• L’ancien commissaire Darquier de Pellepoix osait avancer qu’à Auschwitz on n’a gazé que des poux, chevauchant l’hyper-criticisme de Robert Faurisson qu’a si justement déconstruit Pierre Vidal-Naquet dans Les Assassins de la mémoire. La rhétorique de M. el Khal, qui se situe dans le registre du premier pas vers le négationnisme - équivalence entre victimes et bourreaux - aboutira un jour à une ignominie semblable sur la Ghouta ou Alep si l’on n’y prend pas garde.

      Voilà qui habille Le Média pour l’hiver.

      #invectives

    • Ah ! mais oui chez Ballast c’est beaucoup mieux quand on enfonce ses consoeurs et confrères ! Bravo !

      Claude El Khal est notre correspondant au Moyen-Orient. Il a sa vision des événements et il affirme se méfier des manipulations provenant du régime syrien tout autant que des belligérants américains ou européens. Il a raison. Les guerres sont des moments où l’information est manipulée à des fins stratégiques. Le journalisme consiste à prendre ses distances avec les sources belligérantes. À rappeler que les civils sont des victimes innocentes. Sa position est raisonnable, et juste. Il ne choisit qu’un seul camp : celui de la paix et de la préservation des vies. Ceux qui attaquent sa position trouvent peut être qu’être tué par une bombe américaine est moins condamnable que par une bombe russe ? Pour moi, ceux qui bombardent sont tous coupables. On peut bien condamner le régime syrien soutenu par les Russes. On peut aussi condamner la Turquie d’Erdogan soutenue par les américains et les européens. On peut condamner l’Arabie saoudite armée par la France. On peut condamner l’Iran qui arme le Hezbollah. On peut condamner les djihadistes armés par les américains. On peut condamner la France, les européens, les USA qui organisent le chaos dans cette région du monde. On peut condamner les intérêts des multinationales de l’armement, du pétrole et du gaz qui tirent profit de la situation. Mais on ne peut pas condamner un journaliste comme Claude El Khal qui a le courage de dire tout haut que le seul camp qu’il fait sien est celui des civils, des enfants, qui vivent l’enfer. Claude El Khal a raison de refuser que l’on diffuse des images dont on ignore la provenance, dont on ignore la véracité. Chaque fois que vous voyez des vidéos sur la Ghouta : demandez-vous qui a filmé, sous la protection de qui, pour faire passer quel message, pour servir les intérêts de qui ? ce n’est pas la première guerre de communication, ce n’est pas la première fois que « l’opinion publique internationale » est soumise au matraquage et à la propagande des belligérants. Au Média, nous n’acceptons pas l’instrumentalisation. Nous disons clairement que les belligérants doivent cesser leurs bombardements que ce soit à Damas, la Ghouta, au Yémen. Qu’ils cessent de massacrer des civils. Si d’autres médias estiment qu’il faudrait prendre le parti des USA et des européens, qu’ils le fassent. mais ne rêvez pas : Le Média ne s’alignera sur aucun camp. Notre camp c’est la paix et la vie humaine. Ce sont vos guerres, pas les nôtres. Nous sommes avec les peuples. Et si vous trouvez nos positions angéliques, laissez nous penser que les vôtres sont belliqueuses, sources de haine, de souffrance. Nous ne faisons de mal à personne. Et vous ? Comme Jean Jaurès : nous défendrons la paix. Que ceux qui veulent la guerre y envoient leurs enfants.

    • Nous passerons sur le fait que les propos sur le conflit syrien de Robert Fisk - ne connaissant qu’un seul ennemi : l’Occident — ont été dénoncés non seulement par des confrères journalistes [16], mais aussi par les chercheurs et experts de la révolution syrienne.

      Fisk en prend lui aussi pour son grade. La note 16 sensée servir, j’imagine d’argument contre Fisk, pointe vers le Courrier International, article de 2007 (!) publié initialement dans Haaretz. On devra se contenter de cela pour conclure que Fisk n’est pas crédible (et négationniste, donc, cf. la conclusion).

    • Pour mieux comprendre son engagement au sein de la « résistance civile à l’occupation syrienne du Liban » évoqué dans l’article d’Audrey Kucinskas pour L’Express

      Je n’oublierai jamais le 13 Octobre 1990.

      Je n’oublierai jamais les avions syriens qui lançaient leurs missiles sur les dernières régions libres du Liban. Je n’oublierai jamais la terreur des femmes, des hommes et des enfants sous le feu aveugle des canons du régime baathiste. Je n’oublierai jamais les larmes des pères, des mères, des fils et des filles au moment de la reddition.

      Je n’oublierai jamais les soldats de l’armée libanaise massacrés alors qu’ils étaient prisonniers. Je n’oublierai jamais le silence de mort qui a accompagné l’entrée des troupes syriennes à Baabda. Je n’oublierai jamais les tirs de joie de la soldatesque d’occupation quand l’invasion fut achevée.

      Je n’oublierai jamais que parmi ceux qui se divisent aujourd’hui en 8 et 14 Mars beaucoup ont applaudi et crié victoire, certains après avoir pilonné sauvagement les régions libres, d’autres après avoir participé aux combats contre l’armée libanaise.

      Je n’oublierai jamais que tout ça s’est passé avec la bénédiction du monde entier, de ceux qui veulent aujourd’hui abattre le régime syrien, ceux qui le décrivent depuis si peu comme criminel et barbare : les Etats-Unis, l’Europe, la France socialiste à laquelle appartenaient déjà messieurs Fabius et Hollande, la Ligue Arabe, les monarchies du Golfe, la Turquie… Même l’Iran et Israël étaient à l’unisson.

      Je n’oublierai jamais les heures noires de ce jour funeste et la nuit sans étoiles qui s’est abattue sur nous. Je n’oublierai jamais les 15 ans qui ont suivis. 15 ans de répression, de pillage organisé, de corruption institutionnalisée. Je n’oublierai jamais la peur, la rage, la tristesse, la mort.

      https://claudeelkhal.blogspot.fr/2015/10/je-noublierai-jamais-le-13-octobre-1990.html

    • Je reviens à ma première question, et la chaleur de « nos » commentaires sur SeenThis me fait me la poser de manière encore plus lancinante : qu’y a-t-il dans la question syrienne pour susciter de telles passions au sein d’une certaine gauche (française et au-delà européenne) ? Sur le Chili, le Vietnam, d’autres conflits encore, à tort ou à raison, je peux m’expliquer la ferveur de certains engagements. Peut-on dire la même chose de la Syrie ? Une fois posé le despotisme très connu par un demi-siècle d’expérience du régime, on ne sort pas d’un constat assez simple à faire : la majorité de la population n’a pas vraiment rejoint le mouvement (y compris à ses débuts), par peur, par calcul, par expérience, etc., c’est un fait. Si la majorité silencieuse s’est exprimée en Syrie, c’est par le départ, dans les pays voisins, en Europe et ailleurs... Et du côté des adversaires du régime, quel est le poids de mouvements révolutionnaires qu’on peut raisonnablement soutenir quand on a précisément une sensibilité de gauche, par rapport à des milliers de « rebelles » puisque c’est le terme utilisé, mercenaires, pillards, fanatisés, manifestement à la tête des opérations à partir de l’été 2011 ?
      Je précise que ma question est aussi naïve que sincère et que je serai ravi d’entendre des explications qui tiennent...

    • Selon Le Courrier international : @gonzo

      Comme le rappelle Michael Jansen, spécialiste du Moyen-Orient au quotidien The Irish Times, « les villes […] de Ghouta orientale sont tombées sous le contrôle des combattants rebelles en 2013 et sont aujourd’hui le dernier refuge de fondamentalistes de la Faylaq Al-Rahman (Légion de Rahman) et de la Jaish Al-Islam ( Armée de l’islam ), soutenue par l’Arabie Saoudite , dans la région de Damas ». Le régime de Bachar El-Assad cherche actuellement à « exercer des pressions militaires » sur cette zone pour se débarrasser de ces combattants.

      https://www.courrierinternational.com/article/syrie-sous-les-bombardements-du-regime-la-ghouta-orientale-re

      Raisonnablement je ne peux soutenir aucun de ces mouvements fondamentalistes (Faylaq Al-Rahman), salafistes (Jaish Al-Islam) et djihadistes (Tahrir Al-cham) qui prennent la population en otage de même que le régime de Bachar et je continue de partager le point de vue de Claude El Khal et du Média :

      Au Média, nous n’acceptons pas l’instrumentalisation. Nous disons clairement que les belligérants doivent cesser leurs bombardements que ce soit à Damas, la Ghouta, au Yémen. Qu’ils cessent de massacrer des civils. Si d’autres médias estiment qu’il faudrait prendre le parti des USA et des européens, qu’ils le fassent. mais ne rêvez pas : Le Média ne s’alignera sur aucun camp. Notre camp c’est la paix et la vie humaine. Ce sont vos guerres, pas les nôtres. Nous sommes avec les peuples. Et si vous trouvez nos positions angéliques, laissez nous penser que les vôtres sont belliqueuses, sources de haine, de souffrance. Nous ne faisons de mal à personne. Et vous ? Comme Jean Jaurès : nous défendrons la paix. Que ceux qui veulent la guerre y envoient leurs enfants .

    • Sur un point qui a l’air important dans le débat, l’article de @lundimatin dit uniquement que « Faylaq al Rahman » est affilié à l’ASL et que d’autres groupes les considèrent comme « laïcs et apostats » (mais on ne sait pas ce qu’en pense réellement les auteurs de l’article). Du coup ce serait des « gentils » ?

      Mais en revanche la carte du Monde, elle, dit que « Faylaq al Rahman » se revendique de l’ASL, et surtout que c’est un groupe « à dominante islamiste » !
      (Et je suppute qu’il est possible et peut-être courant que des groupes islamistes traitent d’autres groupes islamistes de laïcs et apostats car ils ne sont pas d’accord, mais bon je n’y connais rien…)

      L’effectif d’environ 30% est le même dans les deux, mais par contre du coup ils disent donc plutôt l’inverse sur ce groupe :
      – Dans un cas le groupe EST affilié à l’ASL et est présenté comme pas islamiste du tout (mais c’est l’avis d’un autre groupe islamiste et non des auteurs eux-mêmes).
      – Dans l’autre, le groupe SERAIT affilié à l’ASL, au conditionnel car c’est le groupe lui-même qui se revendique, et il est présenté comme majoritairement islamiste.

      Je n’ai rien à en dire mais c’était juste pour souligner la différence.

    • @baroug : non. Burgat n’a pas attendu autant de morts avant de s’attaquer directement à la gauche anti-impérialiste (thème fondateur des fanboys de la révolution syrienne) dès août 2012 :
      https://www.facebook.com/francois.burgat/posts/318712458225901

      Rappel encore : 2 mois plus tôt il prétendait aussi avec Caillet que Nusra n’existait pas et était une invention du régime commentant des attentats false flag. Fadaise complotiste dont l’utilité est de maintenir la supériorité morale des partisans de la militarisation de la contestation syrienne.

      L’attaque contre Oumma par le même Burgat, c’est l’année d’après, juin 2013 :
      https://seenthis.net/messages/147381
      (l’attaque contre le nationalisme arabe classique étant aussi un thème favori de la part de fanboys).

    • Le pire dans toute cette histoire, c’est que la guerre idéologique, de la vérité ou des contre-vérités (peu importe) risque non seulement de masquer les réalités de ce conflit qui perdure depuis le printemps 2011 mais aussi de banaliser auprès de l’opinion ce genre de situation. Saura-t-on jamais combien de victimes aura fait cette guerre parmi les civils désarmés ? Combien de personnes ont fui devant ces atrocités (Syrie et pays voisins) ? La première erreur commise le fut (à mon avis) par le « camp occidental » qui décida de livrer des armes aux « rebelles » et d’envoyer des instructeurs auprès des factions belligérantes. On connait ensuite l’enchainement fatal : la Russie poutinienne intervint à son tour parce que, hein, on allait pas laisser les États-Uniens tripatouiller tout seul dans ce merdier, déjà que,avec les précédentes ingérences en Irak et en Afghanistan (depuis 1979, juste après l’invasion soviétique), ils avaient déjà bien pourri l’ambiance, sans compter le soutien inconditionnel qu’ils accordent à l’état d’Israël. La guerre des communiqués prit rapidement le relais. Chaque « camp » se dota d’alliés de circonstances (Turquie, Iran, n’oublions pas non plus les nations euro-atlantistes) qui en rajoutèrent dans la désinformation et le brouillage médiatique.
      Ce qui se passe au Proche-Orient (Moyen-Orient, Levant) depuis la fin de l’empire ottoman et surtout depuis la découverte de la manne pétrolière dans cette région est un naufrage de la soit-disant civilisation et, comparés à cela, les camions d’essence de « Mad Max Fury » ressemblent juste à une histoire de petit chaperon rouge pour faire frissonner les enfants avant qu’ils ne s’endorment. Bonne nuit ! Pour le brouillard, on a ce qu’il faut en magasin ...

      Et - pardonnez-moi si j’m’excuse, j’allais oublié un point TRÈS important dans la série des « on ne saura jamais » ; c’est le chiffre d’affaire des marchands d’armes (toutes catégories confondues) lié à ce conflit.

    • Non mais que certains, et Burgat et Filiu dont l’un est connu depuis longtemps pour croire et entretenir l’idée d’un islamisme « de gauche » et l’autre fétichise peut être les révolutions arabes en général, aient été en avance sur cette fracture c’est une chose. Mais de toute façon, elle est ancienne, et vous la connaissez tous puisque bien antérieure au conflit syrien ; vous en étiez déjà acteurs.
      Après, je pense que l’intensité du conflit, qui est le plus meurtrier de la décennie, doit jouer un rôle dans la généralisation de la fracture à gauche, si l’on peut dire.

    • Tout à fait @sombre

      @nidal La faute à la vieille gauche aveugle et égoïste !

      « C’est triste et cruel mais c’est comme ça : la force d’inertie intellectuelle d’un pan entier de cette bonne vieille gauche arabe et européenne est en train de l’empêcher de prendre un virage historique ! Son aveuglement dans le dossier syrien a plusieurs causes. L’une des toutes premières est une surenchère égoïste et intolérante dans l’appropriation privative du label anti-impérialiste :
      « Personne d’autre que nous, et surtout pas la génération de l’Islam politique ».

      Pour François Burgat, les islamistes ont toujours raison !
      https://mondafrique.com/francois-burgat-islamistes-ont-toujours-raison

      Peut on classer Burgat dans cette sphère de l’islamo-gauchisme dans le milieu intellectuel français, et qui joue le rôle des avocats du projets islamiste, d’une manière ou d’une autre ?

      Je n’aime pas du tout l’expression « islamo-gauchisme » qui est souvent employé par les islamophobes ou les milieux français islamophobes. Par ironie, je dirai, pour commencer, que F. Burgat n’est, de mon point de vue, certainement pas de gauche, si l’on se réfère simplement aux messages Facebook qu’il n’a cessé de diffuser au cours de la dernière campagne présidentielle française, dénigrant surtout Jean-Luc Mélenchon et ne manifestant pas, semble-t-il, beaucoup plus de sympathie politique ou électorale pour Benoît Hamon. Il est peut-être un peu plus « macroniste », une tendance plutôt sociale-libérale. Par certains côtés, j’ai l’impression que le politiste français veut être plus royaliste que le roi, soit en trouvant toujours de bonnes excuses aux islamistes légalistes dans leurs échecs, soit en étant encore plus optimiste qu’eux dans la capacité à mener à bien des combats politiques démocratiques et à gérer sans heurts des sociétés.

      Haoues Seniguer

    • Bon, si je résume ce que j’ai compris (pour @Baroug notamment) :
      – la gauche se mobilise parce qu’il y a beaucoup de victimes, ou encore la fracture devient plus importante du fait du nombre de morts : mais alors, pourquoi ce silence sur le Yémen ?)
      – on peut à la rigueur soutenir en fonction d’un pourcentage pas trop élevé d’islamistes vraiment méchants. En acceptant que ce soit possible, cela signifie qu’on se résigne à soutenir un truc qui ne sent pas très bon alors qu’on nous demande justement de ne pas nous poser de questions (et qu’on cloue au pilori celui qui le fait, El Khal en particulier)
      – le Moyen-Orient, terrain de jeu du capitalisme sauvage, OK @Sombre_Hermano mais pourquoi tant de personnes à gauche se sentent-elles obligées à coopérer ? Tout de même, et quelles que soient les souffrances passées, il y a (un peu) plus de lucidité sur le sionisme !
      _ quelques acteurs (Burgat, mais peut-être moi aussi, je ne m’exclus pas) ne seraient pas vraiment de gauche, d’où leurs positions étranges. Mais il ne s’agit pas de ces quelques exceptions, le nécessaire soutien aux types qui se battent dans la Ghouta est une opinion très largement majoritaire.
      Merci aux contributions, mais je reste avec mes questions :-(

    • Je peux parler de ce que j’en pense de mon côté :
      1) troubles internes (la « révolution »), dont à aucun moment il n’a été tout à fait possible de savoir si l’opération de « regime change » la récupérait ou l’initiait ;
      2) militarisation quasi-instantanée, daech simultanément en Irak et en Syrie, pertes gouvernementales très fortes ;
      3) on finit par avoir des informations sur daech et ses soutiens, et sur al qaida et ses soutiens, on apprend que les mécènes (comme l’article en parle sur Lundi Matin) sont la Turquie et quelques autres pays reconnus pour leur absence totale de respect de la vie humaine ;
      4) finalement, le régime s’en sort, et par force, c’est un carnage, les belligérants y jouant tous leur survie. On sait ce que c’est, on a quelques guerres derrière nous pour nous le rappeler.

      Je suis allé voir « Pentagon Papers », où on te rappelle obligeamment que dès 1954 des opérations de regime change et +++ étaient réalisées en sous main pour déstabiliser le Vietnam.

      Donc, il faudrait cesser de critiquer la couverture actuelle des évènements en Syrie au prétexte que les forces gouvernementales gagnent du terrain, parce que c’est bien de ça qu’il s’agit ?

      C’est une guerre à mort, entre deux armées visiblement de force plus ou moins équivalentes, les pertes équivalentes en nombre de chaque côté en attestent il me semble. Oui, les pertes civiles sont odieuses, un petit « Dresde » pour le moment. Je ne ferais pas de référence aux pertes de la Corée du Nord pour ne pas commettre de Point... CIA ?

      Deux armées bien équipées, qui font des massacres des deux côtés, des civils qui trinquent. Une documentation abondante sur les livraisons d’armes et sur les mécènes.

      Et donc, on reproche à certains que l’on dit « de gauche » de ne pas vouloir prendre parti dans ce tourbillon de propagande.

      Ce serait quoi le but ultime de cette prise de position que l’on devrait réaliser sans remettre en doute aucune des informations transmises ? De faire « encore plus de guerre » ?

      Notez que je n’ai pas encore parlé du droit international et de souveraineté. Je serais immédiatement accusé de parler comme Poutine. Mais... Bon... L’ONU, on lui demande beaucoup de juger si tel ou tel crime pris dans la multitude est un crime de guerre ou pas, mais on pourrait aussi l’utiliser pour dire si l’intervention de telle ou telle nation, en tant que « mécène » d’un des nombreux groupes anti-gouvernementaux, est légale ou pas, au regard du droit international. C’est moins vendeur que de laisser parler ses tripes en regardant des images de gamins ensanglantés, évidemment.

      Alors, 300000 morts, ça veut dire quoi ? Qu’on doit cesser tout esprit critique ? Ou ça veut juste dire que des deux côtés, aucun décideur n’a jugé nécessaire de cesser d’alimenter les belligérants ?

    • @biggrizzly, dans ton décompte, tu ne dis pas que sur les 100 000 civils tués, la très grande majorité l’a été par le régime. Je pense que c’est un des arguments majeurs de ceux qui considèrent que faire une équivalence entre les « camps » est problématique, pour le moins.

      Par ailleurs, je ne vais pas me faire l’avocat de la gauche anti-Assad (ou comme vous voudrez la nommer), je n’ai pas moi-même de position claire (et je vous lis tous avec intérêt pour essayer d’y comprendre quelque chose), mais il ne me semble pas qu’ils considèrent qu’il faut cesser d’exercer son esprit critique, mais encore une fois que renvoyer les deux camps dos à dos n’est pas une position tenable.

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_civile_syrienne#Pertes_civiles

    • @gonzo Une de mes théories, est que justement sur la Syrie il y a eu une sorte de « résistance », ou méfiance, relativement large, et qu’elle s’est assez tôt exprimée contre la militarisation de l’opposition (donc début/mi-2012). Et ces résistances sur la Syrie ne se sont pas exprimées seulement dans les cercles militants de la gauche française, mais également dans les gauches arabes (article dès août 2012 dans le Diplo) :
      https://www.monde-diplomatique.fr/2012/08/DOT_POUILLARD/48029
      Les résistances et méfiances se sont plus largement exprimées assez tôt dans le monde arabe, notamment dans les milieux nationalistes arabes old school et leurs alliés (notamment en France) : Afrique-Asie, Labévière, toute la bande, désormais considérés comme de nouvelles incarnations du diable.

      Mais aussi dans des cercles officieux qui, normalement, doivent se taire. Je pense que, très tôt, les articles sceptiques de Malbrunot sur le sujet reflétaient, venant de ce bonhomme, le scepticisme des milieux du renseignement et de la défense en France.

      Et même chez les opposants syriens historiques, la militarisation n’a pas du tout fait l’unanimité. On a beaucoup cité ici Haytham Manna, et comment il a été largement mis sur la touche dès qu’il a dénoncé les dangers de la militarisation début 2012.

      Et plus largement, le sujet tabou que tu évoques de temps en temps : l’opinion syrienne n’a pas forcément basculé aussi unanimement qu’on a bien voulu se le raconter. Et surtout pas en faveur d’une escalade militaire à base de milices – pas par amour du régime, mais parce que ça ne s’était déjà pas bien passé à côté (Liban, Irak).

      Or, sur des révolutions précédentes, ça n’avait pas tellement moufté, ou pas aussi bruyamment. En particulier, la guerre sur la Libye, ça a été beaucoup plus discret. Il y a bien eu Herman (justement !) se payant la tête Gilbert Achkar (accusé de prétendre « micromanager » les bombardements de l’OTAN), mais ça doit être à peu près tout.

      Je pense que, notamment pour la Libye, il n’y a pas réellement eu besoin d’une bataille sur l’opinion publique ; on a eu du bombardement occidental old school, silence dans les rangs et le doigt sur la couture du pantalon. Sur la Syrie, ça n’a pas été le cas. Très rapidement il y a eu des résistances (voir ci-dessus), et cela par des gens très légitimes et ayant accès habituellement aux médias mainstream.

      Cette résistance inattendue, de la part de franges légitimes des militants, et de milieux acceptés dans les grands médias, je pense que c’est un des éléments qui ont rendu l’ambiance aussi féroce, parce que dès que la militarisation des « rebelles » se met en place, il y a un gros enjeu de conviction de la part de l’opinion publique. Et à ce moment on voit apparaître illico des attaques directes contre l’establishment du renseignement et de l’armée (un ramassis de fachos pro-Bachar), et contre la gauche pro-arabe (je te rappelle pas les délires). Parce qu’on n’est pas dans une discussion : il y a un besoin prioritaire de délégitimation de sources qui sont largement perçues, y compris dans les médias mainstream, comme usuellement légitimes et qui commencent à faire entendre leur opposition à la militarisation des « rebelles ».

    • @baroug Pour le Yémen, je pense comme toi que, comme personne ne France n’exige une intervention militaire dans le conflit au Yémen (ni dans un camp ni dans l’autre), c’est un gros élément qui évite qu’il y ait réellement des exclusions et des condamnations en hérésie.

      En revanche, pour le nombre de morts, la « comparaison » n’est pas si farfelue : mi-mars 2012, on évoque ici 8000 morts en Syrie :
      http://www.liberation.fr/planete/2012/03/14/quand-la-syrie-se-revolta_803029
      Or, la mi-mars 2012, c’est le fameux débat sur France 24 plein d’enthousiasme pour la militarisation de la rébellion, qu’Haytham Manna dénonce vigoureusement :
      https://seenthis.net/messages/225755

      Encore une fois : ce n’est pas pendant la première année que le débat s’envenime. C’est à partir de mi-2012 que les excommunications sont prononcées, et elles accompagnent la montée en puissance de la militarisation de l’opposition.

      Et puisque tu évoques la responsabilité de l’explosion du nombre de morts : c’est à partir de la militarisation, de la livraison d’armements (de la part de la France : en violation de l’embargo européen) et de l’alignement sur les partisans du renversement de régime par l’action militaire (et donc, l’exclusion à partir de ce moment des autres, tels Manna), que le nombre de morts explose. On part de 8000 la première année, on arrive à des dizaines de milliers l’année suivante, et des centaines de milliers ensuite.

      C’est bien l’aspect pervers de ce non-débat : c’est qu’on traite de paranoïaques, de pro-Bachar, de négationnistes, de mépris pour les civils, justement tous ceux qui, dès 2012, disent que si on militarise l’opposition et qu’on part dans une grande guerre civile en Syrie, ça ne va pas bien se passer du tout, que le régime n’est pas si faible, qu’il n’est pas isolé du tout et que ses alliés interviendront, et que les types qu’on arme sont extrêmement dangereux. Or, depuis ce moment, ce sont ceux qui soutiennent la militarisation et l’escalade qui ont causé des centaines de milliers de morts, en agonissant d’injures ceux qui ont mis en garde constamment, qui continuent à revendiquer la posture de supériorité morale.

    • Encore une remarque sur le Yémen. La question n’est pas sa savoir pourquoi les fanboys de la révolution syrienne ne dénonceraient pas la situation au Yémen – parce qu’en gros, ils condamnent.

      Mais plutôt pourquoi ils ne réclament pas la militarisation de la « rébellion yéménite », l’envoi d’armes et de financements, voire l’escalade contre le méchant agresseur qui massacre la population. Ailleurs, pourquoi on n’a jamais lu d’appels à armer, entraîner, financer, militariser, l’opposition égyptienne en réponse au coup de Sissi et au massacre du 14 août 2013 (on estime à plus de 800 morts en une journée).

    • Merci @nidal, je crois que tu as bien résumé notre (le mien en tout cas) malaise depuis le début :

      C’est bien l’aspect pervers de ce non-débat : c’est qu’on traite de paranoïaques, de pro-Bachar, de négationnistes, justement tous ceux qui, dès 2012, disent que si on militarise l’opposition et qu’on part dans une grande guerre civile en Syrie, ça ne va pas bien se passer du tout, que le régime n’est pas si faible, qu’il n’est pas isolé du tout et que ses alliés interviendront, et que les types qu’on arme sont extrêmement dangereux.

    • Sur la page Wikipédia, j’ai ce genre d’information que je ne sais pas trop comment interpréter... Le régime tue les alaouites aussi ?

      In May 2013, SOHR stated that at least 41,000 of those killed during the conflict were Alawites.[21] By April 2015, reportedly a third of the country’s 250,000 Alawites that were of fighting age had been killed.[22] In April 2017, a pro-opposition source claimed 150,000 young Alawites had died.[23]

    • @BigGrizzly ; Je me disais qu’il fallait grasser précisément les mêmes lignes !
      @baroug : faut-il faire des comptabilités entre les guerres ? Sinon, outre les remarques de Nidal sur le tournant de 2012, faut-il compter les 8 millions de Yéménites en urgence alimentaire selon l’ONU ?
      @nidal : merci de tes interventions mais, tout de même, on peut sérieusement continuer des années après (7 bientôt) à faire semblant de ne pas voir les problèmes ? J’ai du mal à y croire.
      Une petite question à la communauté SeenThis : pourquoi un taré des banlieues qui s’engage, non sans risques pour sa vie, en Syrie est un dangereux terroriste dont on espère qu’il sera vite tué pour qu’il n’aille même pas jusqu’à la prison, tandis que l’intello (de gauche) qui soutient (de tout son coeur mais sans trop de risques persos) la même révolution en Syrie est la coqueluche des plateaux télé ?

    • Oui, Gonzo, j’y pense régulièrement. Encore il y a quelques jours suite à un texte navrant de Lundi Machin, où l’on dit sa « honte » de l’inaction et de la complicité de la France en faveur de Bachar (on rêve).

      La tolérance pour la lecture confessionnelle des conflits de la région, la répétition systématique des foutaises à base de « sunnites humiliés » (qu’est-ce qu’on en a bouffé, de l’argumentaire à base de sunnite humilié), l’envoi de Colonel Salafi à Beyrouth pour donner un crédit universitaire à l’escroc salafiste al-Assir, retapissé en voix de la rue sunnite libanaise (humiliée, hein), les éructations de Leverrier et Filiu dans ce genre…

      Ces dénonciations systématiques (et volontairement fausses de la part d’individus directement impliqués dans la politique du Quai d’Orsay) de la « passivité » et de l’« inaction » de la France, associées à une tolérance quasi institutionnalisée pour l’excitation sectaire, effectivement je pense que ça pèse très lourd dans la décision de plusieurs centaines de jeunes français d’aller prendre les choses en main pour défendre les sunnites-humiliés avec Nusra et Daech.

    • La réponse de Claude El Khal @lundimatin

      La nouvelle Inquisition et les moukhabarat parisianistes

      Mon intervention consacrée à la Ghouta en Syrie dans le JT du Média du 23 février m’a valu un lynchage en règle sur les réseaux sociaux et dans plusieurs médias. Les amateurs de guerre ont sorti l’artillerie lourde. Il fallait s’y attendre. Mais comme ils n’avaient pas vraiment d’arguments à m’opposer, à part la traditionnelle propagande à laquelle plus grand monde ne croit, ils ont été fouiller mon compte Twitter à la recherche d’anciens péchés qu’ils pourraient utiliser pour me salir.

      Convaincus d’avoir trouvé les trésors d’infamie qu’ils cherchaient, ils les ont partagés sur les réseaux sociaux, essayant de me faire passer pour ce que je ne suis pas. En anglais on appelle ça character assassination . Il n’y a pas d’équivalent en français. Il faudrait en trouver un, ça éviterait à d’autres de subir le même sort.

      Le sentiment que j’ai eu ces derniers jours m’était familier, mais je pensais qu’il faisait partie du passé. Je pensais qu’il a avait été emporté dans les bagages des troupes d’occupation syriennes quand elles se sont retirées du Liban. Ce sentiment d’être traqué, épié, dénoncé, accusé puis jugé sans autre forme de procès était lié aux méthodes des moukhabarat syriens et de l’État policier qui a sévi entre 1990 et 2005. En 2018, les moukhabarat ne sont plus syriens mais parisianistes. Ils ne sont plus ces agents hirsutes et mal fagotés qui faisaient régner la terreur au Liban mais des bien-pensants propres sur eux qui règnent sur les plateaux de télévision et dans les médias mainstream.

      Ce n’est pas à eux que je m’adresse ici. Eux ne méritent que le mépris que tout homme ou femme libre a pour les totalitaristes en tout genre. Si j’ai décidé de m’expliquer, c’est pour certains de mes amis qui ont été affectés par la campagne de diffamation dont je suis la cible, pour les lecteurs qui me suivent, et pour les socios du Média qui me connaissaient depuis peu et qui me découvrent.

      Parmi les choses dénichées qu’on utilise pour me salir, trois articles ou notes de blog, et un jeu de mots...

      https://claudeelkhal.blogspot.fr/2018/03/la-nouvelle-inquisition-et-les.html

      character assassination = campagne de diffamation ou comme l’a bien expliqué @nidal :

      On lui reproche des choses qui n’ont rien à voir avec la Ghouta, alors qu’il est clair que c’est à cause de ce qu’il a dit sur la Ghouta qu’on veut le faire virer

      ou le salir.

    • Tandis que la Turquie, à l’aide des tanks allemands et le soutien de l’OTAN, écrase depuis des semaines Afrine sous les bombes, que l’Arabie Saoudite extermine les femmes et les enfants du Yemen avec des armes dont certaines livrées par la France, les médias en France n’ont d’inquiétude que pour “la Goutha” en Syrie. Une enclave majoritairement contrôlée par des milices islamistes soutenues par l’occident (Jaich al-Islam, Faylaq al–Rahmane et Ahrar al-Cham*), d’où ces derniers bombardent et mènent des attentats contre Damas et dont l’armée syrienne a entrepris de reprendre le contrôle.

      La machine médiatique à mentir pour mieux broyer tourne à nouveau à plein régime : TOUS les médias d’État, toute la presse oligarchique (du Figaro à Libé, huit milliardaires détiennent l’ensemble des journaux « qui comptent » !) accusent l’État syrien légal de crimes de guerre et s’emploient à l’unisson à vendre à l’opinion un nouveau prétexte pour relancer la guerre en Syrie. « Jupiter » Macron n’a-t-il pas récemment menacé la Syrie de « frappes » en vertu d’on ne sait quel mandat du Ciel accordé à la France pour faire la loi en Syrie (mais aussi en Libye, au Mali ou ailleurs !). En fait de « nouveau monde », la politique macroniste continue le vieux néocolonialisme français réduit désormais au rôle de valet d’armes de l’Oncle Sam. Étrangement, les arguments « humanitaires » mis en avant par les éditorialistes bien-pensants laissent ces mêmes journalistes « pacifistes » de marbre quand les armes françaises, vendues à l’Arabie saoudite, dévastent la population civile, femmes et enfants compris, au Yémen ou à Bahreïn…

      Il faut bien entendu que les armes, toutes les armes, celles de l’armée syrienne, mais celles aussi des milices intégristes qui utilisent les civils comme des boucliers humains, se taisent sur tout le territoire syrien. Il faut évidemment que les organisations humanitaires réellement indépendantes puissent au plus tôt intervenir en Syrie pour apporter sur place les vivres et les soins nécessaires. Mais pour cela, TOUTES les parties en conflit doivent faire preuve de retenue. Pour commencer, les États impérialistes occidentaux et pétro-monarchiques qui ont attisé la guerre civile en Syrie doivent revenir aux principes fondateurs de l’ONU : le respect de la souveraineté de chaque pays, de l’égalité entre les nations, le refus absolu des ingérences dans les affaires intérieures d’autrui.

      https://www.initiative-communiste.fr/articles/international/syrie-pyromanes-imperialistes-crient-de-nouveau-feu

    • Même les opposants historiques au régime syrien le disent : on ne peut pas faire comme si à la Ghouta une armée rebelle internationaliste résistait vaillamment à Bachar el-Assad, alors même qu’il s’agissait notoirement d’un nid d’islamistes et de djihadistes tenant en otage des civils. Tant pis pour Lundi matin, c’est le genre d’erreurs qui fait tache face à l’histoire. On imagine en tout cas assez mal Debord livrant clé en main un argumentaire à BHL et Raphaël Enthoven pour faire triompher les positions de l’Otan sur le cadavre de la gauche critique. Ou bien publiant dans l’Internationale situationniste des textes suitant de moraline commençant par « Je t’écris de la Ghouta… » C’est un peu triste, mais pas dramatique en soi. Foucault avait eu l’Iran, ils auront la Syrie.

      Ce qui est grave en revanche, c’est que cette publication irresponsable a offert à des dizaines d’éditorialistes, rédacteurs en chef et journalistes allant du Parisien au Monde en passant par Mediapart ou RTL, l’occasion de lyncher Le Média. Les réseaux sociaux offrent aujourd’hui aux lyncheurs des procédés discrets, ne nécessitant pas un grand courage. En l’occurrence, le retweet sournois d’un texte dont on ignore les sources, les états de service des auteurs, le tout sur un théâtre d’opérations dont on n’a pas la moindre connaissance, dont on n’a même que foutre la plupart du temps, et cela dans le seul but d’atteindre à la réputation d’un titre concurrent ou d’un adversaire idéologique. Et ce sont ces gens, oui ces journalistes, ceux-là mêmes qui se piquent ordinairement de fact checking, de neutralité et de rigueur journalistique, qui ont massivement utilisé comme texte de référence contre Le Média un fatras de mensonges grandiloquents publié par un site anarcho-autonome dont ils ignoraient hier jusqu’à l’existence. Le journalisme est décidément dans un état de déliquescence morale et intellectuelle très préoccupant. Je ne sais même pas à ce stade – plusieurs générations ayant été sacrifiées – à quel moment nous pourrons commencer à remonter la pente.

      https://comptoir.org/2018/04/06/aude-lancelin-la-deliquescence-morale-et-intellectuelle-du-journalisme-est

    • Chers lecteurs de lundi.am,

      Le Média a été gravement mis en cause dans un article paru sur le site lundi.am le 28 février dernier, sous le titre « Le Média sur la Syrie : naufrage du ‘journalisme alternatif’ » et portant la signature de Mme Sarah Kilani et M. Thomas Moreau. Si nous avons attendu avant de répondre aux contre-vérités et aux divagations qu’il contient, c’est que, tout d’abord, nous n’avons pas estimé qu’il s’agissait d’un travail sérieux.

      Mais nous avons été ensuite surpris par l’intérêt suscité par un agglomérat aussi peu solide et des critiques aussi infondées. En quelques jours, grâce au pouvoir multiplicateur des réseaux sociaux et à l’hostilité que Le Média inspirait avant même d’avoir produit le moindre programme, le texte des contributeurs de lundi.am a été largement diffusé par toutes sortes « d’autorités » de la presse française, disposant de puissants relais, à l’image de l’improbable Bernard-Henri Lévy qui, dans Le Point, a repris leur argumentaire. Que cette publication de la gauche critique, lundi.am, se soit alignée sur la position des néo-conservateurs atlantistes nous a d’abord étonné. Mais le pouvoir de nuisance de ce texte ayant propagé des mensonges, il faut nous résoudre à devoir défaire méthodiquement ses raisonnements spécieux, bien que nous aurions préféré utiliser notre énergie pour participer à un débat utile sur la couverture des conflits contemporains, plutôt que de perdre notre temps à dissiper des sottises. Mais enfin, la bulle médiatique unanime nous étant tombé dessus avec les armes que lundi.am lui a fournies, nous devons bien aujourd’hui nous efforcer de montrer que les attaques de leurs contributeurs sont aberrantes.

      Voici donc notre réponse à ce pamphlet bâclé qui a tant plu et tant servi à l’ordre médiatique dominant. Ordre dont lundi.am s’est fait, ironie de l’histoire pour des héritiers du situationnisme, le porte-flingue du moment (...)

      Enfin, la conclusion de l’article des contributeurs de lundi.am est d’une indécence rare, qui ne peut pas rester sans réponse. Dans un court paragraphe honteux, ils avancent le nom de l’immonde Darquier de Pellepoix et les mensonges ignobles de Robert Faurisson pour prétendre que « la rhétorique » de Claude El Khal « se situe dans le registre du premier pas vers le négationnisme ». Non seulement les contributeurs de lundi.am imputent à Claude El Khal, et par extension au Média, la commission d’un crime puni par le code pénal, mais ils ajoutent une injure infâme à la diffamation caractérisée en sous-entendant que le travail de l’un de nos collaborateurs pourrait aboutir « un jour à une ignominie semblable sur La Ghouta ou Alep si l’on n’y prend pas garde ». Eh bien non, c’est maintenant clair, ce n’est pas Le Média qui prône l’intensification de la guerre et l’aggravation des violences contre les civils.

      Au fond, chers lecteurs de lundi.am, vous le voyez : les contributeurs qui nous ont injurié ont pris leur désir pour des réalités et leurs préjugés pour des arguments. C’est pourquoi nous voulons faire connaître notre position, de manière à ne pas vous laisser être insultés par la médiocrité du travail fourni par ces personnages.

      https://lemediapresse.fr/syrie/lundi-am-et-bhl-convergence-des-luttes

  • La datation U-Th (Uranium-Thorium) des croûtes carbonatées révèle l’origine néandertalienne de l’art pariétal ibérique.

    http://science.sciencemag.org/content/359/6378/912.full

    L’étendue et la nature du comportement symbolique chez les Néandertaliens sont obscures. Bien que des preuves de l’ornementation du corps de Néandertal aient été proposées, toutes les peintures rupestres ont été attribuées aux humains modernes. Ici, nous présentons les résultats de datation pour trois sites en Espagne qui montrent que l’art rupestre a émergé en Ibérie sensiblement plus tôt que prévu. Les datations uranium-thorium (U-Th) sur des croûtes carbonatées recouvrent des âges minimums pour un motif linéaire rouge à La Pasiega (Cantabrie), un pochoir à main à Maltravieso (Estrémadure) et des spéléothèmes peints en rouge à Ardales (Andalousie). Collectivement, ces résultats montrent que l’art pariétal en Ibérie est âgé de plus de 64,8 mille ans (ka). Cet art rupestre est le plus ancien daté à ce jour et précède d’au moins 20 ka l’arrivée des humains modernes en Europe, ce qui implique la paternité de l’homme de Neandertal.

    L’étude détaillée :
    http://www.sciencemag.org/content/359/6378/912/suppl/DC1

    La réaction de certains préhistoriens qui souhaitent vraiment voir « la tête » de certains de leurs confrères opposés à ce que Néandertal soit capable de symbolisme , ici :
    http://science.sciencemag.org/content/359/6378/852.full

    Et plus, sérieusement, quelques doutes sur les possibles erreurs de datations car l’uranium aurait pu être lessivé #Ludovic_Slimak #cnrs #Michel_Fontugne #Laboratoire_des_sciences_du_climat_et_de_l'environnement
    http://www.lemonde.fr/sciences/article/2018/02/22/neandertal-est-il-le-premier-auteur-de-peintures-rupestres_5261139_1650684.h

    #Préhistoire #art_pariétal #Néandertal # Université_de_Southampton #D_L_Hoffmann #Paul_Pettitt #Université_de_Durham #J_Zilhão #Université_de_Barcelone #64000bp

    • Le premier :
      https://framablog.org/2016/09/12/des-routes-et-des-ponts-1

      Pourtant, je suis tombée sur un certain nombre de projets open source qui mettaient à mal ces préjugés. Il s’est avéré que maintenir les projets dans la durée était un problème connu dans le monde des contributeurs de l’open source. Plus je creusais la question et plus je découvrais des billets de blog, des articles et des forums de discussion qui abordaient la tension et l’épuisement éprouvés par ceux qui maintiennent les projets open source. Tout le monde m’indiquait une autre personne à contacter et sans m’en apercevoir j’ai récolté un nombre incroyable de témoignages à ce sujet.

      Je me suis rendu compte que j’avais découvert un problème certes « bien connu » des producteurs (les contributeurs de l’open source) mais dont les consommateurs (les entreprises de logiciels et les autres utilisateurs de code open source) n’avaient apparemment aucune idée. Cette anomalie m’a incitée à me pencher sur le problème.

      Par ailleurs, il semble que le milieu de l’open source soit lui-même en train d’évoluer, voire de bifurquer. J’ai eu des conversations très diverses avec des interlocuteurs de différentes générations, tous contributeurs open source. Ils semblaient avoir des philosophies et des valeurs divergentes, au point de donner l’impression de ne pas utiliser le même vocabulaire. J’ai appris que dans les trois à cinq dernières années, la production ainsi que la demande avaient explosé dans le monde de l’open source grâce à l’amélioration des outils pour les développeurs et à celle de l’organisation du travail. Les contributeurs de l’open source d’aujourd’hui sont très différents de ceux d’il y a 10 ans, sans parler de ceux d’il y a 30 ans. Or ces différentes générations ne communiquent pas entre elles, ce qui rend difficile toute conversation productive sur la maintenance pérenne des logiciels.

      #épuisement #travail #pérennité #long_terme #infrastructure

      Aussi signalé par @monolecte
      https://seenthis.net/messages/523810
      et
      https://seenthis.net/messages/525857

    • https://framablog.org/2016/11/14/des-routes-et-des-ponts-9-largent-et-lopen-source

      Beaucoup de projets open source ne sont rien de plus qu’un dépôt numérique public où est stocké du code auquel un groupe de gens contribue régulièrement : l’équivalent d’une association officieuse sur un campus universitaire. Il n’y a pas de structure légale et il n’y a pas de propriétaire ou de chef clairement défini. Les « mainteneurs » ou les contributeurs principaux émergent souvent de facto, en fonction de qui a créé le projet, ou de qui y a investi beaucoup de temps ou d’efforts. Cependant, même dans ces cas-là, dans certains projets on répugne à introduire une hiérarchie favorisant clairement un contributeur par rapport à un autre.

      […]

      La nature décentralisée du monde open source en a fait ce qu’il est : des logiciels produits de façon participative, que n’importe qui peut élaborer, partager, et améliorer. Mais quand vient le moment de discuter des besoins organisationnels, ou de la viabilité, il peut être difficile de prendre des décisions faisant autorité.

      […]

      De plus, de nombreux projets fonctionnent très bien de manière communautaire lorsqu’ils sont d’une des deux tailles extrêmes possibles, c’est-à-dire soit des petits projets qui ne demandent pas de maintenance significative (comme dans l’exemple de Arash Payan et Appirater), soit de très gros projets qui reçoivent un soutien important de la part d’entreprises (comme Linux).

      Cependant, beaucoup de projets sont coincés quelque part entre les deux : assez grands pour avoir besoin d’une maintenance significative, mais pas d’une taille suffisante pour que des entreprises déclarent leur offrir un soutien. Ces projets sont ceux dont l’histoire passe inaperçue, ceux dont on ne parle pas. Des deux côtés, on dit aux développeurs de ces projets « moyens » qu’ils sont le problème : du côté des « petits projets », on pense qu’ils devraient simplement mieux s’organiser et du côté des « gros projets », on pense que si leur projet était « assez bon », il aurait déjà reçu l’attention des soutiens institutionnels.

      […]

      Beaucoup de projets open source sont en train d’expérimenter la difficile transition d’une création désintéressée à une infrastructure publique essentielle.
      Ces dépendances toujours plus nombreuses signifient que nous avons pour responsabilité partagée de garantir à ces projets le soutien dont ils ont besoin.

      #organisation

    • https://framablog.org/2016/12/05/des-routes-et-des-ponts-13-des-mecenes-pour-les-projets-open-source

      La deuxième option pour financer des projets d’infrastructure numérique consiste à trouver des mécènes ou des donateurs. Il s’agit d’une pratique courante dans les cas de figure suivants :
      – Il n’existe pas de demande client facturable pour les services proposés par le projet.
      – Rendre l’accès payant empêcherait l’adoption (on ne pourrait pas, par exemple, faire payer l’utilisation d’un langage de programmation comme Python, car personne ne l’utiliserait ; ce serait comme si parler anglais étant payant).
      – Le projet n’a pas les moyens de financer des emplois rémunérés, ou bien il n’y a pas de volonté de la part du développeur de s’occuper des questions commerciales.
      – La neutralité et le refus de la commercialisation sont considérés comme des principes importants en termes de gouvernance.

      […]

      Pour expliquer sa décision de lever des fonds pour un projet open source, Godwin écrit :

      « Une quantité importante de code open source est écrit gratuitement. Cependant, mon temps libre est limité. Je dispose actuellement d’une seule journée libre par semaine pour travailler, et j’adorerais la consacrer à l’amélioration de Django, plutôt qu’à du conseil ou à de la sous-traitance.

      L’objectif est double : d’une part, garantir au projet un temps de travail conséquent et au moins 80 heures environ de temps de codage ; et d’autre part prouver au monde que les logiciels open source peuvent réellement rémunérer le temps de travail des développeurs. »

      […]

      John Resig est l’auteur de jQuery, une bibliothèque de programmation JavaScript qui est utilisée par près des 2/3 du million de sites web les plus visités au monde. John Resig a développé et publié jQuery en 2006, sous la forme d’un projet personnel. Il a rejoint Mozilla en 2007 en tant que développeur évangéliste, se spécialisant notamment dans les bibliothèques JavaScript.

      La popularité de jQuery allant croissante, il est devenu clair qu’en plus des aspects liés au développement technique, il allait falloir formaliser certains aspects liés à la gouvernance du projet. Mozilla a alors proposé à John de travailler à plein temps sur jQuery entre 2009 et 2011, ce qu’il a fait.

      À propos de cette expérience, John Resig a écrit :

      « Pendant l’année et demi qui vient de s’écouler, Mozilla m’a permis de travailler à plein temps sur jQuery. Cela a abouti à la publication de 9 versions de jQuery… et à une amélioration drastique de l’organisation du projet (nous appartenons désormais à l’organisation à but non lucratif Software Freedom Conservancy, nous avons des réunions d’équipe régulières, des votes publics, fournissons des états des lieux publics et encourageons activement la participation au projet). Heureusement, le projet jQuery se poursuit sans encombre à l’heure actuelle, ce qui me permet de réduire mon implication à un niveau plus raisonnable et de participer à d’autres travaux de développement. »

    • https://framablog.org/2016/12/12/des-routes-et-des-ponts-14-synthese-sur-les-difficultes-de-financement

      En plus de l’enjeu macroéconomique des communs, il y a plusieurs raisons pour lesquelles le financement des infrastructures numériques est particulièrement compliqué. Ces raisons ont déjà été abordées au cours de cette étude, mais sont toutes résumées ici.

      On croit à tort qu’il s’agit d’un « problème résolu ».
      […]

      Il manque une prise de conscience et une compréhension culturelle de ce problème.
      En dehors de la communauté open source, tout le monde, ou presque, ignore les problèmes de financement de ces projets d’infrastructure, et le sujet est perçu comme plutôt aride et technique. Les développeurs qui ont besoin de soutien ont tendance à se concentrer principalement sur la technique et sont mal à l’aise lorsqu’il s’agit de défendre l’aspect financier de leur travail. Au bout du compte, on ne parvient pas à trouver l’élan qui pourrait modifier cette situation en panne.

      Les infrastructures numériques sont enracinées dans l’open source, dont la culture du bénévolat n’encourage pas à parler d’argent.
      Même si cette attitude a fait de l’open source ce qu’elle est aujourd’hui, elle crée également un tabou qui rend difficile pour les développeurs l’évocation de leurs besoins, car ils se sentent coupables ou ont peur de passer pour des personnes qui n’auraient pas l’esprit d’équipe.

    • Le livre est intéressant, et elle aborde frontalement l’épuisement des gens et des projets, ainsi que la nécessité d’ouvrir au maximum les projets à plein de profils différents pour maximiser les contributions, l’écosystème, le cercle vertueux, dans le dernier chapitre.

      Mais une reproche que je ferais, c’est qu’elle ne parle que de financement direct. Et donc uniquement de projets, qui même lorsqu’ils sont très communautaires et à but non lucratif, sont seulement ceux qui ont une fondation ou association officielle qui permet de récolter des dons privés ou publics, pour ensuite le redistribuer à des développeureuses, des gens qui font la doc, la com ou autre.

      Bon, on est vraiment mais alors VRAIMENT parmi les seuls au monde entier dans SPIP à être une communauté sans aucune structure juridique officielle. Du coup c’est très difficile de s’identifier dans son livre et de faire des rapprochements.

      Par ailleurs, elle aborde un peu le financement indirect mais pas tant que ça et ce n’est pas très détaillé sur le type de tâches que ça permet de faire avancer.

      Cela fait des années que je redis régulièrement la même chose, mais je pars de mon expérience dans SPIP évidemment. J’affirme, et je pense que c’est quantifiable et que je peux le prouver, que mis à part au début, la majorité des dernières contributions à SPIP dans les dernières années plugins ET noyau, l’ont été soit durant des temps travaillés et payés, soit en rapport avec le travail quand même car investissement du fait que SPIP est la base sur laquelle est montée le travail, le salaire, la vie des gens qui ont fait ces contributions. Je ne parle donc pas que de moi. Je trouve qu’il y a une sorte de non-dit sur ce sujet, volontaire ou pas, et que c’est un fait difficile à reconnaitre (et donc à en tirer les conséquences !).

      De manière plus concrète : un (très) grand nombre de plugins majeurs ont été créé et/ou augmenté dans le cadre de fonctionnalités nécessaires durant des projets payés par des clients à des gens qui vivent de SPIP. Pour le noyau, de nombreuses modifications ont été fait dans ce même cadre, et certaines majeures au moment du montage de Nursit, pour la sortie de SPIP 3.0. Pour moi il s’agit clairement d’un investissement, qui sert à monter une activité plus stable ensuite. Je ne fais strictement aucune critique : je trouve ça très bien et sain. Mais je voudrais juste qu’on le reconnaisse plus explicitement : non malgré nos (y compris moi !) positionnements très libertaires, en défense du monde associatif et militant, etc, et bien non, la plupart des plus grosses évolutions en plugins importants et en noyau, n’ont pas été fait bénévolement pour l’amour de l’art ou pour servir le militantisme gauchiste.

      Malheureusement ce type de financement indirect, qui est donc assimilable pour moi à du « mécénat », par la redistribution de nouvelles fonctionnalités ou d’amélioration de l’existant à toute la communauté, permet de faire avancer seulement des fonctionnalités précises ("on veut pouvoir créer des sélections de contenus manuellement", « on veut pouvoir payer en ligne », etc) ou des corrections de bugs ou des améliorations pas trop énormes.

      Je n’ai jamais vu qu’un mécénat comme ça, fournissant du temps, arrive à « financer » des modifications majeures d’infrastructure, de communication, d’ergonomie générale.

      En effet, durant un projet pour un client, on peut arriver à faire financer la création d’un nouveau plugin, ou l’amélioration d’un truc existant. Mais personne ne va jamais financer la refonte complète de l’admin qui est un chantier énorme de plusieurs mois à plein temps. Et personne ne va financer la refonte complète et mise en cohérence des documentations, qui est aussi un énorme chantier. De même nous avions parlé avec @marcimat de la refonte de l’infrastructure au cœur du logiciel, en utilisant des librairies existantes (composer, sfy…) : c’est aussi un énorme chantier de plusieurs mois (et qui à mon avis est essentiel à long terme, autant que l’admin ergonomique et responsive).

      Pour tous ces énormes chantiers, quand bien même on arriverait à s’organiser de manière moins bloquante et conflictuelle qu’avant (comme je l’ai déjà exposé), ça ne change rien au fait que le temps à y passer est énorme, et qu’il ne peut être uniquement bénévole (même s’il y en a aussi, on passe tous plus de temps, pas payé, à améliorer SPIP), sinon on n’a plus de vie, et c’est burn out, etc. On a tous une vie, une famille, des enfants, des ami⋅e⋅s, des loisirs, des lectures… En dehors de nos heures de travail, on ne peut pas faire que continuer à coder pareil.

      Prendre pour étalon de la contribution l’idéal-type d’une personne qui en plus de ses 7h par jour à coder pour le travail, re-passe 4h par jour (ou plus !) à contribuer bénévolement, ce n’est pas possible, on ne peut pas plus anti-inclusivité que ça à mon sens. (Et l’autrice du livre va entièrement dans ce sens.)

      Voilà un peu une partie de mes sentiments autour d’une manière de s’organiser dans « ma » communauté qui n’a justement pas de fondation à qui donner des dons, et dont on est assez fier, mais qui a de gros soucis à se faire dans les années qui arrivent d’après moi.

  • Hommage à Nathalie Magnan - aka @volt sur seenthis.

    Cela fait un moment qu’un groupe de personnes dont quelques seenthisiens (@fil, @demeter ...) et amis, préparent une série de rencontres, ateliers, projections, soirées et conférences, inspirées du travail de Nathalie. Des rétrospectives de ses films ont eu lieu, des écoles sont au travail sur ses thématiques de cœur.


    Un temps fort de ces hom/fem/mages s’appelle :
    Trans//border, les enseignements de Nathalie Magnan.
    http://nathaliemagnan.net/transborder
    http://www.mucem.org/programme/exposition-et-temps-fort/trans-border
    Et se tiendra du 14 au 18 mars à Marseille.

    Difficile de synthétiser, ça me prendra plusieurs posts.
    Je vais commencer avec la séquence la plus seenthis, puisque comme seenthis elle est fille d’une période que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître (minirezo, uzine, altern, samizdat, zelig, penelopes, melanine et j’en passe), à savoir la :

    Rencontres Zelig LTS .

    Ces rencontres au sein de trans//border réuniront au cours d’ateliers - programme encore en cours de stabilisation - les 14 et 15 mars à la Friche de la belle de mai et alentours, h/a/g/c/ktivistes en tout genre, de 10h à 19h pour discuter, expérimenter.
    #genre #féminisme #activisme #media #santé #corps #hactivisme #bidouille #genderfucking #genderbender #serveurs #chatons

    puis le Samedi 17 mars de 11h à 19h
    ce sera la
    Zelig RTM – (H)acktivismes : l’information veut toujours être libre

    Au Mucem – Auditorium - Entrée libre
    #media #surveillance #chelsea_manning

    Tables rondes, projections et performance
    http://www.mucem.org/programme/zelig-rtm-hacktivismes-linformation-veut-toujours-etre-libre
    Quelle articulation entre les paroles et pratiques féministes/LGBT et les questions
    technologiques (internet, logiciels, outils techniques)
     ? Depuis l’élection américaine de 2016,
    internet peut être perçu comme une arme de « désinformation massive ». L’opposition binaire des années 1990-2000 entre « mass médias » et « médias alternatifs » est
    aujourd’hui à réévaluer. À l’heure des réseaux sociaux omniscients et des « téléphones espions » (
    smart-phones), une analyse critique d’internet s’avère indispensable.

    Plus d’infos et discussion du programme de la #zelig peuvent s’échanger ici sur #seenthis puisque certains d’entre nous (@aris, @valentin, @manhack, @etraces @constant ...) sont au programme.

    Il y aura pas mal d’autres, choses, on parlera #archivage_militant #ecosexe, #cancer, #internet, #technologie #cartographie #migration... mais j’y reviendrai ou @fil :)

  • « La maternité est comme un tabou, même dans les mouvements féministes »

    Post-porno, grossesse et plaisirs : entretien avec Maria Llopis

    Par Laura Aznar

    Traduit du catalan par Angelina Sevestre
    Texte original : « Maria Llopis: “La maternitat és un tabú dins els mateixos moviments feministes” » El Crític , 2 mai 2017
    Illustrations : Judy Chicago.

    http://jefklak.org/maternite-restait-marge-tabou-sein-mouvements-feministes

    Maria Llopis est une activiste féministe connue pour son travail dans le post-porno, mouvement artistique qui cherche à réinventer les formes de la pornographie à l’aune des lectures féministes, queer et transsexuelles pour y remettre du politique. Avec son corps, Llopis explore les domaines de la performance, de la photographie et de la vidéo, dans le but d’élargir les possibilités de la sexualité et du désir. La post-pornographie et la maternité sont, pour cette artiste, deux luttes indissociables qu’elle aborde dans son dernier ouvrage, Maternidades subversivas ( Maternités subversives , Txalaparta, 2015). Entretien autour du féminisme, des sociétés matriarcales et de l’éducation : notre émancipation passe aussi par un combat pour une maternité heureuse.

    • Dans mon livre, j’ai recueilli une histoire que je raconte parfois. Elle parle d’un missionnaire canadien qui reprochait aux Indiens de baiser allègrement avec tout le monde. Un jour, il leur dit : « Ne vous rendez-vous pas compte, vos enfant pourraient ne pas être vos enfants ? » Ce à quoi un Indien lui répond : « Tu dis n’importe quoi, tous les enfants de notre tribu sont nos enfants. » C’est une très belle leçon de paternité. Qu’est-ce que ça peut faire que mon enfant vienne de mon sperme ou de celui d’un autre ? C’est d’autant plus sensible que ce sujet comporte d’autres enjeux de taille, comme celui du contrôle de la sexualité des femmes.

      Qu’est-ce que tu veux dire ?

      Pour qu’un homme puisse savoir qui est son enfant biologique, la femme lui doit fidélité. Aussi oblige-t-on cette dernière à un seul type de pratiques sexuelles, très limité, pour pouvoir assurer « l’honneur » de l’homme. Ce qui en découle, dans notre société, c’est que si l’enfant n’est pas son enfant « biologique », l’homme peut dire « ce n’est pas à moi, donc je ne vais pas m’en occuper, c’est un bâtard ». Dans une société telle que chez les Moso, les enfants sont élevés dans la maison de celles qui les ont engendrés, avec leurs frères et sœurs ou leurs grand-mères. Les figures paternelles de l’enfant sont ses frères. À bien y réfléchir, mon frère est le seul homme à n’avoir aucun doute que mon enfant soit de son sang, si c’est vraiment important, alors que mon compagnon doit me faire confiance ou faire un test ADN. À ce propos, le journaliste argentin Ricardo Coler a entendu cette phrase d’un homme moso : « Soyez assurés que j’aime mes enfants comme si c’était mes neveux. » Tu saisis la logique ?

    • Ce matin dans libé Sabine Prokhoris, philosophe et psychanalyste reproche aux féministes de réduire les femmes à leur condition de mère.
      http://www.liberation.fr/debats/2018/02/15/eternel-feminin-sempiternelle-fatalite_1629992

      Les féministes en question sont Nancy Huston, Natacha Polony (elle est féministe ?) Eliette Abécassis (jamais entendu ce nom), Badinter, Schiappa...

      Marlène Schiappa confie ceci : « C’est à partir du moment où j’ai eu mes filles que j’ai ressenti un élan de solidarité avec les autres femmes. Le fait de partager l’expérience de la grossesse et, du coup, de nous sentir unies par une communauté de destin. C’est presque mystique. »

      Comme quoi il y a des féministes qui ne trouvent pas la maternité tabou et qui au contraire réduisent les femmes à ça. Pour la pornographie c’est pareil, le féminisme « pro-sexe » ca m’étonnerait qu’il y en ai pas en Espagne.

  • Une énergie nucléaire sans danger ni déchets, c’est la promesse, longtemps sabotée par les lobbies de l’énergie et de la défense, que brandissent les partisans du #thorium. Ce combustible alternatif, découvert à la fin du XIXe siècle, représente-t-il une piste sérieuse pour échapper aux dangers et à la pollution induits par l’utilisation du plutonium par l’industrie atomique ?

    https://www.arte.tv/fr/videos/050775-000-A/thorium-la-face-gachee-du-nucleaire
    98 min.
    Disponible du 08/02/2018 au 09/05/2018

    Une énergie nucléaire « verte » ? Au début de la série Occupied, diffusée par ARTE fin 2015, le nouveau chef écologiste du gouvernement norvégien, pour mettre un terme à l’exploitation pétrolière, inaugurait une centrale fonctionnant au thorium. Une hypothèse nullement fictive, selon ce documentaire, qui montre combien ce combustible alternatif, découvert à la fin du XIXe siècle et répandu sur toute la planète, représente une piste sérieuse pour échapper aux dangers et à la pollution induits par l’utilisation du plutonium par l’industrie atomique. Si le #nucléaire n’avait pas été inventé pour bombarder Hiroshima et propulser des flottes militaires, nos centrales fonctionneraient sans doute aujourd’hui avec des réacteurs à sels fondus de thorium. Tchernobyl et Fukushima seraient peut-être restés des points anonymes sur la carte du monde. La surexploitation de l’énergie fossile aurait probablement cessé beaucoup plus tôt, et le changement climatique se révélerait moins alarmant qu’il ne l’est aujourd’hui…

    La Chine à l’avant-garde ?
    Pour réaliser ce scénario, qui semble aujourd’hui utopique, il aurait peut-être suffi de s’intéresser vraiment aux travaux visionnaires du physicien américain Alvin Weinberg qui, après avoir participé à la fabrication de la bombe atomique, a voulu travailler sur une utilisation civile et pacifique de l’atome. Il s’est acharné de 1945 à sa disparition, en 2006, à inventer les conditions d’une #énergie nucléaire propre reposant sur des #réacteurs révolutionnaires et sur l’extraction du thorium. Mais les intérêts liés aux lobbies de l’énergie et de la défense en ont décidé autrement. Les États qui ont opté pour l’énergie atomique ont longtemps cherché à étouffer l’éolien et le solaire, et aucun n’a voulu prendre en compte les problèmes bien connus d’enfouissement des matières fissiles. Aujourd’hui, pourtant, l’idée d’un recours à des combustibles nucléaires liquides et à des réacteurs à sels fondus refait surface, défendue par le monde de la recherche et même par des écologistes combattant l’industrie nucléaire. Le gouvernement chinois a décidé d’investir 350 millions de dollars pour étudier cette filière révolutionnaire. La Fondation de Bill Gates s’y intéresse aussi. L’Europe va-t-elle rester à la traîne ? Un voyage teinté d’espoir vers la face gâchée du nucléaire.

    • Le nucléaire, avec ou sans thorium, implique une production centralisée et commandée, confiée aux états ou à des entreprises dont les conditions d’existence sont garanties par des états et leur police. Cette technique engage les sociétés dans une activité productive non réappropriable, reconduisant la soumission des sociétés à la production (d’énergie) pour la production. L’écologie se résume pas aux becquerels.

    • Le choix d’une production nucléaire centralisée n’est pas une fatalité.
      • au tout début de l’énergie nucléaire, il a été envisagé (brièvement…) des installations au niveau des unités d’habitation (je n’ai pas de référence sous la main)
      • un bon nombre de satellites possèdent des sources d’énergie nucléaires (on n’en entend parler que quand ils retombent sur terre…)
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Générateur_thermoélectrique_à_radioisotope

    • Quelques références, en fouillant un peu…

      • à tout seigneur, tout honneur, WP[en] sur le réacteur aqueux homogène
      https://en.wikipedia.org/wiki/Aqueous_homogeneous_reactor


      avec un premier modèle en 1952 à 150 kW électriques

      • une belle image du National Geographic de l’époque (numéro à préciser)

      • en France aussi, des réflexions du CEA en 1958, Idées sur un projet de réacteur homogène
      les dernières figures présentent des schémas d’un réacteur à 80 kW et d’un autre à 500 kW (j’imagine thermiques, on s’arrête à l’extraction de vapeur, donc à diviser par 5 pour l’électrique)
      http://www.iaea.org/inis/collection/NCLCollectionStore/_Public/38/063/38063230.pdf

      • (nettement) plus contemporain, les projets de la NASA pour une nouvelle génération de réacteur pour satellite
      KRUSTY - Wikipedia
      https://en.wikipedia.org/wiki/KRUSTY

      As of September 2017 a test reactor has been constructed. It is designed to produce up to 1 kilowatt of electric power and is about 6.5 feet tall (1.9 meters). The prototype Kilopower uses a solid, cast uranium-235 reactor core, about the size of a paper towel roll. Reactor heat is transferred via passive sodium heat pipes, with the heat being converted to electricity by Stirling engines. Testing to gain TRL 5 started in November 2017 and continued into 2018.

      (TRL5 : entre technologie en développement et technologie en démonstration, quand c’est à TRL9, c’est que c’est déjà en fonctionnement)
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Technology_readiness_level
      (ou en anglais)

      • nettement plus prospectif, les technologies dite de #fusion_froide (qui, comme chacun sait, n’est dit de la fusion ni froid…)
      p. ex. tout frais (janvier 2018) la technologie LENR
      https://steemit.com/news/@csulip/nasa-s-cold-fusion-tech-could-put-a-nuclear-reactor-in-every-home-car-and-p

      ou, un peu plus ancien (septembre 2017) annonce de dépôt de brevet sur le sujet par la NASA
      http://e-catworld.com/2017/09/19/lenr-at-nasa-new-patent-application-for-methods-and-apparatus-for-enhanc

    • Lorsque j’avais 12 ans, j’aimais beaucoup la fusion nucléaire pour sa promesse d’abondance infinie et pour ainsi dire gratuite, mais j’en suis revenu.
      La pollution de l’espace d’origine « humaine » peut sans doute être plus nucléarisée, tant que cela amuse du monde qui en a le pouvoir mais je ne vois vraiment pas l’intérêt (sauf pour certains et pour un certain « ordre ») de passer sur terre d’une dépendance séculaire au capitalisme fossile à un développement toujours plus fondé sur le nucléaire, selon une temporalité mesurable cette fois en (dizaine de) millénaires.
      edit : Le réacteur au thorium : une nouvelle impasse
      http://www.sortirdunucleaire.org/Le-reacteur-au-thorium-une-nouvelle-impasse

      Seul, le thorium n’est pas un combustible. L’intérêt est de le transformer en uranium 233. Pour cela, il doit être bombardé de neutrons. Par capture de neutrons, le thorium 232 se transforme après plusieurs étapes en uranium 233, qui est un élément fissile [7] performant, ce qui facilite les réactions en chaîne. [...]
      Le réacteur à sels fondus (RSF) est conçu pour être surgénérateur, c’est-à-dire générer plus d’uranium 233 qu’il n’en consomme. [...]

      Le démarrage du RSF : une difficulté majeure

      Le RSF est conçu pour produire plus d’uranium 233 qu’il n’en consomme. Encore faut-il pouvoir d’abord le charger en quantité suffisante de cet élément. L’uranium 233 n’existant pas à l’état naturel, les chercheurs proposent diverses solutions pour obtenir les 3,6 tonnes [16] nécessaires au démarrage :
      Tapisser le cœur d’un REP d’une couverture de thorium, puis récupérer l’uranium 233 produit. Des dizaines d’années seraient nécessaires pour obtenir la quantité requise au démarrage d’un 1er RSF [17]. Et avec un retraitement de 40 litres de sels par jour (cf. infra), il faudrait 56 ans pour démarrer un 2ème RSF avec l’uranium 233 extrait de ce 1er RSF.
      Ou encore démarrer un RSF où le thorium serait transformé par un mix : plutonium et actinides mineurs des REP, mélangés avec de l’uranium 233 ou avec de l’uranium enrichi à 13 %.
      Il n’est possible d’utiliser ni le plutonium seul (il en faudrait 13 tonnes, quantité non suffisamment soluble dans les sels), ni l’uranium enrichi seul, qui devrait être trop enrichi (à 25 %).

      Le RSF génèrerait d’importants déchets radioactifs

      Le RSF génèrerait d’importants déchets radioactifs qu’il faudrait traiter, stocker, surveiller pendant des centaines d’années, des milliers d’années pour certains.
      Ce seraient des produits de fission, en natures et quantités similaires à celles des réacteurs actuels. Hautement radioactifs pendant des centaines d’années, ces déchets sont classés dans la catégorie des plus dangereux : HAVL, Haute Activité à Vie Longue. Absorbeurs de neutrons, les produits de fission entravent la formation d’uranium 233, d’où la nécessité de les retirer. Gazeux, ils seraient extraits en continu par bullage d’hélium. Pour les autres qui sont solubles, 40 litres de sels seraient pompés chaque jour, d’où ils seraient extraits.
      Les actinides seraient remis dans le cœur sauf 0,1 % qui sortiraient en déchets, n’ayant pu être séparés des produits de fission. Le thorium produit un actinide mineur très radiotoxique, le protactinium 231 (période : 33 000 ans), qui n’existe qu’à l’état de traces dans la nature.
      Peu d’actinides mineurs sortiraient en déchets réguliers, mais le circuit primaire en contiendrait une forte quantité.
      Petit calcul… Un RSF d’une puissance de 1000 MWe requerrait une charge initiale d’environ 3,6 tonnes d’uranium 233 et 26 tonnes de thorium. En fonctionnement, à l’équilibre, il y aurait près d’1 % d’actinides mineurs, soit environ 300 kg. À comparer avec les 960 kg d’actinides mineurs compris dans les combustibles usés déchargés des REP chaque année, soit 17 kg par REP (960/58).
      La présence d’uranium 233 implique celle d’uranium 232 et de ses descendants (cf. supra). D’autres éléments se forment également. Le thorium n’est pas fissile, mais fissible, il peut fissionner sous un flux de neutrons rapides et générer des produits à période radioactive longue, comme le technétium 99 de période 215 000 ans.
      Il est avancé que le RSF nous débarrasserait des déchets nucléaires les plus difficiles à gérer. Mais une grande partie de ceux déjà produits sont vitrifiés et ne sont pas extractibles. En revanche, le RSF créerait des déchets radioactifs supplémentaires.
      De plus, la surgénération n’est possible qu’avec l’uranium et le thorium. Si le RSF était alimenté avec du plutonium ou d’autres actinides produits par le REF, il ne pourrait plus être surgénérateur. [...]

      Un réacteur surfait, qui n’est encore qu’un concept théorique

      Ce n’est que depuis 2008 que le RSF à neutrons rapides fait partie des 6 systèmes retenus par le Forum International Génération IV. Étudié au Laboratoire de Physique Subatomique de Grenoble, ce type de réacteur « n’existe aujourd’hui qu’à l’état de concept théorique » [25]. Les récentes publications du CNRS [26] l’attestent. Aucun réacteur de démonstration de ce type, même de faible puissance, n’a encore fonctionné. Sont ressassées les qualités de ce réacteur… mais technologiquement, le RSF est-il faisable ? Dans quel délai ? À quel coût ?
      Délai – « en partant du principe que la décision de passer au cycle thorium est prise vers 2040 – hypothèse prenant en compte la durée de vie des réacteurs actuels – le MSFR (RSF à neutrons rapides) est introduit à l’échelle industrielle en 2070 » estime Daniel Heuer [27], directeur de recherche au CNRS.
      Coût – « Nous avons l’espoir qu’il soit moins cher qu’un réacteur à eau pressurisée (...) Cela reste à vérifier » poursuit-il [28].
      En France, ni EDF-Areva, ni le Commissariat à l’Énergie Atomique ne semblent beaucoup s’y intéresser. Les premiers souhaitent avant tout rentabiliser les infrastructures industrielles de la filière uranium. Le second développe un prototype de surgénérateur au sodium (Astrid, 600 MWe) qui a bénéficié de 650 millions d’euros dans le cadre du grand emprunt national de 2010. Ce réacteur est l’axe prioritaire de recherche et développement. Est juste assurée « une veille technologique » pour le RSF [29], d’où les faibles crédits alloués à son étude.
      L’Ademe [30] a publié le 22 octobre 2015 le rapport « Vers un mix électrique 100 % renouvelable en 2050 » [31]. Il est montré que le scénario 100 % renouvelable est tout à fait réalisable, pour un coût raisonnable. Le RSF ? Le Réacteur où Se Fourvoyer, encore une impasse.

      #thorium #réacteur_à_sels_fondus #achtung #apologie

    • Au sujet de la fusion nucléaire après celui de la fission. Je me souviens d’un point de vue beaucoup plus optimiste qu’original par un maître de la SF. Monsieur Spinrad , sans boire ses paroles, j’attache plus d’importance à son avis sur ce sujet qu’à celui des scientifiques. ( je crois presque que la SF est une science ). Surement que ce qu’il dit est plus compréhensible et aussi parce que j’aime beaucoup ce que fait ce monsieur.
      Voici ce qu’il dit et pense de "La Crise de Transformation"

      Des hommes qui, au sens biologique, ont a peine plus évolué que les habitants des premières colonies humaines parvenues à maîtriser le feu.
      Et qui maintenant, pour le meilleur ou pour le pire, tiennent la puissance nucléaire entre leurs petites mains fébriles.
      Ce qui nous ramène au point où nous nous trouvons aujourd’hui.
      Tout aussi sûrement que le Big-Bang a impliqué la formation des planètes, tout aussi sûrement que la chimie organique a mené au développement de la vie et tout aussi sûrement que la conscience émerge de l’évolution de la bio-masse, toute espèce sensible qui évolue vers la science et la technologie va inévitablement un jour ou l’autre mettre les mains sur la puissance de l’atome et inévitablement se trouver en possession du moyen de détruire la biosphère qui lui a donné naissance.
      La destruction atomique n’est certainement pas le seul moyen de détruire la vie sur la Terre, mais c’est un moyen suffisant,ce qui veut dire que notre espèce est entrée dans sa Crise de Transformation parvenue à maturité avec les premières explosions nucléaires de 1945.

      Aussi, en fin de compte, I’étape suivante de notre évolution, celle que nous devons franchir si nous voulons traverser la #Crise_de_Transformation qui est la conséquence de ce qui s’est passé auparavant, n’est de nature ni biologique, ni scientifique, ni technologique, ni même politique.
      Nous devons atteindre le niveau de sensibilité morale et de conscience spirituelle indispensable pour parvenir à la viabilité à long terme de notre espèce. Il ne s’agit pas d’un voeu pieux désinvolte, mals d’impératif dur et froid de notre évolution. Toute espèce incapable de l’atteindre se détruira tôt ou tard en même temps que sa biosphère. Celles qui l’atteindront survivront. Il n’y aura pas d’autres survivants.
      Tandis que le progrès technologique capable de mener à une civilisation Transformationnelle stable à long terme se trouve dans l’avenir, c’est dans notre présent qu’existe le pouvoir de détruire notre espèce et notre biosphère.
      Aussi ne pouvons-nous laisser la responsabilité d’accomplir cette indispensable transformation spirituelle et morale à nos hypothétiques descendants.
      Nous sommes les générations de la Crise de Transformation.
      Faisons le travail comme il faut, ou bien nous n’en aurons plus aucun à faire.

      Ce ne sont que deux extraits, le texte entier est disponible avec ce lien : http://generationsf.ucoz.com/index/0-29

      Quelques liens pour aller plus loin avec #Norman_Spinrad
      La Spirale.org un site précieux pour moi et référencé ici sur @seenthis #laspirale
      https://laspirale.org/texte-152-norman-spinrad-pop-culture-chaos.html
      2 autres : http://www.nova.fr/novamag/8283/reve-de-fer-de-norman-spinrad
      https://sitamnesty.wordpress.com/2006/12/05/la-der-des-der-norman-spinrad


      Norman Spinrad qui aujourd’hui est un vieux monsieur a exploré cette question sur la crise transformationnelle de bien des façons. De lire ce texte aujourd’hui me met la larme à l’œil. J’aime vraiment beaucoup ce que vous faites monsieur Spinrad.

    • Je vais dans le sens de ce que dit @colporteur et c’est ce genre de réflexions que pousse @pmo depuis des années que ce soit sur les OGM, les téléphones mobiles, les nanos, Linky, etc : oui il y a très sûrement des problèmes sanitaires, des débats scientifiques, mais ça veut dire une bataille d’experts permanentes entre technocrates : « cette étude montre que c’est dangereux », « mais cette étude montre que non », « mais ensuite cette nouvelle étude montre que si », etc à l’infini. Alors que le débat doit être avant tout politique et social, est-ce que c’est appropriable, est-ce que ça nous rend plus libres, plus autonomes dans une communauté (pas individuellement !). Réflexions issues entre autre d’Illich et Ellul évidemment (pour ce qui concerne PMO).

    • Du côté de la science-fiction ...

      « L’accident, qui n’était que de la routine aux yeux de ceux qui travaillaient à la centrale,
      pouvait apparaître à d’autres personnes comme la preuve irréfutable que tout ce qui avait trait à l’énergie nucléaire était dangereux et que les centrales devaient être exilées le plus loin possible des centres urbains.« 
      Pure journée pour Doc Ferrel, médecin d’entreprise auprès d’une usine nucléaire. La présence d’une commission d’enquête rend les hommes nerveux et favorise les accidents. La peur règne en ville. Et Jorgenson, le plus qualfié des Ingénieurs, le plus irascible aussi, entreprend une réaction qui, mal dirigée, peut conduire au déchaînement de l’isotope R.
      Soudain, c’est la catastrophe...
      Dans ce roman, tiré d’une nouvelle initialement publiée en 1942, Lester del Rey a développé avec une prescience remarquable quelques-uns des problèmes soulevés depuis par l’industrie nucléaire.
      Un dossier concernant drains aspects sociaux de l’électronucléaire vient compléter cette œuvre exceptionnelle qui prend aujourd’hui valeur de document.

      https://www.noosfere.org/livres/niourf.asp?numlivre=355

      Crise, c’est un accident nucléaire dans le futur antérieur, car le roman, écrit en 1956, est issu d’une nouvelle publiée en 1942 dans Astounding #science-fiction. Dans sa préface et dans son article au dossier, Gérard Klein conjugue le nucléaire à la forme interrogative, et c’est une interrogation lucide, profonde et angoissée. Le scénario d’accident d’André-Clément Decouflé (dossier) est naturellement pensé au conditionnel ; mais il est rédigé au présent, avec brio. Georges Morlat représente dans ce débat le Commissariat à l’Energie Atomique et l’Electricité de France, c’est-à-dire peu ou prou le pouvoir. Pour le gouvernement de la France et ses agents, le #nucléaire est un impératif...
      Gérard Klein a écrit pour son dossier Les temps du nucléaire. Il ne s’agit plus ici de temps grammaticaux, mais d’une réflexion sur les temporalités distinctes mises en jeu par le projet #électro-nucléaire. Et c’est certainement la réflexion la plus intelligente et la plus passionnante que j’aie jamais lue sur ce sujet.
      Le livre, dans son ensemble, laisse apparaître nettement les qualités et les défauts de la science-fiction comme moyen d’appréhender la réalité. Négligeons le côté prophétique du roman de Lester del Rey qui est secondaire et, d’ailleurs, peu convaincant. Le récit, intense et captivant de bout en bout, illustre une célèbre réflexion d’André Maurois, que nos techniciens refusent obstinément de prendre en considération : toujours l’inattendu arrive. Et Lester del Rey montre avec précision et ingéniosité comment cet inattendu peut se glisser dans un programme de sécurité très serré.
      L’intégration du temps dans les mentalités, l’aptitude à imaginer l’avenir lointain sont aussi, pour une part, des conquêtes de la science-fiction. Dans le long terme, les spécialistes de science-fiction sont souvent plus convaincants que les futurologues. Et ne parlons pas des gouvernants ! « ... L’électro-nucléaire apparaît comme entrecroisant des temporalités distinctes, parfois contradictoires, et pour la plupart non maîtrisables en l’état actuel des connaissances théoriques et de la pratique, » écrit Gérard Klein page 259 (dossier). Il distingue ainsi le « temps technicien » qui correspond « à la durée nécessaire pour concevoir, réaliser, faire fonctionner et finalement démanteler une installation » ; le temps économique, « haché, imprévisible » ; le temps social, « celui dans lequel évoluent et s’affrontent les classes et catégories sociales », le temps historique qui « introduit l’échelle du siècle et (...) les relations internationales » ; le temps géologique, enfin, mis en cause par la durée de vie de certains produits de #fission (la période du plutonium est de 24000 ans).
      Chaque mot de ce texte est à lire et à peser. S’il fallait en extraire une seule phrase, je choisirais celle-ci : « Nous ne devons jamais rien léguer à nos descendants qui puisse les menacer et les détruire s’ils se retrouvaient ignorants et nus sur la surface de la Terre, » (p. 274). Je n’ai jamais rien entendu, jamais rien lu de plus fort, de plus définitif sur la question.
      Mais c’est une idée de science-fiction que nos descendants puissent se retrouver un jour ignorants et nus, et comme telle absolument inconcevable pour les technarques qui nous mènent. Un père de l’Eglise aurait mieux admis peut-être un monde sans Dieu qui n’eût été pour lui, après tout, que l’enfer. Voici donc un défaut de la science-fiction, qui tient à sa qualité même : ses visions, ses rêves et ses avertissements ne touchent que très peu d’humains, et pour ainsi dire jamais les hommes de pouvoir, rivés au présent.
      Un autre défaut du genre, sensible celui-ci dans le roman, c’est que la science-fiction, par nature et par vocation, fait le plus souvent la demande et la réponse. L’usine atomique de Kimberly, où se sont produits la crise et l’accident que décrit Lester del Rey avec un immense talent, est plus une fabrique d’isotopes « lourds » qu’une centrale nucléaire productrice d’énergie. La nouvelle, à l’origine, avait été classée document secret, et cela souligne le coté prophétique de l’œuvre. Néanmoins ou par conséquent, je ne sais, les problèmes spécifiques de cette #centrale, l’auteur les a, pour une large part, inventés, ce qui lui permet d’inventer du même coup la solution. Une solution technologique, naturellement. Détail romanesque, ce sera un jeune médecin, physicien amateur, qui sauvera l’usine, la ville et peut-être la moitié du continent nord-américain menacés de destruction par le redoutable « isotope R ». Les lecteurs de science-fiction admettront que ces choses-là sont possibles ; qu’il est même probable que l’on rencontre un jour un isotope infiniment dangereux, ou n’importe quoi de ce genre. Ils reconnaîtront que la technologie pourrait dans ce cas juguler la menace créée par elle ; mais ils sauront que ce n’est pas une certitude et que le risque est grand.
      Les #technarques et leurs peu humbles serviteurs s’estimeront non concernés. L’hypothèse sera pour eux méprisable : de la science-fiction.
      Quoi qu’il en soit, le #roman de Lester del Rey est extrêmement intéressant. Le décor est décrit avec une précision hallucinante. Les personnages secondaires sont vivants et vrais, au point de rejeter parfois dans la grisaille le personnage central, le brave docteur Ferrel. Le suspense est maintenu jusqu’à la dernière ligne, ou presque. La conclusion rappelle que le roman a été écrit en 1956 : domestiqué, le méchant isotope R servira à fabriquer un carburant pour les #fusées. Le ciel était au fond de l’enfer.

      Michel JEURY
      Première parution : 1/6/1978 dans Fiction 291

      #anthologie #post_catastrophe


      Mines et Mineurs #anthologie

      Mines, mineurs et géologues

      Chaque année, depuis 1974, les professionnels français de la Science-fiction ont l’occasion de se rencontrer lors de leur convention annuelle. En 2006, celle-ci est organisée à Bellaing, dans le Nord (France) du 24 au 27 août. Les nouvelles rassemblées dans ce volume ont été pour la plupart spécialement écrites par des auteurs participants à la manifestation.
      Tous les auteurs de science fiction ne sont pas des géologues, et toutes les planètes ne seront sans doute pas vouées à l’exploitation minière. Mais il n’empêche que plusieurs auteurs de SF sont ou furent effectivement des géologues (Ivan Efremov, Francis Carsac, etc.), et que le thème minier revient dans de nombreuses œuvres du genre.
      Cela, joint au fait que la convention 2006 se tient à deux pas d’un des derniers sites historiques d’exploitation minière du bassin du Nord-Pas-de-Calais, a fourni à l’organisateur, qui reçut lui-même une formation de géologue, le thème de ce recueil.
      Merci à tous ceux qui auront participé à la convention de Bellaing 2006. à tous ceux qui l’auront rendue possible, à tous ceux qui à un titre ou à un autre, ont donné leur coup de pioche pour que cette mine produise !

      https://www.noosfere.org/livres/niourf.asp?numlivre=2146572818

      Dans le monde diplomatique et ses livres du mois @mdiplo
      "Enquêteurs galactiques et communauté stellaires"
      « 2312 », de Kim Stanley Robinson
      https://www.monde-diplomatique.fr/2018/02/MELAN/58365

  • Je découvre le court métrage (#film) de 10 minutes Giant God Warrior Appears in Tokyo produit par Ghibli en 2012 :
    https://www.dailymotion.com/video/x5hd9w5

    Giant God Warrior Appears in Tokyo – Le court métrage du Studio Ghibli et du créateur d’Evangelion !
    http://www.ufunk.net/japon/giant-god-warrior-appears-in-tokyo

    Vous ne rêvez pas, voici un court métrage live-action réalisé par le Studio Ghibli et le créateur de la série culte Evangelion ! Le court métrage « Giant God Warrior Appears in Tokyo » (Kyoshinhei Tokyo ni Arawaru) a en effet des parents de choix, puisque qu’il a été commissionné par Anno Hideaki, le réalisateur d’Evangelion, pour être réalisé par Higuchi Shinji, un autre artiste clef d’Evangelion. Et cerise sur le gateau, la créature de ce court métrage live-action aurait été dessinée par Hayao Miyazaki lui-même, alors que son studio Ghibli se charge de la production !

  • Modern CSS Explained For Dinosaurs – Actualize – Medium
    https://medium.com/actualize-network/modern-css-explained-for-dinosaurs-5226febe3525

    In order to deal with the inherent complexity of #CSS, all sorts of different best practices have been established. The problem is that there isn’t any strong consensus on which best practices are in fact the best, and many of them seem to completely contradict each other. If you’re trying to learn CSS for the first time, this can be disorienting to say the least.

    The goal of this article is to provide a historical context of how CSS approaches and tooling have evolved to what they are today in #2018. By understanding this history, it will be easier to understand each approach and how to use them to your benefit. Let’s get started!

    #web_design

  • We can draw school zones to make classrooms less segregated. This is how well your district does. - Vox
    https://www.vox.com/2018/1/8/16822374/school-segregation-gerrymander-map

    Once you look at the school attendance zones this way, it becomes clearer why these lines are drawn the way they are. Groups with political clout — mainly wealthier, whiter communities — have pushed policies that help white families live in heavily white areas and attend heavily white schools.

    We see this in city after city, state after state.

    #école #ségrégation #USA #gerrymandering #cartographie #visualisation

  • Une Chambre à soi - #art_thérapie et #shamless_autopromo

    En 2015 j’ai entrepris une thérapie psy pour résoudre mes problèmes de troubles post-traumatiques. Mon psy m’a encourager à dessiner et si possible en couleur. J’en ai fait une série des grands dessins avec des encres légèrement colorées (j’appele ca ma période rose) regroupé sous le titre de Virginia Wolf « Une chambre à soi ».


    Le premier la clé de ma chambre est un portrait de ma mère avec Landru. http://madmeg.org/clef


    Le second la chambre du Roy est un portrait de mon père avec sa mère. http://madmeg.org/roy


    Ensuite Va DATA chambre parle des agressions sexuelles que j’ai subie - Celui là est violent vu le sujet - TW http://madmeg.org/data


    Enfin le dernier La chambre du réacteur - Fukushima dans ma tête - est un autoportrait. http://madmeg.org/fukushima
    Ce dessin dispose d’une bande son qui se trouve ici http://www.madmeg.org/base/fukushima.html

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    Dans une autre série - Une Charogne - @Fil à mis en ligne Le Phoque mort http://madmeg.org/phoque
    qui accompagne Une Charogne aux Fezouata
    http://www.madmeg.org/fezouata

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    Enfin il y a un sort qui est venu rejoindre les 8 premier -
    http://madmeg.org/ma3
    On en parle en détail ici : https://seenthis.net/messages/586025

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    Merci @fil pour toutes ces applis fabuleuses et ses mises à jour en cascade. Bonne exploration et bon dimanche @seenthis

    #mad_meg

  • Le neurochirurgien Hugues Duffau sur la plasticité du #cerveau (L’Express, 02/10/2014)
    https://www.lexpress.fr/actualite/sciences/hugues-duffau-le-cerveau-se-repare-lui-meme_1578825.html

    Vous pouvez retirer des tumeurs d’un volume équivalent à celui d’un pamplemousse. On a du mal à croire qu’un tel geste ne provoque pas de dégâts...

    Les séquelles invalidantes sont devenues très rares, ce qui est en soi un progrès considérable. Mais je ne m’en satisfais pas. J’aimerais que l’intervention ne change en rien la personne : ni ses capacités ni son caractère. C’est mon combat de chercheur. En attendant, je m’efforce, en tant que médecin, de provoquer le minimum de dégâts, quitte à choisir lesquels avec le patient. 

    Par exemple, j’ai reçu une pianiste russe qui parlait cinq langues. Impossible de les conserver toutes ! On ne pouvait pas multiplier par cinq la durée de l’opération pour que l’orthophoniste réalise les tests dans chaque langue... La patiente a décidé que les plus importantes, pour elle, étaient le russe, le français et l’anglais. Elle est restée polyglotte et n’a perdu, comme prévu, que l’italien et l’espagnol. 

    Vous pouvez donc sauver des langues étrangères. Quoi d’autre ?

    Nous sommes capables de préserver le champ visuel, autrement dit la capacité à voir sur 180 degrés. L’être humain peut en perdre un quart sans ressentir de gêne au quotidien. Mais pas beaucoup plus, car la loi interdit de conduire avec un champ visuel amputé de moitié. Sinon, nous avons étendu notre savoir-faire au registre des émotions.

    Il y a deux ans, une femme d’une quarantaine d’années, une magistrate, est venue me voir. Elle hésitait à choisir l’opération, craignant de commettre ensuite des erreurs de jugement. Je lui ai proposé de recourir aux derniers tests que j’ai mis au point avec un neuropsychologue, Guillaume Herbet, à l’Institut des neurosciences de Montpellier, pour préserver des fonctions complexes comme l’empathie ou la capacité à percevoir l’état d’esprit d’autrui et donc ses intentions - ce que les scientifiques nomment la « théorie de l’esprit ». Elle a accepté. Elle n’a rencontré aucune difficulté, depuis, dans l’exercice de son métier. 

    Peut-on espérer améliorer encore le pronostic pour ce type de tumeurs ?

    Certainement. Les gliomes de bas grade, pris suffisamment tôt, deviennent rarement malins, ce qui permet d’imaginer une chirurgie préventive. Voyez le cancer de la peau : le médecin retire les grains de beauté suspects pour éviter qu’ils ne prennent la forme agressive d’un mélanome, et on sauve ainsi des vies. Dans la même veine, nous venons de proposer, via la revue internationale de référence Cancer, de dépister les gliomes par IRM dans la population générale, au lieu d’attendre qu’une crise d’épilepsie pousse la personne à consulter. Pour l’instant, aucun pays ne le fait, mais c’est une évolution logique. 

    Comme Penfield dans les années 1930, vous soignez des malades et, en même temps, vous explorez l’organe de la pensée. Qu’avez-vous appris en « cartographiant » le cerveau de 500 de vos concitoyens ?

    J’ai constaté qu’il n’existait pas deux cerveaux semblables. Selon la localisation et la taille de la tumeur, des fonctions peuvent se déplacer ailleurs dans le même hémisphère, ou bien passer d’un hémisphère à l’autre. La plasticité du cerveau, c’est-à-dire sa capacité à réorganiser les connexions entre les neurones, est plus phénoménale encore qu’on ne l’imaginait.

    • Si le patient continue à parler et à bouger normalement, je sais alors que je peux intervenir sans dommage à cet endroit avec un bistouri à ultrasons. En revanche, si le patient confond les mots ou reste coi, je dépose un repère à l’emplacement testé pour me garder d’y toucher par la suite. Tel un géomètre-topographe, je dresse un relevé sur le terrain des fonctions présentes dans cette partie découverte du cerveau.

      #neurologie
      #cartographie_du_cerveau
      #chirurgie_éveillée
      #connexionniste

      welcome back @thibnton :)

  • Colonisation de l’Amérique : la route du Varech.

    Une équipe d’anthropologues de plusieurs institutions aux États-Unis abandonnent le point de vue conventionnel selon lequel les peuples "Clovis" (#Clovis-first_model) ont traversé un pont terrestre sur l’actuel détroit de Béring ont été les premiers arrivés en Amérique. Des preuves plus récentes suggèrent que d’autres sont arrivés bien plus tôt, utilisant probablement des bateaux et faisant du cabotage.

    Cela aurait été possible, notent les auteurs, à cause de ce qui a fini par être connu sous le nom de « varech » ; les forêts de varech poussant juste au large. Tout ce varech aurait fourni un riche habitat pour les créatures marines qu’auraient pu manger les voyageurs.

    Les auteurs concluent en soulignant que trop peu de recherches ont été faites au large des côtes - les premiers voyageurs auraient résidé principalement sur des terres maintenant recouvertes par la mer en raison des niveaux océaniques mondiaux plus élevés.

    Les auteurs concluent en soulignant que trop peu de recherches ont été faites au large des côtes - les premiers voyageurs auraient résidé principalement sur des terres maintenant recouvertes par la mer en raison des niveaux océaniques mondiaux plus élevés.

    Cette réflexion rejoint celle d’Emmanuel Guy qui, lui aussi, pense que de nombreux abris, campements sont actuellement au large de nos côtes.
    https://clio-cr.clionautes.org/ce-que-l-art-prehistorique-dit-de-nos-origines.html

    Read more at : https://phys.org/news/2017-11-anthropologist-group-humans-americas-kelp.html

    #préhistoire #peuplement #clovis #14000-18000BP #Amérique

  • Egypt After 2 years of investigations: Regeni and clues about his killers | MadaMasr
    https://www-madamasr-com.cdn.ampproject.org/c/s/www.madamasr.com/en/2018/02/01/opinion/u/after-2-years-of-investigations-regeni-and-clues-about-his-killers/amp/?platform=hootsuite

    Editorial Note: On January 25, 2018, the second anniversary of the disappearance of Italian researcher Giulio Regeni, the Italian newspapers Corriere della Sera and La Repubblica published a letter addressed to their editors in chief that was written by Giuseppe Pignatone, Rome’s chief prosecutor. In the letter, Pignatone summarizes the results of the Italian-Egyptian joint investigation into Regeni’s death. While Mada Masr published a story on the letter on January 26 titled “Italian General Prosecutor: Egyptian secret services complicit in Regeni case,” we have decided to translate Pignatone’s letter into English, preserving Corriere della Sera’s editorial framing, to give the full context of the prosecutor’s address.

    Dear editor in chief,

    Two years after Giulio Regeni was abducted in Cairo, here is a brief reflection on some aspects of the inquiry.

    The Cooperation

    The fact that the tragic events took place in Egypt naturally entailed that the Egyptian authorities had, first and foremost, the right, but also the duty, to carry out the investigations. As for us, Italian judicial magistrates and police, we can only cooperate and support the investigations of the Egyptian team by making suggestions and requests. We cannot possibly imagine gathering evidence that would allow us to identify those responsible for the crime from outside Egypt.

    This cooperation with our Egyptian colleagues is the first of its kind in the history of judicial cooperation. For the first time, I believe, a public prosecutor of another country came to Italy, in the absence of treaties, to share the results of his own investigations. We also traveled to Cairo for the same reasons: there have been seven meetings in total. For this, I must publicly thank Prosecutor General Nabil Sadek.

    In the absence of international agreements or conventions, as in this case, such complex and demanding judicial cooperation can be made possible only if the governments of both countries simultaneously initiate real cooperation. Undoubtedly, the pressure of public opinion – also at an international scale –played a major role in this.

    The Inquiry

    As magistrates, our activities have to comply with specific standards and methods, as well as with our established legal culture. It was not always easy to penetrate the mentality of the Arab world and measure ourselves against a judicial system with completely different investigative procedures and practices.

    To give an example of this: in order not to break the thread of cooperation, we had to acknowledge the legal impossibility of being present during witness hearings held before our Egyptian colleagues in Cairo.

    Sometimes, hurdles were overcome. At least in part. Another example: we had immediately asked that data from the mobile network in certain areas of Cairo, concerning the crucial dates of January 25 and February 3, 2016 (the disappearance of Giulio and the date the body was discovered), be delivered to us, but Egyptian law wouldn’t allow it. The problem was partly solved because we had access to the reports of Egyptian experts. However, accessing the crude data and analyzing it directly obviously would have made a huge difference.

    Despite all these obstacles, we continued with our work, and I think I can say we reached some tangible results. First, we wanted to avoid the investigations heading down the wrong track. Focusing on non-existent espionage activity by Giulio or the involvement of a group of common criminals, for example. Secondly, we wanted to establish some red lines within the framework for further investigations into the murder. First and foremost, the motive can be easily traced to his research activities during his months in Cairo. Light was shed on the role played by some of the people who Giulio met in the course of his research and who betrayed him. It has also become clear that Giulio attracted the attention of Egypt’s state apparatus for several months, attention which increased in intensity leading up to January 25.

    These are crucial elements in pursuing the investigation, and above all, in finding common ground with our Egyptian colleagues. Two years ago, no one would have expected that we could obtain such results.

    We do not intend to stop here, even though we remain extremely aware of the significant complexity of the investigation. Here is another example, to illustrate the hurdles we have already overcome and those we still have to face. During our last meeting in Cairo, in December, we wanted to share the meticulous reconstruction of all the evidence collected until now with our Egyptian colleagues. This information was compiled by the Raggruppamento Operativo Speciale and the Servizio Centrale Operativo, who did, one must say, an outstanding job these past two years. For this, they deserve our gratitude. In an ordinary investigation, the public prosecutor’s office would have been able to draw some conclusion, although incomplete, on the basis of the information filed. In this case, the cooperation between both offices imposes a slow and laborious process: sharing the information, waiting until our colleagues examine it, and then together assessing the next steps to take. This is a complex process based on a reciprocal sense of collaboration, and while it cannot be as quick as we all wish, it is the only possible one. The slightest rush on our part would boomerang and nullify all the evidence that has been painfully reconstructed until now.

    Cambridge

    Since the murderer’s motive is linked exclusively to Giulio’s research, one has to highlight how important it is to comprehend what led him to travel to Cairo and to identify all those he had contact with, both academics and Egyptian labor union members.

    This is why the obvious inconsistencies between the statements by university staff and what we uncovered from Giulio’s correspondence (recovered in Italy through his personal computer) required further investigations in the United Kingdom. These investigations were made possible thanks to the effective cooperation of the British authorities. The results of this cooperation – including the search and seizure of material – seem fruitful after an initial examination. They are currently being studied by our investigators.

    The family

    We met Giulio’s parents numerous times over the past 24 months. We were impressed by their dignity in the face of tragedy, and by their incessant efforts to pursue truth and justice. We can assure them, on our part, that we will continue deploying sustained efforts, doing everything necessary and useful to bring those responsible for the abduction, torture and the murder of Giulio to justice.

    Rome’s chief prosecutor

  • Aux origines de l’agriculture - Agnès Stienne - Visionscarto
    https://visionscarto.net/aux-origines-de-l-agriculture

    Dans son ouvrage publié en 1997, Guns, Germs, and Steel : The Fates of Human Societies (devenu dans sa version française De l’inégalité parmi les sociétés. Essai sur l’homme et l’environnement dans l’histoire) le biologiste américain #Jared_Diamond explique en quoi l’environnement a favorisé ou non, à partir du #néolithique, l’adoption de l’#agriculture, une condition préalable à la structuration de sociétés complexes, technologiques, spécialisées, hiérarchisées, voire esclavagistes, et militairement supérieures aux communautés fondées sur la #chasse et la #cueillette. La #domestication de grands mammifères serait l’élément le plus déterminant. Qu’en est-il de ces débuts de l’agriculture ?
    par Agnès Stienne

    #élevage #cartographie

    • https://twitter.com/ChPiret/status/958333868016365569

      Bilal : « j’ai grandi dans les quartiers et ces jeunes ne peuvent pas me raconter n’importe quoi. C’est pour ça que j’ai voulu venir. Pour qu’ils me regardent dans les yeux. »

      Bilal : « #Jawad Bendaoud, j’ai l’impression que c’est mon petit-frère dont j’ai raté l’éducation. Moi j’ai perdu mon cousin aux terrasses, mon fils a failli être tué. Oui, on a pris cher ce jour-là. »

      Bilal : « je vous dis la vérité : j’ai acheté un pistolet plein de balles pour me suicider parce que j’en pouvais plus d’être dans cet état et aussi pour me défendre. »

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      ilal : « j’ai dit au gendarme de se mettre à côté de moi parce que je ne sais pas de quoi je suis capable ; J’ai plus de filtre parce que j’ai plus peur. »

      Bilal : « je le dis à toutes les personnes qui sont ici : #Jawad m’a convaincu qu’il n’était pas au courant. Je suis venu chercher une information dont je sais maintenant que j’ai la réponse. »

      Bilal : « javais besoin de savoir s’ils étaient des terroristes ou des imbéciles. #Jawad est un imbécile. »
      Dans le box, les deux prévenus se sont levés pour écouter.

      Dans le box, #Jawad qui s’est levé pour écouter Bilal : « je te jure sur ma tête, tout ce que je dis depuis le début est la stricte vérité. Les mecs ils étaient suspects mais j’ai pensé à de la voyoucratie. Je te remercie d’avoir été correct. »

      Mohamed Soumah : « Bilal, sur la tombe de ma mère, comment t’as parlé, franchement ça m’a touché. J’ai fait l’imbécile, Bilal Je suis pas un assassin. J’ai une famille comme toi. J’ai mal analysé la situation. »

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      Mohamed Soumah : « je suis vraiment désolé de ce qui t’es arrivé, Bilal, et à toutes les familles. Je dis pas ça pour prendre une peine plus basse, je vais la prendre la peine. »

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      Youssef Aït Boulahcen à Bilal, qui témoigne en ce moment :’t’as toute ma compassion, mon amour. On ne choisit pas sa famille. On ne choisit pas l’utérus duquel on est sorti."

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      Bilal énumère ses blessures « à la hanche, à l’épaule, à l’oreille » : « ma santé se dégrade de jour en jour. J’ai envie de me remettre debout et le seul moyen de me remettre debout c’est d’être là »

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      Bilal : « la décision que vous prendrez, elle peut être douloureuse pour nous. Moi, je ’y attends. On ne peut pas retenir des personnes pour rien. »

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      Bilal : « je compte sur vous, j’ai confiance en vous. Je vous demande de nous protéger parce que des fous, il y en a partout. »
      Deux prévenus applaudissent.

  • #shameless_autopromo pour les parisien.ne.s et banlieusard.e.s. Un groupe de participants à une formation dans laquelle j’ai l’honneur d’officier, organisent un temps de travail sur l’#autodéfense #féministe. Je me suis dit que ça pourrait intéresser des seenthissienn.e.s C’est gratuit, mais il faut s’inscrire : ahz2017@magasin-cnac.org.

    Voici la description de l’atelier :

    Rendez-vous samedi 3 février 2018 à la Cité Internationale des Arts (Paris, 4e) pour une session ouverte du collectif 2017 des Ateliers des horizons autour de la thématique : « Corps sous surveillance ». L’atelier autour de l’autodéfense féministe se déroulera de 10h à 16h dans un dispositif intimiste et pour un nombre limité de personnes.

    le collectif Ahz/2017 a invité Vanina Géré (chercheuse), Sarah Fernandez (Animatrice d’autodéfense pour femmes – méthode Riposte) et Ornella Galvani (Étudiante) à partager savoirs et expériences liés aux représentations des femmes, et à la pratique de l’autodéfense pour femmes enseignée par des femmes, avec une approche féministe et antidiscriminations. Il s’agira d’un espace de dialogue et d’apprentissage autour de ces questions (représentations des femmes, violence et autodéfense), faisant du groupe le lieu de transmission.

    Pour ceusses qui ne pourraient consacrer autant de temps un samedi, un temps d’échange est prévu :

    Entre 15h et 16h dans l’atelier 8 / Le Test (Bâtiment A étage 2), transformé pour l’occasion en espace de transmission autour de ce projet.

    J’y serais !

  • Contrairement aux hiéroglyphes qui furent déchiffrés par Champollion en 1822, l’alphabet libyque, ancêtre de l’écriture #tifinagh propre aux Touareg, n’a pas encore révélé ses secrets. Celui-ci demeure indéchiffrable comme les mythes de l’Ancien Mexique.

  • Avec Mosquito, on vient de livrer le site de la Fondation Custodia :
    https://www.fondationcustodia.fr

    Comme d’habitude, c’est du #SPIP, #HTML5 #responsive et tout ça…

    Parmi les points à voir en particulier…

    – Un menu hamburger tout mignon.

    – Des #longforms pour la présentation des expositions :
    https://www.fondationcustodia.fr/Georges-Michel

    – Dans ces longforms, on peut présenter des collections d’œuvres avec mon raccourci <ligne>, qui présente les images sur une ou plusieurs lignes, en adaptant la taille des images pour occuper la largeur de l’écran :

    – Ou avec mon raccourci <slide>, qui présente les documents les uns à côté des autres sur une ligne.
    https://www.fondationcustodia.fr/Les-portraits-en-miniature-12

    Pour rappel, « ligne » et « slide », c’est dans mon #plugin « Insertion avancée d’images », documenté ici :
    http://www.paris-beyrouth.org/Plugin-SPIP-Insertion-avancee-d-images

    On trouvera même quelques habillages automatiques de formes irrégulières, toujours avec ce même plugin, et le raccourci <img|shape> :


    C’est pas toujours évident à utiliser à bon escient, mais là ça donne un aspect « imprimé » particulièrement chic je trouve.

    – Dans les « formes longues », un problème usuel, c’est la navigation verticale « trop » longue, et donc l’utilisation d’une sorte de table des matières pour pouvoir naviguer rapidement. Mine de rien, c’est toujours assez problématique. Là j’ai développé une solution que je trouve bien sympathique, avec une table des matières en haut à gauche de l’écran, qui se plie/déplie, au fur et à mesure du scroll, et au survol, pour indiquer où on est et qui, évidemment, permet de naviguer au clic :

    Détail mignon : pour réaliser le graphisme de ce petit menu, il n’y a pas une seule image, c’est entièrement réalisé en CSS.

    – Il y a une maquette assez sympa pour la présentation des « Collections », avec des panneaux qui défilent horizontalement (et c’est responsive, la présentation change assez radicalement sur téléphone ou tablette) :
    https://www.fondationcustodia.fr/les-portraits-en-miniature

    – Il y a aussi une présentation avec un « méga-zoom » sur les images, pour la présentation des œuvres des « Catalogues », mais comme le contenu n’est pas encore en ligne, alors je reposterai un message pour que tu ailles voir quand ce sera prêt.

    – Quand on clique sur la loupe de recherche, hop un grand pavé recouvre l’écran :

    – Enfin, sur ce site, je me suis particulièrement astreint à ce que toutes les animations/interactions/transitions soient autant que possible réalisées sans Javascript. Du coup, on peut naviguer sur le site avec Javascript désactivé, avec un minimum de dégradations (essentiellement : des images responsive qui vont rester en basse définition). Mais le menu hamburger se déploie, avec ses sous-menus animés, comme si de rien n’était ; le système de « table des matières » des longforms fonctionne très bien, avec ses animations au survol, les sliders un peu partout fonctionnent de manière transparente… (et évidemment : des interactions « au doigt » moins riches sans Javascript).

    – Enfin la page d’accueil obtient un score de 100/100 sur mobile avec PageSpeed, et 97/100 sur ordinateur, c’est chouette.

    À l’intérieur du site, j’ai le plugin Saisies qui me fait chuter la moyenne sur quelques pages, en m’insérant violemment des appels à un fichier CSS et un fichier Javascript (ah, c’est vache !). :-))

    #shameless_autopromo

    • Un effet que j’aime bien sur ce site : j’ai mis des dégradés colorés sous les grandes images, pour avoir quelque chose qui s’affiche avant que les images soient chargées.

      Ce qui donne par exemple, avant chargement de l’image :

      et une fois l’image chargée :

      Ce que je réalise directement dans le squelette ainsi :

      #image_haut {
              background-color: [#(#LOGO_ARTICLE_RUBRIQUE|couleur_extraire)];
              background: linear-gradient(to bottom,
                      [#(#LOGO_ARTICLE_RUBRIQUE|image_proportions{16,9, focus}|couleur_extraire{10,1})] 0%,
                      [#(#LOGO_ARTICLE_RUBRIQUE|image_proportions{16,9, focus}|couleur_extraire{10,5})] 25%,
                      [#(#LOGO_ARTICLE_RUBRIQUE|image_proportions{16,9, focus}|couleur_extraire{10,10})] 50%,
                      [#(#LOGO_ARTICLE_RUBRIQUE|image_proportions{16,9, focus}|couleur_extraire{10,15})] 75%,
                      [#(#LOGO_ARTICLE_RUBRIQUE|image_proportions{16,9, focus}|couleur_extraire{10,19})] 100%
              );
      }
      #image_haut:before {
              position: absolute;
              top: 0;
              left: 0;
              width: 100%;
              height: 100%;
              content: " ";
              z-index: 1;
              background: linear-gradient(to right,
                      [#(#LOGO_ARTICLE_RUBRIQUE|image_proportions{16,9, focus}|couleur_extraire{1,10})] 0%,
                      [#(#LOGO_ARTICLE_RUBRIQUE|image_proportions{16,9, focus}|couleur_extraire{5,10})] 25%,
                      [#(#LOGO_ARTICLE_RUBRIQUE|image_proportions{16,9, focus}|couleur_extraire{10,10})] 50%,
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                      [#(#LOGO_ARTICLE_RUBRIQUE|image_proportions{16,9, focus}|couleur_extraire{19,10})] 100%
              );
               mix-blend-mode: soft-light;
      }
    • @realet Je viens de mettre en ligne une détection du focus en javascript, pour plier ou déplier le menu hamburger selon qu’on est sur un lien dans le menu ou en dehors.

      Je fais ceci :

              $("#menu_flottant a").on("focus", function() {
                      $("#afficher_menu").prop("checked", true);
              });
              $("body > *:not(#menu_flottant) a").on("focus", function() {
                      $("#afficher_menu").prop("checked", false);
              });
  • The oldest living thing on Earth - BBC News
    http://www.bbc.com/news/science-environment-40224991

    In Fishlake National Park in Utah in the US lives a quaking aspen tree that most people would struggle to see as “a tree”.

    It’s a clonal tree called “#Pando”, from the Latin meaning “I spread”, and for good reason.

    It is so large that it is easy to mistake for a forest. However, Pando, despite being the size of Vatican City, has all sprung from one seed, and, over the years, has grown a single vast rootstock supporting an estimated 50,000 tree trunks. Accurately estimating how many years is problematic, says population geneticist Prof Karen Mock from Utah State University, who works on the aspen.

    “There have been all kinds of different estimates but the original tree is almost certainly not there,” he told the BBC.

    Clonal trees grow in all directions and regenerate themselves as they go. This means taking a core from a trunk will not give you the age of the whole tree.
    Scientists try to get around this problem by equating size to age. It’s an inaccurate process and Pando’s estimated age ranges from a few thousand to 80,000 years old.

    Prof Mock hopes that a new technique, looking at how many DNA mutations are accumulated over time, could give them another way of assessing the age of this remarkable tree.

    Pando (#arbre) — Wikipédia
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Pando_(arbre)

    Pando (qui, en latin, signifie « je m’étends ») est le nom donné à une immense colonie clonale de #peupliers faux-trembles (Populus tremuloides), située à l’ouest des #États-Unis dans l’#Utah.

    Cette colonie est considérée comme l’organisme vivant le plus lourd et le plus âgé de la planète, avec une masse estimée à 6 000 tonnes, et un âge de 80 000 ans.

    Toutefois cet #âge vénérable n’est pas confirmé par les scientifiques car il n’existe pas de méthode fiable pour calculer l’âge d’un peuplier faux-tremble clone.

  • [1705.08039] Poincaré Embeddings for Learning Hierarchical Representations
    https://arxiv.org/abs/1705.08039

    Representation learning has become an invaluable approach for learning from symbolic data such as text and graphs. However, while complex symbolic datasets often exhibit a latent hierarchical structure, state-of-the-art methods typically learn embeddings in Euclidean vector spaces, which do not account for this property. For this purpose, we introduce a new approach for learning hierarchical representations of symbolic data by embedding them into hyperbolic space — or more precisely into an n-dimensional Poincar\’e ball.

    #maths #hiérarchie #machine-learning