• Escalivade
    http://www.cuisine-libre.fr/escalivade-legumes-d-ete-au-four-a-la

    Légumes d’été marinés, au #Four, à la catalane. Préchauffer le four à 230°C Laver les légumes. Aubergines : les couper en 2 dans le sens de la longueur. Ajouter quelques gouttes de jus de citron pour éviter qu’elles noircissent. Courgettes : les couper en 2 dans le sens de la longueur. Oignons : les couper en 2 ou en 4 selon leur taille. Poivrons : couper en 2 ou en 4, enlever l’intérieur et les graines. Tomates : les couper en 2. Déposer dans le plat toutes les moitiés de légumes, face coupée vers le haut.…

    #Courgette, #Poivron, #Aubergine, #Gratins / Été, #Végétarien, Four, #Sud-Ouest, #Sans_viande, #Plat_principal, #Sans_œuf, #Sans_lactose, #Sans_gluten, (...)

    #Été #Végétalien

  • « Les jeux vidéo sont des distributeurs de petites transes domestiques »

    Entretien avec Mathieu Triclot, auteur de Philosophie des jeux vidéo

    Par Ferdinand Cazalis et Nathalia Kloos

    http://jefklak.org/les-jeux-video-sont-des-distributeurs-de-petites-transes-domestiques

    Produit hybride du complexe militaro-scientifique et de la culture hacker des années 1960, les jeux vidéo continuent d’alimenter tout à la fois inquiétudes et engouements. S’il est naturel de se demander comment, de quoi, et par qui ils sont conçus, on peut aussi chercher à savoir ce que fait un joueur devant l’écran, et quelles puissances il y trouve. C’est la démarche de Mathieu Triclot, auteur de Philosophie des jeux vidéo , paru en 2011 chez Zones. En investiguant les fonctions remplies et la place occupée par l’expérience vidéoludique dans l’histoire et dans notre quotidien, il réactive le corps au centre de cette pratique. Son action se limite-elle alors aux règles de l’informatique, ou peut-elle devenir subversive ?

  • 2018 : Vers où coule le sang de la Naqba…
    Horizons nouveaux pour la « question de Palestine »

    Par Roger Jolly

    Portfolio : Mohammed Zaanoun & Oren Ziv pour Active Stills

    Photos : Martin Barzilai

    http://jefklak.org/2018-vers-ou-coule-le-sang-de-la-naqba

    En Palestine, le soixante-dixième anniversaire de la Naqba s’est soldé dans le sang, avec la mort de dizaines de manifestant·es tué·es par les soldat·es de l’armée israélienne. Ni l’absolution de la Maison Blanche, ni la complicité ou la couardise de la « communauté internationale », n’incitent à penser que le gouvernement israélien fera preuve d’une plus grande retenue dans un proche avenir. En revanche, tout indique que le cadre de lecture du conflit des vingt-cinq dernières années, alias le « processus de paix », est de l’histoire ancienne. Gargarisé d’impunité, Israël est renvoyé à sa contradiction originelle. Un nouveau champ de possibles, y compris les pires, s’ouvre pour le peuple palestinien. Et le mouvement de solidarité international se réinvente par petites touches.

  • Bure : le silence est d’or
    Faire accepter la poubelle du nucléaire à coup d’argent public

    Par Emmanuel Sanséau

    http://jefklak.org/bure-le-silence-est-dor

    Dans la Meuse, où l’État compte cacher les déchets radioactifs les plus dangereux de France, des sommes colossales d’argent public abreuvent une campagne dépeuplée. Les euros coulent à flots, non pas pour les écoles, qui ferment, ni pour les hôpitaux, qui périclitent. Mais des millions de subventions pour les clubs sportifs, les associations de chasseurs ou les salles des fêtes… Ainsi espère-t-on enterrer l’opposition des riverain·es à Cigéo, projet vaseux d’enfouissement de la question du nucléaire. Or l’achat des consciences n’est pas la seule arme pour réprimer celles et ceux qui résistent : depuis septembre 2016, une pluie de procès s’abat sur les opposant·es à Cigéo. Mardi 12 juin 2018, ce sont encore cinq personnes qui passent au tribunal, et le 26 juin, ce sera le délibéré pour treize personnes arrêtées en mars et jugées le 23 mai dernier. Alors que, le 16 juin prochain, se prépare une journée d’action à Bar-Le-Duc (Meuse), Jef Klak décortique les plus que douteuses méthodes employées par l’État et le secteur du nucléaire pour imposer la fuite en avant énergétique.

  • Mathilde Larrère : « Il y a deux Républiques ! »
    https://www.revue-ballast.fr/mathilde-larrere-il-y-a-deux-republiques

    La révolution et la République : gros morceaux que voici. La première paraît tenir du rêve impossible ou ravive trop souvent de lointaines visions de guillotine en place publique ; la seconde est devenue le terrain de jeu favori des opulents et des mafieux, du parti unique des affaires (LR-En Marche-PS) à l’extrême droite… « Républicain, oui ; mais ce mot ne précise rien », lançait déjà Proudhon. Pour en discuter ou en débattre, nous sollicitons l’historienne Mathilde Larrère, chroniqueuse pour Arrêt sur images ainsi que Mediapart et directrice de l’ouvrage collectif Révolutions — Quand les peuples font l’Histoire. Celle qui ferrailla avec Manuel Valls à propos de la figure de Marianne et dispense chaque semaine sur Twitter des « fils » historiques et politiques afin de rendre l’Histoire accessible au plus grand nombre en jure : « Tout est possible, partout, à tout moment. »

    #histoire #revolution #enseignement #education_populaire

  • « Je m’en vais lire en refilmant »

    Conversation avec Martine Rousset, cinéaste « cabane »

    Par Nicolas Rey

    http://jefklak.org/je-men-vais-lire-en-refilmant

    Pour Chemins , ça s’est passé exactement de la même façon. Ce chemin-là, c’est un chemin d’enfance, ici aux Aresquiers, près des rives de l’étang de Vic : je peux le faire en vélo, à pied, je le connais par cœur, je peux t’y amener les yeux bandés. Et sur le tard, j’ai lu ce texte de Julien Gracq que je ne connaissais pas, qui date des années 1970. Un des seuls textes qu’il n’a pas fini. Je l’ai lu à Paris, puis l’été en revenant ici, je me balade aux Aresquiers et me dis : « C’est là ! c’est là ! » Bien évidemment, c’est en Italie que ça se passe, une guerre ancienne, tu ne sais pas, mais en même temps, c’est là.

    Le cinéma peut essayer de voir ce que veux dire ce : « C’est là ». Quelle est la racine commune ? Est-ce que ce paysage précède ce texte, est-ce que ce texte existe parce que ce paysage existe dans le monde ? Comment ça se rencontre, comment passe le texte dans le paysage, comment le paysage passe dans ce texte ? C’est fragile, ça, ce n’est pas là pour imposer des certitudes ou des analyses. D’où les parties en noir & blanc dans le film, qui sont comme des images qui sont passées par le texte, revenantes. J’ai juste envie d’aller dans certains lieux avec la caméra, un micro, le Sony Pro, filmer avec une certaine lumière et attendre qu’il se passe quelque chose.

    Il faut être très contemplatif, y aller tout le temps, et ça peut véritablement prendre dix ans : il faut attendre, devenir la montagne pour peindre la montagne, disaient les vieux Chinois. La peinture chinoise de la fin du XVIIe m’apprend beaucoup : Zhu Da, Shitao, avec ses Propos sur la peinture du moine Concombre-amer… Le moine Concombre-amer, c’est Shitao lui-même qui était un brin ermite et de très mauvais caractère, et ça dit déjà tout du cinéma.

  • Howard Buffett au Congo

    Le problème de la philanthropie capitaliste

    Par Zahra Moloo

    http://jefklak.org/howard-buffet-au-congo

    La colonisation n’en finit pas de sévir, et si l’occupation militaire des territoires n’est plus en vogue pour les pays occidentaux, d’autres moyens leur sont offerts pour asseoir leur position sur nombre de pays. La philanthropie, que l’on pourrait croire armée des meilleures intentions, fait partie des nouvelles formes de ce libéralisme postcolonial : en inondant les États et les structures locales de dollars, les grands investisseurs capitalistes noient dans l’œuf toutes les initiatives pour l’autonomie et la résistance des peuples autochtones. Pour exemple, voici le cas du businessman Howard Buffett, fils de Warren Buffett (troisième fortune mondiale), qui joue un rôle non négligeable dans le « développement » de la République démocratique du Congo et vient influencer les récits des journalistes ou des ONG là où aboutit son financement.

  • Assis dans un McDonald’s : microportrait des USA

    Entretien avec le journaliste itinérant Chris Arnade

    Par Sam Jaffe Goldstein

    http://jefklak.org/assis-dans-un-mcdonalds-microportrait-des-usa

    Ancien de Wall Street devenu reporter atypique, Chris Arnade a une méthode propre à donner une leçon aux journalistes en herbe. Il arpente le territoire des États-Unis et se pose, au milieu des autres, sur les bancs des restaurants McDonald’s ou au coin d’une rue de banlieue, ouvert à la rencontre. Là, ce qu’il voit n’est ni révolutionnaire ni spectaculaire : des tranches de vie ordinaires, des groupes de parole et de communautés de quartier, des existences précarisées et banales. Les photos et témoignages qu’Arnade recueille dans les fast-foods – d’habitude méprisés – parlent de l’Amérique, de la pauvreté endémique de ses marginalisé·es et du soutien mutuel de ses habitant·es. Sam Jaffe Goldstein, libraire de Los Angeles, l’a interviewé – loin des sentiers battus de la gauche universitaire.

  • « Faire le ménage ensemble, c’est la base »

    Le travail au ras des pâquerettes – 1er épisode

    Par Lise Gaignard

    http://jefklak.org/faire-le-menage-ensemble-cest-la-base

    Sous le pseudonyme de Marie-Louise Michel, de 2007 à 2014, Lise Gaignard a écrit pour Alternatives libertaires des « Chroniques du travail aliéné », réunies et publiées par les Éditions d’une. Psychanalyste en ville et en campagne contre la servitude passionnelle, elle nous fait partager ses tribulations institutionnelles, passant de l’analyse des processus psychiques mobilisés par le réel du travail à la psychothérapie institutionnelle, pratique thérapeutique marchant sur deux jambes (Karl Marx et Sigmund Freud) pour tenir ensemble aliénation psychopathologique et aliénation sociale.


    Le 1er épisode de ces nouvelles chroniques publiées par Jef Klak nous emmène au Boissier, local du club thérapeutique de la clinique psychiatrique de La Chesnaie (Loir-et-Cher). Ici, les habitant⋅es s’attellent au jour le jour à la fragile et précieuse tâche de vivre au milieu des autres, très loin des fantasmes orthopédiques des « conseillers en insertion ».

  • Mai 1968-2018 : prendre la parole, encore et toujours

    Actualité de Mai-68

    Par Daniel Blanchard

    Photos de Bruno Barbey

    http://jefklak.org/mai-1968-2018-prendre-la-parole-encore-et-toujours

    Avant de partir aux États-Unis rejoindre le penseur écologiste libertaire Murray Bookchin, Daniel Blanchard s’engagea pleinement dans le mouvement du 22-Mars, puis dans les comités d’action durant le bouillonnant printemps français de 1968. Proche un moment de Guy Debord, avec qui il rédige en 1960 les Préliminaires pour une définition de l’unité du programme révolutionnaire, Blanchard est aussi un membre actif de Socialisme ou Barbarie (1949-1967), organisation révolutionnaire et revue héteromarxiste, anti-stalinienne avant l’heure, fondée par Cornelius Castoriadis et Claude Lefort. Cinquante ans après Mai-68, loin des commémorations ronflantes et matraquantes des « évènements », Daniel Blanchard livre dans Jef Klak son regard singulier sur ce moment radical de réappropriation de la parole. Un texte qui éclaire le mouvement social en cours, plus que jamais en proie à l’autoritarisme du pouvoir étatique.

  • Paroles à la barre : 4/4

    Procès 8 juillet (2009-2018)

    Par le collectif 8 juillet-Se défendre de la police

    http://jefklak.org/paroles-a-la-barre-4-4

    M. Ali Ziri était un ami de mon père. Je le dis avec une pointe d’émotion, car j’ai rarement vu mon père pleurer. Pour des milliards de raisons, liées notamment à son histoire personnelle. Mais ce jour-là, sans me regarder dans les yeux, par dignité, le regard embué, il m’a dit : « Ça recommence. » Dans la bouche de mon père, qui n’est franchement pas quelqu’un de particulièrement énervé, « Ça recommence » signifiait qu’il y a des relents qui remontent à une certaine idée de la police : celle qui jetait les Algériens dans la Seine le fameux 17 octobre 1961. Pour mon père, qui a 85 ans, c’était la référence.

    Comment un monsieur de 69 ans et son ami de 61 ans, menottés dans le dos, ont pu constituer un quelconque danger à l’égard de ces trois policiers ? Il y a aujourd’hui un dysfonctionnement clairement établi de la police. La police s’organise, se structure. Les policier·es discutent entre eux. Les syndicats de police font parfois pression sur la police des polices. Ils sont même capables de manifester en dépit du droit. Amnesty International parle même de « policiers au dessus des lois ». La vraie question qui se pose est : dans quelle mesure la justice est-t-elle réellement indépendante des pressions policières ? Je le dis particulièrement pour ce juge d’instruction qui a décidé d’un non-lieu, alors que le procureur estimait qu’il fallait poursuivre l’enquête jusqu’au bout.

    Ce sont ces dysfonctionnements qu’on vient aujourd’hui mettre en exergue. Et sans grande fierté, je vous dis que nous avons très peu d’espoir dans les affaires de justice, et que si les pots de terre que nous sommes peuvent difficilement gagner contre vos pots de fer, il se pourrait qu’à force de nous briser, nous finissions par vous ensevelir.

  • "« Que sont-ils devenus ? » : Une ex-prof de banlieue retrouve ses élèves"
    http://syntone.fr/que-sont-ils-devenus-une-ex-prof-de-banlieue-retrouve-ses-eleves

    Quinze ans après son Journal d’une jeune prof , #Delphine_Saltel retrouve quatre anciens élèves de son collège de Meaux en banlieue parisienne. Avec Que sont-ils devenus ? , une série en quatre épisodes réalisée par Arnaud Forest pour #Arte_Radio, la documentariste poursuit son travail sur l’école comme caisse de résonance des inégalités et interroge les limites de son pouvoir d’ascension sociale.

    Le Journal d’une jeune prof (2003)
    https://www.arteradio.com/serie/journal_d_une_jeune_prof

    L’épisode 1
    https://dts.podtrac.com/redirect.mp3/www.arteradio.com/podcast_sound/588.mp3

    Que sont-ils devenus ? (2018)
    https://www.arteradio.com/serie/que_sont_ils_devenus

    L’épisode 1
    https://dts.podtrac.com/redirect.mp3/www.arteradio.com/podcast_sound/61659897.mp3

    #quartiers_populaires #école #enseignement #audio #podcast #crétaion_sonore

  • Paroles à la barre : 3/4 Procès 8 juillet (2009-2018)

    Par le collectif 8 juillet-Se défendre de la police

    http://jefklak.org/paroles-a-la-barre-3-4

    À la douleur de voir son enfant démoli s’ajoutent l’incompréhension (comment cela peut-il se produire dans un pays qui se dit civilisé ?) et la rage (on ne peut pas, on ne doit pas se taire, ceci doit être dénoncé avec force).

    Une blessure reçue dans de telles circonstances n’a rien à voir avec un accident de bricolage ou un malencontreux hasard.

    Les parents, les frères et sœurs, les proches, sont touché·es au plus profond d’elles et eux-mêmes. Elles et eux aussi sont abîmé·es, enveloppé·es par une sensation glauque, poisseuse, collante qui ne les lâche plus et les transforme irrémédiablement. Pour elles et eux aussi, il y a désormais un « avant » et un « après » la mutilation.

    Tous·tes vont devoir vivre avec le ressenti très net que leur fils, leur frère, leur ami·e, est désormais perçu·e comme un individu dangereux, selon l’idée largement répandue et entretenue par la police, les responsables politiques, et les grands médias, que « s’il a été blessé par la police, c’est qu’il l’a bien cherché et qu’il l’a mérité ».

    Les blessé·es vont devoir entamer un marathon judiciaire aboutissant généralement à un non-lieu ou à la relaxe du policier tireur. La lenteur étudiée de la procédure suspend le temps, empêche la réparation, ralentit la reconstruction et pérennise l’impunité policière.

  • Paroles à la barre : 2/4

    Procès 8 juillet (2009-2018)

    Par le collectif 8 juillet-Se défendre de la police

    « Prendre la mesure de la banalisation de ces armes »

    Aline Dallière, Acat France (Action des chrétiens
    pour l’abolition de la torture)

    +

    « La situation à Calais présente toutes les pratiques abjectes de la police française »

    Luce, La Cabane juridique à Calais,
    association pour l’accès aux droits des exilé·es

    http://jefklak.org/paroles-a-la-barre-2-4

    J’ai pu avoir de brefs échanges avec certains membres des forces de l’ordre, notamment lors de contrôles d’identité à l’entrée du camp. Beaucoup rappellent qu’ils font ça pour nourrir leur famille, qu’ils sont de bons pères, etc. Je n’en doute pas d’ailleurs, mais ça ne nous intéresse absolument pas ici et n’excuse en rien leurs actes. Ce qui est intéressant, c’est qu’ils éprouvent le besoin de rappeler qu’ils sont des gens bien, et que s’ils agissent de la sorte face aux migrant·es, c’est bien parce que la situation l’impose ou que ces personnes l’ont mérité. Lorsqu’on lit les compte-rendus des inter-syndicales, notamment sur le site internet de l’UNSA-Police, on se rend compte de l’application qu’ils mettent à construire une menace, une vision des migrant·es des bidonvilles, qui les assimile à des individus armés jusqu’aux dents. Alors que les seules armes que j’ai pu constater du côté des migrant·es, ce sont quelques pierres face à des hommes en armures et armés de lanceurs de balles de défense, de lance-grenades, de tasers, de matraques et de tonfas. C’est assez édifiant que les policiers craignent pour leur sécurité et pour leur santé, car ils ont peur d’attraper la gale au contact des migrant·es… Lorsque je lis ça, j’ai envie de les rassurer : les seuls contacts qu’ils ont avec les exilé·es se font par l’intermédiaire d’un tonfa ou d’une semelle de chaussure. Ils peuvent être tranquilles, ils ne vont pas attraper de maladie !

  • Paroles à la barre : 1/4 Procès 8 juillet (2009-2018)

    Par le collectif 8 juillet-Se défendre de la police

    Crédits photos : Yann Lévy / Hans Lucas

    http://jefklak.org/paroles-a-la-barre-1-4

    Du 16 au 19 mai 2018 aura lieu le procès en appel de trois policiers condamnés pour avoir blessé six personnes à Montreuil le 8 juillet 2009, et mutilé l’une d’entre elles. Le collectif 8 juillet travaille depuis neuf ans à porter la vérité des violences subies sur la place publique. Surtout, il s’agit de montrer le fonctionnement devenu banal des forces de l’ordre dans les banlieues, les ZAD, les manifestations, les camps de réfugié·es ou le simple quotidien : entre brutalité froide et impunité systémique. Pour un rappel des faits et de la procédure qui a permis de faire passer en justice la police, on pourra lire sur le site de Jef Klak un long entretien avec les membres de ce collectif, composé de personnes blessé·es par la police et de soutiens. Aujourd’hui, avant le procès en appel, Jef Klak publie par paire les témoignages de la première instance et donne la parole au collectif 8 juillet.

    « Le 16 décembre 2016 au TGI de Bobigny, trois policiers ont été condamnés pour s’être adonné à une partie de Flash-Ball le soir du 8 juillet 2009 à Montreuil, et avoir blessé six personnes, mutilant l’un d’entre nous. Non contents des peines pour le moins symboliques dont ils ont écopé, les policiers ont fait appel, prolongeant encore une procédure sans fin.
    Les sept années qui ont précédé ce premier procès, nous avons rencontré de nombreux collectifs constitués suite à une blessure, à un mort. Partageant nos histoires, nous avons acquis une connaissance précise des mécanismes de la violence policière. Nous avons les pleurs, mais aussi l’expérience, nous avons la rage, mais aussi le savoir. Nos vécus, nos luttes ont fait de nous des expert·es.
    Le mercredi 24 et le jeudi 25 novembre 2016, c’est cette expertise sensible que nous avons convoquée à l’intérieur du tribunal. Il n’était plus question pour nous de demander la vérité, mais de la faire surgir depuis le réel de nos histoires, et de l’imposer là où elle est continuellement effacée et déniée. Treize personnes directement touchées par la violence policière sont venues témoigner à la barre, et voici deux de ces prises de parole… »

    Collectif 8 juillet

    Le procès aura lieu à la Cour d’appel de Paris, métro Cité, pôle 2 chambre 7, les après-midi du 16, 17, 18 Mai 2018.

    Contact : huitjuillet (at) riseup.net

  • Kathryn Clark - Home
    http://www.kathrynclark.com

    Inspired by the historical storyboard of the Bayeux Tapestry, Refugee Stories is a series of embroidery panels that follow the journey of the Syrian refugees into Europe. The monumental scale of the crisis, the second largest mass migration in history, is documented in various points along the refugees’ journey out of Syria and into Western Europe. Each point along their journey was affected by geography: whether by sea or land, pastoral farmland or war torn desert. Using international news stories, Google Earth, and numerical data from the United Nations, each panel pieces together the journey in one schematic map.

    http://www.kathrynclark.com/refugee-stories.html


    #art #cartographie #narration #Syrie #conflit #réfugié·es

  • En Flandre, des arbres abattus « pour que les migrants ne puissent pas se cacher »

    le débat porte à la fois sur la question des #migrants et sur le sort réservé aux #oiseaux en cette saison. « Pour nos autorités, les transmigrants sont une sorte d’oiseau migrateur que nous devons chasser »...

    https://www.rtbf.be/info/regions/detail_en-flandre-des-arbres-abattus-pour-que-les-migrants-ne-puissent-pas-se-c

    #calais #migration #police #frontière #Belgique

  • Le premier des 1er-Mai

    Le mai sanglant de Haymarket. Monuments statiques contre mouvements sociaux

    Par Nicolas Lampert

    Traduction par Judith Chouraqui

    http://jefklak.org/le-premier-des-1er-mai

    Le 1er mai 1886, lors de la journée internationale pour la réduction de la journée de travail à 8 heures, des centaines de milliers d’ouvrier·es lancent une grève d’ampleur à travers le pays. Deux jours après, alors que le mouvement se poursuit, une bombe explose sur la place de Haymarket à Chicago en plein affrontement entre les manifestant·es et la police venue les réprimer. Un policier est tué par le souffle, sept autres dans la bataille rangée qui s’en suit. Quatre anarchistes, pris au hasard, sont alors pendus. Si la lutte pour la journée de 8 heures finit par être victorieuse, la mémoire des événements n’est toujours pas acquise. En témoigne la bataille qui a commencé alors et qui se poursuit aujourd’hui pour décider quelle statue doit être érigée sur la place de Haymarket. Plusieurs fois démantelée et réinstallée, la figure d’un policier fier de sa matraque n’est plus de mise depuis les années 1970, mais c’est aujourd’hui la bureaucratie et le monde de l’art qui tentent de réduire à néant le souvenir des luttes de classe et l’histoire anarchiste.

  • Ça ne cessera pas de brûler

    Communiqué de la lutte des Appalaches pour la ZAD

    http://jefklak.org/ca-ne-cessera-pas-de-bruler

    Ce qui suit est une déclaration de solidarité écrite depuis le camp des Trois-Sœurs contre le projet de pipeline dans les Appalaches, à l’adresse de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes. Depuis deux jours, la ZAD subit de violentes attaques de la police organisées par l’État français dans le but de nettoyer un territoire qui échappe à son pouvoir. En réponse, des milliers de personnes ripostent sur place pour défendre leurs maisons et leurs fermes.

  • Appel

    Au vu des grèves en cours dans le pays, et des déclarations de la ministre du travail comme quoi il faudrait que les auteurs de science-fiction s’emparent du thème du travail, nous avons eu l’idée de vous proposer un ensemble de textes relevant des genres de la science-fiction, du fantastique et de la fantasy.

    https://strike.ouvaton.org

    L’intégralité des bénéfices sera réversé pour des caisses de grève.

    Comment ça marche ?

    L’argent est collecté par Tanx via Paypal.

    Une fois le paiement effectué, vous serez redirigé vers une page permettant de télécharger tous les textes.

    L’argent collecté sera réversé de la manière suivante :

    Vous pouvez affecter une partie de votre don pour soutenir des grèves locales. Nous (c’est Tanx et Lizzie Crowdagger) redistribuerons ces sommes à des grèves locales qui bénéficient de moins de visibilité au niveau nationale.
    Le reste sera envoyé à la cagnotte existante pour les cheminots grévistes.

    Liste des textes

    Quelques nouvelles de science-fiction de Didier Gazoufer :
    Rencontre
    Démocratie ?
    Depuis le début du monde
    Heavy Metal !
    La chair & le sang, série de romance paranormale lesbienne de Lizzie Crowdagger
    Le clone, nouvelle de Tanx
    Marinière, nouvelle de Marie Causse
    et d’autres textes, au fur et à mesure que nous les recevrons !

    Proposer un texte

    Si vous êtes auteur ou autrice, si vous avez un livre numérique que vous voulez proposer dans ce cadre :

    qui parle du travail ou pas
    qui soit idéalement de la Science-Fiction/Fantastique/Fantasy mais on est pas hyper regardant·e·s si ça déborde un peu

    N’hésitez pas à le proposer ! Pour cela :

    Envoyer un mail à lizzie@crowdagger.fr.
    Dedans, indiquer votre nom d’auteur, site, et le nom du texte proposé.
    Mettre en pièce jointe le fichier PDF, EPUB, ... de ce texte (on peut mettre plusieurs versions !)
    Pas grave si le texte est dispo ailleurs, tant que vous avez le droit de le diffuser !

    @rezo

  • L’esprit du Turc mécanique

    Moyen-Orient : les petites mains du capitalisme informatique

    Par Miranda Hall

    Traduit par Ferdinand Cazalis et Xavier Bonnefond

    Texte original : « The Ghost of the Mechanical Turk », Jacobin, 16 déc. 2017.

    http://jefklak.org/lesprit-du-turc-mecanique

    Au Moyen-Orient, et sous couvert de lutte contre la pauvreté, le néolibéralisme exploite l’occupation et la guerre pour en retirer une main-d’œuvre la moins chère possible. Dans les territoires occupés de Palestine ou les camps de réfugié·es syrien·nes, les plans de développement de la Banque mondiale n’hésitent plus à promouvoir la sous-traitance de microtâches numériques pour le compte de grandes firmes internationales. Pour des rémunérations de misère et sans protection sociale, les plus vulnérables sont aujourd’hui forcé·es de jouer le jeu du « Turc mécanique » : travailler dans l’ombre pour faire croire aux populations occidentales que les nouvelles technologies fonctionnent comme par magie.

    • Ces efforts non dissimulés pour passer outre les réglementations locales dans les pays du Sud, de manière à servir les plateformes occidentales, font partie d’un plan bien plus ambitieux : la « Technologie pour le Bien », selon les mots des chantres du développement. Mais les technologies ne sont pas bonnes en soi. La réalisatrice palestinienne Tawil-Souri nous presse de prendre la mesure du côté obscur du progrès, à l’œuvre dans le rôle joué par Internet dans les sociétés du Moyen-Orient, qui inclut de manière décisive « une consolidation avancée du capital d’entreprise et l’imposition de ses critères et priorités à l’État-nation ». Malgré toute la rhétorique lyrique de l’accès « à l’économie du savoir global », les lignes directrices de la Banque mondiale n’auront aucun impact sur les problèmes structurels sous-jacents qui sont la cause première du chômage dans ces régions. En Palestine, par exemple, depuis les années 1990, les politiques de la Banque mondiale pour la paix et la construction de l’État ont tout misé sur la croissance du secteur privé, ignorant les rapports montrant que si l’occupation était levée, le PIB doublerait. La notion de « Technologie pour le Bien » est la suite logique de ce type de raisonnement fallacieux.

      @sinehebdo @kassem @orientxxi @mona

  • Une pensée pour les familles des vitrines
    Paroles de manifestant·es masqué·es

    Par Romain André

    http://jefklak.org/une-pensee-pour-les-familles-des-vitrines

    Ce texte est un montage de sept entretiens de femmes et d’hommes, entre 16 et 40 ans, qui ont en commun d’avoir participé, à l’occasion de manifestations, à des affrontements avec la police ou aux bris de devantures – de banques ou d’agences d’intérim notamment – le long du parcours. Une histoire toute récente pour certain·es ; pour d’autres, une pratique qui remonte à plusieurs mouvements sociaux. Il ne s’agit ni de revenir sur le mouvement contre la loi Travail et son cortège de tête ni de proposer une réflexion politique sur l’usage de la violence ou la détestation de la police, mais de s’arrêter sur ces corps et ces subjectivités pris dans des pratiques risquées, réfléchies, jouissives, sérieuses – ou pas.

    • « On a toujours peur. Je ne connais personne qui n’ait pas peur. Sur les vidéos de casseurs encagoulés, on a l’impression d’observer des individus froids et déterminés, surpuissants, qui cassent avec flegme toutes les vitrines qu’ils croisent. Mais il faut se dire que les cagoules masquent les émotions qui passent sur nos visages. À chaque fois que je fonce sur une cible, que je sors mon marteau, que je donne un coup dans une vitrine, mon cœur bat plus vite. On flippe ! Parfois, les gens autour arrivent à me mettre en confiance ; la peur s’atténue mais elle est toujours là. »

      –—

      « Ce qui pose problème dans mon groupe, c’est l’ambiance hyper-viriliste. Tu es censé aimer être violent, aimer t’en prendre aux keufs ; tu es censé savoir le faire et ne pas avoir peur. On ne pense pas à notre protection parce que nous sommes supposés être des warriors. Même après que des copains ont été arrêtés, on n’a jamais réussi à se demander comment se protéger collectivement. Simplement, ceux qui s’étaient fait prendre ont arrêté d’aller en manif. D’autres ont arrêté de se cagouler et de participer aux affrontements ou à la casse. Tout le monde s’est mis à flipper, mais sans qu’on se le dise, parce que c’est un peu la honte. »

      –—

      « J’ai l’impression ne pas pouvoir dire au sein de mon groupe : “Moi, les gars, j’ai peur de la police”. Je voudrais pouvoir le faire sans qu’on me voit comme un peureux. Je voudrais qu’on en parle entre nous. Comment ceux qui n’ont plus peur de la police s’y sont pris ? Quelles sont les ressources qui leur ont permis d’en arriver là ? Qu’est-ce qu’on met en œuvre ? Parce ce que moi, maintenant, quand ça chauffe, j’ai tendance à reculer ; si tout le monde fait ça, on ne passe pas. C’est indispensable d’arriver à dépasser collectivement la peur de la police. Pour cela, il faudrait des discussions plus poussées sur la stratégie, sur les manières de se protéger, il faudrait que j’évolue avec des personnes en qui j’ai pleine confiance, me faire choper avec eux, qu’on se fasse mal ensemble. »

  • Celles qui chantent les lendemains
    Plongée dans les groupes de supportrices du football espagnol

    Par Ramon Anglada

    http://jefklak.org/celles-qui-chantent-les-lendemains

    Texte original : « Ellas llevan la voz cantante », Panenka, 22 février 2018.

    Traduit par Brigitte Espuche et Marta Perez Viñas

    Le 8 mars dernier, en Espagne, des foules immenses sont descendues dans les rues à l’occasion de la Journée internationale de la lutte pour les droits des femmes. Une « grève féministe » sans précédent pour revendiquer l’égalité salariale et pointer du doigt les violences sexistes à l’œuvre dans la société espagnole. Sport éminemment populaire dans le pays, le football demeure un bastion masculin non exempt de chants ou de comportements à caractère sexiste, dans les gradins comme sur les terrains. Face à ce sexisme culturellement ancré, nombre de supportrices espagnoles se mobilisent et s’organisent aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur des enceintes sportives. Reportage au sein de groupes de supportrices qui appréhendent depuis peu les tribunes comme un nouveau front de lutte féministe.

    • Le doyen de la fac de droit de Montpellier admet la possibilité d’un prof de droit parmi les hommes cagoulés

      Des étudiants qui occupaient la faculté de droit de l’université de Montpellier en ont été violemment expulsés, et certains blessés ; dans la nuit de jeudi à vendredi par des « hommes cagoulés et armés » de bâtons, après la journée de mobilisation contre le Plan étudiants. Cette évacuation a été filmée par des étudiants, et relayée par la Ligue des droits de l’homme. Interrogé par Libération pour commenter ces événements violents, le doyen de la fac de droit de Montpellier Philippe Petel a estimé que la présence d’un prof de droit parmi les hommes cagoulés soit « possible » tout en réfutant être à l’origine de cette évacuation violente.

      http://www.liberation.fr/direct/element/le-doyen-de-la-fac-de-droit-de-montpellier-admet-la-possibilite-dun-prof-

    • Montpellier : des étudiants expulsés de la fac par des hommes « cagoulés » et « armés de bâtons »

      Des étudiants de la faculté de droit de Montpellier ont été violemment expulsés de l’établissement dans la nuit de jeudi à vendredi par des hommes cagoulés. Ils occupaient les lieux en signe de protestation contre la sélection à l’Université et la réforme du bac. Une enquête a été ouverte par le parquet de Montpellier et le ministère de l’Enseignement supérieur a décidé d’une mission interne.

      http://www.bfmtv.com/societe/montpellier-des-etudiants-expulses-de-la-fac-par-des-hommes-cagoules-et-armes

    • Faculté de Montpellier: les témoignages qui accusent, la vidéo qui accable

      Neuf occupants de la faculté de droit de Montpellier ont déposé plainte après les violents incidents de la semaine dernière. Leurs témoignages interrogent sur les éventuelles complicités dont a bénéficié le groupe armé qui a attaqué les étudiants. Une nouvelle vidéo que publie Mediapart montre le doyen de la faculté en train d’applaudir les hommes cagoulés après leur assaut.

      Montpellier (Hérault), envoyé spécial.- Les grilles de la faculté de droit de Montpellier sont encore restées baissées, ce mercredi 28 mars. Pour le cinquième jour consécutif, Philippe Augé, le président de l’Université, a prolongé la fermeture administrative de l’UFR qui a été le théâtre d’une violente attaque contre des étudiants la semaine dernière. L’établissement ne devrait pas rouvrir avant le mardi 3 avril.

      Dans la nuit du jeudi 22 au vendredi 23 mars, un groupe d’hommes cagoulés et armés de planches en bois a fait irruption dans les locaux pour déloger les occupants mobilisés contre la réforme de l’accès à l’université, envoyant trois personnes à l’hôpital. La communauté universitaire est encore sous le choc. Elle attend que les autorités administratives et judiciaires fassent la lumière sur les circonstances de l’intervention de ce groupuscule non identifié, alors que les étudiants ont voté le blocage « illimité » de l’Université Paul-Valéry (sciences humaines et de lettres).

      Depuis vendredi, les plaintes s’empilent sur le bureau du procureur de la République de Montpellier, Christophe Barret. Six étudiants ont saisi la justice dès le lendemain de l’agression. Mais, selon nos informations, le nombre de plaignants s’élève désormais à neuf. Pour la plupart d’entre elles, les plaintes concernent des faits de violences volontaires, avec les circonstances aggravantes qu’elles auraient été commises avec arme et en réunion. Les étudiants doivent être examinés jeudi par un médecin légiste pour évaluer leur incapacité totale de travail (ITT), même si aucun d’entre eux ne présente de séquelles physiques majeures. Tous restent en revanche profondément marqués par cette expédition punitive dans une faculté logée au cœur de la ville.

      Près d’une semaine après les faits, les étudiants souhaitent à tout prix que les enquêtes en cours – administrative et judiciaire – n’occultent pas le rôle des responsables de l’UFR présents sur les lieux, dont le doyen Philippe Pétel. Ce professeur de droit aguerri et jusqu’ici bien considéré par ses pairs, à la tête de la faculté depuis juin seulement, a démissionné de ses fonctions de doyen samedi après avoir tout juste reconnu une erreur de « communication » dans le traitement des événements.

      Pourtant, il semblerait que les problèmes liés à sa gouvernance ne se limitent pas à un déficit d’information : une vidéo que révèle Mediapart montre en effet le doyen en train d’applaudir les agresseurs juste après leur assaut sur les étudiants.

      Il est un peu plus de minuit, dans la nuit de jeudi à vendredi, quand la scène a été tournée. En quelques minutes, le groupe d’hommes armés est parvenu à repousser les quelques dizaines d’occupants de l’amphithéâtre A en dehors des murs de la faculté. Les grilles se referment. Et les assaillants se retirent à l’intérieur du hall d’entrée, cagoules sur la tête et planches de bois à la main, sous le regard bienveillant d’étudiants et professeurs anti-occupation qui étaient sur place depuis plusieurs heures.

      Des extraits de cette séquence montrant la fin de l’agression ont déjà été diffusés dans l’émission Quotidien. Mais le fichier source – en intégralité et de meilleure qualité – que nous publions ici permet d’identifier les personnes qui se sont massées autour des agresseurs pour… les féliciter vigoureusement une fois les grilles fermées. On y voit notamment le doyen Philippe Pétel, mais aussi plusieurs membres du personnel de la faculté (service administratif et corps enseignant) applaudir des deux mains les assaillants.

      Invité à commenter ces images accablantes, Philippe Pétel n’a pas répondu à nos multiples sollicitations (voir boîte noire). Selon Le Point, l’ex-doyen de la fac de droit, qui est la cible de menaces depuis plusieurs jours, a déposé une plainte pour diffamation. « Alors que le résultat de l’enquête n’est pas connu, Philippe Pétel est mis sur le pilori du tribunal 2.0 », dénonce, dans les colonnes de l’hebdomadaire, Me Romain Subirats, enseignant à la fac de droit et ancien élu au conseil de l’UFR.

      Le président de l’Université, Philippe Augé, a lui accepté de répondre à nos sollicitations par écrit, mais il n’avait pas retourné nos questions à la publication de notre article. Cette nouvelle vidéo renforce les soupçons sur la proximité des agresseurs avec des représentants de la faculté. Vendredi, devant les caméras de France 3, Philippe Pétel avait déjà laissé entendre qu’il avait a minima cautionné cette intervention : « Les étudiants ont voulu se défendre, je ne peux pas les en blâmer. Les étudiants en droit qui étaient là étaient tous contre l’occupation. (...) Je suis assez fier de mes étudiants. Je les approuve totalement. »

      L’ancien doyen n’a en revanche jusqu’ici pas levé le voile sur les coulisses de l’intervention de ces personnes masquées. « Tout cela a l’air diablement organisé. Cela ne me semble pas être seulement une réaction épidermique de quelques étudiants ou enseignants à une occupation qu’ils contestaient », relève Me Jean-Louis Demersseman, qui défend huit des neuf plaignants. « Un enseignant n’a pas un Taser et une cagoule dans son matériel quotidien », ajoute l’avocat, qui préside par ailleurs la commission « accès au droit » du SAF (Syndicat des avocats de France).

      D’autres étudiants ont confirmé à Mediapart le côté « militaire » et « préparé » de l’opération. Deux plaignants, Pierre et Olivier, en master en sciences humaines à l’Université Paul-Valéry-Montpellier, étaient en bas de l’amphithéâtre, assis au bureau, quand ils ont vu les assaillants investir les lieux, aux cris de « Cassez-vous ! », « Dégagez ! » « Deux d’entre eux sont descendus par les escaliers de droite pour faire remonter les étudiants vers l’entrée opposée, celle de gauche, où d’autres agresseurs attendaient. Là, ça tapait fort ! » racontent-ils. Des vidéos diffusées dès vendredi sur les réseaux sociaux confirment ce scénario. Par contre les témoignages fluctuent sur le nombre d’agresseurs en cagoule, armés de planches de palette de bois : de quatre à sept hommes, selon les témoins et plaignants rencontrés.

      Pierre et Olivier expliquent aussi avoir repéré la personne qui aurait tenu la porte de l’amphithéâtre aux assaillants. Son identité, selon eux ? Le doyen Philippe Pétel en personne. José Luis Torres, 45 ans, secrétaire départemental « Solidaires » présent lors du blocage, soutient la même version : « J’étais en haut de l’amphi, à quelques mètres de l’entrée. Et je suis formel : Pétel tenait la porte pour les agresseurs, il était à l’embrasure de la porte », expose-t-il à Mediapart, après avoir, lui aussi, déposé une plainte mardi matin.

      Un autre point taraude les manifestants : qui a fait entrer les hommes armés et cagoulés dans l’enceinte de la faculté ? L’accès principal au hall d’accès était occupé par des étudiants et du personnel de sécurité. Et toutes les autres issues avaient été condamnées dans la journée par l’administration avec chaînes et cadenas. « On ne pouvait donc pas accéder au hall d’entrée sans intervention d’un responsable de la faculté », expose M. Torres.
      Des professeurs entendus par les enquêteurs

      Le rôle de plusieurs professeurs, dont les noms reviennent en boucle sur le campus, est aussi au coeur des discussions. Selon Midi-Libre, quatre enseignants de la faculté de droit ont été entendus ce mardi 27 mars comme témoins dans le cadre de l’enquête.

      Un des enseignants publiquement mis en cause, François Vialla, s’estime victime d’une cabale. Interrogé par Mediapart, ce spécialiste en droit de la santé, conteste vigoureusement les accusations dont il fait l’objet. « Je pense que toute la communauté universitaire, étudiants, personnels, enseignants chercheurs peuvent être considérés comme victimes des exactions perpétrées », précise-t-il d’abord par écrit. Avant de se considérer « victime d’une campagne diffamatoire d’une violence inouïe sur les réseaux sociaux » : « Mon nom a été jeté en pâture sans aucune autre raison que le plaisir de nuire à ma réputation et celle de la faculté de droit. » Le professeur annonce avoir déposé plainte pour ces « mises en cause diffamatoires et les menaces qui s’en sont suivies : “Ça va être compliqué de donner des cours, je conseille à ces cibles de changer de métier. Cours petit lapin cours”. »

      Relancé pour savoir s’il connaissait le groupe armé et les circonstances de leur arrivée, M. Vialla n’a pas répondu, réservant « [ses] déclarations aux différentes enquêtes diligentées ».
      Un autre enseignant est lui nommément cité dans au moins une des neuf plaintes : selon le récit d’un étudiant, Jean-Luc Coronel de Boissezon, professeur d’histoire du droit, n’était pas cagoulé mais aurait participé à l’opération dans l’amphithéâtre. « Je l’ai reconnu a posteriori sur des photos, je suis formel », explique à Mediapart ce jeune homme, qui dit avoir reçu des coups de poing de la part du professeur, alors qu’il se trouvait en bas de la salle. Les gants en cuir de M. Coronel de Boissezon (voir photo ci-dessous) ont aussi marqué les esprits.

      Sollicité par Mediapart, le professeur d’histoire du droit reconnaît s’être « défendu » après avoir « reçu » lui-même des coups. Par écrit, il expose la version des faits suivante, qui détonne avec les récits des étudiants qui manifestaient sur place : « Rentré chez moi après mes cours, je ne suis revenu à la faculté que vers dix heures et demie du soir, en raison de toutes sortes d’inquiétantes nouvelles, dont celles d’un collègue professeur frappé, de chargés de T.D. molestés et d’étudiantes attouchées. Il va sans dire que je n’étais évidemment pas “cagoulé”, comme cela a pu circuler dans les plus folles rumeurs de l’Internet. »

      Jean-Luc Coronel de Boissezon confirme ensuite avoir été « présent dans l’amphithéâtre A vers minuit dix, lorsqu’un tout petit groupe de personnes masquées y a soudain pénétré, en frappant immédiatement sur les tables, manifestement pour effrayer les occupants ». Selon son témoignage, l’enseignant se serait « précipité pour évacuer les étudiants présents, car la situation devenait à l’évidence dangereuse. La plupart sont partis très vite dans la panique ainsi produite ; quelques occupants cependant ne voulaient pas quitter les lieux qu’ils avaient occupés par la force. Certains m’ont porté des coups dont a témoigné un médecin légiste ; il m’a parfois fallu me défendre. Cependant l’évacuation se termina très rapidement, non sans difficultés toutefois lorsqu’il fallut parvenir à refermer la grille de l’établissement, tandis que les occupants tentaient de revenir et jetaient divers projectiles dangereux dans notre direction, dont des bouteilles de verre cassées. Tout fut terminé aux alentours de minuit et quart. »

      M. Coronel de Boissezon s’est-il joint spontanément à un groupe d’hommes cagoulés et armés qu’il ne connaissait pas ? A-t-il eu des échanges avec ces personnes avant de pénétrer dans l’amphithéâtre ? Le professeur n’a pas répondu à nos nouvelles questions, qui portaient également sur ses liens éventuels, évoqués dans un article de Libération, avec la Ligue du Midi, groupuscule identitaire actif à Montpellier.

      « La justice doit adresser un signal fort à ces groupes d’extrême droite »

      Pour l’avocat Jean-Louis Demersseman, les investigations judiciaires doivent permettre de répondre rapidement aux deux questions fondamentales que pose l’enquête : qui composait le groupe d’assaillants, et quelle était sa relation exacte avec les enseignants, étudiants et représentants de la faculté opposés à l’occupation ?

      « La première des choses à faire serait de recenser les numéros de téléphone “entrée” et “sortie” entre 23h et 1h du matin aux alentours de la faculté. Qui a appelé qui ? Qui a envoyé un SMS à qui ? On comprendrait rapidement les différentes interactions », défend l’avocat, qui réclame aussi une exploitation rapide des caméras de vidéosurveillance. Si Me Demersseman rappelle ces évidences, c’est qu’il ne cache pas son « inquiétude » quant à l’évolution du dossier : « Je n’ai aucun retour sur l’évolution de l’enquête, je crains qu’il ne se passe pas grand-chose depuis vendredi. » L’avocat en veut pour preuve la liste de dix témoins qu’il a adressée au procureur de la République dès vendredi et qui n’avaient toujours pas été contactés par les services enquêteurs mardi soir.

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      L’avocate Sophie Mazas, entourée de témoins, le 27 mars devant le commissariat de Montpellier. © AR

      Une quinzaine d’autres étudiants prêts à témoigner se sont retrouvés, mardi après-midi, devant les portes du commissariat central de Montpellier, à l’appel de la section locale de la Ligue des droits de l’homme (LDH), très impliquée depuis le début de l’affaire. Sophie Mazas, avocate et présidente de la fédération départementale de la LDH, a déjà remis une dizaine de témoignages écrits aux deux membres de la mission d’inspection générale de l’administration de l’Éducation nationale et de la recherche (IGAENR), l’enquête administrative lancée par la ministre Frédérique Vidal. Mais Me Mazas, qui faisait partie d’une délégation reçue par le préfet de l’Hérault dès le lendemain de l’agression, attend désormais que la justice s’empare fermement du dossier : « Il faut adresser un signal fort à ces groupes d’extrême droite. On ne peut pas agresser des étudiants en toute impunité. »

      Les étudiants de Montpellier n’ont eux pas attendu pour agir. Poursuivant le mouvement de grève contre le processus de sélection à l’entrée à l’université, une assemblée générale réunissant mardi près de 3 000 étudiants, professeurs et personnels a voté un « blocus illimité » de l’Université Paul-Valéry. Dans les rangs des manifestants, certains dressent un parallèle avec une précédente mobilisation qui a marqué l’histoire universitaire montpelliéraine. En janvier 1998, l’évacuation violente sous les yeux du président de l’Université d’alors, d’une quarantaine d’étudiants de droit et sciences économiques, qui occupaient les locaux de la présidence de l’établissement, par un « commando » armé, composé de professeurs et de personnels administratifs, mais à visages découverts. Et sans téléphone portable filmant la scène.

      https://www.mediapart.fr/journal/france/280318/faculte-de-montpellier-les-temoignages-qui-accusent-la-video-qui-accable?o

    • Fascisme chic à la Fac de Droit

      Les évènements qui viennent de se dérouler à la Faculté de Droit de Montpellier ont conduit à la démission de son doyen. Leur violence semble en faire des faits exceptionnels, relevant de la délinquance plus que de la politique. On soutiendra ici une version exactement contraire où on rappellera ses racines historiques et ses incidences nationales.

      https://blogs.mediapart.fr/paul-allies/blog/250318/fascisme-chic-la-fac-de-droit

    • #temoin #plainte #police
      #montpellier
      https://www.mediapart.fr/journal/france/030418/fac-de-montpellier-un-temoin-cle-menace-en-audition-par-un-policier

      L’affaire de la faculté de droit de Montpellier franchit un nouveau palier. Selon nos informations, un des témoins de l’attaque d’hommes cagoulés contre des étudiants grévistes vient de saisir l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), la police des polices, pour dénoncer les conditions de son audition, la semaine dernière, par un enquêteur du commissariat de la ville.

      Pascal* (pseudonyme — voir Boîte noire) est un témoin clé de ce dossier sensible, qui implique des personnalités locales de premier plan. Jeudi 29 mars, le doyen de la faculté de droit a été mis en examen pour complicité d’intrusion et un professeur pour violences volontaires.

      Étudiant en droit opposé au blocage des locaux, Pascal s’est retrouvé aux premières loges de l’assaut de l’amphithéâtre A de la faculté par un groupe armé qui a blessé plusieurs manifestants sous les yeux de responsables administratifs et de membres du corps enseignant, dans la nuit du jeudi 22 au vendredi 23 mars.

      [...]
      L’audition de Pascal a débuté sur un ton cordial et respectueux, avant que le fonctionnaire de police, qui a montré plusieurs signes de fatigue et d’agacement, ne hausse le ton à son encontre au bout d’une heure d’entretien.

      Pascal évoque alors un point sensible de l’enquête : l’attaque de l’amphithéâtre a débuté quelques secondes après qu’il a lui-même quitté le bâtiment. Selon lui, plusieurs hypothèses peuvent expliquer cette concordance : les assaillants le connaissaient et savaient qu’il n’était pas en lien avec les grévistes ; ils l’ont confondu avec un membre des services de renseignement, ou ont évité sa présence en raison de sa corpulence. Lors de l’audition, le policier tique sur ce point. « Il m’a dit : “Mais vous vous prenez pour qui ? Vous vous racontez un film ! Quand vous dites ‘ils ont attendu que je parte parce que je fais 140 kilos’, moi je vous casse les deux genoux avant que vous ayez levé le bras droit” », dénonce Pascal.

      Dès lors, selon notre enquête, l’audition a bien été émaillée d’incidents : « Le policier m’a dit que je confondais les faits et ce que j’avais cru voir et m’a accusé de vouloir régler mes comptes avec des professeurs que je connais, expose Pascal. Il m’a indiqué qu’il fallait que je me prépare à avoir des retours de bâtons avec tout ce que j’ai écrit [dans sa lettre – ndlr]. » Le policier signifie alors que, s’il avait écrit cela sur lui, c’était « je vous pète les genoux ou diffamation ».

    • « Il y a un problème global avec la police à Montpellier, prévient Sophie Mazas, avocate et présidente de la fédération héraultaise de la LDH. Nous avons des preuves d’agissements illégaux de certains agents de la BAC dans d’autres affaires. On aimerait vivre dans une ville tranquille où la justice puisse s’exercer sereinement. »

    • #Procès du #commando de la #fac_de_droit : des peines avec bracelet et du sursis requis | La mule du pape
      https://www.lamuledupape.com/2021/05/23/proces-du-commando-de-la-fac-de-droit-des-peines-avec-bracelet-et-du-s

      Le 22 mars 2018 à Montpellier, un commando d’extrême droite, cagoulé et armé de bâtons et de Taser, déloge des étudiants occupant un amphi de la fac de droit pour lutter contre la sélection sociale à l’université. Trois ans après, les 20 et 21 mai 2021, certains des protagonistes sont jugés, dont l’ex prof Jean-Luc Coronel et l’ex-doyen Philippe #Pétel, respectivement pour violences et complicité de violences. Au total, cinq peines de prison ferme avec bracelet et deux avec sursis ont été requises par le procureur. Les étudiants agressés dénoncent une enquête insuffisante, et ont même quitté l’audience. Après notre émission au soir de la première journée du procès, Rapports de Force, La Mule du Pape, Le Poing et Radio Gine, regroupés au sein des Médias Indépendants de Montpellier, font un retour sur l’ensemble des audiences.