GillesM

Eurafricain, acteur modeste du renforcement des organisations de la société civile en Afrique de l’Ouest


  • Une gravure représentant l’écrasement du fort d’Issy, tirée du film d’animation de Raphaël Meyssan, Les Damnés de la Commune.
    Cineteve

    La Commune, grande oubliée du cinéma

    Il existe plein de films sur Jeanne d’Arc ou la Révolution. Mais sur les mois de mars à mai 1871, étonnamment, presque rien, hormis quelques films et documentaires singuliers. Un vide que vient en partie combler “Les Damnés de la Commune”, superbe film d’animation de Raphaël Meyssan à voir sur arte.tv.

    « J’entreprends de conter l’année épouvantable/ Et voilà que j’hésite, accoudé sur ma table/ Faut-il aller plus loin ? dois-je continuer ? »… Ainsi Victor Hugo introduit-il L’Année terrible, son recueil de poèmes consacré aux événements de 1871. Terrible, la déroute du second Empire devant l’armée prussienne, qui aboutit à une capitulation totale et à la chute du régime. Terrible, surtout, le massacre de ceux qui entendaient résister, dans tous les domaines et par tous les moyens, au nouvel ordre conservateur qui surgissait de cette guerre. En deux mois d’existence, de mars à mai 1871, la Commune de Paris (mais aussi de plusieurs villes de province) a rêvé de démocratie, d’égalité sociale et de partage, avant d’être anéantie dans le sang par les « versaillais », ceux qui allaient fonder la IIIe République, d’Adolphe Thiers à Jules Ferry. Aux vainqueurs, le droit d’écrire l’Histoire, d’étouffer la légende, d’en atténuer les enseignements et la complexité.

    Cent cinquante ans plus tard, cette révolution avortée hante pourtant bien des livres, elle a été chantée, racontée, étudiée. Certains de ses héros, telle Louise Michel, ont accédé à la postérité. Mais le cinéma est resté étrangement timide, lui qui naquit en 1895, seulement vingt-quatre ans plus tard. Alors que d’autres épisodes majeurs de l’Histoire – et de l’imaginaire collectif – ont été largement représentés (du cas Jeanne d’Arc à la Révolution en 1789, entre autres), les événement de 1871 ont eu bien du mal à imprégner la pellicule. Même si, avec sa dimension tragique, ses idéaux, ses convulsions, ses personnages saillants, son unité de temps et de lieu (Paris assiégé, enfermé dans l’étau de ses « fortifs »), la Commune est pourtant terriblement cinégénique.

    Pas d’épopées à gros budget

    Des films existent, bien sûr. Depuis L’Émeute sur la barricade, le tout premier (durée : quatre minutes), réalisé par Alice Guy en 1906, on en a compté (sauf erreur) un peu moins d’une quarantaine, documentaires et fictions, grand et petit écrans, toutes origines confondues. Ils existent, mais il faut les chercher. Très peu d’entre eux ont marqué l’histoire du cinéma. Aucun n’appartient à la catégorie des épopées à gros budget qui auraient pu toucher un large public. En tout cas, pas en France. Comme si plusieurs générations de producteurs influents s’étaient posé la même question que Victor Hugo au début de L’Année terrible. « Faut-il aller plus loin ? dois-je continuer ? » Manifestement, la réponse était non. Et le cinéma populaire est resté… sinon « versaillais », du moins indifférent.

    Dans les premières décennies du XXe siècle, ceux qui se sont emparés du sujet l’ont fait d’abord pour des raisons politiques. À commencer par La Commune, d’Armand Guerra, en 1914, reconstitution produite par la société de production coopérative Le Cinéma du Peuple, qui entendait redonner ses lettres de noblesse et sa légitimité historique à la classe ouvrière. Le film s’achève d’ailleurs, de manière très touchante, par une séquence documentaire montrant face caméra un groupe d’anciens combattants, authentiques survivants de la Commune, tels que Zéphirin Camélinat, Jean Allemane, Nathalie Lemel.

    Dans les années 1920, c’est surtout le cinéma soviétique qui s’intéresse à la période. Cette fois, l’Histoire est « écrite » par des vainqueurs, ceux de 1917, qui voient dans la Commune le laboratoire et la matrice de leur propre révolution, avec par exemple un chef-d’œuvre comme La Nouvelle Babylone, de Grigori Kozintsev, qui retrace les événements à travers le parcours d’une vendeuse de grand magasin, ou encore La Pipe du communard, de Constantin Mardjanov, inspiré du livre de Karl Marx, La Guerre civile en France.

    Chant de bataille pour la mémoire

    Enjeu idéologique pour ceux qui l’utilisent, la Commune le reste aussi pour ceux qu’elle horripile… En 1951, La Commune de Paris, documentaire de Robert Ménégoz qui présente le moment historique comme une « première ébauche de la dictature du prolétariat » fut interdit par la censure jusqu’en 1956 pour cause de... « considérations fallacieuses et insultantes à l’égard de Mr Thiers ». C’est dire si la Commune reste un chant de bataille pour la mémoire, mais aussi le lieu symbolique où s’affrontent les adversaires du moment. Dans les années 1920, il s’agit de justifier la révolution d’Octobre. Dans les années 1950, de s’opposer à la société capitaliste et bourgeoise, avec toute la puissance du Parti communiste de l’époque. Et dans les années 1970, alors que fleurissent à nouveau quelques films (parmi lesquels La Semaine sanglante, de Joël Farges, en 1976, Rossel et la Commune de Paris, de Serge Moati, et La Barricade du point du jour, de René Richon, en 1977…), il est autant question de célébrer le centenaire de l’insurrection que de faire écho aux barricades encore récentes de Mai 68.

    Du téléfilm L’Année terrible , de Claude Santelli, en 1985, au « décor » historique du Festin de Babette (l’héroïne est une communarde exilée au Danemark), de Gabriel Axel, en 1987, ou encore 1871, du Britannique Ken McMullen, en 1990, le sujet réapparaît ensuite ça et là, avant de retrouver une force singulière grâce à un autre Anglais, le cinéaste militant Peter Watkins. La Commune (Paris, 1871) , diffusée en 2000 sur Arte en version longue (cinq heures quarante-cinq), puis en version « courte » (trois heures trente, tout de même), sept ans plus tard, dans les salles de cinéma, est sans doute l’une des expériences les plus importantes et les plus libres jamais inspirées par l’événement. Volontairement anachronique (la « télé » versaillaise, sorte d’ORTF ultraconservatrice, s’y oppose au désordre libertaire de la « chaîne pirate » des communards), ce film fleuve expérimental, réalisé à Montreuil avec deux cents comédiens, interroge frontalement le présent, de l’influence des médias à l’avenir des luttes sociales. Plus que son déroulement exact, c’est l’esprit de la Commune, dans ses élans comme dans ses contradictions, mais aussi dans sa modernité, qui souffle au cinéaste cette brûlante œuvre-pamphlet. « J’espère , confiait-il en 2000 au Monde diplomatique, que La Commune sera un outil d’apprentissage pouvant aider à disséquer et à mettre en cause les conventions du cinéma et de la télévision. »

    Depuis, si l’on excepte le téléfilm Louise Michel , de Solveig Anspach, en 2008, on n’avait pas vraiment revisité les barricades. Et il aura fallu attendre ce 23 mars, sur Arte, pour découvrir un autre superbe coup d’audace : Les Damnés de la Commune , le film d’animation de Raphaël Meyssan, adapté se son roman graphique du même nom (éd. Delcourt, 2017-2019), entièrement réalisé à partir de gravures d’époque. L’occasion de constater, encore une fois, que les meilleurs films sur la Commune sont ceux qui, comme elle, veulent bousculer l’ordre établi, changer les règles. Et dire, comme Victor Hugo dans L’Année terrible : « N’importe. Poursuivons. L’histoire en a besoin /Ce siècle est à la barre et je suis son témoin. »

    Cécile Mury

    https://www.youtube.com/watch?time_continue=2&v=p2v7U9E3NnU&feature=emb_logo

    https://vimeo.com/26026952

    #Commune_de_Paris

    https://seenthis.net/messages/633169

  • Décolonial, vous avez dit « décolonial » ? par Yann Moulier Boutang et Laugier Sandra
    https://www.multitudes.net/decolonial-vous-avez-dit-decolonial

    Contrairement au gloubi-boulga servi par quelques médias de droite, papiers, télévisuels ou numériques, ne mélangeons pas tout. Il n’en va pas du « #décolonial » comme de « #l’islamo-gauchisme ». Le premier, qui se dit en anglais subaltern ou post-colonial studies, est un véritable paradigme naissant de la pensée contemporaine, qui concerne les « minorités », femmes, queer, black, Amérindiens. Leurs concepts ont été forgés dans et par de nouveaux mouvements sociaux, exclus des anciennes analyses fondées sur les classes sociales, ou bien rabotés pour rentrer dans le lit de Procuste de l’orthodoxie politique de gauche comme de droite. Les sujets subjectifs de ces mouvements sortent de l’invisibilité et revendiquent une place, comme le fit le Tiers État. Le fait qu’ils deviennent des sujets de conversation, matières à débats ou à controverses scientifiques, n’implique pas de passer sous silence leur origine subjective. À la controverse qui accuse les recherches liées à ces mouvements d’être la trace d’un militantisme malséant, on a envie de répondre que c’est le jeu et la vie de la pensée. L’histoire des sciences, l’histoire tout court, la culture, la mémoire sont toujours un champ d’affrontements. Les débats que voudraient provoquer de façon récurrente les extrémistes de la République Une et Indivisible, face aux Démocrates anglo-saxons et aux multiculturalismes, sur l’usage du terme de race, de genre, d’#intersectionalité, en révèlent plus sur ceux qui les lancent que sur le sujet dont ils s’emparent. Il y a de tout dans cette querelle qui s’annonce, du symptomatique intéressant et sincère comme le dernier livre d’#Elisabeth_Roudinesco comme du prurit d’une intolérance maladive et ravageuse dans les multiples interventions médiatiques de Nathalie Heinich...

    [ Elisabeth Roudinesco, Soi-même comme un roi , Seuil, 2021.]

    ... L’universel est une exigence éthique et politique, toujours à construire, pas une rente de situation, ni l’attribution d’un strapontin tardif à ceux et celles que l’on a traités comme des domestiques pendant des siècles et que l’on continue d’exploiter dans d’autres formes de servitude.

    Voilà pourquoi #l’universel ne peut se satisfaire des vieilles catégories d’ « ouvrier », de « prolétaire », quand cela exclut les enfants (nombreux encore au travail dans le monde), les considérations de genre ou d’appartenance communautaire – qu’elle soit de couleur attribuée et assignée mais aussi vécue dans la chair -, de religion, de culture, de langue.

    Certes, il ne faut jamais perdre de vue les questions de classes sociales, de niveau économique, mais si les sociologues les plus avertis ont été contraints d’aborder les questions du racisme ou de la « racialisation », du genre (sous toutes ses formes, y compris donc la transsexualité), de l’ethnie, de la religion, des communautés et des langues, c’est parce qu’elles constituaient autant de biais délibérément utilisés comme instruments de division particulièrement efficaces ; c’est parce qu’une classe ouvrière unifiée par la grâce de la sociologie n’existe plus depuis belle lurette si tant est qu’elle ait jamais existé dans l’histoire. Si le chercheur en sciences sociales n’a pas recours à ces autres catégories à côté des vénérables distinguos de Marx et de Durkheim, il ne verra plus rien dans ses lunettes et en sera réduit à faire de la paléontologie de la classe ouvrière mâle, blanche, adulte, acculturée et assimilée, et bien plus subalternisée que le lumpen-prolétariat ou que la classe ouvrière des générations passées. Comme le disait très bien Rose-Marie Lagrave : « Le genre fait quelque chose à la classe sociale et la classe sociale fait quelque chose au genre, le souligner en ces temps délétères où l’intersectionnalité est mise en cause n’est pas un luxe ».

    C’est pourquoi le reproche que font Gérard Noiriel et Stéphane Beaud aux études de genre, de « race » et à l’intersectionnalité d’oublier la culture de classe tombe à plat. On ne peut en retenir qu’une seule vérité, reconnue de tous les chercheurs du champ : ériger en hypostases substantielles, indépendantes, le genre, la race, la religion, l’appartenance communautaire, c’est en fait pousser directement celles et ceux que cela intéresse au séparatisme qu’on leur reproche.

    « Un article d’actualité remarquable de Sandra Laugier et Yann Moulier, conte une vision rabougrie et trumpienne de la religion républicaine, soyons toutes et tous des "islamo-gauchistes décoloniaux et écoféministes transgenres » !


    • Le déboulonnage des statues au nom de la lutte contre le racisme déconcerte. La violence avec laquelle la détestation des hommes s’affiche au cœur du combat féministe interroge. Que s’est-il donc passé pour que les engagements émancipateurs d’autrefois, les luttes anticoloniales et féministes notamment, opèrent un tel repli sur soi ?
      Le phénomène d’« assignation identitaire » monte en puissance depuis une vingtaine d’années, au point d’impliquer la société tout entière. En témoignent l’évolution de la notion de genre et les métamorphoses de l’idée de race. Dans les deux cas, des instruments de pensée d’une formidable richesse – issus des œuvres de Sartre, Beauvoir, Lacan, Césaire, Said, Fanon, Foucault, Deleuze ou Derrida – ont été réinterprétés jusqu’à l’outrance afin de conforter les idéaux d’un nouveau conformisme dont on trouve la trace autant chez certains adeptes du transgenrisme queer que du côté des Indigènes de la République et autres mouvements immergés dans la quête d’une politique racisée.
      Mais parallèlement, la notion d’identité nationale a fait retour dans le discours des polémistes de l’extrême droite française, habités par la terreur du « grand remplacement » de soi par une altérité diabolisée : le migrant, le musulman, mai 68, etc. Ce discours valorise ce que les identitaires de l’autre bord récusent : l’identité blanche, masculine, virile, colonialiste, occidentale.

      Identité contre identité, donc.
      Un point commun entre toutes ces dérives : l’essentialisation de la différence et de l’universel. Élisabeth Roudinesco propose, en conclusion, quelques pistes pour échapper à cet enfer.

  • ❝Au Sénégal, une révolte populaire s’ébranle contre la « recolonisation économique »
    7 mars 2021 Par Fanny Pigeaud - Mediapart.fr"
    https://www.mediapart.fr/tools/print/945517


    Manifestations tournant à l’émeute, dans la quartier de Colobane, le 5 mars 2021, à Dakar, après l’arrestation de l’opposant Ousmane Sonko. © Seyllou / AFP
    L’arrestation du principal opposant Ousmane Sonko a déclenché une vague de colère inédite, avec en toile de fond une remise en cause d’un système de gouvernance favorisant les intérêts étrangers. De nombreux magasins Auchan et des stations Total ont été pillés ou saccagés. Au moins quatre personnes ont été tuées.
    Depuis plusieurs mois la tension montait. Et ce mercredi 3 mars au Sénégal, l’arrestation du député Ousmane Sonko, opposant au président Macky Sall, a eu le même effet qu’une étincelle près d’un baril de poudre : une explosion qui part dans tous les sens.

    À Dakar et dans plusieurs autres villes, des milliers de jeunes ont dit leur colère, scandant « Libérez Sonko ! », « Dëkk bi Sonko ko moom ! » (« Ce pays appartient à Sonko », en wolof) et réclamant plus de démocratie, de justice et de considération. Ces manifestations spontanées se sont rapidement transformées en émeutes. Des biens privés, dont des magasins Auchan et des stations Total, des bâtiments abritant des médias, le domicile de membres ou de proches du pouvoir, ainsi que des bâtiments publics ont été pillés ou brûlés entre mercredi et vendredi.

    Selon un bilan officiel vendredi soir, quatre personnes ont été tuées dans des affrontements avec les forces de sécurité. Amnesty International a dénoncé des arrestations arbitraires, plusieurs activistes connus font partie des personnes interpelées, et la présence d’hommes « en tenue civile, armés de gourdins » aperçus « aux côtés des forces de sécurité » qui ont « pourchassé des manifestants », ainsi que la coupure du signal de chaînes de télévision.

    Cette situation insurrectionnelle n’a pas de précédent dans l’histoire récente du Sénégal. Les derniers épisodes de violences, à la fin des présidences d’Abdou Diouf (1981-2000) et d’Abdoulaye Wade (2000-2012), n’avaient pas atteint une telle ampleur.

    Lorsqu’il a été arrêté, Ousmane Sonko, 46 ans, classé troisième à l’élection présidentielle de 2019, se rendait au palais de justice de Dakar, où il était convoqué dans le cadre d’une plainte pour « viols et menaces de mort », déposée début février par l’employée d’un salon de massage. Ses avocats et partisans considèrent cette procédure comme le résultat d’un « complot mal ficelé » visant à l’éliminer de la course pour la présidentielle de 2024.

    Dès le dépôt de cette plainte, les autorités ont fait installer un barrage filtrant autour du domicile du leader du parti Pastef (Patriotes du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité) et obtenu de manière accélérée la levée de son immunité parlementaire, confortant les soupçons d’une machination politique. De fait, Ousmane Sonko dérange Macky Sall, à qui la rumeur prête l’intention de se représenter pour un troisième mandat (non prévu par la Constitution). Il est devenu son principal opposant depuis la nomination, fin 2020, de l’ex-premier ministre Idrissa Seck au Conseil économique, social et environnemental.

    Cet ancien inspecteur des impôts, radié de la fonction publique pour avoir accusé publiquement des personnalités d’avoir bénéficié d’avantages fiscaux illégaux, dont le frère de Macky Sall, tient un langage nouveau dans le champ politique sénégalais.

    Manifestations tournant à l’émeute, dans la quartier de Colobane, le 5 mars 2021, à Dakar, après l’arrestation de l’opposant Ousmane Sonko. © Seyllou / AFP
    Plaidant pour une meilleure gouvernance, dénonçant la gestion du pétrole et du gaz par les autorités, il milite aussi pour plus de souveraineté économique et monétaire – le Sénégal est membre de la zone franc, contrôlée par l’État français. Il est devenu l’un des rares hommes politiques d’Afrique francophone à demander une refonte des relations avec la France, fustigeant aussi une « bourgeoisie compradore » qui profite d’un système construit pour satisfaire l’étranger et une minorité de Sénégalais. « Il n’y a pas de sentiment antifrançais. Il y a un sentiment pro-africain, expliquait-il en 2019 à ses collègues députés. Nous n’avons rien contre la France ou les États-Unis, mais nous avons des intérêts à gérer. »

    C’est ce discours qui l’a rendu populaire auprès d’une partie de la jeunesse (les moins de 20 ans représentent plus de la moitié des 16 millions d’habitants), de plus en plus sensible à l’idée de mettre fin à un « système néocolonial », à « la domination étrangère, surtout française », comme l’a récemment redit un membre du collectif Frapp (Front pour une révolution anti-impérialiste populaire et panafricaine). Car depuis que Macky Sall est au pouvoir (élu en 2012, puis réélu en 2019 à l’issue d’un scrutin controversé), il entretient des liens étroits avec Paris et de nombreuses entreprises françaises se sont installées dans le pays, donnant l’impression d’une « recolonisation économique » de la France, certaines bénéficiant de gros contrats aux retombées faibles pour la population.

    Le projet d’un train express régional (TER) devant relier Dakar à l’aéroport international Blaise-Diagne illustre bien ce à quoi assistent les Sénégalais. Conçu pour un prix exorbitant (1,3 milliard d’euros pour 55 kilomètres), il a été construit et doit être exploité par des entreprises essentiellement françaises, dont Engie, Thales, Eiffage, la SNCF, la RATP, Alstom, etc.

    Le Sénégal s’est, de surcroît, endetté auprès de la France pour 230 millions d’euros afin de financer cet ouvrage, dont la construction a bouleversé le quotidien de milliers de personnes. Prévu pour rouler à partir de 2019, ce train, qui ne sera vraisemblablement accessible financièrement qu’à une infime partie des citoyens, n’est toujours pas en service. Pendant ce temps, la pauvreté touche près de 40 % de la population.

    Sans perspectives, des milliers de jeunes tentent d’émigrer : les départs par l’océan vers les îles Canaries ont beaucoup augmenté ces derniers mois. Le nombre de morts aussi : plus de 500 personnes se sont noyées dans des naufrages entre octobre et novembre 2020. Un chiffre record, probablement en deçà de la réalité. Les populations ne font qu’emprunter « le même chemin que suivent leurs ressources », soulignait Ousmane Sonko en 2019 dans un discours à l’Assemblée nationale. Tant que des intérêts étrangers viendront « piller nos ressources avec la complicité de nos élites complexées, de nos leaders, on ne pourra jamais régler cette question » de l’émigration clandestine, avait-il ajouté.

    Ce n’est donc pas un hasard si des magasins Auchan, des boutiques Orange et des stations Total ont été prioritairement visés par les émeutiers. Déjà, en décembre 2020, des centaines de pêcheurs manifestaient leur détresse après le renouvellement des accords de pêche avec l’Union européenne, estimant qu’ils leur étaient défavorables.

    En 2018, l’économiste Ndongo Samba Sylla avait prévenu dans une interview à la radio privée Sud FM : « Les contradictions s’accumulent. On a une jeunesse qui est là, de plus en plus nombreuse, et on a un système politique qui dit à ces jeunes : “Vous n’avez pas d’avenir.” Cette jeunesse ne va pas pouvoir rester là, à ne rien faire. Tôt ou tard, si on ne va pas vers des réformes audacieuses pour plus de démocratie, plus de souveraineté, plus de libertés, le système va imploser. » Ainsi, le « modèle démocratique sénégalais », tant vanté, révèle aujourd’hui ses nombreuses failles. Les mesures répressives prises dans le cadre de la lutte contre la pandémie de Covid-19, avec l’instauration d’un couvre-feu, ont fissuré un peu plus l’édifice : pénalisant les nombreux travailleurs du secteur informel, elles ont renforcé les frustrations.

    Pour l’instant, le pouvoir maintient sa ligne. Le ministre de l’intérieur, Antoine Félix Abdoulaye Diome, a blâmé, vendredi soir, les manifestants, évoquant des « actes de nature terroriste » et accusant Ousmane Sonko d’être responsable des violences. Ce dernier était toujours en garde à vue dimanche matin, après avoir été inculpé vendredi pour « participation à une manifestation non autorisée » et « troubles à l’ordre public », en lien avec les échauffourées qui ont eu lieu avant son arrestation entre ses partisans et les forces de l’ordre.

    Les partis d’opposition et mouvements de la société civile ont prévu de nouvelles manifestations lundi.
    #Sénégal #Néocolonial #freesenegal

  • Banksy rend hommage à Oscar Wilde et au pouvoir émancipateur de l’écriture
    https://actualitte.com/article/99205/insolite/banksy-rend-hommage-a-oscar-wilde-et-au-pouvoir-emancipateur-de-l-ecritu

    Avec une vidéo de la réalisation de l’oeuvre.

    Banksy aurait donc fait des siennes sur le mur d’une ancienne prison, et pas n’importe laquelle, celle de Reading. L’immense édifice est connu à plus d’un titre, mais surtout parce qu’il abrita l’écrivain irlandais Oscar Wilde, à la fin du XIXe siècle, en raison de son homosexualité.

    Désaffecté par le gouvernement depuis 2014, l’établissement devait accueillir un centre des arts, selon le souhait émis par le conseil de la ville : le projet n’a toutefois pas abouti, apprenait-on en avril 2020. L’intervention de Banksy viendrait peut-être souligner cette occasion manquée.

    Le visuel choisi par l’artiste, une feuille noircie sortant d’une machine à écrire, permettant ainsi de faire le mur, semble une référence directe à l’héritage d’Oscar Wilde, qui avait composé à Reading un poème, La Ballade de la geôle de Reading, décrivant les derniers instants d’un condamné à mort.

    #Banksy #Street_art

  • OpenSeaMap

    http://openseamap.org/index.php?id=31&L=3

    Open Street Map, mais pour la mer.

    Bienvenue dans OpenSeaMap ! OpenSeaMap -dans le prolongement du concept d’OpenStreetMap- a pour objectif d’ajouter et de présenter de manière utile et agréable des informations nautiques et touristiques susceptibles d’intérésser les plaisanciers. Ces informations peuvent être des balises, des bouées ou autres marques de navigation, des informations portuaires, des adresses de commerces liés au domaine nautique, shipshandlers, magasins d’électronique de marine ou chantiers de réparation navale. Cela concerne aussi les bars, restaurants ou tout autre sites d’intérêt pour un marin.

  • Privatisation de l’ONF : un désastre écologique et social | Coline Isabel
    https://www.revolutionpermanente.fr/Privatisation-de-l-ONF-un-desastre-ecologique-et-social

    En 2020, l’association Canopée , membre de la fédération des Amis de la Terre, alertait sur les risques de privatisation de l’ONF (Office Nationale des Forêts) qui risquait de dégrader fortement les conditions de travail des agents forestiers et qui annonçait aussi des licenciements. D’autre part, cette privatisation pouvait avoir des effets dramatiques sur la façon dont seraient entretenues les forêts en raison de la volonté croissante du directeur général de réaliser des profits. Source : Révolution permanente

  • Oubliez l’islamo-gauchisme voici l’anarcho-indigénisme
    https://www.luxediteur.com/catalogue/lanarcho-indigenisme

    Dès la fin du XIXe siècle, des anarchistes comme les géographes Pierre Kropotkine ou Élisée Reclus se sont intéressés aux peuples autochtones, qu’on a aussi qualifiés de sociétés sans État ». Au début des années 2000, un peu partout sur le continent américain, des Autochtones ont modelé la notion d’« anarcho-indigénisme » pour attirer l’attention des anarchistes sur l’histoire et, surtout, sur l’actualité de leurs luttes.

    https://seenthis.net/messages/834398

  • Mot de l’année 2020 : les résultats !
    https://www.lerobert.com/dis-moi-robert/robert-et-vous/mot-annee/mot-de-l-annee-2020-les-resultats.html

    La sélection du Robert et de l’Oulipo

    Voici les 15 mots retenus par nos équipes (pour le dicovid complet, voir plus bas). Toutes ces définitions sont les vôtres ! Nous avons choisi de les reproduire telles que vous les avez rédigées.

    Airgasmer : Prendre une première bouffée d’air en enlevant son masque.

    Attestarder : Remplir son attestation alors qu’on est déjà dans la rue.

    S’autobuer : Quand les lunettes sont embuées à cause du masque.

    Clubster : Endroit cosy pour retrouver sa team ou faire des rencontres et revenir avec un microchinel dans le réservoir. (Voir microchinel).

    Cobidité : Embonpoint simultané de plusieurs personnes vivant des situations de confinement.

    Déconcerté : Individu dont le concert réservé un an en avance a été annulé.

    Facultatoire : Se dit facultatif mais devient obligatoire.

    Gelouser : Envier son prochain qui s’enduit les mains de gel alors qu’on est soi-même en rupture de stock.

    Hydroalcoolisme : Tendance à s’enduire de gel hydroalcoolique plutôt que se laver les paluches.

    Mascarpogne : Tenir son masque à la main.

    Masquàras : Port du masque sous le nez.

    Pénuriz : Disparition éclair des denrées alimentaires à l’annonce d’un confinement probable.

    Solimasquer : Se rendre compte que l’on a conservé son masque alors que l’on est tout seul chez soi.

    Téléventiler : Brasser du vent en télétravail.

    Vaccinglinglin : 1 Projection dans un avenir incertain lorsque la perspective d’un vaccin contre le coronavirus apparaissait encore très lointaine. 2 Lorsque les pays pauvres seront enfin fournis à leur tour en vaccins.

    Le dicovid intégral

    Voici une liste plus complète de vos savoureuses trouvailles !

    Airgasmer : Prendre une première bouffée d’air en enlevant son masque.

    Attestarder : Remplir son attestation alors qu’on est déjà dans la rue.

    Aunordcétaitlecorona : Lorsque le virus frappait surtout le nord de la France lors de la première vague.

    S’autobuer : Quand les lunettes sont embuées à cause du masque.

    Avoir la blouse : Mal-être des soignants.

    Balaimasques : Corvée de ramassage des masques par les services d’entretien.

    Balconner : Applaudir sur son balcon.

    Balconner : Satisfaire son manque de relations sociales directes dans le respect de la distanciation physique, de bacon à balcon.

    Barrigeste : Plus court que « geste barrière ».

    Biselle : Bise virtuelle.

    Bisquée : Bise masquée.

    Branchélasfouillis : Quand l’élastique du masque s’emmêle avec la branche des lunettes derrière l’oreille.

    Cacoronaphonie : Flou des mesures et de leurs applications, du discours des experts.

    Calendibrouille : Confusion calendaire due au confinement.

    Campagnovidé : Urbain privilégié qui a pu se confiner dans sa résidence secondaire.

    Castexpliquer : Annoncer à la nation un confinement ou un couvre-feu.

    Chloroforme : Sentiment de devoir son rétablissement après un Covid léger à l’usage de chloroquine.

    Chloroqueen / Chloroking : Thuriféraire du traitement à la chloroquine contre le coronavirus.

    Chlorostérie : Hystérie provoquée par les annonces des supposés bénéfices de la chloroquine.

    Clubster : Endroit cosy pour retrouver sa team ou faire des rencontres et revenir avec un microchinel dans le réservoir. (Voir microchinel).

    Cnedodo : Pioncer pendant son cours en ligne.

    Cobide : Quand un couple a pris du poids ensemble pendant le confinement.

    Cobidité : Embonpoint simultané de plusieurs personnes vivant des situations de confinement.

    Complausible : Désigne une théorie du complot à deux doigts d’être crédible (c’est-à-dire rare).

    Confignoler : Apporter un soin tout particulier à consommer des alcools beaucoup trop forts, seul, chez soi, avec l’espoir d’oublier que demain ne sera pas un autre jour.

    Confignorant(e) : Se dit de quelqu’un qui n’a pas suivi les plus récentes évolutions des règles sanitaires, et contrevient à ces dernières par ignorance.

    Confinage : Ménage fait pendant le confinement que tu n’aurais jamais pensé à faire autrement.

    Confinentiel Défense : Document émanant des armées, à restriction de diffusion mais rédigé depuis sous un plaid pépouze à partir de Google Doc.

    Confiniabulle : Conversation masquée depuis la fenêtre avec le voisinage.

    Confinier : Rejeter le confinement.

    Confinistère : 1 Confinement d’un ministère. 2 Se confiner au bout du monde.

    Confinitude : Attitude philosophique consistant à croire en la fin prochaine du confinement.

    Confirécurrence : Caractère répétitif de certaines actions, d’un jour à l’autre.

    Confissérie : Série que tu n’aurais pas regardée si tu n’avais pas été confiné.

    ConfiXéLiser : Voir sa garde-robe prendre une ou deux tailles pour des raisons de survie confinée.

    Congrassement : Confinement un peu trop long.

    Connardvirus : Un virus qui nous pourrit la vie.

    Connarovirus : Epidémie d’incivilités apparues dans le sillon de la pandémie.

    Conparution : Désigne n’importe quelle publication émanant du professeur Raoult.

    Conspiromane : Dans une théorie du complot, désigne celui qui allume l’incendie avant de tout regarder brûler.

    Coroflipper : Avoir peur d’attraper le Covid et de le refiler à ses parents.

    Coronadispute : Engueulade autour des aménagements du déconfinement.

    Coronanisme : Action s’enfermer chez soi afin de se livrer aux plaisirs solitaires en sifflant un pack de mauvaise bière américaine.

    Coronaphobie : Hostilité envers les personnes qui représentent des symptômes grippaux.

    Coronavet : "Documentaire" contre le coronavirus.

    Coroniervirus : Nier la pandémie ou sa gravité.

    Coroplotisme : Complotisme prenant spécifiquement pour thème la Covid-19.

    Couffiné : Enfant né cette année.

    Court-au-nez-virus : Contaminations résultant du mauvais port du masque.

    Couvre-feus : 1 Enterrement express des victimes des formes graves de la COVID-19. 2 Drap mortuaire.

    Covardise : Lâcheté de ceux qui étaient très courageux avec l’idée de la mort des autres, avant d’attraper le Covid.

    Covfefeu : Couvre-feu décrété par un individu farfelu et dont la prononciation a été affectée par l’absorption de détergent.

    Covidaminé.e : Avoir été contaminé.e par la Covid.

    Covidaminer : Contaminer par la Covid.

    Covidaulogis : Invité(e) indésirable qui gâche à coup sûr votre réunion.

    Covidays : Les jours de 2020 (et plus si affinités).

    Covid Fûté : Application pour déterminer les endroits où passer ses prochaines vacances loin du virus.

    ...

    #vocabulaire #langue_vivante

  • « Je suis l’enfant d’une terre empoisonnée » : le procès historique de l’agent orange s’ouvre en France | Vanina Delmas
    https://www.bastamag.net/proces-agent-orange-guerre-du-vietnam-tribunam-Evry-Tran-To-Nga

    Tran To Nga, Franco-Vietnamienne de 78 ans, a porté plainte contre 14 sociétés ayant fabriqué le sinistre agent orange, cet herbicide épandu par les Etats-Unis pendant la guerre du Vietnam. Les plaidoiries se tiennent ce lundi 25 janvier à Évry. Source : Politis via Basta !

  • Face à la déroute : faire assaut de fiction | Revue Projet
    https://www.revue-projet.com/articles/2021-01-morel-darleux-face-a-la-deroute-faire-assaut-de-fiction/10704

    Lire des œuvres de fiction aide à se défaire des pensées toutes faites sur la situation que nous vivons. Cet ébranlement essentiel permet d’accéder à de nouveaux raisonnements et d’ouvrir le champ des possibles.

    #échappatoire #littérature #SF

    • « Où il est question d’albedo politique et de réserves de vividité, qui ne sortiront du pur divertissement pour devenir autant de munitions littéraires que si l’on fait vivre cette résistance par l’action, ici et maintenant » dixit l’autrice @cmoreldarleux

  • Art contemporain : face au Covid-19, le virage numérique des galeries africaines
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2021/01/19/art-contemporain-face-au-covid-19-le-virage-numerique-des-galeries-africaine

    De fait, partout où un marché local s’est plus ou moins structuré, les galeries ont réussi à tirer leur épingle du jeu. « L’annulation des foires nous a privé d’importantes sources de revenus et surtout de networking, admet Danda Jaroljmek, directrice de la Circle Art Gallery, à Nairobi. Mais en nous recentrant sur les acheteurs kényans, on s’en est sorti. Finalement, 2020 fut meilleure que les huit années précédentes ! »

    Ce bilan, l’énergique galeriste le doit autant à la suppression des frais inhérents aux foires qu’au basculement numérique. Ainsi, lors des trois mois de confinement, elle a renouvelé son abonnement à la plateforme de ventes en ligne Artsy et organisé pas moins de trois expositions virtuelles. Si aujourd’hui le taux d’infection reste bas au Kenya, ses visiteurs n’ont pas pris pour autant le chemin de sa galerie, préférant converser et négocier par courriel.

  • COVID-19, achat des vaccins et droit des contrats

    On apprend coup sur coup que l’UE, par voie d’avenant, fait l’acquisition de 300 millions de doses supplémentaires du vaccin Pfizer, puis que la France rétribue quatre cabinets de conseil (internationaux) pour l’aider à mettre en œuvre sa stratégie nationale de vaccination.

    Sous réserve que l’info m’ait échappé, il appert qu’aucun media, aucune institution, ONG, syndicat, etc, n’ont procédé aux démarches les plus élémentaires face à pareilles nouvelles.

    Concernant les contrats passés par l’UE avec des labos pharmaceutiques, quelle est la nature juridique précise de ces contrats « européens », autrement dit de quel « droit » dépendent-ils ? Le droit européen, les droits nationaux ? Le droit de la concurrence a-t-il été respecté ? Quid de la procédure d’appels d’offres, du choix des candidats, quid des droits et obligations réciproques, quid des avenants, etc, etc…

    S’agissant des contrats passés avec au moins quatre firmes de conseil par le gouvernement français pour l’aider à mettre en œuvre sa stratégie vaccinnale, idem. Quelle est la structure qui a passé ces contrats ? Dans quel cadre juridique, y a-t-il eu un appel d’offres, quel était le cahier des charges, les modalités du choix, etc, etc.

    Au lieu de quoi on a les braillards de présidents de région en campagne pour leur réélection, qui racontent littéralement n’importe quoi ; quant aux medias…

    Une vacuité sidérale du personnel politique, de la société civile…

    Les dangers à venir pour la démocratie sont tout autant dans cette faillite abyssale que dans la danse du scalp des illuminés du Capitole.

    Et tout particulièrement en France et dans les pays du Club Med, qui, contrairement à la RFA et aux pays nordiques, n’entendent rien au droit, s’en désintéressent totalement, au profit des logorrhées ineptes des braillards habituels qui composent la majorité de notre personnel politique et des représentants auto-proclamés de la « société civile »…

  • Comment la politique coloniale a forgé le mythe d’une France « pays des droits de l’Homme »
    https://theconversation.com/comment-la-politique-coloniale-a-forge-le-mythe-dune-france-pays-de

    L’école, auxiliaire du projet colonial
    L’école fut en effet considérée comme l’auxiliaire de l’exploitation économique des colonies, elle devait transmettre la langue française, perçue comme indispensable à toute communication avec les populations colonisées afin de réaliser le projet colonial, notamment l’exploitation économique des colonies.
    L’école devait aussi contribuer à faire des colonisés des producteurs de denrées agricoles tropicales (sucre, coton, café, arachide, cacao…) mais également, en transmettant les « goûts des Européens », en faire des consommateurs de produits manufacturés métropolitains.
    Enfin, l’école eut très tôt la mission de diffuser le respect et l’amour d’une France dont la célébration de la grandeur tenait une place de choix dans la construction de son identité nationale. Ces objectifs restèrent constants au fil des décennies et des régimes politiques.

    #politique_coloniale #école #France

  • « Bir Başkadır », la série turque de Netflix que les Français seraient bien avisés de regarder | Slate.fr
    http://www.slate.fr/story/198277/bir-baskadir-serie-netflix-turquie-istanbul-fracture-islamisme-regarder-france

    La série parle d’#identités et d’incapacité à communiquer entre les milieux #laïcs aisés (les « Turcs blancs ») et les milieux #conservateurs #populaires, entre les #générations ou même encore au sein d’une même famille entre deux sœurs ayant renié –on pourrait même dire refoulé, puisque l’une des deux est psychiatre– leur identité #kurde, de deux façons radicalement opposées, l’une adoptant les codes religieux conservateurs, l’autre ceux du monde intellectuel libéral.

    « Jamais aucune série n’a été autant débattue et de façon aussi passionnée que Bir Başkadır : parce qu’elle traite de la #Turquie d’aujourd’hui, de la #polarisation entre erdoganistes et kémalistes, entre #riches et #pauvres, entre monde #rural et monde #urbain, entre les marges et le centre. Or ces #fractures occupent tous les esprits, et chacun peut se projeter dans l’un ou l’autre des personnages », nous explique depuis Istanbul la journaliste culturelle Nazlan Ertan, qui a consacré un article à cette série.

  • Deep Blues - Robert Palmer. Editions Allia - #Livre
    https://www.editions-allia.com/fr/livre/891/deep-blues

    “Les esclaves qu’on mettait au travail dans les champs du Sud provenaient de toutes les régions d’Afrique où sévissait la traite négrière. Que ce soit en chantonnant pour eux-mêmes, en criant des hollers d’un bout à l’autre du champ, ou en chantant collec­tivement pendant les heures de travail ou de culte, ils construisirent un langage musical hybride où se retrouvait la quintessence d’innombrables traditions vocales africaines­­­­.”

    #Robert_Palmer est né en 1945 et a grandi dans l’Arkansas. Très jeune il fait preuve d’un vif intérêt pour la musique populaire, aussi bien comme musicien, qu’en collaborant à différentes revues. Contributeur de Rolling Stone, il devient ensuite le premier rédacteur du New York Times à consacrer exclusivement sa plume au rock. Il enseigne par la suite l’ethnomusicologie à l’université du Mississippi, et produira des albums pour le label #Fat_Possum_Records. Il meurt en 1997.

    https://seenthis.net/messages/734920
    https://www.editions-allia.com/files/pdf_803_file.pdf

    Paul Wine Jones Kitty Kat Mule (1995)
    https://paulwinejones.bandcamp.com/track/kitty-kat


    #Blues

  • ‘Solidarity, Not Charity’: A Visual History of Mutual Aid

    Tens of thousands of mutual aid networks and projects emerged around the world in 2020. They have long been a tool for marginalized groups.

    2020 was a year of crisis. A year of isolation. A year of protest. And, a year of mutual aid.

    From meal deliveries to sewing squads, childcare collectives to legal aid, neighbors and strangers opened their wallets, offered their skills, volunteered their time and joined together in solidarity to support one another.

    Tens of thousands of mutual aid networks and projects have emerged around the world since the Covid-19 pandemic began, according to Mariame Kaba, an educator, abolitionist and organizer. During the first week of the U.S. lockdown in March 2020, Kaba joined with Congresswoman Alexandria Ocasio-Cortez to create Mutual Aid 101, an online toolkit that educates and empowers people to build their own mutual aid networks throughout their buildings, blocks, neighborhoods and cities. Emphasizing a focus on “solidarity, not charity,” mutual aid is all about cooperation because, as the toolkit puts it, “we recognize that our well-being, health and dignity are all bound up in each other.”

    “Mutual aid projects are a form of political participation in which people take responsibility for caring for one another and changing political conditions,” says Dean Spade, a trans activist, writer, and speaker. “Not through symbolic acts or putting pressure on representatives, but by actually building new social relations that are more survivable.”

    While many are engaging with mutual aid for the first time this year, there is a rich history and legacy of communities — especially those failed by our systems of power — coming together to help each other survive, and thrive. Here are nine examples from history.

    https://www.bloomberg.com/news/features/2020-12-22/a-visual-history-of-mutual-aid?srnd=premium

    #solidarité #entraide #mutual_aid #charité #BD #Noirs #Philadelphie #USA #Etats-Unis #FAS #New_York_Committee_of_vigilance #Frederick_Douglass #NYCV #femmes_noires #Noires #Callie_House #mutual_aid_society #mutualisme #CCBA #Landsmanshaftn #sociedades_mutualistas #histoire #racisme_structurel #Black_Panthers #free_breakfast_program #young_lords_garbage_offensive #chicken_soup_brigade #Tim_Burak #Buddy_network

    ping @karine4 @isskein

  • Voici pourquoi la ventilation est importante | Radio-Canada
    https://ici.radio-canada.ca/info/2020/12/ventilation-mecanique-aerosols-covid-19-ecoles-bureaux-transmission


    Maintenant que c’est Radio Canada qui utilise l’analogie avec la fumée de tabac, on va mieux comprendre l’#aérosolisation  ?

    « Quand l’air n’est pas renouvelé, les aérosols s’accumulent, ce qui augmente la chance que quelqu’un d’autre inhale ou respire ces particules », explique Caroline Duchaine.

    « C’est comme avec la fumée de cigarette dans une pièce fermée où tout le monde fume, donne-t-elle comme exemple. Avec la ventilation, on s’assure de diluer ou de retirer ces particules, ce qui fait en sorte que leur concentration va demeurer beaucoup plus basse. »