marielle 🐱

« vivere vuol dire essere partigiani » Antonio Gramsci

  • Rachat des turbines Arabelle : la soumission française aux États-Unis continue
    ▻https://lvsl.fr/rachat-des-turbines-arabelle-la-soumission-francaise-aux-etats-unis-continue

    Deux ans aprĂšs le discours de Belfort d’Emmanuel Macron au cours duquel le PrĂ©sident de la RĂ©publique annonçait un accord d’exclusivitĂ© entre EDF et General Electric (GE) pour l’acquisition des activitĂ©s nuclĂ©aires de GE afin de garantir le plein contrĂŽle de la technologie de turbine Arabelle, rien ne se passe comme prĂ©vu. Ce qui apparaĂźt comme la poursuite d’un Ă©chec industriel, dĂ©butĂ© avec la vente de la branche Ă©nergie d’Alstom Ă  GE en 2014, est rĂ©vĂ©lateur de l’inefficacitĂ© de la politique industrielle du chef de l’État.

    • dĂ©butĂ© avec la vente de la branche Ă©nergie d’Alstom Ă  GE en 2014, est rĂ©vĂ©lateur de l’inefficacitĂ© de la politique industrielle du chef de l’État.

      « inefficace », ça dĂ©pend du point de vue ; et de l’objectif rĂ©el.

    • #haute_trahison, comme on dit dans certains milieux sĂ©rieux.

      Ces faits, de haute trahison, en continu depuis son arrivĂ©e, perdurent et empirent. En quelque sorte. Mais c’est Assange qui est en prison.

      A cĂŽtĂ© de ça, il te prĂ©tend qu’il nous faut dĂ©penser collectivement des centaines de milliards pour de nouveaux EPR qu’on est incapable de construire, faute de compĂ©tences et de formation Ă  ces compĂ©tences.

      Et #en_mĂȘme_temps, il te dĂ©truit nos structures de formation, du plus jeune Ăąge jusqu’aux plus hauts niveaux de nos structures de recherche. Comme si les deux choses Ă©taient parfaitement indĂ©pendantes.

      Comme s’il Ă©tait dĂ©sirable de ne plus mettre en Ɠuvre que des projets dispendieux qui n’aboutissent plus vraiment, mais qui coĂ»tent horriblement chers, sans que personne ne soit jamais capable de savoir oĂč est parti l’argent.

    • La vente des turbines Arabelle d’Alstom Ă  l’amĂ©ricain GE, une tache qui ne s’efface pas - Transitions & Energies
      ▻https://www.transitionsenergies.com/vente-turbines-arabelle-alstom-americain-ge-tache-efface-pas

      AnnoncĂ©e en fĂ©vrier 2022, en prĂ©lude Ă  la soudaine conversion d’Emmanuel Macron Ă  l’énergie nuclĂ©aire, la vente des activitĂ©s nuclĂ©aire de l’amĂ©ricain General Electric (GE) Ă  EDF et notamment de la fabrication des surpuissantes turbines Ă  vapeur Arabelle tarde toujours Ă  se concrĂ©tiser. Elle aurait dĂ» ĂȘtre enfin finalisĂ©e le 1er dĂ©cembre dernier mais a Ă©tĂ© une fois encore reportĂ©e. Elle permettrait d’effacer la vente dĂ©sastreuse de cette activitĂ© Ă  GE en 2015 par le français Alstom orchestrĂ©e par le ministre de l’Economie de l’époque, un certain Emmanuel Macron. La transaction bloque pour des raisons officielles, la prĂ©sence parmi les acheteurs des turbines Arabelle du russe Rosatom, et officieuses
 Avec la relance du nuclĂ©aire dans le monde, Washington a beaucoup moins envie de voir la France remettre la main sur les turbines Arabelle.

      C’est comme un Sparadrap dont le « Mozart de la finance » n’arrive pas Ă  se dĂ©barrasser. La vente dĂ©sastreuse des activitĂ©s nuclĂ©aires d’Alstom Ă  l’amĂ©ricain General Electric (GE), orchestrĂ©e et voulue par Emmanuel Macron en 2014 quand il Ă©tait SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral adjoint de l’ElysĂ©e et en 2015 quand il Ă©tait ministre de l’Economie et des Finances de François Hollande, n’est toujours pas effacĂ©e. Une opĂ©ration qui a tournĂ© au fiasco. GE n’a jamais tenu ses engagements en matiĂšre de technologie comme d’emplois. Au lieu de dĂ©velopper la sociĂ©tĂ©, le groupe amĂ©ricain n’a cessĂ© de tailler dans ses effectifs. En huit ans, le conglomĂ©rat amĂ©ricain a supprimĂ© 5.000 postes en France dont 1.200 dans l’usine de Belfort. LĂ  mĂȘme oĂč Emmanuel Macron a actĂ© sa soudaine conversion Ă  l’énergie nuclĂ©aire dans un discours en fĂ©vrier 2022
 aprĂšs l’avoir affaiblie pendant une dĂ©cennie.

    • Eolien : General Electric va diviser par deux ses effectifs dans son usine de Montoir - France Bleu
      ▻https://www.francebleu.fr/infos/economie-social/eolien-general-electric-va-diviser-par-deux-ses-effectifs-dans-son-usine-

      INFO FRANCE BLEU LOIRE OCEAN- AprĂšs avoir recrutĂ© Ă  tour de bras, les AmĂ©ricains de l’usine d’éoliennes GE Ă  Montoir (Loire-Atlantique) vont rĂ©duire les cadences et quasiment diviser par deux les effectifs d’ici juillet. Les intĂ©rimaires sont les premiers visĂ©s. Les syndicats disent leur inquiĂ©tude.

      Sur les 939 personnes qui travaillent aujourd’hui pour GE Ă  Montoir, la direction nous a dit qu’il en resterait 489 d’ici juillet dont 429 CDI" raconte encore le syndicaliste. Les intĂ©rimaires, sous-traitants et prestataires sont comme toujours la premiĂšre variable d’ajustement. Ils sont 500. Il en restera quelques dizaines. « Aucun CDI n’est menacĂ© nous dit la direction, mais ne pas s’inquiĂ©ter serait irresponsable ». C ertains contrats sont en suspend et officiellement, le carnet de commande est Ă  zĂ©ro aprĂšs 2026.

      Rien de rassurant quand on sait que les AmĂ©ricains de General Electric sont, depuis cette annĂ©e, dĂ©liĂ©s de leur engagement pris au moment du rachat d’Alstom il y a 10 ans. Celui notamment de conserver le site de Montoir-de-Bretagne.

      L’usine d’un gĂ©ant qui, en attendant, va fermer ses portes pour quatre longues semaines cet Ă©tĂ©. Du jamais vu.

    • Ă  Grenoble, Alstom avait un beau bureau d’étude plein de spĂ©cialistes des turbines ; vendu Ă  GE par Macron. GE a maintenu un peu d’activitĂ© - genre, ils ont virĂ© seulement la moitiĂ© des gens - quelques annĂ©es, le temps de transfĂ©rer la compĂ©tence aux US - peut-ĂȘtre. Et ont ensuite fermĂ© le site.

      Merci Macron ! Grande constance dans la stratĂ©gie industrielle.


      Et sinon, trouvĂ© au hasard des internets, un article du Figaro, qui te ferait acheter un manuel de conspi pour les nuls :

      â–șhttps://www.lefigaro.fr/vox/politique/le-bilan-de-la-vente-d-alstom-est-catastrophique-pour-l-emploi-et-pour-notr (dĂ©jĂ  citĂ© ici)

  • La guerre des mots - Selim Derkaoui, Nicolas Framont, Antoine Glorieux -
    ▻https://www.avoir-alire.com/la-guerre-des-mots-selim-derkaoui-nicolas-framont-antoine-glorieux-crit

    Dans un petit livre presque rouge, les auteurs appellent Ă  la rĂ©volution. La prise de conscience suffit-elle Ă  renverser la tendance ? Cet ouvrage tantĂŽt militant, tantĂŽt caustique, adopte un point de vue sans nuances, mais assurĂ©ment contemporain.
    RĂ©sumĂ© : Les auteurs rĂ©habilitent la lutte des classes Ă  travers la bataille du vocabulaire. Avec des exemples concrets, ils Ă©tablissent les contours d’une domination politico-mĂ©diatique visant Ă  asseoir leur pouvoir.
    Critique : Prendre la parole est en soi une forme de lutte, de revendication, d’incarnation. Le choix des mots revĂȘt un sens particulier pour soutenir la pensĂ©e que l’on exprime. C’est ce que l’on appelle l’idĂ©ologie. Avec ce petit livre simple et rapide Ă  lire, les auteurs cherchent Ă  rĂ©tablir un Ă©quilibre : face aux expressions trop lisses et par lĂ  mĂȘme Ă©loignĂ©es de la rĂ©alitĂ©, ils dĂ©noncent ces mots qui ont envahi les discours et qui offrent, selon eux, une vision dĂ©formĂ©e. Appeler un riche un riche et un pauvre un pauvre ne change rien Ă  leur condition intrinsĂšque, mais cette dĂ©nomination tĂ©moigne d’une vision plus brute de la rĂ©alitĂ©, prĂ©fĂ©rable, selon les auteurs, Ă  une partition entre l’"entrepreneur qui a pris des risques" par rapport Ă  celui "qui n’en prend pas".
    Les « lunettes » que nous proposent les auteurs, selon la mĂ©taphore employĂ©e par le couple Pinçon-Charlot dans la prĂ©face – rĂ©fĂ©rence Ă  l’excellent film de Carpenter Invasion Los Angeles – cherchent Ă  convaincre, mais la dĂ©monstration ne parviendra pas Ă  sĂ©duire ceux qui ne le sont pas dĂ©jĂ . Nous sommes donc face Ă  un argumentaire, davantage destinĂ© Ă  aiguiser la conscience de ceux qui partagent le point de vue des auteurs qu’à dĂ©montrer scientifiquement l’omniprĂ©sence du vocabulaire bourgeois.

    Le livre ne fait pas dans la nuance
    L’ouvrage dĂ©nonce la classe « politico-mĂ©diatique », qui serait forcĂ©ment Ă  la botte du nĂ©olibĂ©ralisme. Les auteurs reviennent aussi sur des termes employĂ©s aujourd’hui qui leur paraissent dĂ©voyĂ©s (on ne parle plus de « salariĂ©s » mais de « collaborateurs »). Par ailleurs, ils reprennent des concepts chers Ă  Bourdieu, par exemple les catĂ©gories socio-professionnelles, en analysant comment elles se dĂ©terminent et pourquoi cette approche demeure pertinente. Enfin, l’ouvrage Ă©voque la dĂ©valorisation monĂ©taire du travail manuel, la question de la « rĂ©silience » qui, selon les auteurs, constitue une forme de violence pour culpabiliser les individus.
    Mais le texte tend aussi vers une subversion qui lĂ©gitime le recours Ă  la violence, ce qui peut sembler contradictoire, lorsqu’on appelle Ă  prendre le pouvoir par les mots. (« C’est en ce sens que la lutte des classes est nĂ©cessairement violente » (p.226). Enfin, le dernier chapitre se consacre Ă  la gauche, d’oĂč elle vient, ce qu’elle devrait incarner.

    Le livre est bien Ă©videmment un manifeste politique, militant, et l’on regrette qu’il ait renoncĂ© Ă  l’humour, ce qui aurait permis de retenir l’attention des non convaincus. La guerre des mots est donc Ă  dĂ©couvrir si l’on veut aiguiser son esprit critique, rĂ©futer un argumentaire ou y adhĂ©rer, rĂ©flĂ©chir aux concepts contemporains de nos sociĂ©tĂ©s. AprĂšs la lecture, on porte une attention plus forte aux discours mĂ©diatiques. Mais corriger notre langage suffit-il Ă  changer les pensĂ©es ? Les auteurs veulent y croire


  • The Speech That Got Me Banned From Germany
    ▻https://jacobin.com/2024/04/yanis-varoufakis-germany-banned-palestine-gaza

    Ça y est, ils l’ont fait encore une fois. AprĂšs Rasmea Odeh, Khaled Barakat et d’autres militants de la cause palestinienne.c’est Ă  l’ancien ministre des finances grec d’ĂȘtre interdit de sĂ©jour et dĂ©chu de son droit de libre expression par l’état allemand.

    ▻https://seenthis.net/messages/820095

    C’est un avertissement Ă  chacun qui voudrait se prononcer pour la fin du massacre des habitants de Gaza et pour une paix en Palestine sous des conditions diffĂ©rentes des idĂ©es du gouvernement d’extrĂȘme droite d’IsraĂ«l. L’Allemagne fait dĂ©sormais partie des Ă©tats-pariah qui constituent un danger pour chaque personne ou institution qui entre en relation avec eux.

    13.4.2024 by Yanis Varoufakis - Today, Yanis Varoufakis was banned not just from visiting Germany but from participating in video conferences about politics hosted in Germany. Here’s the plea for humanity and justice in Palestine that got him banned.

    Congratulations and heartfelt thanks for being here — despite the threats, despite the ironclad police outside this venue, despite the panoply of the German press, despite the German state, despite the German political system that demonizes you for being here.

    “Why a Palestinian congress, Mr Varoufakis?” a German journalist asked me recently. Because, as Hanan Ashrawi once said, “we cannot rely on the silenced to tell us about their suffering.”

    Today, Ashrawi’s reason has grown depressingly stronger, because we cannot rely on the silenced who are also massacred and starved to tell us about the massacres and the starvation.

    But there is another reason, too: because a proud, decent people, the people of Germany, are led down a perilous road to a heartless society by being made to associate themselves with another genocide carried out in their name, with their complicity.

    I am neither Jewish nor Palestinian. But I am incredibly proud to be here among Jews and Palestinians — to blend my voice for peace and universal human rights with Jewish voices for peace and universal human rights, with Palestinian voices for peace and universal human rights. Being together here today is proof that coexistence is not only possible — but that it is here already.

    “Why not a Jewish congress, Mr Varoufakis?” the same German journalist asked me, imagining that he was being smart. I welcomed his question.

    For if a single Jew is threatened, anywhere, just because she or he is Jewish, I shall wear the Star of David on my lapel and offer my solidarity — whatever the cost, whatever it takes.

    So let’s be clear: if Jews were under attack, anywhere in the world, I would be the first to canvass for a Jewish congress in which to register our solidarity.

    Similarly, when Palestinians are massacred because they are Palestinians — under a dogma that to be dead and Palestinian, they must have been Hamas — I shall wear my keffiyeh and offer my solidarity whatever the cost, whatever it takes.

    Universal human rights are either universal or they mean nothing.

    With this in mind, I answered the German journalist’s question with a few of my own:

    Are two million Israeli Jews, who were thrown out of their homes and into an open-air prison eighty years ago, still being kept in that open-air prison, without access to the outside world, with minimal food and water, with no chance of a normal life or of traveling anywhere, while being bombed periodically for these eighty years? No.
    Are Israeli Jews being starved intentionally by an army of occupation, their children writhing on the floor, screaming from hunger? No.
    Are there thousands of Jewish injured children with no surviving parents crawling through the rubble of what used to be their homes? No.
    Are Israeli Jews being bombed by the world’s most sophisticated planes and bombs? No.
    Are Israeli Jews experiencing complete ecocide of what little land they can still call their own, with not one tree left under which they can seek shade or whose fruit they can taste? No.
    Are Israeli Jewish children killed by snipers today at the orders of a member state of the United Nations (UN)? No.
    Are Israeli Jews driven out of their homes by armed gangs today? No.
    Is Israel fighting for its existence today? No.

    If the answer to any of these questions were yes, I would be participating in a Jewish solidarity congress today.

    Today, we would have loved to have a decent, democratic, mutually respectful debate on how to bring peace and universal human rights to everyone — Jews and Palestinians, Bedouins and Christians — from the Jordan River to the Mediterranean Sea with people who think differently from us.

    Sadly, the whole of the German political system has decided not to allow this. In a joint statement including not just the CDU-CSU (Christian Democratic Union–Christian Social Union in Bavaria) and the FDP (Free Democratic Party) but also the SPD (Social Democratic Party), the Greens, and, remarkably, two leaders of Die Linke (The Left), Germany’s political spectrum joined forces to ensure that such a civilized debate, in which we may disagree agreeably, never takes place in Germany.

    I say to them: you want to silence us, to ban us, to demonize us, to accuse us. You therefore leave us with no choice but to meet your ridiculous accusations with our own rational accusations. You chose this, not us.

    You accuse us of antisemitic hatred. We accuse you of being the antisemite’s best friend by equating the right of Israel to commit war crimes with the right of Israeli Jews to defend themselves.

    You accuse us of supporting terrorism. We accuse you of equating legitimate resistance to an apartheid state with atrocities against civilians which I have always and will always condemn, whoever commits them — Palestinians, Jewish settlers, my own family, whoever. We accuse you of not recognizing the duty of the people of Gaza to tear down the wall of the open prison they have been encased in for eighty years — and of equating this act of tearing down the wall of shame, which is no more defensible than the Berlin Wall was, with acts of terror.

    You accuse us of trivializing Hamas’s October 7 terror. We accuse you of trivializing the eighty years of Israel’s ethnic cleansing of Palestinians and the erection of an ironclad apartheid system across Israel-Palestine. We accuse you of trivializing Benjamin Netanyahu’s long-term support of Hamas as a means of destroying the two-state solution that you claim to favor. We accuse you of trivializing the unprecedented terror unleashed by the Israeli army on the people of Gaza, the West Bank. and East Jerusalem.

    You accuse the organizers of today’s congress of being, and I quote, “not interested in talking about possibilities for peaceful coexistence in the Middle East against the background of the war in Gaza.” Are you serious? Have you lost your mind?

    We accuse you of supporting a German state that is, after the United States, the largest supplier of the weapons that the Netanyahu government uses to massacre Palestinians as part of a grand plan to make a two-state solution, and peaceful coexistence between Jews and Palestinians, impossible. We accuse you of never answering the pertinent question that every German must answer: How much Palestinian blood must flow before your justified guilt over the Holocaust is washed away?

    So let’s be clear: we are here in Berlin with our Palestinian congress because, unlike the German political system and the German media, we condemn genocide and war crimes regardless of who is perpetrating them. Because we oppose apartheid in the land of Israel-Palestine no matter who has the upper hand — just as we opposed apartheid in the American South or in South Africa. Because we stand for universal human rights, freedom, and equality among Jews, Palestinians, Bedouins, and Christians in the ancient land of Palestine.

    And so that we are even clearer on the questions, legitimate and malignant, that we must always be ready to answer:

    Do I condemn Hamas’ atrocities?

    I condemn every single atrocity, whoever is the perpetrator or the victim. What I do not condemn is armed resistance to an apartheid system designed as part of a slow-burning but inexorable ethnic-cleansing program. Put differently, I condemn every attack on civilians while, at the same time, I celebrate anyone who risks their life to tear down the wall.

    Is Israel not engaged in a war for its very existence?

    No, it is not. Israel is a nuclear-armed state with perhaps the most technologically advanced army in the world and the panoply of the US military machine at its back. There is no symmetry with Hamas, a group that can cause serious damage to Israelis but has no capacity whatsoever to defeat Israel’s military, or even to prevent Israel from continuing to implement the slow genocide of Palestinians under the system of Apartheid that has been erected with long-standing US and European Union support.

    Are Israelis not justified to fear that Hamas wants to exterminate them?

    Of course they are! Jews have suffered a Holocaust that was preceded by pogroms and a deep-seated antisemitism permeating Europe and the Americas for centuries. It is only natural that Israelis live in fear of a new pogrom if the Israeli army folds. However, by imposing apartheid on their neighbors and by treating them like subhumans, the Israeli state is stoking the fires of antisemitism and strengthening Palestinians and Israelis who just want to annihilate each other. In the end, its actions contribute to the awful insecurity consuming Jews in Israel and the diaspora. Apartheid against the Palestinians is the Israelis’ worst self-defense.

    What about antisemitism?

    It is always a clear and present danger. And it must be eradicated, especially amongst the ranks of the global left and the Palestinians fighting for Palestinian civil liberties around the world.

    Why don’t Palestinians pursue their objectives by peaceful means?

    They did. The PLO (Palestine Liberation Organization) recognized Israel and renounced armed struggle. And what did they get for it? Absolute humiliation and systematic ethnic cleansing. That is what nurtured Hamas and elevated it the eyes of many Palestinians as the only alternative to a slow genocide under Israel’s apartheid.

    What should be done now? What might bring Peace to Israel-Palestine?

    An immediate cease-fire.
    The release of all hostages — Hamas’s and the thousands held by Israel.
    A peace process, under the UN, supported by a commitment from the international community to end apartheid and to safeguard equal civil liberties for all.
    As for what must replace apartheid, it is up to Israelis and Palestinians to decide between the two-state solution and the solution of a single federal secular state.

    Friends, we are here because vengeance is a lazy form of grief.

    We are here to promote not vengeance but peace and coexistence across Israel-Palestine.

    We are here to tell German democrats, including our former comrades of Die Linke, that they have covered themselves in shame long enough — that two wrongs do not one right make — and that allowing Israel to get away with war crimes is not going to ameliorate the legacy of Germany’s crimes against the Jewish people.

    Beyond today’s congress, we have a duty in Germany to change the conversation. We have a duty to persuade the vast majority of decent Germans out there that universal human rights are what matters. That never again means never again for anyone. Jewish, Palestinian, Ukrainian, Russian, Yemeni, Sudanese, Rwandan — for everyone, everywhere.

    In this context, I am pleased to announce that DiEM25’s German political party MERA25 will be on the ballot paper in the European Parliament election this coming June — seeking the vote of German humanists who crave a member of European Parliament representing Germany and calling out the EU’s complicity in genocide, a complicity that is Europe’s greatest gift to the antisemites in Europe and beyond.

    I salute you all and suggest we never forget that none of us is free if one of us is in chains.

    #Allemagne #Israël #Palestine #censure

  • La crise Ă©cologique et la montĂ©e du post-fascisme | Antithesi
    ▻https://cabrioles.substack.com/p/la-crise-ecologique-et-la-montee

    Pour dissimuler l’inadĂ©quation et l’incompĂ©tence totales des infrastructures et des services de l’État face aux catastrophes causĂ©es par les chaleurs et les sĂ©cheresses sans prĂ©cĂ©dent et les inondations extrĂȘmes qui reviennent avec une frĂ©quence inĂ©dite en raison du changement climatique, les autoritĂ©s de l’État n’hĂ©siteront pas Ă  utiliser tous les moyens, y compris les mĂ©thodes et le langage de l’extrĂȘme-droite fasciste. Une approche autoritaire de ce type peut permettre au pillage de la nature de se poursuivre sans entrave, en rĂ©percutant les coĂ»ts et les risques de la crise climatique sur les segments les plus affaiblis du prolĂ©tariat mondial.

  • Mousson brune – Fascisme et rĂ©sistances en Inde - La Horde
    ▻https://lahorde.info/Mousson-brune-Fascisme-et-resistances-en-Inde

    Le mensuel #CQFD publie un dossier sur l’Inde fasciste de Modi Le 14 juillet dernier, Emmanuel Macron dĂ©cerne au Premier ministre indien, Narendra Modi, la Grand-croix de la LĂ©gion d’honneur. Pour quel motif officiel ? On ne se rappelle plus trop. N’empĂȘche que l’Inde confirmait quelques jours plus tard l’achat de 26 avions Rafale et de trois sous-marins ScorpĂšne. Fin janvier 2024, c’est #Macron qui participait au jour de la RĂ©publique de l’Inde. Il n’était pas lĂ  pour empĂȘcher le dĂ©part contraint de Vanessa Dougnac, pigiste du Point et de La Croix, prĂ©sente depuis 25 ans sur le territoire, mais dont le travail a Ă©tĂ© jugĂ© « contraire aux intĂ©rĂȘts de la souverainetĂ© et de l’intĂ©gritĂ© de l’Inde ». Il Ă©tait lĂ  pour sceller une « alliance de dĂ©fense inĂ©dite » avec un rĂ©gime en train de basculer dans le fascisme.

    « Parler de fascisme, c’est ĂȘtre Ă  la hauteur de la gravitĂ© de la situation »
    ▻https://cqfd-journal.org/Parler-de-fascisme-c-est-etre-a-la

    Autrice d’un ouvrage sur la guĂ©rilla armĂ©e en Inde, l’anthropologue indo-britannique Alpa Shah vient de publier une enquĂȘte sur la rĂ©pression du mouvement social indien. À la veille d’un 3e mandat prĂ©sidentiel pour Modi, c’est l’occasion de discuter avec elle du basculement de la « plus grande dĂ©mocratie du monde » vers le #fascisme.

  • “WASHINGTON BULLETS” (The Clash) : un hymne anti-impĂ©rialiste
    ▻https://www.frustrationmagazine.fr/clash-washington-bullets-anti-imperialiste

    Entre 2013 et 2022, 68% des armes livrĂ©es Ă  l’Etat d’IsraĂ«l, qui commet actuellement un des pires massacres de populations civiles au XXIe siĂšcle, provenaient des Etats-Unis. Parfois les Etats-Unis font la guerre directement en envoyant eux-mĂȘmes des bombes et des soldats pour dĂ©fendre ce qu’ils considĂšrent ĂȘtre l’intĂ©rĂȘt des capitalistes amĂ©ricains, parfois ils la [
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  • Retour des Ă©coles normales : le proviseur de la RĂ©publique a encore frappĂ© ! | Alternatives Economiques
    ▻https://www.alternatives-economiques.fr/philippe-watrelot/retour-ecoles-normales-proviseur-de-republique-a-frappe/00110296

    C’est la fin des masters MĂ©tiers de l’enseignement de l’éducation et de la formation, dits MEEF, mis en place par Jean-Michel Blanquer en 2017 et rĂ©formĂ©s avec un concours placĂ© en fin de M2, il y a
 deux ans. Cette Ă©volution menĂ©e Ă  marche forcĂ©e a Ă©puisĂ© les Ă©tudiants candidats (et les personnels des instituts nationaux supĂ©rieurs du professorat et de l’éducation – InspĂ©). Or, ces rĂ©formes incessantes brouillent la visibilitĂ© nĂ©cessaire aux Ă©ventuels candidats sur leur formation et nuisent Ă  l’attractivitĂ© du mĂ©tier.

    Le recrutement au niveau master a assĂ©chĂ© le « vivier » des candidats potentiels et limitĂ© l’accĂšs au mĂ©tier des catĂ©gories populaires. Le retour du concours d’entrĂ©e au niveau de la licence nous ramĂšne Ă  la situation prĂ©valant de 1990 Ă  2009. Mais notons qu’à la fin de cette pĂ©riode, il y avait dĂ©jĂ  une baisse des inscriptions aux concours. De mĂȘme, les niveaux de rĂ©munĂ©ration envisagĂ©s correspondent Ă  ce qui Ă©tait proposĂ© en M1 et M2 avant la derniĂšre rĂ©forme. Ce fut sans effet sur l’attractivitĂ©.

  • SNU : la faute de l’Education nationale | Le Club
    ▻https://blogs.mediapart.fr/b-girard/blog/110424/snu-la-faute-de-leducation-nationale

    Dans quelques semaines, la participation forcĂ©e des Ă©lĂšves de Seconde rend de facto le SNU obligatoire. Avec la mise au pas de la jeunesse autour d’une mystique identitaire par une contrainte de type militaire, c’est aussi le service public d’éducation, maĂźtre d’Ɠuvre et maĂźtre d’ouvrage du dispositif, qui change de nature.

  • avait gardĂ© un assez bon souvenir de la lecture de « L’ÉlĂ©gance du hĂ©risson » de Barbery — elle croit se rappeler qu’elle avait trouvĂ© ça plutĂŽt intello et futĂ©, ce qui n’est pas incompatible contrairement Ă  ce que l’on essaie ne nous faire gober. Las ! elle s’était dĂ©cidĂ©e hier soir Ă  en regarder l’adaptation cinĂ©matographique et a abandonnĂ© Ă  la moitiĂ© du film : la rĂ©alisatrice a transformĂ© le rĂ©cit en une espĂšce d’histoire « feel good », or nous savons qu’il n’y a rien de plus insupportable que les bobos qui diffusent des fake news en nous serinant que les gens sont touchants et que la vie est belle. Collabos !

    En consĂ©quence de quoi et comme il Ă©tait trop tard pour tenter un second long-mĂ©trage elle s’est rabattue sur... « La Voix humaine », mais version AlmodĂłvar. C’est drĂŽle parce qu’elle n’a jamais Ă©tĂ© trĂšs fan de Cocteau (ni le personnage ni son Ɠuvre) mais dans le texte de ce monologue tĂ©lĂ©phonique ça va, il y a quelque chose — c’est sĂ»rement dĂ» au fait que l’on garde en mĂ©moire l’époustouflante interprĂ©tation qu’en fit jadis Magnani devant la camĂ©ra de Rossellini. Savez-vous qu’à l’époque et bien qu’elle ne comprenne pas un mot d’italien (1) votre serviteuse avait vu le film en version originale non sous-titrĂ©e ? Truc de dingue : Magnani est une actrice tellement fascinante que l’on n’a pas besoin de comprendre ce qu’elle dit pour ĂȘtre scotchĂ©e par ce qu’elle dit, elle pourrait lire l’annuaire en javanais qu’on en resterait quand mĂȘme Ă©merveillĂ©e.

    Bon, lĂ  force est de constater qu’AlmodĂłvar n’est pas Rossellini et que Swinton, mĂȘme si elle aussi a une vraie trogne, n’est pas Magnani — « La Voz humana » version 2020 n’éclipse donc pas « Una Voce umana » version 1948 (c’est amusant, d’ailleurs, non, ce passage de l’article indĂ©fini Ă  un article dĂ©fini ? Est-ce que ça dit quelque chose sur le changement d’époque ou sur la diffĂ©rence culturelle entre l’Espagne et l’Italie ? MystĂšre et boule de gomme), et dans ce contexte le tĂ©lĂ©phone portatif Ă  oreillette s’avĂšre un chouĂŻa moins convaincant que son ancĂȘtre en bakĂ©lite. Il n’en demeure pas moins que cette rĂ©cente adaptation reste prenante, on y croit, la mise en scĂšne façon « Dogville » (oĂč l’on montre que le dĂ©cor est un dĂ©cor) introduit une nouvelle distance et c’est une bonne idĂ©e.

    VoilĂ , cher Lectorat, vous savez tout. Entre deux sanglots et trois crises d’angoisse ça se passe comme ça, une soirĂ©e culturelle en province.

    → « La Voix humaine », Ă©videmment sur Arte.

    –-------------------
    (1) Hormis « Umarell », « Zdaura » et « E pericoloso sporgersi ».

  • Usbek & Rica - Le ProblĂšme Ă  trois corps : le roman de Liu Cixin parle-t-il vraiment de la vision chinoise du futur ?
    ▻https://usbeketrica.com/fr/article/le-probleme-a-trois-corps-le-roman-de-liu-cixin-est-il-vraiment-adaptab

    Le ProblĂšme Ă  trois corps, best-seller de l’auteur de science-fiction chinois Liu Cixin, a dĂ©barquĂ© jeudi 21 mars sur Netflix. Une premiĂšre saison en huit Ă©pisodes, pilotĂ©e par les showrunners de Game of Thrones. L’occasion de discuter avec le traducteur français de la trilogie, GwennaĂ«l Gaffric, de SF chinoise.

  • « L’exclusion de la candidate aux #Europeennes2024 BĂ©nĂ©dicte Monville
    dĂ©montre la fĂ©brilitĂ© qui s’empare d’#EELV qui court aprĂšs la ligne hollandiste de Glucksmann, nĂ©gocie pour accueillir la macroniste Ghebali sur sa liste, qui rĂȘve d’une ’’ONU des milliardaires’’, d’une’’culture de la hiĂ©rarchie’’, qui trouve les services publics ’’ringards’’et glorifie le CAC40, les jeunes du business, le capitalisme vert... » THREAD 👇 1/24"

    ▻https://twitter.com/Antoine_Herm/status/1778107837031370960

    La ligne Tondelier et Marie Toussaint auraient dĂ» prĂ©ciser que la mĂ©thode de la « douceur » Ă©tait destinĂ©e aux environnementalistes libĂ©raux comme Flora Ghebali, Koenig, et non aux Ă©cologistes sincĂšres, cohĂ©rents comme BĂ©nĂ©dicte Monville.

    « Suspendre en urgence une voix critique ? C’est une preuve de faiblesse politique. Quand une direction prĂ©fĂšre intĂ©grer sur la liste europĂ©enne une figure mainstream de l’écologie tĂ©lĂ©visuelle, plutĂŽt que d’accepter une voix de l’écologie sociale, c’est mauvais signe. » Sergio Coronado

    • « Les positions belliqueuses de la prĂ©sidente du conseil fĂ©dĂ©ral d’#EELV [Nadine Herrati] qui se rĂ©jouit que des français puissent aller combattre en Ukraine reprenant Ă  son compte la propagande pro guerre des idiots utiles du capital qui envoient les peuples se faire massacrer. » BĂ©nĂ©dicte Monville

      Nadine Herrati : La prise de conscience d’un rĂ©cit commun progresse dans notre jeunesse. Formidable nouvelle. Une Europe de la dĂ©fense se prĂ©sente dorĂ©navant comme une tĂąche enthousiasmante Guerre en Ukraine :un jeune Français sur 2 se dit prĂȘt Ă  s’engager, selon une Ă©tude ▻https://rtl.fr/actu/debats-societe/guerre-en-ukraine-un-jeune-francais-sur-deux-se-dit-pret-a-s-engager-selon-une-e

      Hallucinant de voir les Ă©colos s’enthousiasmer Ă  l’idĂ©e d’une guerre ! (sur la base d’une interprĂ©tation fausse d’un sondage).

  • « Bon, j’ai regardĂ© les 5 premiers Ă©pisodes de la FiĂšvre (sur C+). Avec les 4 T de TĂ©lĂ©rama je me suis dit, faut aller voir. Ben
 y’a pas mal de choses qui me gĂȘnent. Je vous explique rapidement (Ă  noter que tout ce que je mettrai entre guillemets est une citation de la sĂ©rie). » Mathilde Larrere

    Alors je vais essayer de pas trop spoiler. En gros. Tout commence par un incident entre un joueur de foot noir et son entraineur blanc (coup de boule, « sale toubab »). S’ensuit un emballement avec en gros, 3 camps.

    D’un cĂŽtĂ© une stand-uppeuse qui joue des paniques identitaires, dĂ©nonce le « racisme anti blanc », alimente les peurs et cherche « la guerre civile ». Elle manipule des rĂ©seaux sociaux.
    De l’autre, les « indigĂ©nistes » qui dĂ©noncent « le racisme systĂ©mique ». Au milieu, une Ă©quipe de com et une brillante jeune femme qui soutiennent le club et cherchent « la paix ».

    Alors OK, y a des moments plutĂŽt rĂ©ussis sur le rĂŽle des rĂ©seaux sociaux, l’art de la com, l’analyse de la fenĂȘtre d’Overton, mĂȘme quelques passages pas cons sur la lecture fĂ©ministe et dĂ©coloniale de la situation.

    Mais ce que fait cette sĂ©rie, c’est juste mettre en fiction la lecture de la « tenaille identitaire », avec les « indigĂ©nistes » d’un cĂŽtĂ©, la stand-uppeuse de l’autre, comme si c’était les deux faces d’une mĂȘme mĂ©daille, tous cherchant « Ă  mettre de l’huile sur le feu ».

    Déjà, ça pue.
    Ajoutez Ă  ça que c’est un monde sans politique (ou peu), sans État, sans parlementaires. Comme si tout Ă©tait affaire de com, de RS et de groupes manipulateurs. Enlever la politique, c’est aussi enlever le RN ( le seul dĂ©putĂ© dans la sĂ©rie est un LR bien Ă  droite).

    Si du cĂŽtĂ© des « indigĂ©nistes » on voit un petit groupe (que la sĂ©rie s’amuse Ă  prĂ©senter comme se divisant, parlant par formules toutes faites), avec ses gardes du corps, cotĂ© extrĂȘme droite, y’a que la meuf bien lisse, pas un nervi Ă  tatouages nazi (et dnc pas le RN !).

    Tout est fait pour qu’on s’identifie au camp du milieu, l’équipe de com, celui de la paix, du « vivre ensemble », du « black blanc beur », plein de bons sentiments mais sans la moindre lecture politique un peu sĂ©rieuse de ce qui se passe.

    La sĂ©rie plaĂźt je pense Ă  des gens qui se pensent de gauche, sans trop se questionner sur ce que ça signifie, qui y trouvent la justification de leur rejet des idĂ©es qu’ils doivent penser « woke », « indigĂ©nistes », et seront rassĂ©rĂ©nĂ©s d’Ɠuvrer pour la paix civile. Qui pensent aussi que les pb de racisme se rĂšglent en se pardonnant et en dansant ensemble, que les pb sociaux se rĂšglent par l’action humanitaire et les librairies bus.

    Ce faisant, la sĂ©rie distille tout un tas d’expressions de droite voire d’ED, comme "la France archipelisĂ©e", la "tenaille identitaire" qui prend en otage "le pays rĂ©el", reprend nb de clichĂ©s sur les dĂ©coloniaux et minimise clairement le danger de l’extrĂȘme droite en France. Bref, dans l’air du temps fort malheureusement, je comprends vraiment pas les 4 T de Telerama !

    ▻https://twitter.com/LarrereMathilde/status/1778004984585461998

  • RĂ©pression des GJs, soutien au meurtrier de Nahel : le policier prĂ©fĂ©rĂ© des mĂ©dias rejoint le RN
    ▻https://www.revolutionpermanente.fr/Repression-des-GJs-soutien-au-meurtrier-de-Nahel-le-policier-pr

    SpĂ©cialiste en dĂ©fense des policiers coupables de meurtres, l’ex-porte-parole du SICP a annoncĂ© qu’il rejoignait la liste du RN aux europĂ©ennes. Une carriĂšre politique lancĂ©e grĂące aux mĂ©dias dont il est le chouchou ces derniĂšres annĂ©es, de CNews Ă  France 5 en passant par BFM.

    Commissaire de police et ancien porte-parole du Syndicat indĂ©pendant des commissaires de police (SICP), le trĂšs mĂ©diatique Matthieu Valet a annoncĂ© ce mardi 9 avril son entrĂ©e sur la liste du Rassemblement National pour les Ă©lections europĂ©ennes de juin prochain. Avec cette nouvelle figure mĂ©diatique, le RN ajoute Ă  sa liste un champion de la dĂ©fense de l’impunitĂ© policiĂšre.

    Commissaire Ă  la BAC du Val-De-Marne, Matthieu Valet est en effet rĂ©guliĂšrement invitĂ© sur les plateaux de BFM et CNews pour y dĂ©fendre les policiers, en particulier lorsque ceux-ci sont accusĂ©s de meurtre. En 2018, Valet a fait ses armes dans la rĂ©pression du mouvement des Gilets jaunes Ă  La Ciotat, oĂč le mouvement a connu son lot de manifestants violentĂ©s et emprisonnĂ©s. Depuis, le commissaire a Ă©tĂ© propulsĂ© star mĂ©diatique de la dĂ©fense de la rĂ©pression et de l’impunitĂ© policiĂšre sur les plateaux de toutes les chaĂźnes, de BFM et CNews Ă  France 5.

    Juste aprĂšs le scandale provoquĂ© par le meurtre du jeune Nahel, il avait pu y exprimer toute son empathie pour les policiers meurtriers sur CNews : « Aucun policier ne tue de gaitĂ© de cƓur une personne dans une opĂ©ration de police trĂšs difficile : en un dixiĂšme de seconde, le policier doit savoir si l’utilisation de son arme lui permettra de protĂ©ger sa vie et celle des autres ». Quelques semaines plus tard, Valet campait de nouveau dans les studios des chaĂźnes d’information pour dĂ©fendre le meurtrier de Nahel, « traitĂ© comme le pire des criminels » selon lui car placé  en dĂ©tention provisoire.

    Un travail de lĂ©gitimation des meurtres policiers qui s’accompagne Ă©videmment d’un soutien Ă  la rĂ©pression des mouvements sociaux. En 2023, lors de la mobilisation contre la rĂ©forme des retraites, Matthieu Valet faisait ainsi le tour des plateaux pour dĂ©fendre les gardes-Ă -vue arbitraires, pratiquĂ©es massivement par la police, expliquant « est-ce que ce n’est pas mieux, dans notre Ă©tat de droit, d’avoir une phase de garde Ă  vue de 24/48h ? ». Dans le mĂȘme sens, au lendemain de la mobilisation contre les mĂ©ga-bassines Ă  Sainte-Soline, face Ă  l’avocate Elsa Marcel, le syndicaliste policier se faisait l’avocat des violences brutales contre les manifestants, appelant Ă  ne pas traiter les militants Ă©cologistes comme des « quidam de droit commun » mais plutĂŽt Ă  faire en sorte que ces derniers soient « condamnĂ©s en consĂ©quence ».

    ChouchoutĂ© par les mĂ©dias, Valet sait cacher les positions les plus radicales visant Ă  renforcer le permis de tuer de la police derriĂšre des formules acceptables sur les plateaux de France 5. Il n’ a cependant jamais cachĂ© aucune de ses positions. En 2022, Matthieu Valet rĂ©clamait ainsi haut et fort la possibilitĂ© pour les policiers de pouvoir tuer en toute impunitĂ©, face Ă  un « ensauvagement systĂ©mique de la sociĂ©tĂ© ». Empruntant la rhĂ©torique de l’extrĂȘme droite et de Darmanin, les habitantes des quartiers populaires ne seraient que des voyous, pour lesquels « la vie n’a plus aucune valeur (
). Ils ont un rapport complĂštement dĂ©bridĂ© Ă  la violence et le fait de tuer est normalisĂ©. » Un constat qui implique de faciliter l’usage des armes Ă  feux pour le policier, et extraire les agents de rĂ©pression des entraves lĂ©gales actuelles, qualifiĂ©es « d’usine Ă  gaz ».

    Ce mardi, face aux journalistes de CNews, qui l’avaient invitĂ© pour annoncer sa candidature, Matthieu Valet a pu une fois encore marteler les Ă©lĂ©ments de langage de l’extrĂȘme-droite. RĂ©agissant au meurtre dramatique du jeune Chamseddine, il a affirmĂ© que « ce n’est plus l’ultra violence, c’est l’ensauvagement qui est en train d’emporter notre jeunesse ». Un discours qui lui a permis, une nouvelle fois, de dĂ©rouler, cette fois Ă  visage dĂ©couvert, un programme sĂ©curitaire bien connu : abaissement de la majoritĂ© pĂ©nale, peines planchĂ©es, expulsions des logements sociaux... PrĂ©sentant, comme Ă  son habitude, les policiers pour des victimes, il a expliquĂ© : « avant de demander des comptes aux policiers, on demandera des comptes aux voyous. »

    Ce promoteur de l’impunitĂ© policiĂšre et du racisme d’État, mĂ©prisant tout autant les droits des habitants des quartiers populaires que ceux des manifestants, rejoint donc sans surprise le RN. De quoi dĂ©voiler une nouvelle fois l’hypocrisie de ce parti qui voudrait faire croire qu’il soutient les Gilets jaunes et les manifestants contre la rĂ©forme des retraites, alors qu’il est 100% alignĂ© avec les forces de rĂ©pression qui les ont tabassĂ©s, Ă©borgnĂ©s et emprisonnĂ©s. Valet devrait figurer Ă  la 7Ăšme place de la liste, aux cĂŽtĂ©s de Jordan Bardella et des prises du RN pour ces Ă©lections : Malika Sorel-Sutter, essayiste laĂŻcarde et ancienne membre du Haut conseil Ă  l’intĂ©gration, et Fabrice Leggeri, ancien patron de Frontex, contraint de dĂ©missionner Ă  la suite d’un scandale concernant les pratiques de refoulement aux frontiĂšres qu’il encourageait.

    Une liste ultrasĂ©curitaire et rĂ©actionnaire, face Ă  laquelle il va falloir commencer Ă  construire une rĂ©ponse ouvriĂšre, qui oppose au durcissement autoritaire, Ă  la criminalisation des Ă©trangers et des quartiers populaires, et Ă  la rĂ©pression du mouvement ouvrier et du mouvement social une riposte d’ensemble. Si le RN progresse, c’est en effet en surfant sur les tendances profondes du rĂ©gime qu’alimente le gouvernement, pas de lutte contre l’extrĂȘme-droite et tous ses « Valet », sans lutter contre les politiques de Macron sur tous les terrains. Il y a urgence !

  • Les salariĂ©s de Tefal contre une interdiction des PFAS.

    « Touche pas Ă  ma poĂȘle » : les salariĂ©s de Tefal contre une interdiction des PFAS. Plusieurs centaines de salariĂ©s du groupe SEB se sont rassemblĂ©s devant l’AssemblĂ©e nationale, le 3 avril, pour protester contre l’interdiction possible des polluants Ă©ternels.
    (...)
    À en croire certains employĂ©s, ce virage [abandonner les PFAS] pourrait cependant ĂȘtre complexe. 90 % des poĂȘles produites par Tefal contiennent du PTFE, signale Christian Genton, dĂ©lĂ©guĂ© syndical central CFE-CGC sur le site de Rumilly. Et 70 % de cette mĂȘme production est exportĂ©e vers le Japon, l’Allemagne, la Pologne ou le Portugal, qui autorisent encore les produits contenant des PTFE.

    ▻https://reporterre.net/Touche-pas-a-ma-poele-les-salaries-de-Tefal-contre-une-interdiction-des-

    Robert Kurz :

    Il y a d’une part les intĂ©rĂȘts fondamentaux (matĂ©riels, sociaux et culturels) des hommes, et qui correspondent Ă  leurs besoins historiques. Mais, d’autre part, ce contenu est liĂ© Ă  la forme capitaliste. Ainsi, le contenu rĂ©el des besoins apparaĂźt comme secondaire, seul l’intĂ©rĂȘt capitalistiquement constituĂ© sous sa forme-argent (salaire et profit) est perçu directement. Il est inĂ©vitable que l’on essaie de faire valoir les vrais besoins ou les intĂ©rĂȘts fondamentaux d’abord sous la forme capitaliste dominante. Mais quand on ne voit plus la diffĂ©rence entre le contenu et la forme, cet intĂ©rĂȘt se retourne contre ses porteurs. Ceux-ci feront alors dĂ©pendre leurs intĂ©rĂȘts, qu’ils le veuillent ou non, du fait que la valorisation du capital fonctionne. Ils se transforment ainsi eux-mĂȘmes en un « sujet objectif » qui soumet sa vie aux lois du capital et pour qui cette soumission est normale.

    (...)

    Les syndicats sont dĂ©sormais habituĂ©s non pas Ă  fonder leurs revendications sur les besoins de leurs membres, mais Ă  prĂ©senter ces besoins comme une contribution Ă  la meilleure marche du systĂšme. Ainsi, on prĂ©tend que des salaires plus Ă©levĂ©s sont nĂ©cessaires pour consolider la conjoncture et qu’ils sont possibles parce que le capital engrange des superbĂ©nĂ©fices. Mais lorsqu’il devient manifeste que la valorisation du capital s’immobilise, cette attitude mĂšne au renoncement volontaire et Ă  la cogestion de la crise dans l’ « intĂ©rĂȘt supĂ©rieur » de l’économie d’entreprise, des lois du marchĂ©, de la Nation, etc. Cette fausse conscience existe non seulement chez les bureaucrates, mais aussi dans ce que l’on appelle la base.

    ▻http://palim-psao.over-blog.fr/article-theorie-de-marx-crise-et-depassement-du-capitalisme-a-p

    #critique-de-la-valeur #pfas

    • Ça me rappelle le soutien de la CGT aux grĂšves dans les usines d’armement françaises 
 j’en ai un peu marre parfois de bouffer des patates parce qu’un jour j’ai fait certains choix de vie, notamment de ne jamais bosser pour la chimie, le nuclĂ©aire, l’armĂ©e ou la pub, bon, y reste pas grand chose aprĂšs ça, mais merde j’en connais un paquet de gens qui ont renoncĂ© au fric et au confort pour dĂ©fendre leurs idĂ©es gĂ©nĂ©reuses, et Ă©videmment c’est pas facile tout les jours de tenir la barre Ă  contre courant. Mais du coup j’avoue que je prends la haine de voir des personnes tellement abruties dans leur vie aller jusqu’à dĂ©fendre leur petite place mĂȘme si leur taf est toxique, dangereux et merdique pour le monde entier et que leurs patrons sont des grosses pourritures qui les exploitent sans vergogne.

    • dans l’article de Reporterre :

      Sophie Binet, a elle aussi pris position en ce sens dans les colonnes de L’HumanitĂ©, arguant que les besoins humains et la planĂšte devaient « primer » sur les intĂ©rĂȘts Ă©conomiques et financiers, et que des alternatives pouvaient ĂȘtre trouvĂ©es.

      Des alternatives Ă  la sociĂ©tĂ© marchande ?

    • Car ce qui est remarquable c’est que la critique Ă©cologiste et de gauche (qui n’a pas lu Kurz) partage avec les salariĂ©s pollueurs la mĂȘme dĂ©fense de la sociĂ©tĂ© marchande. Ils n’en dĂ©mordent pas : il y des alternatives Ă  l’emploi, on peut maintenir l’activitĂ© Ă©conomique, crĂ©er des emplois, etc.

      Je ne sais pas quel discours est le plus choquant Ă  la fin.

      Accessoirement, le PTFE ne se trouvent pas que dans les poĂȘles. ▻https://fr.wikipedia.org/wiki/Polyt%C3%A9trafluoro%C3%A9thyl%C3%A8ne
      Et si l’on parle de l’ensemble des fluoropolymĂšres c’est encore pire... « Touche pas Ă  mon vĂ©lo Ă©lectrique » ?

      Si on a mis des PFAS partout, c’est parce que c’est pratique et pas cher. Cela le dĂ©putĂ© Ă©colo, et tous ceux qui s’intĂ©ressent aux PFAS, le savent parfaitement. Par contre, Ă  un moment, faut conclure et arrĂȘter de faire le bĂ©ta en disant qu’il y a des « alternatives » aux PFAS... dans une sociĂ©tĂ© marchande. Car dans une sociĂ©tĂ© marchande, renoncer Ă  des produits pratiques et pas chers, c’est pas possible.

      Les Ă©colos ne comprennent pas que les acteurs Ă©conomiques sont engluĂ©s dans cette sociĂ©tĂ© marchande, ce n’est pas une affaire de conscience et de bonne volontĂ©. Donc le discours Ă©colo ne peut passer et contribue Ă  la crispation sociale gĂ©nĂ©rale. Si c’est le cas, c’est que faute de critiquer la sociĂ©tĂ© marchande et ce qu’elle nous impose, ils critiquent finalement les comportements des autres en tant qu’ils relĂšveraient de choix.

      S’attaquer par le petit bout de la lorgnette aux pollutions, au cas par cas, sans s’interroger sur les causes globales, en ne traitant que les problĂšmes que sous le prisme de la « volontĂ© politique », voilĂ  ce que font les Ă©colos, qui sont devenus les nouveaux syndicalistes du monde contemporain, participant Ă  la cogestion de la crise dans l’intĂ©rĂȘt supĂ©rieur de la sociĂ©tĂ© marchande.

  • Retour sur les actions et Ă©vĂ©nements contre STMicro et le complexe techno-militaro-industriel grenoblois
    ▻https://ricochets.cc/Retour-sur-les-actions-et-evenements-contre-STMicro-et-le-complexe-techno-

    Retour sur le gros week-end d’actions et mobilisations Ă  Grenoble et Crolles contre STMicro et le nĂ©faste complexe techno-militaro-industriel grenoblois qui l’a enfantĂ©e. Rapide retour sur la mobilisation d’avril 2024 - Depuis la crĂ©ation du collectif STopMicro, la contestation des usines de la microĂ©lectronique grenobloise s’intensifie et se diversifie. Ce week-end de mobilisation des 5, 6, 7 et 8 avril 2024 marque une nouvelle Ă©tape dans la lutte. Rapide retour sur quatre journĂ©es contre (...) #Les_Articles

    / #RĂ©sistances_au_capitalisme_et_Ă _la_civilisation_industrielle, #Technologie, #Guerres

    ▻https://stopmicro38.noblogs.org/post/2024/04/08/rapide-retour-sur-la-mobilisation-davril-2024
    ▻https://stopmicro38.noblogs.org/post/2024/04/08/blocage-de-la-presquile-scientifique-le-temps-perdu-pour-la-rec
    ▻https://www.placegrenet.fr/2024/04/06/de-leau-pas-des-puces-850-a-2-000-manifestants-contre-la-microelectronique-jusqua-la-presquile-scientifique-de-grenoble/627571
    ▻https://lundi.am/De-Grenoble-a-Tel-Aviv

  • Les ruptures de contrat en formation par apprentissage : l’hĂ©catombe ! Une contribution de Christian Sauce | ESS, Emploi, Formation, Insertion et bien d’autres choses. | Michel AbhervĂ© | Les blogs d’Alternatives Économiques
    ▻https://blogs.alternatives-economiques.fr/abherve/2024/04/08/les-ruptures-de-contrat-en-formation-par-apprentissag

    Quelle ne fut donc pas ma surprise de dĂ©couvrir en fĂ©vrier 2024 que la Dares retrouvait le chemin de la raison en publiant Ă  nouveau les taux de ruptures des contrats commencĂ©s en 2020 ! Force est de constater que la situation ne s’est pas amĂ©liorĂ©e : 38 % des contrats d’une durĂ©e prĂ©vue d’environ deux ans ont Ă©tĂ© rompus (dont 27,3 % la premiĂšre annĂ©e). Ce qui correspond Ă  plusieurs centaines de milliers de ruptures par an ! Une hĂ©catombe au regard des 10 % d’élĂšves de lycĂ©es professionnels qui dĂ©crochent chaque annĂ©e et dont on fait toute une montagne ! Qui est informĂ© de cela ? Qui le sait parmi les parents et les jeunes “clients” de l’apprentissage, appĂątĂ©s chaque jour par les boniments des libĂ©raux ?? Et est-ce acceptable que la France dĂ©pense autant de milliards d’euros d’argent public, sans aucun contrĂŽle, pour un systĂšme de formation privĂ© qui gĂ©nĂšre autant de souffrances chez nos adolescents et jeunes adultes ?

  • Dans la sĂ©rie « les promesses de Macron n’engagent que ceux qui les croient », Louis Boyard rappelle que les stages des jeunes en lycĂ©e professionnel ne sont toujours pas rĂ©munĂ©rĂ©s alors que Macron l’avait promis.
    Il est fort Boyard !

    ▻https://video.twimg.com/amplify_video/1777697398359244802/vid/avc1/1280x720/TLGAdnoyIzoH7px3.mp4?tag=16

    ▻https://twitter.com/realmarcel1/status/1777702055936696619

  • Dans “l’enfer” des cours d’EPS
    ▻https://www.frustrationmagazine.fr/eps-enfer

    A l’approche des Jeux Olympiques, certains mĂ©dias s’interrogent : la France est-elle un pays sportif ? Au-delĂ  de la question des mĂ©dailles et des Ă©quipes nationales, on se hasarde Ă  se demander si oui ou non une culture sportive innerve l’ensemble de la population. Faisons-nous suffisamment de sport ? Pas assez, nous dit-on. « Manger [
]

  • Catastrophe capitaliste. 57 entreprises responsables de 80 % du CO2 Ă©mis depuis les accords de Paris
    ▻https://www.revolutionpermanente.fr/Catastrophe-capitaliste-57-entreprises-responsables-de-80-du-CO

    Seulement 57 entreprises sont responsables de 80% des Ă©missions de CO2 rejetĂ©es aprĂšs les accords de Paris, en 2015. C’est la conclusion du nouveau rapport du programme Carbon Majors database, publiĂ© le 4 avril.

    Ce programme, menĂ© par des scientifiques de rĂ©fĂ©rence, s’attelle Ă  compiler les Ă©missions des entitĂ©s les plus polluantes dans la production de pĂ©trole, de gaz, de charbon et de ciment. Sont prises en compte les Ă©missions d’entreprises privĂ©es (comme TotalEnergies), d’entreprises dont l’État est le principal actionnaire (comme Saudi Aramco) mais aussi de certains États.

    Les conclusions du rapport sont accablantes. Elles montrent que l’accord de Paris, ratifiĂ© en 2015 par 195 pays lors de la COP21, et censĂ© limiter le rĂ©chauffement climatique « nettement en dessous de 2 °C par rapport aux niveaux prĂ©industriels », et si possible sous 1,5°C, n’a fait qu’accompagner de nouvelles hausses des Ă©missions de CO2. Ainsi, depuis 2016, les Ă©missions de gaz a effet de serre des entreprises ont bien continuĂ© Ă  augmenter : « la Carbon Majors database rĂ©vĂšle que la plupart des entreprises publiques et privĂ©s ont Ă©tendu leurs activitĂ©s de production depuis l’accord de Paris, 58 des 100 entreprises [Ă©tudiĂ©es, ndlr] ont Ă©tĂ© liĂ©es Ă  des Ă©missions plus Ă©levĂ©es au cours des sept annĂ©es qui ont suivi l’accord de Paris qu’au cours de la mĂȘme pĂ©riode avant l’accord ». Parmi elles, 57 seulement sont responsables de 80 % de ces Ă©missions, ce qui « souligne la concentration croissante des Ă©missions », selon le rapport. La voie que suivent ces entreprises nous entraĂźnent droit vers le chaos climatique : « les producteurs de combustibles fossiles intensifient leurs efforts de production. D’ici 2030, ces producteurs projettent de produire 110 % de combustibles fossiles de plus qu’ils ne devraient pour une trajectoire Ă  1.5°C, et 69 % de plus que pour une trajectoire Ă  2°C. ».

    Dans une conclusion particuliĂšrement intĂ©ressante, le rapport montre que si plusieurs entreprises privĂ©es ont rĂ©duit leur production de charbon, ce sont les Etats et les entreprises dont ils sont les actionnaires majoritaires qui ont pris le relai de cette activitĂ© particuliĂšrement polluante. RĂ©sultat : loin de baisser, la consommation globale de charbon a augmentĂ© de presque 8 % entre 2015 et 2022, atteignant un record de 8,3 milliard de tonnes en 2022. Un constat qui montre que, loin d’ĂȘtre des alliĂ©s dans la lutte pour une planĂšte vivable, les Etats capitalistes sont des ennemis Ă  combattre, au mĂȘme titre que les Total, Lafarge et Exxon, dont ils protĂšgent par ailleurs constamment les intĂ©rĂȘts.

    Dans ce sens, la proposition de Marie Toussaint, tĂȘte de liste des Écologistes (anciennement EELV) aux europĂ©ennes, d’acheter une majoritĂ© des actions des entreprises polluantes via un fonds souverain europĂ©en, afin de les « contraindre » Ă  respecter les accords environnementaux, apparaĂźt particuliĂšrement en dĂ©calage avec la rĂ©alitĂ© de la situation Ă©cologique. Les donnĂ©es du Carbon Majors Database prouvent en effet que propriĂ©tĂ© publique d’une entreprise ne rime nullement avec respect de l’environnement. Un constat qui, il est vrai, est dur Ă  assumer pour une force politique qui cherche Ă  contenir la question de l’écologie sur le terrain Ă©lectoral et institutionnel.

    A l’inverse, les donnĂ©es publiĂ©es par le Carbon Major Database prouvent qu’on ne peut compter que sur nos propres forces pour lutter contre les entreprises qui dĂ©truisent la planĂšte et leurs auxiliaires Ă©tatiques. Sans prise de contrĂŽle des travailleurs sur les raffineries, les mines, et cimenteries, les Ă©missions continueront de croĂźtre entre les mains des entreprises et des Etats capitalistes, nous emmenant droit vers des scĂ©narios climatiques cauchemardesques. Pour tirer le frein d’urgence, il faut revendiquer l’expropriation et la mise sous contrĂŽle ouvrier de ces entreprises, privĂ©es ou publiques. Une premiĂšre Ă©tape indispensable pour pouvoir dĂ©cider dĂ©mocratiquement et par en bas de ce qui est produit, et mettre en place les reconversions rendues nĂ©cessaires par la crise. Cette perspective ne peut ĂȘtre dĂ©fendue qu’en mettant la force de frappe des travailleurs au centre du combat Ă©cologique, alors que les grĂšves de l’automobile aux Etats-Unis, ou encore celles des raffineurs en France, ont prouvĂ© leurs capacitĂ© Ă  crĂ©er un rapport de force important contre les gĂ©ants de la pollution.

    • Greenwashing
      Acheter les actions de Total pour sauver la planĂšte ? La nouvelle trouvaille d’EELV pour les europĂ©ennes

      La proposition d’EELV entretient l’idĂ©e d’une part que l’UE et les entreprises polluantes ont des intĂ©rĂȘts divergents, et d’autre part qu’il serait possible de rĂ©concilier les intĂ©rĂȘts capitalistes avec la prĂ©servation de l’environnement. Il faut rappeler que, malgrĂ© quelques grandes dĂ©clarations, l’Union EuropĂ©ennes et les États membres ne se font pas prier pour financer et protĂ©ger les grosses entreprises polluantes tout en menant des attaques en bonne et due forme contre l’écologie. Ainsi, l’actuelle liquidation de l’opĂ©rateur public FRET SNCF, un vĂ©ritable dĂ©sastre social et Ă©cologique, est menĂ©e sous pression de la commission europĂ©enne, qui menace l’entreprise ferroviaire de faire rembourser 5,3 milliards d’euros Ă  l’État
 Si le gouvernement et le groupe SNCF tentent de se dresser en dĂ©fenseurs du FRET, la privatisation du secteur ferroviaire va aussi dans leur sens : autant pour l’État, grand casseur du public, que pour l’entreprise, qui se frotte les mains pour les 30% des activitĂ©s public que FRET SNCF cĂ©dera Ă  la concurrence. C’est une autre histoire pour les usagers et les 450 cheminots menacĂ©s de licenciement.

      Dans leur programme, les Écologistes vont jusqu’à envisager une alliance possible entre États, travailleurs, et « investisseurs engagĂ©s pour le climat », prĂŽnant une « gouvernance dĂ©mocratique aux cĂŽtĂ©s des salariĂ©s. » Une logique selon laquelle il suffirait de donner un coup de pouce d’argent public aux capitalistes pour les aider Ă  faire des profits verts, et les convaincre ainsi d’écouter les salariĂ©s. Quiconque sait comment les entreprises tentent d’écarter au maximum les reprĂ©sentants des travailleurs du moindre levier dĂ©cisionnel comprend qu’il s’agit d’une utopie totale, qui ignore totalement les logiques qui animent les grandes multinationales, qu’elles soient en partie rachetĂ©es par des puissances publiques totalement infĂ©odĂ©es au capitalisme, ou pas.
      Pas de solution sans expropriation
 : nationalisation sans indemnitĂ© ni rachat et sous contrĂŽle des travailleur

      Loin des illusions des Ecologistes dans la possibilitĂ© d’un capitalisme Ă©colo, pour un rĂ©el contrĂŽle dĂ©mocratique des entreprises polluantes, c’est une lutte pour leur expropriation pure et simple qu’il faut mener. L’idĂ©e d’un capitalisme vert managĂ© par l’État, ou des fonds de l’UE, qui pourrait magiquement rĂ©concilier les intĂ©rĂȘts des travailleurs avec ceux des patrons pollueurs, constitue une illusion dangereuse, qui transforme nos pires ennemis en potentiels alliĂ©s. A l’heure de l’urgence climatique, mais aussi des factures de l’énergie qui explosent avec la fin du bouclier tarifaire, les profits incroyables des multinationales de l’énergie sont un vĂ©ritable scandale. Mais confier les entreprises prospĂ©rant sur la crise aux États spĂ©cialistes qui organisent leur domination en espĂ©rant qu’ils mĂšnent une politique Ă©colo est une impasse.

      Changer la maniĂšre de produire face Ă  l’urgence climatique ne pourra passer par une « transition Ă©nergĂ©tique » au service des capitalistes et des États, plus soucieux de soupeser les effets Ă©conomiques de la crise que d’y opposer une vĂ©ritable transformation d’un monde organisĂ© sur l’extraction et la quĂȘte des profits. Face aux industriels responsables de la catastrophe climatique, il faut lutter pour l’expropriation, sans indemnisation ni rachat, et la mise sous contrĂŽle ouvrier des grands groupes de l’énergie comme Eni et Total.

      C’est le contrĂŽle rĂ©el sur la production, exercĂ© directement par les travailleurs aprĂšs expropriation, qui permettra de stopper la course Ă  l’extraction de combustibles fossiles et de reconvertir ces secteurs polluants au service de la population et de l’intĂ©gritĂ© de l’environnement. Une perspective qui nĂ©cessite de dĂ©velopper l’auto-organisation, la confiance dans notre capacitĂ© Ă  prendre nous-mĂȘme en main nos affaires, et les grĂšves contre ces gĂ©ants de la pollution. Soit tout l’inverse de ce que proposent les Écologistes, en confisquant la question centrale de l’écologie entre les mains des Etats, et d’une union europĂ©enne du capital, taillĂ©s contre nos intĂ©rĂȘts.

      ▻https://www.revolutionpermanente.fr/Acheter-les-actions-de-Total-pour-sauver-la-planete-La-nouvelle

  • L’échec des protestations de masse Ă  l’ùre de l’atomisation
    ▻https://lvsl.fr/lechec-des-protestations-de-masse-a-lere-de-latomisation

    L’époque est marquĂ©e par une rĂ©surgence des protestations, et une radicalisation de leur mode opĂ©ratoire. Paradoxalement, elles ont une prise de moins en moins forte sur la rĂ©alitĂ© politique. Que l’on pense Ă  l’invasion du Capitole aux États-Unis Ă  l’issue de la dĂ©faite de Donald Trump, ou aux manifestations de masse qui secouent aujourd’hui l’Europe sur la question palestinienne, un gouffre se creuse entre les moyens dĂ©ployĂ©s et l’impact sur le cours des choses. Pour le comprendre, il faut apprĂ©hender les dĂ©cennies d’atomisation qui ont conduit Ă  la situation actuelle, oĂč la politique de masse semble condamnĂ©e Ă  l’impuissance. Par Anton JĂ€ger, traduction Alexandra Knez.
    Cet article a Ă©tĂ© originellement publiĂ© sur Sidecar, le blog de la New Left Review, sous le titre « Political Instincts ? ».

    Deux hommes en tenue paramilitaire de piĂštre qualitĂ© se tiennent l’un Ă  cĂŽtĂ© de l’autre, leurs casquettes MAGA dĂ©passant la marĂ©e tourbillonnante de drapeaux et de mĂ©gaphones. « On peut prendre ce truc », s’exclame le premier. « Et aprĂšs, on fera quoi ? », demande son compagnon. « On mettra des tĂȘtes sur des piques ». Trois ans plus tard, ces scĂšnes rocambolesques de l’émeute du Capitole du 6 janvier, dĂ©sormais bien ancrĂ©es dans l’inconscient politique, apparaissent comme un miroir grossissant de l’époque. Elles illustrent surtout une culture dans laquelle l’action politique a Ă©tĂ© dĂ©couplĂ©e de ses rĂ©sultats concrets.

    Ce soulĂšvement a incitĂ© des milliers d’AmĂ©ricains Ă  envahir le siĂšge de l’hĂ©gĂ©monie mondiale. Pourtant, cette action n’a pas eu de consĂ©quences institutionnelles tangibles. Le palais d’hiver amĂ©ricain a Ă©tĂ© pris d’assaut, mais cela n’a pas dĂ©bouchĂ© sur un coup d’État rĂ©volutionnaire ni sur un affrontement entre deux pouvoirs. Au lieu de cela, la plupart des insurgĂ©s – des fantassins de la lumpenbourgeoisie amĂ©ricaine, des vendeurs de cosmĂ©tiques new-yorkais aux agents immobiliers floridiens – ont rapidement Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©s sur le chemin du retour, incriminĂ©s par leurs livestreams et leurs publications sur les rĂ©seaux sociaux. Aujourd’hui, il ne reste plus grand-chose de cette fronde trumpienne, alors que l’ex-prĂ©sident se prĂ©pare Ă  sa prochaine croisade. Un putsch similaire au BrĂ©sil n’a pas non plus abouti.

    • Le XIXĂš siĂšcle a Ă©tĂ© marquĂ© par un besoin plus pressant de garantir une passivitĂ© politique gĂ©nĂ©ralisĂ©e. Comme l’a fait remarquer Moses Finley, ĂȘtre citoyen dans l’AthĂšnes d’Aristote c’était de facto ĂȘtre actif, avec peu de distinction entre les droits civiques et politiques, et des frontiĂšres rigides entre les esclaves et les non-esclaves. Dans les annĂ©es 1830 et 1840, le mouvement pour le suffrage universel a rendu ces dĂ©marcations impossibles. Les prolĂ©taires ambitionnaient de se transformer en citoyens actifs, menaçant ainsi l’ordre Ă©tabli du rĂšgne de la propriĂ©tĂ© privĂ©e construit aprĂšs 1789. Pour enrayer cette perspective, il fallait construire une nouvelle citĂ© censitaire, dans laquelle les masses seraient exclues de la prise de dĂ©cision, tandis que les Ă©lites pourraient continuer Ă  mettre en Ɠuvre la soi-disant volontĂ© dĂ©mocratique. Le rĂ©gime plĂ©biscitaire de Louis Bonaparte III, qualifiĂ© de « politique du sac de pommes de terre » dans Le 18 Brumaire de Marx, en est une manifestation. Cette « antirĂ©volution crĂ©ative », comme l’a appelĂ©e Hans Rosenberg, Ă©tait une tentative de cadrer le suffrage universel en le plaçant dans des contraintes autoritaires qui permettraient la modernisation capitaliste.

      Walter Bagehot – sommitĂ© du magazine The Economist, thĂ©oricien de la Banque centrale et chantre de la Constitution anglaise – a dĂ©fendu le coup d’État de Bonaparte en 1851 comme le seul moyen de concilier dĂ©mocratisation et accumulation du capital. « Nous n’avons pas d’esclaves Ă  contenir par des terreurs spĂ©ciales et une lĂ©gislation indĂ©pendante », Ă©crivait-il. « Mais nous avons des classes entiĂšres incapables de comprendre l’idĂ©e d’une constitution, incapables de ressentir le moindre attachement Ă  des lois impersonnelles. Le bonapartisme Ă©tait une solution naturelle. La question a Ă©tĂ© posĂ©e au peuple français : « Voulez-vous ĂȘtre gouvernĂ©s par Louis NapolĂ©on ? Serez-vous gouvernĂ©s par Louis NapolĂ©on ou par une assemblĂ©e ? » Le peuple français rĂ©pondit : « Nous serons gouvernĂ©s par le seul homme que nous pouvons imaginer, et non par le grand nombre de personnes que nous ne pouvons pas imaginer ».

      Bagehot affirmait que les socialistes et les libĂ©raux qui se plaignaient de l’autoritarisme de Bonaparte Ă©taient eux-mĂȘmes coupables de trahir la dĂ©mocratie. Commentant le rĂ©sultat d’un plĂ©biscite de 1870 qui a ratifiĂ© certaines des rĂ©formes de Bonaparte, il a affirmĂ© que ces critiques « devraient apprendre [
] que s’ils sont de vrais dĂ©mocrates, ils ne devraient plus tenter de perturber l’ordre existant, au moins pendant la vie de l’empereur ». Pour eux, Ă©crivait-il, « la dĂ©mocratie semble consister le plus souvent Ă  utiliser librement le nom du peuple contre la grande majoritĂ© du peuple ». Telle Ă©tait la rĂ©ponse capitaliste appropriĂ©e Ă  la politique de masse : l’atomisation forcĂ©e du peuple – rĂ©primant le syndicalisme pour garantir les intĂ©rĂȘts du capital, avec le soutien passif d’une sociĂ©tĂ© dĂ©mobilisĂ©e.

      Richard Tuck a dĂ©crit les nouvelles variantes de cette tradition au XXĂš siĂšcle, dont tĂ©moignent les travaux de Vilfredo Pareto, Kenneth Arrow et Mancur Olson, entre autres. Pour ces personnalitĂ©s, l’action collective et la mise en commun des intĂ©rĂȘts Ă©taient exigeantes et peu attrayantes ; le vote aux Ă©lections Ă©tait gĂ©nĂ©ralement exercĂ© avec rĂ©ticence plutĂŽt qu’avec conviction ; les syndicats profitaient autant aux membres qu’aux non-membres ; et les termes du contrat social devaient souvent ĂȘtre imposĂ©s par la force.

      Dans les annĂ©es 1950, Arrow a recyclĂ© une idĂ©e proposĂ©e Ă  l’origine par le marquis de Condorcet, affirmant qu’il Ă©tait thĂ©oriquement impossible pour trois Ă©lecteurs d’assurer une harmonie parfaite entre leurs prĂ©fĂ©rences (si l’électeur un prĂ©fĂ©rait A Ă  B et C, l’électeur deux B Ă  C et A, et l’électeur trois C Ă  A et B, la formation d’une prĂ©fĂ©rence majoritaire Ă©tait impossible sans une intervention dictatoriale). Le « thĂ©orĂšme d’impossibilitĂ© » d’Arrow a Ă©tĂ© considĂ©rĂ© comme une preuve que l’action collective elle-mĂȘme Ă©tait pleine de contradictions ; Olson l’a radicalisĂ© pour promouvoir sa thĂšse selon laquelle le parasitisme Ă©tait la rĂšgle plutĂŽt que l’exception dans les grandes organisations. Ainsi la conclusion selon laquelle l’homme n’est pas naturellement enclin Ă  la politique a fini par dominer ce domaine de la littĂ©rature sceptique de l’aprĂšs-guerre.

      Vers la fin du vingtiĂšme siĂšcle, avec la baisse drastique de la participation Ă©lectorale, la forte baisse du nombre de jours de grĂšve et le processus plus large de retrait de la vie politique organisĂ©e, l’apolitisme humain a semblĂ© passer d’un discours acadĂ©mique Ă  une rĂ©alitĂ© empirique. Alors que Kant parlait d’une « insociable sociabilitĂ© », on pourrait dĂ©sormais parler d’une « insociabilitĂ© sociable » : une insociabilitĂ© qui renforce l’atomisation au lieu de la sublimer.

      Toutefois, comme l’a montrĂ© la dĂ©cennie de contestations, la formule de Bagehot ne tient plus. Le soutien passif Ă  l’ordre en place ne peut ĂȘtre assurĂ© ; les citoyens sont prĂȘts Ă  se rĂ©volter en grand nombre. Pourtant, les mouvements sociaux naissants restent paralysĂ©s par l’offensive nĂ©olibĂ©rale contre la sociĂ©tĂ© civile. Comment conceptualiser au mieux cette nouvelle conjoncture ? Le concept d’ « hyperpolitique » – une forme de politisation sans consĂ©quences politiques claires – peut s’avĂ©rer utile. La post-politique s’est achevĂ©e dans les annĂ©es 2010. La sphĂšre publique a Ă©tĂ© repolitisĂ©e et rĂ©enchantĂ©e, mais dans des termes plus individualistes et court-termistes, Ă©voquant la fluiditĂ© et l’éphĂ©mĂ©ritĂ© du monde en ligne. Il s’agit d’une forme d’action politique toujours « modique » – peu coĂ»teuse, accessible, de faible durĂ©e et, trop souvent, de faible valeur. Elle se distingue Ă  la fois de la post-politique des annĂ©es 1990, dans laquelle le public et le privĂ© ont Ă©tĂ© radicalement sĂ©parĂ©s, et des politiques de masse traditionnelles du vingtiĂšme siĂšcle. Ce qui nous reste, c’est un sourire sans chat (ndlr. Le chat de Cheshire d’Alice aux pays des merveilles) : une action politique sans influence sur les politiques gouvernementales ni liens institutionnels.

      Si le prĂ©sent hyperpolitique semble reflĂ©ter le monde en ligne – avec son curieux mĂ©lange d’activisme et d’atomisation – il peut Ă©galement ĂȘtre comparĂ© Ă  une autre entitĂ© amorphe : le marchĂ©. Comme l’a notĂ© Hayek, la psychologie de la planification et la politique de masse sont Ă©troitement liĂ©es : les politiciens guettent leurs opportunitĂ©s sur des dĂ©cennies ; Les planificateurs soviĂ©tiques Ă©valuaient les besoins humains au travers de plans quinquennaux ; Mao, trĂšs conscient de la longue durĂ©e, a hibernĂ© en exil rural pendant plus de vingt ans ; les nazis mesuraient leur temps en millĂ©naires. L’horizon du marchĂ©, lui, est beaucoup plus proche : les oscillations du cycle Ă©conomique offrent des rĂ©compenses instantanĂ©es. Aujourd’hui, les hommes politiques se demandent s’ils peuvent lancer leur campagne en quelques semaines, les citoyens manifestent pour une journĂ©e, les influenceurs pĂ©titionnent ou protestent avec un tweet monosyllabique.

      Il en rĂ©sulte une prĂ©pondĂ©rance des « guerres de mouvement » sur les « guerres de position », les principales formes d’engagement politique Ă©tant aussi Ă©phĂ©mĂšres que les transactions commerciales. Il s’agit plus d’une question de nĂ©cessitĂ© que de choix : l’environnement lĂ©gislatif pour la mise en place d’institutions durables reste hostile, et les militants doivent faire face Ă  un paysage social viciĂ© et Ă  une Kulturindustrie d’une ampleur sans prĂ©cĂ©dent. Sous ces contraintes structurelles se cachent des questions de stratĂ©gie. Si l’internet a radicalement rĂ©duit les coĂ»ts de l’expression politique, il a Ă©galement pulvĂ©risĂ© le terrain de la politique radicale, brouillant les frontiĂšres entre le parti et la sociĂ©tĂ© et engendrant un chaos d’acteurs en ligne. Comme le remarquait Eric Hobsbawm, la nĂ©gociation collective « par l’émeute » reste prĂ©fĂ©rable Ă  l’apathie post-politique.

      La jacquerie des agriculteurs europĂ©ens au cours des derniers mois indique clairement le potentiel (conservateur) de ces guerres de mouvement. Cependant, en l’absence de modĂšles d’adhĂ©sion formalisĂ©s, il est peu probable que la politique de protestation contemporaine nous ramĂšne aux annĂ©es « superpolitiques » de la dĂ©cennie 1930. Au contraire, elle pourrait donner lieu Ă  des reproductions postmodernes de soulĂšvements paysans de l’ancien rĂ©gime : une oscillation entre la passivitĂ© et l’activitĂ©, mais qui rĂ©duit rarement le diffĂ©rentiel de pouvoir global au sein de la sociĂ©tĂ©. D’oĂč la reprise en forme de K des annĂ©es 2020 : une trajectoire qui n’aurait agrĂ©Ă© ni Ă  Bagehot, ni Ă  Marx.

    • Texte original (EN) ▻https://seenthis.net/messages/1049204

      TrÚs intéressant.

      Le sujet mĂ©rite qu’on s’intĂ©resse Ă  ses raisons et expressions matĂ©rielles prĂ©cises. Le texte en qustion ne mentionne jamais les relations entre les classes Ă©conomiques et nous prive ainsi d’une comprĂ©hention effective du problĂšme.


      LĂ  on nous dĂ©crit des phĂ©nomĂšnes et indique quelques penseurs non-matĂ©rialistes historiques qui ont travaillĂ© sur la philosophie politique. Bref c’est le point de vue des puissants . Il faudra dĂ©velopper les idĂ©es en attaquant la rĂ©alitĂ©.

      cf. ▻https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A8ses_sur_Feuerbach

      Le titre français de l’article est intĂ©ressant parce qu’il n’a rien Ă  faire avec le sens de l’article. « Political Instinct ? » est le titre du text anglais. On y apprend qu’il y a « atomisation » et baisse des journĂ©es de grĂšve mais c’est tout. On le savait dĂ©jĂ . On peut aller plus loin en passant de la thĂ©orie Ă  la pratique.

      ConsĂ©quence de la rĂ©flexion : il faut dĂ©fendre les organisations ouvriĂšres et travailler pour la constitution de structures acceuillantes, solidaires et solides qui seront adaptĂ©es Ă  notre existence Ă  l’ùre de l’internet.

      #politique #philosophie #libéralisme #société #organisations #mouvement_ouvrier #activisme #individualisme

  • ChĂŽmage des seniors : « en trois ans, je n’ai reçu qu’un seul appel » - Rapports de Force
    ▻https://rapportsdeforce.fr/pas-de-cote/chomage-des-seniors-en-trois-ans-je-nai-recu-quun-seul-appel-0213203

    Depuis le dĂ©but du mois de fĂ©vrier, syndicats et patronat nĂ©gocient sous l’égide du gouvernement pour un nouveau « pacte de vie au travail ». Comprendre : Ă  propos du chĂŽmage des seniors. Mais, alors que les discussions commencent, les premiĂšres annonces de Bruno Le Maire ne rassurent pas les premiers concernĂ©s. DĂ©brayage et Rapports de force leur ont donnĂ© la parole.

    • « en trois ans, je n’ai reçu qu’un seul appel ». La chance ! moi j’en reçois plein dont beaucoup de charognards de l’intĂ©rim. Je vais sur mes 59 printemps Ă  la fin du mois et je suis rĂ©fractaire au chagrin jusqu’à la retraite.

  • GrĂšce : la deuxiĂšme mort de Syriza, ou de la tragĂ©die Ă  la farce
    â–șhttps://www.contretemps.eu/grece-deuxieme-mort-syriza-tsipras-kasselakis

    Syriza traverse actuellement ce qui pourrait bien ĂȘtre sa crise finale aprĂšs l’élection Ă  sa tĂȘte d’un ancien trader : Stefanos Kasselakis. Celui-ci a pris la succession d’Alexis Tsipras aprĂšs la dĂ©route Ă©lectorale rĂ©cente du parti, en bĂ©nĂ©ficiant d’un large soutien des mĂ©dias dominants et d’un systĂšme de « primaire interne » qui permet Ă  toute personne s’inscrivant en ligne et payant la somme de deux euros de participer Ă  l’élection du chef du parti.
    Stathis KouvĂ©lakis analyse dans cet article ce qui apparaĂźt d’ores et dĂ©jĂ  comme la « deuxiĂšme mort » de Syriza, la premiĂšre renvoyant Ă  la capitulation en rase campagne de l’étĂ© 2015 face Ă  la TroĂŻka (Banque centrale europĂ©enne, Fonds monĂ©taire international et Commission europĂ©enne). Celle-ci conduisit Tsipras Ă  mener une politique d’une extrĂȘme brutalitĂ© pour les classes populaires et, ainsi, Ă  transformer Syriza de parti de la gauche radicale en parti de l’austĂ©ritĂ© nĂ©olibĂ©rale.

    On connait sans doute les phrases par lesquelles commence le Dix-huit Brumaire de Louis Bonaparte de Marx : « Hegel fait quelque part cette remarque que tous les grands Ă©vĂ©nements et personnages de l’histoire surgissent pour ainsi dire deux fois. Il a oubliĂ© d’ajouter : la premiĂšre fois comme tragĂ©die, la seconde fois comme farce ».

    Ce « quelque part » fait rĂ©fĂ©rence Ă  un passage des Leçons sur la philosophie de l’histoire qui Ă©tablit un parallĂšle, d’une part, entre le passage de Rome de la rĂ©publique Ă  l’empire et celui de la France de la monarchie Ă  la rĂ©publique, et, de l’autre, entre le destin de CĂ©sar, celui de NapolĂ©on et celui de la dynastie des Bourbons. Selon Hegel, le meurtre de CĂ©sar est censĂ© ramener la rĂ©publique, en mettant fin au pouvoir personnel, mais il aboutit Ă  sa fin irrĂ©vocable et Ă  l’instauration du rĂ©gime impĂ©rial, d’un cĂ©sarisme sans CĂ©sar que le meurtre de celui-ci a rendu possible. NapolĂ©on et les Bourbons sont chassĂ©s deux fois du pouvoir, et ce n’est qu’au terme de cette rĂ©itĂ©ration que l’irrĂ©versibilitĂ© de la fin du pouvoir qu’ils ont incarnĂ© est vĂ©ritablement actĂ©e.

    Hegel en tire une sorte de loi de l’histoire selon laquelle « la rĂ©pĂ©tition rĂ©alise et confirme ce qui au dĂ©but paraissait seulement contingent et possible »[1]. Un Ă©vĂ©nement n’est dĂ©finitivement enregistrĂ© que lorsque, par sa rĂ©pĂ©tition, sa nĂ©cessitĂ©, c’est-Ă -dire son caractĂšre irrĂ©versible, est reconnue. Cette rĂ©pĂ©tition n’est en fait jamais une rĂ©pĂ©tition Ă  l’identique, elle s’effectue toujours sous une forme dĂ©placĂ©e.

    Toutefois, l’idĂ©e d’un passage de la tragĂ©die Ă  la farce est, pace Marx, dĂ©jĂ  bien prĂ©sente chez Hegel, qui caractĂ©rise la « Restauration » des Bourbons de « farce qui a durĂ© 15 ans »[2]. La normalitĂ© propre Ă  l’ùre bourgeoise tend Ă  refouler les moments troubles qui ont scandĂ© son Ă©mergence. Pour autant, si toute idĂ©e de retour en arriĂšre s’avĂšre illusoire, cette illusion fait elle-mĂȘme partie du processus qui, par le jeu de la rĂ©pĂ©tition, enregistre la cĂ©sure de l’évĂ©nement.

    Le dĂ©sastre que vit la GrĂšce, et en particulier la gauche grecque, depuis le terrible Ă©tĂ© 2015 apparaĂźt comme un cas d’école de cette « ruse de la raison historique »...

  • DerriĂšre le cas de CNews, le consensus nĂ©olibĂ©ral contre le pluralisme rĂ©el - Acrimed | Action Critique MĂ©dias
    ▻https://www.acrimed.org/Derriere-le-cas-de-CNews-le-consensus-neoliberal

    Par consĂ©quent, cette affaire rĂ©vĂšle un problĂšme encore plus profond des dĂ©mocraties libĂ©rales : le dĂ©calage entre la thĂ©orie et la pratique. En effet, si le systĂšme politique se targue de garantir une Ă©galitĂ© formelle, il n’en est rien de l’égalitĂ© rĂ©elle. Ce constat est vrai pour la question sociale, comme pour la question culturelle. En dictant l’agenda et le cadrage des faits sociaux, les industries culturelles sous l’emprise du grand capital et des appareils politiques demeurent des appareils idĂ©ologiques majoritairement au service de l’ordre Ă©tabli. C’est prĂ©cisĂ©ment cette contradiction fondamentale qui sape la confiance du public aux institutions dĂ©mocratiques et ouvre la voie Ă  l’extrĂȘme droite.

    Or, dans le contexte actuel de montĂ©e en puissance des idĂ©es rĂ©actionnaires, il est urgent de rĂ©Ă©quilibrer le fonctionnement de l’espace public mĂ©diatique en redistribuant les ressources communicationnelles, comme la parole publique et l’influence dans l’opinion, de maniĂšre plus Ă©galitaire. Ceci est aujourd’hui possible si on s’appuie sur les progrĂšs de la recherche et de la technique. Mais il faudrait accompagner une telle transformation avec des mesures beaucoup plus strictes contre la concentration et la marchandisation des mĂ©dias. Il faudrait Ă©galement garantir l’indĂ©pendance des rĂ©dactions de maniĂšre structurelle Ă  travers des rĂ©formes profondes de leur gouvernance oĂč les publics et les journalistes auraient le rĂŽle principal. Ce type de changement radical implique une volontĂ© politique forte pour se confronter Ă  la classe politique Ă©tablie et aux puissants propriĂ©taires des mĂ©dias. Elle nĂ©cessiterait alors l’appui d’un mouvement social d’ampleur.