enuncombatdouteux

NI ACTUALITÉS NI COMMENTAIRES, ..... DU COPIER-COLLER ET DES LIENS... Un blog de « curation de contenu » : 82 LIVRES , 171 TEXTES et 34 DOCUMENTAIRES :

  • Intelligence artificielle : « La complexité de la modélisation du cerveau humain a toujours été sous-estimée »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/05/03/intelligence-artificielle-la-complexite-de-la-modelisation-du-cerveau-humain

    Les spécialistes de l’IA eux-mêmes commencent à reconnaître les limites des promesses « vendues » à une opinion publique gourmande d’utopies technologiques, rappelle l’experte Claire Gerardin dans une tribune au « Monde ».

    Yann LeCun, chercheur en intelligence et vision artificielles à l’Université de New York et directeur de Facebook Artificial Intelligence Research (FAIR), est l’un des pionniers de l’intelligence artificielle (IA) grâce à son rôle majeur dans le développement des technologies de l’apprentissage profond (« deep learning »). C’est à ce titre qu’il a reçu, le 27 mars, avec Yoshua Bengio et Geoffrey Hinton, le prix Turing – un « Nobel de l’informatique ».

    Pourtant, Yann LeCun affirme volontiers que les ambitions en matière de recherche en intelligence artificielle ont toujours été extravagantes. La complexité de la modélisation du cerveau humain pour reproduire son fonctionnement – ce qui est l’objectif originel de l’intelligence artificielle – a toujours été sous-estimée, et les progrès des recherches sont moins importants que ceux auxquels on s’attendait. Pour ce chercheur, il faut délaisser la course à la performance technologique pour se recentrer sur les sujets fondamentaux que sont l’intelligence, le sens commun, ou encore l’apprentissage (« Y a-t-il un cerveau dans la machine ? », « La Méthode scientifique » – Nicolas Martin, France Culture, 30 août 2017).

    La majorité des applications dont on dit qu’elles utilisent l’IA – la traduction, le diagnostic médical, la voiture autonome – utilisent en fait l’apprentissage profond, sa composante principale et quasi unique. Aujourd’hui, tous les assistants vocaux virtuels suivent des scripts préécrits par des humains en fonction de la reconnaissance de mots, ce qui confère à l’IA une compréhension encore très superficielle du sens de la parole.

    Reconnaissance et connaissance

    Pour entraîner cet apprentissage profond et écrire ces scripts, le sociologue Antonio Casilli, auteur d’En attendant les robots (Seuil, 400 p., 24 €), rappelle qu’il y a toujours un humain derrière la machine. En effet, pour exercer les ordinateurs à reconnaître des objets dans des images, les détourer, nettoyer les algorithmes imparfaits, ranger des bases de données, corriger des erreurs typographiques, transcrire des contenus audio, noter des sites Web, modérer les contenus, etc., les acteurs des nouvelles technologies recrutent des opérateurs humains. Ils le font sur des plates-formes de microtâches qui emploient des microtravailleurs, comme Mechanical Turk, UHRS (Universal Human Relevance System), EWOQ, Mighty AI, Crowdflower, Prolific, etc. L’ONU a publié une étude afin d’appeler à une régulation de cette économie parallèle qui touche tous les pays, développés comme en voie de développement (« Digital labour platforms and the future of work », International Labour Office, 2018).

    Peut-on aller jusqu’à dire que L’intelligence artificielle n’existe pas, comme l’affirme le titre du livre de Luc Julia (First 200 p., 17,95 €), vice-président mondial de l’innovation de Samsung. Selon lui, pour créer une IA, il faudrait déjà pouvoir comprendre l’intelligence humaine. Et cela ne serait possible que grâce à une maîtrise scientifique et interdisciplinaire (mathématiques, statistiques, biologie, chimie, physique). Si aujourd’hui le deep learning représente une très grande avancée technologique, on ne peut pas le qualifier d’IA. Car il s’agit de reconnaissance d’images et de mots, et non de connaissance. Et cette reconnaissance demande encore beaucoup d’entraînement des ordinateurs. Par exemple, pour reconnaître un chat dans une image avec un taux de succès de 98 %, il faut à un ordinateur une base de données contenant 100 000 photos de chats, alors qu’un enfant a besoin de deux exemples de photos pour y parvenir sans erreur.

    Récits technologiques

    Ces entraînements représentent tellement d’investissements que le groupe PSA vient d’annoncer l’abandon de ses projets de développement de conduite autonome au-delà du niveau 3 pour ses véhicules particuliers. John Krafcik, le PDG de Waymo, filiale de Google en charge de concevoir la Google Car, affirme qu’il faudra encore des dizaines d’années avant que l’on puisse voir des véhicules autonomes de niveau 4 ou 5 sur les routes, et, dans tous les cas, elles devront avoir un conducteur à bord.

    Alors, pourquoi l’IA connaît-elle un tel succès dans les médias, et un tel engouement dans l’opinion ? C’est l’une des questions à laquelle Jean-Gabriel Ganascia, informaticien et philosophe, tente de répondre dans son livre Le Mythe de la singularité (Seuil, 2017). Il y explique pourquoi l’hypothèse selon laquelle l’invention de l’IA déclencherait un emballement de la croissance technologique qui induirait des changements imprévisibles sur la société humaine, qu’il appelle le mythe de la singularité – s’est largement imposé ces dernières années. L’une des raisons serait que les systèmes de financement de la recherche privilégient les projets capables de susciter de grandes espérances. Leurs concepteurs n’hésitent alors pas à faire la promotion de leurs innovations avec des arguments exaltés.

    Dans un contexte de concurrence intense, les entreprises essaient aussi de se démarquer en portant des ambitions exagérées, du genre de celles qui visent à « changer le monde ». Pour garder le contrôle de marchés où les exigences des clients évoluent en permanence, il ne reste aux entreprises du numérique que la fabrication et la promotion des récits qui accompagnent les technologies. Elles usent en particulier de deux d’entre eux : le récit de l’inéluctabilité, selon lequel les technologies seraient autonomes et se développeraient elles-mêmes ; et la promesse d’éthique, selon laquelle il s’agirait de faire en sorte qu’elles ne nuisent pas aux humains.

  • En Sibérie, la fin du permafrost - Le Temps
    https://www.letemps.ch/monde/siberie-fin-permafrost

    Le péril touche particulièrement la toundra couvrant le nord de la Yakoutie. Dans le sud, la forêt (taïga) résiste mieux aux changements climatiques, mais les processus thermokarstiques déforment à ce point le terrain que les arbres se mettent à pencher dans tous les sens, d’où l’expression locale de « forêt ivre ». La taïga est toutefois menacée par les incendies (à 60% causés par l’activité humaine) et par la coupe de bois excessive à des fins commerciales, assure Trofim Maximov, directeur du centre de biochimie et de climatologie à l’Institut des sciences naturelles de Yakoutsk. « Si nous étendons la forêt, nous pouvons contrer le réchauffement climatique, et pas uniquement en Yakoutie. Mais il faut des financements et c’est pourquoi nous devons convaincre la population et les politiques. »

    #it_has_begun

    • Les conséquences de ce dégel accéléré font penser aux sept maux de l’apocalypse : déformation du sol, érosion ultra-rapide des berges de l’océan Arctique, inondations d’eaux noires, marais et lacs engloutissant les pâturages, « forêts ivres » où les arbres s’inclinent de manière chaotique, réveil de microbes et bactéries centenaires capables de déclencher des épidémies…

      Et éventuelle libération de #CO2 et #méthane,
      https://seenthis.net/messages/745016

      « La fourchette serait comprise entre 50 et 250 milliards de tonnes de CO2. Mais il y a tellement de rétroactions qui n’ont pas encore été découvertes et qui n’ont pas été incluses dans les modèles, que toutes ces projections sont soumises à d’énormes incertitudes. Et puis il y a des incertitudes sur le processus inverse qui est celui de la fixation de matière organique, de carbone, par la végétation. Imaginons : si il fait plus chaud, la végétation pousse. La toundra herbacée est remplacée par de la toundra arbustive. Il y a plus de biomasse dans les arbustes que dans les herbes. Donc les sols arctiques vont servir de puits de carbone quand le pergélisol servira de source de carbone. Bref, il y a encore trop d’incertitudes. Mais quoiqu’il en soit, au nom de principe de précaution, il y a lieu de faire très attention à cette libération du carbone. »

      De plus, le CO2 n’est pas le seul gaz à effet de serre que peut produire le pergélisol dégelé. « Quand la matière organique du pergélisol dégèle, détaille le chercheur, et qu’il n’y a pas d’oxygène disponible parce que la zone est saturée en eau, alors à ce moment-là, on va avoir une fermentation bactérienne et donc une émission de méthane par le pergélisol. Le méthane est un gaz à effet de serre trente fois plus puissant que le CO2. Toutefois, dans le pergélisol, il y a 100 fois moins de méthane que de CO2. » Du mercure a également été découvert dans certaines zones de l’Alaska mais d’après Florent Dominé, « le principal danger climatique reste le dioxyde de carbone ».

  • En Thaïlande, le couronnement du roi Vajiralongkorn, monarque imprévisible et politique
    https://www.lemonde.fr/international/article/2019/05/03/thailande-vajiralongkorn-monarque-imprevisible-et-politique_5457837_3210.htm

    Le couronnement du roi Maha Vajiralongkorn, monté sur le trône à la mort de son père en 2016, a débuté samedi et doit s’achever lundi à Bangkok.

    L’événement qui se déroule du samedi 4 au lundi 6 mai à Bangkok ne s’était pas produit en Thaïlande depuis 1950 : le couronnement d’un roi. Sa Majesté Maha Vajiralongkorn, 66 ans, aura dû attendre longtemps avant d’accéder au trône, son père Bhumipol Adulyadej, mort en 2016 à l’âge de 88 ans, ayant régné sept décennies sur l’ancien royaume de Siam.

    Bien que roi depuis plus de deux ans, Rama X – son nom dynastique – n’avait toujours pas été couronné. Il va donc l’être, pendant le week-end, lors de cérémonies élaborées qui se prolongeront durant deux jours et où vont se mêler des rites bouddhiques et brahmaniques, hérités de l’Inde classique. Ce couronnement a cependant lieu dans le contexte d’une Thaïlande politiquement divisée, dirigée depuis cinq ans par la junte militaire, et dont l’actuel souverain incarne pour beaucoup une stabilité mise à mal depuis le début du siècle, une période marquée par deux coups d’Etat.

    Il n’est rien de dire que la personnalité de Sa Majesté Maha Vajiralongkorn Bodinthrathepphayawarangkun – son nom complet –, contraste fortement avec celle de son père, connu comme « le roi qui ne sourit jamais » en raison de la sobriété de son comportement et adulé par son peuple durant tout son règne.

    Capture écran du roi Maha Vajiralongkorn, assis sur le trône, en face de la reine Suthida, lors de son couronnement, samedi 4 mai.

    Loin de connaître la même ferveur, Rama X est un personnage fantasque et imprévisible, dont la vie personnelle a été agitée. Il vient d’ailleurs d’annoncer, à la surprise générale, qu’il s’était marié pour la quatrième fois, mercredi 1er mai : l’heureuse élue, Suthida Tidjai, une ancienne hôtesse de l’air de Thai Airways âgée de 40 ans, est sa compagne depuis plusieurs années. En 2016, son futur époux l’avait nommée au grade de général au sein de l’armée et chef adjointe de l’Unité de ses gardes du corps.

    Institution vénérée et puissante

    On ne sait cependant que peu de choses sur ce souverain pilote de chasse, formé au Royaume-Uni et en Australie, et qui éleva naguère à la dignité de maréchal d’aviation son chien Fufu, décédé quatre ans après sa prise de fonction.

    Depuis qu’il a accédé au trône de cette monarchie constitutionnelle, où l’institution royale est aussi vénérée que puissante, les décisions prises par Rama X ont laissé perplexe plus d’un observateur. Si la Constitution bride les pouvoirs exécutifs du souverain, le père de l’actuel roi, Rama IX, s’impliqua directement dans les affaires du royaume.
    De même, son fils ne semble pas disposé à ne faire que de la figuration, rôle auquel le limite, en théorie, cette même Constitution.

    Le roi s’est distingué ces deux dernières années par ses desiderata et ses réactions, créant des précédents : à la mort de son père, le 13 octobre 2016, Vajiralongkorn annonce qu’il ne va pas devenir roi dans l’immédiat, demandant « un délai » pour « porter le deuil ». Même s’il est de tradition, depuis le début de la dynastie Chakri, fondée en 1782, que le nouveau monarque monte sur le trône dès la mort du souverain défunt. Vajiralongkorn sera proclamé roi un peu plus tard, le 16 décembre.


    Des habitants attendent devant le palais royal, samedi 4 mai.

    En janvier 2017, nouvelle surprise : le souverain exige que soient amendés plusieurs articles du projet d’une nouvelle Constitution concoctée par les militaires au pouvoir – et approuvée l’été précédent par référendum. D’abord, il rejette l’obligation de se faire remplacer par un régent lorsqu’il est absent du pays. Une raison simple explique sa royale exigence : depuis des années, le roi passe une bonne partie de son temps dans sa somptueuse résidence des environs de Munich, près du lac de Sternberg.

    Contrôle du Bureau des avoirs de la couronne

    Le roi exige ensuite l’amendement de deux autres articles. Un premier qui permet à la Cour constitutionnelle d’être l’arbitre ultime en cas de crise majeure ainsi qu’un deuxième stipulant que toute proclamation royale soit contresignée par un ministre ou par le président du Parlement. Ces articles restreignaient ses pouvoirs de monarque constitutionnel.

    Vajiralongkorn ne s’est pas arrêté en si bon chemin : en 2017, il a pris le contrôle direct du Bureau des avoirs de la couronne, dont les actifs sont estimés à 40 milliards de dollars (35,7 milliards d’euros). Magnanime, il a cependant accepté de payer des impôts sur les revenus générés par cet organisme qui s’occupe de la gestion des terres royales et de différents investissements, notamment dans le domaine bancaire…

    « Je défendrai votre héritage comme s’il en allait de ma propre vie », le général Apirat, lors d’une cérémonie

    Le roi a aussi fait le ménage au palais, en révoquant des grands chambellans et en répudiant son avant-dernière épouse, dont l’oncle croupit désormais en prison pour corruption et « lèse-majesté ». Il a enfin étendu son contrôle au domaine militaire : en nommant, fin 2018, le général Apirat Kongsompong chef de l’armée, il a renforcé, à l’intérieur de cette dernière, la faction de la « garde du roi », affaiblissant ainsi la position du chef de la junte et premier ministre, Prayuth Chan-o-cha, qui n’était pas spécialement un soutien acharné du nouveau roi, par le passé.


    Des Thaïlandais regardent la cérémonie de couronnement à la télévision, samedi 4 mai.

    Le 7 mars, à l’occasion d’une cérémonie sans précédent, ce même général Apirat a prêté serment à la monarchie en compagnie de plusieurs centaines de ses officiers devant une statue du roi Rama V, un souverain particulièrement révéré, mort en 1910. « Je défendrai votre héritage comme s’il en allait de ma propre vie », s’est exclamé l’officier, à genoux et mains jointes haut sur le crâne en signe de respect absolu.

    Selon un diplomate asitique, « le fait que le roi ait lui-même une expérience de militaire conduit à ce qu’il garde un œil attentif sur les forces armées et les promotions en son sein »
    Une telle cérémonie a été perçue par différents observateurs comme l’expression « d’une offensive tous azimuts contre les opposants de la junte militaire », écrit le site indépendant Khaosod. L’armée, en dépit de ses divisions interne, perçoit son avenir comme intrinsèquement lié à celui de la royauté. Et réciproquement : il est loin le temps où, à la suite du coup d’Etat de 1932, qui mit fin à la monarchie absolue, cette dernière fut marginalisée par les militaires.

    Même si la Thaïlande redevient une démocratie et quel que soit le gouvernement issu des élections législatives du 24 mars, la nouvelle Constitution contribue à limiter les pouvoirs du premier ministre et de son cabinet. Elle renforce l’alliance entre le palais royal et l’armée. « Le fait que le roi ait lui-même une expérience de militaire conduit à ce qu’il garde un œil attentif sur les forces armées et les promotions en son sein », juge un diplomate asiatique cité par la revue japonaise Nikkei Asian review.

  • 1er mai : face aux black blocs, comment Emmanuel Macron a perdu sa légitimité
    https://www.valeursactuelles.com/politique/1er-mai-face-aux-black-blocs-comment-emmanuel-macron-perdu-sa-legi

    Pour le dire autrement, le black bloc ressemble de plus en plus à un sale gosse qui, même s’il casse ses jouets et abîme les meubles du salon, ne fait jamais de mal à personne, contrairement au père de famille qui tabasse sa femme et ses enfants sous prétexte de ramener l’ordre dans la maison.

  • La Floride autorise le port d’#arme des #enseignants en classe
    https://www.courrierinternational.com/article/etats-unis-la-floride-autorise-le-port-darme-des-enseignants-

    En plus de leurs stylos, les enseignants de Floride peuvent désormais porter des armes à feu. C’est le résultat du vote des législateurs de l’État mercredi 1er mai, rapporte CBS Miami.

    Le texte fait suite au lancement du programme Guardian, mis en place après la tuerie de Parkland le 14 février 2018. Si ce programme “autorise certains membres du personnel des écoles à porter une arme à feu”, il ne concerne pas les enseignants, explique NBC.

    Le projet de loi, adopté avec le soutien des républicains, va donc plus loin, commente le Wall Street Journal, en autorisant les conseils d’administration des établissements à décider de l’extension ou non du programme Guardian.

    #sécurité

  • Néandertal et son génome - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=vLCtJIhSWgA

    Conférence du 13 juin 2018, avec la paléogénéticienne Céline Bon. Qu’est-ce que révèle l’ADN ancien sur Néandertal, son histoire et son mode de vie ? La découverte du génome de Néandertal a ouvert la voie à l’étude génétique de cette espèce éteinte. Un réseau de relations complexes entre Néandertal et Sapiens se dessine, ainsi qu’une structuration profonde de l’espèce néandertalienne. Avec --- Céline Bon, paléogénéticienne au Muséum national d’Histoire naturelle - Musée de l’Homme.

  • Le patriarcat chez nos ancêtres est une invention sexiste d’archéologues hommes - VICE
    https://www.vice.com/amp/fr/article/wjv8j4/le-patriarcat-chez-nos-ancetres-est-une-invention-sexiste-darcheologues-hommes

    Vous avez « fouillé » pendant 10 ans. Votre livre, lui, se base sur les fouilles archéologiques menées par vos confrères dans 1733 tombes champenoises, datées de - 600 à - 200. Vous avez trouvé quelque chose d’intéressant ?
    Grâce aux tests ADN, on sait désormais avec certitude que certains hommes ont été enterrés avec des objets de parure, par exemple. Durant une période, des femmes ont également été ensevelies sous de grands tumulus avec des chars [supposément destinés à la guerre, ndlr], des offrandes animales et des céramiques, ce qui suppose un investissement important de la communauté. Par ailleurs, le seul druide (personnage qui aurait détenu du savoir et donc du pouvoir) dont on aurait hypothétiquement retrouvé la tombe a été incinéré : il est donc impossible de connaître son sexe.

    Ces vestiges funéraires sont donc insuffisants pour connaître les rôles sociaux de chacun. Par exemple, les objets de parure sont associés à l’élégance et à la féminité alors qu’ils sont peut-être symboles de pouvoir, de rang social ou d’identité communautaire. Nous-mêmes portons bien des vêtements différents en fonction de notre genre, certes, mais aussi de notre âge, de notre classe sociale, de la quantité d’argent que l’on dépense dans le paraître. Scientifiquement, on ne sait pratiquement rien de l’organisation de ces sociétés et des rapports sociaux en fonction du genre des individus. Je suis persuadée que, sans textes d’époque, on ne pourra jamais vraiment répondre à ces interrogations.

    • Une archéologue préhistorienne de l’auditoire a profité de votre intervention à la BNF pour rappeler que son champ d’étude est également peu perméable aux questions de genre, notamment « parce que ce sont des abbés qui ont fait toutes les premières découvertes ». C’est donc une constante de l’archéologie ?

      La gender archeology est portée à 90 % par des femmes, on le constate à chaque colloque. La notion de « genre » (comme outil théorique et méthodologique) nous permet de questionner la différenciation des sexes qui semblait « normale » aux chercheurs depuis deux siècle. Penser que des femmes puissent avoir tenu des rôles divers dans les sociétés anciennes questionne l’ordre établi. C’est déjà subversif.

      D’une manière générale, l’archéologie est encore dominée par des hommes. Il se trouve que la plupart ne se posent pas les mêmes questions, ne regardent pas les choses de la même manière que les femmes. Ils considèrent que leur position est objective, comme doit l’être la science – bien que l’étude des vestiges celtes montrent que les archéologues portaient aussi une idéologie. Les études de genre, elles, peuvent être vues à tort comme « militantes » et « non-scientifiques ».

      Ajouter à la compilation #archéologie et #sexisme :
      https://seenthis.net/messages/633249

    • @mad_meg je me suis fait la même réflexion. Il y a à la fois plein de boulot à faire en archéologie et anthropologie pour avoir une meilleure vision des répartitions des activités dans les autres cultures, c’est sûr, mais ce n’est pas pour autant que tout d’un coup le patriarcat ne serait que dans l’époque moderne. En même temps c’est un titre de Vice hein… on allait pas voir « le patriarcat chez certains de nos ancêtres… » ou ce genre de subtilités :)

    • Dans le livre d’Eliane Viennot, elle met au jour un point intéressant, le fait que la laideur soit une appropriation masculine pour se démarquer de la « beauté » des femmes. Elle ajoute que la mode vestimentaire masculine actuelle est héritière de cette dichotomie des genres.
      Mais effectivement @mad_meg, retrouver perruque et dentelles dans la tombe d’un bourgeois de la cour de louis XIV ne fait pas de cette période un moment égalitaire :)
      Cependant, scientifiquement et grâce à l’ADN, l’archéologie est bien obligée de remettre en question ses biais de genre. Je pense à ces tombes vikings qui sont maintenant reconnues comme étant celles de femmes de pouvoir.
      https://www.sciencesetavenir.fr/archeo-paleo/archeologie/des-guerrieres-vikings-ont-existe-la-preuve-par-la-genetique_116284

    • Le patriarcat chez nos ancêtres est une invention sexiste d’archéologues hommes

      Ce n’est pas une tournure très heureuse, mais partant du fait que le passé s’écrit au présent, je dirais que les archéologues ont voulu inscrire l’Histoire sous le biais de leur genre et de leur époque, c’est à dire en oblitérant le plus souvent l’existence ou le rôle des femmes. Tout archéologue véhicule sa propre histoire jusque dans ses découvertes. Les interprétations des découvertes archéologiques ont permis de maintenir une continuité dans l’idéologie dominante, de dessiner la courbe d’un soit disant progrès ou d’une organisation sociale ancienne qui aurait perduré, comme le patriarcat et la domination des femmes.
      Donnant ainsi des arguments pour poursuivre la domination des femmes et assurer leur asservissement jusqu’à aujourd’hui.
      Je compare cette situation avec « l’oubli » des pharaons noirs.

      Penser que des femmes puissent avoir tenu des rôles divers dans les sociétés anciennes questionne l’ordre établi. C’est déjà subversif.
      Chloé Belard

    • @cjldx ce qu’on essaye de documenter sur seenthis et que j’ai essayé de faire le plus poliment ici même, c’est l’infini du #mansplaining. Situation que tu sembles considérer de ton poste masculin comme une curiosité sémantique à analyser et que nous nous prenons en tant que femme et personnellement #every_day_dans_la_gueule. Tu parles de documentation, on parle de notre mort programmée par les hommes.

    • Je ne me méprends pas et je reconnais que ce qui se nomme « le point de vue » est bien l’endroit d’où l’on regarde. Et cela reste dans le sujet de cette discussion sur le biais genré des interprétations, en l’occurrence celui des dominants.

  • L’obfuscation, technique modeste mais efficace dans le monde de la surveillance - Digital Society Forum
    https://digital-society-forum.orange.com/fr/les-actus/1213-lobfuscation-technique-modeste-mais-efficace-dans

    Plutôt que d’essayer de se soustraire à la surveillance, mieux vaut pratiquer l’obfuscation, la multiplication de fausses pistes pour se cacher au milieu du bruit. C’est ce qu’expliquent deux chercheurs américains dans un livre récemment traduit par C & F éditions.

    Les scandales de violation de la vie privée dans le monde numérique se suivent et se ressemblent. Une enquête révèle que des dizaines d’appli de coaching, de bien-être ou de suivi de règles transmettent secrètement des données à Facebook sur les utilisateurs... même quand ils ne sont pas sur Facebook.
    Amazon admet que ses employés travaillant dans le programme Echo ont eu accès à des échantillons de conversations soi-disant privées.
    Ces scandales émeuvent à peine, tant nous nous sommes habitués à voir nos données collectées et utilisées sans notre accord. Habitués et résignés, face à la difficulté de résister.
    Dans une économie numérique fondée sur « l’extractivisme de données », la captation et l’exploitation des données personnelles, est-il encore possible de protéger ce qu’on appelait autrefois « la vie privée » ? Oui, mais de biais, répondent deux chercheurs américains, Helen Nissenbaum et Finn Brunton, dans un livre récemment traduit en français, Obfuscation (C & F éditions).

    #Obfuscation #C&F_éditions

  • #Nasa : Victime d’une #fraude, l’agence spatiale a acheté des pièces défectueuses pour ses fusées pendant des années
    https://www.20minutes.fr/monde/2509431-20190502-nasa-victime-fraude-agence-spatiale-achete-pieces-defectu

    La Nasa aurait trouvé le responsable de l’échec de deux missions effectuées en 2009 et 2011. L’entreprise américaine Sapa Profiles Inc lui aurait vendu frauduleusement des pièces en #aluminium défectueuses.

    Pendant 19 ans, des responsables de cette société, qui s’appelle aujourd’hui Hydro Extrusion Portland Inc., auraient « falsifié des milliers de documents de certification de pièces en aluminium destinées à des centaines de clients », a affirmé ce mardi la Nasa dans un communiqué.

  • https://www.lemonde.fr/politique/portfolio/2019/05/02/a-paris-les-images-d-un-defile-du-1er-mai-entre-fanfare-gaz-lacrymogenes-et-

    Une personne âgée, qui observait les mouvements des forces de l’ordre, se retrouve isolée face à eux, après que ceux-ci ont procédé à l’interpellation d’un manifestant.[Mise à jour le 2 mai à 15 h 45 : cette légende a été modifiée.]

    En effet, légende originale :

    « face à face entre gilets jaunes et force de l’ordre boulevard de l’hôpital » ^^

    source et screen en commentaire : https://twitter.com/lame_louise/status/1123840478334652416

    Avec aussi ce petit mot... des correcteurs du Monde quand même :

    Bonjour, cette légende n’avait en effet pas lieu d’être, elle a été modifiée.

  • Gilets noirs, K-way jaunes
    Interviews d’anarchistes à propos du mouvement des Gilets jaunes

    https://infokiosques.net/spip.php?article1645

    Cette brochure propose cinq entretiens avec des anarchistes de Paris-banlieue, Toulouse, Dijon et Caen à propos de leurs rapports au mouvement des Gilets jaunes. Les entretiens datent tous de février à avril 2019.

    Sommaire :
    – Introduction, par Enkapuzado & Zanzara athée
    – T, un anarchiste de banlieue parisienne
    – E&L, deux anarchistes situées sur Toulouse
    – A, un anarchiste vivant en banlieue parisienne
    – J, de Dijon
    – R&R, deux anarchistes de Caen

    #gilets_jaunes #anarchistes #anarchie #black_bloc #paris #caen #dijon #toulouse

  • 2 Interviews de Philip K. Dick au Festival de Metz ( 1977 )
    http://enuncombatdouteux.blogspot.com/2019/05/2-interviews-de-philip-k-dick-au.html
    https://www.youtube.com/watch?v=KewG_BxKLGA

    Mais derrière ce monde contrefait qui nous entoure se cache le monde réel, et la grande quête de l’homme consiste à crever cette contrefaçon étonnamment parfaite pour accéder au monde véritable qu’elle dissimule. La récompense de cette quête est la découverte du monde réel, dont la beauté est exceptionnelle ! Et voilà ma propre quête, au travers de mes écrits, le « thème » de mon oeuvre.

  • Ce béluga repéré en Norvège pourrait être un espion russe...
    https://www.midilibre.fr/2019/04/25/ce-beluga-repere-en-norvege-pourrait-etre-un-espion-russe,8166097.php

    Un béluga a récément été repéré par des pêcheurs norvégiens au large de la côte Nord du pays. Ceux ci pensent qu’il s’agit d’un animal entrainé par la marine russe...


    Le 25 avril, en Norvège, des pécheurs ont été surpris de trouver un béluga au comportement étrange, munit d’un harnais portant comme inscription : « Equipment of St.Petersburg » ("équipement de Saint-Pétersbourg"). Les experts de la marine nationale redoutent qu’il s’agisse d’un animal envoyé par la marine russe.

    Le harnais semble être prévu pour y accrocher des appareils GO PRO ou des armes. Le professeur de l’université Arctique Norvégienne de Tromso a annoncé avoir contacté des chercheurs qui travaillent actuellement pour la Russie mais ils ont déclaré n’avoir aucune relation avec le béluga.

    Ils ont par contre supposé que la baleine appartenait très probablement à la marine russe. Le Guardian mentionne Martin Biuw de l’Institut de recherche marine de Norvège, qui affirme que « si cette baleine vient de Russie, il y a de bonnes raisons de le croire, alors ce ne sont pas des scientifiques russes, mais la marine qui a fait ça ».

    L’armée entraînait auparavant des animaux marins pour des opérations militaires telles que le transport de matériel, pour retrouver des personnes disparues, trouver des mines sous-marines ou encore tuer des ennemis. En 2017, le ministère de la Défense russe à fait une déclaration sur la formation et l’entraînement des animaux pour des missions militaires.

    En particulier des dauphins, des phoques et des bélugas. De plus, la Russie fait l’aquisition en 2016 de 5 dauphins sans aucune explication sur leurs utilisations. L’animal a finalement été relâché après les enquêtes menées et le harnais retiré.

  • "Vous devriez arrêter de manifester monsieur, ça ne vous réussit pas"
    https://www.rue89strasbourg.com/vous-devriez-arreter-de-manifester-monsieur-ca-ne-vous-reussit-pas-

    Lundi 29 avril, cinq personnes ont été jugées après avoir été interpellées en marge de l’acte 24 des Gilets jaunes. Récit d’audiences absurdes, marquées par les premières applications de la loi anti-casseurs et des accusations souvent floues.

    Une mère célibataire à la barre

    À la barre, Clara a la gorge nouée. Cette mère célibataire, avec deux enfants à charge, ne parvient pas à s’exprimer pour se défendre. Elle est accusée de « participation à un attroupement après sommations », « violence avec lancée de projectile contre un agent dépositaire de l’autorité publique sans Interruption temporaire du travail (ITT) » et « outrage à agent dépositaire de l’autorité publique ».

    Cette bénévole dans une association d’aide aux SDF s’effondre lorsqu’elle entend le président du tribunal énoncer son délibéré : 2 mois d’emprisonnement sans mandat de dépôt. « Vous serez convoquée par un juge d’application des peines pour procéder à un aménagement (Travail d’intérêt général ou bracelet électronique, ndlr). », rassure le président du tribunal.

    Opinel et feu de détresse

    Le plus penaud des accusés, c’est le boulanger. Rémi n’a même pas manifesté. Il a été arrêté avant même de rejoindre le cortège. Le trentenaire célibataire a eu le malheur de laisser son Opinel dans son sac. Il a donc été placé en garde à vue pendant 48 heures pour « participation à une manifestation en étant porteur d’une arme ». La possession d’un feu de détresse l’accable selon la procureure, qui demande trois mois d’emprisonnement.

    Dans ses écrits, Me Mohamed Aachour dénonçait une « fouille non légale ». « La loi (anti-casseurs, ndlr) autorise la fouille dans un périmètre délimité et ses abords immédiats. Moi je ne sais pas ce que sont les abords immédiats. Vous pourriez faire jurisprudence en définissant cette notion floue. » Le président du tribunal écarte ces propos et suit la demande du substitut du procureur : Rémi est condamné à trois mois d’emprisonnement ferme.

    « Ils font ça pour dissuader de manifester »

    Sandra, 51, attend depuis des heures dans le palais de justice. « Moi je viens pour Yannick », explique-t-elle, inquiète. Cette figure locale des Gilets jaunes a déjà été condamnée à onze reprises au cours des dernières années. Interpellé le 20 novembre, il a écopé de quatre mois de prison pour avoir bloqué une autoroute. Le substitut du procureur décrit « un meneur ou un organisateur avec un risque de renouvellement (des délits, ndlr) fort ». Il demande un mandat de dépôt pour une détention provisoire dans l’attente de son procès, repoussé au 29 mai.

    Autre absurdité issue de la loi anti-casseur : il est reproché à Yannick Krommenacker d’avoir dissimulé son visage pendant la manifestation. « Je suis asthmatique, je me suis protégé, mon dossier médical le prouvera », assure-t-il. Cet adepte des Live Facebook ne souhaite pas se cacher. Lors de l’acte 24, Rue89 Strasbourg l’a croisé à de nombreuses reprises en train de filmer et de diffuser sur les réseaux sociaux. Il porte même son nom et prénom sur son pull.

    « Vous devriez arrêter »

    Yannick Krommenacker sort finalement libre de la salle d’audience 101 du TGI. Mais il est placé sous contrôle judiciaire, interdit de territoire sur toute l’Eurométropole et obligé de pointer deux fois par semaine au commissariat de Haguenau. « Vous devriez arrêter de manifester, monsieur. Ça ne vous réussit pas. », conclut le président du tribunal. Le militant exprime son incompréhension :

  • Chine : Recours à une application pour la surveillance de masse au Xinjiang
    https://www.hrw.org/fr/news/2019/05/01/chine-recours-une-application-pour-la-surveillance-de-masse-au-xinjiang

    La technique de « rétro-ingénierie » employée par Human Rights Watch a révélé les stratégies de profilage extrême utilisées par la police dans cette région

    https://www.youtube.com/watch?time_continue=1&v=gEr9HYf8jG4

    Les autorités chinoises se servent d’une application mobile pour se livrer à une surveillance massive illégale et à la détention arbitraire de musulmans dans la région du Xinjiang, dans l’ouest du pays, selon un nouveau rapport de Human Right Watch publié aujourd’hui.

    « Pour la première fois, nos recherches démontrent que la police du Xinjiang recueille illégalement des informations sur des habitants même quand leurs activités sont tout à fait légales, afin de prendre des mesures contre certains d’entre eux », a déclaré Maya Wang, chercheuse senior sur la Chine auprès de la division Asie de Human Rights Watch. « Le gouvernement chinois surveille tous les aspects de la vie des habitants du Xinjiang, repère ceux dont le comportement lui semble suspect, et les guette de manière encore plus intense. »

    Au Xinjiang, les faits et gestes de tout un chacun sont scrutés par la plateforme IJOP. Elle surveille les mouvements de personnes en localisant leurs téléphones, véhicules et cartes d’identité. Elle surveille les consommations d’électricité et de carburant des habitants. Human Rights Watch a constaté que ce système et certains des points de contrôle dans la région sont synchronisés pour former une série de clôtures invisibles ou virtuelles. La liberté de circulation des personnes est limitée à divers degrés en fonction du degré de menace déterminé par les autorités grâce aux paramètres de l’application.

    Une semaine après la fin de sa détention arbitraire, un ancien résident du Xinjiang a déclaré à Human Rights Watch : « Je suis entré dans un centre commercial et une alarme orange s’est déclenchée. » La police est arrivée et l’a conduit au poste. « Je leur ai dit : “J’étais dans un centre de détention et vous m’avez remis en liberté parce que j’étais innocent” ».… La police m’a rétorqué : « Ne vous présentez pas dans des lieux publics » … J’ai dit : « Qu’est-ce que je vais faire maintenant ? Rester à la maison ? » Il m’a répondu : « Oui, c’est préférable, non ? »

  • Julian Assange condamné à 50 semaines de prison par la justice britannique
    https://www.liberation.fr/planete/2019/05/01/julian-assange-condamne-a-50-semaines-de-prison-par-la-justice-britanniqu

    Il a levé le poing en arrivant dans la camionnette de la police qui l’avait extrait de la prison de haute sécurité de Belmarsh, à l’est de Londres. Comme une signature, il a encore levé le poing avant de quitter la salle du tribunal de Southwark et de retourner en cellule.


    Ses soutiens, une petite trentaine de personnes, se sont alors mis à hurler « shame on you » (« Honte à vous ») à la juge. Julian Assange, 47 ans, a été condamné mercredi à cinquante semaines de détention pour avoir rompu les conditions de sa libération conditionnelle le 19 juin 2012 en se réfugiant à l’ambassade londonienne d’Equateur. Il y a passé les presque sept années suivantes, jusqu’à son arrestation le 11 avril par la police britannique.

    La juge Deborah Taylor a estimé que Julian Assange s’était engagé dans une « tentative délibérée d’échapper à la justice » et que la peine appliquée devait être « très proche du maximum prévu par la loi ». Il encourait pour ce délit jusqu’à cinquante-deux semaines de détention. Il pourra demander en principe sa libération après avoir accompli la moitié de sa peine. Sauf qu’il sera alors probablement encore aux prises avec l’autre volet de ses ennuis judiciaires : la demande d’extradition déposée par les Etats-Unis qui sera examinée pour la première fois jeudi matin. L’audience de jeudi, qui devrait être courte et technique, se tiendra dans un autre tribunal, la Westminster Magistrates’ Court et Julian Assange devrait y assister par lien vidéo depuis la prison.

    L’avocat a aussi lu en public une lettre rédigée par Julian Assange dans laquelle il a exprimé « sans réserves toutes ses excuses à ceux qui considèrent que je leur ai manqué de respect par la manière dont j’ai mené ma situation ». « Ce n’était pas ce que je souhaitais ou entendais. Je me suis trouvé au cœur de circonstances terrifiantes auxquelles ni moi ni ceux auprès de qui j’ai cherché conseil n’ont pu trouver de solution. J’ai fait ce que je croyais à ce moment-là être le mieux et peut-être la seule chose que je pouvais faire », a-t-il écrit.

    Si la juge Deborah Taylor a salué ces excuses, elle a ajouté qu’il est « essentiel que personne ne soit au-delà ou au-dessus des lois ». « Vous avez exploité votre position privilégiée pour contourner la loi et avez rendu public internationalement votre dédain pour les lois de ce pays », a-t-elle ajouté avant de souligner que les mesures de sécurité mises en place autour de l’ambassade d’Equateur avaient coûté 16 millions de livres (18,6 millions d’euros) au contribuable britannique.

  • Enfants volés d’Angleterre

    Au #Royaume-Uni, les #services_sociaux sont financièrement encouragés à retirer leurs enfants à des parents soupçonnés de #maltraitance ou jugés à l’avance incapables d’assumer leur rôle, à l’instar des mères célibataires ou des couples désargentés.

    Chaque année en Angleterre, les services sociaux retirent à leurs parents des dizaines de milliers d’enfants. Non que ces parents soient violents, maltraitants ou abusifs mais au motif qu’ils sont potentiellement dangereux pour leur progéniture. Ce sont le plus souvent des parents économiquement fragiles, précaires, des familles monoparentales. Autant de situations qui induisent, selon les services sociaux britanniques, un risque potentiel.

    Un tiers de ces enfants au moins serait retiré de manière totalement abusive. Dénoncé par #Ken_Loach dans son film #Lady_Bird, le scandale commence en 1989 lorsque #Margaret_Thatcher fait voter le Children Act qui introduit la notion de « #probabilité_de_faire_du_mal ». Pour enlever des enfants à leur famille, une simple #suspicion de #maltraitance_future, non avérée, suffit à enclencher une procédure à laquelle il est très difficile de se soustraire. La procédure est confiée aux autorités locales qui sont encouragées financièrement à retirer le plus d’enfants possible. Chaque comté reçoit des #quotas d’#adoption et si le quota n’est pas atteint, le #budget d’aide à l’enfance en est réduit d’autant.

    Ensuite la machine est encore plus infernale puisque parmi les enfants retirés, certains parfois dès leur naissance, des milliers sont confiés à des agences privées, parfois cotées en bourse, qui vont les faire adopter par des couples sans enfants.

    Régis et Gena ont été victimes de ce silencieux scandale. Ils racontent.

    https://www.franceculture.fr/emissions/les-pieds-sur-terre/enfants-voles-dangleterre


    #enfants_volés #enfance #UK #Angleterre #audio #enfants #anticipation #Thatcher

    • Les Enfants volés d’Angleterre

      Au Royaume-Uni, les services sociaux sont financièrement encouragés à priver de leurs enfants des parents soupçonnés de maltraitance. Plus de deux millions d’enfants sont ainsi « fichés » par les services sociaux anglais et leurs parents, pris dans la tourmente d’une machine administrative devenue folle. Confiés dans un premier temps à des familles d’accueil, ces enfants « volés » sont proposés à l’adoption par des agences spécialisées, privatisées par David Cameron. Soumis à une obligation de silence, les parents légitimes, généralement démunis, n’ont ensuite aucune possibilité légale de retrouver un jour leurs enfants.


      http://www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_fiche_film/49439_1

      #film #documentaire #Pierre_Chassagnieux #Stéphanie_Thomas

    • Et effectivement, à (re)voir, le film de #Ken_Loach, #Ladybird...

      Maggie, sur la scène d’un karaoké, chante tandis que Jorge, un client admiratif, la regarde et l’écoute. Rassurée par la bienveillance de ce réfugié politique latino-américain, Maggie se confie. Elle est la mère célibataire de quatre enfants issus de pères différents, et reste encore cabossée par sa dernière relation avec un homme qui la battait. L’assistance publique, dont elle n’est que trop familière, finit par lui retirer la garde de ses enfants après qu’elle les a laissés seuls un soir où un incendie s’est déclaré. Mais pour une fois, elle a trouvé en Jorge un homme attentionné et qui ne la malmène pas. Lui l’écoute, ce que se refusent à faire les services sociaux. Maggie, qui semble avoir réussi à enrayer le cercle vicieux de la violence conjugale, reste enfermée dans une image négative aux yeux de l’assistance sociale qui refuse de lui rendre ses enfants. Ensemble Jorge et Maggie vont se battre pour récupérer leur dignité et le droit à fonder une famille…

      Notes : Ladybird est issu d’un fait divers découvert par Ken Loach grâce une correspondance avec une admiratrice inconnue. Cette dernière lui a confié son histoire, comment les services sociaux suite à un incendie lui ont retiré tour à tour ses six enfants. Le titre, lui, provient d’une comptine anglaise « Ladybird, Ladybird, va-t’en vite de chez toi, ta maison est en feu, et tes enfants s’en sont allés, tous sauf une, c’est la petite Ann, et elle s’est cachée sous, la poêle . »


      https://www.lacinetek.com/fr/tous-les-films/2463-ladybird-ken-loach-vod.html

    • Le film de ken Loach Ladybird a été réalisé il y a 25 ans. Mais il semble que l’Angleterre ne s’intéresse toujours pas au sort des enfants sauf à organiser leur trafic sexuel.

      #pédophilie #services_sociaux

      je signalais il y a quelques jours le dyptique documentaire de Pierre Chassagnieux et Stéphanie Thomas sur ce sujet

      https://seenthis.net/messages/777819
      « Les enfants perdus d’Angleterre »
      et
      « Les enfants volés d’Angleterre »

      Le fait que ce #trafic_d'enfants soit étouffé avec interdiction aux journalistes d’évoquer ces #enlèvements est tout à fait hallucinant.

      La loi impose le silence aux parents et aux journalistes qui ne peuvent raconter leur drame sous peine de condamnations judiciaires.

      #liberté_de_la_presse
      #tabou #censure

      « C’est le business n°1 en Angleterre : voler les enfants. » rediffusion 15/nov/2016
      http://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/10078-15.04.2019-ITEMA_22036237-0.mp3

      Un enfant kidnappé par les services sociaux se vend 40.000€ sur internet

    • Pour te dire que tout est bien verrouillé le documentaire télévisé est interdit de visionnement en Angleterre (testé sur #TOR). Faut espérer que l’émission de France Culture traverse la manche.

    • Remarque qu’en tant que #mère_célibataire à deux reprises et en France j’ai été menacé de me faire retirer ma fille. Une fois par des policiers qui ont forcé ma porte en pleine nuit et une autre par le service hygiène et sécurité de la ville de Clichy auquel j’avais fait appel pour habitat indigne. A chaque fois, ces menaces ont été faites pour que je garde le silence sur leurs agissements illégaux.
      #guerre_aux_pauvres

  • (1) Accès à l’#eau et changement climatique au #Sahel : « Le plus simple est de fabriquer des #citernes » - Libération
    https://www.liberation.fr/planete/2019/05/01/acces-a-l-eau-et-changement-climatique-au-sahel-le-plus-simple-est-de-fab

    Nous sommes allés chercher l’inspiration au #Brésil. Les 1,3 million de citernes construites là-bas bénéficient aujourd’hui à 12 millions de personnes. Elles sont autonomes en eau. Le nord-est du pays est une zone semi-aride, exactement comme au Sahel.

  • Au Tibet, un ado dénisovien vieux d’au moins 160 000 ans
    https://www.lemonde.fr/sciences/article/2019/05/01/au-tibet-un-ado-denisovien-vieux-d-au-moins-160-000-ans_5457113_1650684.html

    Ce proche cousin disparu était connu grâce à l’ADN de fossiles trouvés dans l’Altaï russe. L’analyse de protéines tirées d’une mâchoire inférieure découverte au Tibet éclaire ses origines.


    Reconstitution numérique d’une mâchoire de plus de 160 000 ans trouvée dans une grotte tibétaine, après nettoyage virtuel de la couche de calcite qui entoure partiellement le fossile. Jean-Jacques Hublin,

    Il y a plus de 160 000 ans, les hauts plateaux tibétains, dont on pensait que notre espèce était la première à les avoir colonisés, il y a 40 000 ans environ, étaient déjà habités par de proches cousins, les dénisoviens. L’énigme que constitue ce groupe humain commence à se dissiper, avec l’analyse, présentée dans la revue Nature le 2 mai, d’une mâchoire inférieure trouvée il y a bientôt quarante ans par un bonze, dans une grotte de la province tibétaine de Gansu, en Chine.
    Les dénisoviens n’ont pas de visage, et la mâchoire tibétaine ne suffira pas à leur en donner un. Mais elle livre de multiples pistes pour établir le portrait-robot d’un groupe humain jusqu’alors connu essentiellement à travers son ADN. Trouvés dans la grotte de Denisova dans l’Altaï russe, les seuls restes fossiles dont on disposait jusqu’alors se limitaient en effet à quelques dents et os fragmentaires, notamment une phalange de fillette dont l’analyse de l’ADN a révélé, en 2010, la singularité. Cette enfant, disait la génétique, n’appartenait ni aux néandertaliens, ni à notre propre espèce, Homo sapiens.

    Faute de crâne ou de restes plus conséquents, les paléoanthropologues se sont gardés de définir une espèce nouvelle, avec nom latin de rigueur, se contentant de ce miracle technologique, inédit : décrire un nouveau venu dans la famille humaine par son seul profil génétique.

    Descendance métissée

    Depuis, la comparaison du génome dénisovien avec celui de néandertaliens et d’hommes modernes a révélé que ces groupes s’étaient croisés, et avaient pu avoir une descendance métissée. Certaines populations humaines actuelles gardent la trace de ces amours, comme les Papous, dont jusqu’à 5 % du génome peut être d’origine dénisovienne. Dans les hauts plateaux tibétains, c’est la version dénisovienne d’un gène favorisant l’adaptation à la vie en altitude, dans un air raréfié en oxygène, qui a été retrouvée chez les populations actuelles. Comment expliquer que cette mutation soit présente chez les dénisoviens de l’Altaï, à 700 mètres d’altitude seulement, où une telle adaptation ne semble pas nécessaire ?
    L’équipe internationale dirigée par Jean-Jacques Hublin (Institut Max-Planck, Leipzig, Collège de France) propose une réponse au terme d’une enquête qui mêle, comme souvent en paléoanthropologie, rencontres improbables, génie technologique, intuition et coups de chance.

    Entrée de la grotte de Baishiya (province de Gansu, Chine), lieu de culte bouddhiste où une mâchoire de 160 000 ans attribuée à un dénisovien a été retrouvée.

    La mâchoire tibétaine est une rescapée à plus d’un titre. Elle proviendrait de la grotte karstique de Baishiya, une caverne située à 3 280 m d’altitude, profonde d’un kilomètre et lieu de culte bouddhiste. Un bonze aujourd’hui décédé y aurait prélevé le fossile en 1980, le soustrayant à une possible destruction : la grotte était célèbre pour ses vieux ossements, réduits en poudre parée de diverses vertus. Il en fit don au sixième bouddha vivant, Gung-Thang, qui lui-même la remit à l’université locale de Lanzhou. En 2010, l’intérêt pour ce fossile a ressurgi, et son parcours a été retracé jusqu’à sa grotte d’origine par Fahu Chen et Dongju Zhang, de l’université de Lanzhou. Des fouilles préliminaires sur place ont livré depuis d’autres fossiles et des outils lithiques, encore en cours d’analyse.

    Fouilles conduites en 2018 dans la grotte de Baishiya, sous la direction de Dongju Zhang (en haut à droite dans la tranchée), qui ont livré des outils de pierre et de nouveaux fossiles non encore décrits.

    Contacté en 2016 par ces collègues chinois, Jean-Jacques Hublin a immédiatement été intéressé par le spécimen : « On voyait tout de suite que ce n’était pas un homme moderne ou un Homo erectus. Cela tombait dans le créneau possible pour un dénisovien. » La mâchoire provient probablement d’un adolescent, car une des molaires était encore en phase d’éruption. Les dents robustes évoquent celles trouvées dans la grotte de Denisova, en Russie.

    Première déception, il n’a pas été possible d’en tirer le moindre ADN. Et en l’absence de contexte archéologique, le fossile risquait de rester muet. « Mais nous avons eu la chance extraordinaire que la calcite qui le recouvrait soit datable à l’uranium », se réjouit le paléanthropologue. La datation, 160 000 ans au moins, correspond à une période glaciaire, où la vie sur le plateau tibétain devait être encore plus rude qu’aujourd’hui. Mais il est possible que la mâchoire soit plus ancienne et date d’une époque plus clémente. Voilà pour le contexte, qui reste donc imprécis.

    Les protéines, plus robustes

    « Notre vrai joker, cela a été les protéines », souligne Jean-Jacques Hublin. Faute d’ADN, les chercheurs ont en effet cherché leur produit, des chaînes d’acides aminés dont la séquence correspond parfaitement à l’ADN qui les code. Lors de sa thèse à Leipzig, Frido Welker avait développé cette technique, montrant qu’on pouvait distinguer des restes de néandertaliens et d’Homo sapiens même en l’absence d’ADN. Plus récemment, il a pu éclairer l’évolution des rhinocéros par l’analyse d’un ossement vieux de 1,7 million d’années trouvé dans une grotte en Géorgie. L’ADN est certes plus précis, mais les protéines bien plus robustes, y compris dans les zones tempérées où au-delà de 100 000 ans, trouver de l’ADN semble illusoire.

    La dentine de la mâchoire tibétaine n’a pas résisté à Frido Welker : « Ces tissus peuvent contenir plusieurs centaines de protéines, explique le jeune chercheur, aujourd’hui en poste au Muséum de Copenhague. On en a identifié huit qui étaient elles-mêmes dégradées. » Il n’y avait pas la protéine EPAS1 responsable de l’adaptation à l’altitude – elle n’est pas exprimée dans les dents, mais dans le placenta et les poumons –, mais différentes formes de collagène. Les similarités avec les séquences correspondantes dans le génome de Denisova ne laissent pas de doute sur la parenté avec la population de l’Altaï, bien plus étroite qu’avec tout autre hominidé.

    « C’est une découverte très excitante, commente Chris Tyler-Smith, du Wellcome Sanger Institute (nord de Londres), dont l’équipe avait décrit en 2016 la distribution dans les populations himalayennes du gène dénisovien EPAS1. Nous savons désormais que les dénisoviens pouvaient vivre dans des environnements hostiles de haute altitude comme le Tibet. Cela implique qu’ils s’étaient largement dispersés en Asie – ce que nous suspections mais qui est confirmé là pour la première fois. Et nous avons une bonne explication de l’origine du variant génétique de haute altitude EPAS1 chez les habitants actuels de l’Himalaya : il a probablement été sélectionné par l’évolution en tant qu’adaptation des dénisoviens à la haute altitude. » Et légué à Homo sapiens lors de croisements après son arrivée dans la région, il y 40 000 ans.

    La mâchoire tibétaine n’est qu’un premier élément du puzzle dénisovien en Asie. « Il y a d’autres candidats en Inde, en Ouzbékistan, et bien sûr en Chine, où la mâchoire du spécimen Penghu 1, par exemple, présente les mêmes caractères dentaires inhabituels, souligne Jean-Jacques Hublin. On va assister à un boom de la paléoprotéomique [analyse des protéines anciennes] pour tester ces fossiles et d’autres. » Il prédit une certaine diversité morphologique dans cette lignée, peut-être plus grande encore que celle observée au sein des néandertaliens, eux aussi largement dispersés dans le temps et l’espace, entre le Proche-Orient et l’Espagne. Une récente étude génomique portant sur les populations indonésiennes suggère que des métissages avec Homo sapiens ont pu intervenir à plusieurs reprises, avec des groupes dénisoviens distincts. Avant que notre espèce, lestée de quelques gènes hérités des dénisoviens, ne supplante ceux-ci.
    Dans la grotte de Baishiya, les fouilles devraient reprendre prochainement, indique Dongju Zhang. Peut-être livreront-elles de nouveaux fossiles, plus parlants pour décrire la physionomie des dénisoviens, et dont l’ADN aura lui traversé les âges ?

  • A Marseille, des policiers fracassent le crâne d’une jeune femme à terre - Page 1 | Mediapart

    https://www.mediapart.fr/journal/france/300419/marseille-des-policiers-fracassent-le-crane-d-une-jeune-femme-terre?onglet

    Exercice de l’état de droit selon la bande de voyous qui nous gouverne

    Maria, 19 ans, a déposé plainte mardi auprès du parquet de Marseille pour tentative d’homicide, violences volontaires aggravées et non-assistance à personne en danger. Le 8 décembre dernier, en marge d’une manifestation de « gilets jaunes », elle a été rouée de coups de pied et de matraque par des policiers. Son cerveau, notamment, a été endommagé.

  • Jean-Marie Delarue : « Au nom de la sécurité, toutes nos libertés sont menacées »
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/04/29/jean-marie-delarue-au-nom-de-la-securite-toutes-nos-libertes-sont-menacees_5


    Lors d’une mobilisation des « gilets jaunes » à Bordeaux (Gironde), le 30 mars.
    MEHDI FEDOUACH / AFP

    Jean-Marie Delarue, 74 ans, nommé le 10 avril à la tête de la Commission nationale consultative des droits de l’homme (#CNCDH), a consacré sa vie à la défense des libertés fondamentales. Pour le conseiller d’Etat, ex-directeur des libertés publiques au ministère de l’intérieur (de 1997 à 2001) et ancien contrôleur général des lieux de privation de liberté (de 2008 à 2014), elles sont aujourd’hui en danger. Nommé pour un mandat de trois ans, le haut fonctionnaire, un temps président de la Commission nationale de contrôle des interceptions de sécurité, entend faire entendre sa voix.

    Dans quel état sont les libertés fondamentales en France ?
    En très mauvais état. En apparence, nous sommes un Etat de droit, et l’on s’en flatte assez, nous avons un corpus juridique étoffé, des juges chargés de protéger nos libertés… En apparence, rien de tout ça n’est menacé.
    Dans la réalité, c’est autre chose. Au nom de la sécurité, toutes nos libertés le sont. On n’arrête pas de nous dire que « la sécurité est la première de nos libertés », selon une formule désormais consacrée. C’est faux ! La sécurité est éventuellement l’une des conditions de notre liberté. Cet aphorisme est une dangereuse illusion qui pousse depuis plusieurs décennies les gouvernements à grignoter nos libertés toujours davantage.

    Depuis quand ?
    Le point de départ est la loi Peyrefitte de 1981, qui portait un nom prémonitoire, « sécurité et liberté ». La démocratie était-elle alors désarmée face au terrorisme ? Au point qu’il soit nécessaire de légiférer ? Personne ne se pose la question, alors que la réponse me paraît claire : nous n’avions pas besoin de nouvelles lois pour mettre en prison des terroristes. Et ça n’est pas plus le cas aujourd’hui.

    Quelles sont les conséquences ?
    Par ces lois nouvelles, on installe une distinction entre le français ordinaire, qui a tous les droits, et le français suspect, qui a droit à des procédures particulières, à des juges particuliers… Cette dernière catégorie ne cesse de s’élargir. D’abord les musulmans avec l’état d’urgence permanent, puis les « gilets jaunes », avec la loi dite « anticasseurs ». Désormais, il suffit de se trouver dans les environs d’une manifestation pour devenir un Français suspect faisant l’objet de mesures extraordinaires, comme des fouilles.

    Il est par ailleurs très inquiétant de voir des gouvernements donner toujours raison à leur police. Les policiers sont des gens très estimables, mais comme tout le monde, ils peuvent faire des erreurs et avoir tort. La façon dont a été traité le journaliste Gaspard Glanz est de la même façon totalement anormale. Quarante-huit heures de garde à vue, ça n’était évidemment pas nécessaire, vingt-quatre heures auraient suffi.

    #paywall

    • Sous un drapeau en berne, les éléments de la suite, repris par LOLJ :

      France : les libertés fondamentales "en très mauvais état, selon la Commission des droits - L’Orient-Le Jour
      https://www.lorientlejour.com/article/1168328/france-les-libertes-fondamentales-en-tres-mauvais-etat-selon-la-commi


      AFP

      En outre, le président de la Commission « s’inquiète beaucoup » de l’absence de réaction face au recul des libertés fondamentales, « comme si toutes ces lois successives avaient fini par tétaniser la protestation, comme si tout cela n’intéressait pas l’opinion ».

      Or, « les droits de l’Homme, ce n’est pas un machin qu’on met en avant de temps en temps comme une cerise sur le gâteau, ce n’est pas une décoration ni un sapin de Noël qu’on installe une fois par an, c’est la base de tout », souligne Jean-Marie Delarue.

    • Jean-Marie Delarue : « Au nom de la sécurité, toutes nos libertés sont menacées »

      Le président de la Commission nationale consultative des droits de l’homme estime, dans un entretien au « Monde », que les libertés fondamentales sont en « très mauvais état » en France.

      Jean-Marie Delarue, 74 ans, nommé le 10 avril à la tête de la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH), a consacré sa vie à la défense des libertés fondamentales. Pour le conseiller d’Etat, ex-directeur des libertés publiques au ministère de l’intérieur (de 1997 à 2001) et ancien contrôleur général des lieux de privation de liberté (de 2008 à 2014), elles sont aujourd’hui en danger. Nommé pour un mandat de trois ans, le haut fonctionnaire, un temps président de la Commission nationale de contrôle des interceptions de sécurité, entend faire entendre sa voix.

      Dans quel état sont les libertés fondamentales en France ?

      En très mauvais état. En apparence, nous sommes un Etat de droit, et l’on s’en flatte assez, nous avons un corpus juridique étoffé, des juges chargés de protéger nos libertés… En apparence, rien de tout ça n’est menacé.
      Dans la réalité, c’est autre chose. Au nom de la sécurité, toutes nos libertés le sont. On n’arrête pas de nous dire que « la sécurité est la première de nos libertés », selon une formule désormais consacrée. C’est faux ! La sécurité est éventuellement l’une des conditions de notre liberté. Cet aphorisme est une dangereuse illusion qui pousse depuis plusieurs décennies les gouvernements à grignoter nos libertés toujours davantage.

      Depuis quand ?

      Le point de départ est la loi Peyrefitte de 1981, qui portait un nom prémonitoire, « sécurité et liberté ». La démocratie était-elle alors désarmée face au terrorisme ? Au point qu’il soit nécessaire de légiférer ? Personne ne se pose la question, alors que la réponse me paraît claire : nous n’avions pas besoin de nouvelles lois pour mettre en prison des terroristes. Et ça n’est pas plus le cas aujourd’hui.

      Quelles sont les conséquences ?

      Par ces lois nouvelles, on installe une distinction entre le français ordinaire, qui a tous les droits, et le français suspect, qui a droit à des procédures particulières, à des juges particuliers… Cette dernière catégorie ne cesse de s’élargir. D’abord les musulmans avec l’état d’urgence permanent, puis les « gilets jaunes », avec la loi dite « anticasseurs ». Désormais, il suffit de se trouver dans les environs d’une manifestation pour devenir un Français suspect faisant l’objet de mesures extraordinaires, comme des fouilles.

      Il est par ailleurs très inquiétant de voir des gouvernements donner toujours raison à leur police. Les policiers sont des gens très estimables, mais comme tout le monde, ils peuvent faire des erreurs et avoir tort. La façon dont a été traité le journaliste Gaspard Glanz est de la même façon totalement anormale. Quarante-huit heures de garde à vue, ça n’était évidemment pas nécessaire, vingt-quatre heures auraient suffi.

      Il faut faire attention : c’est à l’aune dont on traite ces personnes que se juge une société. La majorité des Français croit que cela ne les concerne pas et qu’il existe un rideau étanche, or ce n’est jamais le cas. La frontière est toujours beaucoup plus fragile qu’on l’imagine. Ce n’est pas parce que l’on croit que cela ne regarde que les musulmans, les « gilets jaunes » ou la presse qu’il ne faut pas s’en émouvoir.

      Vous estimez que les Français ne s’en émeuvent pas assez ?

      Non. Et c’est aussi ce qui m’inquiète beaucoup. Il y a trente ans, lorsque l’on touchait à une liberté fondamentale, des pétitions circulaient, des intellectuels s’indignaient, des citoyens se mobilisaient… Aujourd’hui, à l’exception de la déchéance de nationalité annoncée en novembre 2015 par François Hollande et de la rétention de sûreté voulue par Nicolas Sarkozy en 2008, on entend peu de protestations.

      En ce qui concerne les migrants, les ONG ont été les seules à « sauver l’honneur de l’Europe en Méditerranée », comme l’a déclaré au Monde mi-avril l’ex-directeur de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides, Pascal Brice. C’est grave ! Comme si toutes ces lois successives avaient fini par tétaniser la protestation, comme si tout cela n’intéressait pas l’opinion.

      Quel est le risque ?

      Les droits de l’homme, ce n’est pas un machin qu’on met en avant de temps en temps comme une cerise sur le gâteau, ce n’est pas une décoration ni un sapin de Noël qu’on installe une fois par an, c’est la base de tout. Il ne faut pas les poser comme des principes du passé, mais comme des principes d’avenir, comme le socle sur lequel construire de nouvelles libertés. Les droits de l’homme doivent s’appliquer à tous, en tout temps et en tout lieu. Or, on en est loin.

      S’il n’y a pas de voix qui s’élèvent pour incarner ce que nous prétendons être, il n’y a aucune raison pour que la France résiste mieux que les autres pays à la tentation de renoncement à nos grandes libertés, à laquelle les gouvernements successifs ont déjà en partie cédé. Avec notre système de protection sociale, c’est pourtant ce qui nous différencie du reste du monde. Si nous abandonnons cela, nous nous renierons.

      Quelle est votre feuille de route à la tête de la CNCDH ?

      La CNCDH est une voix pour exprimer ces inquiétudes. C’est ce qui me motive. Sa voix ne porte pas assez, et c’est regrettable, c’est pourtant une voix indépendante, celle de la société civile. Les dangers les plus graves pour la dignité humaine se situent souvent dans les interstices que personne ne voie.

      Notre rôle, à la CNCDH, est de voir où se cachent les indignités. On peut saisir les Nations unies, on peut témoigner devant le Conseil constitutionnel – ce que nous avons fait au sujet de la loi dite anticasseurs. Par nos avis, nous essayons de faire réfléchir les pouvoirs publics. Il est d’ailleurs regrettable de voir que, depuis quinze ans, le gouvernement saisit rarement la CNCDH en amont lorsqu’il réfléchit à des projets de loi. Nous ne sommes pas des imprécateurs mais des lanceurs d’alerte.

      Comment allez-vous travailler avec le Défenseur des droits, qui, lui, a une autorité constitutionnelle ?

      Ce qui m’intéresse, c’est qu’on aille dans le même sens. Je vais rencontrer Jacques Toubon début mai. Chacun a son rôle. Le Défenseur des droits fait écho aux plaignants, la CNCDH à la société civile. Nous sommes complémentaires, pas concurrents.

  • Qu’est-ce que l’Art, en vérité ? On en parle à toutes les sauces, on discute de sa santé dans les cocktails mondains, on le dissèque en ville pour séduire la belle ou pour rabattre le caquet d’un rival trop arrogant... On l’étudie parfois, comme on ausculte un animal. On l’envisage aussi comme un placement, plus fructueux que la pierre. Parfois même, on espère devenir l’un de ces artistes qui défraient la chronique des décennies durant. Mais en dehors de ça, entre nous, honnêtement... à quoi sert l’Art, au bout du compte ?
    https://www.cornelius.fr/blog/index.php?post/2019/02/25/Les-nouvelles-aventures-de-l-Art

    À quoi sert l’Art ? À garder les yeux ouverts, tout simplement !
    #Willem #Cornélius #BD