• [au fil de la journée du 29 juin, varia]
    CARTE. Mort de Nahel à Nanterre : quelles sont les villes les plus touchées par les violences urbaines en Île-de-France ?
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/paris-ile-de-france/carte-mort-de-nahel-a-nanterre-quelles-sont-les-villes-

    28 juin et nuit du 29 juin, par touches lacunaires, et articles plus approfondis
    https://seenthis.net/messages/1007824

    "Thread des vidéos les plus FOLLES d’hier] soir en France."
    https://twitter.com/kaayaace/status/1674213673315827714
    avec disqueuse and so on mais pas les deux scènes avec fusils que j’ai vu : tirs sur des caméras de surveillance placées en hauteur ; ni les plus efficaces moment de pyrotechnie, ni l’utilisation d’explosif pour mettre à distance la police

    une belle compilation vidéo (c’est pas riot porn)
    https://twitter.com/PerkutMedia/status/1674407279272050688

    les images, vérifiées par l’ImMonde, de plusieurs commissariats pris pour cibles (lors d’une des attaques, une personne armée d’un fusil en couverture)

    https://www.lemonde.fr/societe/video/2023/06/29/mort-de-nahel-m-a-nanterre-les-images-verifiees-de-plusieurs-commissariats-p

    Lors des émeutes de 2005, 11 500 policiers et gendarmes avaient été mobilisés... https://berthoalain.files.wordpress.com/2007/12/emeutes-de-2005-dans-les-banlieues-francaises.pdf Darmanin annonce la mobilisation ce soir de 40 000 #policiers, quatre fois plus que les 9000 d’hier, avec en prime le RAID, la BRI et le GIGN engagés en réserve (la CRS8 a mangé à Nanterre, et il reste je ne sais combien d’unités à créer en plus de celle de Marseille pour quadriller le territoire).
    il est vrai que la révolte a commencé à toucher même des villes centres (Paris, Rennes, Lille, Marseille...), contrairement à ce qui s’était passé en 2005, où une des surprises fut l’ébullition dans de petites localités jusqu’alors considérées comme tranquilles.

    mobiliser 1/6eme des effectifs alors que les émeutes vont continuer ce week end (et après ?), c’est faire peu de cas de ce qui s’est produit lors de la mobilisation contre la réforme des retraites, où ils étaient dépassés, fatigués sur la durée. LR réclame déjà l’état d’urgence. on aura sous peu une belle alliance majoritaire.

    « Ils ont tout pris » : des supermarchés pillés en marge de la nuit de violences urbaines #paywall
    https://www.leparisien.fr/seine-saint-denis-93/ils-ont-tout-pris-des-supermarches-pilles-en-marge-de-la-nuit-de-violence

    En Seine-Saint-Denis, des #supermarchés de tailles variées ont été le théâtre de #vols et de dégradations, à Aulnay et Romainville notamment dans la nuit de mercredi à ce jeudi. Des scènes similaires ont eu lieu dans les Yvelines, en Seine-et-Marne, et dans le Val-de-Marne.

    apaisement. on nous fait des déclarations publiques (Macron, Borne) qui fâchent les policiers. très exceptionnellement un sous fifre du gouvernent a(urait ?) rendu visite à la famille de Nahel. on nous montre que la justice commence son travail (rare cas d’un tireur policier placé en détention), or le proc ne fait rien de la complicité du deuxième motard de la police, rien des probables déclarations mensongères des policiers (faux en écriture publique) repris par la pref et la presse.
    la défense plaide donc à raison pour un dépaysement qui brise la complicité obligée des institutions répressives locales, manière de faire qu’une justice structurellement au service de la police le soit de façon moins stricte.

    Cazeneuve sur la loi de 2017 sur la sécurité publique modifiant les conditions de tirs policiers, prise pour satisfaire la police (après que trois policiers aient été blessés à Vitry-Chatillon (ce qui a causé la longue détention abusive que l’on sait)
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/06/29/adolescent-tue-par-un-policier-a-nanterre-emmanuel-macron-sur-une-ligne-de-c

    Be water ? On annonce qu’il n’y aura ni bus ni tramway ce soir en IDF après 21 heures, Tours et d’autres villes emboitent le pas.

    Roussel, "Les violences ne servent en rien notre combat pour la vérité et la justice." (RS), viré de la marche à Nanterre.

    15h30 arrivant à la préfecture, la marche blanche de Nanterre ("révolte" a dit la mère de Nahel, avant de passer à la télé...), gazée, se transformée en attaque contre les policiers et un bâtiment de bureau, flambant neuf, puis flambant tout court https://immobilier.cushmanwakefield.fr/location-bureaux/bureaux-a-louer-nanterre-92000-163612

    La police essaie de tenir la place Nelson Mandela par force moyens

    L’huma croit encore aux bavures (#paywall)
    De Vaulx-en-Velin à Nanterre, des bavures aux émeutes, Alessio Motta, enseignant chercheur en sciences sociales, spécialiste des mobilisations collectives.
    https://www.humanite.fr/en-debat/mort-de-nahel/de-vaulx-en-velin-nanterre-des-bavures-aux-emeutes-801243

    Coté syndicats, signaux faibles.
    @RevPermanente
    https://twitter.com/RevPermanente/status/1674376341695676417

    Alors que nombre d’organisations syndicales restent silencieuses ou passives après la mort de Nahel mardi dernier à #Nanterre, la Fédération Sud Rail a appelé à manifester avec la famille ce jeudi. Une délégation de cheminots sera présente

    une demande d’une réforme de la police et pas d’appel à la mobilisation ou à la solidarité, coté CGT
    Drame à Nanterre : les pouvoirs publics doivent réagir !
    https://www.cgt.fr/comm-de-presse/drame-nanterre-les-pouvoirs-publics-doivent-reagir

    La Défense est touchée un jour de taf (et pas comme lors des GJ un samedi)
    Brav-M déployée à Nanterre
    annonce de l’envoi de la BRI, "l’anti gang", également dédiée à l’#anti-terrorisme https://fr.wikipedia.org/wiki/Brigade_de_recherche_et_d%27intervention_(France), une "unité dédiée aux interventions difficiles" (Le Parisien) comme pour faire face à des personnes armées susceptibles de tirer à balles ou cartouche. Certes, hier, des policiers ont eu du mal à pénétrer dans des immeubles d’habitation et il n’y a décidément pas assez de CRS8 qui s’ennuient (comme le disait l’un de leurs chef il y a peu) en attendant d’entrer en scène...

    Le maintien de l’ordre est perturbé par l’inévitable imprédictible : les unités spécialisés type BRI, Raid, GIGN étaient annoncées comme "mises en réserve" pour la soirée. La BRI arrive en avance car le pouvoir est en retard.

    Le #couvre-feu instauré à #Clamart de 21h à 6h du matin jusqu’au lundi 3 juillet. (BFMTV) devrait faire des émules dans les mairies.

    18h30 un hélicoptère de la gendarmerie survole Nanterre et la BRI intervient, histoire de fixer les esprits.
    L’idéal, selon une logique contre-insurrectionnelle, serait d’arriver à des interpellations débouchant rapidement sur de lourdes peines. Ça fermerait le clapet de tous ceux qui ces derniers mois se sont offusqué des arrestations de masse sans traduction judiciaire.
    faut fixer des identités dissuasives : "casseurs", "manifestant violent"

    Raid à Lille, Porte des Postes

    une bien belle pose :

    #Nahel #assassinat_policier #police #villes #quartiers #révolte #émeutes #carte #IDF #contre_insurrection

  • Mort d’un mineur à Nanterre : pas une bavure, une exécution
    https://www.politis.fr/articles/2023/06/mort-dun-mineur-a-nanterre-pas-une-bavure-une-execution

    Un jeune homme de 17 ans a été abattu à bout portant par un policier ce mardi matin, à la suite d’un refus d’obtempérer. Une vidéo insoutenable montre ce qui ressemble plus à une exécution qu’à de la légitime défense.

    Passage François Arago, Nanterre, Hauts-de-Seine, ce mardi 27 juin au matin. Une Mercedes jaune est à l’arrêt. Sur sa gauche, côté conducteur, deux policiers motards. On assiste, visiblement, à un contrôle routier. Les deux policiers ont leur pistolet dégainé. On a l’impression qu’ils intiment au conducteur de couper le moteur. Celui-ci démarre. Un des deux policiers tire. Une seule balle, à bout portant, en plein cœur. Il se situait alors sur la gauche du véhicule. Le jeune conducteur, un mineur de 17 ans, meurt sur le coup, sa voiture allant s’empaler dans un poteau quelques mètres plus loin.

    Tout de suite, la machine préfectorale se met en marche. Suivie, immédiatement, par le « journalisme de préfecture ». Le Parisien, France Bleu n’hésitent pas à citer allègrement des « sources policières » décrivant une toute autre scène où le conducteur aurait « foncé » sur les forces de l’ordre. Sur BFM TV, même méthode à laquelle on se permet d’en rajouter une couche. « L’individu serait très connu des services de police », affirme la journaliste en plateau, à peine deux heures après les faits. Le tour est rodé, bien huilé. Le corps de ce jeune garçon n’est même pas encore refroidi que le message est clairement envoyé, et largement relayé. Il est coupable. Et surtout, il l’a bien mérité.

    Sauf que cette fois, un petit grain de sable vient gripper cette indécente machine. Une femme a filmé la scène et la diffuse presque immédiatement sur les réseaux sociaux. On y voit une toute autre version. Non, le policier n’était pas face à la voiture, mais à sa gauche. Non, la voiture n’a pas foncé sur les forces de l’ordre. Sur cette vidéo de quelques secondes, on ne voit pas une tentative d’homicide d’un fonctionnaire de police, on assiste à l’exécution d’un adolescent. Insoutenable, insupportable. L’article L233-1-1 du Code de la route punit un refus d’obtempérer avec mise en danger de la vie d’autrui de cinq ans d’emprisonnement et de 75000 euros d’amende. Sous nos yeux, ce délit est puni de la peine de mort.

    Histoire terrible… et banale

    Cette histoire est encore plus terrible qu’elle en devient banale. En 2022, 13 personnes sont mortes, tuées par la police, à la suite d’un refus d’obtempérer. Un bien triste record. Comme nos confrères de Basta ! le montrait de manière infaillible, en six ans, c’est plus du double de personnes qui ont été abattues dans ces circonstances que lors des quinze années précédentes. Pourtant, à chaque fois, le récit policier s’impose, à grand renfort de soutiens médiatiques. À chaque fois, la personne tuée est coupable avant d’être froide. Rarement – voire jamais –, une vidéo des faits n’est diffusée. Souvent, il faut attendre plusieurs mois pour obtenir des éléments de l’enquête grâce au travail de confrères et consœurs journalistes. Souvent, aussi, ce travail d’investigation met à mal les versions policières. Les exemples sont légions comme ici, ici ou ici.

    Cette loi est venue mettre de la confusion dans des textes très clairs.

    Il serait pourtant intéressant de s’écarter des versions préfectorales pour interroger les raisons de cette très forte augmentation de ce type de drame. Loin des cris de l’extrême droite sur une hausse de la délinquance et du nombre de refus d’obtempérer, de nombreux spécialistes pointent du doigt une toute autre explication : la dernière loi sécuritaire du quinquennat Hollande élargissant les droits des policiers à faire feu. « Cette loi est venue mettre de la confusion dans des textes très clairs » sur la légitime défense, expliquait, en avril 2022, à la suite d’un drame de ce type, à France Info le sociologue de la police Fabien Jobard. « Elle est venue introduire une notion un peu compliquée. Désormais, le policier peut faire usage de son arme lorsqu’il y a refus d’obtempérer et qu’il peut imaginer raisonnablement que la personne est susceptible de porter atteinte à la vie des policiers ou à celle d’autrui. »

    Une loi qui crée de l’impunité. Sur les 38 personnes tuées dans ce schéma recensées par Basta !, seules trois affaires ont finalement abouti à une condamnation. Des chiffres qui résonnent avec ceux, plus globaux, dévoilés dans nos colonnes en début d’année. Seules 8% des personnes dépositaires de l’autorité publique mises en causes pour violences volontaires ont été condamnées en 2020 et 2021. Pourtant, malgré ces chiffres accompagnés d’analyses de chercheurs spécialistes, jamais cette loi n’a été remise en cause par le pouvoir. Aujourd’hui, un jeune garçon se fait abattre froidement à bout portant. Une vidéo nous permet de nous en rendre compte. Plutôt que d’utiliser les vieilles méthodes mensongères et indécentes, ne serait-il pas temps de s’interroger sur la pertinence de notre législation ?

    • Contrairement à la version média Naël n’a jamais été condamné (prudents, les articles disaient « connu par la justice » pour délit de fuite et stup, ils sont modifiés en courts de journée cf. https://seenthis.net/messages/1007809)

      les policiers parlent trop sur la vidéo
      "je vais te tirer une balle dans la tête" dit le tireur
      "shoote-le" dit le collègue

      à Nanterre, un flic répond à une femme qui proteste « retrouve en Afrique » (formule prononcée à l’A.N. et reprise comme slogan par les identitaires et alii), et ce soir, Bac et CRS sont au travail (pyrotechnie et barricades), la CRS8 va débouler.

      sinon, le papier de Politesse est typique de cette gauche mollasse qui préfère les actes symboliques (casserolades) à la dureté du conflit réel et arrive, sauf pour le titre qui les sauve, à ne rien dire du relief des faits (resservez moi un mojito)

      #blame_the_victim #criminalisation (en français) #media #police #armes_de_la_police #refus_d’obtempérer #délit_de_fuite #légitime_défense_a_priori #homicide_volontaire #gauche_de_bourges_dans_leur_tête #pacifiés_de_la_démocratie

    • Face aux chtars meurtriers : "explosion de colère d’un des ambulanciers qui a conduit le corps de Nael"
      https://twitter.com/CerveauxNon/status/1673726127305551873

      tu vois qu’il a une gueule d’enfant ! pour un défaut de permis !! je le connais le petit, je l’ai vu grandir, sa mère elle l’élevé toute seule, son père il l’a quitté, elle va enterrer son fils, elle est toute seule !

      (vidéo, que je sais tj pas importer)

      edit Cet ambulancier qui a témoigné sa colère aurait été placé en GAV pour "menaces" et "incitation à la haine". L’État autoritaire se croit suffisamment fort pour jouer aux pyromanes. (cerveaux non)

      more

      la nouvelle version presse (Apathie) "le conducteur était connu des services de police"

      un seul des policiers en GàV (le tireur, et pas celui qui l’a encouragé), aucun suspendu (comme les innombrables ministres et secrétaire d’état mis en examen toujours en poste), ne serait-ce qu’à titre conservatoire, l’appareil judiciaire et le gvt ont choisi de réprimer une solidarité en acte plutôt que d’essayer de la prévenir. un pari : le spectre de 2005 restera ce qu’il est faute de cadavre assez jeune (innocent) pour enflammer d’autres quartiers que ceux de Nanterre.

      « Aucun policier ne tue de gaïté de cœur », Mathieu Valet, porte parole CICP, FNews

      #Nanterre #Cité_Pablo_Picasso

    • Mineur tué par un policier à Nanterre : sept personnes interpellées
      https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/06/27/mineur-tue-a-nanterre-sept-personnes-interpellees_6179490_3224.html

      Sept personnes ont été interpellées mardi 27 juin en début de soirée à Nanterre (Hauts-de-Seine) lors de tensions avec les forces de l’ordre déployées dans la ville quelques heures après qu’un jeune homme de 17 ans a été tué par un policier, a appris l’Agence France-Presse (AFP) auprès de la préfecture de police.
      Deux unités de forces mobiles, dont des membres de la #CRS_8 – spécialisée dans la lutte contre les violences urbaines –, sont présentes dans la commune pour la nuit, a rapporté le ministère de l’intérieur.

      edit

      "Je préfère une racaille morte qu’un policier mort. Chacun son électorat !" , Bruno Attal en réponse à un tweet de Sandrine Rousseau

      Ruffin, sur oiseau...

      Ce matin, un jeune de 17 ans a été tué par un policier, après un contrôle routier à Nanterre. Mes pensées vont à sa famille et à ses proches.
      Porter l’uniforme de la République implique des devoirs. Pour les policiers, comme pour les citoyens : enquête et justice.

      le passager de la voiture, arrêté mains en l’air à sa sortie du véhicule, non sans avoir subi une balayette, doit être en butte à une pression maximale de condés qui vont tout faire pour relativiser ce que les images (et le son) indiquent

      Naël

      @vivelefeu

      Rappel : ce sont ces gens qui ont modifié les conditions d’« ouverture du feu » des policiers.

      0h17 affrontations en cours à
      Nanterre préfecture attaquée et policiers en déroute à la Cité Picasso sous le feu d’engins pyrotechnique
      Suresnes
      Colombes
      Asnières-sur-Seine
      Colmar [edit ce serait fake]
      Gennevilliers

      0h32
      Saint-Denis
      Bordeaux
      Villeneuve la Garenne
      Nantes

      0h54
      Clichy-sous-Bois
      Vitry sur Seine
      Mantes la Jolie, mairie du Val-Fourré incendiée

    • Jules Kounde, @jkeey4 (602,9 k abonnés)
      https://twitter.com/jkeey4/status/1673805432878673920

      Un jeune homme de 17 ans abattu à bout portant par un policier pour un refus d’obtempérer lors d’un contrôle. Telle est la réalité de la situation et elle est dramatique.

      Comme si cette nouvelle bavure policière ne suffisait pas les chaînes d’information en continu en font leurs choux gras.

      Des plateaux déconnectés de la réalité, des « journalistes » qui posent des « questions » dans le seul but de déformer la vérité, de criminaliser la victime et de trouver des circonstances atténuantes là où il n’y en a aucune.

      Une méthode vieille comme le monde pour masquer le vrai problème.
      Et si on éteignait un peu la tv pour s’informer ?

    • « Je suis sa maman. Rendez-vous jeudi à la préfecture à 14 heures, marche blanche. Je dis : venez tous, on fait une révolte, s’il vous plaît, pour mon fils », déclare (avec Assa Traoré) la mère de Naël dans une vidéo relayée sur TikTok.
      https://www.tiktok.com/@valeriepetit/video/7249627480288464155

      edit
      Darmanin annonce la mobilisation de 2000 FDO pour la seule région parisienne cette nuit. Les pouvoirs publics redoutent un « effet Zyed et Bouna », du nom de ces deux jeunes adolescents morts électrocutés dans un transformateur en octobre 2005 après une course-poursuite avec la police. Ce drame avait déclenché des émeutes sans précédents depuis plusieurs années à travers le pays. (Le Monde)

      Les sanctions pour #faux_en_écriture_publique, relevant pourtant de la matière criminelle, sont surtout assez faibles au regard de la gravité des faits et de l’abus de pouvoir qu’ils matérialisent souvent. Ce n’est pas un hasard si la qualité de « PDAP » (personne dépositaire de l’autorité publique) aggrave la peine pour celui qui s’en rend coupable (quinze ans de réclusion et 225 000 euros d’amende au lieu de dix ans et 150 000 euros).

      Or, de manière générale, les peines prononcées, y compris pour réprimer des faits assez graves commis par des policiers ou des gendarmes, s’échelonnent généralement entre six mois ferme et dix-huit mois avec sursis, hors cas exceptionnels. Rien de très dissuasif. (Le Monde)

      #Naël #révolte

    • Une balle dans la tête...C’est toujours pour les mêmes qu’être en tort conduit à la mort. « Magic Mike Maignan », @mmseize, gardien de l’équipe de France de football, punchliner à ses heures

      edit
      Macron RS : « Nous partageons l’émotion et la peine de la famille et des proches du jeune Naël. Je veux leur dire notre solidarité et l’affection de la Nation.
      La Justice a été immédiatement saisie »
      Bouzrou RS : « Non Monsieur le Président, aucune justice indépendante et impartiale n’a été saisie.
      A ce jour, seul le procureur de la République de Nanterre (qui n’est pas un magistrat indépendant) dirige l’enquête sur des policiers de son propre département. »

      #instruction #dépaysement

    • « On a gagné la première bataille hier soir [les flics mis en déroute à plusieurs reprises et l’extension des manifestations de révoltes au-delà de la ville]. Vous pouvez écrire dans votre article que ce soir aussi, la nuit va être longue. »
      in A Nanterre, l’émotion et la colère au lendemain de la mort de Nahel M. : « On nous a pris notre petit frère »
      https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/06/28/on-nous-a-pris-notre-petit-frere-a-nanterre-l-emotion-et-la-colere-au-lendem
      https://justpaste.it/2ldm8

    • le Monde faux derche au boute

      Les tout premiers éléments de langage employés par des sources policières, repris par certains médias, évoquaient un véhicule fonçant vers deux agents dans l’intention de les percuter.

      https://www.lemonde.fr/societe/live/2023/06/28/adolescent-tue-par-un-policier-a-nanterre-rassemblements-a-lille-et-nantes-t

      certains médias dont le Monde https://seenthis.net/messages/1007809

      la police et la presse des milliardaires fracassées par 3 vidéos amateurs

      #Rodney_King

      edit Nantes ce soir, pendant que dans de nombreuses villes...

    • Des dizaines de scooters tournent en permanence dans le quartier pour alerter les jeunes violents des éventuels mouvements des forces de police (Le Monde)

      #estafettes (pendant que la pref a autorisé des drones dans plusieurs villes d’idf)

      il y a de ces scènes ! on dirait que les flics sont sur Mars tant ils reçoivent de feux d’artifice. ce soir encore, ils ont du sortir de Pablo Picasso pendant que dans diverses villes (grosse extension dans el 93, mais aussi en région, à suivre...) comicos, mairies et FDO sont attaquées.

      il y a (il y aurait ? n’ai vu ces images que sur peu de comptes) des véhicules militaires à Nanterre depuis 1h du mat ce soir. à l’actualisation en cours du spectre de 2005 répond déjà un état d’urgence non proclamé.

      edit depuis les dernières déclarations de Macron (inacceptable) et Borne, les ornas de flics montent au créneau (sur le motif du bafouillant Darmanin, rappellant, ému et attristé en tant que père de famille, la « présomption d’innocence »). Sud radio puis d’autres diffusent un pedigree de Nahel en jeune multi récidiviste en butte à la justice des mineurs.

      détails
      le bolide Merco (AMR) était une automatique (tu lâche le frein, si tu es pas sur parking ou neutre, ça part) probablement pas facile à conduire (beaucoup de chevaux), possiblement prêtée pour un essai à ce lycéen en Lep de mécanique
      le gars a pris 4 coups de crosses dans la tête, en plus des menaces de mort, avant de lâcher le frein

      selon le passager (?) de la voiture, encore libre

    • l’entrée du domaine de la prison de Fresnes attaquée
      https://www.lemonde.fr/societe/live/2023/06/28/adolescent-tue-par-un-policier-a-nanterre-rassemblements-a-lille-et-nantes-t

      Le poste de sécurité de l’entrée du domaine de la prison de Fresnes (Val-de-Marne) a été attaqué dans la nuit au mortier d’artifice par des émeutiers, a appris l’AFP de source policière. Des vidéos consultées par l’AFP montrent une vingtaine de jeunes cagoulés attaquer avec des mortiers d’artifice et divers projectiles le poste de garde à l’entrée du domaine. Le domaine donne accès aux résidences des surveillants, à la maison d’arrêt, à la maison d’arrêt des femmes ou encore à l’hôpital pénitentiaire. Une alarme a retenti lors de l’attaque, comme le montrent plusieurs vidéos diffusées sur les réseaux sociaux. « Ils n’ont pas pénétré dans l’enceinte de la prison. Les forces de l’ordre ont vite été appelées », a indiqué la source policière. Les vidéos consultées par l’AFP montrent également des incendies dans la rue menant à la prison.

    • à Vigneux (91), des émeutiers utilisent des armes à feux pour détruire des caméras de surveillance.

      Asnières (92). Un distributeur de billets est découpé à la disqueuse.

      Argenteuil, pillage de mags (avec images sympas sur tir tok) c’est presque vide, contrairement à d’autres scènes où on voit pas mal de monde. deux jeunes femmes : « il reste de la laitue, ou pas ? », "ouais, il reste tout""

      (je précise que les post plus haut résultent aussi de diverses vues)

      Mons-en-Baroeul (59), mairie prise d’assaut et saccagée. Les casques de police ont été volés.

      Dammarie-les-Lys (77), commissariat pris d’assaut, véhicules de police incendiés

      Neuilly-sur-Marne (93) nombreuses voitures de la police municipale incendiées

      Aulnay Aldi pillé

      Genevillers là des gars se font filmer armant des pouchkas dans la rue

      Garges incendies des deux accès de la mairie

      Clichy images d’une explosion qui dépasse des immeubles de 3 ou 4 étages

      Wattrelos (59) LIDL incendié

      #pouchka #caillasse #manger #autoréductions (à la fortune du pot)

    • « Refus d’obtempérer » : l’alarmante augmentation des tirs policiers mortels | Mediapart
      https://www.mediapart.fr/journal/france/280623/refus-d-obtemperer-l-alarmante-augmentation-des-tirs-policiers-mortels

      La mort de Nahel s’inscrit dans une longue série de décès depuis l’entrée en vigueur en 2017 d’un article de loi permettant un usage facilité des armes à feu pour les forces de l’ordre. Rien qu’en 2022, 13 personnes ont été tuées par des tirs de la police française sur leurs véhicules.

      Camille Polloni

      28 juin 2023 à 13h36

      https://jpst.it/3hg_C

      Depuis la loi de février 2017 relative à la sécurité publique, les policiers ont davantage fait usage de leurs armes contre des véhicules en mouvement
      Nombre annuel de déclarations de l’emploi de l’arme en direction de véhicules en mouvement (graphique) :
      https://flo.uri.sh/visualisation/10328112/embed

      À l’air libre (260) Pont-Neuf, Sevran : la légitime défense des policiers en question :
      https://youtu.be/0STcz0G2WwQ

    • Mort de Nahel : « La marche blanche, c’est pour les darons. Nous, notre hommage, c’est contre la police » | Mediapart
      https://www.mediapart.fr/journal/france/280623/mort-de-nahel-la-marche-blanche-c-est-pour-les-darons-nous-notre-hommage-c

      Dans le quartier du Vieux-Pont, à Nanterre, d’où était originaire Nahel, 17 ans, tué par un policier le 27 juin, les habitants, endeuillés, partagent la colère d’une jeunesse abandonnée et dénoncent le racisme, le harcèlement des forces de l’ordre, et l’abandon général dont ils s’estiment victimes.

      Pascale Pascariello et Bérénice Gabriel

      28 juin 2023 à 21h1

      https://jpst.it/3hh0b

    • Le nombre de morts liées à une intervention policière a atteint un pic en 202 1 - Basta !
      https://basta.media/le-nombre-de-morts-liees-a-une-intervention-policiere-a-atteint-un-pic-en-2

      28 juin 2023 par Ivan du Roy

      N’en déplaise au ministre de l’Intérieur et à certains syndicats de police, le recensement des personnes tuées par les forces de l’ordre que basta ! effectue depuis plusieurs années démontre une réelle et inquiétante augmentation.

      « Depuis la loi de 2017, j’ai eu l’occasion de dire dans de très nombreux échanges ici qu’il y a eu moins de tirs et (...) moins de cas mortels qu’avant 2017 », lance ce 27 juin le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, devant l’Assemblée nationale, à la suite de la mort d’un adolescent à Nanterre, tué à bout portant par un policier lors d’un contrôle routier au prétexte d’un « refus d’obtempérer ». Dans le meilleur des cas, le ministre de l’Intérieur se trompe ; au pire, il ment.
      Basta actualise chaque année [sa base de données et sa visualisation des interventions policières létales https://basta.media/webdocs/police , pour contribuer à mettre en lumière les circonstances de ces interventions, surtout quand elles interrogent. Les années 2021 et 2022 seront réactualisées ce 29 juin.
      Interventions policières létales
      Basta actualise sa base de données et sa visualisation des interventions policières létales, pour mettre en lumière les circonstances de ces interventions, surtout quand elles interrogent. Les années 2021 et 2022 seront réactualisées ce 29 juin.

      Au contraire de ce qu’il affirme, nous observons un essor sans précédent du nombre d’interventions létales des forces de l’ordre depuis 2020, en particulier du fait de la police nationale. Cette année-là, temps de Covid et de confinement, 40 personnes sont mortes dans le cadre d’une mission de police ou de gendarmerie, 52 en 2021, 39 en 2022. Des chiffres bien supérieurs aux 27 décès que nous recensions en 2017, ou à la vingtaine par an avant 2015. Notre enquête éclaire également les circonstances dans lesquelles ces personnes ont perdu la vie. Elle recouvre l’intégralité des situations ayant entraîné la mort (par balles, d’un malaise, d’une arme censée être non létale...), sans préjuger de la légitimité ou non de l’action des forces de l’ordre.

      Le nombre de personnes tuées par un tir des forces de l’ordre a ainsi considérablement augmenté, avec respectivement 18 et 26 personnes abattues en 2021 et 2022, soit plus du double que lors de la décennie précédente. La lutte contre le risque terroriste et les interventions face à des « forcenés » armés ou face à des personnes en décompression psychique devenues dangereuses pour autrui ou pour elles-mêmes n’expliquent pas cette augmentation. En 2022, la moitié des personnes tuées par balles n’étaient elles-mêmes pas armées, comme nous l’expliquons dans cet article détaillé sur le sujet. Parmi ces personnes non armées figurent les refus d’obtempérer .
      Les effets mortifères de la loi de 2017

      La loi évoquée par Gérald Darmanin est celle relative à la sécurité publique votée en février 2017 sous le gouvernement socialiste de Bernard Cazeneuve. Elle assouplit les règles d’emploi des armes à feu de la police, notamment la possibilité de tirer sur les occupants de véhicules en fuite. La loi laisse les policiers ou les gendarmes réalisant le contrôle routier apprécier s’il y a, ou non, un risque d’atteinte future à la vie d’autrui, et faire feu le cas échéant. La gendarmerie s’interroge désormais sur la réponse à y apporter pour éviter de « briser une vie ». « Il importe à chacun de nous de se préparer intellectuellement en amont à une tactique et à des actions alternatives face aux refus dangereux d’obtempérer », expliquait la commandante Céline Morin. En clair : éviter d’ouvrir le feu s’il n’y a plus de danger immédiat et privilégier le fait de retrouver et d’interpeller ultérieurement la personne responsable du refus d’obtempérer. La police nationale ne semble pas encore avoir mené cette réflexion, encore moins les syndicats de policier, toujours dans la surenchère.

    • Les violences policières vues par les politiques : des années d’illégitime défense | Mediapart
      https://www.mediapart.fr/journal/france/280623/les-violences-policieres-vues-par-les-politiques-des-annees-d-illegitime-d

      La mort de Nahel, tué à bout portant par un policier, a fait l’objet de commentaires ignobles. Relativisme, contre-vérités, justifications... Depuis vingt ans, tout est utilisé par les pouvoirs successifs et une extrême droite galopante pour nier la réalité : celle d’une société qui tombe, en oubliant ses principes fondamentaux et les valeurs qui en découlent.

      Ellen Salvi

      28 juin 2023 à 19h08

      La même rage et la même indignité. La mort de Nahel, 17 ans, tué à bout portant par un policier, mardi 27 juin, à Nanterre (Hauts-de-Seine), aurait dû mettre tout le monde d’accord. Pas de « oui mais », aucune justification, encore moins de relativisme. Dans un monde politique et médiatique un tant soit peu cortiqué, ce genre d’expressions publiques devraient être considérées pour ce qu’elles sont : des déchets de la pensée humaine.

      Pourtant, près de vingt ans après la mort de Zyed Benna et Bouna Traoré, rien n’a changé. La situation a même empiré, sous l’effet d’une extrême droite toujours plus puissante, régurgitant ses idées et ses mensonges sur tous les plateaux de télévision où elle a table ouverte. Dans son sillage apparaissent aujourd’hui les visages impassibles de responsables politiques qui n’en portent que le nom. Des élu·es sans autre boussole que le déni. Et qui ont perdu l’essentiel en chemin.

      Les fois précédentes, ils s’appelaient Jean-Michel Fauvergue, Laurent Saint-Martin ou encore Gilles Le Gendre. Ils auraient très bien pu s’appeler Pierre Dupont, Jacques Boudou ou Nicolas Martin, le résultat aurait été le même : depuis plus de cinq ans, les micros se tendent vers des personnalités promises à l’oubli, qui contestent jusqu’à l’absurde l’existence des violences policières et trahissent des concepts – en l’occurrence ceux de Max Weber – qui leur échappent.

      https://jpst.it/3hh1z

    • Les forces de l’ordre social, par Laurent Bonelli (Le Monde diplomatique, juillet 2020 )
      https://www.monde-diplomatique.fr/2020/07/BONELLI/61976

      Violences policières, les racines d’une défiance
      Les forces de l’ordre social

      « Tout le monde déteste la police. » Courant dans les manifestations françaises, ce slogan exprime une exaspération qui n’est plus cantonnée aux groupes les plus militants. Trop souvent requises pour réprimer des mouvements sociaux, avec une brutalité remarquée, les forces de l’ordre ont vu leur mission se confondre avec celle d’une garde prétorienne du pouvoir. Leur popularité n’y a pas résisté. [...]

      Cette cause [la jeunesse des quartiers contre les violences policières] demeure impopulaire parce qu’elle concerne le plus souvent des « mauvaises » victimes, « défavorablement connues des services de police ». Leur disqualification par les autorités sous cette appellation comme l’exhibition complaisante par la presse de leurs antécédents pénaux éventuels créent un doute quant au déroulement des faits et renforcent le récit policier. Elles rendent également plus délicat le soutien de forces politiques ou syndicales de gauche, historiquement sensibles à la répression ouvrière, mais mal à l’aise vis-à-vis des plus rétifs à l’ordre salarial, qu’elles nommaient en d’autres temps le lumpenprolétariat. Ce malaise est aggravé par la distance qui s’est progressivement creusée entre ces organisations et les jeunes des cités, qu’elles ne sont plus capables d’intégrer dans leurs rangs et dont elles peinent à prendre en compte les conditions concrètes d’existence (3). De leur côté, les tentatives pour construire une autonomie politique des quartiers populaires, c’est-à-dire des structures capables de porter un autre discours sur ces derniers, n’ont pas connu de réussites autres que ponctuelles (4).[...]

      L’action musclée des forces de l’ordre est également plus perceptible, car elle s’est déplacée des quartiers périphériques vers les centres-villes et touche désormais des populations qui n’étaient pas accoutumées à cette expérience. La crise des « gilets jaunes », les défilés contre la loi travail ou la réforme des retraites, comme les contrôles opérés durant le confinement consécutif à la pandémie de Covid-19, se sont traduits par une augmentation considérable des victimes et des témoins des interventions policières, bien au-delà de ce que les sociologues appellent les « gibiers de police » traditionnels (6). Et c’est sans doute cette extension de l’emprise policière sur nos sociétés qui permet de comprendre les résistances collectives qui se manifestent aujourd’hui. [...]

      Or, à partir des années 1980, la police est progressivement apparue pour nombre de gouvernants comme une solution magique pour affronter les conséquences du creusement des inégalités sociales et économiques, observable au sein des sociétés occidentales comme entre pays du Nord et du Sud. Avec des variations de chronologie et de ton, les thèmes de l’insécurité et des migrations (irrégulières notamment) se politisent, des partis politiques d’inspirations et de tendances différentes en faisant des chevaux de bataille électoraux. Les politiques sociales, de prévention et de développement, sans jamais être complètement abandonnées, cèdent progressivement la place à des approches plus sécuritaires, passant par le contrôle et la coercition. Dès lors, il s’agit moins de lutter contre les causes structurelles des inégalités (perçues comme désirables par certains, hors de portée par d’autres) que de discipliner les fractions de la population les plus indociles au nouvel ordre social néolibéral, interne et international.[...]

      l’institution a réagi en dotant ses personnels de matériel défensif (gilets pare-balles, grenades de désencerclement) et offensif (lanceurs de balles de défense [LBD], pistolets à impulsion électrique). Cet équipement a nourri les critiques d’une militarisation de la police, particulièrement manifeste dans les unités spécialisées comme les brigades anticriminalité (BAC) françaises. Leurs écussons, floqués d’images de prédateurs (tigres, loups, lions, crocodiles, cobras, etc.) veillant sur la ville endormie, éclairent le type de rapports à l’espace et aux populations qu’elles veulent incarner. La Street Crimes Unit new-yorkaise, dissoute en 2002 après avoir criblé de balles un jeune Afro-Américain désarmé, Amadou Diallo, avait même pour devise « La nuit nous appartient » (« We own the night »). Développant des pratiques d’intervention agressive, ces unités sont responsables d’une large part des violences, parfois mortelles, reprochées à l’institution. On les accuse également de contribuer à un durcissement des tensions partout où elles sont déployées. [...]

      Le choix politique de faire des forces de l’ordre le fer de lance de la défense de l’ordre urbain a en effet réévalué leur position dans le champ bureaucratique et placé les gouvernements dans une relation d’interdépendance défavorable. Ce phénomène est particulièrement accentué en France ou aux États-Unis (lire « Un pays miné par les homicides policiers ») par l’existence de puissants syndicats corporatistes. Avec un taux de syndicalisation de près de 70 % (contre 19 % pour la fonction publique et 8 % pour les salariés du privé), la police française est, de loin, la profession la plus organisée. Structurés par corps (gardiens, officiers et commissaires), ces syndicats jouent un rôle important dans l’évolution des carrières. [...]

      depuis une trentaine d’années, l’élargissement du spectre de l’action policière étend mécaniquement celui des groupes qui font l’objet de suspicion. Pour s’en convaincre, il suffit de consulter le fichier TAJ (pour « traitement d’antécédents judiciaires »), dans lequel policiers et gendarmes enregistrent les personnes pour lesquelles il existe « des indices graves ou concordants rendant vraisemblable qu’elles aient pu participer, comme auteurs ou complices, à la commission d’un crime, d’un délit ou de contraventions de cinquième classe » — un fichier qui ne laisse en rien présager des suites judiciaires qui seront apportées (de suspects, donc, et non de coupables). Au 15 novembre 2018, 18,9 millions de personnes faisaient l’objet d’une fiche, c’est-à-dire près de 30 % de la population française… Sans grande surprise, les policiers français apparaissent comme les plus défiants d’Europe envers le reste des citoyens.

      Encouragés par les élites gouvernantes et par leur propre hiérarchie à se percevoir comme l’un des derniers remparts entre l’ordre et le chaos, ils n’hésitent plus à utiliser régulièrement des techniques qu’ils réservaient jusque-là à des délinquants plus endurcis. Le décès de Cédric Chouviat, un chauffeur-livreur, après qu’il a subi un étranglement, celui de Steve Maia Caniço poussé dans la Loire par une charge policière, l’usage massif des LBD contre des « gilets jaunes » ou des manifestants contre la réforme des retraites, de même que les humiliations infligées à des lycéens (comme ceux de Mantes-la-Jolie agenouillés, les mains sur la nuque, en décembre 2018), à des féministes ou à d’autres contrôlés durant l’état d’urgence sanitaire, relèvent certainement de cette dynamique. [...]

    • L’assassin de Nahel est un ancien matraqueur de Gilets Jaunes décoré trois fois par Lallement !
      https://www.revolutionpermanente.fr/Le-policier-qui-a-tue-Nahel-avait-ete-decore-par-Lallement-pour

      Le policier ayant exécuté Nahel à bout portant à Nanterre mardi n’a rien d’une brebis galeuse au sein de la police. C’est ce que souligne un article du Figaro, publié ce mercredi, qui dresse le portrait d’un policier « modèle », maintes fois décoré par l’institution au cours de ses dix années de carrière.

      Selon le journal, « cet ancien militaire a reçu huit lettres de félicitations et une médaille de la sécurité intérieure », ainsi que deux décorations de la part de l’ancien préfet de Paris Didier Lallement. « Son action au moment des manifestations des gilets jaunes en 2020, ainsi que son rôle dans l’interpellation d’un auteur de séquestrations et de vol dans le Val-d’Oise en mai 2021, lui ont également valu d’être décoré par le préfet de police de l’époque, Didier Lallement, de deux médailles de bronze pour actes de courage et de dévouement. » note le journal.

      Une formule honorifique pour récompenser sa participation à la répression sanglante des manifestations, qui ont fait de très nombreux blessés et mutilés. Outre les récompenses, le journal de droite souligne les éloges tressés par ses collègues, qui jugent le meurtrier « irréprochable ». Interrogés par Le Figaro, des policiers soulignent : « c’est quelqu’un de très professionnel », « il a des valeurs et a toujours respecté les règles ».

      Alors que Macron qualifiait le meurte de Nahel « d’acte inexcusable » et que le policier a été mis en examen pour homicide volontaire, ce portrait du Figaro, pensé pour défendre le policier, met à mal le récit d’un acte isolé de la part d’un agent mal formé et peu expérimenté. Au contraire, il illustre le caractère systémique des violences policières meurtrières, qui, loin d’être des actes isolés, font partie intégrante du rôle de cette institution.

      Tout comme la répression violente des Gilets jaunes, auxquelles a visiblement participé le meurtrier de Nahel, l’exécution d’un jeune de Nanterre à bout portant est le produit d’une institution, profondément raciste, dont une des missions centrales est la répression et le harcèlement systématique dans les quartiers populaires. Une politique que le gouvernement n’a fait que renforcer, lâchant toujours plus la bride aux policiers et garantissant leur impunité.

      Une réalité dont la vidéo du meurtre de Nahel témoigne brutalement, et qui a suscité un choc qui doit être le point de départ d’une riposte plus large. Alors que des révoltes ont éclaté dans de nombreux quartiers depuis deux nuits, une marche blanche aura lieu cette après-midi à 14h à Nanterre à laquelle il faudra être massifs.

      Ariane Anemoyannis

  • Pourquoi le père d’Internet s’alarme de ce qui se passe en France - LPM vs Vinton Cerf – Numerama
    https://www.numerama.com/politique/1428864-pourquoi-le-pere-dinternet-salarme-de-ce-qui-se-passe-en-france.ht

    Le loi de programmation militaire contient un volet cyber qui offre des pouvoirs importants à l’agence nationale chargée de la cyberdéfense. Elle doit avoir des capacités de filtrage et de blocage en cas de risque pour la sécurité du pays. Cependant, les orientations techniques font controverse.
    […]
    Les trois articles qui préoccupent ces spécialistes du réseau entendent donc offrir à l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (Anssi) de nouveaux pouvoirs. Et c’est ce nouveau régime que ces experts craignent, car ils anticipent des effets néfastes sur le système DNS, la navigation sur le web, la mise en place d’une surveillance sans mandat et des risques de sécurité.

    Dans leur courrier, les douze signataires estiment même que ce que prévoit le projet de loi « pose de graves risques pour la sécurité d’Internet et la liberté d’expression au niveau mondial ». Or, estiment-ils, ces prérogatives « n’apporteront que peu de solutions aux cyber risques […], tout en créant ou en exacerbant par inadvertance d’autres sources de risque. »
    […]
    De fait, la LPM entraîne l’élargissement du champ du blocage par une autorité administrative, en l’occurrence l’Anssi, en sautant la case du juge judiciaire. C’est l’un des griefs des signataires à l’égard de la LPM, soulignant la dérive, ne serait-ce que symbolique, que cela entraîne : si une démocratie se permet cela, alors pourquoi un régime autoritaire ne pourrait pas faire de même ?

    C’est ce qu’écrivent texto Vinton Cerf et ses pairs : « Le fait qu’une démocratie comme la France ratifie des mesures aussi radicales pourrait créer un précédent troublant qui pourrait inspirer des mesures similaires dans des juridictions démocratiques et non démocratiques — avec des implications mondiales pour la sécurité et la liberté en ligne. »

    • France’s browser-based website blocking proposal will set a disastrous precedent for the open internet - Open Policy & Advocacy
      https://blog.mozilla.org/netpolicy/2023/06/26/france-browser-website-blocking

      In a well-intentioned yet dangerous move to fight online fraud, France is on the verge of forcing browsers to create a dystopian technical capability. Article 3 (para II and III) of the SREN Bill would force browser providers to create the means to mandatorily block websites present on a government provided list. Such a move will overturn decades of established content moderation norms and provide a playbook for authoritarian governments that will easily negate the existence of censorship circumvention tools.

    • Ce genre de bidule créerait de l’insécurité pour les éditeurs de logiciel et leurs représentants en France, et pour les développeurs, s’il s’agit de pur opensource indépendant, et pour les utilisateurs qui tenteraient d’utiliser une version normale du navigateur. Il s’agirait d’une forme de prohibition avec tous les effets adverses habituels dans un tel cas.
      Pour mémoire, en Chine, tu utilises un VPN, tu es repéré, forcément, par le fait que ton trafic est illisible, et la Police vient te voir, forcément, parce que ton trafic illisible est de toute façon relié à ton terminal, qui est forcément relié à ta personne, par ta connexion à Internet.
      Si vraiment nos élites veulent aller dans ce sens, c’est ce qu’il va nous arriver, c’est à dire qu’un navigateur qui laisserait passer une communication vers une ressource interdite pourrait être repéré et signalé et enquêté, et in fine condamné.

    • Donc la #surveillance généralisée vient de marquer un gros point (de la mort-qui-tue). Bordaaayl ! Mais quel #seum infernal !
      A moins que tous·tes les internautes en viennent à se dissimuler derrière une IP « exotique » parce qu’il n’y aura pas assez de « FDO » pour surveiller tout le monde. Un peu comme pour tous ces incendies qui viennent ponctuer les « cent jours d’apaisement ».

    • Lettre d’information de Mozilla reçue aujourd’hui même :

      Bonjour,
      Le gouvernement français prépare une loi qui pourrait menacer la liberté sur Internet.

      Le projet de loi visant à sécuriser et réguler l’espace numérique (SREN) est conçu pour renforcer la sécurité en ligne. Mais ce projet de loi va bien trop loin et comprend un article qui accorderait au gouvernement le pouvoir de censurer ce que vous pouvez ou ne pouvez pas voir en ligne.

      Ce projet de loi obligerait les navigateurs web, comme Firefox de Mozilla, à bloquer au niveau du navigateur des sites web sélectionnés par le gouvernement. Cette mesure créerait un dangereux précédent et servirait de modèle à d’autres gouvernements pour à leur tour transformer les navigateurs en outils de censure gouvernementaux.

      Il est encore possible d’empêcher cela, mais le temps presse. Le gouvernement a présenté le projet de loi devant le Parlement peu avant les vacances d’été et espère l’adopter aussi rapidement et discrètement que possible ; le gouvernement a même engagé la procédure accélérée, le vote devant avoir lieu à l’automne.

      Si nous rendons cela public maintenant et si nous mobilisons suffisamment de citoyen·ne·s françai·se·s, nous pourrions convaincre les parlementaires français d’amender le projet de loi et de protéger les libertés sur Internet. Pouvez-vous ajouter votre nom afin de faire changer ce projet de loi ?

      Signez la pétition maintenant et demandez au gouvernement français de supprimer du projet de loi SREN toute censure au niveau du navigateur. En ajoutant votre nom, vous contribuerez à empêcher les gouvernements d’utiliser des navigateurs comme Firefox de Mozilla comme outils de censure.
      Signer notre pétition →

      Le SREN comprend un certain nombre de bonnes mesures, y compris la mise en œuvre du récent règlement européen que nous avons défendu. Toutefois, l’article 6, qui prévoit le blocage de sites web choisis par le gouvernement au niveau du navigateur, va bien au-delà des mesures prises par l’UE pour sécuriser Internet, qui relèvent du bon sens.

      Le gouvernement affirme que ces mesures sont nécessaires pour lutter contre les arnaques et l’hameçonnage. Mais elles vont trop loin. La proposition du gouvernement n’est rien d’autre qu’une censure d’Internet intégrée aux navigateurs web.

      Mozilla se bat depuis 25 ans pour un Internet libre et sûr. Par le passé, nous avons défendu avec succès la neutralité du Net et combattu les menaces qui pèsent sur l’Internet ouvert qui nous tient à cœur. Ensemble, ajoutons une nouvelle victoire à cette liste et empêchons le gouvernement français de censurer le Web.

      Signez la pétition maintenant et demandez au gouvernement français de supprimer la censure au niveau du navigateur prévue par l’article 6 du projet de loi SREN. Plus il y aura de signataires en France, plus nous aurons de chances de convaincre le gouvernement de supprimer cette disposition.

      Merci de défendre l’Internet ouvert,

      Claire Pershan

      Responsable du plaidoyer pour l’UE
      Mozilla

      https://foundation.mozilla.org/fr/campaigns/sign-our-petition-to-stop-france-from-forcing-browsers-like-mozi

      Contenu de l’article 6 en question :
      https://justpaste.it/abkae
      (parce que sur le site de l’AN, le texte est rendu illisible par un panneau latéral gauche qui affiche le sommaire).

  • Nos Statues Coloniales - Teaser officiel

    Depuis 2020, en #France, les #statues_coloniales sont aux cœur des débats. Certains veulent les déboulonner d’autres se mobilisent pour les protéger. Mais est-ce qu’on connaît réellement l’histoire de ces statues ? Qui étaient les grands généraux statufiés ? Bugeaud, Gallieni, Marchand, Lyautey, Mangin... Qui a décidé de leur ériger des statues ? Vous avez votre petite idée ?

    Dans ce documentaire nous retraçons l’histoire de 5 statues coloniales parisienne. Nous sommes accompagnés par Catherine Coquery-Vidrovitch, Françoise Vergès, Jacqueline Lalouette et Pascal Blanchard.

    https://www.youtube.com/watch?v=YUPa7WMteTY


    #statues #toponymie_politique (même si c’est pas vraiment de la toponymie, mais bon... ça m’est utile pour mes archives) #déboulonnage #histoire #film #documentaire #film_documentaire #colonialisme #toponymie_coloniale
    #passé_colonial #histoire_coloniale
    ping @cede @reka @isskein

  • Masculinistes, fachos et scandale écologique : les coulisses du Hellfest - Contre Attaque
    https://contre-attaque.net/2023/06/14/masculinistes-fachos-et-scandale-ecologique-les-coulisses-du-hellfes

    La Lettre à Lulu, historique canard irrégulomadaire de la région nantaise, sort son dernier numéro la veille de l’ouverture du festival. Le journal y révèle une enquête minutieuse sur ce festival de la honte… et les dossiers ne manquent pas !

    https://lalettrealulu.fr/2023/06/15/n124-sommaire
    https://threadreaderapp.com/thread/1668987103156346881.html
    #sexisme #hellfest #musique

  • Santé : le syndicat de médecins MG France dénonce « une véritable campagne d’intimidation pour qu’on n’arrête plus les gens qui en ont besoin »
    https://www.francetvinfo.fr/sante/sante-le-syndicat-de-medecins-mg-france-denonce-une-veritable-campagne-

    Bruno Le Maire a évoqué plusieurs mesures pour redresser les comptes publics, dont la lutte contre les #arrêts_maladie dits « de confort ». Pour Agnès Giannotti, la présidente du syndicat de médecins MG France, c’est « absolument scandaleux ».

    « On a une véritable campagne d’intimidation pour qu’on n’arrête plus les gens qui ont besoin d’être arrêtés », a déclaré ce lundi 19 juin sur franceinfo Agnès Giannotti, présidente du syndicat de médecins MG France, premier syndicat chez les généralistes. Le ministre de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, a annoncé ce lundi qu’au moins 10 milliards d’euros d’économies avaient été identifiés pour permettre le redressement des comptes publics de la France d’ici 2027, notamment dans la santé et le travail.

    franceinfo : Est-ce que certains médecins donnent trop d’arrêts maladie ?

    Agnès Giannotti : Si la population vieillit et a des maladies chroniques c’est à cause des généralistes, s’il y a des problèmes de management dans les entreprises c’est à cause des médecins généralistes, si les caissières et les femmes de ménage n’arrivent plus à travailler parce qu’elles ont mal aux genoux et aux épaules, c’est la faute des médecins généralistes. C’est ça des arrêts de confort ? Ce sont ces patients là que l’on arrête. Là, on a une véritable campagne d’intimidation pour qu’on n’arrête plus les gens qui ont besoin d’être arrêtés. C’est absolument scandaleux.

    Pourquoi dit-on qu’il y a trop d’arrêts ?

    Des dérives sur les indemnités journalières, il y en a, mais très peu chez les médecins traitants, 1 à 2%, il y en a beaucoup sur les plateformes de téléconsultation. Qui a dérégulé ? C’est l’Etat. Qui a mis les plateformes en accès direct sur ’mon espace santé’ ? C’est l’Etat. Pointer les médecins généralistes traitants c’est absolument scandaleux. Les besoins de soins augmentent, la population vieillit, l’âge de la retraite est repoussé, donc un politique responsable anticipe ces dépenses qui augmentent.

    #travail #maladie

    • Oui, enfin, l’article est un peu « mignon » : la dame médecin qui joue la victimisation (c’est la faute aux généralistes) ne voit que par le petit bout de sa lorgnette corporatiste alors que c’est le dernier retranchement possible du salariat qui est menacé, à savoir, la santé, la « question de vie ou de mort ».

      Ouin ! Ouin ! On ne pourra plus donner d’arrêt de travail.
      Mais qu’est-ce qui vous en empêche ?
      (spoiler : les sanctions financières ... bande de chacals)

  • A Lyon, le stationnement va devenir plus cher pour les voitures lourdes (même électriques)
    https://www.caradisiac.com/a-lyon-le-stationnement-va-devenir-plus-cher-pour-les-voitures-lourdes-m

    Les automobilistes utilisant des véhicules dont la masse se situe entre 1 000 et 1 725 kg devront en revanche payer un abonnement de 30€ par mois. Les véhicules hybrides ne dépassant pas les 1 900 kg s’acquitteront aussi de ce montant de 30€.
    Si vous possédez une voiture thermique pesant plus de 1 725 kg, une hybride rechargeable pesant plus de 1 900 kg ou une auto électrique de plus de 2 200 kg, le tarif de stationnement grimpera à 45€. Sachant que tous les gros SUV hybrides rechargeables dépassent les deux tonnes et que les modèles familiaux électriques franchissent souvent les 2 200 kg quand ils sont équipés de grosses batteries, ce nouveau tarif majoré va concerner de nombreuses voitures électriques et hybrides rechargeables.

  • Vietnam : coupures de courant, sécheresse... les investisseurs étrangers subissent la canicule
    https://www.connaissancedesenergies.org/afp/vietnam-coupures-de-courant-secheresse-les-investisseurs-et

    AFP parue le 16 juin 2023 - 05h59

    Un épisode aigu de canicule et de sécheresse, dans le Nord du Vietnam ces dernières semaines, a mis sous tension les investisseurs étrangers, qui déplorent de lourdes pertes en raison des coupures d’électricité de plus en plus fréquentes.

    (...)

    La chambre de commerce japonaise a de son côté envoyé un avertissement. Si des mesures appropriées ne sont pas déployées, « certaines entreprises membres peuvent envisager de déplacer certains lieux de production » hors du Vietnam, a-t-elle prévenu publiquement.

    « Si tu ne veux pas déplaire aux investisseurs, évite les canicules et les sécheresses. »

    Le Vietnam n’est pas assez prévoyant à mon humble avis. Il aurait pu faire mieux. Les investisseurs vont devoir partir. Et s’installer sur la planète Mars. Au moins, là bas, on leur demande ni de payer d’impôt, ni de subir une canicule.

    L’information économique est un étalon parfait du niveau de crétinerie de nos élites.

  • Pourquoi la climatisation est-elle si mauvaise pour l’environnement ? - Numerama
    https://www.numerama.com/sciences/401625-pourquoi-la-climatisation-est-elle-si-mauvaise-pour-lenvironnement.

    Pour comprendre pourquoi le fonctionnement d’un climatiseur n’est pas anodin pour l’environnement, on peut convoquer une étude menée par le CNRS et Météo France, et publiée en janvier 2012 dans la revue International Journal of Climatology. Les chercheurs s’y interrogeaient sur la manière dont la climatisation risque d’augmenter la température en ville, en prenant l’exemple de Paris.

    « L’une des conséquences des îlots de chaleur urbains en été est une utilisation accrue de la climatisation dans les zones urbanisées, qui, en refroidissant l’intérieur des bâtiments, libère de la chaleur résiduelle dans l’atmosphère », notent les auteurs dans le résumé de leur étude.

    Pour simuler les impacts potentiels de la climatisation sur la température en milieu urbain, les chercheurs ont imaginé plusieurs scénarios. L’un d’eux s’appuie, par exemple, sur un inventaire des tours de refroidissements (qui peuvent être sèches ou évaporatives) qui se trouvent au niveau de la Seine.

    Quant aux autres scénarios, ils cherchent à tester l’impact que pourraient avoir des dispositifs de climatisation plus conséquents dans la ville. « La comparaison entre ces scénarios impliquant un dégagement de chaleur dans la rue, et le scénario de base sans air conditionné a montré une augmentation systématique de la température de l’air dans la rue, et cette augmentation était plus importante la nuit que le jour », assurent les chercheurs du CNRS et de Météo France.

    En simulant les rejets thermiques actuels, les chercheurs ont constaté que la température de la rue augmentait de 0,5 ° C. Si la chaleur émise par les climatiseurs venait à être doublée, l’augmentation de la température serait de 2 ° C.

    « Ces résultats montrent à quel point l’utilisation de la climatisation peut faire augmenter la température de l’air à l’échelle d’une ville comme Paris, et l’importance d’adopter une approche spatialisée pour planifier raisonnablement le futur déploiement de l’air conditionné dans la ville », anticipe l’étude.

  • Anticor craint de ne plus pouvoir aller en justice | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/120623/anticor-craint-de-ne-plus-pouvoir-aller-en-justice

    En termes techniques, le rapporteur public du tribunal administratif prend fait et cause pour les deux requérants. Son argument principal : « Le caractère désintéressé et indépendant » d’Anticor, condition nécessaire pour recevoir son agrément, est critiqué pour un « manque de transparence » sur ses ressources, dans le décret pris le 2 avril 2021 par le premier ministre pour renouveler cet agrément (le garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti, en situation de conflit d’intérêts, avait dû se déporter au profit de Jean Castex).

    Dans sa courte plaidoirie, Frédéric Thiriez estime, lui aussi, qu’Anticor ne « répond pas aux conditions légales » lui permettant de recevoir l’agrément du gouvernement. Dans sa requête écrite, dont Mediapart a pris connaissance, Me Thiriez s’appuie sur une série d’articles du JDD, de Causeur et du Point notamment, relayant des critiques tous azimuts portées ces dernières années contre l’association. L’« engagement politique des membres du réseau d’Anticor », ses liens avec la presse (dont le site Blast), les dons financiers versés de 2018 à 2020 par l’entrepreneur Hervé Vinciguerra (un temps proche d’Arnaud Montebourg), sont successivement exposés.

    Conclusion de Frédéric Thiriez : « Alors que l’instruction de la demande montrait que les conditions de transparence des ressources, d’information et de participation effective des adhérents de l’association Anticor, pourtant nécessaires au renouvellement de l’agrément, manquaient à l’évidence, le premier ministre a pourtant décidé de l’accorder ». « Une erreur de droit flagrante », assène l’avocat dans sa plaidoirie.

  • El uso del tren se dispara y evita más de 75 millones de desplazamientos en coche en ocho meses | Público
    https://www.publico.es/economia/tren-dispara-evita-75-millones-desplazamientos-coche-ocho-meses.html

    El tren comienza a abrirse camino como medio de transporte alternativo al coche particular: la política de abonos gratuitos o baratos, según la frecuencia de uso, ha disparado los viajes en ferrocarril a niveles de récord en el medio rural hasta evitar más de 8,5 millones de desplazamientos interurbanos en ocho meses y dejar aparcados una media algo más de 35.000 coches particulares diarios.

    Las líneas ferroviarias de media distancia convencionales han sumado 22,89 millones de usuarios en los ocho primeros meses de aplicación de los abonos, de septiembre a abril, mientras, las de alta velocidad acumulaban otros 7,61, que son, respectivamente, 6,9 y 1,67 millones más de los del mismo periodo de 2018-2019, el anterior sin restricciones por la pandemia, y que suponen un aumento del 39%.
    Los viajes que han dejado de hacerse por el uso del tren habrían supuesto la emisión de 47.900 toneladas equivalentes de CO2

    Esos 8,581 millones de viajeros arrojan una media diaria de 35.168, que serían a la vez los desplazamientos en automóvil y otros medios de transporte que habrían dejado de hacerse, y cuyos recorridos, de una media de 99,2 kilómetros, según los cálculos del Observatorio del Ferrocarril y del Ministerio de Transportes, habrían supuesto la emisión de 47.900 toneladas equivalentes de CO2 de acuerdo con las estimaciones de la Agencia Europea de Medio Ambiente.

    Plus de données dans la suite de l’article sur la politique des #transports publics en Espagne. Le gouvernement Sanchez obtient de super résultats sur le plan de l’emploi, passe de bonnes mesures, et les Espagnols plébiscitent les nuls de la droite nostalgique des fachos ! :-(...

    • Peut-être que ceux qui prennent le train le font désormais parce qu’ils n’ont plus les moyens de prendre la voiture alors qu’ils aimeraient pouvoir prendre la voiture. Et peut-être que l’extrême-droite leur a promis de réparer cette régression ? (je me pose les mêmes questions sur les raisons qui font qu’un gvt globalement efficace ne soit pas reconduit, alors qu’un gvt parfaitement impopulaire puisse l’être à plusieurs reprises ; ce genre de constats pourrait faire se poser des questions sur la pertinence de laisser les gens voter)

    • @biggrizzly Je ne suis pas particulièrement ce qui se passe en Espagne mais quid des médias ? Si on a les mêmes qu’en France ça peut aussi largement influencer le vote. Je ne sais pas si la politique sociale de leur gouvernement a paru aussi énergique que prévue, ça peut jouer aussi. Et sans vouloir glorifier la social-démocratie, ce serait en tout cas parfaitement criminel de remettre au pouvoir des cimato-dénialistes quand on voit le contexte espagnol de sécheresses et de canicules qui annoncent de grosses difficultés pour les mois et années qui viennent.

      Bon pendant ce temps là en France ça coûte 25€ pour faire un aller-retour de 50km en TER...

  • Léa Salamé en train de défendre explicitement la thèse raciste de l’extrême-droite comme quoi à Annecy, c’est bien un « problème » qui « pose la question de l’immigration », j’étais pas encore totalement prêt :
    https://video.twimg.com/ext_tw_video/1667654323596058626/pu/vid/592x320/wx0QpEZqeFPsIFaa.mp4

    D’accord, mais pourquoi vous parlez de récupération politique quand on parle d’immigration ? Et là, manifestement, il y a un problème : celui qui a fait cet acte innommable, qui nous a tous effrayés, est un migrant. Et donc, que la droite pose la question de l’immigration, et prenne cet exemple-là, pourquoi est-ce que c’est de la récupération politique ? Répondez !

    Je ne voudrais pas gloser sur l’histoire personnelle de Léa Salamé, mais l’entendre dégoiser sur le problème que représente un « migrant » qui a fuit son pays en proie à une guerre civile, et qu’elle ne comprenne pas pourquoi c’est une manipulation que la droite « pose la question de l’immigration », ah ben merde.

    • Finistère : Une petite fille tuée par les tirs d’un voisin, son père gravement blessé
      https://www.20minutes.fr/faits_divers/4040763-20230611-finistere-petite-fille-tuee-balle-tirs-voisin-pere-gravem

      Selon les premiers éléments de l’enquête, « le voisin des victimes, un retraité de nationalité néerlandaise, âgé de 71 ans, a surgi soudainement armé d’une arme à feu et a tiré à plusieurs reprises en direction des victimes qui se trouvaient dans leur jardin, avant de se retrancher chez lui, en compagnie de son épouse », a ajouté la magistrate. Et de préciser : « Après intervention du négociateur de la gendarmerie et du GIGN, le mis en cause et son épouse ont fini par se rendre. Ils ont été interpellés vers 23 heures et placés en garde à vue. »

      Encore un drame du problème de la question de l’immigration qui va mobiliser Léa Salamé et indigner Ciotti et ses copains fachos. (Comment ça, non ?)

    • En réécoutant : tout au début, elle reprend sans ciller : « pour Eric Ciotti, le problème, c’est cette submersion migratoire ».

      La « submersion migratoire » est très exactement la façon codée de dire « grand remplacement », avec la même idée de complot orchestré par « les élites » (qui ? qui ? qui ?), thème hérité des Protocoles.

      Sur le site du RN (désolé, je fais pas de lien), c’est écrit comme ça :

      face à la submersion migratoire orchestrée et soutenue par l’Europe de Bruxelles

      (pour être clair, une fois de plus : ce n’est donc pas un prétendu « constat » sur la démographie, c’est l’idée qu’il y a une élite qui « orchestre » la disparition de la culture chrétienne-blanche).

      Et de toute façon, Ciotti annonçait explicitement qu’il croyait au grand remplacement fin 2021 :
      https://www.liberation.fr/politique/toujours-plus-a-droite-ciotti-croit-la-theorie-complotiste-du-grand-rempl

      « Je n’ai pas peur des mots, s’il faut parler de grand remplacement, je parle de remplacement […] Dans cette campagne, je veux abattre le politiquement correct », a-t-il lancé après avoir déjà dit sa sympathie pour Eric Zemmour, pour qui il voterait contre Emmanuel Macron.

      C’est juste qu’il utilise désormais un dogwhistle, pour dire exactement la même chose.

      Donc quand on est la première animatrice politique du pays, on peut interroger sérieusement les gens sur ce qu’ils pensent du grand complot orchestré par… qui ? qui ? qui ? Tout ça en mode : « Répondez ! ».

    • ces grosses idées fangeuses permettent de ne s’interroger sur rien (la réponse est dans la question), par exemple sur la manière dont la société peut rendre fou
      https://seenthis.net/messages/1005977

      « Peu coopératif et incohérent » : l’expertise psychiatrique de l’agresseur d’Annecy a commencé
      https://www.letemps.ch/monde/europe/cooperatif-incoherent-lexpertise-psychiatrique-lagresseur-dannecy-commence

      on a conclu depuis pour la justice à l’absence d’éléments délirants.
      soyons chrétiens un instant, le croisé zombie d’Annecy a fait oeuvre de vengeance divine contre une société impie, incapable de miséricorde et d’hospitalité.

      #accueil #psychiatrie

    • @arcantar Désolé mais non. Je viens de me fader la séquence complète sur ce sujet dans le Replay, et je confirme :
      – le sujet débute juste avant l’extrait, avec directement un extrait de La Pen, puis de Ciotti ; et hop on enchaîne sur l’extrait ci-dessus ;
      – et juste après cet extrait, ça continue avec une déclaration de Zemmour.

      Bref déjà ça commence mal, le sujet d’Annecy est traité d’entrée de sous l’angle des déclarations des fachos de service.

      Et la suite, l’angle unique, c’est de discuter « le lien entre immigration et déliquance ». Après Bachelot qui dit qu’elle refuse de faire ce lien, toute la discussion est pourtant basée sur cette idée qu’il y a bien un lien. Et d’attaquer LFI sur le fait qu’apparemment il n’y a rien dans leur programme pour « réguler les flux ».

      Donc non, l’extrait ne caricature pas du tout le séquence complète. Je pense même que l’extrait est en dessous de la merde totale qu’est cette séquence où l’on prend un fait divers, on commence par les déclarations des fascistes, et la suite c’est uniquement la discussion selon l’angle « immigration et délinquance », « maîtriser les flux », et enfin une mise en accusation de « pourquoi la gauche, l’immigration, c’est toujours un sujet qu’on met sous le tapis »…

  • Ces “hipsters de l’eugénisme” qui veulent changer l’avenir de l’humanité
    https://www.courrierinternational.com/long-format/rencontre-ces-hipsters-de-l-eugenisme-qui-veulent-changer-l-a

    Simone et Malcolm Collins sont persuadés de la supériorité de leurs gènes. Ils veulent avoir un maximum d’enfants pour peser sur l’évolution humaine. Leurs idées aux relents dystopiques sont en vogue dans les milieux américains de la tech, et promues entre autres par Elon Musk, raconte le site new-yorkais “Business Insider”.

    #eugénisme #kill_the_rich

    • Lien direct entre complotisme du Grand remplacement, eugénisme déguisé en progressisme, et exploitation du corps des femmes, considérées comme le terrain de bataille (et terreau reproductif) pour la grande et belle Civilisation qu’il faut sauver.

      ping @mad_meg

      Admire-moi ce dogwhistle pour faire passer le racisme (vaguement déguisé en classisme pour ne pas être trop obvious) pour du progressisme :

      Les Collins redoutent même que ces gens qui ne veulent pas d’enfant soient aussi ceux attachés aux droits des homosexuels, à l’éducation des femmes, à l’engagement dans la lutte pour le climat. Or ces engagements étant à leurs yeux codés génétiquement, ce sont des valeurs qui risquent de disparaître si leurs défenseurs ne se reproduisent pas.

    • Très bonne illustration de comment la revendication d’un « droit à mettre au monde », quelles que soient les circonstances et quelles que soient les contraintes biologiques, peut conduire à cette forme moderne d’eugénisme.
      L’appareillage technologique (PMA et GPA), défendu, au nom de la constitution d’une humanité augmentée ou transhumanistes, joue un rôle déterminant dans cette idéologie. Il est affligeant de constater que dans notre camp (" gauche") la dénonciation de cette idéologie soit souvent taxée de réactionnaire ou fasciste.
      Dans ce monde capitaliste, serait-il possible que cette forme de revendication trashumaniste prenne d’autres formes que cette défense de l’élite bourgeoise ?

    • Ah, fachos, comme je vous aime ! Vous me donnez des sentiments de « Heimat » comme si j’étais chez moi chez chez vous ...

      Lebensborn
      https://en.wikipedia.org/wiki/Lebensborn

      On 13 September 1936, Heinrich Himmler wrote the following to members of the SS:

      The organisation “Lebensborn e.V.” serves the SS leaders in the selection and adoption of qualified children. The organisation “Lebensborn e.V.” is under my personal direction, is part of the Race and Settlement Central Bureau of the SS, and has the following obligations:

      Support racially, biologically and hereditarily valuable families with many children.
      Placement and care of racially, biologically and hereditarily valuable pregnant women, who, after thorough examination of their and the progenitor’s families by the Race and Settlement Central Bureau of the SS, can be expected to produce equally valuable children.
      Care for the children.
      Care for the children’s mothers.

      It is the honorable duty of all leaders of the central bureau to become members of the organisation “Lebensborn e.V.”. The application for admission must be filed prior to 23 September 1936.[3]

      In 1939, membership stood at 8,000, of which 3,500 were SS leaders.[4] The Lebensborn office was part of SS Rasse und Siedlungshauptamt (SS Race and Settlement Main Office) until 1938, when it was transferred to Hauptamt Persönlicher Stab Reichsführer-SS (Personal Staff of the Reichführer-SS), i.e. directly overseen by Himmler. Leaders of Lebensborn e. V. were SS-Standartenführer Max Sollmann [de] and SS-Oberführer Dr. Gregor Ebner.

      #eugénisme #nazis

    • @arno, je vois pas en quoi l’aspect upper class, gagnants et être supérieur serait un déguisement ici. la référence à Gengis Khan n’est pas là pour rien. ils veulent des fondateurs et des maîtres d’empires, fussent-ils Hans ou Mongols. pas des nonos incapables d’aller à Harvard, ou de financer correctement l’investissement dans l’élevage de 8 enfants destinés à « réussir » comme de vulgaires prolos, fussent-ils blancs, mais une élite blanche pour tenir tête aux racisés et à la Chine. du classisme, je ne sais pas, mais assurer la domination de classe au moyen d’une élite génétiquement sélectionnée, oui.

      #grand_remplacement #natalisme

    • En gros ils ont regardé l’intro d’Idiocracy et l’ont pris au sérieux. C’est un beau spectacle que ce crépuscule de l’humanité, les mêmes qui ne sont pas capables de laisser vivable notre planète veulent tout de même continuer à régner sur ses ruines, voire devenir immortels. On se demande bien pour faire quoi.

    • La photo des Collins ne valide pas trop leur théorie de supériorité de leurs gènes puisqu’à 35 ans ils ont déjà tous les deux des lunettes sur le nez ! Sans parler des œillères dans la tête.

  • Iran lithium field discovery to change balance of power: Israeli media | Al Mayadeen English
    https://english.almayadeen.net/news/politics/iran-lithium-field-discovery-to-change-balance-of-power:-isr

    A turning point in the energy market

    The Israeli newspaper said the discovery offers significant economic opportunities and rare energy resources for the Iranian government.

    It is already evident that by controlling about 10% of the world’s lithium consumption and having dominance over this strategic raw material, Iran will emerge as a major geopolitical player in global politics and economy.

    In the face of the escalating climate crisis, the lithium field, along with other energy sources, including nuclear energy, provides power, political influence, economic strength, and energy for the Tehran government.

    It is expected that all these aspects and their implications will be leveraged to benefit the region, including the international arena.

    Consequently, not only is it likely to significantly enhance Iran’s influence, but it may also surpass that of Gulf states, namely major oil producers in the world, particularly Saudi Arabia and the United Arab Emirates. This situation could shift the balance of power and regional dynamics in Iran’s favor.

    Without lithium in trade, Iran traded with Iraq, the UAE, Saudi Arabia, Qatar, Bahrain, and Kuwait, 50.08 million tons of goods, worth $29.22 billion, during the first 10 months of the current Iranian year, registering a 0.08% year-on-year rise in weight and 15.43% year-on-year increase in value, according to the latest data released by the Islamic Republic of Iran Customs Administration.

    Iran’s top trade partner was the UAE, with 20.27 million tons (up 5.48%) worth $19.77 billion (up 17.42%). Iraq follows with 24.33 million tons (down 9.97%) worth $9.08 billion (up 10.47%) and Kuwait with 4.57 million tons (up 62.98%) worth $181.01 million (up 32.45%).

    During the same period, Iran’s non-oil exports to the six states hit 38.93 million tons, valued at $14 billion, to record a 2.9% and a 23.91% rise in terms of weight and value respectively.

    The finding would strengthen Iran’s negotiating position within various economic and security alliances and agreements, shifting the focus of attention from the oil market to the lithium and “white gold” mining industries in the region, the Israeli newspaper explained.

    From a medium to long-term economic perspective, lithium prices, which have been rising in recent years due to increasing global demand and demand for lithium-ion batteries for electric vehicles, are expected to maintain a similar trend, significantly enriching the Iranian economy.

  • « Les pays industriels ont “choisi” la croissance et le réchauffement climatique, et s’en sont remis à l’adaptation »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/06/07/les-pays-industriels-ont-choisi-la-croissance-et-le-rechauffement-climatique

    Dès la fin des années 1970, les gouvernements des pays industriels, constatant l’inéluctabilité du réchauffement, ont délibérément poursuivi leurs activités polluantes quitte à s’adapter à leurs effets sur le climat, rappelle Jean-Baptiste Fressoz dans sa chronique.

    L’émoi provoqué par la sortie du ministre de la transition écologique, Christophe Béchu, qui a annoncé « commencer à construire une trajectoire [de réchauffement] à 4°C » en vue de la fin du siècle, est assez hypocrite. Que l’objectif des 2°C, et a fortiori celui de 1,5°C, soit pour ainsi dire inatteignable est un secret de polichinelle. Il suffit de considérer les diminutions extraordinairement rapides des émissions qu’il faudrait obtenir pendant les années 2020 pour comprendre le problème.
    Mais feindre la surprise donne l’impression d’avoir essayé : l’adaptation serait donc le résultat d’un échec, celui de nos efforts de transition. Or, ce récit moralement réconfortant est une fable. En réalité, l’adaptation a été très tôt choisie comme la stratégie optimale.
    Dès novembre 1976, la Mitre Corporation, un groupe de réflexion d’origine militaire proche de la Maison Blanche, organisait un congrès intitulé « Living with Climate Change : Phase II ». Dans son préambule, le rapport passait rapidement sur le réchauffement, considéré comme inexorable. Restait à en évaluer les conséquences sur l’économie américaine. Mitre souhaitait ouvrir « un dialogue avec les leaders de l’industrie, de la science et du gouvernement ». Le résultat est impressionnant de prescience, et de désinvolture.

    Prescience quand il aborde par exemple le problème de la contraction des sols argileux et de ses effets sur la solidité des bâtiments, une conséquence effectivement coûteuse du réchauffement ; désinvolture, quand rien n’est dit de l’assèchement du Colorado, des incendies de forêt ou des tempêtes en Louisiane. L’agriculture était bien identifiée comme vulnérable mais, à l’échelle des Etats-Unis, ce secteur aurait toujours le moyen de déplacer les zones de production.

    Une bataille perdue d’avance
    En 1983, le rapport « Changing Climate » de l’Académie des sciences américaine – le titre est révélateur – reprenait cette vision rassurante. Le dernier chapitre reconnaissait l’impact du réchauffement sur l’agriculture, mais comme son poids dans l’économie nationale était faible, cela n’avait pas grande importance. Concernant les « zones affectées de manière catastrophique », leur sacrifice était nécessaire pour ne pas entraver la croissance du reste du pays, même s’il faudra probablement les dédommager.

    Au Royaume-Uni, un séminaire gouvernemental d’avril 1989 exprimait également bien ce point de vue. La première ministre Margaret Thatcher (1979-1990) avait demandé à son gouvernement d’identifier les moyens de réduire les émissions. Les réponses vont toutes dans le même sens : inutile de se lancer dans une bataille perdue d’avance. On pourrait certes améliorer l’efficacité des véhicules, mais les gains seraient probablement annihilés par ce que les économistes définissent comme les « effets rebonds ». Selon le ministre de l’agriculture, « pour avoir un effet, les mesures à prendre devraient être si sévères qu’elles auraient des conséquences catastrophiques sur notre compétitivité ».
    Le ministre de l’énergie rappelait que le Royaume-Uni ne représentait que 3 % des émissions et que cette part allait rapidement diminuer avec l’émergence de la Chine et de l’Inde. Des efforts, même héroïques, n’auraient aucun effet perceptible sur le climat. La conclusion s’imposait : « On ne peut pas faire grand-chose à l’échelle nationale, et même internationale, pour empêcher le réchauffement global. On peut seulement espérer en atténuer les effets et nous y adapter. »

    C’est à cette époque que le Royaume-Uni se prononce contre le projet d’écotaxe européenne. La France, sous l’égide de Michel Rocard, avait d’abord promu ce dispositif – qui avantageait son industrie alimentée au nucléaire – avant de faire volte-face juste avant la conférence sur l’environnement de Rio de 1992. C’est aussi à cette époque que l’économiste William Nordhaus démontrait « mathématiquement » le caractère optimal d’un réchauffement de 3,5°C en 2100… Il obtiendra le « prix Nobel d’économie » en 2018 pour ces travaux.
    Sans le dire, sans en débattre, les pays industriels ont « choisi » la croissance et le réchauffement, et s’en sont remis à l’adaptation. Cette résignation n’a jamais été explicitée, les populations n’ont pas été consultées, surtout celles qui en seront et en sont déjà les victimes.

  • Patriarcat et capitalisme selon Maria Mies - Floraisons
    https://floraisons.blog/patriarcat-et-capitalisme-selon-maria-mies

    Patriarcat et capitalisme selon Maria Mies est série de podcasts en 13 épisodes, présentée par Gwladys, qui explore en détail le livre Patriarchy and Accumulation on a world scale écrit par Maria Mies et publié pour la première fois en 1986. Ce livre est le premier à présenter de manière claire et articulée comment le patriarcat puis le capitalisme sont ancrés dans l’exploitation de la nature, des femmes et des colonies.

    Tout au long de la série, le podcast est enrichi de lectures et de ressources contemporaines qui illustrent la pertinence durable de la pensée de Maria Mies. En tant que femmes, féministes et écoféministes, c’est un ouvrage-clé pour comprendre le monde dans lequel nous vivons. Une première étape essentielle pour envisager un avenir au-delà de la violence du patriarcat et du capitalisme.

    Le livre Patriarchy and Accumulation on a world scale sera traduit aux Éditions Entremonde, sortie prévue début 2024.

    Épisode 1. Introduction.
    « Quel type de libération permet aux femmes d’être aussi stupides que les hommes ? »

    Pour introduire cette série, le premier épisode répond à trois questions : Pourquoi ce livre jamais traduit en français est si important pour les féministes aujourd’hui et pourquoi mérite-t-il d’être découvert ou redécouvert ? Qui est Maria Mies ? Et quelle est sa démarche lorsqu’elle choisit d’écrire ce livre ?

    https://d3ctxlq1ktw2nl.cloudfront.net/staging/2023-2-19/60d9d4e5-0dbf-3e64-6bc3-5356f7d727f8.mp3

    Épisode 2.
    « Les féministes sont celles qui brisent la conspiration du silence »

    Avant toute chose, Maria Mies souhaite poser le cadre et demande : Qu’est-ce que le féminisme ? Elle évoque le Mouvement de libération des femmes années 1960 auquel elle a pris part et regarde comment ce il a été accueilli dans les pays du Sud global. Elle rappelle comment le féminisme est d’abord une pratique de la lutte contre les violences masculines (féminisme grassroot) – et comment le féminisme institutionnel s’est créé en parallèle, parfois en contradiction avec le mouvement historique. Elle revient aussi sur les principales controverses théoriques et stratégiques des différents courants féministes confrontées aux problèmes du capitalisme et du travail des femmes.

    https://d3ctxlq1ktw2nl.cloudfront.net/staging/2023-2-26/10fbaba3-48e4-a843-6269-34349ebb7caa.mp3

    Épisode 3.
    « La paix dans le patriarcat est une guerre contre les femmes »

    Ce troisième épisode revient sur les premières oppositions entre féministes libérales et féministes de gauche. Maria Mies analyse l’émergence du féminisme culturel qui pose les bases des théories queers.

    L’occasion de rappeler que le mouvement féministe est ancré dans la libération de la parole des femmes sur leurs corps et la violence infligée par les hommes (Body Politics). En interrogeant les positions de Marx et Rosa Luxembourg, Maria Mies montre comment le féminisme s’inscrit dans la lutte pour l’émancipation et la libération des femmes de l’État, de l’Église, du capitalisme et des hommes. Et au cœur de cette structure d’exploitation des femmes : le travail des femmes.

    https://d3ctxlq1ktw2nl.cloudfront.net/staging/2023-3-2/ba5a4970-3c35-d3a4-980f-c359baf0fa31.mp3

    Épisode 4.
    « L’activité des femmes pour porter et élever des enfants doit être comprise comme un travail »

    Est-ce que les femmes et les hommes ont la même nature humaine ? C’est à partir de cette interrogation provocante mais fondamentale que Maria Mies étudie les origines de la division sexuelle du travail et réfute la division nature/culture imposée par les hommes.

    Dans cet épisode, vous découvrirez comment cette division a entraîné des relations de domination et d’exploitation, asymétriques et hiérarchiques entre les hommes et les femmes, les hommes et la nature, l’Homme Blanc et les colonies au nom de la croissance, du progrès et de la civilisation.

    https://d3ctxlq1ktw2nl.cloudfront.net/staging/2023-3-9/48592b37-d5ef-3453-4931-681cc41c387c.mp3

    Épisode 5.
    « L’homme-chasseur est essentiellement un parasite, pas un producteur »

    L’interprétation par des chercheuses féministes de l’archéologie du Paléolithique et du Néolitique met à mal le mythe du chasseur qui nourrit et protège sa famille, thèse plébiscitée par les chercheurs misogynes du XIXe et XXe siècle.

    À partir de cette revisite de la préhistoire puis de l’histoire, Maria Mies étudie comment la domestication des animaux pour l’élevage a accompagné l’exploitation des femmes et de la nature par les hommes. Ce processus va aboutir à la domestication des femmes, ou plus précisément à la « femme au foyerisation » des femmes, concept-clé de la pensée de Maria Mies.

    https://d3ctxlq1ktw2nl.cloudfront.net/staging/2023-3-17/ef74086e-4904-33e0-6423-0f8a359f4f5f.mp3

    Épisode 6.
    « La violence est le mot-clé et la méthode-clé pour établir la domination de l’Homme Nouveau sur les femmes et la nature »

    « Colonisation et Femme au foyerisation » est le nom du 3e chapitre et le sujet des épisodes 6 et 7. Dans ces deux épisodes, Maria Mies articule les processus historiques qui ont permis l’émergence du capitalisme au sein du patriarcat : la mise en exploitation de la nature, la subordination des Européennes, la conquête et la colonisation de nouveaux territoires et peuples.

    L’épisode 6 revient plus particulièrement sur les motivations économiques, scientifiques et idéologiques de la chasse aux sorcières et sa finalité : l’exploitation des femmes par la femme-au-foyerisation.

    https://d3ctxlq1ktw2nl.cloudfront.net/staging/2023-3-23/c55f6f83-f14b-3f07-9565-2a7f0b0a8b3d.mp3

    Épisode 7.
    « La famille et la femme-au-foyer sont la colonie du Petit Homme Blanc »

    Deuxième volet du chapitre « Colonisation et femme au foyerisation », l’épisode 7 articule esclavage, colonisation et domestication des femmes.
    Maria Mies éclaire ce processus historique grâce à son analyse féministe et fait ainsi apparaître le concept-clé de femme-au-foyerisation.

    https://d3ctxlq1ktw2nl.cloudfront.net/staging/2023-3-30/e0ab2fbc-64f5-4f46-d53d-87d7f4b902c7.mp3

    Épisode 8.
    « Les femmes pauvres du Tiers Monde produisent non pas ce dont elles ont besoin, mais ce que les autres peuvent acheter »

    Dans ce nouveau chapitre intitulé « Femme au foyerisation Internationale », Maria Mies cherche à comprendre la place des femmes dans ce qu’elle appelle la Nouvelle division internationale du travail.
    Pour illustrer de ce nouveau paradigme qui divise les femmes entre consommatrices désirables et consommatrices indésirables (et nous dessert toutes), on fait un détour par Le Ventre des Femmes de Françoise Vergès et l’histoire des stérilisations forcées sur l’Île de la Réunion dans les années 1960 et 1970.

    https://d3ctxlq1ktw2nl.cloudfront.net/staging/2023-4-2/6e845bef-b65a-9c18-0607-a2d2e7061f6f.mp3

    Épisode 9.
    « Les hommes sont plus nombreux à dépendre du travail des femmes que les femmes à dépendre du travail des hommes »

    Ce neuvième épisode est consacré au chapitre intitulé « La violence à l’égard des femmes et l’accumulation primitive continue du capital ». Maria Mies y examine la situation des femmes en Inde, pays qu’elle connaît intimement pour y avoir passé une grande partie de sa vie et de sa carrière.

    À travers l’étude des violences qui subissent les femmes dans ce pays, elle démontre que la violence et la coercition sont nécessairement présentes dans toutes les relations de travail des femmes.

    Épisode 10.
    « La famille nucléaire est l’institution par excellence par laquelle le travail des femmes est exploité »

    Maria Mies cherche ici à déterminer si la mise en place des programmes politiques communistes dans les pays dits « libérés » du capitalisme a permis la libération des femmes.

    C’est sa réponse aux critiques émises par les militants qui proposent le communisme comme réponse aux problèmes des relations entre exploitation, oppression des femmes et capitalisme.

    https://d3ctxlq1ktw2nl.cloudfront.net/staging/2023-4-2/c4ab3891-4a44-d937-4f0b-9fb1a2f272d8.mp3

    Épisode 11.
    « Être une femme de la classe moyenne ou une femme au foyer n’est pas un privilège, mais un désastre »

    Alors que s’ouvre le dernier chapitre « Perspective féministe pour une nouvelle société » , Maria Mies tient en premier lieu à clarifier sa position vis à vis du potentiel du mouvement féministe international.

    C’est l’occasion pour nous d’aborder en profondeur un sujet qui divise tout aussi profondément : le féminisme et la notion d’identité de genre. Un sujet qui va nous amener à faire un crochet par un autre livre de Maria Mies, La subsistance une perspective écoféministe, coécrit avec Veronika Bennhold-Thomsen. Publié 11 ans après Patriarchy and accumulation on a world scale, les autrices y questionnent entre autres les enjeux du féminisme post-moderne et ses liens avec le néolibéralisme.

    https://d3ctxlq1ktw2nl.cloudfront.net/staging/2023-4-2/3b29e3e9-5afe-76b4-c01c-b82071013b90.mp3

    Épisode 12.
    « Notre corps sera toujours la base de notre plaisir et de notre bonheur »

    Dans l’épisode 12, Maria Mies s’attaque au grand projet de ce dernier chapitre : ébaucher une perspective féministe d’une nouvelle société. Il faudra d’abord dépasser ce qu’elle appelle les « divisions colonisatrices » tel que nature/culture, esprit/matière etc et réclamer l’autonomie sur nos corps et nos vies. Mais c’est surtout le concept de travail qui doit être radicalement modifié pour aller vers un modèle écologique et féministe qui mettent la satisfaction des besoins humains et non l’alimentation des addictions destructrices, au centre de la vie.

    https://d3ctxlq1ktw2nl.cloudfront.net/staging/2023-4-2/8b258d8b-5abf-a028-4409-3f1c15c5b3b4.mp3

    #Maris_Mies #patriarcat #capitalisme #féminisme #écoféminisme #audio #podcast

    • Je viens d’écouter l’épisode 11

      Je trouve bien intéressant tout le passage qui parle de l’éducation stéréotypé des femmes de la classe moyenne et de leur plus grande difficulté à reconnaitre l’oppression patriarcal (sexe/violence/quotidien) comme à savoir s’en défendre, notamment collectivement parce qu’elles sont plus autonomes financièrement et de fait plus isolées que les femmes pauvres car ne nécessitant pas d’entraide matérielle, d’où l’appel à ce que les femmes des classes moyennes apprennent et se joignent aux femmes pauvres. Et même si on peut trouver cette analyse critiquable ou ignorant la paupérisation grandissante / difficultés d’accès aux soins pour les femmes pauvres / dépendances financières / facilité d’accès aux réseaux pour les classes moyennes cela résonne assez juste.
      Je pense incidemment aux solidarités féministes et aux rencontres non mixtes au Chiapas qui n’ont pas d’équivalent en Europe.
      Pas mal aussi, d’entrevoir le biais de messagères néolibérales malgré elles via le consumérisme des femmes de classes moyennes ou au foyer vis à vis des autres femmes.
      Cela donne du sens à la première partie, les enjeux du féminisme post-moderne et ses liens avec le néolibéralisme.

  • Une présence généralisée des pesticides dans les sols agricoles de France, selon une étude-pilote
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2023/05/25/une-presence-generalisee-des-pesticides-dans-les-sols-agricoles-de-france-se


    Un agriculteur prépare la terre de sa parcelle avant des semis, dans le Calvados, en février 2022. ED ALCOCK/MYOP POUR « LE MONDE »

    Une centaine de molécules ont été recherchées sur 47 sites répartis sur le territoire français. Au moins une substance a été retrouvée sur 46 des 47 sites examinés, y compris sur des terrains n’ayant jamais été traités.

    Sur la question des pesticides, le travail législatif et réglementaire en cours à Bruxelles n’a jamais été aussi peu en phase avec l’actualité scientifique. Alors que le projet de règlement européen sur l’« usage durable » des agrotoxiques est encalminé au Parlement de Strasbourg, des chercheurs français publient, dans la dernière édition de la revue Environmental Science & Technology, la première étude-pilote conduite à l’échelle nationale, sur la présence de ces produits dans les sols agricoles de France.

    Sur un échantillon d’une cinquantaine de sites, leurs résultats font suspecter une présence quasi généralisée d’une soixantaine de substances actives dans les terres arables, mais aussi sur des terrains n’ayant jamais été traités. Pour les chercheurs, la présence de tels produits dans les sols n’est en soi pas surprenante, mais leur rémanence, leur nombre et les concentrations mesurées sont « inattendus et inquiétants » avec des niveaux présentant fréquemment un risque pour les organismes du sol.
    https://justpaste.it/7w0b5

    « T’as vu, j’ai dit du bien des pesticides ! » : dans quel contexte le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, a-t-il prononcé cette phrase ?
    https://www.liberation.fr/checknews/tas-vu-jai-dit-du-bien-des-pesticides-dans-quel-contexte-le-ministre-de-l

    ...le ministre se [déplace] dans la salle des conférences [du Sénat], où se tiennent les journalistes. Et de lâcher, en direction d’une femme : « T’as vu j’ai dit du bien des pesticides. » Son interlocutrice répond : « Oui, j’ai vu, j’ai vu ! ». Un autre dit : « C’est bien ! ».

    #pesticides #agriculture #écologie_capitaliste

  • « Un #accident du quotidien »
    http://carfree.fr/index.php/2023/06/02/un-accident-du-quotidien

    Les faits se sont déroulés en mai 2022 sur une petite route départementale, au niveau d’une commune que nous allons appeler Trifouillis-les-Oies. Un cycliste retraité a été percuté par un Lire la suite...

    #Insécurité_routière #critique #cyclistes #droit #fait_divers #humour #justice #mort #psychologie #Vélo

  • Des chercheurs expliquent dans « Nature » pourquoi la Terre menace de devenir inhabitable – Libération
    https://www.liberation.fr/environnement/climat/des-chercheurs-expliquent-dans-nature-pourquoi-la-terre-menace-de-devenir
    https://www.liberation.fr/resizer/BRr-1LgvmhmYHp7hPp52KcPx7pE=/1200x630/filters:format(jpg):quality(70):focal(1429x2119:1439x2129)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/liberation/PLKACTKR55HYZHKDNGMDNETX4M.jpg

    Cette publication s’inscrit dans la longue lignée d’articles scientifiques dédiés aux « limites planétaires ». Théorisée en 2009 par Johan Rockström et plusieurs de ses collègues, la notion englobe neuf paramètres écologiques indispensables à l’équilibre du « système Terre » et, par extension, se rapporte aux seuils limites de perturbation que ces derniers peuvent endurer sans mettre en danger, de manière irréversible, les fondamentaux naturels de la planète. Ces neuf variables, détraquées par l’activité humaine, relèvent des domaines du climat, de la biodiversité, du cycle de l’eau douce, de la couche d’ozone, de l’acidification des océans, des processus biochimiques de l’azote et du phosphore, de l’utilisation des terres, de la charge en aérosols atmosphériques, et enfin de la pollution radioactive ou chimique (plastiques, pesticides, solvants, polluants organiques persistants), nommée « entités nouvelles » dans les publications scientifiques. En 2015, quatre de ces limites planétaires avaient formellement dépassé les seuils de précaution d’après les scientifiques : le climat, l’utilisation des sols, les cycles de l’azote et du phosphore, la biodiversité (avec un rythme d’érosion vertigineux). Depuis, le cycle de l’eau douce et la pollution chimique ont aussi atteint des stades très préoccupants.

    • Et cela me fait penser au fameux concept de « jour du dépassement », Earth Overshoot Day (EOD) pour les anglophones.

      Le jour du dépassement, ou jour du dépassement de la Terre (en anglais : Earth Overshoot Day ou EOD), correspond à la date de l’année, calculée par l’ONG américaine Global Footprint Network, à partir de laquelle l’humanité est supposée avoir consommé l’ensemble des ressources renouvelables que la planète est capable de produire en un an pour régénérer ces consommations ou absorber les déchets produits, dont le CO2. Passé cette date, l’humanité puiserait donc de manière irréversible dans les réserves « non renouvelables » (à échelle de temps humaine) de la Terre et accumulerait les déchets.

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Jour_du_d%C3%A9passement

      Ce qui saute aux yeux, c’est que certaines années, la date de l’EOD est postérieure à celle de l’année précédente. La corrélation avec la baisse de l’activité économique (récession, pandémie Covid) semble (trop ?) évidente.

      L’outil de mesure est loin d’être parfait mais on a quand même un « thermomètre » plutôt pertinent. Problème : ça pourrait servir aux « dirigeants » pour prendre des mesures coercitives toujours plus contreproductives afin qu’eux-mêmes puissent préserver leurs privilèges.
      When shit hits the fan ...

  • Le vrai coût des bagnoles
    https://blogs.mediapart.fr/geographies-en-mouvement/blog/300523/le-vrai-cout-des-bagnoles

    La question qui fâche : peut-on garder sa vieille voiture ? La réponse claire et nette : « contrairement au CO2, la pollution chimique n’est pas compensable. » Plus nous fabriquons de voitures, plus nous empoisonnons le vivant. Garder sa vieille guimbarde est « plus écologique que d’en changer. »

    (Note : je n’ai pas d’avis sur la question. Si vous avez des données là-dessus, ça m’intéresse.)

    • En tant que mauvais citoyen-consommateur, garder une « vieille bagnole » est pour moi un « idéal ».
      Cependant, un véhicule qui vieillit représente un coût non négligeable en réparations, à moins de tout faire soi-même (ce dont je suis bien incapable) et d’avoir un réseau pour des pièces reconditionnées pas trop chères. De plus, avec les contrôles techniques qui te mettent la barre de plus en plus haut, ça devient de plus en plus chaud pour juste avoir le droit de faire quelques petits trajets (simplement pour le ravitaillement hebdomadaire). Et comme je suis un « blédard », je vis ces dispositifs coercitifs de plus en plus mal.

      Concernant quelques données sur la question, j’ai trouvé cette page (à mon avis la moins pire) où on t’explique qu’une voiture électrique utilisée en Allemagne a un bilan carbone plus élevée qu’en France. Bah oui, en Allemagne, l’électricité est produite avec du charbon.

      https://www.aramisauto.com/aide/faq?question=combien-demissions-co2-fabriquer-voiture-electrique

      Ainsi, le calcul du bilan carbone lors de l’utilisation de ce type de voiture électrique est le suivant :

      En France, il est de 41 + (0.13 x 90) = 53 g/km.
      En Allemagne, il est de 41 + (0.13 x 600) = 119 g/km, soit l’équivalent d’une voiture moyenne thermique diesel et plus élevé par rapport à une petite citadine essence.

      Après, ils te balancent des formules (plus ou moins) magiques pour la comparaison du bilan eqCO2 de la fabrication et du recyclage (c’est drôle, ils ne parlent pas du recyclage des véhicules thermiques) :

      Le coût en CO2 de fabrication et de recyclage d’une voiture électrique
      Il faut ajouter à cela le coût de fabrication et de recyclage écologique d’une batterie pour voiture électrique. Les études précitées estiment que la fabrication de cette dernière correspond à un coût de 12.5 g/km, sur l’ensemble de la durée de vie, ce chiffre étant doublé pour intégrer l’émission polluante induite par le recyclage, soit un total de 25 g/km.
      L’économie de CO2 réalisée lors de l’utilisation d’une voiture électrique par rapport à la voiture thermique

      Les calculs ci-dessus montrent le rapport suivant :
      Les voitures thermiques coûtent ⅕ de CO2 en fabrication et ⅘ en utilisation.
      Les véhicules électriques coûtent ⅘ de CO2 en fabrication et recyclage et ⅕ en utilisation.

      (Suis-je bête, on ne parle que du seul recyclage des batteries)...

    • Quelqu’un de ma connaissance a une vieille 806, l’intérêt c’est que cette personne qui se sert assez peu de sa voiture peut dormir dedans quand elle part se balader et que c’est assez économique. Au bout de 25 ans, certes elle est toute cabossée, mais vu que c’est encore une voiture sans trop d’informatique, elle peut être réparée et révisée régulièrement.

      Pour celleux que je connais qui roule avec de l’huile de friture récupérée à la sortie des restos, les moteurs diesel à injections plus récents se bouchent trop rapidement. Il te faut plutôt une voiture diesel début des années 2000, et diluer l’huile de frite avec un peu d’essence pense à changer ton filtre à huile régulièrement vu que l’amidon des frites bouche un peu tout ça…

    • Il y a la solution du retrofit électrique aussi qui pourrait être intéressante pour recycler toutes les vieilles (petites) bagnoles (cf notamment le projet Lormauto qui veut retaper des vieilles Twingo à relativement grande échelle). Cela étant dit la problématique principale est de se débarrasser de l’addiction à la bagnole et pour le moment je trouve pas que ça avance des masses, qui plus est je trouve que le sujet reste encore un gros angle mort chez pas mal d’écolos.

    • Addiction à la bagnole ? Désolé. Quand tu es à 15 bornes de tout point de ravitaillement, tu as du mal à te reconvertir à la bicyclette, même électrique.

      Par contre, on ferait bien de s’intéresser au transport du fret qui lui présente une forte addiction aux camions. Voir circuler pour des dessertes locales des semi-remorques de 36 t sur des routes permettant à peine que deux voitures se croisent, là je crois qu’on a le droit de parler d’une sombre gabegie,

    • @sombre

      Désolé. Quand tu es à 15 bornes de tout point de ravitaillement, tu as du mal à te reconvertir à la bicyclette, même électrique.

      Désolé également parce que c’est exactement le genre de réactions que je pointe, la voiture ne serait donc pas un sujet écologique parce qu’on serait tous à au moins 15 bornes de tout, qu’on transporterait des armoires normandes et qu’on aurait tous 5 gosses aussi, sans compter les pentes à 15% de dénivelé à chaque coin de rue et donc on aurait pas le « choix »... Donc parlons des camions ou des bateaux svp.
      Je veux quand même rappeler que la bagnole est juste une abomination écologique à tout point de vue (et est loin d’être aussi efficace qu’on le dit), que dans le bilan carbone du français moyen c’est ce qui a souvent le plus de poids.
      Pourtant la réalité c’est que la plupart des gens habitent et travaillent en ville et peuvent se passer de voiture au moins 90% du temps. Et quand je vois des collègues qui font le choix de se barrer de la ville pour aller à la campagne (le fameux « à 15 bornes » donc) par confort, pas par contrainte, et parfois ironiquement pour habiter une maison « écolo » (avec chauffage au bois et panneaux solaires + autres trip à moitié survivalistes) me dire ensuite qu’ils n’ont pas le « choix » de prendre la voiture, ça me fait gentiment marrer parce que quand j’ai décidé d’acheter ma baraque y a 2 ans mon premier critère de « choix » c’était justement de ne pas dépendre de la voiture (que je n’ai pas), et que si ça n’avait pas été possible je serais resté locataire. Bonne nouvelle cela dit, je vois de plus en plus de personnes (jeunes) autour de moi qui commencent à raisonner comme ça aussi.

    • @alexcorp faut décentrer le propos peut-être. pas certain de rester en ville, j’ai observé ce qu’il en est, dès l’instant où par exemple tu souhaite avoir accès à un terrain en plus d’une maison, ou au luxe de pouvoir prendre ton café ou lire à l’extérieur sans avoir forcément affaire aux meilleur cotés de notre civilisation (flics, fachos, commerçants et beaufs). pour ma part ce que je connais comme personnes vivants loin des transports collectifs, des gares, des bus et des villes, c’est des fauchés qui ne peuvent pas payer les loyers urbains où se refusent à continuer à taffer mal payés pour engraisser des proprios, parmi eux, la voiture est le premier poste de dépense contraint (souvent mal estimé avant installation) : achat d’un véhicule d’occase, carburant, entretien (pneus, courroie de transmission, etc.) assurance, réparations, et passages au contrôle technique qui imposent des frais hors de proportion avec le revenu disponible. parmi les mieux socialisés, le choix d’une voiture dont les frais sont collectivement pris en charge progresse (une préfiguration de ce qui pourrait s’organiser à un niveau plus large : éradiquer autant que faire se peut la voiture individuelle)
      à moins d’être ultra fauché, tu vas pas chaque semaine à 15 ou 25 bornes en stop pour faire le marché, trouver une pharmacie, une librairie, une poste, un rade où voir du monde, un ciné, un hosto, and so on

      ça se vérifie bien lorsque son regarde une carte de france avec le prix de location au mètre carré, c’est centre "villes pourris ou cambrousse qui intéresse pas le parigot et la creative class.

      #moneymakethewordgoround

    • @colporteur pourquoi parler des gens fauchés (ce qui est évidemment un vrai sujet, mais la plupart vivent en ville et non à la campagne contrairement à ce qu’on peut penser, quand j’étais en grosse galère de thunes ça aurait bien été la dernière idée que j’aurais eu d’aller m’enfermer à la campagne, sachant bien que ça m’aurait coûté beaucoup plus et apporté que des emmerdes, et je précise que je viens de la campagne) quand une grosse majorité de la classe moyenne pourrait parfaitement faire d’autres choix ? J’ai l’impression que le sujet ne peut pas être abordé, on me sort toujours tous les exemples possibles de « pas le choix » (qui existent évidemment, je le nie pas) alors que le vrai sujet c’est bien de se demander si t’as besoin d’autant de terrain pour prendre ton café dehors et d’autant de m² pour te loger (est-ce que en gros la maison/appart de 100m² en ville serait pas suffisante plutôt que celle de 200m² à la campagne pour le même nombre de personnes ?). Moi c’est ça que je vois autour de moi, des « je veux beaucoup de terrain, je veux une grande maison, en ville c’est trop petit, et pourquoi pas avoir une piscine tiens, bref je veux du confort++ et l’environnement bah on va installer un panneau solaire pour chauffer l’eau tu vois etc. ». Et je le vois l’étalement urbain délirant dans les petits bleds aux alentours. Pourtant à partir du moment où ta priorité c’est de faire en sorte de ne pas avoir besoin d’une voiture pour la moindre activité, tu fais d’autres choix. Et clairement cette priorité y a pas grand monde qui l’a, voire la majorité s’en fout complètement parce qu’avoir une bagnole et l’utiliser tous les jours, dans la tête des gens c’est juste normal ("on peut pas faire autrement" = « j’ai pas réfléchi à faire autrement et je m’en fous »), alors qu’en vrai la voiture individuelle pour tout le monde est un truc complètement aberrant, c’est juste l’une des causes premières du massacre total de notre environnement (mais c’est tellement pratique hein). Je ne dédouane pas pour autant les politiciens de tous bords qui ont promu le modèle pavillonnaire et l’accession à la propriété comme l’alpha et l’omega d’une vie réussie et j’entends bien que dire tout ça alors qu’on a l’impression d’être déjà assez bouffé par le système ça peut mal passer, mais j’aimerais juste qu’à un moment les gens réfléchissent à ce truc, juste pour se demander s’ils feraient les mêmes choix avec les mêmes contraintes en intégrant ce sujet.

    • @alexcorp

      Désolé également parce que c’est exactement le genre de réactions que je pointe, la voiture ne serait donc pas un sujet écologique parce qu’on serait tous à au moins 15 bornes de tout

      Notre situation personnelle (et loin de moi l’intention de faire de mon cas une généralité) : nous habitions à 15 bornes d’une grande ville. Sauf que à quelque 5 km de chez moi, on avait le terminal du tram accessible aisément en vélo justement.
      Les raisons de notre déménagement : propriétaire indélicat qui refuse toute amélioration du logement (du chauffage et de l’isolation notamment + d’autres problèmes liés à la présence de nuisibles vu que la maison jouxtait une exploitation agricole).
      J’habite désormais à 50 km de là, (vieil) immeuble dans un centre bourg (600 habitants) avec un peu de terrain et quelques dépendances. La raison principale de ce choix : le prix du bien et la possibilité d’emprunter limitée à 10 ans vu nos âges (+ de 60).

      Nous assumons ce choix. par contre, là où ça me « titille », c’est de voir à quel point certains défenseurs de l’environnement sont prompts à donner des « leçons d’écologie » à celleux qui auraient « fait le choix » de s’exiler à plus 15 bornes des « commodités urbaines ». Parce que, en fait de choix, c’est vite vu : c’est le capital disponible et la possibilité de financement (liée aux revenus et à l’âge) qui fait l’arbitrage.
      De plus en ce qui concerne notre « accession à la propriété », c’était la seule possibilité de protéger le conjoint survivant en cas de décès de l’un·e d’entre nous : conserver l’usufruit du bien acquis.

      Pour reparler vite fait des camions : il existait pourtant (et j’emploie sciemment l’imparfait) une alternative au « tout par route » pour le fret : ça s’appelait le chemin de fer. Fin de l’histoire.

    • Ce que je constate c’est que dès qu’on parle de la bagnole ça part dans les tours (mais y a pas d’addiction, tout va bien), je n’ai fait la leçon à personne et mon propos vise principalement les personnes qui ont les moyens de faire autrement (soit au moins 50% de la population en estimation approximative).

    • Justement non, l’addiction n’évoque pas vraiment le plaisir pour moi mais plutôt la dépendance et l’usage effréné, sans limite. Du reste j’ai déjà possédé une voiture et je sais à quel point c’est dur de ne pas l’utiliser même quand on peut faire autrement (par exemple 5 ou 6 km ça se fait en vélo très facilement mais quand on a une voiture et un peu la flemme on ne peut qu’être tenté...). Depuis je loue quand j’ai vraiment besoin, je sais que je l’utilise quand c’est utile.

    • L’automobile et les accès aux équipements ont été nos principaux arbitrages sur les 10 dernières années.
      Le problème de l’accès aux villes est réel  : la spéculation immobilière tape autant sur les loyers que le foncier. Par-dessus, la couche Boutin (l’assurance impayés de loyer qui transforme des compagnies d’assurances en arbitres ultimes de qui peut payer le loyer [pas grand monde selon leurs critères très restrictifs]) qui surfe sur le mythe des locataires mauvais payeurs (en pourcentage, c’est anecdotique, les défauts de paiement et c’est souvent ponctuel, mais faire peur aux petits proprios permet de faire de bonnes affaires sur leur dos), puis les changements d’indexation des loyers et surtout la sous-location saisonnière sont venus amplifier une crise du logement déjà aigüe qui rend grosso-merdo insolvable 80% des ménages.

      Du coup, on doit aller vers des logements toujours plus pourris et éloignés des commodités, c’est-à-dire les merdes pour lesquelles il n’y a pas (trop) compétition.

      On s’est retrouvés totalement coincés, dans un sous-hameau où, même pour tes poubelles, tu dois prendre ta caisse.
      Mais avec des loyers qui grimpent quand même #LesPropriosSontDesParasites et l’énergie qui flambe.

      Même avec un petit héritage (pas de mon côté, je vous rassure), la location nous restait fermée, sauf du pourri en gré à gré  : personne ne loue du règlementaire à des familles sans salarié à bord.

      On a eu du cul de trouver une petite ville super équipée et pas dans le viseur des prédateurs, avec du logement encore correct et abondant. Même si l’explosion énergétique nous a fait très mal, on peut théoriquement répondre à tous nos besoins à pied.

      Et c’est super bien.

      Sauf que… on ne peut pas liquider la bagnole, vu qu’il n’y a plus de médecin généraliste… dans le département.

      Donc, on déprise la bagnole autant qu’on peut, mais on reste prisonniers de contingences extérieures.

    • C’est sans doute une contrainte, mais sans doute la moins «  contraignante  » de toutes.

      Maintenant situé sur le littoral du Morbihan, j’ai fait le choix de ne pas avoir de voiture. Je n’en ai jamais eu, mais, avant c’était, effectivement très facile et même parfaitement rationnel, habitant à Paris 14ème.

      Dans le coin, je suis l’exception absolue.
      - T’as pas le permis ?
      - Ben si, pourquoi ?
      Je joue au maximum du covoiturage, notamment, lors des diverses réunion auxquelles je participe et dépend sinon des transports en commun. Ma dernière année d’activité, brutalement interrompue par le covid, j’allais bosser 2 jours par semaine à Vannes (40 km) en bus. Jouable, mais très contraignant, pas de RV avant 9h15 (on est en province, donc la journée commence à 8h) et rien après 17h30. Parmi mes collègues, seuls quelques uns étaient dans le champ d’action du réseau de bus de la ville, les autres étaient majoritairement dans les bourgs dortoirs entre Vannes et Auray. Le résultat : la N165 (4 voies) est matin et soir à la limite de la thrombose (de ce que je connais, c’est le cas au minimum entre Lorient et Vannes tous les jours de boulot) avec une croissance du trafic de +3,5 % par an… et une population qui croît (et vieillit…) Les têtes qui pensent (il y en a) se disent que les questions de « mobilité » vont rapidement devenir un contrepoids important à l’attractivité perçue du territoire. Pour les salariés – même pas pauvres – il y aussi, et surtout, le coût du foncier.

      Ma voisine, mère célibataire, deux enfants à l’école élémentaire de la commune et dans deux équipes différentes du club de foot (dans la commune voisine, 6 bornes…), boulot à 50 bornes, et papa des enfants à 400 km dans le Val de Loire,… (on n’est pas dans le buffet à trimbaler mais dans le quotidien et l’hebdomadaire). Chacun dans sa bulle, avec ses contraintes, le boulot, etc. organiser du covoiturage ça se planifie et ça supporte mal le moindre incident ou retard (cf. ci-dessus) Et comme, aujourd’hui, on ne supporte plus les intervalles de temps interstitiel (attendre 5-10 minutes entre deux activités/trajets/…) la « liberté » (sous toutes ces contraintes), c’est encore la bagnole.

      Pour être complet - et honnête – je dois avouer que, en désespoir de cause, je peux disposer du véhicule n° 3 de mon voisin (dit entre nous, la « moisiture », du fait, entre autres, de la culture de mousses sur les joints de fenêtre). En gros, 2 ou 3 fois par mois, sur des trajets de 20 à 40 km, mais surtout à des horaires où il n’y a quasiment plus personne sur les routes.

    • complément, à la lecture, du commentaire de Monolecte.
      J’ai, moi aussi, la chance d’être dans un cadre exceptionnel en centre bourg avec tous commerces à 5 minutes à pied (y compris généralistes, mais pas de super-marché…) Pour les spécialistes, en revanche, ça devient tout de suite galère. Même la dermato, à Belle-Île !, à force, ne prend plus de rendez-vous…

  • Sécheresse : la crise des sources que personne n’a vu venir

    Des dizaines de milliers de foyers français, dont l’habitation n’a jamais été reliée au réseau public d’eau potable, mais utilisaient une source située sur leur propriété ou à proximité, risquent de voir celle-ci se tarir avant l’été. Déjà nombre d’entre eux appellent leur mairie au secours. Dans le même temps, en application d’une directive européenne tout juste transcrite en droit français, les collectivités locales doivent désormais fournir de l’eau potable à ceux qui en sont privés. Une véritable bombe à retardement. Reportage.

    https://blog.mondediplo.net/secheresse-la-crise-des-sources-que-personne-n-a

    • Si le coût apparaît prohibitif, on proposera au demandeur de participer financièrement via un « fonds de concours », qui est une contribution financière à des travaux publics destinés à des administrés (réponses ministérielles) avec un maximum de 80 % demandé à l’usager et 20 % à la collectivité. En montagne, vu l’éloignement des habitations, ce n’est pas gagné…

      (vu des cas bien moins éloignés du réseau, ça chiffre vite hénaurme)

      l’ordonnance n°2022-1611 du 22 décembre 2022 relative à l’accès et à la qualité des eaux cause de nouvelles difficultés

      ...on passe sur les joyeusetés de l’établissement du tarif et la facturation. Un forfait ou un coût au m3 qui intègre le coût d’usage du véhicule, le carburant par rapport au dernier point d’eau (km), le temps des agents du service, le linéaire entre la route d’accès et le réservoir, etc.

      #eau #eau_potable #sécheresse #sources #mairies

    • En résumé la collectivité peut refuser de relier au réseau, soit une construction « non autorisée », soit un hameau « trop éloigné » (Conseil d’État, 30 mai 1962, « Parmentier », Lebon p. 912). Mais qu’est-ce que ça veut dire, « trop éloigné » ?

      En outre, le fameux arrêt Carrère de 1991 stipulait que la collectivité doit prendre le coût en charge seulement si c’est elle qui décide de l’extension, et donc de la délivrance des permis de construire (3)…

      Résultat : sur le terrain, jusqu’ici les collectivités refusaient le plus souvent le raccordement, soit au motif de l’absence d’un zonage, soit parce que la parcelle du demandeur était trop éloignée de l’extrémité du réseau déjà existant, et que le raccordement aurait généré un coût excessif pour la collectivité.

      Mais tout ça c’était avant. Avant la crise et la sécheresse qui menace à nouveau pour l’été prochain. Car c’est un peu partout en France que les sources se tarissent. Que peuvent faire les collectivités ?

      Notre jeune responsable de service cévenole a interpellé l’ARS et la Préfecture, qui lui ont répondu fin avril. Sur le principe, si le pétitionnaire réside à l’intérieur du zonage il faudra le raccorder. Si le coût apparaît prohibitif, on proposera au demandeur de participer financièrement via un « fonds de concours », qui est une contribution financière à des travaux publics destinés à des administrés (réponses ministérielles) avec un maximum de 80 % demandé à l’usager et 20 % à la collectivité. En montagne, vu l’éloignement des habitations, ce n’est pas gagné…

      Y a des survivalistes qui vont faire la gueule.

      Cela dit, c’est juste le premier étage de la fusée du désespoir  : que va-t-il se passer quand les réseaux se retrouveront à sec aussi  ? Ça risque d’arriver très très vite dans le sud-est.
      Pendant un temps, tu peux envisager de transporter la flotte par camions depuis les voisins… mais je pense que beaucoup de voisins vont se retrouver eux-mêmes en tension.

  • « Le bitcoin épouse parfaitement la matrice politique de l’extrême droite » - Numerama
    https://www.numerama.com/tech/1393844-le-bitcoin-epouse-parfaitement-la-matrice-politique-de-lextreme-dr

    Le bitcoin, un outil réactionnaire ?

    Numerama — De quoi parle votre livre ?
    Nastasia Hadjadji — C’est un livre qui retrace l’histoire intellectuelle des cryptos et du bitcoin. Je retrace la matrice politique réactionnaire de l’industrie alors qu’elle se présente étant tournée vers le progrès, vers l’innovation, à grand renfort de marketing et de promesses d’inclusion. Le livre met au jour les soubassements idéologiques d’une industrie qui se trouve au carrefour de la tech, de l’économie et de la politique. Mais sa dimension politique est savamment dissimulée, alors que c’est le lieu d’une bataille idéologique très forte, qui accompagne un mouvement plus général dans le monde de droitisation du capitalisme et des technologies.

  • Les courants océaniques profonds ralentissent des décennies plus tôt que prévu sous l’effet de la fonte des glaces antarctiques
    https://www.lemonde.fr/climat/article/2023/05/27/antarctique-les-courants-oceaniques-profonds-ralentissent-plus-tot-que-prevu

    Selon une étude parue dans « Nature Climate Change », le ralentissement des courants océaniques profonds se produit « en avance sur le calendrier », menaçant la vie marine et risquant d’accélérer le réchauffement climatique.

    Le ralentissement des courants océaniques profonds, causé par la fonte des glaces de l’Antarctique, arrive plus tôt que prévu. De longue date, les scientifiques ont averti qu’une accélération de la fonte des glaces antarctiques et de la hausse des températures, entraînée par l’émission des gaz à effet de serre d’origine humaine, devrait avoir un effet significatif sur le réseau mondial des courants océaniques qui transportent les nutriments, l’oxygène et le carbone.
    [...]
    Mais l’étude publiée jeudi 25 mai dans Nature Climate Change, fondée, elle, en grande partie sur des données d’observations recueillies par des centaines de scientifiques au fil des décennies, montre que ce processus a en fait déjà ralenti de 30 % entre les années 1990 et 2010. « Nos données montrent que les impacts du changement climatique sont en avance sur le calendrier », a déclaré l’auteur principal Kathryn Gunn, de l’agence scientifique australienne Csiro et de l’université britannique de Southampton. « D’une certaine manière, le fait que cela se produise n’est pas surprenant. Mais le timing lui l’est » davantage, a souligné la scientifique.

    Pour aller plus loin dans la compréhension de ces phénomènes et appréhender leurs potentielles capacités de nuisance :

    https://www.nature.com/articles/s41558-023-01678-5
    Sea surface warming patterns drive hydrological sensitivity uncertainties

    https://www.nature.com/articles/s41558-023-01667-8
    Recent reduced abyssal overturning and ventilation in the Australian Antarctic Basin

  • Dijon : des amendes (sur la base de vidéosurveillance) pour des casserolades - Contre Attaque
    https://contre-attaque.net/2023/05/26/dijon-des-amendes-sur-la-base-de-videosurveillance-pour-des-casserol

    À Dijon, plusieurs personnes ont reçu des amendes de 68 euros pour « émission de bruit portant atteinte à la tranquillité du voisinage ou à la santé de l’homme ». En cas de non paiement dans les 45 jours, le montant passe même à 145€ ! Il s’agit de verbalisations suite à une manifestation qui a eu lieu le 7 mai derniers lors d’un anniversaire de la Cité de la Gastronomie, en présence de députés macronistes. Les explosions de grenades de la police, elles, ne semblent pas porter atteinte à la tranquillité…

    Le syndicat Solidaires explique que ces amendes ont été réalisées sur la base d’images de vidéosurveillance, puisque les personnes qui les reçoivent n’ont pas fait l’objet d’interpellation ni de contrôle au moment de la manifestation. D’ailleurs, d’autres participants à différentes casserolades organisées à Dijon commencent à recevoir des amendes.

    Il s’agit d’une atteinte évidente au droit de manifester. Une sorte de racket pour taxer les contestataires, dans un contexte de grande précarité et après un mouvement social qui a déjà coûté de nombreux jours de salaires aux grévistes. Cette mesure d’intimidation est vicieuse : qui peut prendre le risque de perdre des dizaines d’euros à chaque manif un peu bruyante ?

    Cela suppose que des policiers aient reçu la consigner de visionner attentivement les images de vidéosurveillance en quête de frappeurs de casseroles à verbaliser. Et qu’ils disposent déjà d’un fichier de personnes militantes, afin de pouvoir les reconnaître sur les bandes. Une pratique probablement illégale, car une contravention implique un contrôle direct par un agent assermenté, excepté pour les infractions routières.

  • Non, les jeunes ne sont pas des crétins passifs face à l’information - Interview de Anne Cordier
    https://www.ladn.eu/media-mutants/non-jeunes-cretins-passifs-information

    Une interview indispensable.

    Vous pensez que les adolescents sont juste bons à regarder des influenceurs débiles sur YouTube ? Au terme de 10 ans d’enquête sur les pratiques informationnelles des jeunes, la sociologue Anne Cordier n’est pas du tout du même avis.

    Loin du cliché qui voudrait que les enfants et adolescents soient des victimes complaisantes des réseaux sociaux incapables de s’informer correctement, le livre Grandir informés de la sociologue Anne Cordier a de quoi rassurer. Depuis 2012, cette enseignante-chercheuse en Sciences de l’Information et de la Communication à l’Université de Lorraine, suit la vie connectée de jeunes de 6 à 20 ans afin de comprendre leur rapport au numérique et à l’information au fur et à mesure de leur parcours et de leur entrée dans le monde adulte. Il en ressort un constat qui va bien souvent à l’encontre des idées reçues. Pour beaucoup d’ados, il est important – et même plaisant – de bien s’informer même si cette action ne se fait pas sans difficulté. Forgées par le Web et un écosystème d’information décentralisé, les pratiques des jeunes sont pourtant toujours mal perçues par une majorité d’adultes. Explications.

    #Anne_Cordier #Grandir_informés

    • Quand toute l’industrie mondiale du sucre fait tout pour en mettre partout, être pédagogue ne suffit pas, expliquer que « le sucre c’est mal » n’empêche pas de vouloir en manger toujours plus : il faut être proactifs, et interdire au max le sucre transformé à la maison, et manger des brocolis à table. Et de temps en temps quand c’est la fête, anniv, noel etc, on sort un peu de bonnes confiseries et bons chocolats qu’on a choisit si possible avec soin.

      Du coup la comparaison tient plutôt bien : il faut être proactifs aussi et ne pas laisser de chamalows numériques librement à disposition en permanence. Et donc manger des brocolis informationnels en priorité = de la presse papier ou numérique choisie avec vraiment des nutriments informationnels dedans càd du vrai travail journalistique et pas du temps de cerveau pour les publicitaires = Mediapart plutôt que Brut pour schématiser mais yen a d’autres. Avoir des infos ingurgitables en 2min, 5min max, c’est la mort de l’information et de l’analyse. Ne pas laisser le portable et l’ordi dispo en continu. Faire lire des romans, des essais, de la presse totalement papier sans aucune distraction autour.

      Le goût complexe et la diététique (et il faut les deux) ça s’apprend, un enfant n’aimant pas forcément immédiatement sans apprentissage le roquefort et les champignons.

      Cela dit la pression sociale est tellement forte pour le sucre (alimentaire et informationnel) qu’il faut être super surveillant et pointilleux.

      J’ai un bon exemple d’ado à la maison, qui a totalement décliné en capacité d’expression oral/écrite depuis qu’il a le portable disponible en permanence. Et c’est marrant car la comparaison avec le sucre continue de marcher.
      – Toute son enfance ya jamais eu de bonbons et trop de trucs sucrés à la maison. Et bien il mangeait du roquefort à 1 an, et il préfère toujours un bout de comté ou du houmous de papa qu’une sucrerie.
      – Toute son enfance il avait accès à uniquement du papier, des dizaines de livres, et pas youtube bien sûr mais pas de télé non plus : les vidéos étaient uniquement des DVD choisis (et donc à demander pour y accéder). Et bien il a lu ultra tôt, avait un vocabulaire deux fois plus que le moyenne, etc. Il n’y avait pas besoin de surveillance, on pouvait le laisser seul dans sa chambre ou dans la maison, puisque ce qu’il avait accès c’était plein de trucs de qualité en papier.

      À partir de fin collège, sa mère lui a pris un mobile, et il a eu aussi ordi, youtube, tiktok, tous les « médias de flux », etc. Depuis il ne lit plus de papier par lui-même, seulement quand on le force, et il a des difficultés scolaires importantes dans les matières de socle (français, expression, argumentation, etc).

      Alors on pourrait dire « bah fallait pas juste lui donner, fallait surveiller plus ». Certes, mais déjà c’était pas mon choix, et surtout on n’a pas forcément le temps et l’énergie (charge mentale, travail, courses, manger, loyer, etc). Alors que quand il n’y avait pas le mobile du tout, cette surveillance de tous les instants pour ne pas se gaver de sucre pourri n’avait pas lieu d’être. C’est une charge mentale énorme qui s’ajoute aux parents !
      (Perso quand j’étais ado, je jouais énormément aux jeux vidéos, collège et lycée. Mais il y avait la presse papier dans le salon toujours dispo, Libé, Télérama, etc, que je lisais toujours.)

    • Figure toi que le notre, en 1ère, il ne parle plus beaucoup spontanément, et il a du mal quand il faut argumenter, aussi ; c’est aussi l’âge. Mais quand il faut qu’il raconte un film qu’il a vu, c’est affligeant la difficulté qu’il a à synthétiser les éléments importants. A l’approche du bac, on est en train de se dire que bon, mais pourquoi ils ne rédigent plus rien en français au collège et au lycée ? Je n’arrive pas à comprendre pourquoi on leur demande de faire des commentaires de texte littéraire, et des dissertations au bac, alors qu’on ne leur demande plus d’en faire ni en cours, ni à la maison, sauf 2 ou 3 fois l’an pour les devoirs surveillés. Au collège à une époque, on demandait de faire des résumés, des rédactions. Je n’ai pas le souvenir d’une seule fois où il a eu à faire cet exercice. C’est très bien que la charge de travail à la maison soit moindre, mais... si l’exercice n’est pas réalisé non plus en cours, quand est-ce que le gamin va s’y frotter ? C’est ça la fameuse « baisse de niveau » ?

    • Je n’arrive pas à comprendre pourquoi on leur demande de faire des commentaires de texte littéraire, et des dissertations au bac, alors qu’on ne leur demande plus d’en faire ni en cours, ni à la maison, sauf 2 ou 3 fois l’an pour les devoirs surveillés.

      Aah mais purée ça fait 3 ans que je me demande la même chose depuis fin collège !

      Moi au collège au moins depuis la 4ème, on nous demandait de faire des « fiches de lecture » super longues, qui devaient avoir un résumé de plusieurs pages A4 + avis personnel long et argumenté (et je détestais ça). Là, même en seconde ils ont pas ça ! WTF pour faire le bac ensuite… Il a dû faire 2 pauvres commentaires en un an…

    • De notre côté, on a retiré le portable depuis plus d’un an à la grande, malgré une nouvelle tentative à Noël. Donc elle l’a au compte-goutte. Parce que c’était totalement ingérable : les gamins ont encore moins de moyens que nous de résister au fait que l’« économie de l’attention », depuis des années, c’est le principal investissement de la Silicon Valley. Les meilleurs psys, comportementalistes, ingénieurs, que sais-je, et des milliards de dollars sont consacrés à la seule et unique tâche de savoir comment capter l’attention. Notre ado est rigoureusement incapable d’y résister (même si elle a conscience du problème, comme c’est dit par Anne Cordier). Les confinements n’ont sans doute pas aidé, d’ailleurs, ce sont des périodes où les mauvaises habitudes semblent s’être lourdement installées.

      Et la différence du smartphone avec la téloche, c’est que c’est rigoureusement incontrôlable : tu te retrouves avec une gamine qui semble épuisée, tu crois qu’elle couve quelque chose et tu te rends compte seulement à la fin de la semaine que c’est parce qu’elle binge-watchait des « les Gacha commentent des animés » jusqu’à 4 heures du mat toutes les nuits sous la couette. (Je me souviens que je bouquinais en loucedé sous ma couette, avec la lampe-poche destinée à aller pisser la nuit ; mais tu peux pas bouquiner tous les soirs jusqu’à 4 heures du mat avec une lampe-poche, tu finis forcément par roupiller avec la loupiotte allumée. Par contre, le smartphone, c’est redoutable.)

      Du coup on a repris le smartphone et les petits n’en auront pas. La grande a un dumbphone pour… téléphoner (ce qu’elle ne fait quasiment jamais, téléphoner apparemment c’est beaucoup trop intrusif). Anne Cordier le dit d’ailleurs à la fin de l’article : les gamins ont bien conscience des pièges, mais n’ont aucun moyen de ne pas y céder. (On a tenté pendant trop longtemps de contrôler grâce aux contrôles parentaux, qui sont directement intégrés dans les trucs Apple, mais c’est un échec retentissant – alors même qu’on est loin d’être des parents analphabètes en matière d’interwebz…).

      La difficulté se déplace alors sur l’ordinateur, parce que là aussi dès qu’on a le dos tourné ça te me binge watch des conneries au lieu de faire les devoirs (c’est pas qu’on voudrait qu’elle ne fasse que ses devoirs avec l’ordi : c’est qu’on voudrait qu’elle ne passe pas 4 heures chaque soir à glander parce que les devoirs prennent des plombes et que tout ça est d’une inefficacité épouvantable). Et qu’on aimerait bien, aussi, qu’elle fasse autre chose dans sa vie d’ado que de rester à glander devant l’ordinateur avec les devoirs toujours à faire, et à n’avoir plus le temps pour rien (ne serait-ce que sortir avec les ami·es).

      Les petits (en sixième), pour l’instant les mauvaises habitudes ne sont pas totalement prises (vu que pas de smartphone), mais ça commence : le collège leur fournit un ipad chacun, qui est relativement bridé, mais ça n’empêche que ça commence à devenir un problème.

      Dans tous les cas, on constate en plus les comportements pénibles. C’est pas totalement surprenant que ça se développe avec l’âge, mais pour le coup, je pense que l’accès aux écrans accentue les mensonges, les tromperies et les dissimulations. Quand la grande arrive à récupérer le smartphone (parce qu’un besoin ponctuel le justifie), derrière on peut être certains qu’on va se fader des méthodes de brigande pour planquer le truc, mentir (« nan, je sais pas où il est… »), attendre qu’on soit couchés pour binge-watcher des merdes, nous entuber pour réussir à faire sauter les limitations parentales…

      Je trouve Anne Cordier légère sur cette partie de l’entretien :

      Après, dans les faits, ils sont comme nous tous. On a conscience qu’on se fait avoir par ces applications : ça nous arrive de tomber facilement dans un tunnel de TikTok. Ils reconnaissent qu’ils sont victimes de ce genre de pratiques et ils se sentent démunis face à ça. Ils parlent de fermer le téléphone, de le mettre en silencieux, mais ils n’ont pas de solutions efficaces. Ce que je trouve difficile, c’est surtout de leur déléguer la responsabilité des pièges tendus par ces applications.

      Je comprends qu’elle ne développe pas parce que ce n’est pas le cœur du sujet, mais pour les parents, à nous lire je vois bien que c’est indissociable du sujet de l’accès à l’information. Elle dit : « ils se sentent démunis », « ils n’ont pas de solutions efficaces », et c’est « difficile de leur déléguer la responsabilité ». Certes, mais les parents n’ont pas de solution non plus, et le fait même que le smartphone soit un objet personnel et incontrôlable fait qu’il n’y a aucune autre solution que de leur « déléguer » la responsabilité de leur usage - sauf à confisquer l’objet…

      Sinon, pour revenir à la consommation d’info par les gamins, je suis assez d’accord sur le fait qu’ils peuvent utiliser les écrans de manière tout à fait constructive pour alimenter leurs centres d’intérêt. Certes on bloque les réseaux sociaux et on surveille pour limiter les comportements de binge-watching de trucs débiles, donc nos 3 gamins, dans le tram, ont l’habitude de discuter ou de dessiner plutôt que de scroller vainement de vidéos rigolotes en vidéos rigolotes sur Insta. Mais du côté de l’« information », franchement, je trouve pas les gamins d’aujourd’hui (y compris les gamins de nos amis) plus nuls que nos générations, qui ont été élevées avec la téloche.

      Après, les parents qui trouvent que leurs gamins sont incultes en matière d’information, ne s’intéressent pas aux « bons » sujets, faut peut-être un peu discuter d’autre chose avec ses gamins que du dernier épisode de Kolantha. On n’attend pas des niards qu’ils se passionnent spontanément pour l’information « noble », m’enfin si tu discutes à table de l’Ukraine, de la réforme des retraites et du SNU, les gamins ils s’intéressent, histoire de participer à la conversation. De plus, de la même façon qu’on n’attend pas qu’ils aillent au musée tous seuls où qu’ils apprennent spontanément le programme de math sans passer par l’école, l’accès à l’information c’est surtout quelque chose qui se fait en famille : outre discuter avec eux, tu peux regarder des documentaires avec eux, choisir un film sur tel sujet qui a éveillé leur intérêt, faire une recherche ensemble sur le Web…

    • Chaque enfant est unique décidément.

      Ici, il a son mobile depuis je ne sais plus quand au collège. En 4è ou 3è. Il se l’est acheté avec ses sous. Et il avait ordre de le déposer hors de sa chambre à 22h00 dernier délai. C’est plus souple désormais, au-delà de 22h je veux dire, mais il ne doit jamais le garder avec lui la nuit. Et il ne tente pas de contourner.

      En ce moment, il me demande de supprimer le contrôle parental de la Switch. Mais il n’a pas encore compris que ce n’était pas pour lui que je le conserve :-))

      On est du genre à faire confiance. Mais quand on détecte qu’il a abusé de cette confiance, on le pourrit. Et ça suffit. Jusqu’alors.

    • Dans ce que vous dites, il y a un mélange entre les ruptures de l’adolescence (qui n’ont pas besoin du smartphone pour cela), les préceptes éducatifs (qui viennent de votre haute conception du travail intellectuel) et les manipulations massives des oligopoles de l’attention.

      Ce qui fait que ce n’est pas forcément facile à suivre.

      Pour mes enfants, c’était avant le numérique, et je n’avais pas la télé... mais j’ai vécu des choses semblables à ce que vous décrivez. Et pour mes petits-enfants, j’ai vu la manière dont elles se redressent après un plongeon dans le youtubisme.

      C’est tout l’intérêt de la sociologie de s’écarter des choses que l’on peut observer autour de soi pour prendre en compte de multiples éléments.

      Et dans le cas du livre de Anne Cordier, c’est sur plus de dix ans en longitudinal... le temps de voir des choses changer.

      Enfin, quand elle dit que les enfants sont démunis, elle dit autant des parents... sa cible est plutôt les pouvoirs politiques (et éducatifs, pouvoirs, pas profs) qui restent les bras croisés devant les méga-machines.

    • Sauf que ceux qui vivent au quotidien avec ces enfants puis ados, ce sont bien les parents, puis en deuxième ligne les profs. Donc on ne peut pas toujours attendre une solution de l’État et des pouvoirs publics/politiques. Surtout à partir du moment où le médium est majoritairement un objet purement personnel comme le smartphone, comme le rappel @arno plus haut, donc bien plus difficilement surveillable/controlable (que la télé ou un ordinateur central, que ce soit à la maison ou dans l’éducation).

      On se doute bien qu’il y a des choses propres à l’adolescence… Mais il faut quand même arriver à distinguer ce qui est propre à cette époque précise avec les objets et médias précis du moment (internet, smartphone, youtube, rézosocios, etc).

      Je trouve pour l’instant toujours que son analogie finale avec le sucre et les brocolis, correspond plutôt bien à la chose, même si je ne sais pas si elle en mesure vraiment toutes les conséquences pratiques.

      Avoir un smartphone dès le collège en libre accès, avec youtube etc, c’est donc très exactement comme si nous les parents on leur laissait un ÉNORME paquet de chamallows en libre accès dans leur chambre et leur sac à dos en permanence. Un paquet virtuellement sans fond. Et on les laisse s’auto-réguler avec ça.

      Pour le sucre, il y a à la fois l’éducation personnel au goût, au fait de pas juste laisser librement l’accès et le choix entre chamallow et brocoli sur une table, donc des actes durant l’éducation des parents et de la cantine de l’école ; et des actions politiques de grande échelle, sur les restrictions au sucre dans les produits transformés, aux lois sur la publicité, à l’organisation de campagne de santé nationale et dans l’éducation nationale, etc. Mais ya bien les deux et en premier lieu les parents au quotidien dès la petite enfance.

      Et je persiste à penser que l’éducation à la lecture, à l’analyse critique et à l’argumentation, ne peut être la même entre des générations qui ont appris ça sur papier et sans distractions puis ont été ensuite sur internet et ont appliqué ce qui avait déjà été intégré dans leur tête, et des générations a qui on tente d’apprendre ça directement dans la profusion d’écrans et des internets.
      Pour filer encore, c’est comme si on avait des générations éduquées à manger pas trop mal, doucement, et sans télé à table, avec peu de sucre accessible, un peu en fin de repas ; et d’autres générations où pendant tous les repas depuis l’enfance, ya des écrans et de la publicité flashy pour des trucs sucrés en continu, et ya des bols de bonbons et de trucs à l’huile de palme tout le long sur la table. On peut pas avoir le même rapport (personnel et social) à la nourriture entre ces deux manières.

    • Un aspect assez rigolo : depuis l’année dernière pour la grande, le sujet « Les réseaux sociaux » revient souvent en classe. Soit sous forme de débat organisé en classe (notamment en anglais pour faire causer les gamin·es), soit sous forme d’épreuve écrite.

      Du coup la grande vient en discuter, et la première chose qui me vient à l’esprit, c’est : « m’enfin tu as à peine 14 ans, les réseaux sociaux sont interdits aux moins de 13 ans, et avec l’autorisation des parents avant 15 ans ; donc je ne comprends pas qu’on t’impose un sujet sur lequel tu n’as potentiellement rigoureusement aucune expérience… ». Bientôt un sujet « Est-ce que vous pensez que vous payez trop d’impôts ? » au Brevet ?

    • Bah ouais mais rien à voir avec l’accès facile permanent de tous en 2 clics dès google. Là aussi c’est la diff entre « moi j’ai connu ci » et la moyenne d’âge d’une génération entière (rien qu’en 2017 c’était encore 14 ans, là 10 ans maintenant… en 1985 c’était largement plus de 14 la moyenne pour ça).

    • Au collège à une époque, on demandait de faire des résumés, des rédactions. Je n’ai pas le souvenir d’une seule fois où il a eu à faire cet exercice.

      @biggrizzly pour répondre à ton interrogation, il faut se rappeler que le « sujet d’invention » a été supprimé du bac il y a 4 ou 5 ans.
      L’imagination n’est plus au programme !