Syrie : les enjeux cruciaux de la bataille du désert - Hebdo - RFI
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Conscient que cette bataille est cruciale pour lui, le Hezbollah s’y est engagé sans retenue. Le 11 mai, le chef du parti chiite a annoncé le retrait de ses troupes de la frontière orientale du Liban, après le départ des derniers rebelles dans le cadre d’accords d’évacuation. Il a remis toutes ses positions à l’armée libanaise et les troupes retirées ont été redéployées dans le désert. L’agence de presse iranienne Fars affirme que 3000 combattants du Hezbollah participent à la bataille de la frontière syro-irakienne.
Selon Elias Farhat, l’armée syrienne et ses alliés avancent aussi vers la ville de Sokhna, à 80 kilomètres au nord-est de Palmyre. Cette localité est un avant-poste fortifié du groupe EI pour la défense de Deir Ezzor, où une garnison de 7000 hommes des forces du régime est encerclée par les jihadistes depuis trois ans. Briser le siège de Deir Ezzor est un objectif prioritaire pour le régime et ses alliés afin d’arriver à la frontière.
Dans le même temps, du côté irakien, les « Forces de la Mobilisation populaire », une armée parallèle pro-iranienne à majorité chiite, ont intensifié leurs attaques contre le groupe EI dans la région frontalière. Mardi 23 mai, elles ont pris la ville de Qayrawan, à l’ouest de Mossoul. « Le but des Iraniens et de leurs alliés syriens et irakiens est d’ouvrir un corridor terrestre suffisamment large reliant les trois pays entre la région à majorité kurde, au nord de la Syrie, et al-Anbar (à majorité sunnite) en Irak, précise le général Farhat. Al-Tanaf est aussi un objectif, même s’il est plus difficile à atteindre à cause de la présence des Américains. »
Face à cette bataille aux enjeux cruciaux, quelle est l’attitude de la Russie ? Dans un communiqué diffusé par des médias pro-régime, une « source de sécurité » à Damas a assuré, lundi 22 mai, que « l’offensive en direction de la frontière syro-irakienne fait l’objet d’une entente russo-iranienne ». L’aviation russe participe d’ailleurs activement aux opérations en cours dans le désert contre l’organisation EI. Le vice-ministre des Affaires étrangères, Guennadi Gatilov, avait déclaré que le bombardement de la colonne syrienne près de la frontière jordanienne est « absolument inacceptable et constitue une violation de la souveraineté de la Syrie ».
Dans les circonstances actuelles, et au regard des enjeux, les risques d’une confrontation directe entre les puissances régionales et internationales qui s’affrontent en Syrie n’ont jamais été aussi élevés.