AnarSonore

La révolution ne sera pas télévisée, Ni retransmise en scène sur un i-pod de couleur. Elle ne sera pas non plus attisée par les socio-demo-quartz à l’urne transparente, Ni par les écrivains de plateau-télé-repas producteurs de Mac-book. Non, la révolution ne sera pas télévisée,... Elle ne s’invitera pas chez Pujadas, Ni ne savourera le Pernod du midi en montrant sa cuisse. Elle ne délivrera pas que le discours Et ouvrira d’autres grilles que celle des programmes. Elle sera à une autre place, en banlieue ou au centre-ville, Dans une ruelle peut-être, organisée et mobile, Eloquente enfin de silence, subtile, indétectée, avertie, avisée : La révolution ne sera pas télévisée !

  • Pourquoi l’homme n’est pas un cochon comme les autres.

    Indéniable succès de communication, l’expression « #balancetonporc » devrait aussi nous inciter à une réflexion de fond sur le comportement sexuel et l’origine de la domination masculine. Rappelons, tout d’abord, que, en matière de sexualité, l’évolution des espèces a connu plusieurs ponctuations : la reproduction sexuée, la viviparité (c’est-à-dire le portage de l’embryon par la femelle) et enfin, ce qui distingue l’« homo sapiens » du reste du règne animal, une conscience qui lui permet d’imaginer l’avenir de sa filiation. Si nous écartons les récentes options bio-technologiques (PMA, clônage, utérus artificiel, etc.), il s’agit là de trois invariants structurels ayant pesé lourdement dans la construction du rapport homme-femme.

    Les deux premiers points sont communs à de nombreuses espèces animales, mais ils impliquent, déjà, de nombreuses contraintes comportementales. Ainsi, la reproduction sexuée confère, au désir et aux caractères sexuels secondaires, des avantages sélectifs ; la viviparité interdit un partage égal des tâches, comme ce peut être le cas pour les oiseaux chez lesquels le contenu du nid offre un accès partagé, à la fois, par le mâle et par la femelle. Le dernier point constitue, quant à lui, une rupture avec l’ensemble du règne animal. En effet, homo sapiens a la capacité de se projeter dans le futur lointain ; pour lui même, certes, mais aussi pour les autres et, en particulier, pour ses enfants.

    A notre connaissance, homo sapiens est le seul qui puisse imaginer, pour son « oeuf », un avenir de président de la république. Comme l’a dit Françoise Héritier, c’est le « privilège exorbitant d’enfanter » qui, dès l’origine, a constitué chez homo sapiens le cœur de l’aliénation féminine ; les mâles ayant dû engager une véritable épreuve de force pour s’assurer le contrôle de cet œuf(1). C’est pour cela que l’homme a inventé des mythes et des traditions qui, tous, auront comme but de lui permettre de se s’approprier une fécondité à laquelle il ne participe pas. La mystification du corps humain, la soumission et l’invisibilisation de la femme, la non-mixité et la répression du désir sexuel sont autant d’éléments qui se retrouvent dans différentes civilisations. Ils contribuent à l’élaboration d’un ordre moral ayant comme objet, sur le plan politique, de contrôler les ventres, c’est-à-dire, d’une part, la nécessité de renouveler le capital humain(2) et, d’autre part, celle de garantir la « pureté du sang », celle du lignage, comme le montre ce que fut l’institution des curateurs au ventre.

    L’appropriation de la fécondité, par l’homme, s’est traduite par la codification des rôles sexuels. Il s’en est suivi que, dans les sociétés humaines, c’est l’homme qui doit être actif et conquérant ; la femme, au contraire, se doit d’être passive, réservée et prude. Profitons-en pour, ici, rendre justice au cochon lequel n’est pas un « porc » puisque, comme c’est souvent le cas dans le monde animal, c’est la femelle qui est la plus active et qui, au moment de l’oestrus, exprime un comportement sexuel caractéristique, avec une augmentation de l’activité et de la nervosité, ainsi qu’une attirance particulière pour les mâles(3).

    Pouvoir et sexualité.

    Le spectacle des « affaires sexuelles » est une mise en lumière de l’imbrication de la sexualité et du pouvoir. L’affaire Weinstein et celles qui ont suivi impliquent les villas de la jet-set, les boudoirs des prédicateurs, les bureaux de patrons, les couloirs des grands media , les salons des politiciens. Il est intéressant de noter qu’il n’a pas été trouvé, par les media, d’expression générale pour désigner ces violences. En effet, quand il s’agit de la rue, ils n’hésitent pas à parler de « harcèlement de rue » faisant de tout homme de la rue l’agresseur potentiel. Pour les « affaires », là, ils individualisent les cas ; ils utilisent une sémantique opposée à celles qu’ils emploient contre l’homme de la rue et ils ne parlent pas de harcèlement des puissants ou de harcèlement du pouvoir.

    Toutes les célébrités mises en cause ont abusé de leur position dominante pour arriver à leurs fins avec des femmes, des hommes ou des enfants. Pourtant, ce qui a fragilisé les victimes (femmes, hommes ou enfants) dans ces affaires, c’est bien leur position de subordonnés spirituels ou sociaux par rapport à leurs prédateurs. Ce sont bien les hiérarchies qui ont favorisé ces agressions et ces viols et ce sont bien ces hiérarchies que le pouvoir, tout anti-sexiste qu’il puisse se réclamer, préserve et défend. Cela devrait, pour le moins, le rendre circonspect et dubitatif quant à son intervention pour régler les problèmes qu’il a engendrés.

    Nous notons que, dans le discours du président de la république, lors de la journée contre les violences faites aux femmes, la plupart des mesures prises étaient d’ordre répressif et ne visaient que « le harcèlement de rue ». De la sorte, le pouvoir fait d’une pierre deux coups. D’un côté, il renforce le rôle passif de la femme au bénéfice de celui de l’État et, de l’autre, il estompe l’effet désastreux des « affaires ». De façon tout aussi arbitraire, la loi ne distinguera pas plus entre la trivialité et la passion. A ce sujet, certains feraient bien de se souvenir du suicide, en 1969, de Gabrielle Russier, cette jeune enseignante de 32 ans condamnée à de la prison pour avoir eu une relation amoureuse avec un de ses élèves, jeune homme de 16 ans. Ce drame contribua à amplifier la contestation de cette morale bourgeoise et hypocrite que l’on veut nous resservir maintenant.

    Quelques pistes pour ne pas se perdre …

    L’inversion des rôles sexuels chez l’humain, c’est-à-dire le passage du matriarcat au patriarcat, apparaît comme un caractère culturel acquis et transmissible de l’espèce et il a également pour conséquence d’introduire nombre de frustrations très utiles pour augmenter l’agressivité des guerriers ou bien pour créer un très rentable marché du sexe. La domination masculine et le sexisme ont des causes biologiques et des raisons politiques qui ont créé des habitudes sociologiques qui perdurent depuis l’aube du néolithique. Ce n’est pas avec des lois anti-sexistes, des associations subventionnées ou des gadgets orthographiques que nous ferons reculer le problème, si ce n’est, tout au plus, que de façon artificielle ; et encore, cela se fera au prix de l’augmentation de l’état névrotique de la population. Le combat est, donc, plus intime que cela ; il est culturel. Les progrès de la connaissance scientifique, puis les mouvements de libération de la femme pour la mixité et la libération des mœurs, ont contribué à des avancées notables de la condition féminine. Ce qui, aujourd’hui, met en péril cette difficile démarche émancipatrice, face au poids des traditions, c’est le retour en force de l’obscurantisme sous toutes ses formes ainsi que les nouveaux appels à la censure et à la non-mixité, lesquels contribuent à renforcer l’ordre moral.

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    Les curateurs au ventre, une institution patriarcale tombée en désuétude.

    Depuis Aristote, l’homme pensait que, par sa semence, il injectait son homoncule et que le ventre de la mère n’avait qu’un rôle nourricier. A partir du XIX° siècle, les progrès de la génétique allaient changer les mentalités. Avec la découverte des gamètes et du mécanisme embryologique, la fin des peurs ancestrales autour de la procréation allaient, peu a peu, reléguer dans l’oubli l’institution des curateurs au ventre, cet édifiant exemple du contrôle de la fécondité et de sa morale. Le cas le plus connu est celui de la reine Clémence de Hongrie, veuve de Louis X, mais voici encore, dans sa forme atténuée, ce que nous pouvons lire dans un traité de droit civil de 1833 :

    583. Le curateur au ventre est celui qui est préposé à surveillance de la grossesse d’une femme enceinte au décès de son mari

    584. Si lors du décès du mari, la femme est enceinte, porte l’article 393 du code civil, il sera nommé un curateur au ventre par le conseil de famille

    585. La légitimité d’un enfant posthume est indépendante de l’institution du curateur au ventre, … mais dans son intérêt moral la femme enceinte doit elle même provoquer sa nomination. Par cette précaution elle préviendra les chagrins d’une malignité offensante

    588. Le curateur doit donc veiller à l’événement de la grossesse. Il n’a point d’autorité sur la mère. Son caractère ne lui donne pas le pouvoir de la suivre partout, de critiquer ses actions, et de lui prescrire une règle de conduite ; mais il a le droit de faire des visites à son domicile, de prendre des renseignements, d’examiner ses démarches, d’assister à l’accouchement

    L’institution des curateurs au ventre disparaîtra définitivement en 1964.

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    (1) http://www.lemonde.fr/disparitions/article/2017/11/15/l-ethnologue-et-anthropologue-francoise-heritier-est-morte_5215270_3382.html

    (2) En 1974, Houari Boumediene, alors président algérien, déclarait à l’ONU : « Un jour, des millions d’hommes quitteront le sud pour aller dans le nord. Et ils n’iront pas là-bas en tant qu’amis. Parce qu’ils iront là-bas pour le conquérir. Et ils le conquerront avec leurs fils. Le ventre de nos femmes nous donnera la victoire ». https://blogs.mediapart.fr/victorayoli/blog/160610/khadafi-les-musulmans-vont-heriter-de-leurope-la-turquie-sera-le-che

    (3) « Dans l’espèce humaine, c’est généralement l’homme qui cherche la femme … C’est l’inverse chez l’immense majorité des primates infra-humains chez lesquels, très souvent, la femelle prend l’initiative de l’accouplement avec des exigences, qui, transposées au palier humain feraient frémir les plus courageux » - Jacques RUFFIE « De la biologie à la culture » chez Flammarion, 1983.

    Article d’@anarchosyndicalisme n°157 janvier - février 2018

  • POUR LA LUTTE DES CLASSES, CONTRE LA LUTTE PATRIOTIQUE.

    Devant le désarroi que certains libertaires ont éprouvé quand ils ont vu comment la ferveur patriotique a réussi à faire descendre dans la rue un certain nombre de cenetistes lesquels, au coude à coude et drapeau contre drapeaux, sont allés manifester avec des nationalistes, nous nous devons, ici, de rappeler qu’aucun pays, qu’aucune nation ou État, ne nous rendra libres, bien au contraire. C’est dans ce sens qu’il convient d’évoquer et de citer une partie du communiqué « La CNT face aux nationalismes », qui fut diffusé, il y a de nombreuses années déjà, et qui nous apparaît comme étant toujours d’une totale validité. « Le concept de “nation“ a, très tôt, servi à englober, tout comme il a incité à revendiquer l’indépendance ; “nation“ ou “patrie“ sont des idées-forces qui peuvent être employées dans des sens très opposés, accablants ou émancipateurs ; ce qui, pour les uns, est un vaillant patriotisme, est, pour les autres, un impérialisme oppressif centraliste, ce que les uns considèrent comme un séparatisme antipatriotique, les autres le voient comme l’affirmation maximale d’une identité nationale. La CNT est l’ennemie du concept de "patrie" sauf quand il lui est donné la signification que Malatesta lui avait donnée “Ma patrie, c’est le monde” ».

    Pour nous, un exemple de la contradiction que suppose le mélange de la lutte des classes avec les aspirations patriotiques reste manifeste dans ce que nous vivons en Catalogne ces derniers mois. Nous sommes témoins de ce que, dans sa prétention à vouloir « faire pays », la droite bourgeoise de toujours et la dénommée gauche catalaniste –même celle qui se dit être « anti-système » – se donnent la main pour construire un nouvel État, l’État catalan, en tournant en même temps le dos à ceux qui préfèrent suivre celui qui existe déjà, l’État espagnol. En continuant avec le communiqué précité, nous répétons que l’argumentation nationaliste est « pauvre et obstinée : en fin de compte,ils rêvent d’établir un autre État, avec son armée, sa police et ses notables, mais avec drapeau et nom distincts ». À ce stade, nous pouvons nous demander : Où est restée la lutte de classes, sinon enveloppée dans les chiffons patriotards ?

    Il convient d’éclaircir le fait que si comme anarchosyndicalistes nous nous opposons à n’importe quel État nouveau, nous ne défendons pas pour autant l’État déjà existant, comme cela nous est souvent malintentionnellement attribué. À ceux qui utilisent cet argument fallacieux, il faudrait rappeler que lors de la proclamation de la République Catalane, en 1934, c’est la militance de la CNT qui ramassa les armes que les patriotes catalanistes jetaient, quand l’armée entrait à Barcelone sans vraie difficulté. Et comme ils furent utiles par la suite pour prendre d’assaut les casernes et pour faire trembler les uns et les autres en démontrant la viabilité de l’autogestion et du communisme libertaire ! Lamentablement, cet exemple révolutionnaire fut atténué par une Generalitat qui voyait avec horreur comment les travailleurs contrôlaient la production, et par quelques communistes auxquels il fut permis de faire tout ce qu’ils voulaient pour leur rôle contre-révolutionnaire en tant que « parti de l’ordre » et en échange de quoi la République obtiendrait l’appui soviétique. Quelques décennies après, il paraît incroyable que nous soyons dans une situation similaire, bien que pas complètement. A l’époque, nous, anarchosyndicalistes, savions déjà que nous ne serions jamais libres sans exercer, auparavant, le contrôle de la production. Aujourd’hui, une partie de ceux qui s’en autoproclament semble l’avoir oublié, ils acceptent que la classe travailleuse s’assoupisse en adoptant les mêmes approches que les syndicats institutionnels et, de concert, avec une vaste frange de la cité se laisse entraîner et dicter sa conduite par les différents « vecteurs d’intoxication » en fonction de leurs intérêts. Et, lorsque sont organisées des grèves patriotiques supportées et financées par l’Administration et les marchands, quand la lutte populaire est reconduite jusqu’à son atténuation au Parlement via les urnes ou quand ils veulent que tu fasses un choix entre différents chiffons patriotards, c’est que quelque chose ne tourne pas rond.

    Nous ne sommes pas, non plus, convaincus par les arguments de certains anarchistes qui prétendent que nous ne pouvons pas rester à la marge du processus social et politique en cours. Selon nous, cela signifie une adhésion non critique envers des objectifs qui n’ont absolument rien à voir avec une émancipation des travailleurs, d’autant plus par la simple volonté irréfléchie de « faire quelque chose ». Il faut évaluer et peser dans quelles initiatives concrètes nous devons participer et pourquoi, sans tomber dans le piège du « mouvement pour le mouvement ». Dans la CNT Catalunya, malgré tout cela, les choses sont claires. Nous serons toujours dans la lutte des classes, jamais dans la lutte entre travailleurs pour des motifs patriotiques car ces derniers bénéficient seulement aux gouvernants désireux de couvrir leurs relents afin de continuer à profiter de leurs privilèges.

    Salutation et révolution sociale

    CNT Catalunya Octobre 2017

  • Un peu d’histoire | Le blog de Floréal
    https://florealanar.wordpress.com/2017/10/11/un-peu-dhistoire-2

    Un peu d’histoire

    11 octobre 2017 par Floréal

    Le 6 octobre 1934, à 20 h 10, Lluis Companys faisait son apparition sur le balcon de la Generalitat de Catalogne, dont il était le président, et proclamait la naissance de « l’Etat catalan de la République fédérale espagnole ».
    Après intervention de l’armée, il annonçait sa reddition au commandement militaire de la région, dix heures et quelques dizaines de morts plus tard. Il sera un temps emprisonné en compagnie des membres de son gouvernement et de quelques députés.
    Les anarchistes, alors prédominants en Catalogne et organisés au sein de la CNT (Confédération nationale du travail) et de la FAI (Fédération anarchiste ibérique), n’appuyèrent en aucune manière cette proclamation. Un communiqué précisait : « Notre position n’a pas varié. Pour le peuple bafoué, pour les exploités, il ne peut y avoir de différence entre gouvernants. Ils sont tous pareils en matière de persécution du prolétariat, tous deviennent fascistes dès lors qu’il s’agit de défendre leurs privilèges. Tout pour la CNT, rien pour les politiques ! » Cette déclaration, fidèle à quelques principes premiers de l’anarchisme militant, devait aussi en partie à la détestation justifiée que ressentaient les anarchistes envers un personnage comme Miguel Badia, au louche passé de conspirateur et alors promoteur, au côté de Companys, de l’Etat catalan. Badia avait été membre d’une société secrète catalaniste, Bandera negra (Drapeau noir), et avait tenté d’assassiner le roi d’Espagne Alphonse XIII. Il fut emprisonné un temps pour cela, puis amnistié. Une fois proclamée la République, il se convertit en « homme d’ordre », prit la tête du Commissariat général à l’ordre public et mena une chasse féroce aux militants anarchistes et anarcho-syndicalistes.
    En avril 1936, il fut liquidé par des membres de la FAI dans une rue de Barcelone.

  • Dommage pour la #Catalogne (1)

    Barcelone n’est plus ce qu’elle fût. La glorieuse capitale de l’anarchisme ibérique s’est transformée en une mégapole traversée par toutes les modes ; celles du fric, mais aussi celle du fanatisme et du sentiment identitaire. En conséquence, c’est l’ennemi historique de l’anarchisme, le #nationalisme, catalan, avec ses affairistes et ses politiciens, qui tiennent le haut du pavé et domine les esprits. Les événements de cet été, qui se sont succédés dans et autour de la capitale régionale, ont tour à tour mis en scène les uns et les autres.

    Il y a d’abord eu cette attaque contre un bus de touristes par quatre individus cagoulés se réclamant du mouvement « Arran ». Heureusement, cette action particulièrement stupide n’a fait aucune victime. Selon son porte-parole, son but était purement médiatique. Nous savons que, de nos jours, le ridicule ne tue pas mais qu’il est un moyen de faire du bruit virtuel. Comment dit-on « buzz » en catalan ? En tout cas, « Arran » se traduit par racines. Rien d’original là-dedans car, dans notre monde moderne, la métaphore écolo-politicienne fonctionne à pleins tubes ; les racistes parlent de souche et les gauchistes auraient des racines. La spéculation immobilière, quant à elle, fait flamber les loyers et ceux qui raisonnent avec leurs pieds (de vigne ?) attaquent des touristes, à chacun ses bouc-émissaires.

    En politique, la tragédie n’est souvent pas loin de la farce. Quelques jours après cet incident sans gravité, mais intellectuellement pénible à supporter, les islamistes ont également choisi la cible touristique pour sévir. Le massacre du 17 août 2017, sur les Ramblas de Barcelone, et l’attaque de la plage de Cambrils ont mis en avant un autre pur produit du chauvinisme local que sont les « mossos de esquadra », la police catalane. Rappelons que, suite au mouvement dit des indignés qui l’étaient suffisamment à Barcelone pour obliger le « govern » (en dialecte catalan, on le dit comme ça pour dire gouvernement) à s’enfuir en hélicoptère en 2011, le pouvoir a édicté une série de lois répressives contre les contestataires qui l’avaient placé en si mauvaise posture. Ces lois ont permis aux politiciens catalans d’étancher leur rancune et aux célèbres « mossos » de s’illustrer dans une répression arbitraire qui connut son apogée avec deux séries d’opérations nommées « Pandora » et « Piñata » (voir encadré). Ces opérations furent du type de celles que tout État sait mener contre ses ennemis, un grand spectacle « sons et lumières », celui d’une foule de policiers sur-équipés et sur-armés s’agitant au son d’accusations mensongères : Les cibles étaient éloquentes, l’Athénée Anarchiste de Poble Sec, l’Athénée Libertaire de Sant Andreu, ainsi que la maison occupée « Kasa de la Muntanya » …

    Depuis 2015, vingt personnes poursuivies comme appartenant à la mouvance anarchiste (2) ont arbitrairement été placées sous les verrous ... Et, tout cela s’est terminé sur deux jugements rendus en 2016 et 2017 par le haut tribunal espagnol, lequel a, à chaque fois, désavoué et annulé ces deux opérations en dénonçant l’action abusive du « govern » catalan. Dépités et s’essuyant la bave qui leur coulait des lèvres, flics et politiciens catalans ont dû relâcher leurs proies.

    La sardane des menteurs.

    Tout comme le dit un dicton, on ne peut pas courir deux lièvres à la fois, et les fameux « mossos de esquadra », trop occupés à persécuter des innocents, ont négligé des religieux criminels. Ce 17 août 2017, la camionnette meurtrière des Ramblas a donc pu courir comme elle l’a voulu et écraser de paisibles touristes dont un enfant de 7 ans. Aussitôt, les « mossos » se sont plaints que eux, pauvres petits policiers, étaient sans moyens (sauf visiblement contre les Anarchistes) et qu’ils avaient été mis à l’écart des renseignements détenus par les méchants flics espagnols. A leur suite, le chef du « govern » est monté au créneau pour déclarer, le 29 Août, qu’une police catalane ne suffisait pas et que « une armée catalane était indispensable » (pour mieux défoncer les portes des athénées libertaires qui leur font si peur ?). Ces mensonges d’État (pardon de govern) n’ont tenu que quelques jours car la presse a révélé que, l’an dernier déjà, la police belge avait pris directement contact avec un officier des « mossos de esquadra » pour lui signaler la dangerosité de l’iman de Ripoll et, en mai 2017, c’est la CIA qui avait informé les « mossos » du risque d’attentat qui planait sur les Ramblas. Les « mossos » et les politiciens catalans ont commencé par menacer les journalistes puis ont décidé de mentir, les yeux dans les yeux, que jamais de la vie, au grand jamais, ils n’avaient eu ces renseignements. Ce n’est que, une fois, placés devant l’évidence des preuves qu’ils ont de maniére pitoyable fini par avouer qu’ils avaient menti en connaissances de cause.

    Pour clore cette ronde, les nationalistes catalans se sont mobilisés pour transformer la marche du 26 août 2017, marche qui se déroulait en hommage aux victimes des attentats, en une démonstration de chauvinisme ; et cela, au mépris des victimes. Des drapeaux, des centaines de drapeaux catalans, étaient déployés en tête de cortège, sans aucun rapport avec les victimes des attentats. Il y était dénoncé, tenez-vous bien, l’islamophobie et, cela, tout en suscitant et en stimulant l’hispanophobie. Pour les catalanistes qui venaient d’être pris la main dans le sac, ou mieux, dans leur boîte à manipulations, cette récupération était primordiale pour relancer le processus sécessionniste dont le nouveau point culminant devait être le référendum du 01° octobre 2017 sur le thème du « pour ou contre » l’indépendance d’une mystification nommée "peuple catalan".

    (1) En référence à l’ouvrage de Georges Orwell « Hommage à la Catalogne ».
    (2) http://www.elmundo.es/cataluna/2017/05/30/592db9b146163fd34e8b462b.html article intitulé « Críticas a los Mossos en el final del ’caso Pandora » .

    Paru dans @Anarchosyndicalisme ! 156 / Octobre-Novembre 2017 / cntaittoulouse.lautre.net

  • Un ouragan de rumeurs sur Saint-Martin

    Au Moyen-Âge, c’était simple. Lorsque la nature montrait sa force, en même temps qu’elle renvoyait les hommes à leur impuissance, avec ses tremblements de terre et ses tempêtes, il était dit que c’était l’œuvre de Dieu. Dans notre monde moderne, le domaine explicatif s’est élargi. Les discours scientifiques puis politico-scientifiques se sont ajoutés aux discours religieux. Tout se mélange, de telle sorte que chaque catastrophe procure à chacun l’occasion de montrer où en est son niveau de préjugés. La quantité d’informations non vérifiée mais, tout de même, bien propagée est encore le meilleur moyen de comprendre ce à quoi les mass-média veulent nous faire croire mais, aussi, réseaux sociaux obligent, ce à quoi des gens ont envie de croire.

    Ce mois d’août 2017, un journaliste déclarait sur BFMTV qu’il fallait « prendre des précautions avec la vérité » . Il dévoilait, en ces termes crus, l’extraordinaire inversion du but informatif, car ce n’est certes pas avec la vérité qu’il faut prendre des précautions ; c’est avec les rumeurs qu’il faut le faire. Celles-ci, même totalement fausses, ont toujours une base, plus ou moins, consciente qui est celle de l’état d’esprit de ceux qui les colportent. Souvenons-nous de la rumeur d’Orléans. Dans les années 70’, cette rumeur n’avait d’autre base réelle que l’antisémitisme s’exprimant contre les commerçants juifs. Dans « La vie devant soi », Romain Gary fait dire à Momo, le narrateur, qui utilise souvent l’expression « Rumeurs d’Orléans » : « Les rumeurs d’Orléans, c’était quand les Juifs dans le prêt-à-porter ne droguaient pas les femmes blanches pour les envoyer dans les bordels et tout le monde leur en voulait. » !

    Ce que nous avons pu voir et entendre au lendemain de l’ouragan qui a dévasté Saint-Martin, c’est exactement cela : Une rumeur qui repose exclusivement sur des angoisses post-traumatiques, des peurs sociales et des préjugés racistes. En mélangeant le tout, nous obtenons les bonnes vieilles salades d’antan. Il est vraiment étonnant que cette rumeur de Saint-Martin sur des pillages menés par des bandes armées qui se seraient introduites, avec violence, chez des particuliers, n’ait pas été dénoncée par les lanceurs d’alerte bien connus.

    Que nous montre-t-on à l’appui de ces affirmations de pillages et de bandes armées ?

    Aucun document visuel objectif. Rien que du suggestif. Les deux seules photos ayant servi à illustrer cette information sont sur internet. Sur la première, nous pouvons voir des personnes qui embarquent du matériel sur une camionnette débâchée et, sur la seconde, un groupe qui, peut-être, entre dans un commerce. Sur TF1, un film nous montre deux femmes qui errent à travers les rayons dévastés d’un magasin. Personne n’est armé, mais tout le monde est noir (de peau). C’est censé faire peur et ça désigne des coupables sans prendre la peine d’anonymer ; comme ça, au « pifomètre ». Cela marche plus ou moins, ou pas du tout. Cela dépend du niveau mental de chacun ; de l’esprit critique de chacun. Et, au pays de la présomption d’innocence, tout le monde trouve ça normal ? Silence radio.

    Ensuite, il y a les témoins ; car après le suggestif, c’est le digestif version gavage qui nous a été servi en boucle. Une femme nous a dit à la télé, quelque chose du style « oulalalala, il va faire nuit et il nous faut l’armée » . Un autre évoquait « des gens armés de machettes et de revolvers faisant régner la terreur dans les rues » . Mais, les seuls que l’on nous a montré armés sont ceux qui se sont montés en milices dans les quartiers riches … Et enfin, le plus énorme, c’est sur Facebook, entendu le 10 septembre et largement diffusé ; une voix anonyme, celle d’un homme qui répétait en boucle « Ici les gens ont peur … Les gens sont armés … On est peut être à 10000 morts … Les cadavres remontent à la surface … » . Cet énergumène habitait-il seulement sur l’île ? Nul n’était en mesure de le savoir avec certitude, mais si tu poses la question, c’est que tu fais, forcément, partie du complot. Facebook chauffe ; et l’intelligence, elle, s’éteint.

    Pour les sites d’extrême-droite, la chose est entendue, on y confond les dégâts de l’ouragan avec ceux d’un bombardement. Pour eux, Irma n’est pas un ouragan, de force 5, avec des vents dépassant 350km/heure. Non, Irma, c’est la guerre civile. Quand les cons volent, ceux-là ne restent pas à terre, n’est-ce pas.

    Plutôt que de prendre des précautions avec la vérité lorsqu’il s’agit d’attentats islamistes, les journalistes feraient mieux d’en prendre [des précautions] avec les rumeurs. Pourquoi y aurait-il eu des pillages, seulement, à Saint-Martin et pas à Saint-Barthélémy ? Comment se fait-il qu’aucun témoignage audio évoquant des bruits d’armes à feu n’ait été enregistré ? Dans notre monde d’images (Facebook, trombinoscopes, galeries de photos, etc.) où il se fait des photos partout, tout le temps et pour n’importe quoi, où l’on brandit son portable comme hier l’on brandissait le crucifix, comment se fait-il qu’aucune photo concrète n’ait pu être produite ?

    Face à ce qui, d’évidence, était une rumeur exaltée par les préjugés racistes, quelles précautions furent prises par les journalistes ? Aucune ! Bien au contraire ! Ils nous ont désignés des coupables de crimes fictifs alors que les îles de Saint-Barthélémy et de Saint-Martin étaient dévastées et que d’autres problèmes bien plus dramatiques que la récupération de quelques denrées avariées étaient beaucoup plus visibles et prévisibles. Ils ont fait leurs choux gras de cette rumeur.

    « Irma » a touché Saint-Martin, le 6 septembre. Les premières rumeurs nous sont arrivées le 7. Ce n’est que le 11 septembre qu’un article du journal « Le Monde » appelle, à leur sujet, à la prudence (1) ; et depuis ça, plus rien, ou pas grand-chose. La rumeur s’éteint après avoir diffamé une population et on passe doucement à autre chose.

    Seule la vérité est révolutionnaire.

    (1) http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/reactions/2017/09/11/irma-attention-aux-rumeurs-sur-la-situation-a-saint-martin_5184022_4355770.h

    Paru dans le journal @Anarchosyndicalisme ! n°156 / Octobre-Novembre 2017 / cntaittoulouse.lautre.net

  • Piège nationaliste en #Catalogne

    Le processus de sécession mené par les nationalistes et le gouvernement catalan atteindra un paroxysme ce dimanche premier octobre, date du #référendum pour ou contre l’indépendance du « peuple catalan », il s’agit d’une #mascarade_politicienne, typiquement le genre de #farce_identitaire qui comme ce fut le cas en Ukraine peut tourner au tragique.

    La bourgeoisie et les politiciens catalanistes, pseudos martyres de la garde civile mais véritables carriéristes veulent entrainer dans cette aventure les travailleurs en faisant jouer leur fibre libertaire toujours vivante. Ces mêmes dirigeants corrompus qui ont arbitrairement emprisonnés des anarchistes, qui ont ordonné à leur police, les « mossos », le saccage des athénées libertaires de Barcelone, qui ont défendu le grand patronat contre les ouvriers, nous parlent maintenant de Justice, de Démocratie et de Liberté. Rappelons à tous ces imposteurs que l’émancipation des travailleurs se construit contre toute sorte de #nationalisme et de #xénophobie.

    CNT-AIT - Union locale de Toulouse, le 27 Septembre 2017

    • En ne critiquant pas le nationalisme espagnol et la violence de sa réaction, vous donnez vraiment l’impression de défendre l’Unité nationale-républicaine espagnole héritière du franquisme... bizarre pour des personnes se réclamant de l’anarchisme. L’indépendantisme catalan ne peut se résumer à une mascarade politicienne. Avec vos argument on croirait entendre les eurobéas.

      Mais ce n’est pas la première fois que vos position sont « bizarrement » orientées. D’ailleurs je constate que vous n’avez toujours pas retiré votre illustration sexiste avec El-Khomri

      https://seenthis.net/messages/550475#message550752
      https://seenthis.net/messages/535622#message535646
      https://seenthis.net/messages/550456#message550524

    • Le nationalisme espagnol n’est pas le thème du référendum et ce sont bien les indépendantistes catalans qui sont a la manoeuvre et ce de façon parfaitement cynique .

      Par exemple il évoquent le concept d’émancipation des peuples, c’est logique pour des nationalistes , mais il faut alors leur demander pourquoi Puigdemont qui est leur dirigeant en chef a en 2014 voté contre l’indépendance du Kurdistan ...

      Ensuite « parler de violence de la réaction » , quand on parle d’une poignée de politiciens corrompus interpellés quelques heures par la GC ,on se moque du monde, sans parler de ceux qui comparent ça a la répression franquiste, ces propos sont indécents ,ils insultent les centaines de milliers de personnes massacrées sous Franco . Par contre il n’est pas bizarre que ceux qui pratiquent un tel discours révisionniste insultent des travailleurs antinationalistes , sans Dieu, ni Maitre .

    • Une illustration , comme toute forme d’expression peut prêter a interprétations , pour ma part j’y vois une allusion a Manuel Valls et a sa marionnette El-Khomri, et a des critiques , je conçois qu’on puisse considérer les"valseuses "comme un film sexiste . A l’époque de sa sortie d’autres le considéraient comme un film pornographique et sous Franco ce film était carrément interdit .

      Il existe un fossé entre la critique et la censure , entre la Liberté et la Dictature , mettre a jour ce fossé devient une deuxième raison de cette illustration. .

    • Je ne comprends pas bien la logique : l’illustration est censée donner une image négative de Myriam El-Khomri et pour cela vous l’identifiez à un personnage ciblé par la censure ? Vous validez donc implicitement les arguments de la censure ?

    • L’allusion n’est pas identification, et quand cela serait cela ne validerait rien du tout, car les arguments de la censure pour interdire l’image ne visent pas ici la personne mais appartiennent au domaine de la morale , religieuse en 1974 et pseudoféministe de nos jours .

    • La censure franquiste peut donc être invoquée pour qualifier ceux qui émettent des doutes quant à la pertinence de cette illustration. On ne serait pas dans un cas où « ces propos sont indécents [et] insultent les centaines de milliers de personnes massacrées sous Franco » ?

    • Bien sûr que la censure franquiste (ou autre ) peut être « invoquée » puisque les productions jugées pornographiques étaient interdites sous Franco . Tout comme maintenant sous prétexte d’antisexisme montrer l’Image du corps de la femme était en soi scandaleux . La comparaison est parfaitement valable sur ce terrain , elle est même exemplaire d’un certain état d’esprit , car dans le premier message on ne se contente pas « d’émettre des doutes » , ce qui aurait été éminemment recevable , non, on demande le retrait de l’illustration . ..

    • Il faudrait arrêter avec les conneries supposées sexistes. Ce n’est pas l’objet du fil de discussion. Il ne faut pas détourner le débat de son objet. Ouvrez un fil sur l’illustration de khmri, si ça vous chante et discutez-en, si ça vous enchante, mais sur un autre fil, SVP.

      Pour ma part, je suis tout à fait d’accord que ce qui se passe en catalogne est une mascarade politicienne des plus immondes et hypocrites.
      Les pov’catalanistes élus, comme tous les bourgeois politiciens, n’ont qu’une envie, c’est de s’en foutre plein les fouilles ; ils en peuvent plus d’attendre et sentent bien qu’ils pourraient s’en mettre encore plus dans les poches s’ils étaient aux commandes, sans concurrence aucune.

      Les seuls qui tireront un bénéfice de cette séparation seront d’autres clans de la bourgeoisie de la politique, le patronat et les institutions religieuses. On n’échappe pas à l’oppression d’un Etat en créant un autre Etat. Les Etats fonctionnent tous dans le même sens ; d’abord son autoconservation, ensuite, servir les intérets de leur bourgeoisie.

      Quand je vois l’intox des médias qui nous parlent de violentes charges policières et de nombreux blessés dans le style « X blessés légers et quelques autres un peu plus gravement », ça montre que la presse encense les catalanistes et tente de donner une image exagérément tragique de la situation. Un peu plus gravement signifie clairement que ce n’est pas grave. Sinon, on aurait parlé de blessés graves ou de grèvement blessés. Mettre le mot gravement peut faciliter la surrenchère en faveur des catalanistes car les propos sont vite déformés.

      Il ne faut pas oublier qu’en catalogne, il y a beaucoup de gens qui sont contre l’indépendance, mais aussi contre le référendum. De ceux-là, la presse en parle si peu. Les médias font comme s’ils n’existaient pas. Ces anti-indépendantistes, très nombreux, ne sont pas, dans leur majorité, des fascistes, bien au contraire.
      En catalogne, une grosse part des habitants n’est pas, et ne se revendique pas, catalane. Et, même à barcelone, on croise énormément de gens qui parlent l’espagnol plutôt que le patois catalan. Personne n’empêche ceux qui le veulent de parler catalan, si ça les chante. Qu’en serait-il avec les catalanistes au pouvoir ?

      Il est exact que le spectre du scenario de l’euromaïdan plane sur barcelona et il est souhaité par les puigmont et compagnie. Et son prédécesseur, jordi pujol, n’a-t-il pas des casseroles au cul pour détournements de fonds et pour corruption ? A mon avis, les autres catalanistes brulent d’en faire autant. C’est le but de la manoeuvre. Et le pujol n’est certainement pas le seul dans son cas.

      Je rappelle que les molossos de escuadra s’en sont donnés à coeur joie pour matraquer les manifestants en 2011 et les anarchistes à chaque fois qu’ils en ont eu l’occasion. Je ne sais pas si vous vous souvenez de l’opération policière pandora, qualifiée d’anti-terroriste. Là, ils ne se sont pas gêné pour matraquer personnes agées et gamins. mais ça c’est vite oublié comme la fuite « courageuse » des « vaillants » élus par hélico.
      Rien que cela devrait suffire à faire réfléchir ceux qui pensent que le catalanisme est une cause à défendre car ce sont les mêmes qui « seront » au pouvoir.

      Les appels à soutenir cette mascarade sont ridicules. ça montre que la confusion règne en maitre et qu’on ne réfléchit pas plus loin que le bout de son nez. Surtout si on est anarchiste, il est impossible de défendre le nationalisme quel qu’il soit, de défendre tout ce qui revendique des peuples supposés, de défendre les mythes réactionnaires, tout comme il est impossible de défendre les religions comme étant un droit alors qu’elle véhiculent des idées totalitaires.

      On entend les catalanistes se revendiquer de l’UE et en appeler à l’europe des nations, c’est digne des nationalistes franquistes. Je ne fais pas de différences entre nationalistes catalans et espagnols ; ils véhiculent la même idéologie nauséabonde. C’est un faux débat, un faux combat.
      ce n’est pas mon combat !

      La charte des langues régionales est seulement un préalable à faciliter la création d’une europe de petits Etats faciles à mettre au pas (ou à corrompre) si besoin est. des petits Etats, ça peut mieux gérer des populations forcément plus petites mais plus proches, surtout si l’esprit communautariste est suffisamment cultivé par la propagande pour couper les populations des différents petits Etats les unes des autres.

    • Tout comme maintenant sous prétexte d’antisexisme montrer l’Image du corps de la femme était en soi scandaleux

      Décider à la place des femmes de ce que l’on doit faire de leurs corps, que ce soit pour le cacher ou le montrer, c’est dans les deux cas l’expression d’un patriarcat sexiste.

    • Catalogne : prendre parti dans une situation étrange, Santiago López Petit
      https://lundi.am/PRENDRE-PARTI-DANS-UNE-SITUATION-ETRANGE

      Il y a des moments où la réalité se simplifie. Ce n’est plus l’heure de faire la part de la vérité et du mensonge dans les arguments qui prétendent défendre l’unité d’Espagne ou proclamer l’indépendance de la Catalogne. (...) Quand on en appelle à ’la Loi et l’Ordre’, tout à coup, tout s’éclaire et chaque position apparaît parfaitement définie sur la table de jeu. Puis, de façon viscérale, ceux d’entre nous qui restaient silencieux savons où nous situer : nous serons toujours face à ceux qui veulent imposer la consigne de rétablir l’autorité. Nous connaissons bien une phrase forgée en France avant la révolution de 1848 qui disait : ’La légalité tue’.

      Effectivement nous sommes, donc, contre l’État espagnol et sa légalité, bien que pour cela nous ayons à prendre parti entre des drapeaux qui nous étouffent, parce qu’ils nous pompent l’air, et des hymnes qui assourdissent et empêchent d’écouter ceux qui, rassemblés, parlent. Il serait magnifique d’affirmer qu’à cette légalité de l’État espagnol s’oppose la légitimité d’un peuple.

    • Il serait magnifique d’affirmer qu’à cette légalité de l’État espagnol s’oppose la légitimité d’un peuple.

      Il ne s’agit pas, ici, de la légitimité d’un peuple supposé, c’est à dire d’une mystification, contre la légalité de l’État espagnol, mais de l’opposition entre deux légalités d’Etat. Je rappelle qu’en catalogne, il y a, au moins, autant de gens qui sont contre l’indépendance que de gens qui se prétendent pour.

      Pour ma part, ma position est de rejeter tous les Etats. Les multiplier est fait pour compliquer la tâche qui va dans ce sens.

    • Il existe un fossé entre la critique et la censure

      La remarque est intéressante, même si hors sujet.
      Je dirai simplement que critique et censure sont diamétralement opposées. Par natures, la censure interdit la critique et la critique transgresse la censure. C’est comme le fossé entre liberté et dictature.

    • Il suffit de lire le fil de la conversation pour comprendre qui en a détourné le sujet , cela permet de ne pas argumenter et de procéder par de la censure, des insultes et autres injonctions . unagi , ktche, aude, madmeg , on n’ a pas entendu votre avis sur la question de la situation en catalogne ....

      J’ai lu les textes mis en ligne personne n’évoque le plan international . La référence a l’ Ukraine est ici intéréssante , il semblerait que face a l’UE la Russie voudrait rendre la monnaie de la pièce de Maidan (l’intervention de Assange dans les réseaux sociaux va dans ce sens )

      Qu’en pensez vous ?

    • Il ne s’agit pas, ici, de la légitimité d’un peuple supposé, c’est à dire d’une mystification

      Non mais as-tu lu l’article ou juste l’extrait ? La phrase qui suit immédiatement est

      Malheureusement il n’en va pas ainsi, et que les partis indépendantistes ne recommencent pas à nous rouler dans la farine.

    • Aux autres j’en profite pour transmettre les remerciements pour vos disgressions de la part de l’illustratrice qui l’a commise : elle a bien ri !

      C’est bien pour sa santé, mais je voie pas le rapport. Être une femme n’offre pas d’immunité à la culture du viol. Utiliser la caution d’une femme ne vous fait pas paraître moins sexistes, c’est tout le contraire.
      @l’illustratrice_ventriloque tu devrais lire ceci qui explique les problèmes posé par ton image ; https://seenthis.net/messages/547951

      Sinon pour la Catalogne c’est épatant de voire que vos brillantes lumières sont en harmonie avec les matraques espagnoles.

    • La charte des langues régionales est seulement un préalable à faciliter la création d’une europe de petits Etats faciles à mettre au pas (ou à corrompre) si besoin est. des petits Etats, ça peut mieux gérer des populations forcément plus petites mais plus proches, surtout si l’esprit communautariste est suffisamment cultivé par la propagande pour couper les populations des différents petits Etats les unes des autres.

      Ça vous fait un joli point commun avec le super-jacobin Mélenchon.

      Donc, si je comprends bien, la libre association au niveau local doit être encadrée pour maintenir l’unité au niveau d’une entité issue de l’État national bourgeois ?

    • « Sinon pour la Catalogne c’est épatant de voire que vos brillantes lumières sont en harmonie avec les matraques espagnoles »

      Les matraques espagnoles font partie du scénario classique , de la nécéssaire martyrologie pour tenter d’ entrainer la population dans l’aventure chauvine.

    • Pour parvenir a faire un choix entre deux parties,qui sur le fond défendent la même idéologie politique, on est obligé de sortir du réel pour rentrer dans le sentiment .
      N’étant ni un politicien ni un romantique j’observe les faits sociaux , et en la matière il s’avère qu’en Catalogne les partisans du séparatisme se recrutent dans les classes aisées et qu’a l’inverse plus on descend l’échelle sociale plus on s’oppose a l’idée d’indépendance .
      Du coup je ne vois pas dans cet imbroglio l’amorce d’une révolution sociale , je renvoie a cette anecdote qui illustre la complexité de la situation , celle de gitans qui le 01/10 dans un quartier pauvre de Gérone ont piqué les urnes, que les mossos ont voulu arrêter et qui ont été défendu par la garde civile . Cet épisode a fait le tour des réseaux espagnols .
      https://www.mediterraneodigital.com/gente-y-tv/ultimas-noticias-gente-y-tv/prensa/milagro-gitanos-y-guardia-civil-se-defienden-y-echan-a-los-moss

    • il s’avère qu’en Catalogne les partisans du séparatisme se recrutent dans les classes aisées et qu’a l’inverse plus on descend l’échelle sociale plus on s’oppose a l’idée d’indépendance

      C’est bien de dire ça, mais cela repose sur quoi ? (Je ne sais pas hein, ça peut parfaitement être vrai, mais il faut que ça repose sur quelque chose.) Est-ce qu’il y a des statistiques des intentions de vote et de non-vote suivant le milieu social, comme il peut y en avoir pour d’autres élections en France ou autre ?

      Car il y a un article de Contretemps qui a été posté sur seenthis qui démontre justement l’inverse, que les classes bourgeoises aisées de ce territoire sont contre l’indépendance (groupement patronaux, grands patrons, etc, qui pour beaucoup se sont positionnés contre, et ensuite ont fait quelques revirement opportunistes mais que dans tous les cas ils n’en sont pas à l’origine du tout).

    • Manuel Cervera-Marzal : « Le référendum catalan, c’est l’action de désobéissance civile la plus massive de l’histoire de l’Union Européenne »
      http://www.regards.fr/web/article/manuel-cervera-marzal-le-referendum-catalan-c-est-l-action-de-desobeissance

      La Catalogne s’embrase sur fond de processus d’indépendance. Quelles sont les forces en présence ? Comment se positionne la gauche espagnole ? Va-t-on vers une guerre de sécession ? Manuel Cervera-Marzal, sociologue spécialiste de la gauche espagnole, nous aide à y voir plus clair.

      https://youtu.be/NezvE0HpBv8

      #Indépendance_de_la_Catalogne

    • C’est bien de dire ça, mais cela repose sur quoi ? (Je ne sais pas hein, ça peut parfaitement être vrai, mais il faut que ça repose sur quelque chose.) Est-ce qu’il y a des statistiques des intentions de vote et de non-vote suivant le milieu social, comme il peut y en avoir pour d’autres élections en France ou autre ?

      oui des observations personnelles puis l’anecdote de Gérone et surtout cette étude de « el pais »
      https://politica.elpais.com/politica/2017/09/28/ratio/1506601198_808440.html