• Au fait, tout ne va pas si mal aujourd’hui : l’icône fasciste américaine Rush Limbaugh est mort
    https://www.lemonde.fr/disparitions/article/2021/02/17/rush-limbaugh-animateur-de-radio-et-figure-de-la-droite-conservatrice-americ

    En 2020, plus de trente ans après ses débuts, le septuagénaire continuait de conspuer les médias, et de déverser des propos racistes et homophobes. Toujours avec succès : chaque jour, 15,5 millions de personnes l’écoutaient religieusement. Il avait reçu des mains de Donald Trump, en avril, la médaille présidentielle de la liberté, l’honneur civil le plus important qui puisse être accordé aux Etats-Unis.

    • Il serait à l’origine du terme "féminazi", d’abord lié à l’#avortement...

      Feminazi : the go-to term for trolls out to silence women
      https://www.theguardian.com/world/2015/sep/15/feminazi-go-to-term-for-trolls-out-to-silence-women-charlotte-proudman

      There is nothing new about the term “feminazi”; there is something very new in what it can do. It originated in the 90s, with the shock-jock Rush Limbaugh (though he claimed it came from an academic, Thomas Hazlett) using it to describe, in his improbable phrasing, “a feminist to whom the most important thing in life is ensuring that as many abortions as possible occur”

      Article qui renvoie vers un lien de 2012 :
      “Feminazi” : The History Of Limbaugh’s Trademark Slur Against Women
      https://www.mediamatters.org/rush-limbaugh/feminazi-history-limbaughs-trademark-slur-against-women

      Limbaugh In 1992 Book: “I Prefer To Call The Most Obnoxious Feminists What They Really Are: Feminazis. ... I Often Use It To Describe Women Who Are Obsessed With Perpetuating A Modern-Day Holocaust: Abortion.” In his 1992 book The Way Things Ought to Be, Limbaugh defined the term “feminazi” as “a woman to whom the most important thing in life is seeing to it that as many abortions as possible are performed.”

      Lu dans :
      La terreur féministe
      Petit éloge du féminisme extrémiste
      Irene
      https://www.editionsdivergences.com/livre/la-terreur-feministe

      « Le féminisme n’a jamais tué personne ». Cette phrase est brandie depuis des décennies par le discours féministe majoritaire. Comme si les féministes cherchaient à rassurer un patriarcat pétri d’angoisse, ou à appuyer l’idée – déjà bien répandue – qu’une femme ne peut pas faire peur, qu’une femme ne peut pas être dangereuse. Mais est-il vrai que le féminisme n’a jamais tué personne ? Elles s’appellent Maria, Noura, Judith, Diana, Christabel. Elles ont fait usage de la violence contre le patriarcat. Elles ont touché au grand tabou. Pour nourrir une réflexion sur la place de la violence dans la lutte contre le patriarcat, Irene nous raconte l’histoire de ces femmes violentes.

      IRENE – prononcer « Iréné » –, 21 ans, a grandi dans un mélange de cultures espagnole, basque et française. En 2017, elle s’installe à Paris et se lance dans le militantisme au contact des milieux féministes. En parallèle, elle transforme son compte Instagram en outil de démocratisation d’idées et de pédagogie populaire. Elle participe au lancement du mouvement des collages contre les féminicides en 2019.

      Liens vers des articles/entretiens sur la page de l’éditeur.
      Dont les "bonnes feuilles" sont parues sur Slate :

      Des hommes osent parler de féministes « castratrices ». Le mot résonne étrangement quand on pense aux 200 millions de femmes ayant subi des mutilations génitales dans le monde. Ils emploient le terme « féminazies » sans savoir qu’il a été popularisé dans les années 1990 par Rush Limbaugh, animateur radio américain, connu pour ses opinions politiques conservatrices. Il avait employé le terme dans son émission radio, « The Rush Limbaugh Show », pour désigner « une féministe pour qui la chose la plus importante dans la vie est de s’assurer que le plus d’avortements possible se produisent ».

      Le féminisme n’a-t-il vraiment jamais tué personne ?
      https://www.slate.fr/story/201090/irene-terreur-feministe-bonnes-feuilles-violence-femmes-patriarcat-feminicides ?

  • Maltraitances : les sœurs du Bon Pasteur retiennent leurs archives pour éviter un scandale
    20 février 2021 Par Sarah Boucault
    https://www.mediapart.fr/journal/france/200221/maltraitances-les-soeurs-du-bon-pasteur-retiennent-leurs-archives-pour-evi


    D’ex-jeunes filles placées dénoncent les violences subies, il y a plusieurs décennies, dans les foyers de la congrégation. Réunies dans une association, elles réclament réparation. L’institution, elle, s’organise pour préserver son image et limite l’accès aux dossiers.

    Reno* a toujours un trou dans le genou gauche. Une marque indélébile de son passage au foyer du Bon Pasteur à Loos, dans le Nord, de 1960 à 1964. Un jour, alors qu’elle refusait de laver à nouveau le sol qu’elle venait d’astiquer, une sœur l’a poussée violemment, pour la punir, dans des escaliers en brique. « J’ai atterri les mains et les genoux en sang et n’ai reçu aucun soin. Je me suis soignée avec un chiffon, se souvient-elle. Le lendemain, j’avais des cloques pleines de pus. » La septuagénaire, dépressive chronique, est encore marquée au fer rouge par ce placement traumatisant, à l’âge de 13 ans.
    Marie-Christine Vennat, Sylvie et Éveline Le Bris, le 15 janvier 2021. © SB Marie-Christine Vennat, Sylvie et Éveline Le Bris, le 15 janvier 2021. © SB
    Comme quinze autres femmes, elle est membre de l’association « Les Filles du Bon Pasteur », créée en décembre dernier. Ces anciennes pensionnaires, placées par des juges des enfants, ont décidé de s’unir pour dénoncer les maltraitances qu’elles ont subies, il y a des décennies, dans les maisons censées les protéger, gérées par la congrégation catholique du Bon Pasteur.

    Elles demandent des excuses publiques à la congrégation et au gouvernement, un dédommagement, la gratuité des soins physiques et psychologiques, et la récupération des points retraite pour le travail effectué gratuitement.

    Plus largement, elles sont plus de 800 « anciennes » sur un forum et 177 sur une page Facebook à échanger et à se soutenir. Beaucoup racontent maltraitances et violences – même si une partie affirme que les sœurs les ont aussi sauvées de familles néfastes et que leur placement a été une opportunité pour recevoir une éducation.

    Dans ce long cheminement de réparation, il est une étape essentielle : la restitution de leur dossier. Elles y découvrent la manière dont on parlait d’elles, les raisons de leur placement, des secrets de famille. Autant d’éléments éclairants et douloureux, qu’elles mettent des années à digérer. Au Bon Pasteur, l’épreuve s’avère plus brutale qu’ailleurs, car la congrégation exerce un contrôle strict sur les informations qui pourraient nuire à son image.

    Fondé en 1835 à Angers, le Bon Pasteur a pour vocation alors de « sauver » les jeunes filles de la débauche. Au pic de son activité, en 1940, la congrégation catholique compte 350 institutions dans quarante pays, 10 000 religieuses et 50 000 jeunes filles. Dans les années 1950 et 1960, des milliers d’adolescentes y sont placées, partout en France, par des juges pour enfants, dont le statut est créé par l’ordonnance de 1945 pour protéger les mineurs de familles considérées comme défaillantes.

    « Contrairement aux garçons, la délinquance des filles n’inquiète pas la société, explique Véronique Blanchard, historienne. On les protège alors du vagabondage, qui pourrait se transformer en prostitution. » À l’époque, si 95 % des garçons qui sont enfermés le sont pour des faits pénaux, ce n’est le cas que pour seulement 36 % des filles.

    Les trois quarts des jeunes filles qui entrent au Bon Pasteur ont entre 12 et 16 ans. « Beaucoup sont victimes d’agressions sexuelles, et considérées comme fautives et responsables », indique David Niget, historien. Le placement de Reno, par exemple, est la conséquence des abus sexuels de son père sur sa sœur. Même configuration pour Éveline Le Bris, la présidente de l’association : les viols d’un voisin la conduisent loin de sa famille, jusqu’à son enfermement.

    Aujourd’hui, la honte de l’étiquette « mauvaise fille » est toujours vive, et la colère, intense. « Ces femmes ont intégré le mal que la société pensait d’elles, souligne Véronique Blanchard. La culpabilité colle à la peau. »

    Marie-Christine Vennat devant le centre d’observation des Tilleuls, au Bon Pasteur d’Angers, en 1964. © DR Marie-Christine Vennat devant le centre d’observation des Tilleuls, au Bon Pasteur d’Angers, en 1964. © DR

    Dans la plupart des institutions, l’humiliation et la culpabilisation sont la règle. À l’arrivée, chaque fille subit un test de virginité. Marie-Christine Vennat, pensionnaire à Angers et Orléans entre 1964 et 1967, raconte que le médecin du Bon Pasteur lui a introduit un doigt dans le vagin. « Sans gant, ni spéculum, précise-t-elle. J’ai hurlé comme un cochon. Il m’a dit : “C’est bien.” Il y a deux ans, ma gynéco m’a appris que c’était un viol. » Dans le cadre de la Commission indépendante des abus sexuels dans l’Église (Ciase), qui rendra ses conclusions à la fin 2021, 6 500 victimes ont été entendues, dont des femmes passées au Bon Pasteur.

    Pour ces adolescentes éprises de liberté, les journées sont rythmées par le silence, les prières et le travail. Parmi les humiliations : la confiscation des biens personnels et des lettres des proches, les corvées de ménage à genoux, le drap sur la tête quand on a uriné au lit, le cachot, les cheveux rasés après les fugues, le parloir pour les visites, les rares soins et le manque de serviettes hygiéniques, qu’il faut récupérer usagées dans la poubelle. Certes, dans les années 1960, ces traitements ne sont pas inhabituels dans les institutions religieuses comme laïques.

    Mais Marie-Christine Vennat se souvient d’une scène effroyable : « Cette sœur nous hurlait dessus, nous battait. Un jour, elle a explosé la tête d’une fille sur le lavabo, elle était en sang. J’étais pétrifiée, je n’avais jamais vu une telle violence de ma vie. »

    Et les jeunes filles cousent ou blanchissent jusqu’à 8 heures par jour, pour des entreprises ou des particuliers, en échange d’une rémunération insignifiante. « Au bout de trois et demi, on m’a donné l’équivalent de 4 euros, témoigne Éveline Le Bris. J’ai pu aller deux fois chez le coiffeur et m’acheter un pull. » Selon leurs aptitudes, déterminées par un test, certaines étudient. D’autres sont considérées comme inaptes. « À 21 ans, elles sortent démunies et sous-qualifiées par rapport à ce qu’elles auraient pu faire à l’extérieur, précise David Niget. Dans un contexte où le CAP est créé, peu le passent car les sœurs prétextent souvent qu’elles sont trop bêtes. »

    Éveline Le Bris au Bon Pasteur d’Angers, le 21 juillet 1963. © DR Éveline Le Bris au Bon Pasteur d’Angers, le 21 juillet 1963. © DR

    Aujourd’hui, pour se réapproprier leur histoire et être reconnues comme victimes, les anciennes pensionnaires doivent avant tout récupérer leur dossier. Depuis 2002, la loi autorise les personnes qui ont été placées à le faire. Ces documents sont des archives publiques mais peuvent être conservées dans les institutions privées, du moment qu’elles respectent la loi en vigueur et qu’elles proposent un accueil similaire à celui préconisé dans le public.

    Quand Éveline Le Bris se rend au Bon Pasteur d’Angers, le 4 septembre 2020, pour consulter son dossier, le choc est rude. Placée en 1963, elle découvre qu’elle est décrite ainsi : « Tête baissée, mine renfrognée, cheveux roux mal coiffés tombant sur les yeux, Éveline a une présentation très défectueuse. C’est une fille genre vulgaire et fruste. » Pendant deux heures, une sœur du Bon Pasteur lui lit l’intégralité de son dossier. Mais « une fois encore, c’était elle qui me disait ce que j’avais fait, s’indigne la septuagénaire. On aurait dit Germinal. Elle m’a même dit : “Si c’est écrit, c’est que ça doit être vrai.” Je me suis pris une nouvelle avoinée morale. »

    Plus tard, elle récupère le dossier d’un autre placement, à l’Aide sociale à l’enfance du Mans (ASE), dans la Sarthe, cette fois. La violence des informations est similaire mais, au service des archives départementales, elle est reçue par deux assistantes sociales laïques : « Elles étaient émues et outrées. Sans me plaindre, elles étaient de mon côté. À Angers, au Bon Pasteur, ce n’était pas le cas. J’étais chez elles. »

    « Chez elles. » Avec son service d’archives « maison », le Bon Pasteur oblige les anciennes pensionnaires à revenir dans l’enceinte du traumatisme. Le service, structuré, a des normes de sécurité et de conservation exigeantes, et même, une archiviste à plein temps. Peu d’institutions offrent un tel trésor, ce qui permet à la congrégation de pratiquer une politique de contrôle. À huis clos, elles reconnaissent les sévices. « On m’a expliqué que me forcer à manger le vomi que je venais de dégurgiter dans mon assiette était de la maltraitance », rapporte Marie-Christine Vennat.

    Mais « lors d’une consultation, c’est intrusif de discuter de son intimité avec un travailleur social ou une sœur, remarque Adélaïde Laloux, doctorante en archivistique, qui travaille sur les dossiers d’enfants placés. Ces pratiques, répandues et légales, sont à l’origine de nouvelles formes de maltraitance ».
    Chercheurs non grata

    Autre différence avec les structures publiques : une attestation de communication des dossiers interdisant aux intéressées d’en divulguer le contenu – un document que les sœurs ont fait signer jusqu’à la fin 2018 au moins. Parfois, elles ne remettent même pas de double.

    Centre d’observation des Tilleuls au Bon Pasteur d’Angers, siège de la congrégation. © SB Centre d’observation des Tilleuls au Bon Pasteur d’Angers, siège de la congrégation. © SB
    Diffuser son propre dossier est pourtant autorisé, dans les limites fixées par la loi (respect de la vie privée d’autrui, anonymat des professionnels, respect de l’ordre public). « Encore un exemple de violence qui se perpétue », juge David Niget.

    Des descendants se voient aussi refuser l’accès au dossier de leur mère, alors que la loi prévoit que si la personne placée est décédée, ses enfants et petits-enfants peuvent le consulter. Si la personne est en vie, la loi indique également que la personne « peut mandater un tiers de son choix pour procéder à la consultation en son nom ».

    Pourtant, depuis plusieurs mois, Daniel R. se retrouve face à un mur. « Ma mère est d’accord mais elle ne veut pas le faire elle-même, raconte l’homme de 62 ans. J’ai demandé son dossier au Bon Pasteur, cinq ou six fois, par mail ou par téléphone. » Plusieurs fois, Daniel R. a reçu la même réponse : « Conformément à la loi, seule votre maman peut consulter son dossier. »

    Avec les chercheurs, surtout, le Bon Pasteur pratique une véritable rétention d’informations. Dès les années 1980, de nombreux historiens qui brûlent d’accéder à cette pépite archivistique aux rails et rayonnages impeccables se heurtent à un mur. Tous s’accordent à dire qu’obtenir une autorisation du Bon Pasteur est plus difficile qu’ailleurs.

    Pourtant, les dossiers personnels des jeunes filles sont des archives publiques auxquelles les chercheurs ont généralement accès, sur dérogation. « Il semblerait que la congrégation considère que mes travaux sont ‘‘à charge’’ », constate Véronique Blanchard, autrice de plusieurs livres sur le sujet, qui n’a jamais vu l’ombre d’une archive.

    En 2014, au terme de décennies de lutte, cinq historiens voient tout de même les portes s’ouvrir. Dirigée par Magdalena Franciscus, sœur progressiste, la congrégation met 15 000 euros sur la table (la moitié d’un poste, complété par Angers Loire Métropole) et « commande » une enquête. Mais les sœurs ne cessent de répéter depuis qu’elles attendent le livre (sortie prévue fin 2021) avant de recevoir d’autres chercheurs…

    Le Bon Pasteur est en droit de conserver ses archives en son sein. Ce qui pose problème, ce sont les refus d’accès successifs, sans raison valable. Si ces archives dormaient dans un bâtiment public, la congrégation serait dans l’obligation de justifier son opposition. « D’emblée, le Bon Pasteur n’instruit pas la demande, c’est un refus immédiat, sans trace », pointe David Niget.

    Quand on lui demande pourquoi les archives ne sont pas transférées, la directrice des archives départementales de Maine-et-Loire, Élisabeth Verry, répond : « Deux kilomètres de papier, c’est énorme. » Avec des archives colossales, classées au millimètre et un service d’accueil dédié, on comprend entre les lignes que le Bon Pasteur est en position de force.

    Une fois sur place, d’anciennes pensionnaires constatent par ailleurs que leur dossier a été dépouillé. « Je me souviens de tests d’évaluation, où j’avais écrit, à chaque ligne : “Je veux ma liberté”, s’étonne Sylvie*, passée par le Bon Pasteur d’Angers, en 1967. Ils ont disparu. »

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    David Niget, membre de l’équipe de recherche de 2014, confirme : « Les dossiers ont été triés et nettoyés. Si on compare à d’autres institutions, ceux du Bon Pasteur sont deux fois moins épais. Des éléments personnels des filles ont été détruits. Le manque de place et la méconnaissance sont l’explication naïve ; cela arrive aussi dans le public. Mais il y a aussi une probable décision politique pour supprimer tout ce qui peut faire désordre. » Impossible de déterminer la date ni le volume des archives détruites. Sans l’accord des archives départementales, la destruction d’archives publiques est interdite depuis 2008.

    Une réalisatrice, qui tourne un film sur le Bon Pasteur, a aussi essuyé plusieurs refus. Alors qu’elle suit Éveline Le Bris, volontaire pour le tournage, elle demande à filmer sa consultation de dossier. « Notre protocole de consultation ne prévoit pas que les entretiens soient filmés et enregistrés », répond le Bon Pasteur. À l’ASE du Mans, à l’inverse, les caméras étaient bienvenues.

    La seule réaction publique de la congrégation date de novembre 2019, dans Le Courrier de l’Ouest. Patricia Diet, sœur provinciale (France, Pays-Bas, Belgique et Hongrie) et psychologue convertie sur le tard, formule des excuses : « Là où l’objectif était de retrouver la joie de vivre et la dignité personnelle, nous reconnaissons que des comportements inadaptés sont parfois venus ternir des intentions louables. Je le regrette profondément et demande pardon pour ces attitudes qui ont provoqué incompréhension et souffrance. » Mais elle ne s’adresse pas directement aux femmes concernées.

    En décembre dernier, sollicitée par Mediapart, sœur Marie-Luc Bailly, la remplaçante de Patricia Diet, en arrêt, admettait « des méthodes éducatives qui aujourd’hui nous feraient frémir », mais pondérait, en insistant sur le nombre de jeunes filles sauvées et en réduisant les victimes à deux femmes isolées : « Ces deux femmes sont très meurtries, elles ont le sentiment que l’on n’a pas pris leur demande au sérieux. Tous les trois, quatre ans, leur demande revient à la charge. Elles ont pourtant été rencontrées bien des fois. »

    La congrégation internationale du Bon Pasteur, basée à Rome et contactée à de nombreuses reprises par Mediapart, renvoie vers la congrégation française. Même refus du côté du Vatican, où le cardinal João Braz de Aviz, en charge des instituts de la vie consacrée et des sociétés de vie apostolique, et dernier responsable avant le pape, a décliné nos demandes d’interview.

    Dans le paysage catholique français, toutefois, d’autres voix s’élèvent. « Pour les sœurs du Bon Pasteur, il y a une sorte de choc frontal et une part de déni, observe Véronique Margron, la présidente de la Conférence des religieux et religieuses de France (Corref). Pourtant, pour faire la distinction entre ce qui a fonctionné et ce qui n’a pas fonctionné, il faut aller au bout de la vérité, là où des personnes ont subi des violences qu’elles n’auraient jamais dû subir. Il faut pouvoir exprimer sa honte, et plus que des excuses, il faut des actes. »

    Avis similaire chez Vincent Neymon, secrétaire général adjoint et porte-parole de la Conférence des évêques de France (CEF) : « Aucune institution ne doit échapper aux révélations de faits coupables qui ont pu avoir lieu en son sein. Ces institutions doivent non seulement chercher la vérité sur ces faits, mais aussi sur les silences ou les mensonges qui ont cherché à couvrir les personnes coupables. »

    Du côté de l’État français, la porte n’est pas fermée. « Cela mériterait un travail de recherche à part entière, note Emmanuelle Masson, porte-parole du ministère de la justice, qui ajoute que rien d’officiel n’a pour l’instant été lancé. Le transfert des archives vers le public est aussi une piste de réflexion. »

    D’autres pays ont, eux, entamé le travail de reconnaissance. En Australie, une grande enquête parlementaire a été menée, et des excuses sans équivoque figurent sur le site de la congrégation. Aux Pays-Bas, un rapport universitaire, commandé par le gouvernement, conclut au travail forcé.

    Fin 2020, 140 Néerlandaises ont ainsi reçu les excuses du ministère de la justice et un dédommagement de 5 000 euros chacune. Dans un courrier adressé aux victimes, en néerlandais, Patricia Diet convient que « les pratiques n’ont pas été correctes ». En Irlande, les enquêtes et les excuses se succèdent pour reconnaître la maltraitance dans les couvents des Magdalene Sisters, cousines du Bon Pasteur.

    « Dans la congrégation, la peur de la contagion du système irlandais prédomine, affirme David Niget. On pense encore pouvoir mettre le couvercle sur la marmite. Mais j’ai bon espoir pour qu’il y ait une reconnaissance un jour. Grâce à #MeToo, le statut de victime est aujourd’hui possible. Même si le moment de reconnaissance va être douloureux et conflictuel. »

  • Espagne : un incendie détruit une partie du camp de migrants de Nijar - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/30258/espagne-un-incendie-detruit-une-partie-du-camp-de-migrants-de-nijar

    Un incendie a ravagé une grande partie du camp de travailleurs migrants à Nijar, dans le sud de l’Espagne, dans la nuit du samedi 13 février. Le feu, qui s’est déclaré vers 22h, a été particulièrement violent. La plupart des toits du camp de Nijar sont en plastique, ce qui a entraîné une propagation plus rapide des flammes. Dès le départ de l’incendie, plusieurs personnes ont appelé les services d’urgence qui ont déployé d’importants moyens. « Le feu ne s’est éteint qu’à 2h45 du matin car il y avait beaucoup de gens qui tentaient de récupérer leurs biens. Cela a rendu le travail difficile », a déclaré une source espagnole à El Pais. Les autorités espagnoles ont indiqué que l’origine de l’incendie restait pour l’heure inconnue. Deux cents personnes se retrouvent aujourd’hui sans abri. Le camp compte environ 1200 personnes. « Le problème ne concerne pas seulement ceux qui se retrouvent sans logement, mais aussi ceux dont les cabanes sont inutilisables cause de la suie et des ravages de la fumée », a déclaré une employé d’une ONG sur place, interrogée par El Pais.
    Ce n’est pas la première fois qu’un incendie touche ce camp de travailleurs. Au mois de décembre, les flammes avaient déjà détruit une partie du bidonville.La quasi totalité des migrants - marocains et africains subsahariens - du camp de Nijar travaillent dans les champs et les serres d’Almeria, une région d’où provient une grande partie des fruits et légumes en Europe. Leurs conditions de vie sont très précaires. Vivant loin des villes, dans des abris de fortune, ils font face au quotidien sans eau courante, ni électricité. La plupart de ces travailleurs ne gagnent qu’une trentaine d’euros par mois. Pas assez pour louer un logement décent.
    Leurs conditions de vie se sont aggravées depuis le début de l’épidémie de coronavirus en Espagne. Le 16 avril dernier, 27 ONG de défense des migrants avaient lancé un appel à la régularisation de ces travailleurs sans-papiers employés dans l’agriculture. « Des milliers de travailleurs agricoles migrants - ressortissants de l’UE ou non - vivent dans des cabanes et des campements insalubres, où il est impossible d’observer une distance physique et où la pandémie pourrait avoir des effets dévastateurs. Dans les champs et dans de nombreuses usines de transformation des aliments, les ouvriers travaillent à proximité les uns des autres sans aucun équipement de protection », avait alors dénoncé Caritas, l’une des ONG signataires.

    #Covid-19#migrant#migration#espagne#afriquesubsaharinne#maroc#sante#travailleurmigrant#economie#emploi#logement#pandemie#vulnerabilite#droit#agriculture

  • #Covid : l’avancée des variants risque de provoquer un rebond des hospitalisations | Les Echos
    https://www.lesechos.fr/economie-france/social/covid-lavancee-des-variants-risque-de-provoquer-un-rebond-des-hospitalisati

    En apparence, la situation épidémiologique est sous contrôle . En réalité, rien n’est moins sûr. L’Inserm, Orange Labs et Santé publique France ont mis à jour dimanche leur étude sur la progression des admissions des malades du Covid à l’hôpital, au regard des données de la première enquête flash du 7-8 janvier sur la pénétration du variant britannique. Ils ont attendu que la deuxième enquête flash du 27 janvier corrobore leurs hypothèses avant de publier leurs travaux. Conclusion : il ne faut pas espérer que l’épidémie reflue toute seule, même avec un confinement souple comme à la fin de l’an dernier.

  • #Berlin : Kœpi #wagenplatz – une procédure d’expulsion a été engagée
    https://fr.squat.net/2021/02/15/berlin-koepi-wagenplatz-une-procedure-dexpulsion-a-ete-engagee

    C’est presque notre 31e anniversaire et nous aimerions le fêter avec vous toustes, mais nous avons des mauvaises nouvelles à partager : Kœpi Wagenplatz a reçu un document légal qui lance la procédure d’expulsion par l’actuel propriétaire Startezia GmbH. La lettre de Startezia demande qu’ils prennent possession du terrain occupé par le Kœpi Wagenplatz avant la […]

    #Allemagne #Koepi #Koepi_Wagenplatz #Kreuzberg #manifestation

  • Des drones pour surveiller banlieues et manifestations
    https://www.lemonde.fr/a-la-une/article/2007/10/11/des-drones-pour-surveiller-banlieues-et-manifestations_965719_3208.html

    Les responsables de la police réfléchissent au « commissariat du futur ». Un oiseau, une « mouette » de 1 mètre de large et 60 centimètres de long, baptisé « Elsa ». Ainsi décrit, le projet Engin léger pour la surveillance aérienne (ELSA) tient la vedette sur le stand de la police au salon Milipol consacré à la sécurité intérieure des Etats qui s’est ouvert à Paris, porte de Versailles, le 9 octobre. C’est un tout petit drone, muni d’une caméra, pas plus lourd qu’une bouteille d’eau, qui pourrait équiper, à (...)

    #CCTV #drone #vidéo-surveillance #aérien #surveillance

  • #Nestor_Makhno et la question juive - « Batko Makhno »
    https://www.partage-noir.fr/nestor-makhno-et-la-question-juive-batko-makhno

    Avec l’anéantissement de l’armée révolutionnaire et insurrectionnelle et de tout le mouvement anarcho-makhnoviste, c’est de toute évidence l’espoir du mouvement juif révolutionnaire ukrainien de trouver un nouveau Sion qui s’écroulait, mais il s’écroula momentanément seulement, pour renaître tel un phénix de ses cendres ailleurs et un autre moment. Nestor Makhno et la question juive

    / Nestor Makhno

    #Nestor_Makhno_et_la_question_juive_

  • Cellule criminelle de barbouzes : une loge franc-maçonne dissoute
    https://www.liberation.fr/societe/police-justice/cellule-criminelle-de-barbouzes-une-loge-franc-maconne-dissoute-20210213_
    Alors que les investigations se poursuivent à une cadence soutenue depuis cet été sur le projet d’assassinat impliquant membres de la DGSE, anciens du contre-espionnage et agents de la sécurité privée, le ménage est en cours dans la loge qu’ils fréquentaient.

    Dans l’affaire, sont impliqués des membres de la DGSE, des anciens du contre-espionnage et des agents de la sécurité privée. (Aimee THIRION/Libération)
    par Laurent Léger
    publié le 13 février 2021 à 9h00

    Vertigineuses ou profondément désolantes, c’est selon : les découvertes de la police judiciaire, chargée par deux juges parisiens de faire depuis l’été 2020 la lumière sur les agissements d’une cellule criminelle réunissant agents de l’Etat dévoyés et freelances œuvrant dans la sécurité privée, s’accumulent. Dans cette officine figureraient des gardes de sécurité de la DGSE, employés sur le site du service Action à Cercottes, ainsi que d’anciens membres de la DGSI passés dans le privé.

    Les conditions financières étaient ridicules : autour de 50 000 euros, que les assassins et leurs complices devaient se partager, pour tuer une coach en entreprise sur instruction d’un concurrent. Les enquêteurs sont toujours en train d’approfondir un contrat destiné à priori à secouer la famille d’une ancienne associée, avec à la clé un incendie de voiture qui dégénère, un autre projet criminel ayant conduit à l’élimination d’un coureur automobile, ainsi que des plans foireux de vente de pierres précieuses ou de trafics d’armes. Les projets criminels étaient évoqués avec la même indifférence que les autres missions…

    Les faits remontent au 24 juillet. Les policiers prévenus par un riverain contrôlent deux hommes dans une voiture à Créteil (Val-de-Marne). A l’intérieur du véhicule volé, les agents découvrent des couteaux de l’armée et un sac contenant une arme prête à servir. Les deux occupants sont placés en garde à vue. Ils « semblaient s’apprêter à mettre à exécution un projet criminel au préjudice d’une femme âgée de 54 ans » habitant à proximité, avait précisé le parquet. En l’occurrence, Marie-Hélène Dini, coach en entreprise.
    Chaîne de recrutement

    Dans le dossier, neuf personnes sont mises en examen, dont quatre militaires des services secrets en activité. Huit dorment sous les verrous. Et l’affaire, qui secoue la DGSE comme le milieu du renseignement privatisé, a également mis en émoi une obédience franc-maçonne : la Grande Loge de l’alliance maçonnique française (GL-AMF).
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    Police / Justice
    5 août 2020

    Créée au printemps 2012 à la faveur d’une scission d’une autre obédience, la GL-AMF compte quelque 15 000 membres et 680 loges en France. Mais l’une d’entre elles n’existe plus depuis le 4 février : Athanor - ainsi s’appelaient au Moyen Age les fourneaux des alchimistes -, installée à Puteaux, dans les Hauts-de-Seine, a été fermée fissa par le nouveau « grand maître » (le chef) de l’obédience, qui a pris ses fonctions en décembre. Quatre des membres de cette officine du crime que la justice démantèle actuellement en étaient membres - du moins jusqu’à l’année dernière -, ce qui pourrait selon la justice expliquer la hiérarchie mise en place dans la chaîne de recrutement des éventuels assassins et de leurs complices. Le commanditaire supposé de la tentative de meurtre de la coach Marie-Hélène Dini avait été en tout cas le « vénérable » d’Athanor, c’est-à-dire son patron, mais « il n’a pas payé sa cotisation depuis un an, donc il n’était plus membre », souligne un ancien responsable.
    « Ils y ont comploté »

    Doté du matricule 8980 au sein de l’obédience, un autre protagoniste de l’affaire, dont le rôle était selon les enquêteurs celui d’un recruteur, est lui aussi un ex-vénérable de la loge. Il aurait joué un rôle pivot dans l’assassinat du coureur automobile, probablement exécuté à cause de ses dettes, et dans un projet visant un syndicaliste. Un autre des recruteurs, commandant retraité de la DGSI après avoir effectué son parcours aux renseignements généraux de la préfecture de police puis de la direction centrale des RG, suivait lorsqu’il était en activité le secteur de l’extrême gauche puis le dossier des sectes. Ancien du Grand Orient, il avait finalement rejoint Athanor avec ses comparses, endossant le matricule 12475, au moment de la création de la GL-AMF. Tous ont été suspendus de l’obédience en même temps que la loge a été fermée.

    « Ils s’y sont rencontrés, ils y ont comploté, ils ont déshonoré ce qui à la base est une entreprise d’élévation philosophique. Cela démontre qu’aucune institution n’est à l’abri de ceux qui la détournent à leur seul profit - armée, police, sociétés de sécurité », analyse Joseph Cohen-Sabban, avocat de Marie-Hélène Dini, sollicité par Libération. Dans un communiqué, la GL-AMF rappelle « qu’en tant qu’obédience maçonnique, elle prône le respect strict et absolu de toutes les lois en vigueur dans notre République ainsi que la pratique de toutes les vertus morales et civiques ». Les protagonistes de l’affaire sont suspendus, poursuit le communiqué, « jusqu’à ce que la justice établisse la vérité quant aux faits et à la participation de ces membres à cet acte criminel ».

  • Why is America getting a new $100 billion nuclear weapon ?, by Elisabeth Eaves - Bulletin of the Atomic Scientists
    https://thebulletin.org/2021/02/why-is-america-getting-a-new-100-billion-nuclear-weapon

    Enquête absolument remarquable sur les armes nucléaires US (et leurs lobbies, la corruption, leurs opposants…).

    Un extrait parmi d’autres :

    In May of 2020, Warden spoke at the Bernstein Strategic Decisions Conference, an annual investors’ event, held virtually to accommodate the pandemic. She answered questions in front of a Northrop-logo backdrop while a Bernstein analyst asked questions from a home office. In March, the federal government had passed the CARES Act, spending $2.2 trillion to try to rescue the economy from the impact of the pandemic. It was considering another bailout package. The analyst asked, delicately, if the health crisis threatened to slow down the GBSD: “Some people have speculated that, GBSD being a very large long-term program, if there is budget pressure … Are you seeing any evidence of that as a possibility, that this could take a little bit longer to push through development than perhaps we had thought?”

    “We’re actually seeing quite the opposite focus, a focus on schedule and the importance of getting through the engineering phase of this program on time,” she replied. “It is important that we both get started now.”

    In early July, the House Armed Services Committee debated the defense authorization bill for 2021 in a late-night session. By this time, the coronavirus had shut down huge swathes of the economy, and the United States was identifying 50,000 new cases per day. House members wore masks and sat scattered from one another in a cavernous committee room. Ro Khanna, the California Democrat who represents Silicon Valley, made a pitch from a video screen. He proposed an amendment that would transfer $1 billion—or one percent of the missile’s projected cost—away from the GBSD and into a pandemic preparedness fund.

    In the ensuing discussion, Republican Rep. Liz Cheney of Wyoming, home of F.E. Warren Air Force Base and the city of Cheyenne, which like Great Falls anticipates a GBSD windfall, countered her colleague with a string of non-sequiturs. She said the Chinese government had caused the global pandemic; that Congress needed to “hold the Chinese government accountable for this death and devastation;” and that Khanna’s plan would benefit the government of China. “It is absolutely shameful in my view,” she said of his proposal. “I don’t think the Chinese government, frankly, could imagine in their wildest dreams that they would have been able to get a member of the United States Congress to propose, in response to the pandemic, that we ought to cut a billion dollars out of our nuclear forces.” Khanna’s proposal was voted down. The House went on to pass a defense authorization bill worth $741 billion, including $1.5 billion for the GBSD to be spent in 2021 alone.

    Of course, defense companies don’t expect politicians to vote for massive defense spending without encouragement, and their efforts at persuasion take several forms.

    First, they hire their former clients, retired military leaders. In a 2018 report, the Project on Government Oversight, a non-partisan watchdog, counted 24 former senior defense department officials who were employed at that time by Northrop Grumman.

    Second, defense contractors give money to elected officials, though not directly. A company’s employees, executives, and their family members may donate to political campaigns, as may the company’s Political Action Committees, or PACs, which are organizations set up for the purpose of making such contributions.

    #armement #nucléaire

  • Pour défendre son #action_climatique, le #gouvernement s’offre les services d’un #cabinet_de_conseil international
    https://reporterre.net/Pour-defendre-son-action-climatique-le-gouvernement-s-offre-les-services

    À grand renfort de tableaux Excel et de budget carbone, la bataille des chiffres fait rage autour de la future loi Climat. Présenté hier en Conseil des ministres, le texte, qui reprend, au rabais, les propositions de la Convention citoyenne, n’est pas à la hauteur de son ambition. L’objectif de réduction de 40 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 n’est pas atteignable avec les mesures annoncées.

    […] Le député Matthieu Orphelin a voulu le démontrer. L’ingénieur, qui a fait la majeure partie de sa carrière à l’Ademe, l’Agence de la transition écologique, a estimé que la loi, dans sa version actuelle, ne permettrait d’éviter que 13 millions de tonnes de CO2 par an (MtCO2), contre les 112 MtCO2/an visées. « En écartant sciemment les mesures les plus impactantes de la Convention citoyenne, le texte n’a qu’une portée symbolique », a-t-il regretté

    Plusieurs avis sont venus appuyer son propos. Le 26 janvier dernier, le #Conseil_national_de_la_transition_écologique s’est inquiété « de la baisse insuffisante des émissions de gaz à effet de serre induite par cette loi ». Quant au Conseil économique social et environnemental [#CESE], pas spécialement réputé pour le tranchant de ses prises de position, il a rendu un rapport incisif le 27 janvier dernier où il a souligné « les abus de langage » du gouvernement.

    […] le ministère de la #Transition_écologique a commandé un rapport au cabinet de conseil #Boston_Consulting_Group (#BCG). BCG est une multinationale réputée dans le monde des affaires. 60 % de ses clients sont des entreprises du CAC 40.ses clients habituels sont les mêmes que ceux qui se sont évertués pendant des mois à démonter une à une les propositions de la Convention citoyenne. BCG travaille main dans la main avec les lobbies industriels qui ont mené une guerre de l’ombre contre les citoyens tirés au sort. Le Medef a démoli le délit d’écocide proposé par la Convention. La firme BASF a critiqué son « populisme » et les filières automobile et aérienne se sont mobilisées contre toute forme de régulation contraignante.

    […] Une incompréhension générale demeure. Pourquoi le #Haut_Conseil_pour_le_climat n’a-t-il pas été mandaté ? C’est pourtant son rôle. Créée en 2018, cette instance consultative réunit nombre de climatologues et de scientifiques. Un consensus se dégage autour de son haut degré d’expertise et de sa neutralité.

    Contacté par Reporterre, son directeur exécutif, Olivier Fontan, dit « n’avoir reçu aucun appel du gouvernement ». Ses rapports critiques envers les politiques d’Emmanuel Macron aurait-il dissuadé le gouvernement de le solliciter ? L’été dernier, le Haut Conseil pour le climat jugeait « marginale » et « insuffisante » l’action climatique du gouvernement. Cet automne, il alertait des conséquences environnementales de la 5 G.

    Face au silence de l’exécutif, le Haut Conseil pour le #climat a tout de même décidé de se saisir du projet de loi Climat. « Nous rendrons un avis d’ici les prochaines semaines », assure Olivier Fontan. Contrairement à celui du BCG, il n’est pas certain que cet avis soit conciliant.

  • Aux beaux-arts, les étudiantes ne veulent plus séparer le harceleur du professeur | StreetPress
    https://www.streetpress.com/sujet/1612782917-metoo-harcelement-sexuel-beaux-arts-etudiantes-professeur-ag

    En France, 46 écoles supérieures d’art et de design publiques sont sous la tutelle du ministère de la Culture. « C’est un petit milieu patriarcal où des professeurs jouent de leur réseau et de leur position et se permettent tout », assurent au téléphone les militantes du collectif Balance ton école d’art Marseille. (1) Dans le sillage de Rennes et de Besançon, l’école de la cité phocéenne a elle aussi lancé son compte Instagram fin septembre.

    Sexisme, harcèlement, agression sexuelle, avec l’appui de ces collectifs, StreetPress a recueilli les témoignages d’étudiantes ou d’anciennes étudiantes en école d’art et de design.

  • Dans un pays capitaliste, on ne peut pas être riche innocemment
    https://www.frustrationmagazine.fr/haine-riches

    Comme d’habitude, les représentants de la bourgeoisie ne décrivent jamais la position de la population sous un angle rationnel : nous autres beaufs de la classe laborieuse, ce sont nos sentiments qui nous gouvernent. Quand nous manifestons, c’est de la “grogne sociale”. Quand nous pensons que le système politique est mauvais, c’est de la “défiance”. Et quand nous croyons que le gouvernement bosse pour une petite oligarchie, c’est du “complotisme”. Ainsi, la question que BFM pose à Duhamel est “la France déteste les riches ?”, et non “la France a-t-elle un problème avec ses riches ?” C’est pourtant bien de cela qu’il s’agit : les riches – que nous préférons appeler les bourgeois – nous posent problème. Et nous leur posons problème. C’est ainsi depuis les débuts du capitalisme, et lorsqu’une crise économique s’abat sur le pays, ce problème devient encore plus vif.

    Nous avons un problème avec les riches – les bourgeois – parce que nous savons d’où provient leur argent, et l’effet qu’il a sur nos vies. Ce n’est pas une “haine” ou une “jalousie” comme on l’entend trop souvent : la plupart des gens ne désirent pas devenir millionnaires – contrairement à ce que Macron aimerait pour nos jeunes – mais ils souhaitent vivre dignement. Et cette dignité leur est retirée par les bourgeois au travail, dans les médias, mais aussi en politique : les gouvernements à la solde de la bourgeoisie brisent le modèle social de solidarité et de coopération que nos anciens avaient bâti. Cette dignité leur est retirée par la chasse aux pauvres avec la bénédiction des médias bourgeois qui préfèrent ouvrir leurs journaux sur les quelques centaines d’euros de trop perçus par certains prolétaires que sur les milliards planqués par les familles bourgeoises dans les paradis fiscaux.

  • « A 15 ans, j’ai dit à plein de monde que mon beau-père m’avait violée. Personne ne m’a crue » - Basta !
    https://www.bastamag.net/Inceste-On-prefere-dire-que-les-enfants-mentent-la-parole-bafouee-des-vict

    « En France, il y a des théories qui ont la vie dure, ajoute l’historienne. On pense encore que les enfants sont des menteurs, et qu’ils peuvent être pervertis par leur mère. » Elle cite trois thèses de médecine, parues à la fin du 19ème siècle, et toutes consacrées aux mensonges des enfants : « Les enfants menteurs », soutenue par Claude-Étienne Bourdin (1883) ; la deuxième, d’Auguste Motet, porte sur les faux témoignages des enfants devant la justice, et une troisième soutenue en 1897. Dès le début du 20ème siècle, ces théories sont reprises dans les tribunaux.

    Face aux accusations de violences par leur enfant, « les agresseurs se défendent vraiment bien, ajoute Emmanuelle Piet. Ils sont très bien organisés, avec des experts auprès des tribunaux, qui utilisent le concept d’aliénation parentale pour discréditer la parole des enfants. » Théorisé par l’américain Richard Gardner, le syndrome d’aliénation parentale (SAP) affirme qu’un parent – en l’occurrence souvent la mère – peut exercer une telle emprise sur son enfant que celui-ci fait de fausses dénonciations de violences à l’encontre de son autre parent. Sa validité scientifique est largement réfutée, il ne figure pas dans le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM) et il est interdit d’y recourir au Canada, ou en Catalogne. Mais pas en France. « Selon Richard Gardner, les mères manipuleraient leurs enfants pour se venger des pères, et pour obtenir des pensions alimentaires plus élevées. On est vraiment sur l’idée de la femme vénale », précise Fabienne Giuliani.

  • Introduction au livre de Rachida Brahim : La race tue deux fois

    Sur les parois de mon cervelet subsiste le tracé d’une langue que je ne sais ni lire ni écrire. Je succombe régulièrement à la douleur que provoque en moi cette seule phrase. Je succombe à cette étrange indigence qui vous conduit à ne rien savoir de vos propres défunts. Je succombe à la présence d’une violence et d’un amour que je n’ai pas connus, mais dont le souvenir me hante.

    https://entreleslignesentrelesmots.blog/2021/01/28/introduction-au-livre-de-rachida-brahim-la-race-tue-deu

    #racisme

  • #Toulouse : retour de bâton pour la milice anti-squat
    https://fr.squat.net/2021/02/14/toulouse-retour-de-baton-pour-la-milice-anti-squat

    Avant-hier soir [1], les habitant·e·s du #83_avenue_de_Fronton à Toulouse quittaient le squat [2] sous la menace de différents groupes faisant passer la propriété privée avant la nécessité de dormir sous un toit. Le soir-même, un des chefs autoproclamés de cette milice, Vin’s Ken sur Facebook, appelait à un apéro au parking de […]

    #actions_directes #affaire_Roland #fachos

    • Plusieurs maliens poursuivent sept entreprises américaines pour avoir encouragé et soutenu le travail illégal des enfants en Côte d’Ivoire.

      Les plaignants maliens sont d’anciens enfants esclaves qui ont été trafiqués depuis le Mali pour récolter des fèves de cacao en Côte d’Ivoire. Ils se sont échappés de la plantation et sont retournés au Mali. En tant que travailleurs, les enfants ne sont pas payés et sont constamment soumis à des sévices physiques de la part des agriculteurs ou des trafiquants. Comme il n’y a pas de lois au Mali pour aider les plaignants à demander des dommages-intérêts ou des recours civils contre les exportateurs étrangers, ils ont intenté leur action en vertu de la loi américaine, en particulier la loi : « Trafficking Victims Protection Reauthorization Act and the Alien Torts Statute »

      Les sociétés défenderesses sont Barry Callebaut, Cargill, Hershey, Mars, Mondelēz, Nestlé et Olam. En 2001, ils ont signé un accord international appelé protocole Harkin-Engel. C’est l’engagement de l’industrie du chocolat de réduire le travail des enfants au Ghana et en Côte d’Ivoire. La plainte allègue que ces sociétés ont prétendu à tort transmettre des initiatives humanitaires tout en travaillant avec des syndicats en Côte d’Ivoire pour continuer secrètement à produire du cacao en utilisant le travail des enfants. La plainte soulève des statistiques du « National Opinion Research Center » de l’Université de Chicago qui indique que le nombre d’enfants esclaves travaillant en Côte d’Ivoire et au Ghana a progressivement augmenté pour atteindre plus de 1,56 million, ce qui implique les efforts supposés des défendeurs étaient de fausses déclarations.

      La plainte des maliens souligne également que les entreprises ont violé la Convention n ° 182 de l’Organisation internationale du travail qui a été ratifiée par les États-Unis en 1999. La convention impose un âge minimum et interdit aux travailleurs de travailler dans des conditions dangereuses. Les enfants qui travaillent sont obligés d’utiliser quotidiennement des pesticides toxiques et des machettes sans équipement de protection.

      International Rights Advocates (IRAdvocates), l’organisation représentant les plaignants, a également intenté une action distincte en vertu du « Alien Torts Statute », qui accorde aux tribunaux américains la compétence pour les plaintes déposées par un ressortissant étranger. Terry Collingsworth, directeur exécutif d’IRAdvocates, a déclaré :

      « En déposant cette nouvelle plainte, nous voulons que ces entreprises sachent que nous utiliserons tous les outils juridiques disponibles pour les empêcher d’abuser des enfants esclaves. Nous appelons les entreprises à travailler avec nous pour résoudre ce problème, plutôt que de dépenser des millions en frais juridiques pour lutter contre un fait incontestable – l’industrie du cacao dépend du travail des enfants. »

      Plusieurs sociétés ont refusé de commenter le litige en cours. Nestlé a déclaré que les entreprises ont des politiques internes pour empêcher le travail des enfants et que la plaide n’aide pas à faire progresser les efforts mondiaux pour lutter contre la pratique d’exploitation. Cargill a refusé de faire des commentaires spécifiques, mais a affirmé qu’elle avait des politiques de non-tolérance pour le travail des enfants.

      Pour lire plus https://intellivoire.net/travail-des-enfants-en-cote-divoire-des-maliens-poursuivent-7-multinat

  • De ne pas oublier que, selon un article découpé dans Le Parisien vers l’été 2010 et égaré je ne sais où depuis, près de 14 % des personnes touchant moins de 1 000 euros par mois n’ont pas d’amis et, que, plus largement encore, 4 millions de Français, soit 9 % de la population totale, déclarent avoir eu moins de trois conversations personnelles au cours de l’année écoulée.
    http://www.archyves.net/html/SouviensMoi.html
    #Yves_Pagès

  • Rwanda : un document prouve l’ordre de la France de laisser s’enfuir les génocidaires
    https://www.mediapart.fr/journal/france/140221/rwanda-un-document-prouve-l-ordre-de-la-france-de-laisser-s-enfuir-les-gen

    Juillet 1994. Les principaux membres du gouvernement responsable du génocide des Tutsis sont dans une zone contrôlée par l’armée française. Leur arrestation est possible et même réclamée. Un document inédit, émanant du cabinet du ministre des affaires étrangères de l’époque, Alain Juppé, prouve aujourd’hui que la France a préféré les laisser partir. Il est signé de l’actuel patron de la DGSE.