Pierre Coutil

de celles et ceux qui marchent avec… (enfin qu’essayent).

  • Une laïcité peu orthodoxe (L’Express)
    https://www.lexpress.fr/education/une-ecole-laique-peu-orthodoxe_1996433.html

    A la rentrée prochaine, la cour de récré de l’école élémentaire Barthou, implantée dans les quartiers de Reims et classée en réseau d’éducation prioritaire renforcé (REP +), sera coupée en deux. D’un côté du grillage vert, fraîchement installé, le bâtiment de l’école publique. Sur ses fenêtres s’affiche en grosses lettres « Liberté, égalité, fraternité, laïcité ». Il continuera d’accueillir ses élèves, comme aujourd’hui.

    De l’autre, dans une partie des locaux du groupe scolaire, aujourd’hui vacants, s’installera le cours Colibri, issu du réseau Espérance Banlieues. Ces écoles privées hors contrat ne se reconnaissent pas comme « laïques », mais se disent « aconfessionnelles ». Elles se sont donné pour mission de « lutter contre l’échec scolaire et de transmettre le meilleur de la culture française » et se distinguent par leurs méthodes « à l’ancienne » : levée de drapeaux le matin, apprentissage de La Marseillaise, uniforme vert pour les garçons et violet pour les filles, corvées de vaisselle, vouvoiement de rigueur...

    #éducation #école #privatisation #écoles_alternatives #Espérance_Banlieues #laïcité #école_privée

  • Parcoursup: naïveté, habileté ou machiavélisme gouvernemental ? (Blog, LeMonde.fr)
    http://enseigner.blog.lemonde.fr/2018/04/03/parcoursup-naivete-habilete-ou-machiavelisme-gouvernemental

    En revanche, dans les années à venir, on peut craindre une libéralisation, une américanisation du supérieur. La porte de la sélection étant plus qu’entrouverte, il ne serait pas étonnant que les universités les plus cotées s’engouffrent dans la brèche, soit directement, soit de manière plus subtile. On verra se multiplier des formations de type double licence, permettant de sélectionner les meilleurs candidats. Et puis, dans cette logique des choses, pour garantir une bonne qualité de formation, ces établissements imposeront des frais de scolarité en forte hausse. Les aberrations avec APB rendaient nécessaire une réforme, mais dans la continuité de bien de ses projets libéraux, atténués par quelques petites mesures sociales, on peut penser que le gouvernement sournoisement (?) a ouvert la porte à une sélection scolaire, doublée d’une sélection financière car les études les plus réputées coûteront de plus en plus cher. Les étudiants les moins favorisés se rabattront vers des universités de second rang, dans lesquelles on trouvera beaucoup d’enseignants estimables et désireux d’aider leurs étudiants, mais qui peineront à ne pas laisser se creuser les inégalités porteuses de plus de reproduction sociale, contraire aux idéaux de l’école républicaine.

    #éducation #supérieur #sélection #Parcoursup #libéralisation #université

  • Penser l’intersectionnalité en éducation ? (Les Cahiers pédagogiques)
    http://www.cahiers-pedagogiques.com/Penser-l-intersectionnalite-en-education

    Le colloque « Penser l’intersectionnalité dans les recherches en éducation : enquêtes, terrains, théories » s’est tenu à l’ESPE de Créteil [en mai 2017]. Il s’agissait d’ouvrir un nouveau chantier dans la recherche touchant à la formation des enseignants, un chantier reposant sur une approche critique des rapports sociaux, couplée à une réflexion normative sur la professionnalisation des enseignants dans le cadre des ESPE.

    #éducation #formation_des_enseignant.e.s #intersectionnalité #ESPE #stéréotypes #école_inclusive #laïcisme

  • “J’ai peur que…” (Séance d’écriture-flash n°3, CM2)

    Consigne : Je vais taper dans les mains une fois et vous devrez faire silence. Mes instructions seront écrites au tableau et vous n’aurez aucune autre indication. Impossible de me poser des questions, impossible d’en discuter avec vos camarades, le silence doit être complet. Lorsque je frapperai par deux fois dans mes mains, cette contrainte sera levée. Des questions ?
    – Prenez une feuille de classeur et un crayon.
    – Écrivez votre prénom.
    – Écrivez une phrase ou un court texte commençant par « J’ai peur que… ».
    – Je chronomètre 3 minutes à l’horloge et je relève les feuilles.

    Productions des élèves (1er jet, orthographe corrigée par moi)

    – J’ai peur que j’aie une mauvaise note à mon évaluation.
    – J’ai peur qu’un jour je me casse une jambe ou un bras.
    – J’ai peur que j’aie des mauvaises notes à l’école parce que mon père me frappe.
    – J’ai peur des araignées. J’ai peur d’aller au collège. J’ai peur des films d’horreur.
    – J’ai peur que ma mère aille à la piscine avec mon père. J’ai peur que la rentrée scolaire soit demain.
    – J’ai peur que la maîtresse me fasse redoubler et aussi que ma mère me gronde à la manière physique quand je vais redoubler. J’ai aussi peur que la maîtresse ne puisse pas venir à l’école parce quelle est malade.
    – J’ai peur que ma meilleure amie me trahisse et qu’elle oublie les promesses qu’on s’est faites.
    – J’ai peur que ma maison brûle, qu’il y ait une guerre en France, que ma famille meure, qu’il y ait des catastrophes climatiques et que l’état de la Terre empire.
    – J’ai peur que quand je vais à l’école il y ait un homme qui me fixe et qui me kidnappe.
    – J’ai peur que.
    – J’ai peur que je déménage et change d’école et que je ne vois plus mes amies et qu’on ne m’accepte pas dans l’autre école.
    – J’ai peur que tu me tapes quand je fais une bêtise. Pourquoi tu me fais ça ? Ma petite sœur me tape et moi je veux me défendre et je la tape et toi tu me grondes.
    – J’ai peur que ma maison brûle et qu’il y ait un monstre sous mon lit qui m’attrape par le pied et qu’il me mange.
    – J’ai peur qu’on me tape. J’ai peur qu’on me crie dessus. J’ai peur qu’on me punisse. J’ai peur que j’aie un mot sur le cahier.
    – J’ai peur que je me retrouve sans famille parce que ma famille m’apporte de la nourriture, des frères et sœurs, le sommeil et plein d’autres choses encore. Elle me fait découvrir des pays et des villes et m’apporte surtout le bonheur.
    – J’ai peur que quelqu’un prenne mon petit copain, que ma famille et moi on soit dans la rue, que je meure bientôt.
    – J’ai peur que ce soit la fin du monde comme ça : boum, de mourir. Mais j’ai peur de partir au collège, dans la cour des grands il y a des harceleurs.
    – J’ai peur que mon père me frappe et me tire les cheveux.
    – J’ai peur que la souris me voit parce que je vais la donner au mammouth. J’ai trop peur du mammouth, mais pas pour de vrai.

    #école #témoignage #production_d'écrits #CM2 #peurs

  • « Dès l’école, le mélange entre filles et garçons n’est pas la norme »
    http://www.liberation.fr/debats/2018/03/08/des-l-ecole-le-melange-entre-filles-et-garcons-n-est-pas-la-norme_1634668

    Dans vos travaux de recherche, vous constatez un problème de mixité dès l’école…

    Au sein d’un établissement scolaire, dans la cour de récréation, mais aussi dans la mise en rang, à la cantine, les enfants sont très séparés… Quand on s’immerge, on réalise que le mélange entre filles et garçons n’est pas la norme. Il y a presque une absence de la relation. Dans la cour de récréation, les garçons occupent l’espace central, les filles sont en périphérie. Ce sont des mécanismes qui posent à la fois la question de la relation et de l’aménagement, car la cour de récréation est un micro-espace public.
    D’où provient ce partage inégal de l’espace entre fille et garçon dans la cour de récréation ?

    Je fais dessiner des cours de récréation aux enfants en classe, ce qui permet de comprendre la façon dont ils la perçoivent. Le terrain sportif, qui est souvent un terrain de foot, occupe un espace central dans la tête des enfants. Même si le terrain est à une extrémité de la cour, les enfants représentent cet espace au centre de leur dessin. C’est vraiment le lieu de toute l’attention dans une cour de récréation. Il est l’objet de tous les désirs, de tous les regards, y compris de ceux qui voudraient jouer et qui ne peuvent pas. C’est le lieu où l’on trouve le plus de garçons, de la mise en scène de la masculinité et de la performance, donc le lieu où il faut être. Même quand on ne peut pas y entrer, on le regarde.
    Donc cette répartition est liée à des représentations intégrées très tôt par les enfants…

    C’est une construction, par la société et le milieu éducatif, de ce qu’est le monde des filles et le monde des garçons. Ce n’est pas tellement la question des stéréotypes qui pose problème, mais la hiérarchisation qui se cache derrière : le monde des hommes est valorisant et valorisé. Certaines petites filles disent « moi je n’ai pas de problème à aller sur un terrain de foot, si je veux y aller je n’ai qu’à m’imposer », cela montre bien qu’il faut adopter ce type d’attitude pour qu’il y ait un rapport de force, une négociation.
    Et du côté des garçons, y a-t-il aussi des interdits implicites ?

    Cela est moins visible, mais eux disent qu’ils ne peuvent pas s’autoriser les jeux de filles : « Oui, les filles ne peuvent pas jouer sur le terrain de foot mais moi je ne peux pas danser au milieu de la cour de récréation. » Pour les garçons, aller dans le monde des filles, c’est la honte, c’est décevoir parce que dans le monde des hommes, il y a une exigence de performance.
    Le choix d’un équipement sportif tel qu’un terrain de foot a donc une incidence dans la construction des rapports hommes-femmes…

    Si les équipements n’ont aucune influence sur la possibilité de vivre ensemble, alors pourquoi ne fait-on pas un espace de danse ? Quand vous prescrivez un usage dans l’espace public, c’est à dire du foot, du skate, vous proscrivez tous les autres, sur cet espace là vous ne pouvez pas faire d’autres jeux. Parce qu’on a créé un terrain de foot, validé et accepté par tous, on ne peut pas faire un autre jeu qui serait plus collaboratif. C’est comme une privatisation de l’espace public. Oui ça exclut des personnes, des femmes, des personnes en surpoids… Or la cour de récréation doit rester un espace de liberté. Quand on discute avec les enfants, on se rend compte qu’il y a des enfants qui veulent mais qui ne peuvent pas. Donc dire que les filles ne veulent pas jouer au foot parce qu’elles n’en ont pas envie est faux.
    Vous avez notamment observé que les filles apprennent à ne pas être physiquement dans l’espace, à moins de négocier, elles ne font que le traverser. Tandis que certains garçons n’apprennent pas à renoncer et restent au centre…

    Les garçons se sentent légitimes dans l’espace public, les femmes beaucoup moins. Et quand vous ne vous sentez pas légitime, c’est beaucoup plus compliqué de négocier. Cela soulève la question de l’égalité dans la relation. Vous êtes dans un espace parce que vous avez le droit d’y être. Le partager, c’est avoir une part égale du même gâteau, il n’y a pas un couloir pour les femmes et un autre pour les hommes. C’est pourquoi la question de la négociation et du renoncement est importante. Je dis souvent que les filles mésaprennent la négociation et que les garçons n’apprennent pas le renoncement.
    Comment concevoir une meilleure mixité dans ce type d’espace ?

    Tout commence par le questionnement. Est-ce que j’ai le droit de jouer mais je ne le fais pas ? Est-ce que je joue au foot alors que je suis une fille ? Il faut discuter avec les enfants, qu’ils aient la possibilité de prendre conscience de cela, de s’exprimer dans un endroit où il y a un adulte. Cela peut se résumer à une heure de débat en classe. Il faut que ceux qui sont de l’autre côté de la ligne puissent dire à ceux qui sont à l’intérieur qu’il y a un problème. Nous devons changer les règles de la relation. Il faut penser à la façon de faire des jeux mixtes dans la cour de récréation, je leur fais aussi redessiner leur cour. Aborder ce sujet avec les enfants permet de proposer une alternative, de manière à ce qu’ils aient un argumentaire sur la question, pour pouvoir négocier entre eux.
    Vous dites aussi que le sexisme, en hiérarchisant les hommes et les femmes, participe à créer les phobies envers les homosexuels, les trans, les lesbiennes…

    La question de l’égalité femme-homme comprend la question de l’égalité entre tous les êtres humains. Or la distinction entre ces deux groupes d’êtres humains est très forte. Nous avons construit un vêtement social sur ce qu’est être une femme, une petite fille, un mère, un métier de femme… Qu’est ce qui est gênant dans le fait que deux hommes soient ensemble ? C’est l’idée qu’être perméable à la place que doivent en théorie occuper les femmes est problématique. D’ailleurs cela ressort quand on en parle avec des enfants et des ados. Les garçons disent qu’ils ne veulent pas danser dans la cour de récréation non pas parce que faire « un truc de fille », c’est neuneu ou que c’est nul, mais parce qu’ils ont peur d’être traités d’homosexuels. Lutter contre cela est très compliqué.
    Dans les loisirs non plus, la mixité n’est pas au rendez-vous…

    Les cours d’EPS sont presque le seul lieu où il y a une pratique sportive mixte en France. Tout le financement public finance la séparation des filles et des garçons, et ce dès l’école élémentaire. Quand vous décidez de ne pas mélanger filles et garçons pour la pratique sportive, vous doublez la dépense, en termes d’équipements et d’animateurs. Il y a l’idée que ce ne serait pas juste de les mettre ensemble, pas compétitif. Il y a l’idée que tous les garçons entre eux sont à équivalence de performance, ce qui est totalement faux, ça ne fonctionne pas. C’est pour cela qu’il faut travailler sur toute la chaîne, de la cour de la récréation, jusqu’à l’espace public, en passant pas le loisir des jeunes.
    Les pouvoirs publics en ont-ils pris conscience ?

    ll y a un manque d’argent pour régler ces problèmes, pour financer des interventions dans les classes, des formations des enseignants. Certaines collectivités et écoles s’en préoccupent mais ça n’a pas une grande ampleur. Les urbanistes aussi doivent réfléchir à la mixité hommes-femmes. Mais attention, il faut travailler sur le projet, parce qu’on peut très bien produire des inégalités dans le mélange. Les valeurs humaines, du vivre-ensemble, doivent reprendre le pas sur la norme de genre qui nous sépare.
    Margaux Lacroux

    • Me/ souviens du lycée, le terrain de sport était au centre de la cour et délimité au sol, un espace de type foot avec les buts de chaque côté. L’espace qui restait aux jeunes femmes était donc restreint à leur rôle, celui de spectatrices des prouesses de la collectivité masculine.

    • En réfléchissant à ce terrain de jeu entouré de spectatrices, c’est la même image de passivité imposée avec laquelle même adultes les femmes composent. Je dis composer, c’est à dire, savoir qu’on y restera enfermée parce que la seule imposition de l’égalité individuel se fait par la transgression. Et la transgression ne fait jamais que ramener le groupe des femmes à la règle initiale de l’inégalité, sur ce terrain ou un autre.
      Juste de quoi prendre un peu d’air avant de repartir en apnée.

    • J’ai pas de souvenir d’avoir été spéctatrice. Le foot ca m’interessait pas. Si je regardait parfois c’etait dans l’inquiétude de me prendre un ballon. C’est vrai que c’était central quand meme le foot, mais je voyais ca comme un danger et pas un spectacle. J’avais lu un article interessant sur ce sujet qui ajoutais que l’age etais très déterminant. Le terrain de foot est reservé aux garçons d’abord les plus agés, puis les garçons plus jeunes sont admis si ils sont bons dans ce jeu et les certaines filles aussi. Ensuite les autres eleves sont répartis de manière à ce qu’au bord, dans les hais, au raz des murs ce sont les filles et garçons les moins conformes les plus jeunes.

    • @mad_meg j’avais pas besoin d’être intéressée par le foot pour me retrouver assignée au rôle de spectatrice vu qu’il n’y a pas grand chose à faire d’autre dans l’espace octroyé

    • Je cherche pas à contredire ce que tu disait sur le fait que les filles étaient spectatrices dans tes écoles ou qu’elles ont symboliquement ce statut passif. Mais je trouve que c’est un mot un peu doux par rapport à ce qu’était le foot pour moi. C’etait une menace physique au centre de la cour, un stresse à chaque récré. Une menace concrète, qui fait des bleus sur le corps à coups de ballons sois disant « perdus ». Dans mon souvenir les filles ne regardaient pas les garçons jouer au foot, c’était pas un spectacle pour elles. Ca ne les intéressaient pas, elles jouaient à l’élastique, à la marelle, à la corde à sauté, à chat-perché, aux billes, elles s’inventaient des histoires, elles discutaient entre elles et avec les garçons qui n’étaient pas autorisés ou pas intéressés par le foot... Et malgrè cette relégation à la périphérie on était pas tranquilles. Le foot débordait sans cesse de son espace

      Il fallait faire attention pour aller aux toilettes car les footeux étaient au milieu du chemin, au milieu de tous les chemins vu que c’était le centre. Ca imposait des détours, des contournements, de la vigilance. C’est bien plus relou que d’être seulement spectatrices. Quant il pleuvait c’était encore pire, les petits dominants venaient footer dans le petit préau bondé et là c’était encore plus stressant.

      En plus il fallait faire ce foot en cours de sport, comme si c’etait pas assez chiant de subir ca pendant les récrés, on devait pousser ce ballon sous la contrainte des profs, des notes et subir les insultes de son équipe quant on veut pas toucher le ballon comme c’était mon cas...

      Heureusement il semble y avoir quelques petites avancées, par exemple les filles d’une amie qui sont en primaire m’ont expliqué qu’il y a quelques récrés sans ballons. Je ne sais pas comment les garçons dominants occupent ces récrées sans ballon, j’espère qu’ils n’en profitent pas pour persécuter les filles, parce que dans mon souvenir, un jeu des garçons c’était aussi de faire chier les filles et les garçons jugés pas assez oppresseurs, se moquer d’elleux...

      Faudrait que je retrouve l’article dont je parlait plus haut. Le chercheur qui a travaillé sur les récrées de primaire disait que les garçons avaient organisé une sorte de manif pour interdire aux filles de parler d’une fiction qu’elles affectionnent et qui les ennuyait car c’était un « truc de filles » (c’est à dire un truc nulle selon eux). Les filles n’ont jamais organisé de manif pour interdire le foot aux garçons (alors que le foot ca peut faire mal à des personnes qui ne pratiquent pas, contrairement à des discutions sur une fiction romantique) mais les garçons ca les dérrangaient pas de s’organiser pour réglementer et censurer les occupations des filles.
      Je vais chercher ce lien et je reviens avec.

      edit - je ne retrouve pas ce texte - j’ai trouvé celui ci mais c’est pas ce que je cherche https://seenthis.net/messages/571520
      Il me semble que j’avais trouvé ce texte sur le Cairn en cherchant j’ai trouvé ceci qu’il faut que je lise
      L’agressivité motrice en questions au sein du football
      https://www.cairn.info/revue-staps-2011-1-page-47.htm?1=1&DocId=417885&hits=7965+7956+

    • J’ai enfin trouvé ! C’etait une émission des couilles sur la table.
      L’amour c’est pas pour les garçons.
      https://www.binge.audio/lamour-cest-pas-pour-les-garcons

      Pour son deuxième épisode, Victoire Tuaillon reçoit Kevin Diter qui rédige une thèse sur “L’enfance des sentiments : la construction et l’intériorisation des normes et représentations genrées et androcentrées de l’amour chez les enfants de 6 à 12 ans.”

      Ils se penchent sur le monde impitoyable des cours de récré : comment les petits garçons apprennent-ils ce qui est (ou non) de bon goût en matière d’amour ? Pourquoi disent-ils tous, systématiquement, que “l’amour c’est nul” ou encore que “l’amour c’est pour les filles” ?

      Il est aussi question de Violetta, de “mariages” en maternelle, et plus généralement du rôle de l’amour dans la perpétuation de la domination masculine. Kevin Diter est doctorant en sociologie au Cesp-Inserm (U1018, équipe « Genre, Santé et Sexualité).

      C’est très interessant et très déprimant. Les filles apprennent qu’elles doivent aimer les garçons, les garçons apprennent qu’ils doivent méprisé et humilier les filles, et surtout ne pas les aimer, ceci est encore plus marqué dans les masculinitées des classes défavorisées. L’auteur parle d’un apprentissage chez les garçons d’une distinction entre amour sentimentale et amour sexuel. Sauf que je voie pas trop l’amour dans le sexe puisqu’il n’y a justement pas de sentiments.
      L’étude est en version texte ici mais sous paywall ; https://www.cairn.info/revue-terrains-et-travaux-2015-2-p-21.htm

  • « L’enseignement supérieur est un marché comme les autres » (Martine Depas, Educpros)
    http://www.letudiant.fr/educpros/actualite/martine-depas-enseignement-superieur-marche-comme-un-autre.html

    L’enseignement supérieur, et plus généralement l’éducation, est-il un marché comme un autre  ?

    Oui  ! À l’heure actuelle, 18 % des étudiants sont scolarisés dans l’enseignement supérieur privé, contre 10 % il y a une décennie. C’est un marché dynamique, porté par la démographie. Ce contexte, qui crée une forte demande, intéresse les investisseurs.

    Beaucoup de fonds français et étrangers, de taille et de nature variées, investissent aujourd’hui dans l’enseignement supérieur. Par exemple, les fonds d’infrastructures [spécialisés dans le secteur des infrastructures : ports, aéroports, autoroutes…] – canadiens notamment –, qui ont pour particularité d’investir sur le long terme, commencent aussi à regarder ce marché de près.

    […]

    Beaucoup de nouveaux projets émergent dans le primaire et le secondaire… Qu’en pensent les investisseurs  ?

    Beaucoup de jeunes entrepreneurs lancent avec le soutien de family offices leur école primaire, et cela se développera certainement. Mais aujourd’hui, leurs projets sont encore un peu petits pour intéresser les fonds.

    #éducation #supérieur #privatisation #marché #financement

  • Slavi, enfant rom de 12 ans, voudrait « être un peu comme les autres » (Libération)
    http://www.liberation.fr/france/2018/03/07/slavi-enfant-rom-de-12-ans-voudrait-etre-un-peu-comme-les-autres_1634189

    « Libération » suit depuis plusieurs années le parcours de ce garçon et de sa famille rom, vivant longtemps dans des bidonvilles puis un temps dans une voiture. Ils sont hébergés dans un hôtel social en Seine-Saint-Denis depuis deux ans, et semblent dans une impasse.

    #enfants #pauvreté #inégalité #Rroms #logement #école #éducation

  • Réjane Sénac : « L’Egalité Est Hors De Prix Ou N’Est Pas » (Forbes France)
    https://www.forbes.fr/femmes-at-forbes/rejane-senac-legalite-est-hors-de-prix-ou-nest-pas

    Les campagnes #Metoo et #BalanceTonPorc rendent visibles à la fois l’ampleur des violences et leur impunité sociale, mais aussi juridique, les dépôts de plainte ayant augmenté de 30% les mois suivants ces campagnes. Les condamnations juridiques sont essentielles car en sanctionnant les comportements et actes violents, elles ont à la fois un rôle réparateur pour les victimes et pédagogique pour tou.te.s. Or, comme le soulignent en particulier les travaux du HCEfh, en France, parmi les dizaines de milliers de femmes victimes de viol tous les ans, environ une sur 10 porte plainte et seule une plainte sur dix aboutit à une condamnation.

    Les deux démarches sont liées et complémentaires. Si j’ai choisi de m’exprimer avec #MeToo, c’est parce qu’il me semble dire plus explicitement la dimension politique du vécu à la fois intime et partagé des violences sexuelles. S’inscrire dans le collectif de celles qui subissent ces violences, ce n’est pas se “victimiser”, mais c’est dénoncer un système de domination et ses conséquences. Au-delà des auteurs de ces violences, il s’agit de « balancer » une société de domination et d’interroger les conditions à mettre en place pour créer une société d’éga.ux.les. Ce partage de témoignages crée, au-delà de leurs particularités, une sororité dans l’adversité, une dénonciation collective d’une biopolitique de la domination.

    Conscients des enjeux politiques de ce moment, certains hommes ont exprimé leur solidarité en rédigeant des tribunes et en participant à des rassemblements. Le dépassement de la normalisation des violences envers les femmes ne pourra se faire qu’avec eux, mais à condition qu’ils ne tombent pas dans le piège de la confiscation de la parole légitime en reproduisant une posture paternaliste même bienveillante.

    L’enjeu est de le faire de manière à ce que les assignations et les stéréotypes inclus dans ces catégories soient ainsi déconstruits et non respectabilisés et modernisés. C’est à cette condition que la mise en place de mesures d’action positive, quel que soit le secteur de politique publique (des « réseaux d’éducation prioritaires plus » dans l’éducation aux lois instaurant un quota pour partager les postes à responsabilité), participera à la déconstruction de l’ordre inégalitaire. Les principes de justification de ces mesures sont déterminants car si ces mesures sont appliquées au nom de la performance de la mixité, et non de la remise en cause des différenciations jugées illégitimes, elles contribueront à renaturaliser les hiérarchies sociales et politiques dans une inclusion sous conditions.

    #sexisme #féminisme #plafond_de_verre #mansplaining #égalité

    • Ainsi, au niveau macroéconomique, des travaux ont montré que la discrimination salariale à l’encontre des femmes accroît l’attractivité de certains pays en termes d’investissements directs étrangers et donc leur dynamisme économique. L’économiste Stéphanie Seguino[7] souligne que dans les pays semi-industrialisés ayant des économies ouvertes et fortement imbriquées dans la globalisation (Thaïlande, Taiwan par exemple…), la discrimination salariale stimule la croissance économique. En effet, les écarts de salaire femmes-hommes y sont supérieurs aux écarts de productivité ente les sexes, ce qui rend ces pays attractifs aux investissements étrangers. Le moindre coût du travail des femmes constitue alors une source de profit. Ainsi, l’argument prétendument pragmatique de l’investissement social dans l’égalité la met en danger en la conditionnant à la démonstration de sa rentabilité.

  • L’éducation, clé de la lutte contre le sexisme
    http://www.lemonde.fr/societe/article/2018/03/07/l-education-cle-de-la-lutte-contre-le-sexisme_5266728_3224.html

    Les comportements des filles et des garçons sont façonnés dès le plus jeune âge par les injonctions parentales.

    Bon… vous vous en doutiez… c’est juste que j’ai failli m’étrangler en voyant plus bas dans l’article que :

    Les féministes et de nombreux spécialistes de l’enfance en sont persuadés : les comportements étant façonnés très tôt, l’éducation à un rôle capital à jouer dans la lutte pour l’égalité entre les sexes. L’école est déjà mobilisée.

    L’école est déjà mobilisée. Ah bon ? Ça ne m’a pas sauté aux yeux depuis l’abandon des #ABCD_de_l'Égalité… :(

    #éducation #école #famille #sexisme #genre #stéréotypes

  • L’école des villes contre l’école des champs (France 3 Nouvelle-Aquitaine)
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/nouvelle-aquitaine/haute-vienne/ecole-villes-contre-ecole-champs-1436105.html

    200 à 300 classes vont être fermées à la rentrée prochaine en zones rurales en France, pour permettre notamment le dédoublement des classes en réseau prioritaire, en ville. La priorité fixée par le gouvernement laisse un goût amer à la campagne.

    Avec ce titre, tout est dit : la gestion comptable de la pénurie se traduit concrètement par la mise en concurrence des territoires et notamment des territoires délaissés : quartiers populaires et zones rurales.

    Le ministre a beau démentir avec l’agacement de l’expert omniscient, l’effet ressenti sur le terrain se confirme de semaine en semaine :
    – Education : pourquoi tant de fermetures de classes ? (Le Parisien)
    http://www.leparisien.fr/societe/education-pourquoi-tant-de-fermetures-de-classes-07-03-2018-7594245.php
    – Fermeture de classes en milieu rural : l’offensive contre Blanquer monte (Les Échos)
    https://www.lesechos.fr/politique-societe/societe/0301382654089-fermeture-de-classes-en-milieu-rural-loffensive-contre-blanqu

    Comme l’indiquaient Marion Audrain et Sylvain Grandserre, cette gestion des uns contre les autres est une bombe à retardement politique aux effets prévisibles désastreux :

    Dès lors, chacun comprend que le généreux principe du dédoublement ne pourra se faire qu’au détriment d’autres écoles, et donc d’autres enfants. […] Monte le sentiment que ce sont les écoles rurales qui vont faire les frais de l’apparente générosité ministérielle en direction des classes en difficulté. Bref, l’impression que l’on déshabille la campagne pour habiller la banlieue. […]
    Visiblement, la menace d’un éclatement de nos territoires semble peu prise au sérieux par des décideurs politiques urbains, souvent parisiens, qui n’ont vu aucun bureau de vote de la capitale placer le FN en tête du 1er tour des élections présidentielles (avec une moyenne de 5 % des votes pour ce parti à Paris).
    Rappelons-leur qu’au 2nd tour, dans nombre de nos campagnes, Marine Le Pen a été portée à des scores qui devraient appeler une toute autre vigilance, avec des villages atteignant les 70 % ! Comment expliquer à cet électorat - qui ne connaît des banlieues en général, et de l’immigration en particulier, que ce qu’en montre le journal télévisé - que l’école centenaire va fermer pour donner plus de moyens à des enfants qu’ils considèrent comme « étrangers » et « pas de chez nous » ?
    […] Et selon l’UNICEF, 2,5 à 3 millions d’enfants de notre pays vivent sous le seuil de pauvreté. Est-il bien raisonnable de vouloir ainsi les opposer, les mettre en concurrence ? […]
    Nous, enseignants en quartier sensible ou à la campagne, refusons qu’on nous oppose, qu’on oppose nos familles, qu’on oppose nos élèves.
    Source : “Carte Scolaire : la bombe à retardement (Marion Audrain et Sylvain Grandserre)”
    https://seenthis.net/messages/671269

    C’est bien cela qu’illustre le panneau sur cette image issue d’une mobilisation en milieu rurale…

    Le plus terrible c’est qu’il n’y a pas « 12 élèves par classe dans les quartiers » comme indiqué sur cette affiche :
    – seuls les CP et CE1 sont concernés avec déploiement progressif sur 3 ans (2017 : CP dédoublés en REP+ ; 2018 : CP dédoublés en REP et CE1 en REP+ ; 2019 : CE1 dédoublés en REP) donc les CE2-CM1-CM2 des quartiers classés « éducation prioritaire » ne sont et ne seront pas concernés.
    – la communication ministérielle a glissé de « CP à 12 élèves » à « CP dédoublés » et dans la réalité les classes peuvent tendre plutôt vers 16 (ce qui est moins que 28 mais 30% de plus que 12)
    – la contrainte du « à moyens constants » avant de venir pénaliser les écoles rurales s’applique d’abord aux écoles populaires concernées par les dédoublements de classes : (i) fermeture des dispositifs (maîtres supplémentaires voire RASED) dont elles bénéficiaient et (ii) augmentation à la marge des effectifs des autres classes de l’école accueillant des élèves avec un profil identique mais âgés de 2-3 ans de plus avec ce que ça implique en terme d’accompagnement et de gestion de classe.

    Ainsi, les deux territoires les plus fragiles de la République vont souffrir du manque d’ambition scolaire et de la doxa indépassable du « à moyens constants »… et pourtant mis en concurrence leurs habitant.e.s vont construire le fantasme de l’Autre qui captent tous les moyens… nourrissant en retour un double sentiment « d’abandon » pour le plus grands profits de l’extrême-droite.

    NB : sur @seenthis ces dernières semaines :
    – Enseignement : les écoles rurales sacrifiées pour ouvrir des doubles classes en ville   ? (Sud Ouest.fr)
    https://seenthis.net/messages/668582
    – Maternelles et écoles rurales risquent de payer le prix des CP et CE1 à douze élèves (Le Monde)
    https://seenthis.net/messages/670352
    – Les #écoles_rurales se sentent sacrifiées par l’Éducation nationale (@mediapart)
    https://seenthis.net/messages/670914
    – Classes à 12 élèves : le prix à payer (Blog L’instit’humeurs)
    https://seenthis.net/messages/671739
    – Classes de CP à douze élèves : une réforme à marche forcée (Le Monde)
    https://seenthis.net/messages/672283

    #éducation #école #dédoublement_CP #territoires #ruralité #école_rurale #carte_scolaire #quartiers_populaires #éducation_prioritaire #moyens_constants #mise_en_concurrence_des_territoires

  • « La semaine des quatre jours n’existe nulle part ailleurs dans le monde » (Claire Leconte, actu.fr)
    https://actu.fr/normandie/elbeuf_76231/claire-leconte-semaine-quatre-jours-nexiste-nulle-part-ailleurs-dans-monde_1570

    Pour moi, le mieux c’est qu’il y a ait le plus de matinées travaillées possible. C’est-à-dire au moins cinq et que de préférence la cinquième soit celle du samedi, plutôt que celle du mercredi. Il faudrait aussi des matinées plus longues et des après-midi plus allégées. La disponibilité cognitive est plus grande le matin. Plus de temps permettrait de mieux travailler ce qui est appris. Je constate d’ailleurs que la semaine des quatre jours n’existe nulle part ailleurs dans le monde.

    #éducation #école #chronobiologie #rythmes_scolaires

  • J’ai suivi une formation pour armer les profs aux États-Unis et ça a été une catastrophe absolue (Slate.fr)
    http://www.slate.fr/story/158284/etats-unis-armer-profs

    Mais alors que le semestre touchait à sa fin, des problèmes surgirent. L’équipe d’Ariel coûtait fort cher, et des restrictions budgétaires menacèrent la nécessité d’une présence armée dans l’enceinte de l’école. Pour compliquer encore les choses, un des Bonnets Orange fut renvoyé, ce qui déboucha sur un dilemme imprévu : « comment virer quelqu’un qui a un flingue ? » (la réponse est : très, très prudemment).

    #éducation #USA #enseignant.e.s #formation_continue

  • « On n’a jamais vu autant d’enfants en centre de rétention » (Obs)
    https://www.nouvelobs.com/monde/migrants/20180302.OBS2976/on-n-a-jamais-vu-autant-d-enfants-en-centre-de-retention.html

    En parallèle, la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) avait condamné la France en 2016 pour des « pratiques dégradantes » à l’encontre des enfants enfermés. Mais cela n’a pas suffi à faire bouger les lignes.

    En 2017, le nombre d’enfants en rétention avait dangereusement augmenté : 275 placements « soit presque autant qu’entre 2012 et 2015 », signalait le Défenseur des droits, Jacques Toubon. Cette année, les chiffres pourraient de nouveau exploser.

    Le défenseur des droits a même alerté le gouvernement jeudi 22 février sur cette pratique contraire à la Convention internationale des droits de l’enfant.

    #enfants #migrants

  • “Les règles… quelle aventure !” (Élise Thiébaut, Éditions La Ville Brûle)
    https://www.lavillebrule.com/catalogue/les-regles-quelle-aventure-,100

    Les règles, les ragnagnas, les affaires ou les machins... Une fois par mois environ, les filles et les femmes entre 12 et 52 ans saignent pendant quelques jours mais on n’en parle jamais, alors même que cela concerne la moitié de l’humanité.

    Les règles ont longtemps été un instrument qui a permis d’opprimer les femmes et de leur donner l’impression qu’elles étaient impures et capables de moins de choses que les hommes. Les règles sont donc un véritable enjeu féministe auquel il n’est jamais trop tôt pour s’intéresser…

    Parler des règles, c’est aussi parler du patriarcat, de sexualité, de religion... Dans Les règles... quelle aventure !, Elise Thiébaut et Mirion Malle abordent le sujet avec humour, de façon décomplexée et décalé, avec de solides références culturelles, mythologiques, médicales et féministes pour piquer la curiosité et enrichir la connaissance des préados et ados, filles et garçons.

    #éducation #éducation_sexuelle #féminisme #puberté #ressources

    “Ceci est mon sang​" ​(Élise Thiébaut, Éditions La Découverte)
    http://www.editionsladecouverte.fr/catalogue/index-Ceci_est_mon_sang-9782707192929.html

    Avoir ses « ourses », ses « ragnagnas », ses « coquelicots » ou « l’Armée rouge dans sa culotte »… : quelle que soit la façon dont on l’appelle, ce phénomène naturel qui consiste, pour les femmes, à perdre un peu de sang tous les mois (sans en mourir !) reste un tabou dans toutes les sociétés. Pour en finir avec cette injustice, Élise Thiébaut nous propose d’explorer les dessous des règles de manière à la fois documentée, pédagogique et pleine d’humour : à partir de son histoire personnelle, elle nous fait découvrir les secrets de l’ovocyte kamikaze et de la mayonnaise, l’histoire étonnante des protections périodiques (ainsi que leurs dangers ou plaisirs), les usages étranges que les religions ont parfois fait du sang menstruel… Et bien d’autres choses encore sur ce fluide, qui, selon les dernières avancées de la science, pourrait bien être un élixir de jouvence ou d’immortalité.
    Alors, l’heure est-elle venue de changer les règles ? La révolution menstruelle, en tout cas, est en marche. Et ce sera probablement la première au monde à être à la fois sanglante et pacifique.

  • « On a chopé la puberté », le bouquin sur les pré-ados qui donne des boutons (20 minutes)
    https://www.20minutes.fr/culture/2230879-20180302-chope-puberte-bouquin-pre-ados-donne-boutons

    Après la sortie d’un livre destiné aux pré-ados aux éditions Milan, de nombreuses critiques ont déferlé sur les réseaux sociaux pour dénoncer son « discours sexiste »…

    Le post sur Facebook de “The Nasty Uterus - La rage de l’utérus”
    https://www.facebook.com/LaRageDeLUterus/posts/1972115923001337

    Aujourd’hui, le collectif en colère découvre la publication des éditions Milan. Un ouvrage imprégné de la culture du viol alors même qu’il est écrit par des femmes. Et la colère est là, proche de la sidération tant certains conseils donnés aux jeunes filles sont consternants.
    D’abord on notera la diversité des personnages choisis. *Spoiler * non. Que des filles blanches, minces, cis genres, valides et bien entendu hétérosexuelles. Faut croire que les personnes en situation de handicap, noires, grosses, bisexuelles, homosexuelles ou trans ne sont pas concernées par la puberté.*Spoiler** si ! Mais pas dans ce livre moisi de stéréotypes.
    Porter du maquillage, des chaussures à talons et attirer les regards concupiscents à grands coups de décolletés, c’est donc à ça que sont censées aspirer nos enfants ? C’est bien connu c’est hyper épanouissant le maquillage, les chaussures et les décolletés pour des enfants de 9 ans. Notre but à toutes dans la vie c’est d’être belle, d’avoir des Louboutins et des gros seins pour plaire aux garcons. *spoiler* non. Les filles n’existent pas pour plaire aux garçons, ce sont *spoiler* des personnes, si, si ! Et alors quoi, on pourrait plaire seulement aux garçons et que si on a des gros seins ?
    C’est un festival de slutshaming où on enseigne aux enfants que c’est ’la honte’ d’avoir les tétons qui pointent, que ce n’est ’pas très gracieux’ (sic) et qu’on doit se cacher en empilant des tee-shirts (re sic). Et je vous parle même pas de la grossophobie quand on explique que tu peux avoir l’impression de grossir et que ouf ce n’est pas le cas, c’est juste l’élargissement de tes hanches. Manquerait plus qu’on soit grosse, le comble de la honte surement. Et puis on pourrait profiter de ce bouquin pour dénoncer le harcèlement et donner des outils pour se défendre ? Non, disons leur de se cacher, c’est mieux. Histoire qu’elles comprennent bien,dès 9 ans, qu’elles ont responsables quand elles sont harcelées...
    Et dites donc Milan, puisque vous parlez règles douloureuses, ça vaudrait peut-être le coup, plutôt que de ’sécher le sport’, de conseiller de consulter ? On rappelle qu’une femme sur 7 est atteinte d’endométriose et que les diagnostics se font parfois après des années de souffrance. Donc parfois, quand on a mal on va pas juste ’faire avec’, souffrir en silence contre sa bouillotte. D’ailleurs, on observe que le message en 2018 c’est toujours que les règles c’est sale, on préconise de se cacher pour attraper une protection ? Pourquoi ?
    Sérieusement Milan, vous vous rendez compte que vous sexualisez des ENFANTS quand vous éditez des trucs pareils ? Comment s’étonner après que des gamines suivent des inconnus qui les séduisent ? Comment s’étonner du sentiment de culpabilité chez les femmes agressées quand on invite des gamines de 9 ans à sortir les seins pour se faire remarquer ?

    Du coup, y’a une pétition sur internet…

    Retirer du marché le livre sexiste et dégradant « on a chopé la puberté » (Change.org)
    https://www.change.org/p/éditions-milan-retirer-du-marché-le-livre-sexiste-et-dégradant-on-a-chopé-la

    Mais les éditions Milan protestent que pas du tout…

    À propos du livre « On a chopé la puberté » (Blog éditions Milan)
    http://www.editionsmilan-leblog.com/2018/03/01/a-propos-livre-on-a-chope-puberte

    Le livre rejette tout ce qui empêche les filles de grandir sereinement, dans le respect de leur identité et de leur corps. Les auteurs expliquent simplement, et au second degré, ce qui se passe dans le corps et la tête des adolescentes durant cette période… et aborde également ce qui se passe chez les garçons. Parce que la puberté, ça n’arrive pas qu’aux filles.

    L’univers des Pipelettes a suscité depuis plusieurs années une vraie communauté de filles (et même de garçons) intelligentes, vives, drôles et qui se questionnent sur elles-mêmes et le monde qui les entoure.
    […]
    Milan est, depuis toujours, un éditeur engagé aux côtés des filles et des garçons, pour les accompagner dans leur découverte du monde, sans dogmes ni prédicats, à hauteur d’enfants et d’adolescents qui ont le droit de se poser toutes les questions qu’ils souhaitent.

    Et Madmoizelle est plutôt d’accord…

    « On a chopé la puberté », une polémique et une pétition, mais est-ce justifié ? (Madmoizelle)
    http://www.madmoizelle.com/on-a-chope-la-puberte-polemique-894247

    #éducation #édition_jeunesse #documentaire #puberté #sexisme

  • « Je pense que Macron prépare des vies insupportables à la jeunesse » (Matthieu Hély, Trappy Blog)
    http://www.trappyblog.fr/pense-macron-prepare-vies-insupportables-a-jeunesse

    L’enjeu c’est au moins un siècle de lutte sociale pour le droit à l’éducation : là on est face à un projet très cohérent politiquement, mais qui revient au moins 50 ans en arrière, en 1968, avec la loi Faure qui reconnait pour la première fois que le bac sanctionne la fin des études secondaires et donne le droit d’accéder aux études supérieures.
    […]
    Le véritable problème c’est qu’il manque des places dans les universités, car celles-ci sont sous pression financière depuis la loi Pécresse de 2007 qui les a rendues soi-disant autonomes sur le plan financier et donc depuis, la dotation de l’état aux universités baisse et ne tient pas compte des coûts de gestion du personnel de l’université. Par exemple les effectifs des universitaires, du corps enseignant sont en baisse, ce qui n’était jamais arrivé depuis trente ans, et comme il y a une pression démographique, il n’y a pas assez de place. Donc le problème ce n’est pas un problème technique ou d’algorithme qui ne ferait pas bien son boulot, c’est un problème de création de places.
    […]
    Je pense que l’une des raisons est que les gens ne croient plus en cet idéal de démocratisation scolaire. […] Il faut savoir aussi que le système de l’enseignement supérieur en France est aussi très dualisé avec un système sélectif qui existe déjà depuis la Révolution. On a des classes préparatoires aux grandes écoles qui sont aussi très sélectives socialement et où l’état met les moyens ; la dépense pour un élève en classe préparatoire est deux fois plus importante que pour un étudiant à l’université. Donc à la fois la bourgeoisie se reproduit dans les grandes écoles publiques financées en partie par l’impôt et ce sont les classes moyennes et populaires qui paient les études de la bourgeoisie.
    […]
    C’est pour cela que le projet de Macron est très cohérent sur le plan politique, c’est un projet néolibéral de destruction des protections collectives des salariés et donc de destruction du système public de qualification. Ensuite on sera endetté pour ses études supérieures, comme aux Etats-Unis, et la vie active servira à rembourser son crédit étudiant. Ce n’est pas une vie désirable d’être endetté toute sa vie. Je pense que Macron prépare des vies insupportables à la jeunesse, mais seulement à une certaine jeunesse parce que celle des start up et des grandes écoles, au final elle va bien. C’est une réforme de classe portée par un gouvernement qui défend les intérêts de classes.

    #éducation #université #supérieur #sélection #inégalités

  • Les quatre opérations au CP, « le » manuel de Singapour et la réussite à l’école (Rémi Brissiaud, Les Cahiers pédagogiques)
    http://www.cahiers-pedagogiques.com/Les-quatre-operations-au-CP-le-manuel-de-Singapour-et-la-reuss

    Jean-Michel Blanquer : le retour du pire des polémiques stériles et contre-productives des noires années Darcos-De Robien.

    En résumé, ce n’est pas un hasard si Jean-Michel Blanquer relie l’enseignement des quatre opérations dès le CP ou le CE1 à la pédagogie adoptée à Singapour. Le projet ministériel y trouve un alibi taillé sur mesure qui a en outre le mérite de lui donner une teinte de pragmatisme puisque « la » méthode existe déjà et est utilisée ailleurs avec succès. C’était déjà le cas en 2006-2007 quand Gilles de Robien a lancé la polémique et quand l’éditeur La librairie des écoles a tenté de conforter sa proposition en publiant « la » méthode de Singapour dans une traduction qui appuie la prise de position du ministre (et de son entourage de l’époque).

    Or, en France, les élèves sont en moyenne plus jeunes qu’à Singapour quand ils commencent à étudier avec un manuel de mathématiques et ils ne bénéficient pas de l’avantage culturel considérable que constitue le bilinguisme, surtout quand l’une des langues exprime les nombres à plusieurs chiffres de façon régulière. De plus, et fort heureusement, les écoliers français ne sont pas plongés dans un système hyper compétitif qui, s’il conduit à de bonnes performances, n’est certainement pas, en termes éducatifs, celui que l’on peut souhaiter pour nos enfants. Comment peut-on laisser croire que l’usage du « même » manuel qu’à Singapour conduirait en France à des performances similaires ? Un tel copié-collé d’une méthode présentée comme « la meilleure » sans réelle étude comparative sérieuse est-il souhaitable pour la réussite des écoliers français ?

    #éducation #école #mathématiques #méthode_de_Singapour #polémiques #manipulation

    Observons néanmoins, de manière paradoxale, mais qui montre bien que sous un même label on peut mettre tout et son contraire, que les collègues qui se sont saisies de cette fameuse méthode, s’en sont saisies pour accentuer les étapes de manipulation qui étaient déjà pratiquées au CP avant le passage à l’abstraction. Ce qui va à l’encontre de l’idée, par exemple, d’introduire la formalisation de la division dès le CP (autre paradoxe, donc).
    Comme l’explique bien Rémi Brissiaud, ces enseignantes mettent les élèves “en situation” de pratiquer les 4 opérations (ce qui est dans la plupart des méthodes déjà utilisées), ce qui est différent de formaliser les 4 opérations dès le CP-CE1 et de mémoriser dès ces classes les résultats associés (tables).
    On en retrouve d’ailleurs des exemples dans la presse (avec de belles images de cubes) :
    Qu’est-ce que la "méthode de Singapour", expérimentée dans une école de Nice ? (Nice Matin)
    http://www.nicematin.com/education/quest-ce-que-la-methode-de-singapour-experimentee-dans-une-ecole-de-nice-
    Méthode de Singapour : « Je ne regrette pas un instant mon choix » (Le Point)
    http://www.lepoint.fr/sciences-nature/methode-de-singapour-je-ne-regrette-pas-un-instant-mon-choix-12-02-2018-2194
    Enseignement des mathématiques : la méthode Singapour en action (Europe 1)
    http://www.europe1.fr/societe/enseignement-des-mathematiques-la-methode-singapour-en-action-3571739

    Notons enfin que la collègue interrogée par Le Point semblait avoir une pratique pédagogique ("ânonner des tables") datant de plusieurs décennies alors que la plupart des collègues que je fréquente tentent d’introduire des manipulations concrètes suivant ainsi les 2 principales méthodes présentes dans les écoles (Picbille et Capmaths).

    Dernière remarque comme pour les méthodes Montessori, les collègues s’en saisissent aussi (et c’est perceptible dans les articles de presse) comme outil d’auto-formation, là où la formation continue a disparu. Ces méthodes viennent pallier sur le terrain un manque terrible. Les enseignant.e.s sont pour la plupart extrêmement désireuses d’interroger leur pratique, de progresser, de répondre aux difficultés rencontrées avec les élèves… bref, d’être plus efficaces. Or la formation continue a complètement disparu faute de moyens.
    En outre, là où les IUFM/ESPE peinaient à articuler théorie et pratique, ces méthodes à la mode fournissent des outils directement implémentables en classe issus de théories, idéologies et ou recherches en sciences de l’Éducation et peuvent donc donner l’impression de réussir là où la formation des enseignant.e.s a échoué.

  • « La jeunesse populaire a été abandonnée à son sort » (Stéphane Beaud, Alternatives Economiques)
    https://www.alternatives-economiques.fr/stephane-beaud-jeunesse-populaire-a-ete-abandonnee-a-sort/00083363

    La profonde désindustrialisation et la très forte diminution des emplois non qualifiés condamnent quasiment à une sorte de mort sociale les jeunes non diplômés. Mais le lien essentiel se joue entre le marché du travail et l’école. […] L’école est devenue l’instance principale de légitimation et la clé d’entrée dans le monde social.
    […]
    Ce mouvement structurel de poursuite d’études lié à la transformation du marché du travail fait que les jeunes non diplômés ou peu diplômés sont des « jeunes sans avenir ». Ils le savent, et très tôt.
    […] le « grand partage », celui qui distingue, en fin de troisième, ceux qui vont poursuivre leurs études en seconde générale et ceux qui vont en lycée professionnel, voire en apprentissage. Et ce grand partage est à la fois social et symbolique. […] Il y a différentes solutions pour « s’en sortir ». Les jeunes femmes peuvent envisager de s’en sortir par une « carrière matrimoniale », en restant femme au foyer. Pour les jeunes garçons, c’est le statut d’intérimaire permanent, voire de chômeur. […] on oublie trop facilement qu’il y a toujours eu des classes populaires surnuméraires. Avant, pour ceux-là, il y avait l’armée ou les colonies. Ces débouchés qui faisaient qu’ils trouvaient malgré tout leur place dans la société.
    […]
    Le problème, c’est que l’on dise d’eux qu’ils sont irrécupérables […]. On les transforme en seules « classes dangereuses », sans aucune perspective de rebond. Le seul horizon qu’on semble leur donner, c’est la prison. C’est consternant et, il faut bien le dire, une régression historique.
    Aujourd’hui, dans toutes les institutions (scolaire, judiciaire, etc.), on constate un durcissement.
    […]
    Dans la jeunesse populaire, à part la minorité que Pierre Bourdieu et Jean-Claude Passeron appelaient les « miraculés scolaires », la plupart des autres sont « à leur place » : ils subissent les lois implacables de la reproduction sociale et sont de plus en plus inemployés, voire considérés comme inemployables. On ne fait rien pour aller vers eux. De plus, les travailleurs sociaux vous le diront, on a « managérialisé » le travail social.
    […]
    La caractéristique de la situation actuelle, à mon sens, tient à ce que la lutte pour les places est plus que jamais cruciale, et donc que l’affrontement de classe est plus que jamais évident.
    […]
    Le système social en France est victime de ce culte de la précocité scolaire, de la priorité accordée à la formation initiale et de l’insuffisante attention accordée à la formation professionnelle. En France, il n’y a pas ou peu de vie après l’échec scolaire. Nous avons un système scolaire hyperhiérarchisé, avec nos classes prépas, nos écoles privées, notre filière S. Cette production de l’élite républicaine a un effet très coûteux en soi et des effets en cascade : que fait-on des autres ? C’est, à mes yeux, la grande question.

    #éducation #classes_populaires #échec_scolaire #tri_social #sélection #entre_soi #inégalités #orientation #diplôme

  • « Les élites se sont progressivement coupées du reste de la population » (Jérôme Fourquet, L’Obs)
    https://www.nouvelobs.com/politique/20180221.OBS2530/les-elites-se-sont-progressivement-coupees-du-reste-de-la-population.html

    De manière plus ou moins consciente et plus ou moins volontaire, les membres de la #classe_supérieure se sont progressivement coupés du reste de la population et ont construit un #entre-soi confortable. Cette classe supérieure évolue socialement, culturellement et idéologiquement de plus en plus en vase clos.
    […]
    Ce recul de la #mixité_sociale est d’abord visible sur le plan géographique, avec une concentration des #CSP+ dans le cœur des métropoles.
    […]
    Cette #ségrégation_géographique et sociale s’accompagne d’une #ségrégation_scolaire renforcée, avec un choix de plus en plus fréquent des catégories favorisées pour l’enseignement privé.
    […]
    Différents travaux de recherche ont par ailleurs mis en évidence une concentration de plus en plus massive des enfants des CSP+ dans les grandes écoles. Le public de ces établissements, où se forme l’#élite de la nation, est devenu sociologiquement complètement homogène […].
    Ce processus est protéiforme. Il est évidemment d’abord le résultat de l’évolution du système économique dans lequel nous vivons. […] Dans le cas de la France, j’explique aussi ce recul de la #mixité par le déclin ou la disparition de certains lieux de #brassage_social autres que l’école. Je pense notamment à la suppression du service national à la fin des années 1990. […] Autre lieu de brassage social qui a été fragilisé : les colonies de vacances.
    […]
    On a souvent tendance à faire de la montée du #communautarisme la principale menace qui pèse sur la cohésion dans notre pays. Je ne minimise évidemment pas cette menace qui est réelle mais je considère que le phénomène de recul de la mixité sociale, s’il est moins « spectaculaire », est tout aussi fondamental.
    Depuis trente ans, les catégories les plus favorisées s’autonomisent du reste de la population. Elles développent des comportements et des réflexes propres à leur milieu et elles se sentent de moins en moins liées par un destin commun au reste de la collectivité nationale. Le premier risque, c’est que leur sentiment de #solidarité s’érode au point de fragiliser notre #modèle_social, avec le développement de techniques d’#optimisation_fiscale pour contourner l’impôt par exemple.
    […]
    Mais cette évolution pose aussi et surtout un problème démocratique. De part leur autonomisation vis-à-vis du reste de la société, les élites sont susceptibles d’avoir de plus en plus de mal à comprendre les classes moyennes et les classes populaires.
    […]
    Le cas du #PS est également très intéressant : à l’image de la société, c’est un endroit où le recul de la mixité sociale a été particulièrement manifeste dans les sections à partir du milieu des années 1980. […] Résultat : alors que la défense des #classes_moyennes et des classes populaires a longtemps été l’ADN du parti, celui-ci s’est peu à peu coupé de cet électorat en reléguant au second plan les thématiques sociales au profit de sujets sociétaux parlant davantage aux CSP+ et aux plus diplômés.

  • Les parents déchirés par l’école (Libération)
    http://www.liberation.fr/debats/2018/01/17/les-parents-dechires-par-l-ecole_1623163

    « Je ne veux pas sacrifier mon enfant à mes idéaux ! » L’entrée en sixième sonne souvent comme un défi pour les familles installées dans les quartiers mélangés. Entre convictions solidaires et souci de protéger sa fille ou son fils, le choix prend des allures de dilemme intime.

    Personne n’a envie d’être généreux tout seul. Des associations de parents, comme, à Paris, Apprendre ensemble, tentent de faire entendre d’autres arguments : faire l’expérience d’une école diverse et moins déconnectée des réalités sociales peut être un atout, bien plus tard, sur le marché du travail. Si les familles jouent le jeu toutes ensemble, personne n’est perdant : une façon de résoudre le fameux dilemme du prisonnier.

    #éducation #école #territoires #gentrification #inégalités #école_publique #écoles_privées #mixité_sociale

  • Éducation à la sexualité ou éducation à l’hétérosexualité ? (The Conversation)
    https://theconversation.com/education-a-la-sexualite-ou-education-a-lheterosexualite-67612

    Ces préconceptions ne sont pas entièrement adressées par les programmes actuels, qui misent pour la plupart sur des points d’entrée en matière essentiellement biologiques, via les sciences de la vie et de la Terre. Cela contribue à constituer, toujours selon des membres du Groupe avec qui nous avons échangé, un frein à une éducation à la sexualité plus complète et inclusive. Ils estiment que cette approche dessert les élèves LGBTI (lesbiennes, gays, bisexuels, trans et intersexes) mais, plus globalement, « tous les élèves qui se questionnent ou estiment ne pas être dans la norme – du corps, du comportement, du ressenti » […].
    […]
    L’ennui, selon [Guillaume Cyr], c’est que l’inclusion des programmes d’éducation à la sexualité se heurte à au moins deux types d’obstacles. Le premier, c’est l’insistance accordée aux enseignements sur la reproduction sexuée. « Cela évacue la question du plaisir sexuel, ce qui tend à naturaliser l’hétérosexualité ». Le second, « c’est qu’on présente les corps, et donc la sexualité, selon une bicatégorisation par sexe ».

    #éducation #éducation_sexuelle #inclusion #LGBTI #hétéronormativité #homosexualité #plaisir #stéréotypes

  • « L’enfance, autant que l’âge adulte, est structurée par des conflits, des dominations » (Julie Pagis et Wilfried Lignier, Libération)
    http://www.liberation.fr/debats/2017/05/29/julie-pagis-et-wilfried-lignier-l-enfance-autant-que-l-age-adulte-est-str

    Les auteurs de « l’Enfance de l’ordre » ont passé deux ans dans deux classes de primaire pour comprendre comment les enfants appréhendent le monde des grands. Résultat, l’« habitus » se construit socialement, les enfants « recyclent » ce que disent les grands.
    […]
    Les auteurs souhaitaient, grâce à leur immersion, étudier la façon dont l’éducation à l’ordre et au désordre, au propre et au sale, au bien et au mal organise une représentation du monde et des valeurs, détermine nos goûts ou nos amitiés.
    […]
    « Si le livre permettait aussi de revenir sur une vision enchantée de l’enfance, ce serait bien. L’enfance, autant que l’âge adulte, est structurée par des conflits, des dominations. Voici une idée que nous partageons avec la psychanalyse.
    […]
    Les enfants sont constamment soumis à des impératifs dans la sphère familiale ou dans la sphère scolaire, donc ce n’est pas étonnant qu’ils recyclent ces injonctions. […] Ils accordent aussi beaucoup d’importance au corps, au poids, à l’esthétique. […] Quand nous leur avons demandé ce qu’ils feraient s’ils arrivaient au pouvoir, les propositions allaient de mettre tous les voleurs en prison à retirer toutes les cigarettes de France et interdire l’alcool. Les programmes moins excessifs visaient à réparer une situation vécue comme injuste ou humiliante. »

    #éducation #enfants #habitus #stéréotypes #développement_de_l'enfant

  • Contractuels, annonces Facebook, embauches via les ambassades : le bricolage du recrutement de profs (Bondy Blog)
    http://www.bondyblog.fr/201707101237/contractuels-annonces-facebook-embauches-via-les-ambassades-le-bricolage-d

    Dans l’académie de Versailles, la pénurie de professeurs dans le secondaire s’intensifie. Elle enregistre 255 postes vacants en mathématiques par exemple. D’autres disciplines sont touchées comme la technologie ou les langues. Le recours aux profs remplaçants et aux contractuels augmente au point de ne pas être trop regardant sur la formation des recrutés.

    Pénurie d’enseignants : le nouveau management public en cause ? (Blog Mediapart)
    https://blogs.mediapart.fr/jean-pierre-veran/blog/030717/penurie-d-enseignants-le-nouveau-management-public-en-cause

    Selon NLTimes, aux Pays-Bas, la pénurie est telle dans l’enseignement primaire que « beaucoup d’élèves professeurs ont un emploi d’enseignant dès leur deuxième année de formation »… « ce qui peut conduire à des burnouts et des dropouts (abandons) ».

    #éducation #enseignant.e.s #embauche #pénurie #recrutement #salarié.e.s #précarité