Sombre

“Only the mob and the elite can be attracted by the momentum of totalitarianism itself. The masses have to be won by propaganda.” (Hannah Arendt) IN GIRUM IMUS NOCTE ECCE ET CONSUMIMUR IGNI

    • Ce billet a été dépublié par Mediapart.

      Très probablement à la suite du signalement d’un abonné qui défend des années Israël quoi qu’il fasse.

      Je n’avais pas gardé copie de ce billet. Tout ce temps passé et cette censure.

      Mediapart m’accuse de « propos injurieux, diffamatoires, discriminants, envers une personne ou un groupe de personnes, en raison de leur origine, de leur couleur de peau, de leur appartenance ou de leur non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une nation ou une religion. »

      Pourtant « sioniste » n’est pas une ethnie, ni une nation (israélien est l’appartenance nationale), ni une religion.

  • Butler, Alimi et l’« éthique » | par Frédéric Lordon
    https://blog.mondediplo.net/butler-alimi-et-l-ethique

    L’intervention il y a un mois de Judith Butler n’en finit donc pas de produire du remous. Judith Butler a dit « résistance » — et pu mesurer ce qui s’en est suivi. Arié Alimi lui rétorque « éthique de la résistance ». On a compris le fond de l’affaire : il va s’agir de juger — donc de condamner. C’est à ça que servait « terrorisme » : à produire de la condamnation, dont l’unique fonction est que rien ne puisse être ajouté derrière elle. Mais « terrorisme » c’est du niveau de Macron, BHL ou Léa Salamé. Entre intellectuels, on passera donc par l’éthique et la philosophie morale. Car pour émettre de la condamnation bien fondée, il faut disposer d’une norme du juste et de l’injuste. Voilà à quoi Alimi ramène Butler. Disons que Judith Butler n’était pas entièrement à l’abri d’une objection de cette nature. Objectivement, une partie de sa propre philosophie l’appelle. C’est la possibilité de ce porte-à-faux qu’Arié Alimi a utilisée.

    La philosophie morale a toute sa dignité, et la réflexion éthique son domaine propre, ça va sans dire. Elle devient problématique quand elle sort de son ordre, comme dirait Pascal, et qu’elle entend annexer, ou au moins détourner, la lecture d’un événement qui appartient en première instance à un autre registre, entre autres celui de la philosophie politique.

    Il n’est pas fortuit que le mot « éthique » ait proliféré ces dernières décennies, et nous savons parfaitement à quoi cette prolifération a servi : à une vaste entreprise de dépolitisation. Dont le capitalisme néolibéral aura été le premier lieu, pour ne pas dire le premier bénéficiaire. Les entreprises sont éthiques, la finance est éthique ; comme Total, Orpéa a un comité d’éthique ; notre consommation devrait être éthique, notre tri des déchets aussi.

    Il ne s’agit pas de dire que la philosophie éthique est tout entière de cette eau de vaisselle. Mais qu’il y a un climat intellectuel général, et que, même à distance, la philosophie en enregistre les effets, dans les problèmes qu’elle choisit de se poser. La pensée politique également. Dont les lignes de réflexion immédiate s’en trouvent pré-orientées, sans qu’elle en ait toujours grande conscience. C’est pourquoi, le plus souvent, quand nous entendons « éthique », nous devrions dresser l’oreille : il se pourrait qu’il y ait du problème absurdement posé dans l’air. À l’évidence, avec l’objection qu’Alimi fait à Butler, nous y sommes en plein. Ça n’est pas tant qu’« éthique de la résistance » sonne comme un moyen de gagner sur tous les tableaux — on a dit résistance, mais on ajoute qu’il faut que ça demeure raisonnable. C’est qu’à mettre aussitôt le mot « éthique », toute lecture strictement positive, c’est-à-dire causale, de l’événement se trouve distordue, en fait empêchée, par rabattement immédiat dans la logique du jugement.

    Or il faut d’abord produire cette lecture positive, et la produire jusqu’au bout, au moins pour s’éviter le ridicule scolastique du jugement éthique suspendu dans les airs. Il se trouve que, là où on nous répète ad nauseam que tout est complexe, cette lecture est non seulement accessible mais tragiquement simple. Elle part de l’hypothèse que, parmi les combattants du Hamas le 7 octobre, il n’y en avait probablement pas un qui n’avait souffert antérieurement l’assassinat par Israël de ses êtres les plus chers, qui n’avait tenu dans ses bras le corps d’un enfant, d’un parent, d’un époux ou d’une épouse aimés, déchiquetés par les balles ou écrasés par les bombes. Que fait un individu qui est passé par là ? Il s’engage. Il s’engage dans une cause plus grande que lui, qui dépasse ses propres mobiles, mais qui s’alimente aussi de ces mobiles. Il s’engage parce qu’avant de vouloir la libération nationale, il a voulu la vengeance. Or la vengeance n’est pas juste, elle n’est pas éthique : elle est la vengeance. Et elle est sanguinaire. Celui qui veut la vengeance est possédé de rage meurtrière.

    En 75 ans, Israël a produit de la rage vengeresse à l’échelle d’un pays entier – et l’on préfère ne pas penser à ce que les événements actuels sont en train d’y ajouter. On comprend assez bien qu’en mettant bout à bout tous ces destins brisés, devenus autant de destins vengeurs, il risque tôt ou tard de s’en suivre des choses terribles. Abominables, possiblement. Et l’on voit au passage, qu’il n’y a aucun besoin d’invoquer de l’éthique pour en être horrifié, ou bien une éthique minimale seulement, du simple respect de toute vie humaine. Car oui, les crimes du 7 octobre nous laissent horrifiés. On se souvient des derniers mots de Kurz dans Au cœur des ténèbres : « horreur, horreur ». Et Conrad ne fait pas de l’éthique.

    Nous savions que, dans l’ordre des opérations intellectuelles, condamner est radicalement hétérogène à comprendre, auquel il fait obstacle la plupart du temps. Mais nous voyons que, à l’intérieur même des sentiments moraux, condamner se distingue d’être horrifié. On a besoin d’un équipement éthique somme toute modique, sans grand appareil normatif du juste et de l’injuste, pour être horrifié. L’éthique n’est nullement indispensable à produire ce qu’elle se croit seule à même de produire : le sentiment d’être horrifié. Ce sentiment ne naît pas d’une réflexion préalable sur le juste et l’injuste. L’horreur n’est pas justifiée ou injustifiée : elle est l’horreur.

    La grammaire de la justification n’est pas seulement superflue ici : elle est une impasse intellectuelle. Alimi écrit à l’adresse de Butler que « la contestation des termes de terrorisme et d’antisémitisme va dans le sens d’une justification politique et morale des actes du 7 octobre ». Tout est faux dans cette phrase, entendre : tout est absurde, rien n’a de sens, tout est construit de travers – et surtout tout est parfaitement scandaleux. Finalement « terrorisme » n’était pas réservé à BHL et Léa Salamé.

    Sans surprise, Alimi cite alors Sartre — qui a « justifié » le septembre noir des JO de 1972. Il aurait dû citer Fanon — que Sartre pourtant a préfacé. Fanon lui ne justifie rien. Il ne fait pas de l’éthique : il fait de la physique décoloniale. Il dit : voilà comment ça va se passer, et voilà pourquoi. En d’autres termes, il est matérialiste. Être matérialiste c’est analyser un paysage de forces, saisir comment elles se déterminent mutuellement, anticiper dans quel sens probable leur résultante pourra emmener, et si cette résultante ne nous plaît pas réfléchir à l’intervention d’une force supplémentaire qui n’était pas dans le paysage de départ mais qui pourrait en changer la dynamique d’ensemble. Voilà ce qu’est être matérialiste.

    Le drame de la pensée éthique c’est qu’elle est indécrottablement idéaliste et individualiste. Alors elle va en appeler à des principes, imaginant qu’ils ont quelque force propre, et puis à l’effort des individus. À leur effort éthique, à leur discernement en matière de juste et d’injuste. Si quelqu’un se sent d’aller donner des recommandations éthiques à Gaza en ce moment, qu’il n’hésite pas à se faire connaître, on le regarde. À défaut de faire le voyage et comme, inévitablement, l’éthique, une fois lâchée, prolifère, Alimi en appelle maintenant à celle « de l’intellectuelle ». Bien sûr, pour sommer l’intellectuelle de ne plus dire « résistance » sans la soumettre à une éthique de la résistance. On pourrait aussi considérer que si, par extraordinaire, de l’éthique pouvait trouver sa place dans la situation présente, elle devrait davantage être laissée à ceux qui y souffrent et s’y battent qu’à ceux qui regardent à distance.

    Mais tout ceci respire tellement l’humanisme bourgeois. C’est un pli, et lui aussi est indécrottable. Alimi reprend de Butler l’idée que « les moyens que nous utilisons reflètent le monde que nous voulons créer », mais pour l’affliger là encore d’un recodage éthique dont elle n’a en fait aucun besoin : on peut s’en donner une compréhension entièrement stratégique et politique.

    Contre la dynamique de la vengeance, il n’y a qu’un moyen et un seul : l’interposition d’un tiers — une institution — capable, elle, de produire de la condamnation, mais juridique, et de la réparation. Voilà, non pas le « principe éthique », mais la force à faire intervenir dans la situation.

    Sous les attendus d’une guerre de libération contre un oppresseur colonial, il y a les forces actives de la vengeance. Ce n’est pas l’invocation de principes éthiques qui pourra les modérer. La vengeance, c’est la réciprocité négative chimiquement pure, et contre la dynamique de la vengeance, il n’y a qu’un moyen et un seul : l’interposition d’un tiers — une institution — capable, elle, de produire de la condamnation, mais juridique, et de la réparation. Voilà, non pas le « principe éthique », mais la force à faire intervenir dans la situation. Or : qui a vu un tiers en Palestine ? Qui a vu de la réparation ? Typiques de toutes les situations coloniales, les arriérés de réparation s’accumulent en longue période, 75 ans en l’occurrence, promettant à l’explosion d’être plus violente à mesure que le temps passe. Et il faudrait que les Palestiniens se dotent d’une « éthique de la résistance » quand ils se soulèvent ? Mais dans quel monde vivent les gens qui peuvent dire des choses pareilles ? Le tiers est aux abonnés absents, et les puissances qui pourraient en tenir lieu ont pris outrageusement parti pour l’oppresseur. Peut-on s’étonner qu’après 75 ans les choses tournent mal, parfois même qu’elles tournent abominables.

    On n’en finit peut-être pas aussi vite. On dira par exemple que vouloir à tout prix sortir l’éthique de l’analyse finit par faire oublier ce dont elle est capable. À l’image de cet homme cruellement endeuillé lors des attentats de 2015 à Paris, qui a trouvé, on ne sait comment, la force d’écrire « Ils n’auront pas ma haine », et que c’est bien là un mouvement éthique, un admirable mouvement de l’âme même. Et c’est vrai, ça l’est. Mais voilà, on ne bâtit pas de la politique sur l’hypothèse de miracles individuels. Au reste, d’événements de cette nature, c’est le corps politique, transcendant aux individus, qui se charge, avec des moyens normalement orthogonaux à la haine et à la miséricorde : les moyens de la justice — non pas de la justice éthique mais de la justice judiciaire. Cette forme d’interposition qui fait tant défaut à Gaza.

    On dira aussi que tout ce propos est incohérent, puisqu’à la fin des fins, il prend parti — donc ne tient pas son registre de positivité jusqu’au bout. C’est vrai : il prend parti. Mais selon aucun argument de justification. On prend parti en regardant laquelle des deux colonnes de torts soufferts est la plus grande. On regarde, et la décision est vite faite. Finalement, c’est simple, simple — et laid — comme une situation coloniale : il y a un oppresseur et il y a un opprimé. D’aucuns soutiennent qu’à propos du 7 octobre toute réflexion devrait partir de « terrorisme ». Non, elle devrait partir de là.

    Frédéric Lordon

    • Fanon lui ne justifie rien. Il ne fait pas de l’éthique : il fait de la physique décoloniale. Il dit : voilà comment ça va se passer, et voilà pourquoi. En d’autres termes, il est matérialiste. Être matérialiste c’est analyser un paysage de forces, saisir comment elles se déterminent mutuellement, anticiper dans quel sens probable leur résultante pourra emmener, et si cette résultante ne nous plaît pas réfléchir à l’intervention d’une force supplémentaire qui n’était pas dans le paysage de départ mais qui pourrait en changer la dynamique d’ensemble. Voilà ce qu’est être matérialiste.

    • Dans mon souvenir ce que Fanon dit c’est que lutte de libération (et non pas tel ou tel individu) a à démont[r]er son surcroît de qualité éthique sur la domination qu’elle combat, en particulier dans l’usage de la violence (ce qui a peu à voir avec la comptabilité des torts de notre économiste de gauche).

    • Nous ne légitimons pas pour autant les réactions immédiates de nos compatriotes. Nous les comprenons, mais nous ne pouvons ni les excuser, ni les rejeter. Parce que nous voulons d’une Algérie démocratique et rénovée, parce que nous croyons qu’on ne peut pas s’élever, se libérer dans un secteur et s’enfoncer dans un autre, nous condamnons, le cœur plein de détresse, ces frères qui se sont jetés dans l’action révolutionnaire avec la brutalité presque physiologique que fait naître et qu’entretient une oppression séculaire.

      – Frantz Fanon, L’an V d la révolution algérienne, Paris, Maspero, 1966

    • On prend parti en regardant laquelle des deux colonnes de torts soufferts est la plus grande. On regarde, et la décision est vite faite. Finalement, c’est simple, simple — et laid — comme une situation coloniale : il y a un oppresseur et il y a un opprimé. D’aucuns soutiennent qu’à propos du 7 octobre toute réflexion devrait partir de « terrorisme ». Non, elle devrait partir de là.

      Frédéric Lordon

    • merci @rastapopoulos.
      On oublie trop (merci Sartre...) que Fanon fut aussi un psychiatre, d’abord au contact, à Saint-Alban, de ce qui deviendra la psychothérapie institutionnelle. De celle-ci on rappelle volontiers qu’elle se donne pour tache de soigner l’institution.
      Un mouvement de libération, processus instituant, exige lui aussi du soin. Ce n’est pas un enjeu moral mais une clé pour son devenir et c’est ce sur sur quoi Butler (son Hamas comme composante de « la gauche mondiale ») comme Lordon font allègrement l’impasse.

      #Franz_Fanon

    • En 75 ans, Israël a produit de la rage vengeresse à l’échelle d’un pays entier – et l’on préfère ne pas penser à ce que les événements actuels sont en train d’y ajouter. On comprend assez bien qu’en mettant bout à bout tous ces destins brisés, devenus autant de destins vengeurs, il risque tôt ou tard de s’en suivre des choses terribles. Abominables, possiblement.

      Mon interprétation :
      Dans les pays de « l’Occident global », nul ne pourra désormais prétendre être à l’abri de la vengeance de ceux que nos dirigeants ont laissé se faire opprimer et déposséder. Quant aux dirigeants, ils auront toute latitude de se bunkériser et de bunkériser nos esprits et nos corps. Israël a signé l’arrêt de mort de la démocratie et les veuleries de nos « démocrates » ne sont que la manifestation de ses derniers sursauts d’agonie. Bienvenue dans un monde néo-féodal.

      #brutalité #arbitraire #théocratie

    • @colporteur mais Fanon comprend, il condamne et il comprend… Car comme le dit Lordon (et c’est il me semble vrai sur ce point) Fanon fait de la « physique » coloniale, matérialiste : après des décennies d’oppression, d’horreur, de meurtres en toute impunité avec l’approbation de la plupart des nations unies qui n’ont presque rien fait en 75 ans… il est logique que les oppressés explosent (au figuré et parfois au sens propre). Ce qui était pareil pour les algériens qui n’en pouvaient plus. Fanon sait que ça ne va pas, il condamne « plein de détresse » la brutalité et l’horreur, mais il comprend la logique qui presque à coup sûr aboutit à ça. La fenêtre pour sortir par une piste moins brutale est minuscule, si elle existe… :(

  • Une guerre pas comme les autres : des médecins affirment que des enfants ont été pris pour cible par des snipers israéliens à Gaza
    https://agencemediapalestine.fr/blog/2024/04/02/une-guerre-pas-comme-les-autres-des-medecins-affirment-que-des-

    Les médecins ont déclaré avoir traité un flux constant d’enfants, de personnes âgées et d’autres personnes qui n’étaient manifestement pas des combattants, avec des blessures par balle à la tête ou à la poitrine. Certains médecins ont déclaré que le type et l’emplacement des blessures, ainsi que les récits des Palestiniens qui ont amené des enfants à l’hôpital, les ont amenés à penser que les victimes avaient été directement visées par les troupes israéliennes. Source : The Guardian via Agence Media Palestine

    • On interdit les médias des autres, et ce n’est pas de la censure.

      Il faut savoir faire la différence entre une information saine, et une information malsaine.

      Le gvt nous aide et dissous les informations malsaines, à la façon dont il dissout les associations qui font l’apologie du terrorisme, de l’écologisme et de l’islamogauchisme.

    • Les gouvernements macronistes successifs étant évidemment les premières entreprises de désinformation du pays. On est dans un tel état de post-vérité que quand ils disent quelque chose de vrai, c’est par accident (mais c’est très rare).

  • Brèves de presse :mastodon:
    https://mastodon.social/@Brevesdepresse/112206146845075636

    Le président de la commission d’enquête sur la TNT, le macroniste Quentin #Bataillon est allé critiquer Y.Barthès chez C.Hanouna après avoir auditionné les 2 animateurs.

    Francois Malaussena malopedia
    https://piaille.fr/@malauss/112206076218354093

    Pour un quart d’heure de célébrité, ce député vend son intégrité et jette aux orties l’impartialité qu’exige sa fonction de président de la commission d’enquête. Il devrait être sanctionné, et, a minima, démis de ce poste. https://t.co/nAHm4HyRPu

    #indépendance #crétins_malfaisants

  • VIDÉO. #Mongolie : près de cinq millions d’animaux tués à cause de l’hiver le plus froid depuis 50 ans - Le Parisien
    https://www.leparisien.fr/environnement/video-mongolie-pres-de-cinq-millions-danimaux-tues-a-cause-de-lhiver-le-p

    Si ce phénomène n’est pas nouveau en Mongolie, il est de plus en plus fréquent à cause du dérèglement climatique. Cela fait deux hivers d’affilée que le « #dzud » frappe le pays, le 6e en 10 d’après Alexander Matheou, directeur de l’IFRC pour l’Asie Pacifique (Fédération internationale des sociétés de la Croix Rouge et du Croissant Rouge), interrogé par CNN.

    ----------------------------

    These extreme seasons used to come once a decade.

    https://www.huffpost.com/entry/mongolia-dzud-winter-climate_n_6602f041e4b0710eb5666d7f

    #climat

  • « Bravo à l’Institut la Boétie d’avoir invité Andreas Malm.
    Pas étonnant que les écologistes de marché (EELV) n’apprécient pas ce grand intellectuel marxiste ! »

    L’intellectuel suédois, qui prône le recours à une forme de violence, a exposé hier ses thèses devant les Insoumis. Portrait | Caroline Vigoureux 31 Mars 2024

    Il a le regard profond, les yeux bleu clair et un sourire rare qui se devine dans sa barbe rousse. Derrière son calme apparent, Andreas Malm, intellectuel suédois de 47 ans, tient un discours radical : la lutte contre le réchauffement planétaire ne sera efficace que si l’on en passe par la violence contre les biens (et non les personnes), soit la destruction et le sabotage. C’est cette théorie qu’il est venu exposer cette semaine en France, avec un carnet de bal bien fourni. Jeudi, il donnait une conférence à l’université Paris-Dauphine face à des étudiants qui lui ont dit leur « grand intérêt » pour son discours. Samedi, c’est invité par l’Institut La Boétie, le think tank de Jean-Luc Mélenchon, qu’Andreas Malm a été reçu au Conservatoire national des arts et métiers face à 500 personnes qui l’ont vivement applaudi. « Un Suédois a remplacé une Suédoise », remarque le politologue Eddy Fougier, en référence à la jeune militante écologiste Greta Thunberg.

    Sa démonstration clivante est exposée sur 200 pages dans son livre Comment saboter un pipeline (éditions La Fabrique). Publié en 2020, l’ouvrage est devenu une référence dans les mouvances écologistes et chez certains black blocs, avant d’être adapté en film. « Un pacifiste qui fait des exceptions est un théoricien de la guerre juste », y écrit ce maître de conférences en géographie humaine à l’université suédoise de Lund. « Saborder des biens n’est pas impossible, après tout. La propriété n’est pas au-dessus de la Terre ; il n’y a pas de loi technique, naturelle ou divine qui la rende inviolable dans la situation d’urgence actuelle », argue-t-il.

    Des adeptes de la théorie critique

    L’homme est un objet d’attraction pour les Insoumis, qui se reconnaissent dans sa manière de renouveler le discours marxiste pour le lier à la lutte contre le changement climatique, un « communisme de guerre » appliqué à l’écologie. « Andreas Malm est l’un des principaux penseurs actuels qui s’inscrit dans le matérialisme historique. Nous avons un corpus de pensée commun », loue la députée LFI Clémence Guetté, coprésidente de l’Institut La Boétie. Lui comme les Insoumis sont des adeptes de la théorie critique, ce courant de pensée de la philosophie sociale qui analyse la société à travers les structures de pouvoir. Andreas Malm se revendique de l’école de Francfort, groupe d’intellectuels allemands freudo-marxistes des années 1920. Dans son livre Avis de tempête (La Fabrique, 2023), l’universitaire parle même du « besoin » ardent d’« une haine de classe écologique ». Encore assez peu connu du grand public en France, Andreas Malm a acquis une vraie influence dans les sphères intellectuelles anglo-saxonnes d’extrême gauche, après avoir beaucoup voyagé et écrit pour plusieurs revues internationales, dont la publication marxiste Historical Materialism.

    "Saborder des biens n’est pas impossible. La propriété n’est pas au-dessus de la Terre" Andreas Malm

    Face aux étudiants de Dauphine jeudi, Andreas Malm a formulé un vœu : « Je rêverais que Jean-Luc Mélenchon soit président. » Ce dernier s’intéresse de près à son discours. « Il me semble être le meilleur chef de parti que nous ayons en Europe occidentale. Il a évolué dans une très bonne direction ces dernières années sur les questions d’islamophobie, la Palestine, l’antiracisme, l’écologie », considère Andreas Malm.

    Parce que, avant de s’intéresser à l’écologie, le quadragénaire qui porte une chéchia noire, couvre-chef répandu dans les pays musulmans, était d’abord un défenseur de la cause palestinienne. Après avoir participé à la Cop1 à Berlin en 1995, ce militant trotskiste, activiste avant d’être universitaire, s’était rendu en Palestine, où il a vécu. Il y a consacré plusieurs textes controversés, qualifiant l’État d’Israël d’« entité sioniste » et vantant « l’extraordinaire efficacité » du Hamas « pour écraser chaque tentative de Daech de pointer le bout de son nez à Gaza ». Aujourd’hui, il dénonce « le génocide en cours soutenu par l’Occident » et parle d’Israël comme de « la machine à tuer technologiquement la plus avancée dans le monde ».

    Le concept de capitalocène

    C’est à l’été 2005 qu’il s’approprie le combat écologique, percuté par la lecture de Marée montante (Au Diable Vauvert), livre du journaliste anglais spécialiste de l’environnement Mark Lynas : « J’ai compris que c’était l’une des plus grandes questions auxquelles nous sommes confrontés et que tout le reste dépend de notre capacité à résoudre ce problème. » C’est lui qui a inventé le concept de capitalocène, qui dénonce la responsabilité du capitalisme dans le changement climatique.

    Mais son discours n’imprime pas au sein du parti EELV. Julien Bayou voit à peine qui il est et la secrétaire nationale du mouvement, Marine Tondelier, n’a pas lu son livre. « Le rapport à la violence n’est pas central chez les écolos. La désobéissance civile peut faire partie du rapport de force mais jusqu’où ? questionne la députée de Paris Sandrine Rousseau. La question, c’est de savoir ce qu’on a gagné ou perdu après les dégradations. Lorsque José Bové avait vandalisé le Mc Donald [de Millau en août 1999], cela n’avait pas ralenti le nombre d’installations de McDo dans le monde, mais ça avait alerté l’opinion publique sur la situation. Andreas Malm pose la question de savoir comment faire exister une opinion publique climatique. »

    Dans ses livres, l’universitaire défend l’idée que les révolutions les plus nobles de l’Histoire n’auraient jamais abouti de manière pacifique. L’esclavage aurait-il été aboli sans violence ? Les suffragettes auraient-elles obtenu le droit de vote des femmes sans violence ? Andreas Malm fonde sa réflexion sur l’idée d’un « flanc radical », nécessaire pour rompre avec le business as usual qu’est le capitalisme, estimant que « Martin Luther King passait pour un radical à la fin des années 1950 » comme aujourd’hui Extinction Rebellion, mouvement né à Londres qui revendique la désobéissance civile non violente. Tout est une question de perception, donc.

    Selon Malm, les révolutions les plus nobles n’auraient jamais abouti de manière pacifique

    Jamais Andreas Malm n’aurait imaginé que son livre Comment saboter un pipeline soit cité en juin 2023 dans un décret de dissolution, signé de Gérald Darmanin, visant le collectif d’écologistes radicaux les Soulèvements de la Terre (annulé par la suite par le Conseil d’État), quelques mois après les violentes manifestations de Sainte-Soline contre les méga-bassines, où s’était rendu Andreas Malm. Passé la surprise, il a compris la logique. « Le gouvernement avait besoin d’un livre pour servir de fondement doctrinaire à ce mouvement et plaider en faveur de sa dissolution. Mais leur action ne découlait pas de mon livre. Je n’étais pas le génie maléfique caché derrière cette histoire », relate calmement l’intéressé, parfois présenté comme un « gourou » pour cette gauche radicalisée. « Le livre d’Andreas Malm a eu une influence importante sur le mouvement climat. Mais il n’est pas notre maître à penser. Le néoléninisme vert dont il se revendique ne parle pas forcément au sein de notre mouvement », nuance Léna Lazare, membre des Soulèvements de la Terre. À Gérald Darmanin qui parle d’« écoterrorisme », Andreas Malm répond que « ce sont les entreprises d’énergies fossiles qui tuent des civils sans discernement ».

    "La France est le seul pays en Europe où l’on sent qu’il est possible de changer les sociétés" Andreas Malm

    Ses théories trouvent des traductions concrètes en France, depuis des violences à l’été 2017 à Bure contre le projet d’enfouissement de déchets nucléaires radioactifs jusqu’à la ZAD de Notre-Dame-des-Landes contre la construction de l’aéroport en passant par le sabotage de l’usine Lafarge en décembre 2022. Derrière ces actions, on trouve plusieurs collectifs d’écologistes radicaux, comme Extinction Rébellion, Dernière Rénovation, les Soulèvements de la Terre. « Andreas Malm est le symptôme d’une sorte de glissement pour tous ceux qui considèrent que la désobéissance civile n’est pas assez efficace. Ils passent donc à des actions offensives de sabotage, avec, du côté de ceux qui sont plus pacifiques, le sentiment que c’est un mal nécessaire », développe Eddy Fougier.

    Cette idée que la violence permet à un combat d’être entendu, et donc de rendre l’action efficace, a sans doute été alimentée par le mouvement des Gilets jaunes. Jamais le gouvernement n’a mis autant d’argent sur la table que lorsque les manifestants détruisaient les vitrines des grandes villes, jusqu’à saccager l’Arc de Triomphe. « La France est le seul pays en Europe où l’on sent qu’il est possible de changer les sociétés », pense Andreas Malm, qui vit à Malmö. Le Suédois parle un anglais et un espagnol impeccables, mais pas le français. C’est aussi l’une de ses limites, pense-t-il, à ses connexions avec les Insoumis.

    Le quadragénaire a aussi cette particularité d’être totalement absent en 2024 des réseaux sociaux, qu’il déteste parce qu’« ils activent le potentiel narcissique de chacun d’entre nous ». Andreas Malm ne se voit pas faire de politique mais se voit plutôt continuer à écrire. Il a un nouveau projet de livre, en trois volumes cette fois, autour d’une vaste question : que ferons-nous quand il sera trop tard ? Dans son précédent ouvrage, il formulait un début de réponse : « Jusqu’à ce que le business as usual ne soit plus qu’un lointain souvenir, tant qu’il y a des humains sur Terre, la résistance est la voie de la survie par tous les temps. »

    La crainte d’actions violentes pour les JO

    En plus de la menace terroriste, le risque d’actions violentes au nom de la cause climatique plane aussi sur les Jeux olympiques. « Les services anticipent que certains groupuscules souhaiteront perturber les événements, que ce soit durant le relais de la flamme à partir du 8 mai à Marseille ou lors des épreuves des Jeux, et c’est pourquoi d’importants dispositifs de sécurité seront mis en œuvre », explique-t-on au ministère de l’Intérieur. Les collectifs écologistes les plus radicaux, comme Saccage 2024, Dernière Rénovation et les Soulèvements de la Terre, passeront-ils à l’action ? « Cibler la flamme olympique ne fait pas partie de notre agenda et ne correspond aux thématiques contre l’agro-industrie et l’accaparement de terres que nous défendons », récuse Léna Lazare, membre des Soulèvements de la Terre. La torche olympique sera protégée par 100 policiers et gendarmes lors de son parcours en France, de Marseille à Paris, du 8 mai au 26 juillet. Ce que redoute l’exécutif, c’est une infiltration de militants parmi les 12 000 relayeurs et bénévoles qui graviteront autour du relais de la flamme. Tous ont été criblés, c’est-à-dire soumis à une enquête administrative, avait précisé Gérald Darmanin en janvier. À la suite de ces démarches, 13 avis négatifs avaient été rendus.

    https://www.latribune.fr/economie/union-europeenne/andreas-malm-le-gourou-de-l-ecologie-radicale-994248.html

  • Plastic experts say recycling is a scam. Should we even do it anymore?

    Evidence shows fossil fuel companies pushed recycling instead of addressing our growing plastic problem

    When the #Center_for_Climate_Integrity released its report (https://climateintegrity.org/plastics-fraud) about plastic recycling, one might have expected the environmentalist non-profit to encourage the practice. Anyone raised in the late-20th and early-21st century knows that the term “recycle” is often synonymous with “environmentalist causes.”

    Yet the title of Center for Climate Integrity’s report — “The Fraud of Plastic Recycling” — reveals a very different point-of-view. What if plastic recycling in fact does little to help the environment, and instead serves the interests of the same Big Oil interest groups destroying Earth’s ecosystems?

    “Through new and existing research, ’The Fraud of Plastic Recycling’ shows how Big Oil and the plastics industry have deceptively promoted recycling as a solution to plastic waste management for more than 50 years, despite their long-standing knowledge that plastic recycling is not technically or economically viable at scale,” the authors of the report proclaim. “Now it’s time for accountability.”

    The Center for Climate Integrity is not alone in characterizing plastic recycling as a false crusade. Erica Cirino, communications manager at the Plastic Pollution Coalition and author of “Thicker Than Water: The Quest for Solutions to the Plastic Crisis,” pointed to data that clearly shows we do very little recycling anyway, despite the overwhelming emphasis on it.

    “In 2017, scientists estimated that just 9% of the 6.3 billion metric tons of plastics produced from about the 1950s (when plastics were first mass produced) up to 2015 had been recycled,” Cirino told Salon. “Plastic recycling rates vary widely from region to region around the world. In the U.S., plastic recycling rates are currently below 6 percent.”

    Yet even those numbers are deceptive, Cirino warned, as they incorrectly imply that at least the plastic which does get “recycled” is handled in ways that help the environment. “Unfortunately, it doesn’t matter where or how you set out your plastic for recycling collection, whether at the end of your driveway, at your local recycling center, or in a municipal recycling bin: Most plastic items collected as recycling are not actually recycled,” Cirino explained. “Surprisingly, plastic is not designed to be recycled — despite industries and governments telling the public that we should recycle plastic.”

    Instead the plastics that people think get “recycled” are often instead shipped from the Global North to the Global South, with waste haulers often dumping and openly burning plastic without regard to environmental laws, Cirino explained. People who live near the sites where these things happen face a lifetime of health risks, to say nothing of living in a degraded environment.

    “People who earn incomes by picking wastes make the least from cheap plastics, and because of constant exposure to plastics in their line of work face elevated risks of cancers, infectious diseases (which cling to plastics), respiratory problems and other serious health issues.” Even the plastics that do get reused somehow are less “recycled” than “downcycled,” as “manufacturers mix in a large portion of freshly made plastic or toxic additives to melted down plastic waste to restore some of its desirable properties.”

    If you want to understand why the general public mistakenly believes that plastic pollution significantly helps the environment, one must look at the same fossil fuel companies that caused the problem.

    “Many people in the Baby Boomer Generation and Generation X remember the ’crying Indian ad’ that was published in the 1970s,” Melissa Valliant, communications director for the nonprofit Beyond Plastics, told Salon by email. “It was an iconic ad of the time, created by Keep America Beautiful — a corporate front created in 1953 by powerful generators of plastic waste, like PepsiCo and Coca-Cola. This was really the start of a decades-long streak of multi-million dollar ad campaigns leveraged by the plastics industry to convince consumers that if they just were a little better at putting the right plastic in the right bin, the plastic pollution problem would disappear.”

    Simply put, the same companies that created the plastic pollution crisis are motivated to keep the public from believing that their product needs to be phased out. By claiming to care about the environment while presenting a false solution to the problem of plastic pollution — one that, conveniently, removes the onus of responsibility from the companies themselves — plastic manufacturers have been able to have their cake and eat it too.

    “The continued promotion of recycling, which is a proven failure, distracts from the real solutions,” John Hocevar, Greenpeace USA Oceans Campaign Director, told Salon by email. “Most people agree that we can no longer afford to produce trillions of items packaged in a material that will last for generations and that we will only use for a few minutes or seconds before being discarded. Plastic bottles and bags don’t typically get turned into bottles and bags, but the myth that they will is one of the biggest barriers to real solutions.”

    Indeed, a compelling question arises from the fact that the crusade to recycle plastic is more corporate propaganda than true Earth-saving measure: Should we recycle plastic at all?

    “No,” Cirino told Salon. “Even if plastic recycling rates were higher, recycling alone could never come close to solving the serious and wide-ranging health, justice, socio-economic, and environmental crises caused by industries’ continued plastic production and plastic pollution, which go hand in hand.” Cirino argued that, given how plastic production has grown exponentially and its pollution problems have likewise worsened, emphasizing recycling over meaningful solutions is at best irresponsible.

    “It’s clear recycling is not enough to solve the plastic pollution crisis,” Cirino concluded. “The fossil fuel industry, governments, and corporations really need to turn off the plastic tap, and the UN Plastics Treaty could be an opportunity to do so on a global level—if member states can come together and form a treaty with real ambition. Ultimately, our world must decide what it values: money or life.”

    Erin Simon, the vice president and head of plastic waste and business at the World Wildlife Fund (WWF), offered a different perspective.

    “Everyone has a role to play – and that includes the average consumer as well,” Simon wrote to Salon. “But individuals are often limited in what they can contribute because recycling infrastructure and availability is different in every community. For those who can recycle, they should understand what can and can’t go in their recycling bin by contacting their local waste manager. For those who currently can’t recycle at home or work, they should advocate for better access to recycling services by contacting local community leaders and local government officials. In addition to recycling, shifting to reusable products is another way for individuals to reduce personal waste.”

    Simon also advocates for multinational approaches, writing to Salon that the upcoming fourth (of five) negotiating session for a United Nations Global Treaty to End Plastic Pollution has promise.

    “A Global Treaty is a once-in-a-generation opportunity for governments, businesses, and communities to secure a future free from plastic pollution,” Simon explained. “As we approach the next round of negotiations in April 2024 in Canada, WWF will be advocating to ensure the final draft of the treaty is globally binding for all Member states, and provides a clear path to ban, phase out or reduce problematic single-use plastics. WWF is also calling for the treaty to include defined requirements for product design and innovation in plastic waste management systems, while also providing policies and incentives that allow businesses to transition to more sustainable and innovative options.”

    Hocevar also praised the Global Plastics Treaty as a possible solution to the pollution crisis.

    “The Global Plastics Treaty being negotiated right now is a huge opportunity to finally solve the plastics crisis,” Hocevar told Salon. “We need President Biden to ensure that the U.S. deals with the root cause and works to reduce plastic production and use. Without dramatically reducing plastic production, it will be impossible to end plastic pollution.”

    Chelsea Linsley, a staff attorney at the Center for Climate Integrity and one of the report co-authors, perhaps summed it up best.

    “The best and most effective solution to the plastic waste crisis is to reduce the amount of plastic produced in the first place, especially for unnecessary single-use plastics,” Linsley wrote to Salon. “The Break Free from Plastic Pollution Act is an example of legislation that could implement real solutions, such as reducing and banning non-recyclable or easily replaced single-use plastics and establishing programs to support reuse and refill efforts. However, for such measures to be successful, the plastics industry must not be allowed to perpetuate the myth that recycling is an equally effective solution.”

    https://www.salon.com/2024/02/23/plastic-experts-say-recycling-is-a-scam-should-we-even-do-it-anymore

    #recyclage #plastique #greenwashing #green-washing #rapport #arnaque #escroquerie
    via @freakonometrics

  • Vous avez suivi l’histoire avec la librairie #XZ ?
    C’est Mission Impossible IRL (ou le poisson d’avril le plus dingue de l’histoire des poissons d’avril)

    Rémy sur Mastodon

    Ça fait deux jours que je suis fasciné par ce qui se passe dans le monde de la sécurité informatique, autour de la backdoor XZ. Je vais essayer de vous l’expliquer, ça va être technique, mais c’est important.

    Pour Internet, c’est l’équivalent d’un gros astéroïde qui serait passé à 5000km de la Terre. Pas d’impact, pas de dégâts directs, mais on aurait pu tous y passer et personne ne l’a vu venir.

    Je vais chercher à vulgariser un maximum, tout en donnant des liens vers les sources directes, qui sont souvent très techniques et en anglais.

    Le fil complet :
    https://mamot.fr/@rusty@piaille.fr/112190942190403821

    #cybersecurité #hacking #InfoSec #backdoor #OpenSSH

  • Socialité brisée | Nate Holdren
    https://cabrioles.substack.com/p/socialite-brisee-nate-holdren

    La solitude sociale se mêle à une autre facette de la socialité brisée, que je nommerai solitude politique. C’est le sentiment d’un fossé dans les valeurs ou la compréhension de certains aspects très importants du monde. Savoir que le retour à la normale signifie encore plus de morts et de souffrances qui altèrent la vie est terrible. Savoir que beaucoup de gens ne semblent pas s’en rendre compte, que des compagne·ons de route de gauche ne traitent pas cela comme une priorité, tout cela isole à un degré que je trouve difficile à exprimer.

    #covid #politique #gauche

  • New York, ville amérindienne : « C’est notre terre. Elle renferme les esprits de nos ancêtres, nos histoires »
    https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2024/03/30/new-york-ville-amerindienne-c-est-notre-terre-elle-renferme-les-esprits-de-n

    Spoliés de leur territoire par les Néerlandais au XVIIᵉ siècle, les Lenape ont quitté la région et les traces de leur passé ont été effacées. A l’heure des célébrations autour de l’arrivée des premiers colons, les descendants des autochtones cherchent à perpétuer le souvenir de leurs aïeux et revendiquent leur place dans le récit national américain.

    https://archive.ph/0bHad

    https://www.openstreetmap.org/way/118529212

  • Japanese Soul from the ’70s: ライトメロウ with Kengo
    https://www.youtube.com/watch?v=i_3u3uJ4F9E

    Nana kinomi - Omaesan
    Mari and Bux Bunny - Saigo no honne 01:55
    Hiromi Iwasaki - Campus Girl 07:23
    Tatsuro Yamashita - Dancer 09:32
    Lily - Reflection 13:30
    Hatsumi Shibata - Showgirl 16:57
    Yumi Arai - Anata dake no mono (Trimmed out from the video due to copyright restrictions.)
    Kaze - Futto kigatsukya 20:10
    Ogami Rumiko - Futari fuwari 22:58
    Aiko Yano - Katarun Kataran 25:41
    Haruko Kuwana - On the seashore 29:18
    Rie Ida - Koi no arashi 33:12
    Momoe Yamaguchi - Neko ga miteiru 35:17
    Yoko Maeda - yuuwaku 37:12
    Masaki Ueda - Hikaru Umi 40:49

    #musique #soul #Japon #années_70

  • Pourquoi Glucksmann ? | Stefano Palombarini
    https://www.contretemps.eu/pourquoi-glucksmann-parti-socialiste-gauche-strategie-palombarini

    Raphaël Glucksmann semble l’enfant chéri de la presse mainstream, qui voit en lui – dans la perspective des élections européennes à venir – un antidote utile à la gauche de rupture, incarnée depuis plusieurs années par Jean-Luc Mélenchon et la France insoumise. Son profil politique ne laisse effectivement guère place au doute : il s’agit d’une version vaguement rafistolée de l’orientation d’accompagnement du capitalisme néolibéral qui a plongé la gauche dans une crise historique, partout dans le monde.

    Mais qu’est-ce que cela dit des batailles qui se jouent à gauche actuellement et des stratégies des différents partis qui s’étaient unis dans le cadre de la NUPES, en particulier du PS ? L’économiste Stefano Palombarini, auteur notamment (avec Bruno Amable) de L’Illusion du bloc bourgeois, avance quelques pistes.

    Beaucoup a été dit sur la candidature de Raphaël Glucksmann aux élections européennes, de son choix d’en faire une occasion de propagande des positions ultra-atlantistes sur la politique internationale tout en minorant les thèmes de politique économique et sociale. On sait qu’il parle peu volontiers de la situation à Gaza, pour laquelle il refuse d’utiliser le terme génocide pourtant validé par la Cour Internationale de Justice dans son verdict à la suite de la plainte déposée par l’Afrique du Sud. On sait qu’il va bien au-delà de la volonté de soutenir militairement l’Ukraine, une volonté partagée aussi par ceux qui pensent qu’une aide de ce type est nécessaire pour établir un rapport de force suffisamment équilibré, et laisser ainsi une chance à une solution négociée du conflit. Non, pour lui aucun accord de paix n’est possible avec Poutine, un tyran qui menace nos démocraties : la seule possibilité est de le « défaire totalement », de « l’humilier ». En bon néoconservateur, il va même plus loin : les démocraties occidentales ne sont pas simplement menacées par Poutine, mais par « l’alliance entre la Russie et la Chine […]. Ce n’est pas une alliance conjoncturelle, mais une alliance idéologique, dont le ciment est le ressentiment à notre égard », où évidemment le « notre » ne fait pas référence seulement à la France, mais à l’Occident[1].

    Ces positions ne sont guère étonnantes pour qui connaît son parcours : contributeur regulier de la revue Les meilleurs des mondes, qui a été un soutien indéfectible de la politique étrangère de George Bush ; membre du cercle de l’Oratoire, think tank atlantiste et néoconservateur ; sous l’impulsion de Bernard-Henri Levy[2], conseiller de Mikheïl Saakachvili pendant que celui-ci présidait la Géorgie sur une ligne atlantiste et libérale. En 2007, d’abord candidat pour Alternative Libérale, Glucksmann décida finalement d’apporter un soutien enthousiaste à Sarkozy, qu’il considérait comme « l’héritier rebelle » de 1968[3]. Dix ans plus tard, il accueillait avec ces mots le résultat de la présidentielle :

    « Emmanuel Macron s’adresse à des individus empêchés dans leur quête d’épanouissement par des blocages culturels, des structures sociales ossifiées, des « assignations à résidence » géographiques, identitaires ou économiques, qu’il promet de dépasser. Il est structurellement antiraciste et ouvert sur le monde. Il entend donner à chacun d’entre nous les moyens de se réaliser, rendre la société moins rigide, plus fluide. Il incarne une pensée centrée sur les libertés individuelles, à laquelle la France fut longtemps rétive. Voilà pourquoi il a séduit tant d’anciens soixante-huitards : le président Macron est, de ce point de vue, leur fils spirituel »[4].

    Macron comme Sarkozy, les héritiers de 1968… Si, depuis, Glucksmann dit avoir viré à gauche (une gauche qui s’identifie, comme dans la meilleure tradition du Parti socialiste, avec la toujours très hypothétique construction d’une « Europe sociale »), ses positions sur la politique internationale n’ont pas changé d’un iota, et correspondent toujours à celles du néoconservatisme le plus aveugle.

    Si le profil de Glucksmann ne laisse place à aucun doute, on peut en revanche s’interroger sur les raisons qui ont conduit le Parti socialiste à le désigner pour la deuxième fois comme tête de liste, en renonçant de nouveau à attribuer le rôle à l’un de ses dirigeants. Bien évidemment, il s’agit d’une candidature qui peut se révéler efficace dans une élection qu’on prévoit largement boudée par les jeunes et les classes populaires : selon un sondage Ipsos publié début mars[5], qu’il faut considérer plus solide que d’autres en raison de la taille importante de l’échantillon, le taux d’abstention se situerait à 65% pour les employés et les ouvriers, et dépasserait le 70% pour les moins de 35 ans. Mais la question ouverte porte sur ce que cette candidature dit des perspectives stratégiques d’un parti qui, sorti en miettes de la présidentielle, avait décidé de s’engager dans la NUPES avant de « suspendre » sa participation au mois d’octobre 2023.

    Une première hypothèse, souvent évoquée, est celle d’une volonté de renégocier la NUPES sur la base du résultat des européennes, ce qui permettrait au PS, si les sondages devaient se confirmer, de jouer un rôle majeur dans la désignation du candidat commun à la présidentielle. Mais cette interprétation apparaît plus que fragile : le PS a choisi non seulement de refuser une liste unique, mais aussi de mener campagne sur des thèmes très clivants à gauche, qui l’éloignent radicalement non seulement de la France insoumise, mais aussi du Parti communiste et d’une fraction non négligeable des écologistes. De ce point de vue, le résultat des européennes n’a guère d’importance : si la perspective était toujours celle d’un rassemblement de l’ensemble de la gauche, le PS n’aurait pas désigné Glucksmann, ni décidé d’axer sa campagne sur la guerre comme unique instrument de solution du conflit ukrainien. Il l’a fait, et l’enseignement qu’on doit en tirer est que pour les socialistes, la NUPES est définitivement enterrée.

    Une deuxième hypothèse prend ainsi corps : la décision de rompre durablement toute démarche unitaire pourrait être le produit d’une nostalgie de la longue période qui a vu le PS dominer l’espace de la gauche avec les autres mouvements réduits à la marginalité, une nostalgie qu’on sait être bien présente parmi les cadres du parti. Cette perspective interprétative laisse cependant songeurs tant elle relèverait de l’absence complète d’analyse des échecs subis en 2017 et 2022. La crise du Parti socialiste a été celle de la gauche d’accompagnement, dont le projet depuis les années 1980 était une transition vers le capitalisme néolibéral accomplie « en douceur », qui éviterait toute rupture brutale à la Thatcher, avec des réformes institutionnelles s’attachant d’abord aux domaines les moins directement connectés aux intérêts populaires, comme le système financier ou le commerce international, et menées dans une logique de compromis, à l’image du gouvernement Jospin qui a battu les records en matière de privatisations tout en concédant la réduction de la durée légale du travail à 35 heures.

    Si cette stratégie a fonctionné pendant presque quatre décennies, elle était destinée à rencontrer sa limite : au moment où la poursuite de la réforme néolibérale imposait de s’attacher à la relation salariale et à la protection sociale, le bloc de soutien au PS s’est scindé en deux, avec d’une part les groupes sociaux décidés à prolonger le mouvement qui ont rallié Macron, et d’autre part les catégories populaires définitivement dégoutées par l’action des gouvernements socialistes qui ont pris d’autres directions, principalement vers l’abstention ou vers la gauche de rupture, au cri de « jamais plus le PS ». L’impossibilité de François Hollande de se représenter et le mauvais résultat de Benoit Hamon, puis la déroute d’Anne Hidalgo ne sont pas des événements à l’intérieur d’une parenthèse qu’il s’agirait de refermer : la stratégie de la gauche d’accompagnement, à une époque gagnante, n’est aujourd’hui plus viable.

    En créditant d’un minimum d’intelligence politique les dirigeants socialistes, il faut donc douter de la pertinence de cette deuxième hypothèse et en formuler une troisième en mesure de rendre compte du choix de se ranger derrière Glucksmann. La lutte pour succéder à Macron dans la représentation du bloc bourgeois est destinée à s’ouvrir dans la période qui vient, et rien ne dit qu’elle sera réservée aux composantes de la minorité présidentielle. La dérive droitière du Président et de ses fidèles laisse d’ailleurs imaginer qu’un espace puisse s’ouvrir pour un candidat en mesure de rejouer la campagne « progressiste » du premier Macron, et il y a beaucoup de raisons pour imaginer que le profil de Glucksmann soit adapté à une telle tâche.

    Cependant, même dans les sondages sur les prochaines européennes qui lui sont les plus favorables, il n’y a pour l’instant aucun signe d’une capacité du PS d’intercepter le soutien ne serait-ce que d’une petite fraction du bloc bourgeois : celui-ci s’effrite, mais exclusivement à l’avantage de la droite et (surtout) de l’extrême-droite, alors que le total des voix pour les listes socialiste et écologiste est, dans tous les sondages, au mieux identique à celui de 2019[6]. Mais de façon plus fondamentale, il faut rappeler quels étaient les axes structurants de la première campagne macroniste : accent sur démocratie, libertés publiques, droits individuels, certes ; attachement total à la construction européenne, évidemment ; mais aussi volonté ferme d’amener à son terme la transition néolibérale, y compris au prix de réformes impopulaires sur le travail et la protection sociale.

    C’est sur ces axes que le bloc bourgeois s’est construit, et c’est la capacité d’être crédible sur les trois axes qui sera déterminante pour savoir si un autre Macron est vraiment possible[7]. Concrètement, pour le PS cela reviendrait non seulement à se payer plein de mots sur l’Europe et la démocratie, exercice qu’il maitrise parfaitement, mais aussi à réhabiliter la loi El Khomri et François Hollande, ce qui n’est pas à exclure mais qui demanderait d’effacer de la mémoire des électeurs toutes les critiques formulées par le parti à leur encontre, l’inventaire « sans concession » dressé par Olivier Faure du quinquennat de l’ancien président[8], la participation à la NUPES, l’alliance aux législatives avec la France insoumise. Bref, si l’idée est de se positionner de sorte à représenter un bloc bourgeois par ailleurs déclinant, l’éphémère virage à gauche de la période qui va de mai 2022 à octobre 2023 pourrait se révéler un handicap insurmontable.

    Même si c’est à des degrés divers, chacune de trois clés de lecture évoquées a de quoi laisser perplexe. Il y en a en revanche une quatrième qui paraît plus pertinente. Il est possible que le PS ait tiré comme enseignement de ses derniers échecs l’impossibilité de jouer de nouveau un rôle de premier plan dans le gouvernement du pays, et qu’il considère désormais comme objectif prioritaire simplement sa survie : ce qu’on pourrait appeler « le syndrome PCF ». La décision d’intégrer la NUPES, qui restera peut-être dans les mémoires comme la dernière tentative socialiste de traduire une ambition nationale dans une stratégie politique, impliquait un risque sur la viabilité d’un parti qu’elle a profondément divisé.

    Faure n’a gagné le congrès de janvier 2023 qu’avec un très faible écart, résultat d’ailleurs contesté par ses opposants ; et tout indique qu’au moins depuis octobre, il a perdu la main sur un parti aujourd’hui dominé par son ancienne minorité, une (ex)-minorité constituée très largement par des élus locaux dont les choix stratégiques sont liés bien davantage au renouveau de leurs mandats qu’à un projet de gouvernement pour la France. Il suffit de rappeler que ses figures principales s’appellent Carole Delga, présidente de la région Occitanie (ovationnée sur demande de Glucksmann au meeting toulousain du 23 mars), Nicolas Mayer-Rossignol, maire de Rouen, Michaël Delafosse, maire de Montpellier, ou encore Anne Hidalgo, maire de Paris. Tous réunis aujourd’hui, avec Faure, dans le soutien à Glucksmann, dont la candidature s’explique avec la nécessité de réunifier un parti menacé de disparition à cause des mauvais résultats électoraux mais aussi de ses fractures internes.

    Ainsi, comme je l’ai indiqué, le résultat des européennes à venir, quel qu’il soit, ne jouera guère dans la renégociation d’une NUPES que le PS a décidé de dissoudre définitivement ; il pourra éventuellement donner quelques illusions, mais bien fragiles, aux nostalgiques des années glorieuses du parti ; et se révèlera très probablement inefficace pour ceux qui voient dans l’essayiste néoconservateur le successeur possible de Macron. Mais si elle ne correspond à aucun projet politique national solide et cohérent, la candidature Glucksmann permet aujourd’hui au PS de se considérer comme enfin ressoudé : l’appareil n’est pas mort, comme n’est pas morte sa capacité d’aider des notables locaux à garder leur place.

    • « Après l’adoubement de Taubira, la suite...
      Celle qui voulait le "big bang" en 2019 avec les sociaux-libéraux (avant de soutenir Mélenchon après l’échec de son truc) est bien évidemment prête à s’allier avec les sociaux-libéraux. Elle l’a fait à la marie de Paris avec Delanoë » !

      🔴⚡Info @le_Parisien L’option @Clem_Autain pour 2027 | « C’est l’une des rares à LFI avec qui on peut travailler » loue un socialiste. « Il y a quelque chose à créer » affirme un autre du PS. « Je l’aime bien, elle pourrait être une hypothèse » affirme un insoumis.

      https://twitter.com/GastonLefranc/status/1774374732932038767

    • CLÉMENTINE AUTAIN PASSE LA SECONDE

      2027 EN SECRET. Clémentine Autain a décidé d’accélérer sa stratégie, avec 2027 dans le viseur. En toute discrétion, la députée de La France Insoumise a réuni environ soixante-dix personnes dans une salle du XIXe arrondissement de Paris le 29 février, a appris Playbook.

      Objet de la réunion : “Commencer à s’organiser en vue de la présidentielle”, dans les mots de l’un de ces soutiens. Un autre rassemblement de ce type est prévu la semaine prochaine.

      En piste. La députée de Seine-Saint-Denis “a dit qu’elle se préparait pour être une possibilité pour la présidentielle, c’était très clair”, nous racontait un autre participant à cette première soirée. Devant son auditoire, elle “a expliqué pourquoi elle avait pris sa décision et pourquoi elle pensait être une solution pour rassembler la gauche”.

      “C’était la première fois qu’elle le disait comme ça”, relevait-il encore.

      Top secret. “On a assuré la confidentialité aux participants”, relatait le même, qui refusait de dévoiler le nom des présents. Parmi ces derniers, plusieurs, embêtés, n’ont pas souhaité confirmer leur présence ; d’autres ont minimisé la portée de l’initiative.

      Playbook a tout de même gratté : d’après plusieurs sources, une demi-douzaine de députés étaient là, dont Raquel Garrido, Alexis Corbière et Danielle Simonnet — tous les trois en rupture de ban avec la direction de LFI — ou encore la communiste Elsa Faucillon, une proche de longue date d’Autain. Dans la salle étaient aussi présents des maires d’Ile-de-France, des personnalités des milieux associatif, féministe, artistique, ou de la société civile.

      Il va y avoir du sport. “D’habitude ils sont cinq ou dix max, en cercle serré. Là, elle élargit aux deuxième et troisième cercles, elle change de dimension”, détaillait, enthousiaste, le soutien cité en haut. Lequel analysait : “Elle est dans une stratégie de marathonienne, elle a besoin de se compter”. “Elle se bouge, elle est dans une démarche d’unité”, louait un autre.

      Passage à la douane. Interrogée sur cette réunion hier, Clémentine Autain refusait d’en dire plus en pleine campagne des européennes : “Je n’ai rien à déclarer, si ce n’est que oui, c’est vrai, je travaille avec beaucoup de gens dans un cadre privé et dans un spectre large, et j’écoute”, évacuait-elle.

      ET APRÈS ? L’ex-adjointe à la mairie de Paris “a dit qu’elle voulait structurer quelque chose” et engager un “travail commun” avec les participants, nous assurait l’une de nos sources. Mais la démarche n’en est qu’à son commencement : “Personne n’a de rôle déterminé”. Seule une boucle WhatsApp au titre encore imprécis — “Rdv Clémentine Autain” — a été créée.

      To-do list. “Il faut travailler un récit, une personnalité, un style ; une campagne, c’est des années de labeur”, énonçait un proche, expliquant qu’Autain entendait “incarner une gauche alternative mais sans être dans ‘le bruit et la fureur’”.

      Passif. La députée remet régulièrement en cause publiquement cette stratégie de conflictualisation théorisée par Jean-Luc Mélenchon. Début février, les nouvelles critiques qu’elle avait émises ont provoqué la colère de l’Insoumis en chef qui l’a appelée à “cesser” son “sabotage” dans un message Telegram interne révélé par Le Nouvel Obs. “Partir serait mieux”, avait cinglé Mélenchon.

      Privée de micro. Signe de l’état exécrable des relations entre Autain et la direction de LFI, l’élue de Seine-Saint-Denis n’a pas été invitée à dire un mot d’accueil sur scène lors du premier meeting de Manon Aubry pour les européennes, contrairement à l’usage. Ce dernier se tenait pourtant à Villepinte, dans sa circonscription.

      Au passage, notez que Christiane Taubira, l’ancienne garde des Sceaux, interrogée hier par Libération sur les candidats potentiels pour reprendre le flambeau chez LFI, a dit sa préférence pour Clémentine Autain.

      https://www.politico.eu/newsletter/playbook-paris/4498911

    • Tous les deux jours des nouvelles de cette entreprise ultra discrète !

      https://www.liberation.fr/politique/presidentielle-2027-comment-clementine-autain-et-francois-ruffin-se-prepa

      Chacun à sa façon, Clémentine Autain et François Ruffin travaillent à une possible candidature pour 2027. En froid avec la direction de LFI, ils avancent sans entrer l’un et l’autre en confrontation.

  • Discrimination 2.0 : ces algorithmes qui perpétuent le racisme

    L’IA et les systèmes algorithmiques peuvent désavantager des personnes en raison de leur origine, voire conduire à des discriminations raciales sur le marché du travail. A l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale, AlgorithmWatch CH, humanrights.ch et le National Coalition Building Institute NCBI mettent en lumière la manière dont les systèmes automatisés utilisés dans les procédures de recrutement peuvent reproduire les inégalités.

    Les procédures d’embauche sont et ont toujours été caractérisées par une certaine inégalité des chances. Aujourd’hui, les entreprises utilisent souvent des systèmes algorithmiques pour traiter les candidatures, les trier et faire des recommandations pour sélectionner des candidat·e·x·s. Si les départements des ressources humaines des grandes entreprises souhaitent augmenter leur efficacité grâce aux « Applicant Tracking Systems » (ATS), l’utilisation de tels systèmes peut renforcer les stéréotypes discriminatoires ou même en créer de nouveaux. Les personnes issues de l’immigration sont souvent concernées par cette problématique.
    Exemple 1 : un algorithme qui préfère les CV « indigènes »

    Une étude récente menée en Grande-Bretagne a comparé les CV sélectionnés par une personne experte en ressources humaines et ceux qu’un système de recommandation algorithmique avait identifiés comme étant ceux de candidat·e·x·s compétent·e·x·s. La comparaison a montré que les personnes que les recruteur·euse·x·s considéraient comme les meilleur·e·x·s candidat·e·x·s ne faisaient parfois même pas partie de la sélection effectuée par les systèmes basés sur des algorithmes. Ces systèmes ne sont pas capables pas lire tous les formats avec la même efficacité ; aussi les candidatures compétentes ne correspondant pas au format approprié sont-elles automatiquement éliminées. Une étude portant sur un autre système a également permis de constater des différences claires dans l’évaluation des CV. Ainsi, il s’est avéré que le système attribuait davantage de points aux candidatures « indigènes », en l’occurrence britanniques, qu’aux CV internationaux. Les candidat·e·x·s britanniques avaient donc un avantage par rapport aux personnes migrantes ou ayant une origine étrangère pour obtenir une meilleure place dans le classement.
    Exemple 2 : les formations à l’étranger moins bien classées

    En règle générale, les systèmes de recrutement automatisés sont entraînés de manière à éviter l’influence de facteurs tels que le pays d’origine, l’âge ou le sexe sur la sélection. Les candidatures contiennent toutefois également des attributs plus subtils, appelés « proxies » (en français : variables de substitution), qui peuvent indirectement donner des informations sur ces caractéristiques démographiques, par exemple les compétences linguistiques ou encore l’expérience professionnelle ou les études à l’étranger. Ainsi, la même étude a révélé que le fait d’avoir étudié à l’étranger entraînait une baisse des points attribués par le système pour 80% des candidatures. Cela peut conduire à des inégalités de traitement dans le processus de recrutement pour les personnes n’ayant pas grandi ou étudié dans le pays dans lequel le poste est proposé.

    Les critères de sélection de nombreux systèmes de recrutement basés sur les algorithmes utilisés par les entreprises sont souvent totalement opaques. De même, les jeux de données utilisés pour entraîner les algorithmes d’auto-apprentissage se basent généralement sur des données historiques. Si une entreprise a par exemple jusqu’à présent recruté principalement des hommes blancs âgés de 25 à 30 ans, il se peut que l’algorithme « apprenne » sur cette base que de tels profils doivent également être privilégiés pour les nouveaux postes à pourvoir. Ces stéréotypes et effets discriminatoires ne viennent pas de l’algorithme lui-même, mais découlent de structures ancrées dans notre société ; ils peuvent toutefois être répétés, repris et donc renforcés par l’algorithme.

    Ces exemples illustrent la discrimination par les algorithmes de personnes sur la base de leur origine. Les algorithmes discriminent également de nombreux autres groupes de population. En Suisse aussi, de plus en plus d’entreprises font usage d’algorithmes pour leurs processus de recrutement ainsi que sur le lieu de travail.

    Discrimination algorithmique en Suisse : le cadre légal de protection contre la discrimination en Suisse ne protège pas suffisamment contre la discrimination par les systèmes algorithmiques et doit être renforcé. Ce papier de position présente les problématiques liées à la discrimination algorithmique et décrit les moyens d’améliorer la protection contre ce type de discrimination.

    Les algorithmes discriminent également de nombreux autres groupes de population. Dans la série « Discrimination 2.0 : ces algorithmes qui discriminent », AlgorithmWatch CH et humanrights.ch, en collaboration avec d’autres organisations, mettent en lumière divers cas de discrimination algorithmique.

    https://www.humanrights.ch/fr/nouvelles/discrimination-20-algorithmes-perpetuent-racisme
    #discrimination #racisme #algorithme #xénophobie #IA #AI #intelligence_artificielle #travail #recrutement #discrimination_raciale #inégalités #ressources_humaines #Applicant_Tracking_Systems (#ATS) #CV #curriculum_vitae #sélection #tri

    • « L’IA et les systèmes algorithmiques peuvent désavantager des personnes en raison de leur origine, voire conduire à des discriminations raciales sur le marché du travail. » mais l’ia et les systemes algorithmiques peuvent tout aussi bien avantager des personnes en raison de leur origine, voire conduire à des discriminations raciales sur le marché du travail. La banque mondiale exige déja une discrimination selon les pratiques sexuelles pour favoriser emprunts et subventions !

  • Comment une petite laiterie de Laval est devenue l’empire Lactalis, numéro un mondial à l’appétit féroce - Le Parisien
    https://www.leparisien.fr/economie/comment-une-petite-laiterie-de-laval-est-devenue-lempire-lactalis-numero-

    « On est à 660 000 litres et on ne s’en sort pas »

    « J’ai vu des représentants de Lactalis à la limite du poli, presque au point de faire pleurer des éleveurs », affirme Patrice Clavreul, administrateur de l’Unell, rencontré dans sa ferme, à 20 km de Laval. Elle abrite 145 bêtes, dont 65 vaches laitières. En blouse bleue, Marie-Hélène, la mère de Patrice, s’active, balai en main. Trois générations se sont succédé à la ferme, pour livrer le lait à la famille Besnier.

    « En trois générations, on a triplé notre production. Mais les salaires n’ont pas suivi, cingle Patrice Clavreul. Mes grands-parents produisaient 100 000 litres par an, ils vivaient modestement. Puis mes parents ont repris, ils faisaient 210 000 litres en 1982. »Marie-Hélène se souvient : « À l’installation, le groupe nous avait prêté de l’argent, il y avait un côté humain. »

    Quand un grand groupe de l’#agroindustrie vous prête de l’argent, ce n’est pas par philanthropie.

  • Francesca Albanese : « Aucun État n’est au-dessus des lois » | Mediapart | 30.03.24

    https://www.mediapart.fr/journal/international/300324/francesca-albanese-aucun-etat-n-est-au-dessus-des-lois

    Entretien à Mediapart avec la rapporteure de l’ONU pour les Territoires palestiniens occupés.

    MP : Votre analyse est critiquée par plusieurs chancelleries, notamment en France, où le ministre des affaires étrangères, Stéphane Séjourné, affirme qu’« accuser l’État juif de génocide, c’est franchir un seuil moral ». Que leur répondez-vous ?

    Le génocide est défini par le droit international. Il n’est pas défini par des opinions personnelles ou par des expériences historiques douloureuses. Aucun État n’est au-dessus des lois. Que signifie dire : comment peut-elle accuser l’État d’Israël ? Pourquoi ne le pourrais-je pas ?

    [...]

    Comment enquêter en tant qu’experte indépendante des Nations unies sur un tel terrain et alors que vous ne pouvez pas y accéder ?

    Israël a annoncé en février 2024 qu’il m’interdisait le territoire. Mais en réalité, aucun rapporteur spécial de l’ONU pour les Territoires palestiniens occupés n’a été autorisé à entrer dans le pays au cours des seize dernières années.

    Pour quelles raisons ?

    Parce qu’Israël agit au mépris du droit international et des règles de l’ONU de bout en bout, considérant que nous serions partiaux ou anti-israéliens, ce qui n’est pas vrai. Aucun de nous n’a jamais eu quoi que ce soit contre Israël. Nous voulons simplement qu’Israël se comporte conformément au droit international. Est-ce trop demander ? Il faut cesser de nier les comportements criminels imputables à Israël. À long terme, cela va être encore plus préjudiciable que cela l’a été jusqu’à présent, tant pour les Palestiniens que pour les Israéliens.

  • 75% des auteurs et autrices de BD installé·es à Angoulême sont RSA.

    Comme eux, beaucoup de professionnels de la création tels que les graphistes, photographes, graphistes, peintres, designers, illustratrice, écrivains, traductrices et j’en passe, possède des droits sociaux au rabais.

    Ils cotisent comme tout le monde, mais n’ont pas les mêmes droits que des salariés. C’est pour en finir avec cette injustice que le député communiste Pierre Dharréville ainsi que plusieurs syndicats et associations (SNAP CGT, STAA CNT-SO, La Buse, la SRF, l’AFD) ont rédigé un projet de loi visant à intégrer les artistes-auteur·ices dans la caisse commune de l’assurance chômage.

    Une pétition en faveur de ce projet de loi a été signé près de 15.000 fois. N’hésitez pas à y participer !

    http://www.continuite-revenus.fr/tribune.php

  • Loi agricole : la « souveraineté alimentaire » contre l’environnement | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/politique/280324/loi-agricole-la-souverainete-alimentaire-contre-l-environnement

    C’estC’est, pour le moins, un texte qui se trompe de cible. Initialement lancé pour répondre à l’enjeu crucial du renouvellement des générations – la moitié des agriculteurs et agricultrices en activité en 2020 sera partie à la retraite dans les six ans qui viennent –, le projet de loi d’orientation agricole qui arrivera, après un énième report, mercredi 3 avril sur la table du Conseil des ministres a été « enrichi », comme l’avait promis le ministre Marc Fesneau pour répondre à la colère agricole.

    Mais plutôt que de combler les manquements déjà soulignés par de nombreux acteurs dans la première version du texte rendue publique en décembre, et de s’attaquer à la question centrale de la rémunération, la nouvelle version, révélée par Contexte le 1er mars, s’attaque à… la protection de nos ressources et des milieux naturels.

  • La Shoah après gaza
    https://lundi.am/La-Shoah-apres-gaza

    En 1977, un an avant de se suicider, l’écrivain autrichien Jean Améry découvrit des articles de presse faisant état de la torture systématique des prisonniers arabes dans les prisons israéliennes. Arrêté en Belgique en 1943 alors qu’il distribuait des tracts antinazis, Améry avait lui-même été sauvagement torturé par la Gestapo, puis déporté à Auschwitz. S’il parvint à survivre, jamais il ne put considérer ses tourments comme appartenant au passé. Il insistait sur le fait que les torturés restent des torturés, et que leur trauma est irrévocable. Comme nombre de survivants des camps de la mort nazis, Améry en était d’abord venu à éprouver un « lien existentiel » avec Israël dans les années 1960. Il avait attaqué de manière obsessionnelle les critiques de gauche de l’État juif en les qualifiant d’« irréfléchis et de malhonnêtes », et fut peut-être l’un des premiers à affirmer que sous les atours d’un anti-impérialisme et d’un antisionisme vertueux se dissimulait un antisémitisme virulent. (Une idée désormais communément colportée par les dirigeants et les partisans d’Israël). Pourtant, les rapports « certes sommaires » faisant état de torture dans les prisons israéliennes incitèrent Améry à réfléchir aux limites de sa solidarité avec l’État juif. Dans l’un des derniers essais qu’il publia, il écrivit : « J’appelle de toute urgence tous les Juifs qui veulent être des êtres humains à se joindre à moi dans la condamnation radicale de la torture systématique. Là où commence la barbarie, les engagements existentiels mêmes doivent prendre fin. »

    Améry a été particulièrement perturbé par l’apothéose de Menachem Begin, en 1977, en tant que Premier ministre d’Israël. Begin, qui avait organisé l’attentat à la bombe de 1946 contre l’hôtel King David à Jérusalem, au cours duquel 91 personnes furent tuées, fut le premier de ces représentants assumés du suprémacisme juif qui continuent de diriger Israël. Il fut également le premier à invoquer régulièrement Hitler, l’Holocauste et la Bible alors qu’il attaquait les Arabes et bâtissait des colonies sur les territoires occupés. Dans ses premières années, l’État d’Israël avait entretenu une relation ambivalente avec la Shoah et ses victimes. Le premier Premier ministre israélien, David Ben Gourion, avait d’abord considéré les survivants de la Shoah comme des « débris humains », affirmant qu’ils n’avaient pu survivre qu’en se rendant « vilains, rudes et égoïstes ». C’est Begin, le rival de Ben Gourion, un démagogue polonais, qui fit du meurtre de six millions de Juifs une intense préoccupation nationale et une nouvelle base pour l’identité d’Israël. L’establishment israélien commença à produire et à diffuser une lecture très particulière de la Shoah mise au service de la légitimation d’un sionisme militant et expansionniste.

    • Des rappels historiques ( de 1945 à 1948) dans ce film documentaire suivi d’un débat (DébatDoc sur LCP).

      La Shoah est aujourd’hui au cœur de l’identité israélienne. Elle est devenue l’affaire du pays tout entier. Une fois par an, le jour du souvenir tout s’arrête. En mémoire de ses martyrs, le pays tout entier se fige dans le silence et le recueillement. Depuis quelques années, les femmes rescapées sont mises à l’honneur dans un concours de beauté. Destiné à célébrer la vie, le titre de « Miss survivante de la Shoah » couronne la gagnante. La tragédie des Juifs d’Europe légitime désormais si fort l’existence de l’état hébreu que le monde a oublié que sa création a été avant tout le fruit du jeu cynique des grandes puissances. En réalité, les cendres d’Auschwitz n’ont pas pesé lourd dans la naissance d’Israël.

      https://www.dailymotion.com/video/x8vtxf2

      Fiche du film et bio du réalisateur :
      https://www.cinema-histoire-pessac.com/festival/films/israel-merci-moscou

    • I promise that before our classes start up again, I will find out who has whiteboard markers and erasers so that I have something to write with. It used to be our custodial staff, but we lost half of the campus facilities employees two budget cuts back, and I have never figured out who controls the cache of markers.