021, Yohann Silly, 41 ans, a tenté de mettre fin à ses jours chez lui. Les retenues répétées sur son allocation chômage déjà peu élevée – 900 euros par mois – et des courriers menaçants de Pôle emploi ont fini par le pousser à bout.
    Il avait perdu son emploi et alternait un poste de cariste en intérim et de courtes périodes de chômage. Pendant des mois, Pôle emploi a modulé le paiement de son allocation en fonction du nombre d’heures travaillées déclarées, mais les « trop-perçus » et les « indus » – ces sommes que l’institution demande de rembourser en raison d’erreurs de déclaration ou de calcul – se sont multipliés, tout comme les mises en demeure et les retenues sur allocation, pourtant jugées illégales en 2022.
    « Ils déduisaient ce qu’ils pensaient que je leur devais, alors que je contestais systématiquement les trop-perçus », précise Yohann Silly. En colère, il hausse le ton et manifeste son mécontentement au siège de son #Pôle_emploi de Crépy-en-Valois (Oise) le 11 mars 2021. La police municipale intervient et la directrice de l’agence dépose deux plaintes pour « outrage ». Il est également fiché et fait désormais partie des chômeurs dits « agressifs ».

    Quatre jours plus tard, il appelle les pompiers, puis, au moment de leur arrivée, se plante un couteau dans le corps. « J’ai été à l’hôpital. Sans ça, je n’étais plus de ce monde. Leur fonctionnement est absurde, ça rend malade, ça rend fou, raconte-t-il, la voix fébrile. Pas besoin de harceler les gens pour si peu ! D’autant plus que je m’adapte au marché du travail. »

    #CAF #indus #contrôle #rendre_fou

  • CNAM - dématérialisation et bunkérisation (déshumanisation) des administrations (reçu par mel)

    Ce mail fait écho avec deux anecdotes de la semaine dernière : une patiente hospitalisée pour laquelle a été sollicitée à la CNAV une demande d’aide au retour à domicile après hospitalisation, dont la réponse est censée être rapide...
    Comme ça fait un mois qu’on a envoyé le cerfa et que rien ne se passe, j’appelle le 3960, j’entre le NIR, appuie sur la touche 5 : « informations sur des aides concernant le maintien à domicile » et après 3 secondes de musique : « l’assurance retraite vous remercie de votre appel. Au revoir et à bientôt » et ça raccroche.
    Pensant que c’était un bug j’ai renouvelé l’opération : en vain, ça raccroche.

    Pour aune autre personne, j’appelle cette fois le la CPAM au 3646 : mais tous les conseillers sont occupés, je suis invitée à aller sur le site améli. Ca tombe bien Madame a un compte et elle connaît même son mot de passe. On voudrait un RDV parce que je ne connais pas le cas de figure que Madame me présente et il me semble qu’elle sera mieux guidée par un conseiller de la sécu. Sur améli, je peux choisir dans quelle antenne je veux être reçue (il y en a une dizaine et Madame a le choix, top !). On choisit Bobigny avec 3 jours de plage pour la semaine suivante « indisponibles », on clique sur la suivante : les 3 autres plages sont aussi indisponibles, on clique et on clique et on clique jusqu’à ne plus pouvoir cliquer. Toutes les plages sont occupées...
    J’essaie de passer par le robot qui vous propose d’écrire votre question et je trouve le chemin pour avoir un RDV téléphonique mais je dois choisir dans un menu déroulant le motif de ma demande et on m’avertit que si ma question est sur un autre sujet, le conseiller ne me répondra pas. Sauf que la situation ne Madame ne rentre dans aucune case...
    Il nous reste le bon vieux courrier postal...

    les vigiles qui interdisent d’entrer à la CPAM sans rendez-vous, l’attente téléphonique qui débouche sur un « merci d’avoir appelé », l’item « prendre rdv » bien caché qui n’admet qu’une liste très fermée de motifs, c’est exactement comme ça.

    #CPAM #CNAM #dématérialisation #accès_aux_soins

    • Lorsque mon époux est décédé, il était en arrêt maladie ALD cancer... J’ai eu besoin de papier de la CPAM ! Mais mais lorsque tu décèdes, abracadabra aussi sec ton compte Ameli devient inaccessible ! Pour prendre un rdv j’ai dû mentir et cocher n’importe quoi ! Devant la personne j’ai expliqué le jour du RDV ! Elle ne pouvait pas accéder au compte bloqué !!! C’est sa direction qui a pu le faire . La dame était hyper gentille. Moi, j’étais au bout de ma vie...C’est pas facile...

    • ces dark patterns prolongent une politique de rapine où le courrier postal comme la démarche au guichet débouchent eux-aussi sur des impasses (souvent illégales, mais difficilement contestables). je me débat avec la Cnam qui a prélevé mon compte des mois pour une CSS à laquelle j’avais droit à titre gratuit (la CAF communique automatiquement l’entrée au RSA socle de ses allocataires, situation qui ouvre droit à la CSS sans frais). mes multiples réclamations en ligne ont donné lieu à des réponses dilatoires ("faites une demande de CSS", alors que je l’avais déjà, ce qui rendait la démarche demandé impossible sur le site !) ; au guichet on m’a dit qu’on y pouvait rien sans me répondre sur le fond, écarté de l’échange malgré mon insistance, qu’il fallait écrire. en réponse à un courrier on m’a à nouveau proposé de faire une demande de CSS que j’avais déjà, là aussi sans dire un mot des prélèvements indus (ne pas fabriquer de nouvelles preuves contre l’administration). j’attends donc des nouvelles du « médiateur » de la CPAM (pour un autre litige, celui de la Sncf, s’était contenté d’annuler la majoration d’une amende indue et non l’amende elle-même : on m’avait vendu au guichet un aller/retour avec deux trajets datés du même jour, impossible à effectuer vu les horaires, ce que j’ai découvert lors du contrôle, au retour...). le médiateur va-t-il conclure au tort partagé en proposant de limiter le remboursement à une moitié de la somme en jeu ? Inutile de préciser que chaque démarche, c’est du taf (décrire les faits, fournir toutes les pièces justifiant l’argument). entamer une procédure, permettrait sans doute d’être remboursé juste avant audience. les administrations (préfecture, caf, Policemploi, cnam) ont le chic pour éviter les condamnations.
      pour ne pas s’assoir sur les 200 balles concernées, il faut vraiment en vouloir et ne pas compter ses heures.

    • Je regrette de ne pas avoir de mot en français pour désigner ce sujet d’actualité. A l’époque où on te dit que l’accessibilité n’est pas superflue, constater combien certaines fonctionnalités sont bâties en dépit du bon sens, au point parfois d’en arriver à vouloir sacrifier des bébés phoques (désolé, j’ai parfois de mauvaises pensées...).

      L’autre fois, c’était pour retrouver un identifiant sur un site de je ne sais plus quel fournisseur. Un assureur je crois. Où la procédure se termine par l’envoi d’un SMS non identifié contenant un lien bit.ly. Un lien court bit.ly à l’époque où tu sais qu’une simple URL malveillante peut provoquer des installations non désirées sur ton smartphone...

      Donc, dark patterns, c’est chouette. A la fois pour désigner la mé-conception, mais surtout pour désigner la mauvaise volonté manifeste de rendre le service attendu accessible facilement. Cette mauvaise volonté peut parfois être involontaire, par absence de compétence. Mais d’autres fois, elle peut aussi être le signe d’une volonté retorse de ne pas rendre le service. Parce qu’il y a parfois, chez les concepteurs la croyance que les utilisateurs sont des veaux qu’il faut dompter.

    • Ts, ts, ts  : les dev font ce que le chef de projet « interaction du public » ou autre leur demande. En fonction de ce qu’il sait et de ce qu’on lui demande. Donc de la merde.

      La Sécu est injoignable, c’est un fait et c’est à mon sens délibéré.
      On est au moins 12% à ne plus avoir accès à un médecin traitant, donc au parcours de soin, mais tu vois, ce n’est un item nulle part.
      Comme ça, tu ne peux manifester ton besoin nulle part, donc tu n’es pas enregistré·e dans la machine et donc ton problème n’existe pas parce qu’il n’est pas mesuré.

      Ma banque en ligne permettait la saisie libre de l’objet de la demande, maintenant, plus du tout.
      C’est bien un choix.

      Celui de ne s’occuper que des cas fluides qui cochent toutes les cases et ne font pas perdre de temps.

  • Anticor craint de ne plus pouvoir aller en justice | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/120623/anticor-craint-de-ne-plus-pouvoir-aller-en-justice

    En termes techniques, le rapporteur public du tribunal administratif prend fait et cause pour les deux requérants. Son argument principal : « Le caractère désintéressé et indépendant » d’Anticor, condition nécessaire pour recevoir son agrément, est critiqué pour un « manque de transparence » sur ses ressources, dans le décret pris le 2 avril 2021 par le premier ministre pour renouveler cet agrément (le garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti, en situation de conflit d’intérêts, avait dû se déporter au profit de Jean Castex).

    Dans sa courte plaidoirie, Frédéric Thiriez estime, lui aussi, qu’Anticor ne « répond pas aux conditions légales » lui permettant de recevoir l’agrément du gouvernement. Dans sa requête écrite, dont Mediapart a pris connaissance, Me Thiriez s’appuie sur une série d’articles du JDD, de Causeur et du Point notamment, relayant des critiques tous azimuts portées ces dernières années contre l’association. L’« engagement politique des membres du réseau d’Anticor », ses liens avec la presse (dont le site Blast), les dons financiers versés de 2018 à 2020 par l’entrepreneur Hervé Vinciguerra (un temps proche d’Arnaud Montebourg), sont successivement exposés.

    Conclusion de Frédéric Thiriez : « Alors que l’instruction de la demande montrait que les conditions de transparence des ressources, d’information et de participation effective des adhérents de l’association Anticor, pourtant nécessaires au renouvellement de l’agrément, manquaient à l’évidence, le premier ministre a pourtant décidé de l’accorder ». « Une erreur de droit flagrante », assène l’avocat dans sa plaidoirie.

  • Fusion carte Vitale-carte d’identité : l’Assurance maladie émet de « très fortes réserves »
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/06/01/fusion-carte-vitale-carte-d-identite-l-assurance-maladie-emet-de-tres-fortes

    Le gouvernement doit lancer d’ici à début juillet une mission de préfiguration, afin de « travailler à la mise en œuvre juridique et technique » de cette association, dans le cadre d’un plan de lutte contre la fraude sociale, annoncé par le ministre délégué aux comptes publics, Gabriel Attal.

    Le ministre délégué aux comptes publics, Gabriel Attal a dévoilé lundi un vaste plan de lutte contre la fraude sociale, comportant notamment un projet de fusion de la carte nationale d’identité avec la carte Vitale. Le gouvernement doit lancer d’ici à début juillet une mission de préfiguration, afin de « travailler à la mise en œuvre juridique et technique » de cette fusion.
    Mais un courrier de l’Assurance maladie datant du 3 avril, figurant dans un rapport de l’inspection générale des affaires sociales (IGAS) et l’inspection générale des finances (IGF) publié jeudi, montre que celle-ci n’est pas favorable au projet, estimant qu’il ne paraît répondre « à aucun besoin ».
    La « plus-value en matière de lutte contre la fraude reste entièrement à démontrer », puisque « les montants de fraude susceptibles d’être liés à une utilisation frauduleuse de la carte Vitale sont minimes », écrit dans ce courrier le directeur général de la Cnam, Thomas Fatôme.

    [...]

    En effet, les trois quarts des fraudes aux prestations de la Caisse d’assurance maladie sont des fraudes commises par des professionnels. Le quart restant est bien imputable aux usagers, mais les deux postes les plus importants – la fraude aux indemnités journalières (arrêts maladie) et la fraude à la complémentaire santé solidaire – ne mettent pas en jeu la carte Vitale.

    Dans le brouillard de la société de contrôle, la #lutte_contre_la_fraude, c’est un mixte de gesticulations et de coups de bâton (les annonces sur le RSA étaient du même tonneau). On tétanise au moins autant qu’on punit, mais on aura pointé du doigt des coupables (sans embêter qui palpe pour de bon).

    • Je ne pense pas du tout que ça se limite à ça. Ces gesticulations ciblées sur les pauvres et les étrangers, les solidaires (qui n’a pas prêté sa carte vitale ?) sont faites pour faire peur, dissuader des comportements, des existences par la crainte de se voir privé de moyens (santé, RSA, ...) et (toujours plus) illégitime. Cette peur potentialise les dispositions de contrôle et de contraintes, les rend plus opérantes. Car ces gesticulations sont accompagnées d’actes.
      Quand la carte vitale sera couplée avec la CNI, ce sera un bond en avant de la surveillance (La CNIL a pas plus de portée que l’Académie française). Et elle devra l’être avec les cartes de séjour. Combien de gens tombent dans un trou sans droit au séjour entre deux cartes ? On n’arrive pas à les expulser (sauf à la marge). On arrivera à les priver au moins un temps d’accès à la plupart des soins (ça tombe bien on est pas sûr de réduire drastiquement le panier de soin de l’AME, ça compensera, et le droit d’être soigné sera de plus en plus lié au devoir d’être français). Ce sera moins pire que les refus de soins subis par les titulaires de la CSS. De la dépossession, on se console comme on peut, et si on est un bon français, le RN c’est top, c’est pas juste un souci « matérialiste » façon droit acquisitif, c’est un accès pas cher au symbolique, identité qu’ils disent, même en cachette dans l’isoloir, être partie prenante d’une communauté plutôt que seul, écrasé.

      C’est exactement ce que la gauche et les syndicats ne perçoivent pas sur le droit au chômage et le RSA, toujours vus depuis l’emploi dont on est « privé » (comme dit encore la CGT chômeurs, alors qu’ils savent bien que la majorité des chômeurs passent par des tafs et qu’ils avaient inventés « chômeurs rebelles » en lieu et place du « privés d’emploi » qu’ils persistent àutiliser), les effets sur le salaire de l’emploi, et pas (plus) sur ce qui serait constitutif d’un droit au chômage.
      Ce qui vient de se passer de ce côté avec les annonces RSA où ça s’est focalisé sur le travail forcé, sans voir tout le travail déjà effectué, dans la production, l’emploi, et d’une, et pour le contrôle, de deux, tout ce théâtre, toute cette pugnacité qu’il faut, et le temps bouffé pourri gâché. Parce qu’il ne doit pas être libre.
      Là aussi il faut parler de charge mentale, non seulement pour suivre ses « prestations », faire avec ses mini moyens, faire ce qu’il faut pour être dans les clous (mais lesquels ? quoi encore ?) mais aussi pour encaisser le poids de l’opprobre. C’est sous cette charge aussi que les chômeurs meurent.

      Ces annonces de lutte contre la fraude, contre le pauvre et la pauvresse qui exagèrent, elles ont une charge anxiogène et dépressogène terrible qui redouble les méfaits objectifs des contrôles labyrinthiques.

      (sur le RSA, je parie qu’ils comptent sur les déclarations pré remplies qu’ils mettent en place pour émonder la hausse du non recours que va inéluctablement créer leur récent barouf, juste parce que là il y a un indicateur susceptible d’être vu cité et commenté)

      edit : et bien sûr cela masque/dédouane la fraude réellement coûteuse (professionnels de santé), tout comme crier haro sur les RSAstes permet de ne pas parler des innombrables budgets dévolus par la loi et légalement aux structures d’insertion, sous traitants divers, entre bullshit occupationnel et contrôle par des « accompagnateurs », qui, comme Aurore avec les sans abri actuellement virés de Paris, ou le groupe SOS, prospèrent grâce à ces marchés publics. Force doit rester à la loi... de la concurrence !

      en 2004, on avait dépensé une blinde pour ajouter des photos sur les cartes vitales pour « éviter la fraude » https://seenthis.net/messages/1004789#message1004940
      la logique comptable sait faire fi de nombreuses économies comptables. l’économie est un rapport de pouvoir.

      #carte_Vitale #CNI #données_de_santé #suspicion #Lutte_contre_la_fraude