• Piéton tué par la #BRAV-M : des policiers avaient alerté sur la #dangerosité des motards

    « Devons-nous attendre un accident mortel pour réagir ? » Deux mois avant la mort d’un piéton en décembre dernier à Paris, une quinzaine de policiers de cette unité décriée avaient dénoncé, en vain, la dangerosité de leurs #motards dans des rapports accablants. Depuis plusieurs années, les blessés s’accumulent.

    À la préfecture de police de Paris, l’annonce, le 12 décembre, de la mort d’un homme de 84 ans, percuté par une moto de la brigade de répression de l’action violente motorisée (BRAV-M) alors qu’il traversait un passage piéton dans le XIXe arrondissement de Paris, n’a pas surpris tout le monde. Notamment dans les rangs des compagnies d’intervention (CI), mobilisées à tour de rôle pour grimper à l’arrière des motos au sein de ces équipages décriés pour leur violence depuis leur création, en 2019, en plein mouvement des « gilets jaunes ».

    Casque blanc à l’avant pour le pilote, noir à l’arrière pour son passager, vêtements sombres, motos de sport banalisées : les BRAV-M sont déployées au coup par coup pour des missions de maintien de l’ordre à Paris, et de « sécurisation » dans les quartiers réputés difficiles en banlieue.

    Le 7 octobre 2023, soit un peu plus de deux mois avant la mort du piéton − qui fait l’objet d’une enquête judiciaire pour « homicide involontaire » −, une quinzaine de policiers passagers des BRAV-M avaient transmis à leur hiérarchie des rapports pointant du doigt la dangerosité et l’illégalité de la conduite de leurs collègues.

    Dans ces écrits, consignés au terme d’une journée particulièrement chaotique, ils signifiaient également leur refus de continuer de monter derrière des pilotes décrits comme hors de contrôle, évoquant une accumulation d’accidents et de blessés et des alertes émises auprès de responsables de la DOPC (direction de l’ordre public et de la circulation) de la préfecture de police depuis « des mois voire des années ». Vitesse folle, prise de risques inconsidérée et injustifiée, absence de contrôle hiérarchique : le contenu de ces rapports, consultés par Mediapart, est effarant.

    Ce samedi 7 octobre, des équipages de la BRAV-M, dont la devise est « Born to ride » (« Né pour rouler », en anglais), sont affectés à plusieurs missions de sécurisation un peu partout à Paris. Certaines motos sont stationnées au stade Charléty, dans le sud de la capitale, où le Paris Football Club doit affronter l’AJ Auxerre pour un match de ligue 2. D’autres patrouillent place de la Bastille ou boulevard Magenta, près de la place de la République.

    En fin d’après-midi, une des unités voit un scooter brûler un feu rouge rue de Bagnolet, dans l’Est parisien. Les policiers tentent d’interpeller le conducteur, qui ne s’arrête pas. L’annonce de ce « refus d’obtempérer » circule sur les ondes et, sans attendre aucun ordre, des motards, même ceux du stade Charléty (à une dizaine de kilomètres de là), décident de se joindre à la course-poursuite.

    Le scooter pris en chasse s’engage sur le périphérique saturé, puis sur l’autoroute, où il finit par chuter au niveau de Bobigny, en Seine-Saint-Denis. Pendant ce temps, les motos de la BRAV-M convergent d’un peu partout dans Paris, à très grande vitesse.
    Plus de 180 kilomètres-heure

    Dans leurs rapports, les policiers passagers racontent : « Les motards ont décidé de partir à très vive allure, roulant à plus de 100 km/h en ville et slalomant entre les véhicules. Ils ont continué leur progression en interfile à 145 km/h sur un périphérique saturé. C’est inadmissible. Les motards ne sont pas conscients des risques qu’ils prennent pour leur propre vie, celles de leurs passagers, et celles des citoyens. D’autant plus que le Code de la route est complètement bafoué », écrit l’un d’entre eux, qui conclut : « Devons-nous attendre qu’il y ait un accident mortel pour réagir ? »

    Un autre relate que le pilote « a dépassé les 180 km/h [...] après avoir pris tous les risques possibles tout en étant conscient qu’à tout moment la moindre collision s’avérerait mortelle ». « Nous arrivons bien évidemment après l’intervention », ajoute-t-il. « Certains pilotes sont partis tellement vite qu’ils ont laissé leur passager sur place, avec le casque d’un passager encore attaché à la moto », précise encore le rapport.

    L’un des policiers passagers, équipé pour les opérations de maintien de l’ordre, explique s’être senti particulièrement vulnérable alors que la moto « slalomait entre les différents véhicules à vive allure ». « Après avoir fait part à un motocycliste du danger que représente la prise au vent [d’]un bouclier à de telles vitesses, celui-ci me répondra qu’à ma place il l’aurait lâché », relate-t-il. Un des fonctionnaires explique aussi avoir perdu une grenade goupillée place de la Bastille, et que le pilote aurait refusé de s’arrêter pour qu’il la ramasse…

    Plus grave encore, les policiers passagers des BRAV-M insistent sur le fait que ces comportements, à l’origine de « nombreuses blessures », ont été signalés à la hiérarchie de la DOPC à plusieurs reprises, et ce depuis des années. Sans, visiblement, que les motards aient fait l’objet d’un rappel à l’ordre.

    « Il ne se passe pas une vacation sans qu’il n’y ait une chute fortuite, et malgré de nombreuses discussions, rien ne semble changer », se plaint un fonctionnaire. « Il existe depuis de longs mois voire des années des griefs par rapport à leur conduite », explique un autre, évoquant une réunion en juin 2023 provoquée par « des accidents à répétition ». « Malgré de nombreuses blessures en service ainsi que de multiples discussions, il semblerait que les problèmes de comportement persistent et que les risques encourus ne cessent d’augmenter semaine après semaine », dit un troisième.

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    Les BRAV-M, des unités uniques en France

    La première intervention officielle des BRAV-M (brigades de répression de l’action violente motorisées) dans les manifestations parisiennes date du 23 mars 2019, en plein mouvement des « gilets jaunes », sous la houlette du tout nouveau préfet de police de l’époque, Didier Lallement – remplacé par Laurent Nuñez à l’été 2022. Mais ces unités étaient déjà en gestation. Dès décembre 2018, sur décision du ministre de l’intérieur Christophe Castaner et du préfet Michel Delpuech, des binômes de policiers motorisés, interdits depuis la mort de Malik Oussekine en 1986, refont leur apparition dans les rues de Paris.

    Au départ, ce sont essentiellement des agents des brigades anticriminalité (BAC), non formés au maintien de l’ordre, qui sont mobilisés au sein de ces équipages. Car la particularité de la BRAV-M est qu’elle n’est pas une unité à proprement parler : depuis 2020, elle est composée d’agents appartenant aux compagnies d’intervention (CI) de la préfecture de police de Paris, mobilisés ponctuellement pour grimper à l’arrière des motos comme passagers. À l’avant, les motards, 150 policiers environ, appartiennent eux aussi à une compagnie d’intervention, « la 24 ».

    Déployées au coup par coup en fonction des événements prévus dans la capitale, les BRAV-M sont réparties en équipages de 18 motos organisées en trinômes. Elles sont devenues le symbole ambulant de ce que les manifestant·es reprochent aux forces de l’ordre françaises : une violence imprévisible, indiscriminée et gratuite.

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    Pourquoi ces alertes et ces rapports sont-ils restés sans suite pendant des mois ? Selon nos informations, les écrits envoyés par les policiers le 7 octobre n’ont pas été enregistrés par la hiérarchie de la DOPC dans le système de courrier de la préfecture de police, baptisé « Alice », comme le veut la procédure.

    Les fonctionnaires auteurs des rapports n’ont été convoqués qu’à la mi-janvier, soit plus de trois mois après les incidents signalés, dans le cadre d’une « procédure d’enquête administrative ». Des convocations tombées, donc, quelques semaines après l’accident qui a causé la mort du piéton dans le XIXe arrondissement.

    Selon les informations de Mediapart, les procès-verbaux de convocation à ces auditions sont en effet datés du mois d’octobre, mais ne comportent aucune référence « Alice », ce qui interroge sur la réalité de la temporalité de la procédure.
    Le préfet de police pas informé

    Un autre détail pose question : l’enquête administrative chargée de faire la lumière sur les incidents du 7 octobre a été confiée à Patrick Lunel, qui n’est autre que… le responsable des motards de la BRAV-M mise en cause par leurs collègues. Patrick Lunel est par ailleurs connu pour avoir été commandant de la CSI 93, la compagnie de sécurisation et d’intervention de la Seine-Saint-Denis, quand elle s’est retrouvée au cœur d’une retentissante série de scandales.

    Une vingtaine d’enquêtes judiciaires avaient été ouvertes en 2019 et 2020 par le parquet de Bobigny pour des faits de vols, violences et faux en écriture publique. La majorité ont été classées faute de preuves, selon une source judiciaire, mais plusieurs des policiers de la CSI 93 ont été renvoyés devant la justice, et certains condamnés à de la prison ferme.

    Sollicité via la préfecture de police, Patrick Lunel n’a pas répondu à nos questions.

    Interrogée sur le contenu de ces rapports et l’absence de suites, la préfecture de police nous a indiqué que « les rapports des agents, transmis par mail un dimanche, ont été portés sans délai à la connaissance de l’ensemble de la chaîne hiérarchique, l’absence d’enregistrement par numéro ALICE n’ayant aucune incidence sur la remontée et la prise en compte d’information ».

    « Le délai de trois mois entre le déclenchement de l’enquête administrative et les premières auditions se justifie par la nécessité d’instruire l’ensemble des rapports, les contraintes opérationnelles, et la programmation de plusieurs actes s’agissant d’une affaire dans laquelle aucun blessé n’est à déplorer et alors même que le préfet de police, dès le 11 octobre, avait reçu l’ensemble de l’encadrement de la BRAV-M pour rappeler les règles de déontologie, notamment la nécessité de circuler à allure normale hors cas d’intervention d’urgence », a-t-elle justifié.

    « Le préfet de police tient à préciser que toute la lumière sera faite sur cette enquête administrative sur des faits qui se déroulaient dans le cadre initial d’un refus d’obtempérer commis par un individu finalement interpellé dans un secteur sensible de Seine-Saint-Denis où ont eu lieu de nombreuses prises à partie d’effectifs et nécessitant l’envoi de renforts dans les meilleurs délais », nous a encore précisé la préfecture.

    La hiérarchie de la DOPC a-t-elle dissimulé au préfet la colère qui montait dans les rangs des BRAV-M ? « Le préfet de police a été informé des crispations liées à la vitesse (c’est à ce titre qu’il reçoit les encadrants le 11 octobre), sans être informé précisément du fait du 7 octobre », nous a-t-on répondu.

    Autre interrogation : alors que les rapports du 7 octobre font état de « nombreux blessés en service », combien de policiers ont été blessés dans des accidents causés par les motards de la BRAV-M ? « À ce jour, la direction de l’ordre public et de la circulation recense contre les pilotes de la BRAV-M quatre cas de faute lourde de pilotage, avec blessé. Des enquêtes ont été ouvertes pour chacun des cas », indique la préfecture.

    Au moins un de ces accidents a eu des conséquences dramatiques. Selon nos informations, une jeune gardienne de la paix affectée dans une compagnie d’intervention a été grièvement blessée en juin 2022 dans un carambolage sur le périphérique parisien au niveau de la porte de la Villette alors qu’elle était passagère dans un équipage de la BRAV-M, accident dont elle conserve de graves séquelles.

    À ce sujet, la préfecture de police nous a indiqué que cet accident a fait « l’objet d’une enquête administrative, dont les conclusions ont été rendues : un conseil de discipline doit avoir lieu en mars 2024 ». « Dans l’attente, l’agent en cause a changé d’affectation et n’exerce plus sur la voie publique. L’enquête judiciaire est toujours en cours, elle est effectuée par l’IGPN [Inspection générale de la police nationale – ndlr] », a-t-elle précisé.
    « Roues arrière sur le périph’ »

    « Le grave accident dont a été victime la jeune policière aurait pourtant dû susciter un électrochoc, souffle un commissaire de la préfecture de police de Paris. Mais ça n’a rien changé, les motards de la BRAV-M continuent de faire des roues arrière sur le périph’ ! » « Ils sortent leur béquille sur l’autoroute pour faire des étincelles. Ils font les kékés, ça les amuse », renchérit un policier, lui aussi en poste à la préfecture.

    « Au fil des années, à force d’une série de petits renoncements, un laisser-aller s’est installé, poursuit ce fonctionnaire. Les motards de la BRAV-M, c’est un État dans l’État, il y a un gros sentiment d’impunité. » « Beaucoup sont jeunes, manquent de maturité. Ils sont portés aux nues par leur hiérarchie, et se sentent autorisés à tout faire », confirme le commissaire.

    Ni l’accident de la jeune policière ni les rapports du 7 octobre n’ont donc changé quoi que ce soit : le 12 décembre, à proximité de la « base » des motards, porte de la Villette, un de leurs équipages a percuté un passant. Cet homme de 84 ans a été grièvement blessé, souffrant notamment d’un traumatisme crânien. Transporté aux urgences, il est mort le lendemain. Le parquet de Paris avait précisé que l’accident avait eu lieu « vers 16 heures » et que le piéton traversait « au feu vert pour les piétons » tandis que les deux motos de la BRAV-M franchissaient un feu rouge.

    Selon les éléments recueillis par Mediapart, la particularité des BRAV-M est qu’elles peuvent décider de leur mobilisation sans consulter les autorités hiérarchiques de la direction de l’ordre public de la préfecture, dont elles dépendent, comme le démontrent les récits relatés dans les rapports du 7 octobre. Avec un objectif assumé : interpeller.

    Depuis le déploiement de cette unité unique en France, créée en 2019 pour intervenir quand les conditions habituelles du maintien de l’ordre sont dépassées − les précédentes brigades motorisées ont été interdites après le décès de Malik Oussekine en 1986 −, la BRAV-M est régulièrement décriée pour ses actions violentes.

    Ces binômes de policiers motorisés sont visés par plusieurs enquêtes judiciaires, notamment pour avoir agressé gratuitement un étudiant de 22 ans, ou encore pour avoir, pendant le mouvement contre la réforme des retraites, en mars 2023, roué de coups un jeune homme, Souleymane, 23 ans, tout en proférant des insultes racistes à son égard. Dernière affaire en date : des violences exercées sur un jeune réfugié en décembre, qui font l’objet d’une enquête administrative ouverte par le préfet de police, Laurent Nuñez.

    Dans un rapport publié en avril 2023, l’Observatoire parisien des libertés publiques (OPLP), créé à l’initiative de la Ligue des droits de l’homme (LDH) et du Syndicat des avocats de France (SAF), avait étrillé ces brigades, décrites comme « violentes et dangereuses, promptes à faire dégénérer les situations ». « La BRAV-M a développé un style qui puise dans les répertoires de la chasse, du film d’action, du virilisme et de l’intimidation », pouvait-on y lire.

    La mort du piéton en décembre et l’affaire des rapports sur la conduite « très accidentogène » des pilotes deux mois plus tôt viennent une nouvelle fois éclabousser la DOPC, chargée de la sécurisation de l’ensemble des événements et manifestations à Paris et en petite couronne. Elle sera donc sollicitée pour les cérémonies des Jeux olympiques de Paris, qui auront lieu dans six mois.

    La DOPC avait déjà été décapitée par l’affaire Benalla, qui avait emporté avec elle plusieurs des pontes de la préfecture. Jérôme Foucaud, un haut gradé sans expérience du maintien de l’ordre, avait alors été propulsé à la tête de cette direction. C’est lui qui avait été responsable du maintien de l’ordre pendant les manifestations des « gilets jaunes », et lui aussi qui avait signé le « télégramme » entérinant le dispositif de sécurisation de la finale de la Ligue des champions en mai 2022, restée dans les mémoires comme un fiasco d’ampleur internationale.

    Selon nos informations, le directeur de l’ordre public avait connaissance, depuis des mois, de la colère qui montait en interne contre les motards de la BRAV-M, sujet qui avait été évoqué au cours de plusieurs réunions. Interrogé à ce sujet via la préfecture de police, Jérôme Foucaud ne nous a pas répondu.

    https://www.mediapart.fr/journal/france/310124/pieton-tue-par-la-brav-m-des-policiers-avaient-alerte-sur-la-dangerosite-d
    #forces_de_l'ordre #France #piétons #compagnies_d’intervention (#CI) #violence #violences_policières #banlieue #maintien_de_l'ordre #homicide_involontaire #rapport #Born_to_ride #vitesse #témoignage #DOPC #enquête_administrative #Patrick_Lunel #CSI_93 #vols #faux_en_écriture_publique #accidents #impunité

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    ajouté à la #métaliste de #témoignages de #forces_de_l'ordre, #CRS, #gardes-frontière, qui témoignent de leur métier. Pour dénoncer ce qu’ils/elles font et leurs collègues font, ou pas :
    https://seenthis.net/messages/723573

  • Mon corps n’est pas une arme

    Il y a quelques semaines, notre président utilisait un lexique guerrier pour parler de donner la vie. Ça m’a fait froid dans le dos, j’avais l’impression de sortir d’un épisode de La Servante Écarlate.

    J’ai eu envie d’utiliser cette #colère pour créer. Rappeler que le fait de devenir parent n’est pas simplement une question de biologie et de #fertilité. C’est surtout une #expérience_intime qui s’inscrit dans un contexte sociale, politique et culturelle. Qu’on décide de vouloir avoir des enfants ou non, ça doit rester un #choix_individuel et non un #devoir_patriotique.

    https://www.youtube.com/watch?feature=shared&v=ClnJ9Krq1FQ

    #film #vidéo #réarmement_démographique #corps #arme #parentalité #Lisa_Miquet

  • La guerre de Gaza est l’ultime argument marketing pour les entreprises mortifères israéliennes
    Par Sophia Goodfriend - 17 janvier 2024 +972Mag – Traduction : Chronique de Palestine – Éléa Asselineau
    https://www.chroniquepalestine.com/guerre-gaza-ultime-argument-marketing-pour-entreprises-armement-

    Alors que les investisseurs du monde entier font couler l’argent sur des start-up israéliennes pour obtenir des armes « testées au combat », les PDG des entreprises technologiques de défense sont en passe de devenir les seuls vainqueurs de la guerre.

    Fin novembre, la start-up israélienne Smartshooter, spécialisée dans les technologies de défenses, a publié sur Facebook une photo grenue montrant trois soldats israéliens pointant des fusils d’assauts sur un bâtiment en béton explosé, quelque part dans la bande de Gaza. La légende se lit comme suit :

    « Le SMASH 3000 est maintenant en action avec les forces spéciales des FDI de Sayeret Maglan, transformant les scénarios des combats rapprochés (CQC) ! »

    Dans une entrevue publiée par Ynet un mois plus tard, le PDG de la société, Michal Mor, a expliqué que la guerre d’Israël contre Gaza, qui a tué près de 30 000 Palestiniens, avait stimulé les ventes. « C’est l’heure de gloire de l’industrie de la défense », a déclaré M. Mor. (...)

    #marchand_de_canons #armement

  • Appel à la grève à Ubisoft le 14 février - 02/02/2024 à 08:19 - Boursorama
    https://www.boursorama.com/actualite-economique/actualites/appel-a-la-greve-a-ubisoft-le-14-fevrier-5f98481067f330df46abf67d4b83a70

    Le syndicat des travailleurs et travailleuses du jeu vidéo (STJV), Solidaires Informatique et la CFE-CGC Fieci appellent à une grève nationale des salariés d’Ubisoft France le 14 février pour dénoncer des hausses de salaires jugées insuffisantes, ont-ils annoncé jeudi.

    #jeux_vidéo #jeu_vidéo #business #ubisoft #ressources_humaines #stjv #solidaires_informatique #cfe_cgc_fieci #grève #salaires #pouvoir_d_achat

  • Adobe is selling fake AI images of war in Israel-Palestine
    https://www.crikey.com.au/2023/11/01/israel-gaza-adobe-artificial-intelligence-images-fake-news

    Adobe is selling fake AI images of the war in Israel-Gaza

    Online publications have used a photorealistic image of a missile attack from Adobe Stock without marking it as fake.

    Cam Wilson

    Nov 01, 2023
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    ARTIFICALLY GENERATED IMAGES SHOWN IN ADOBE’S STOCK IMAGE SERVICE (IMAGE: ADOBE)
    Artifically generated images shown in Adobe’s stock image service (Image: Adobe)

    Adobe is selling artificially generated, realistic images of the Israel-Hamas war which have been used across the internet without any indication they are fake.

    As part of the company’s embrace of generative artificial intelligence (AI), Adobe allows people to upload and sell AI images as part of its stock image subscription service, Adobe Stock. Adobe requires submitters to disclose whether they were generated with AI and clearly marks the image within its platform as “generated with AI”. Beyond this requirement, the guidelines for submission are the same as any other image, including prohibiting illegal or infringing content.

    People searching Adobe Stock are shown a blend of real and AI-generated images. Like “real” stock images, some are clearly staged, whereas others can seem like authentic, unstaged photography.

    This is true of Adobe Stock’s collection of images for searches relating to Israel, Palestine, Gaza and Hamas. For example, the first image shown when searching for Palestine is a photorealistic image of a missile attack on a cityscape titled “Conflict between Israel and Palestine generative AI”. Other images show protests, on-the-ground conflict and even children running away from bomb blasts — all of which aren’t real.

    Amid the flurry of misinformation and misleading online content about the Israel-Hamas war that’s circulating on social media, these images, too, are being used without disclosure of whether they are real or not.

    A handful of small online news outlets, blogs and newsletters have featured “Conflict between Israel and Palestine generative AI” without marking it as the product of generative AI. It’s not clear whether these publications are aware it is a fake image.
    Google reverse-image search for AI-generated images returns similar real photographs (Image: Google)

    RMIT senior lecturer Dr T.J. Thomson, who is researching the use of AI-generated images, said there are concerns about the transparency of AI image use and whether audiences are literate enough to recognise their use.

    “There is potential for these images to mislead folks, to distort reality, to disrupt our perception of truth and accuracy,” he told Crikey.

    Thomson said discussions with newsrooms as part of his research have found that fears about the potential for misinformation are a top concern, but there are also questions about the labour implications of using AI images rather than on-the-ground photographers.

    While AI images can be a tool, he also warned of their misuse: “You don’t want to be overly cautious, you don’t want to be scared of everything, because there are good reasons to use them. But you also have to have a bit of wisdom and cautiousness.”

    Adobe did not respond to a request for comment.

  • Le seul droit dont les Palestiniens n’ont pas été privés est le droit de rêver - International Solidarity Movement - ISM-France
    https://ismfrance.org/index.php/2024/02/03/le-seul-droit-dont-les-palestiniens-nont-pas-ete-prives-est-le-droit-de-r

    [...]
    Israël a réagi à l’ordonnance de la CIJ d’une façon typiquement dédaigneuse. Le ministre de la Sécurité nationale du pays, Itamar Ben Gvir, a qualifié la CIJ de « tribunal antisémite » et a affirmé que la Cour « ne cherche pas la justice, mais plutôt la persécution du peuple juif ». Curieusement, Ben Gvir a accusé la CIJ d’avoir été « silencieuse pendant l’Holocauste ». L’Holocauste mené par le régime allemand nazi et ses alliés contre les Juifs européens, les Roms, les homosexuels et les communistes s’est déroulé entre fin 1941 et mai 1945, lorsque l’Armée rouge soviétique a libéré les prisonniers de Ravensbrück, Sachsenhausen et Stutthof. La Cour internationale de justice a été créée en juin 1945, un mois après la fin de l’Holocauste, et a commencé ses travaux en avril 1946. La tentative israélienne de délégitimer la CIJ en l’accusant d’être restée « silencieuse pendant l’Holocauste » alors qu’elle n’existait pas encore, puis d’utiliser cette fausse allégation pour qualifier la CIJ de « tribunal antisémite » montre qu’Israël n’a pas de réponse à apporter face au bien-fondé de l’ordonnance de la Cour.
    [...]
    Malak Mattar, née en décembre 1999, est une jeune artiste palestinienne qui refuse d’arrêter de rêver. Malak avait quatorze ans lorsqu’Israël a mené son opération « Bordure protectrice » (2014) à Gaza, tuant plus de 2.000 civils palestiniens en un peu plus d’un mois – un bilan effroyable qui s’ajoute aux bombardements de ce territoire palestinien occupé, récurrents depuis plus d’une génération. La mère de Malak l’a encouragée à peindre comme un antidote au traumatisme de l’occupation. Les parents de Malak sont tous deux réfugiés : son père est originaire d’al-Jorah (aujourd’hui Ashkelon) et sa mère d’al-Batani al-Sharqi, l’un des villages palestiniens situés à la lisière de ce qui s’appelle aujourd’hui la bande de Gaza. Le 25 novembre 1948, le gouvernement israélien nouvellement formé a promulgué le décret nº 40, qui autorisait les troupes israéliennes à expulser les Palestiniens de villages tels qu’al-Batani al-Sharqi. « Votre rôle est d’expulser les réfugiés arabes de ces villages et d’empêcher leur retour en détruisant les villages… Brûlez les villages et démolissez les maisons de pierre » écrivaient les commandants israéliens.

    Les parents de Malak portent ces souvenirs, mais malgré l’occupation et la guerre en cours, ils essaient de doter leurs enfants de rêves et d’espoir. Malak a pris un pinceau et a commencé à imaginer un monde lumineux de couleurs vives et d’images palestiniennes, y compris le symbole du sumud (« résilience ») : l’olivier. Depuis son adolescence, Malak peint des jeunes filles et des femmes, souvent avec des bébés et des colombes, bien que, comme elle l’a dit à l’écrivain Indlieb Farazi Saber, les têtes des femmes soient souvent inclinées sur le côté. C’est parce que, dit-elle, « si vous vous tenez droite, bien droite, cela montre que vous êtes solide, mais avec une tête inclinée sur le côté, cela évoque un sentiment de cassure, une faiblesse. Nous sommes des êtres humains, nous vivons des guerres, des moments brutaux… l’endurance faiblit parfois ».


    Malak Mattar (Palestine), Deux jeunes filles de Gaza rêvant de paix, 2020.

    [...]
    En 2022, l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient ((UNRWA) a publié un portrait de Malak, la qualifiant de « Picasso de Palestine ». Dans cet article, Malak déclare : « J’ai été tellement inspirée par Picasso qu’au début de mon parcours artistique, j’ai essayé de peindre comme lui ».
    [...]
    Il n’est pas surprenant qu’Israël ait ciblé l’UNRWA, en incitant, avec succès, plusieurs gouvernements clés du Nord à cesser de financer l’agence, qui a été créée par la résolution 302 de l’Assemblée générale des Nations Unies en 1949 pour « mener des programmes directs de secours et de travaux pour les réfugiés palestiniens ». Chaque année, un demi-million d’enfants palestiniens comme Malak étudient dans les écoles de l’UNRWA. Raja Khalidi, directeur général de l’Institut palestinien de recherche sur la politique économique (MAS), a déclaré à propos de cette suspension de financement : « Étant donnée la précarité de longue date des finances de l’UNRWA […] et compte tenu de son rôle essentiel dans la fourniture de services vitaux aux réfugiés palestiniens et aux quelque 1,8 million de personnes déplacées à Gaza, la réduction de son financement à un tel moment aggrave la menace qui pèse sur la vie des Palestiniens déjà exposés au risque de génocide. »
    [...]Les parents de Malak portent ces souvenirs, mais malgré l’occupation et la guerre en cours, ils essaient de doter leurs enfants de rêves et d’espoir. Malak a pris un pinceau et a commencé à imaginer un monde lumineux de couleurs vives et d’images palestiniennes, y compris le symbole du sumud (« résilience ») : l’olivier. Depuis son adolescence, Malak peint des jeunes filles et des femmes, souvent avec des bébés et des colombes, bien que, comme elle l’a dit à l’écrivain Indlieb Farazi Saber, les têtes des femmes soient souvent inclinées sur le côté. C’est parce que, dit-elle, « si vous vous tenez droite, bien droite, cela montre que vous êtes solide, mais avec une tête inclinée sur le côté, cela évoque un sentiment de cassure, une faiblesse. Nous sommes des êtres https://ismfrance.org/wp-content/uploads/2024/02/two-girls.jpghumains, nous vivons des guerres, des moments brutaux… l’endurance faiblit parfois ».

  • ❝Disparition de la monnaie : les SDF vont-ils faire la manche avec un QR code ?

    https://www.lemonde.fr/m-perso/article/2024/02/03/disparition-de-la-monnaie-les-sdf-vont-ils-faire-la-manche-avec-un-qr-code_6

    La dématérialisation des échanges monétaires a un impact direct sur les personnes sans domicile fixe. Plusieurs solutions technologiques de dons par virement sont à l’étude pour pallier ces pertes de moyens de subsistance.

    Par Simon Henry
    Publié aujourd’hui à 13h00, modifié à 14h31

    En cette fin de matinée de novembre, Gaëtan Rohart se prépare à une nouvelle journée de vaches maigres. Dans le récipient en argent placé devant lui, seulement quelques piécettes couleur cuivre, des centimes. « On n’ira pas bien loin avec ça », lâche-t-il à l’adresse de sa chienne donnant la tétée à ses petits. Accroupi sur une bâche bleue devant le Carrefour Express de la rue de Valmy, à Lille, Gaëtan Rohart garde le sourire, malgré les circonstances.

    Agé de 50 ans, le sans-abri vit sous une tente, sur un terrain abandonné dans le sud de la capitale des Flandres, avec deux compagnons d’infortune. Pour subvenir à leurs besoins, tous les trois font la manche en différents points de la ville. « A la fin de la journée, on met tout en commun, explique le quinquagénaire, tout en tapotant sa doudoune pour lutter contre le froid. On a eu l’intelligence d’être solidaires, sinon on ne s’en sortirait pas. »

    A la rue depuis sept ans, Gaëtan Rohart a vu la générosité s’effriter. Au fil des ans, les sommes récoltées se réduisent, et les donateurs se font de plus en plus rares. « Les gens n’ont plus de monnaie sur eux. C’est de plus en plus difficile. Aujourd’hui, je réussis à récolter entre 30 et 40 euros par jour, contre 150 euros il y a quelques années. Avant, je pouvais de temps à autre m’offrir une chambre d’hôtel, dormir au chaud. »

    Un peu plus loin, aux abords de la place de la République, Julien Digaud essuie les refus ou l’indifférence des passants pressés. Blond aux yeux bleus et sac à dos sur les épaules, cet homme de 37 ans, sans domicile fixe depuis son adolescence et la mort de sa mère, est en quête de monnaie pour se payer une nuit dans un lit. « J’arrive à obtenir 50 euros par jour contre 80 il y a quelque temps. Le montant des dons baisse. Des passants pouvaient me donner un billet de 5 ou 10 euros alors qu’aujourd’hui ils ont à peine quelques pièces sur eux, c’est une réalité. »

    Déculpabilisation du passant

    Si les espèces représentent toujours la majorité des paiements, la Banque de France indique dans sa dernière étude d’avril 2023 que leur utilisation décline au fil des ans. Dans le même temps, les paiements en carte bancaire augmentent, pour atteindre 43 % des transactions. Pour expliquer ce phénomène, Gaëtan Rohart désigne du menton les nouvelles caisses automatiques du Carrefour Express. « Ils les ont installées il y a deux semaines. C’est le signe de la nouvelle ère dans nos moyens de paiement : plus besoin d’espèces. Même les Ticket Restaurant ont été dématérialisés. On m’en donne environ deux par mois contre plusieurs par jour auparavant. »

    A peine sortie du Carrefour Express, Anne, qui souhaite garder l’anonymat, marque une pause face à l’installation de Gaëtan Rohart. Les bras chargés de produits de première nécessité, elle parvient malgré tout à tirer quelques pièces de sa poche. « C’est tout ce que j’ai », dit-elle au sans-abri, l’air contrit. « C’est vrai que je n’ai plus l’habitude de transporter des espèces, avance cette femme de 37 ans. Je règle quasiment tous mes achats en carte bancaire. Mais dès que je peux, je fais un geste. »

    Pour Julien Digaud, la disparition progressive de l’argent liquide s’accompagne d’une forme de déculpabilisation du passant. « Avant, les gens éprouvaient de la honte et détournaient leur regard pour ne pas être mal à l’aise. Mais maintenant, ils savent que c’est plausible quand ils me répondent droit dans les yeux : “Désolé, je n’ai pas de monnaie.” Les gens se sentent moins obligés de donner quelque chose. »

    Face à la dématérialisation des liquidités, plusieurs organisations ont décidé d’agir. C’est le cas de la Société de Saint-Vincent-de-Paul. Présente sur l’ensemble du territoire national, cette association au service des personnes démunies compte 17 000 bénévoles et réalise près de 4 000 maraudes par an. « Plusieurs bénévoles nous ont remonté du terrain la difficulté croissante pour les sans-abri de récolter de l’argent, explique Serge Castillon, président de l’association. On s’est dit qu’il fallait sérieusement se pencher sur ce problème. »

    Don par QR code

    Depuis janvier et tout le mois de février, l’association expérimente un nouveau dispositif avec Obole, une start-up spécialisée dans la dématérialisation du don. « Dans quatre arrondissements de Paris, on teste un système permettant au passant de donner de l’argent aux sans-abri avec leur téléphone, par contact électronique », poursuit Serge Castillon. Contrairement aux idées reçues, la plupart des sans-abri détiennent un smartphone. « C’est une piste qui permet de collecter plus que des piécettes car, en général, un don électronique est plus généreux. Les sans-abri pourront ensuite dépenser leur argent grâce à une carte de retrait en distributeur et de paiement en caisse, fournie au cours de l’expérimentation. »

    Depuis quelque temps, des initiatives similaires fleurissent un peu partout en France. A Lyon, Sébastien Deschaux a imaginé l’application Vagadons, un système de dons dématérialisés en faveur des SDF. Directeur de recherche dans les méthodes d’innovation au sein de la société Dynergie et professeur à l’école d’ingénieurs ECAM LaSalle, il a expérimenté le dispositif avec onze de ses étudiants. En janvier 2023, quatre SDF se sont retrouvés munis pendant deux semaines d’une pancarte affichant un QR code. Les passants étaient invités à le scanner s’ils souhaitaient faire un don. Au terme de l’expérimentation, chaque sans-abri a récolté 100 euros par semaine. Un bilan mitigé en comparaison des sommes récoltées quotidiennement par Gaëtan Rohart et Julien Digaud. « Il y a une énorme variabilité selon le bagout du SDF, reconnaît Sébastien Deschaux. Mais l’expérience nous a rassurés sur le fait que les gens n’ont pas peur de tendre leur téléphone pour donner de l’argent de cette manière. De ce point de vue-là, c’est très encourageant. »

    Le projet Vagadons a notamment séduit L’Entreprise des possibles, un collectif d’organisations mobilisées autour de la cause des sans-abri dans la métropole lyonnaise. Mais, malgré l’intérêt d’une dizaine d’associations, aucune d’entre elles ne s’est pour l’heure positionnée pour financer le projet, actuellement au point mort. « L’application nécessite encore 100 000 euros de développement, calcule Sébastien Deschaux. Parmi ses fonctionnalités, mon équipe avait songé à un moyen, pour les donateurs, de garder le contact avec les SDF à qui ils ont donné. On avait aussi pris attache avec la société Stripe, spécialisée dans les services de paiement en ligne, pour créer des cartes de débit destinées aux SDF [avec lesquelles ils pourraient payer aussi leurs achats en caisse]. Car si, pendant l’expérimentation, nous leur avons reversé en liquide l’argent récolté, l’objectif à l’avenir est qu’ils puissent le percevoir directement et le dépenser en toute autonomie. »

    Eviter les vols

    Directeur du pôle accueil à l’Abej Solidarité, une association œuvrant à l’accompagnement social des sans-abri dans la métropole lilloise, Vincent Morival se montre mitigé au sujet de ces initiatives. « J’en ai entendu parler, assure-t-il. Cela peut être un moyen d’aider les sans-abri, mais à condition de ne pas les stigmatiser. A Lille, par exemple, un projet similaire est en cours, mais il prévoit que certaines dépenses, comme l’achat d’alcool, soient bloquées. C’est une vision assez infantilisante. »

    Pour autant, « la dématérialisation a du bon », estime-t-il. Elle permettrait de protéger davantage les sans-abri de la violence de la rue. Un avis partagé par Thomas Lossa, éducateur depuis trente ans au sein du groupe Abej Solidarité. « Au début des années 2000, les sans-abri recevaient les prestations sociales sous forme de lettres-chèques, qu’ils déposaient ensuite en échange de liquide. Cela a créé des problèmes, de trimballer trop d’argent. Certains se faisaient taper dessus avant de se faire voler, d’autres perdaient leur argent ou le dépensaient n’importe comment. » Face à ces problèmes d’insécurité et de gestion, évoqués par plusieurs acteurs sociaux, Thomas Lossa préconise de confier à une association les sommes récoltées en liquide ou, à l’avenir, par virement. L’association gestionnaire reverserait son argent au sans-abri au compte-gouttes, en fonction de ses besoins. Mais d’aucuns peuvent y voir une autre forme d’infantilisation.

    En attendant la commercialisation d’une application, Gaëtan Rohart se dit partant pour télécharger un outil susceptible de l’aider. « Les gens ne sont pas devenus radins, ils m’achètent régulièrement à manger. Se nourrir n’est pas le problème principal, on peut aussi compter sur les associations. C’est simplement qu’ils n’ont plus d’espèces sur eux. Alors si ce système peut contribuer à atténuer notre dénuement… »

    Simon Henry

  • Irlande du Nord : Michelle O’Neill, issue du Sinn Fein, élue officiellement première ministre
    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/02/03/irlande-du-nord-michelle-o-neill-issue-du-sinn-fein-elue-officiellement-prem


    Michelle O’Neill, au palais de Stormont, siège de l’Assemblée d’Irlande du Nord situé à Belfast, le 3 février 2024. PETER MORRISON / AP

    La vice-présidente du parti nationaliste Sinn Fein est devenue samedi la première cheffe de gouvernement républicaine de la province britannique. Une décision historique.

    Le Monde avec AFP
    Publié aujourd’hui à 17h07

    Michelle O’Neill est devenue officiellement, samedi 3 février, la première républicaine, favorable à l’unification de l’Irlande, à prendre la tête du gouvernement nord-irlandais. Cette élection marque une étape historique pour la province britannique dominée pendant des décennies par les unionistes, et au passé marqué par trois décennies de conflit sanglant.

    La cheffe de file du Sinn Fein nord-irlandais, âgée de 47 ans, a été désignée première ministre après le redémarrage des institutions de la province, boycottées depuis deux ans par les unionistes pour s’opposer aux dispositions commerciales post-Brexit, qu’ils dénonçaient comme une menace pour la place de l’Irlande du Nord au sein du Royaume-Uni.

    En 2022, Michelle O’Neill avait porté au sommet le Sinn Fein, ancien bras politique du groupe paramilitaire de l’Armée républicaine irlandaise (IRA) [on disait plutôt l’inverse, mais bon], qui a remporté des élections locales, du jamais-vu en Irlande du Nord. Mais il a fallu attendre près de deux ans pour qu’elle puisse prendre la tête du gouvernement, car les unionistes, attachés à la place de l’Irlande du Nord au sein du Royaume-Uni, bloquaient l’assemblée locale à Belfast. Elle avait notamment remporté l’élection en mettant en avant les thèmes du quotidien, comme l’amélioration des services de santé en Irlande du Nord.

    « Un jour historique »

    Devant les élus réunis au palais de Stormont samedi, Michelle O’Neill a salué « un jour historique », une « nouvelle ère », et a promis une assemblée « pour tous », rappelant qu’il aurait été « inimaginable pour la génération de [ses] parents » qu’un nationaliste dirige l’exécutif local.

    A son arrivée à Stormont, la cheffe du Sinn Fein pour toute l’île d’Irlande, Mary Lou McDonald, a estimé que le gouvernement nord-irlandais ne « pouvait pas être entre de meilleures mains ». « C’est une victoire pour tout le monde aujourd’hui, la démonstration que l’égalité et l’inclusion sont à l’ordre du jour », a-t-elle ajouté.

    En vertu de la cogouvernance issue des accords de paix de 1998, l’unioniste Emma Little-Pengelly (attachée au maintien de l’Irlande du Nord au sein du Royaume-Uni) a été choisie comme vice-première ministre.

    Une nouvelle génération entrée en politique

    Michelle O’Neill incarne une nouvelle génération entrée en politique après l’accord de paix du Vendredi saint, en 1998, qui a mis fin à trente années de violences entre nationalistes, principalement catholiques et favorables à la réunification de l’île d’Irlande, et loyalistes, essentiellement protestants, attachés au maintien de la province sous la couronne britannique.

    Rompant avec la tradition républicaine, elle a assisté en septembre 2022 aux funérailles de la reine Elizabeth II puis au couronnement de Charles III, en mai 2023. Elle est particulièrement appréciée des jeunes pour ses idées de gauche, face aux unionistes aux positions conservatrices sur des sujets comme l’avortement.

    Michelle O’Neill a remisé au second plan l’objectif historique du Sinn Fein, la réunification de l’Irlande. En 2019, au congrès du parti, elle avait déclaré que « la question [n’était] plus de savoir si, mais quand se tiendra le référendum sur la réunification ». Mais son discours est désormais plus modéré, qualifiant mercredi la partition d’« échec pour tous les habitants de l’île » : « Notre peuple a été contraint de vivre dos à dos au lieu de vivre côte à côte ». Elle a appelé à un débat « inclusif », sur les identités britannique et irlandaise, « tous ensemble ».

    Des mois de négociations

    Après des mois de négociations avec le gouvernement britannique, les unionistes du Democratic Unionist Party (DUP) avaient annoncé leur décision cette semaine de mettre fin à leur boycott. Celui-ci entraînait la paralysie de l’Assemblée et de l’exécutif local, où le pouvoir est partagé entre les unionistes – attachés au maintien de l’Irlande du Nord dans le giron britannique – et les républicains.

    Evoquant le difficile chemin parcouru, le chef du DUP, Jeffrey Donaldson, a fait valoir que son parti avait « apporté le changement que beaucoup décrivaient comme impossible ». Il a salué une « bonne journée pour l’Irlande du Nord », où « notre place au sein du Royaume-Uni et son marché intérieur est respectée et protégée ».

    Un argumentaire loin de convaincre les unionistes les plus durs, à l’instar de Jim Allister (TUV, Traditional Unionist Voice), pour qui l’Irlande du Nord reste « dirigée en bonne partie par des lois étrangères », celles de l’UE.
    Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Brexit : l’Irlande du Nord « de plus en plus à part »

    Le Monde avec AFP

  • Pesticides : Leclerc rappelle des légumes contaminés partout en France
    https://www.20minutes.fr/sante/4074121-20240202-pesticides-leclerc-rappelle-legumes-contamines-partout-fr


    Pile poil au moment où les 💩 de la FNSEA ont obtenu de balancer encore plus de pesticides dans les cultures.
    C’est ballot.
    Les législateurs n’ont pas eu le temps de relever (une fois de plus) les taux de toxicité acceptables dans notre bouffe.

    Si vous avez acheté récemment des légumes d’hiver dans un magasin E. Leclerc, soyez vigilant. Le géant de la grande distribution procède au rappel de plusieurs produits en raison de la présence trop importante de certains pesticides (dimethylnaphtalène, fludioxonil, prothioconazole desthio, bixafen). Dans plusieurs fiches publiées sur le site spécialisé Rappel conso, l’enseigne alerte sur un dépassement des limites autorisées, notamment sur la marque « Cœur de jardin ».

  • Céréales, légumes... Les Français surexposés au cadmium
    https://reporterre.net/Cereales-legumes-Les-Francais-surexposes-au-cadmium

    Ça continue

    Or, les Français sont surexposés au #cadmium, avertit #Santé Environnement France. L’association s’appuie sur deux études de Santé publique France, la première réalisée en 2006-2007 et l’autre entre 2014 et 2016. L’agence nationale démontre qu’entre les deux, l’imprégnation moyenne au cadmium a bondi de 75 % chez les adultes français. Cette surimprégnation concerne près d’1 adulte sur 2, selon l’association. Plus inquiétant encore, 18 % des enfants dépassent les seuils définis par l’Agence nationale de sécurité sanitaire et alimentaire nationale (Anses), notamment ceux qui mangent des céréales au petit-déjeuner.

    Pour réduire les conséquences sur notre santé, le ministère de l’Agriculture a proposé fin novembre de réduire la teneur en cadmium de 60 à 40 mg par kilo dans les #engrais. Toutefois, cette baisse reste insuffisante pour les autorités sanitaires, qui recommandent pas plus de 20 mg par kilo.

    #agro-industrie

  • « Si “réarmement agricole” il y a, c’est surtout d’un “réarmement chimique” de l’agriculture qu’il est question »

    Le surgissement et la diffusion éclair de certains mots, qui sculptent tout à coup le débat public, a quelque chose de fascinant. Ainsi du vocabulaire martial subitement apparu le 31 décembre 2023 dans la parole présidentielle et, depuis, inlassablement commenté, répercuté, repris, répété, et surtout raccommodé jusqu’à l’indigestion par les membres du gouvernement : il faut se réarmer, il faut tout #réarmer.
    L’armement, les armes sont devenus en quelques semaines la métrique de toute chose. « Réarmement démographique », « réarmement civique », « réarmement moral », « réarmement des services publics »… C’est donc dans le contexte d’une propagation rapide – et assez inquiétante – de cette terminologie guerrière, que le premier ministre, Gabriel Attal, et le ministre de l’agriculture, Marc Fesneau, ont annoncé, jeudi 1er février, la mise en branle des grandes manœuvres du « #réarmement agricole ».
    Si « réarmement agricole » il y a, c’est surtout d’un « réarmement chimique » de l’agriculture qu’il est question. A l’heure où l’#infertilité et les #maladies_chroniques s’envolent dans la population générale, où environ un tiers des foyers français reçoivent au robinet une eau non conforme aux critères de qualité pour cause de métabolites de #pesticides, où sans doute plus de 80 % de la #biomasse d’insectes volants et 60 % des oiseaux des champs ont disparu en quarante ans, on se plaît à imaginer le fou rire nerveux d’hypothétiques historiens qui chercheraient, dans les prochaines décennies, à décrire et surtout comprendre la logique de ce qui se produit ces jours-ci.

    Le plan #Ecophyto est d’abord mis à l’arrêt, le temps, comme l’a dit M. Attal, de « mettre en place un nouvel indicateur ». Bénigne en apparence, cette annonce signe en réalité la mort du plan destiné à réduire l’usage des pesticides en France. Mais après tout qu’importe, peut-on objecter, puisque le plan Ecophyto a, depuis son lancement en 2008, complètement échoué à atteindre ses objectifs.
    Ce n’est pas si simple. D’abord, malgré sa relative inefficience, le plan était l’incarnation d’une volonté partagée de réduire la pression des pesticides sur l’environnement et la #santé. Ensuite et surtout, il reposait sur un indicateur stable – le NODU (nombre de doses unités) – reflétant la réalité des usages de « phytos » et de leur évolution dans le temps.

    C’est une question bien plus importante et subtile qu’il n’y paraît. Une expérience de pensée toute simple permet de comprendre pourquoi. Figurez-vous un indicateur principalement lié à la quantité des différents produits utilisés sur les parcelles. Si vous remplacez 10 kilogrammes de DDT (un insecticide organochloré) épandus sur un champ, par 1 kg d’imidaclopride (un insecticide #néonicotinoïde) utilisés sur ce même champ, votre indicateur vous dira que vous avez fait baisser le recours aux #insecticides de 90 %. Vous serez donc très satisfait et vous pourrez annoncer ce chiffre sans craindre de démenti. Mais cette diminution de 90 % correspondrait en réalité à une aggravation des dommages sur les pollinisateurs d’environ 80 000 %, puisque 1 gramme d’imidaclopride peut tuer autant d’abeilles que 8 kg de DDT.

    Il ne fait ainsi aucun doute que le démantèlement du NODU et la coconstruction d’un nouvel indicateur d’usage – avec l’aimable concours des syndicats agricoles productivistes –, signerait la mort du plan Ecophyto, donc la fin d’une ambition.

    Tutelle politique

    Dans ce plan de « réarmement chimique » de l’#agriculture française, il y a plus inquiétant que la destruction du thermomètre. Il y a les pressions sur ceux qui sont chargés, au sein des institutions publiques, de le lire et de l’interpréter. Gabriel Attal a ainsi mis en cause, sans la nommer, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (#Anses), chargée d’évaluer les risques sanitaires et environnementaux des pesticides et de leur octroyer (ou leur retirer) leur autorisation de mise sur le marché. Le premier ministre annonce de facto vouloir placer l’agence – coupable selon lui d’interdire des molécules en France avant qu’elles ne soient interdites dans l’Union européenne –, sous une forme de tutelle politique.
    Pour Dominique Potier, agriculteur de métier et député (Parti socialiste) de Meurthe-et-Moselle, rapporteur de la commission d’enquête sur les pesticides tenue en 2023, il s’agit là « d’un recul de l’Etat de droit ». « Dans une démocratie, la remise en cause par le pouvoir politique d’une autorité scientifique constituée n’est pas un acte banal, dit au Monde cet élu peu coutumier des outrances et des vociférations d’Hémicycle. C’est un moment de bascule. »

    Bien sûr, l’expertise peut – et doit – être constamment interrogée dans sa rigueur, son indépendance, dans ses choix de tenir compte de tel ou tel élément plutôt que de tel autre. Mais elle doit l’être avec les instruments intellectuels de la disputatio savante, et il va sans dire que l’injonction politique n’en fait pas partie. La volonté de contrôle de la science et de l’expertise est un trope des régimes césaristes ou à tentation autoritaire. De fait, on se souvient que parmi les premières décisions de Donald Trump, à son arrivée à la présidence des Etats-Unis, figuraient la reprise en main de l’Agence fédérale américaine pour la protection de l’environnement (EPA) et sa mise sous tutelle par le pouvoir.
    Le « réarmement chimique » de l’agriculture française et ses modalités ne sont donc pas seulement une catastrophe environnementale et sanitaire dont les effets seront irréversibles à brève ou moyenne échéance. Ils s’inscrivent, comme pour la question migratoire, dans un mouvement de ratification culturelle de l’#extrême droite : est-ce vraiment une bonne idée ?

    https://www.lemonde.fr/planete/article/2024/02/03/si-rearmement-agricole-il-y-a-c-est-surtout-d-un-rearmement-chimique-de-l-ag

  • J’en reviens pas. Les agriculteurs ont disparu des radars. On n’en parle plus à la télé. Des barrages, des blocages. Hop. Instantanément, ça n’existe plus.
    J’en reviens pas comme ils nous l’ont fait à l’envers. Y-a 10 jours, on te dit que ça explose, que ça brûle. Mais en fait le Ministre de l’éborgnage te dit que ça ne peut pas exploser ni brûler, parce que c’est des gens qui travaillent. Et d’ailleurs, ça bloque, mais on ne te dit pas que c’est bien ou mal. On te dit que ça bloque. Que ça va décider des choses. Puis on te dit que c’est terminé. Que les décisions importantes ont été prises. Oui.
    Tu regardes la tronche des décisions.
    Tu découvres qu’on va pouvoir couper les haies pour faire des agrocarburants, qu’on va pouvoir continuer à utiliser les produits dangereux, et que même on va pouvoir recommencer à diffuser les produits directement dans les propriétés des voisins. Ca, tu découvres que c’est acquis, ça y est, c’est OK.
    Puis pour le reste, tu découvres que c’est le voeux pieux : « on va faire les gros yeux pour que la loi Egalim elle soit mieux appliquer ». Tu comprends que la loi n’est pas appliquée, et qu’on te promet des contrôles, réalisés par des boîtes privées j’imagine, évidemment, parce que c’est mieux fait et que c’est mieux et que c’est mieux (mieux que quoi, personne ne le dit et c’est ce qui devrait être bizarre).

    En fait, tout était écrit : « Alors tu vois on va envoyer les tracteurs, on va réclamer tout, et quand on aura obtenu ce qu’on attend sur les phytos, on rentre à la maison ; pas d’inquiétude, les lacrymos ne seront pas utilisées, c’est convenu comme ça ; pas d’inquiétude, les barrages ne seront pas dérangés, c’est convenu que les véhicules seront systématiquement détournés en amont »

    Alors en fait, on s’est fait encore avoir, et dans les grandes largeurs. Mais d’une façon. Un tel foutage de gueule, c’est consternant. Je regarde les infos ce soir, j’ai l’impression de voir une version vidéo de Paris Match, un truc déconnecté de tout ce qui a de l’importance.

    Hier soir, ça parlait de Orban qui cessait de bloquer les fonds pour l’Ukraine. Sur Arte et les autres journaux, ils ont à chaque fois terminé le sujet par « il n’a rien obtenu en échange ». L’élément de langage qui voyage d’un journal télévisé à l’autre.

    L’époque est impressionnante. En arriver à un tel point de décontraction au moment de discuter des faits est impressionnant.

    Tout à l’heure, il y avait un sujet « Comment lutter contre la désinformation ». C’était sérieux. Vraiment. Mais apparemment, ils n’ont pas choisi comme exemple les informations du Moyen Orient.

  • Au tribunal de Bobigny, après l’affaire Théo, hors norme, l’ordinaire d’un procès de policiers

    Le procès de l’affaire Théo, en janvier, au palais de justice de Bobigny (Seine-Saint-Denis), avait été hors norme : deux semaines d’audience, la grande salle des assises, le défilé des témoins, la longue déposition de la victime, la nuée de caméras et de micros à chaque suspension, la colère bruyante, à l’issue du verdict, de militants contre les violences policières, dans une enceinte quadrillée par les forces de l’ordre.
    Retour à l’ordinaire, jeudi 1er février, dans l’anonymat de la modeste salle 3 de ce même tribunal, où se tient, tous les premiers jeudis du mois devant la 14e chambre correctionnelle, une audience exclusivement consacrée aux délits commis par des policiers – les dossiers, manifestement, ne manquent pas.
    Deux agents de la brigade anticriminalité, Jordan M., 27 ans, et Loïc C., 31 ans, comparaissaient pour des violences injustifiées lors d’une interpellation, une nuit de mai 2023 à Saint-Ouen : des coups de pied, des coups de poing, des balayettes sur un individu qui, au terme d’une course-poursuite, s’était mis de lui-même au sol, les mains en évidence. Comme un écho, toutes proportions gardées, du procès de l’affaire Théo – trois #policiers jugés pour un coup de matraque tristement célèbre, qui avait justifié le renvoi aux assises, mais aussi pour tout un tas de gestes brutaux commis alors que le jeune homme était menotté et au sol.

    Comme l’affaire Théo, celle-ci n’aurait jamais atterri au tribunal si la scène n’avait pas été captée par une caméra de vidéosurveillance dont les images ont été diffusées à l’audience. Contrairement à l’affaire Théo, ce n’est pas la victime – introuvable – qui a signalé à la #justice le comportement des policiers indélicats, mais leur propre hiérarchie, alertée par un opérateur du centre de supervision urbaine de Saint-Ouen, choqué par ce qu’il avait vu sur ses écrans de contrôle cette nuit-là.

    « Comportement de cow-boy »

    « Ce procès n’est pas celui de #police, c’est celui de la violence illégitime, d’autant plus inacceptable qu’elle est commise par des gens qui portent le titre de gardien de la paix. » Ces mots ne sont pas de l’avocat de la partie civile, puisqu’il n’y en avait pas ; ils avaient été prononcés deux semaines plus tôt par Antoine Vey, avocat de Théodore Luhaka, lors de sa plaidoirie qui se serait aussi bien appliquée au procès du jour.

    Le procureur Loïc Pageot, qui représentait déjà l’accusation au procès Théo, aurait lui aussi pu répéter des pans entiers de son réquisitoire sur l’autorité qui « ne se conçoit que si elle est juste et proportionnée », mais il a choisi un registre un peu plus direct : « Qu’est-ce que c’est que ce comportement de cow-boy ? » « Des contrôles comme ça, il doit y en avoir tous les jours. S’il n’y a pas de vidéosurveillance, c’est ni vu ni connu », a-t-il aussi souligné.
    Est-ce le caractère incontestable des images, bien plus nettes que celles de l’interpellation de Théo ? Ou l’absence de public – hormis quelques collègues – et de médias ? Les deux prévenus du jour se sont en tout cas montrés plus penauds et contrits que les trois accusés du procès Théo – « On a été incompétents de A à Z », a résumé Loïc C. –, même si leurs explications ont été assez ressemblantes : fatigue, stress, environnement hostile, pas de volonté de faire mal.

    Les deux hommes s’en sont tirés avec quatre mois de prison avec sursis – un de plus que deux des trois accusés du procès Théo – et trois mois d’interdiction d’exercer sur la voie publique. Le procès de l’affaire Théo avait duré deux semaines. Il a fallu deux heures pour boucler ce procès-là. Le procès, selon la formule du procureur, de « la violence illégitime au quotidien ».
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/02/03/au-tribunal-de-bobigny-apres-l-affaire-theo-hors-norme-l-ordinaire-d-un-proc

    #violences_policières

  • Lettre ouverte : #Simone_Weil et les anarchistes
    https://www.partage-noir.fr/lettre-ouverte-simone-weil-et-les-anarchistes

    Dans son supplément littéraire du 24 mars [1988], Libération publiait un texte de trois pages de M. Robert Maggiori sur la philosophe Simone Weil, sous le titre : L’Ange rouge. Mystique et révoltée, morte à 34 ans en 1943. Simone Weil a illuminé la philosophie. Cela à propos de l’édition des œuvres com­plètes de Simone Weil. Ce texte, notamment sur l’engagement de Simone Weil dans la guerre d’Espagne aux côtés des anarchistes, méritait quelques précisions et rectifications qui ont fait l’objet d’une lettre de Lucien Feuillade en date du 27 mars à la rédaction de Libération. Cette lettre a valu à l’auteur une carte de M. Maggiori, avec ses remerciements pour les compléments d’information sur Simone Weil. Mais il n’y est pas question d’une publica­tion par Libération. Voici donc le texte de la lettre en (...)

    #Le_Monde_Libertaire #Louis_Mercier-Vega #CNT #Révolution_espagnole_1936-1939 #Mohamed_Saïl #François-Charles_Carpentier
    https://www.partage-noir.fr/IMG/pdf/ml0706_1988-5-mai.pdf

    • Un ouvrage où est évoqué la présence de Simone Weil, pendant la guerre d’Espagne, aux côtés des anarchistes :
      Antoine Gimenez & les Giménologues
      Les Fils de la nuit
      Souvenirs de la guerre d’Espagne. 19 juillet 1936 – 9 février 1939. - Libertalia

      https://editionslibertalia.com/catalogue/ceux-d-en-bas/les-fils-de-la-nuit

      J’avoue que ce livre m’a laissé quelques malaises par le mélange des genres – récit historique et fantasmes érotiques – mais je garde quand même un bon souvenir de ce témoignage, car on arrive à faire assez facilement le tri.

      Sinon, la fin de l’article du Monde libertaire où il est question de « l’amitié entre Nétchaïev et Bakounine » me semble pour le moins surprenante.

      Sauf erreur de ma part, il y a un consensus parmi les anarchistes pour reconnaître que Nétchaïev, loin d’avoir été un ami de Bakounine, a abusé de la confiance de ce dernier, notamment sur l’affaire de la traduction du Capital (voir à ce sujet le volume idoine de l’œuvre complète de Bakounine). Cette affaire ayant été instrumentalisée, comme on le sait, au moment du « congrès de la Haye ».

      De plus, l’histoire de la photo de Nétchaïev sur le bureau de Camus, j’ai beau essayer de l’imaginer, mais, honnêtement, ça le fait pas.

      Ceci étant, l’auteur évoque un souvenir datant de 1950. À ce moment-là, on n’avait pas encore connaissance de tous les écrits de Bakounine, y compris parmi les anarchistes. Ceci expliquerait cela ?

      En tous cas merci pour cette évocation de la mémoire de Simone Weil.

  • "Nous nous sentons laissés pour compte" : six questions sur les raisons de la colère des policiers municipaux
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/provence-alpes-cote-d-azur/bouches-du-rhone/marseille/nous-nous-sentons-laisses-pour-compte-six-questions-sur
    Vu les salaires je me demande qui devient encore policier aujourd’hui en France apart les personnages ultra-autoritaires qui ont besoin d’un uniforme pour leur l’estime de soi. Des malades quoi.

    Le Code général des collectivités territoriales (CGCT) stipule que « le maire est chargé, sous le contrôle administratif du représentant de l’État dans le département, de la police municipale, de la police rurale et de l’exécution des actes de l’État qui y sont relatifs » (art. L2212-1).

    Et c’est le maire qui décide de la rémunération d’un policier municipal, ce qui provoque des disparités suivant les communes.

    « Nous ce qu’on veut aujourd’hui, c’est une uniformisation des salaires, que tous les policiers municipaux touchent la même chose », indique Michel Choukri qui explique qu’"entre les policiers municipaux de Plan-de-Cuques par exemple et ceux de Marseille, il y a une différence de 400 à 500 euros en moins".

    « Ces problèmes de rémunération sont en grande partie responsables du manque de vocation, d’ici à l’horizon 2026, il va manquer 11 000 policiers municipaux en France », indique Philippe Angelelli, secrétaire général CFTC Ville de Marseille. Actuellement, il y a 26 000 fonctionnaires de police municipale dans le pays et les départs en retraite ne vont pas tous être comblés par manque d’attractivité du métier.

    Qu’est-ce que la « prime police »  ?
    Cette prime « police » comprend la dangerosité, la pénibilité et le risque que prennent les policiers.

    Au sens du Décret n° 2006-1391 du 17 novembre 2006 portant statut particulier du cadre d’emplois, les agents de police municipaux sont classés en catégorie C de la filière sécurité.

    Selon les grilles indiciaires, un agent de police municipale débutant comme brigadier, qui est donc à échelon 1, a un salaire brut de base de 1 541,70 €. Pour un chef de service de police municipale à échelon 1, le salaire brut est de 1 607,31 €.

    L’indemnité spéciale de fonctions (ISF), versée mensuellement, s’élève à 20% du traitement mensuel pour les Gardiens-Brigadiers et les Brigadiers-Chefs Principaux.

    L’indemnité d’administration et de technicité (IAT), variable selon l’assiduité, la qualité du service rendu, etc. À titre indicatif, elle peut varier de 452 € à 493 € annuels.

    Les salaires des flics berlinois suivant le rang et le groupe de salaire (A7 - A16/B2/B3)

    https://www.polizeitest.de/polizei-besoldung

    Dienstgrad Besoldungsgruppe
    Mittlerer Dienst
    Polizeimeister A7
    Polizeiobermeister A8
    Polizeihauptmeister A9
    Gehobener Dienst
    Polizeikommissar A9
    Polizeioberkommissar A10
    Polizeihauptkommissar A11/A12
    Erster Polizeihauptkommissar A13
    Höherer Dienst
    Polizeirat A13
    Polizeioberrat A14
    Polizeidirektor A15
    Leitender Polizeidirektor A16/B2/B3

    Un simple policier berlinois en début de carriére gagne € 2.314,42. Il peut monter jusqu’à € 10.809,50 pour la présidente de de la police de Berlin (B7). Au salaire il faut ajouter "le treizième mois" composé des primes de vacances et de noël et des primes diverses en fonction du type de service etc.

    Tableau pour la ville de Berlin à partir de 2022
    Besoldungstabellen - » dbb beamtenbund und tarifunion
    https://www.dbb.de/fileadmin/user_upload/dbb/pdfs/einkommenstabellen/2022-12_Besoldungstabelle_Berlin.pdf

    Les officiers de la police fédérale et les agents de plusieurs Länder sont mieux payés.

    #France #allemagne #rémunération

    • Plusieurs compléments d’information à proposer :
      – La police municipale est de plus en plus employée en remplacement de la police nationale. C’est un mouvement de fond engagé depuis plusieurs années. De plus en plus de PM sont armées et sont appelées à exercer des missions qui ne les distinguent en rien de celles de la PN, alors que la loi établit encore une distinction (la PM n’a pas les mêmes prérogatives que la PN).
      – Comme pour tous les agents territoriaux (fonctionnaires ou non) l’embauche des PM se fait sur le marché de l’emploi, comme dans le privé (contrairement à la fonction publique d’État) : le postulant envoie son CV avec une lettre de motivation au maire ; s’il reçoit une réponse favorable, le salaire fait l’objet d’une négociation lors de l’entretien d’embauche.
      – La négociation à l’embauche se fait uniquement sur le « régime indemnitaire », c’est à dire la partie du salaire qui est totalement décidée par chaque employeur (les maires). Le régime indemnitaire (RI) – autrement appelé « prime » - occupe une part de plus en plus importante dans le traitement des rémunérations, parfois près du tiers. Associées au RI (car décidées par l’employeur), d’autres primes liées au poste (comme évoqué ici) ou à des critères particuliers (travail le dimanche, travail salissant, etc.) pourront aussi être versées. Aucune cotisation n’est prélevée pour la retraite sur le RI, c’est la raison pour laquelle les agents territoriaux partent aujourd’hui avec des pensions de misère (salaire minables et partiellement sans cotisations). L’autre partie du salaire, par contre, est contrôlée par l’État ; il s’agit du fameux « point d’indice » (gelé), lequel est ventilé sur une grille indiciaire, en fonction des grades, des postes, de l’ancienneté, etc.
      – Pour plusieurs raisons (notamment, le renforcement des politiques répressives), le rapport entre l’offre et de la demande des policiers municipaux étaient, il y a encore quelques temps, plutôt favorable pour ces agents. Eh oui, on manque de flics dans les communes et les employeurs, en fonction de leurs ressources, étaient prêts à débourser de belles primes pour garnir leur service « tranquillité publique », afin de caresser les électeurs dans le sens du poil (enfin ceux qui votent). À l’époque où j’étais encore agent territorial, certains maires c’étaient accordés (dans le 93) pour éviter de se mettre en concurrence sur l’embauche des poulets municipaux. Cet article est peut-être le signe que les employeurs ont repris collectivement la main sur le contrôle de l’embauche de leurs flics. Quant à ce qui concerne les misions, les comportements et bavures, c’est une autre histoire. C’est encore pire que la PN !

  • Assurance-chômage : les scénarios du gouvernement pour un nouveau saccage, Cécile Hautefeuille

    L’exécutif étudie des pistes de réduction des droits au chômage, parmi lesquelles une baisse supplémentaire de 20 % de la durée d’indemnisation et un durcissement des règles concernant les seniors. Mediapart a eu accès aux chiffrages établis par la Dares, l’institut statistique du ministère du travail.

    Plusieurs scénarios pour un très mauvais film. Dans le droit fil des déclarations d’Emmanuel Macron sur un nouveau durcissement des règles d’#assurance-chômage lors de sa conférence de presse du 16 janvier, le ministère du #travail a demandé à la Dares (Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques), son institut statistique, de plancher sur différentes pistes de réduction des droits et vient d’en recevoir les résultats détaillés.

    Selon ces documents que Mediapart s’est procurés, l’hypothèse d’une nouvelle baisse de la #durée_d’indemnisation a été explorée, un an tout juste après une première diminution de 25 %. La seconde salve ferait mal : 20 % de moins pour toutes et tous. La durée maximale d’indemnisation passerait alors de 18 mois à 14,4 mois pour les moins de 53 ans, de 22,5 mois à 18 mois pour les 53-54 ans et de 27 mois à 21,6 mois pour les 55 ans et plus. Comparée à la durée initiale, avant la réforme de février 2023, la baisse totale serait… de 40 %.

    Et ce n’est pas tout. En pleine négociation sur le #chômage des #seniors avec les partenaires sociaux, le ministère a demandé à la Dares de travailler sur des scénarios visant à réduire, voire à supprimer totalement, les règles plus favorables dont les 53 ans et plus bénéficient en termes de durée et de maintien de droits jusqu’à la #retraite

    Sollicité par Mediapart sur ces chiffrages, le ministère du travail, désormais piloté par Catherine Vautrin, n’a pas souhaité commenter.
    S’ils ne sont, pour l’heure, que des documents de travail, ces chiffrages donnent un sérieux aperçu des hypothèses envisagées par l’exécutif. Emmanuel Macron a exposé sa volonté en conférence de presse, puis à Davos devant les puissants de l’économie mondiale : il veut un « acte II » de la réforme du marché du travail. Il veut des règles plus sévères. Il veut un taux de chômage à 5 %.

    Sitôt exigé, sitôt exploré. Le ministère du travail détient désormais le détail des plans possibles. De belles économies en vue mais un désastre pour les #chômeurs et les #chômeuses. Sans que les effets concrets s’annoncent très positifs en termes de baisse du chômage : la Dares n’anticipe que quelques dizaines de milliers d’emplois gagnés si ces mesures entraient en vigueur.

    Fin de droits et bascules au RSA

    Selon les calculs de la Dares, une nouvelle baisse de durée d’indemnisation « précipitera la fin de droit de 400 000 allocataires supplémentaires sur une année, conduisant ainsi à 100 000 bascules supplémentaires au #RSA ou à l’#ASS [allocation de solidarité spécifique − ndlr] ». La note transmise au ministère le rappelle : la réforme de 2023 réduit déjà « la durée consommée de 1,6 million d’allocataires sur un an qui sont ainsi concernés par une fin de droit plus précoce, parmi lesquels un quart, soit 400 000, basculent au RSA ou à l’ASS sur l’année ».

    Si l’exécutif taille encore dans la durée de versement des allocations, cela devrait dégager 3 milliards d’euros d’économies par an. Les coupes dans le modèle social générées par les #réformes de l’assurance-chômage de 2021 et 2023 sont, elles, déjà chiffrées : près de 7 milliards d’euros à l’horizon 2027, dont 4,5 milliards pour la seule baisse de 25 % de la durée. Une saignée.

    Les « effets emploi » attendus − autrement dit les retours à l’emploi espérés − sont également mesurés : 40 000 selon la Dares.
    Supprimer la filière “seniors” engendrerait chaque mois 6 800 fins de droits supplémentaires (82 000 sur une année).

    Les scénarios concernant les seniors ne sont guère plus réjouissants. Trois pistes sont étudiées par la Dares. La première consiste à décaler de deux ans les « bornes d’âge » qui permettent de percevoir des allocations plus longtemps. Actuellement, ce régime d’exception commence à 53 ans. Il passerait donc à 55 ans, jetant 32 000 personnes supplémentaires par an en fin de droits.

    La deuxième piste prévoit, en plus de ce décalage de deux ans, de supprimer « la tranche intermédiaire » qui concerne actuellement les 53-54 ans. Dans ce cas, seul·es les 57 ans et plus auraient droit à une durée plus longue. Le dernier scénario, brutal, consiste à supprimer purement et simplement « la filière senior ». Selon les règles actuelles, la durée de versement maximum passerait donc à 18 mois, quel que soit l’âge. Et même à 14,4 mois si l’exécutif décide d’appliquer la baisse de 20 % et d’infliger une double peine aux seniors.

    « Supprimer la filière “seniors” engendrerait chaque mois 6 800 fins de droits supplémentaires (82 000 sur une année) pour un montant total d’économies à terme de 880 millions d’euros par an », estime la Dares. Deux mille trois cents personnes basculeraient ensuite, chaque mois, au RSA ou à l’ASS quand d’autres n’auraient… plus rien du tout. Car actuellement, souligne la Dares, chez les 55 ans et plus qui atteignent leur fin de droits, près de la moitié (46 %) ne perçoivent aucune allocation dans les six mois qui suivent. Un tiers perçoivent le RSA et l’ASS quand seul·es 21 % arrivent à recharger des droits.

    Ici, les « effets emploi » attendus seraient de « 22 000 emplois supplémentaires en cas de suppression de la “filière seniors” » contre 2 000 en cas de « simple » rehaussement de deux ans des bornes d’âge. La Dares alerte toutefois dans sa note sur « la littérature économique [qui] met en évidence un effet assez significatif de la réduction de la durée d’indemnisation sur la qualité de l’emploi repris pour les seniors ».

    Supprimer le maintien de droits jusqu’à la retraite ?

    La dernière piste explorée par l’institut statistique à la demande du ministère concerne enfin le maintien de droits jusqu’à la retraite. Ce dispositif « permet actuellement aux allocataires de 62 ans ou plus de bénéficier d’un maintien dans leur indemnisation chômage au-delà de leur fin de droits et jusqu’à l’âge de la retraite à taux plein, sous réserve notamment d’avoir été indemnisés au moins durant un an ».

    Deux scénarios de réforme sont sur la table. Un report de deux ans de l’âge d’entrée dans le dispositif, de 62 à 64 ans. Et sa suppression. Cette dernière « concernerait 20 000 allocataires et réduirait les dépenses d’assurance-chômage de 342 millions d’euros à terme », précise la Dares, qui ajoute que « ces chiffrages ne prennent pas en compte les éventuelles réformes de la filière seniors ». En cas de double, voire de triple peine pour les seniors, les économies seraient donc bien plus larges. Et les droits des seniors, réduits à peau de chagrin.

    Ces chiffrages commandés par l’exécutif ne sont pas une surprise. Le gouvernement martèle, depuis des mois, qu’il souhaite réduire la durée d’indemnisation des 53 ans et plus. Le député Renaissance #Marc_Ferracci, artisan de la première réforme de l’assurance-chômage, en a remis une couche lundi 29 janvier dans Les Échos, plaidant pour une réforme profonde du chômage des seniors et formulant des propositions qui ressemblent à s’y méprendre aux chiffrages réalisés courant janvier par la Dares. Le député y concède que « le sujet le moins consensuel » est celui de la suppression de la « filière senior ».

    Des indices, depuis fin 2022

    L’idée de baisser, encore, la durée d’indemnisation de l’ensemble des demandeuses et demandeurs d’emploi n’est pas nouvelle non plus. La loi « portant mesures d’urgence relatives au fonctionnement du marché du travail en vue du plein emploi » votée fin 2022 a ouvert la voie à la modulation des allocations-chômage, selon la santé économique du pays. C’est pour cette raison que les droits ont baissé en février 2023. La conjoncture étant jugée « favorable », un coefficient (de 0,75, soit 25 % de baisse) a été appliqué sur le calcul de la durée des droits.
    Dès l’adoption de la loi, l’exécutif a pavé le chemin d’indices démontrant sa volonté d’aller plus loin. Un projet de décret avait fait hurler les partenaires sociaux car il prévoyait, sans concertation aucune, de baisser de 40 % la durée d’indemnisation si le taux de chômage passait sous la barre des 6 %. Ce passage avait finalement été retiré, mais Mediapart l’avait pressenti : l’idée n’allait pas finir aux oubliettes. Preuve en est que c’est bien sur un coefficient réduit de 0,75 à 0,6 que la Dares vient de plancher.

    Seule nuance, et de taille, avec le projet de décret : le taux de chômage est loin de 6 %. Il a même sensiblement augmenté de 0,2 point au troisième trimestre à 7,4 %. Les derniers chiffres du chômage, portant sur le nombre d’inscrits à #France_Travail (ex-Pôle emploi) affichent également une hausse de 1 % pour les catégories A,B et C au quatrième trimestre 2023. Signe, selon la CGT dans un récent communiqué, que les réformes successives des droits des chômeurs et des chômeuses ne fonctionnent pas et que le gouvernement, en continuant ses assauts, « veut encore amplifier une politique pourtant en échec ».

    Ce mardi après-midi, Gabriel Attal précisera peut-être, lors de son discours de politique générale au Parlement, les mesures qui seront intégrées à « l’acte II » de la réforme. Tous les chiffres sont désormais sur la table, l’exécutif n’a plus qu’à choisir le scénario. Quel qu’il soit, on connaît déjà l’issue : ça finit mal pour les chômeuses et les chômeurs.

    https://www.mediapart.fr/journal/economie-et-social/300124/les-scenarios-du-gouvernement-pour-un-nouveau-saccage

    #Droit_au_chômage #tirer_sur_l'ambulance

    • Attal annonce la suppression de l’allocation de solidarité spécifique (#ASS) touchée par + de 300 000 chômeurs exclus de l’assurance chômage. C’est une baisse ou une coupure de revenu, car les critères de la familialisation sont plus durs au RSA qu’à l’ASS, et un temps de chômage qui comme le chômage non indemnisé (majorité des chômeurs) ne vaudra plus aucun trimestre pour la retraite.

      N’oublions pas un gros mot en voie d’obsolescence programmée : #solidarité

      edit : la suppression de l’ASS va représenter une grosse économie en matière de revenu des chômeurs. environ 50 balles pour ceux qui rentrent dans les clous du RSA, et un nombre qui devrait être important d’ex AsS dont lea conjoint.e dispose d’un SIMC mensuel qui elleux n’auront rien.

    • Évolution et paupérisation d’une partie des Français
      https://www.senat.fr/rap/r20-830/r20-830.html

      Selon les données fournies par la Dares, la durée moyenne d’un CDD était de 46 jours en 2017 contre 113 jours en 2001. La moitié des CDD duraient moins de 5 jours en 2017 alors que la durée médiane était de 22 jours en 2001. En 2017, près d’un tiers des CDD ne duraient qu’une journée.

      ARE rabotée ad libitum, RSA conditionné, Prime d’activité (où est le mérite, réside le steack, ou le plat de quinoa aux légumes, comme vous voudrez), voilà le triptyque qui s’impose aux chômeurs en activité à temps réduit. Et c’est à cette catégorie là qu’entre 53 et 67 ans et plus (en fonction de la précarité d’emploi antérieure), les chômeurs doivent appartenir.

      edit

      au quatrième trimestre 2023, en France métropolitaine, le nombre de personnes inscrites à France Travail et tenues de rechercher un emploi (catégories A, B, C) s’établit à 5 129 600. Parmi elles, 2 824 400 personnes sont sans emploi (catégorie A) et 2 305 200 exercent une activité réduite (catégories B, C).

      https://statistiques.pole-emploi.org/stmt/publication#:~:text=Chômage%20et%20demandeurs%20d%27emploi.

      #chômeurs_en_activité_à_temps_réduit

    • Comme tant d’autres, nous prendrons leurs emplois à temps partiel payés au SMIC horaire. Ça permet à bien des précaires de survivre et d’esquiver le contrôle, et ça permettra à beaucoup de pensionnés à faible retraite d’échapper au 15h qu’ils n’auront de toutes façons pas les moyens de généraliser.
      Ce qui arrive avec l’inaptitude totale au travail (pathologies ou âge) est une autre question, dont la réponse se lira du côté des évolutions de l’AAH et de l’ASPA.

      #minima_sociaux #travail #précaires #précarisation

    • Fin de l’allocation de solidarité spécifique : vers une « fragilisation » des chômeurs de longue durée
      https://www.lemonde.fr/politique/article/2024/02/01/fin-de-l-allocation-de-solidarite-specifique-vers-une-fragilisation-des-chom


      Gabriel Attal, le jour de sa déclaration de politique générale, à l’Assemblée nationale, le 30 janvier 2024. JULIEN MUGUET POUR « LE MONDE »

      La réforme de l’allocation de solidarité spécifique, source d’économie, serait préjudiciable à de nombreux allocataires. Les associations dénoncent le projet du gouvernement.
      Par Bertrand Bissuel

      Derrière l’opération de vases communicants, il y a un risque de casse sociale. Dans sa déclaration de politique générale prononcée, mardi 30 janvier, à l’Assemblée nationale, le premier ministre, Gabriel Attal, a annoncé la suppression de l’allocation de solidarité spécifique (#ASS) et « sa bascule » vers le revenu de solidarité active (#RSA). Ce scénario, envisagé à plusieurs reprises au cours des trente-cinq dernières années, avait, jusqu’à présent, été écarté car il était susceptible de pénaliser de nombreuses personnes en situation de très grande vulnérabilité. Il devient aujourd’hui réalité, suscitant une vive colère à gauche, parmi les syndicats et les associations de lutte contre l’exclusion.

      Créée en 1984, l’ASS est une prestation accordée, sous certaines conditions, aux demandeurs d’emploi ayant épuisé leurs droits à l’#assurance-chômage. Pour la percevoir, il faut avoir des ressources faibles, qui n’excèdent pas un seuil donné (près de 1 272 euros par mois pour un individu seul, au 1er avril 2023). Le montant mensuel de l’allocation peut aller jusqu’à 552 euros. Dans un cas sur deux, la somme est versée à des personnes qui sont à la recherche d’un poste depuis au moins cinq ans. Ce sont des seniors, le plus souvent, 58 % des bénéficiaires ayant au moins cinquante ans . En août 2023, elle était attribuée à quelque 261 000 femmes et hommes (contre quelque 530 000 en 1996). Chargé de la financer, l’Etat a prévu un budget de 1,65 milliard d’euros pour l’exercice 2024 .
      Mardi, M. Attal a justifié son choix de mettre fin à l’ASS en faisant valoir que cette aide « permet, sans travailler, de valider des trimestres de #retraite ». Or, a ajouté le locataire de Matignon, « la retraite doit être le fruit du #travail » . D’où la décision d’éteindre le dispositif ciblé sur les #chômeurs de très longue durée. « Chercher un modèle social plus efficace et moins coûteux, ce n’est pas un gros mot mais un impératif », a-t-il complété. Son discours obéit donc à des considérations morales et au souci de dégager des économies. Il recèle aussi l’idée sous-jacente que, en basculant vers le RSA, les publics concernés intégreront un système qui vient d’être réformé (instauration de quinze à vingt heures d’activité hebdomadaire pour les #allocataires, accompagnement renforcé dans le but de reprendre pied dans le monde du travail, etc.).

      « Economies » substantielles

      Le problème, c’est que les règles encadrant l’ASS ne sont pas identiques à celles applicables au RSA, les premières s’avérant souvent plus favorables aux individus que les secondes. Ainsi, le plafond de revenus à ne pas dépasser pour pouvoir prétendre à une aide est plus élevé pour l’ASS que pour le RSA, si bien que le nombre potentiel de bénéficiaires est plus important dans le premier cas. De plus, les ressources prises en compte et les modalités de calcul peuvent se révéler plus avantageuses, s’agissant de l’ASS. Autrement dit, la disparition de cette prestation pourrait être préjudiciable à un certain nombre de personnes. Combien ? Sollicité, le ministère du travail, de la santé et des solidarités n’a, à ce stade, pas livré de données.

      Fin 2017, dans une note confidentielle que Le Monde a pu consulter, France Stratégie, un organisme d’expertises rattaché à Matignon, avait présenté des « scénarios d’évolution du régime de solidarité chômage ». L’un d’eux tentait d’apprécier l’impact d’une « suppression sèche de l’ASS » : « 70 % des allocataires actuels seraient perdants (…), avec une [réduction] moyenne de niveau de vie de 8 % », en faisant l’hypothèse que tous les individus ayant droit au RSA et à la #prime_d’activité les réclament – ce qui n’est pas le cas, à l’heure actuelle. « La part des perdants passerait à 75 % (…), avec une baisse moyenne de niveau de vie de 16 % », si l’on retenait un « taux de recours » au RSA et à la prime d’activité équivalent « à celui estimé aujourd’hui ». En outre, l’extinction de l’ASS conduirait à des « économies » substantielles dans nos régimes de pension, puisque cette prestation octroie des trimestres de cotisation au titre de la retraite. Dans un rapport sur les #minima sociaux rendu en avril 2016, Christophe Sirugue, alors député de Saône-et-Loire, était parvenu à des constats similaires. Ses chiffrages et ceux de France Stratégie, réalisés il y a plusieurs années, nécessitent d’être actualisés, mais ils mettent en lumière les effets négatifs qui pourraient se produire, après l’annonce de mardi.

      C’est pourquoi Christophe Robert, délégué général de la Fondation Abbé Pierre, se dit « choqué » face à la déclaration du premier ministre. « Elle fragilise des personnes déjà fragiles », renchérit Marie-Aleth Grard, présidente d’ATD Quart Monde. Pour elle, c’est un « signe grave, qui montre que, lorsque vous êtes #précaire, on vous enfonce encore plus dans la précarité ».

      Le nombre d’allocataires de l’ASS n’a cessé de baisser alors que cette allocation a pu concerner 450 000 allocataires.
      Le journaliste spécialisé réussi à ne pas parler du caractère non individuel des deux prestations.

      ASS : Contre-attaque, Figaro, Michaël Zemmour
      https://seenthis.net/messages/1039298
      https://seenthis.net/messages/1039300
      https://seenthis.net/messages/1039331

    • La réforme de l’assurance-chômage de 2019 a d’abord affecté les jeunes et les précaires
      https://www.lemonde.fr/politique/article/2024/02/27/assurance-chomage-la-reforme-de-2019-a-d-abord-affecte-les-jeunes-et-les-pre

      Alors qu’un nouveau tour de vis pour les chômeurs est sérieusement envisagé par le gouvernement, le comité d’évaluation des mesures prises en 2019 a rendu son rapport intermédiaire, mitigé, mardi 27 février.
      Par Thibaud Métais

      Pendant que le gouvernement prépare l’opinion à une nouvelle réforme de l’assurance-chômage, les effets des précédentes commencent à être mieux connus. La direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques, rattachée au ministère du travail, a publié, mardi 27 février, un rapport intermédiaire réalisé par son comité d’évaluation de la #réforme de l’#assurance-chômage lancée en 2019 et qui avait durci les règles d’indemnisation des demandeurs d’emploi.
      La publication de ces travaux intervient au moment où un nouveau tour de vis pour les chômeurs – ce serait le cinquième depuis 2017 – est dans les cartons de l’exécutif. Dans Le Journal du dimanche du 25 février, le premier ministre, Gabriel Attal, a annoncé que la durée d’indemnisation « peut encore » être réduite et qu’il est également possible d’« accentuer la dégressivité des allocations ». Si les arbitrages ne sont pas arrêtés, le locataire de Matignon a confirmé sa détermination sur RTL, mardi 27 février. « Travailler doit toujours rapporter toujours plus que ne pas travailler , a affirmé le chef du gouvernement, qui souhaite qu’on « rouvre le chantier » de l’assurance-chômage pour avoir « un #modèle_social qui incite davantage à l’activité ».

      https://seenthis.net/messages/1043484

      La volonté du gouvernement de durcir une nouvelle fois les règles d’indemnisation vise à répondre au retournement du marché de l’#emploi observé ces derniers temps. Alors que le président de la République, Emmanuel Macron, avait fait du #plein-emploi – autour de 5 % de chômage – l’objectif majeur de son second quinquennat, la possibilité de tenir cette promesse s’envole.
      Après plusieurs années de baisse continue du chômage, celui-ci est en hausse depuis plusieurs mois, passant de 7,1 % fin 2022 à 7,5 % sur le dernier trimestre de 2023. La dernière réforme de l’assurance-chômage mise en place en février 2023 et qui a réduit de 25 % la durée d’indemnisation avait pourtant comme objectif de rendre les règles plus incitatives lorsque la conjoncture est favorable et plus protectrice lorsque la situation se dégrade.

      Baisse du nombre d’ouvertures de droits
      Les changements se succèdent si rapidement que de nouvelles règles sont mises en place, sans même que les effets des précédentes soient connus. Le rapport publié mardi répond en partie à cette carence. Ces travaux s’intéressent aux conséquences de la réforme de l’assurance-chômage décidée en 2019 et mise en œuvre par étapes jusqu’à fin 2021, notamment en raison de la crise sanitaire. Les différents décrets pris par le gouvernement ont eu pour conséquence de durcir les conditions d’indemnisation.
      Les conditions d’accès au système sont devenues plus exigeantes puisque les demandeurs d’emploi doivent désormais travailler pendant six mois sur vingt-quatre (contre quatre sur vingt-huit auparavant) pour ouvrir des droits. Cette réforme a également modifié le mode de calcul du montant de l’indemnisation (et mis en place la dégressivité de l’allocation à partir du septième mois pour les chômeurs de moins de 57 ans qui avaient un salaire égal ou supérieur à 4 700 euros brut par mois). Enfin, du côté des entreprises, elle instaure le bonus-malus, qui module le taux de cotisations en fonction du nombre de salariés dont elles se sont séparées, pour réduire le recours aux contrats courts.

      Les résultats montrent une baisse significative (17 %) du nombre d’ouvertures de droits entre 2019 et 2022. « La baisse des entrées au chômage peut aussi être due à la dynamique du marché du travail à ce moment-là », nuance toutefois le président du comité d’évaluation, Rafael Lalive, faisant référence aux nombreuses créations d’emplois qui ont suivi la crise sanitaire. La diminution s’avère plus marquée chez les jeunes et les plus précaires : − 24 % pour les moins de 25 ans, – 25 % pour ceux ayant terminé un CDD et – 35 % après un contrat d’intérim.

      Retour à l’emploi peu durable

      L’allongement de la durée de travail nécessaire à l’ouverture de droits de quatre à six mois peut également priver des salariés de l’accès à l’assurance-chômage. « Cette perte de revenu peut les amener à accepter plus systématiquement les offres d’emploi qui leur sont proposées, au détriment de la qualité de l’emploi retrouvé », estiment les auteurs du rapport. L’étude souligne cependant l’effet positif et significatif de la mesure sur la probabilité de retrouver un emploi. Mais pour les plus de 25 ans, l’effet porte uniquement sur un retour à l’emploi peu durable (CDD inférieur à deux mois ou mission d’intérim).

      Le rapport met par ailleurs en lumière les possibles effets opposés sur le retour à l’emploi induits par la modification du calcul de l’allocation. « D’une part, la baisse du montant des allocations pourrait accélérer le retour à l’emploi ; d’autre part, l’allongement de la durée d’indemnisation [induite par la modification du mode de calcul] pourrait retarder ce retour », écrivent les auteurs. Quant aux entreprises, 18 000 d’entre elles ont été concernées par le mécanisme du bonus-malus, ce qui représente 6 % des sociétés des sept secteurs concernés par la mesure. 36 % d’entreprises sont en malus et 64 % en bonus.
      Il faut désormais attendre la fin de l’année pour que le comité d’évaluation rende ses travaux définitifs et pour connaître dans les détails les conséquences de la réforme de 2019 sur les comportements des demandeurs d’emploi. Même si, d’ici là, ils seront probablement soumis à de nouvelles règles d’indemnisation encore plus strictes.

  • Exclusive: bank locks customer’s account after donation to UNRWA – SKWAWKBOX
    https://skwawkbox.org/2024/01/28/exclusive-bank-locks-customers-account-after-donation-to-unrwa

    A UK bank locked its customer’s account – and subjected her to a security grilling – minutes after she made a donation to UNRWA, the United Nations Relief and Works Agency that provides a lifeline to suffering Palestinians in Gaza.

    The Sunak and Biden governments have stopped providing funds to the vital agency after Israel made what appear to be unevidenced claims that some of its employees took part in the 7 October raid. Israel’s record of lies about events in Gaza – and its now-clear slaughter of many, perhaps most, of the Israeli victims on the day of the raid – means that any allegations should be treated with extreme suspicion unless thoroughly proven. Israel has also murdered dozens of UN employees as well as well over a hundred journalists.

    The woman, who has asked not to be named, said:

    I’ve been with my bank for at least twenty years. Today, two minutes after donating a fiver to UNRWA, I received a security call and they had blocked my card.

    Skwawkbox understands that the account was later unblocked, but if this incident is not a one-off, UK banks may be helping the government enforce its decision to cut off UNRWA and the desperate Palestinians who depend on it – a move that many analysts believe is a measure to accelerate the slaughter in Gaza before Israel has to report back to the International Court of Justice on its compliance, or gaping lack of compliance, with the court’s orders to stop and prevent genocide of the Palestinians.

    Update – this appears not to be an isolated incident:

  • L’#UNRWA a été créé parce que l’état sioniste et ses appuis avaient refusé que les réfugiés palestiniens soient pris en charge par l’ « Agence des Nations Unies pour les #réfugiés » (#HCR).

    In waging war on the UN refugee agency, the West is openly siding with Israeli genocide
    https://www.jonathan-cook.net/blog/2024-01-30/war-un-refugee-israel-genocide

    UNRWA is separate from the UN’s main refugee agency, the UNHCR, and deals only with Palestinian refugees. Although Israel does not want you to know it, the reason for there being two UN refugee agencies is because Israel and its western backers insisted on the division back in 1948. Why? Because Israel was afraid of the Palestinians falling under the responsibility of the UNHCR’s forerunner, the International Refugee Organisation. The IRO was established in the immediate wake of the Second World War in large part to cope with the millions of European Jews fleeing Nazi atrocities.

    Israel did not want the two cases treated as comparable, because it was pushing hard for Jewish refugees to be settled on lands from which it had just expelled Palestinians. Part of the IRO’s mission was to seek the repatriation of European Jews. Israel was worried that very principle might be used both to deny it the Jews it wanted to colonise Palestinian land and to force it to allow the Palestinian refugees to return to their former homes. So in a real sense, UNRWA is Israel’s creature: it was set up to keep the Palestinians a case apart, an anomaly.

    Nonetheless, things did not go exactly to plan for Israel. Given its refusal to allow the refugees to return, and the reluctance of neighbouring Arab states to be complict in Israel’s original act of ethnic cleansing, the Palestinian population in UNRWA’s refugee camps ballooned.

  • Décrypter le mouvement des agriculteurs
    https://lundi.am/Decrypter-le-mouvement-des-agriculteurs

    [...] les dirigeants de la #FNSEA, c’est vraiment les 1% contre les 99%. Arnaud Rousseau, c’en est vraiment la caricature, c’est un grand patron de l’agro industrie, extrêmement riche, qui possède 700 ou 800 hectares, ce qui n’est vraiment pas le cas des 99% d’adhérents aux FDSEA. Il y a donc une déconnexion de plus en plus grande entre cette toute petite élite qui est très proche du gouvernement, qui prend les décisions main dans la main avec lui et les gens, syndiqués ou non, sur le terrain, qu’ils soient dans les modèles bio ou pas. Je peux prendre l’exemple de mes voisins, ils ont 100 hectares et pourtant ils galèrent. En Bretagne, par exemple, quand tu as 50 hectares, tu as deux choix : soit tu passes en bio, mais ça ça valait le coup il y a 5 ans, soit tu rachètes la ferme de ton voisin et tu prends 50 hectares et 50 vaches de plus pour faire plus de volume, travailler comme des malades nuit et jour et tenter de rester à flot. Et l’option du #bio devient aussi une impasse car on a de plus en plus de mal à vendre nos produits depuis la crise du Covid et on les vend à des tarifs très proches du celui du circuit conventionnel. Donc quelques soient les choix que les uns et les autres ont fait, quand ont fait partie des 99% on partage vraiment la même galère.

    Après il y a de vraies questions sur les produits que l’on utilise. Dans notre modèle économique de libre-échange, si on n’utilise plus de #pesticides, on se retrouve à ne plus être compétitifs. Et donc il y a ce faux choix : se suicider économiquement ou se suicider avec les produits qu’on utilise. Parce que concrètement, on sait qu’en utilisant des pesticides on a de très fortes chances de tomber malades. Cela se dit pas beaucoup dans les campagnes mais ça se sait ; quand on emprunte le circuit des pesticides, on sait qu’on a de grandes chances de mourir entre 55 et 65 ans.

    Mais c’est parce qu’on est coincés dans cette alternative que certains arrivent à défendre le glyphosate ou les méga-bassines. Nous ce qu’on dit c’est que la seule solution, c’est de sortir des accords de libre-échange et de l’injonction à la compétitivité mondiale.

    #confédération_paysanne #modèle_agricole #agriculture

  • Perrier, Vittel, Hépar, Contrex... pourquoi Nestlé a-t-il désinfecté ses eaux minérales avec des traitements interdits ? - midilibre.fr
    https://www.midilibre.fr/2024/01/30/perrier-vittel-hepar-contrex-pourquoi-nestle-a-t-il-desinfecte-ses-eaux-mi

    Sophie Dubois, directrice de Nestlé Waters France, a confié tous ses espoirs de croissance pour le site historique de la Source Perrier à Vergèze, dans le Gard à Midi Libre. Désormais, deux puits sur huit produiront une eau de consommation humaine qui ne pourra pas se prévaloir de l’appellation d’eau minérale. « Nous lançons Maison Perrier, une nouvelle gamme d’eaux aromatisées, qui n’auront pas les caractéristiques de l’eau de Perrier mais correspondent à un nouveau segment de consommation en très forte croissance », assure Sophie Dubois.
    Conséquences

    L’arrêt du recours à ces dispositifs de traitement et de filtration a obligé Nestlé Waters à suspendre l’activité de certains de ses puits dans les Vosges. Cet arrêt qui a conduit à une réduction des volumes de production d’Hépar et de Contrex.

  • Nestlé et d’autres industriels ont purifié illégalement de l’eau contaminée pour continuer de la vendre
    https://www.radiofrance.fr/franceinter/nestle-et-d-autres-industriels-ont-purifie-illegalement-de-l-eau-contami

    Lorsqu’une information nous indispose, feignons d’en être les organisateurs. Dans un article intitulé “Perrier, Vittel, Contrex : Nestlé fait son mea culpa”, le journal Les Échos révélait le lundi 29 janvier 2023 que “pendant des années, Nestlé avait enfreint la réglementation pour maintenir la sécurité de ses eaux”. Cette opération “mea culpa” de la part de la multinationale a en réalité été orchestrée par ses équipes de communication.

  • Enquête vidéo : comment #Israël détruit les cimetières de Gaza
    https://www.lemonde.fr/videos/video/2024/01/29/enquete-video-comment-israel-detruit-les-cimetieres-de-gaza_6213717_1669088.

    « Le Monde » a analysé des images satellites de la bande de #Gaza et montre que la moitié des #cimetières répertoriés dans l’enclave ont été endommagés, voire totalement rasés.

  • Middle East Eye sur X : https://twitter.com/MiddleEastEye/status/1751314781368365197

    The following 𝐬𝐞𝐯𝐞𝐧 𝐜𝐨𝐮𝐧𝐭𝐫𝐢𝐞𝐬 have suspended Unrwa funding based on Israeli claims that 12 of the agency’s 30,000 employees took part in Hamas attacks:
    🇺🇸 US
    🇨🇦 Canada
    🇬🇧 UK
    🇫🇮 Finland
    🇦🇺 Australia
    🇮🇹 Italy
    🇳🇱 Netherlands

    🇳🇴 Norway and 🇮🇪 Ireland said they would not follow suit.

    Switzerland said no decision till accusations are clarified.

    𝐔𝐧𝐫𝐰𝐚 𝐟𝐚𝐜𝐭𝐬:

    • It has 30,000 employees, 13,000 of which are in Gaza.

    • Most of them are Palestine refugees and a small number of international staff.

    • In Gaza, it runs 183 schools, 22 health facilities and seven women’s centres, among several other facilities.

    • Its schools are attended by 286,645 students in Gaza, while its medical facilities have 3.4 million average visits per year, according to UN data

    #complices #génocide

  • Gaza : le nécessaire et inlassable rappel du droit
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/01/27/gaza-le-necessaire-et-inlassable-rappel-du-droit_6213382_3232.html

    En se fixant l’objectif de détruire le Hamas, Israël a en fait mis en marche une machine à broyer Gaza et ses habitants.

    En fait, pour mettre en marche une machine à broyer Gaza et ses habitants, l’état sioniste a pris pour prétexte l’objectif de détruire le Hamas.

    • La Cour a, en revanche, enjoint à l’Etat hébreu de faire tout son possible pour « empêcher la commission de tout acte entrant dans le champ d’application » de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide, et de prendre « toutes les mesures en son pouvoir pour prévenir et punir l’incitation directe et publique à commettre le génocide ». Une recommandation bienvenue étant donné les propos inquiétants émanant de la coalition gouvernementale la plus à droite de l’histoire d’Israël.

      Quelques réflexions à propos de ce gouvernement d’extrême droite en Israël :

      Comme le dit justement Alain Gresh, un État colonialiste ne peut que se radicaliser dans les moyens répressifs mis en action pour continuer son projet colonialiste, sur la durée.

      D’une part, l’émergence d’un gouvernement d’extrême droite en Israël n’est pas un accident. C’est la suite logique, intégrée dans le processus historique du projet colonialiste sioniste qui ne peut que se radicaliser dans la violence exercée contre le peuple autochtone. C’est ainsi que les guerres coloniales, de façon générale, sont menées.

      D’autre part, la mise en action de ce projet politique colonialiste - le sionisme - a été incarnée dans le passé par des personnalités plus « démocratiques » que les Netanyahou - Smotrich - Ben-Gvir - Gallant et consorts. On prédit au gouvernement actuel qu’il sera remplacé par des représentants politique plus présentables, « une fois qu’on aura fini la guerre contre le Hamas ».

      Il n’en reste pas moins que l’État d’Israël s’est construit, depuis un siècle, d’une façon cohérente à partir de ce projet sioniste pour atteindre l’objectif d’une colonisation totale du territoire palestinien, voire plus, quelle que soit la tendance politique au pouvoir. D’autre part, la société israélienne est aujourd’hui très majoritairement soudée derrière un chef d’État crypto-fasciste, par ailleurs fort critiqué sur le plan intérieur mais à qui on demande de faire le sale boulot d’épuration ethnique.

      Les personnalités politiques (notamment) en France, pour qui l’État d’Israël ne peut faire l’objet que d’un soutien inconditionnel, obéissent aux mêmes logiques.

      Voilà pourquoi il est essentiel de pouvoir défendre et revendiquer la légitimité d’un regard critique sur le projet politique du sionisme car, de façon générale, tout projet politique doit être critiquable et, en particulier, concernant le sionisme, il n’y aura aucune solution pérenne de paix sur ce territoire - à commencer par la sécurité des Israéliens - tant que ce projet ne sera pas remis en cause fondamentalement. Et remettre en cause le projet sioniste ne signifie pas obligatoirement qu’il faudrait « jeter les juifs à la mer » ni être amalgamé au discours débile, raciste, fasciste et antisémite de Dieudonné.

      Remettre en cause le projet politique sioniste, cela commence déjà par admettre la réalité coloniale. Pour l’heure, cette démarche semble totalement inimaginable en Israël, tant la majorité de la population semble être prostrée dans une position défensive qui l’empêche même d’admettre cette réalité.

      L’urgence est au cessez-le-feu immédiat car c’est un génocide qui se déroule à Gaza et c’est une offensive colonialiste d’une brutalité extrême qui a lieu en Cisjordanie. On ne peut pas attendre que les choses évoluent dans les esprits des Israéliens, d’autant que cela risque d’être long.

      Voilà pourquoi les palestiniens n’ont aujourd’hui pas d’autres choix que d’espérer que les suites politiques du recours à la CPI, ainsi que les négociations diplomatiques gérées par des intermédiaires puissent leur éviter d’être exterminés et rayés de la carte.