oAnth

« offene Ablage : nothing to hide » - acronyme : oAnth || l’origine sur soup.io comme base de toutes ses activités centralisées via RSS commencés en Janivier 2009 ; les serveurs de soup.io étaient définitivement débranchés en Juillet 2020, seulement son faible pour le flux RSS a survécu -> oAnth_RSS / depuis Février 2022 - Ukraine/Russie - réactivation d’activités à twitter :

  • Thomas Jodarewski, L’Apocalypse selon Nolanheimer, 2023

    Il aura quand même fallu 3h30 au réalisateur britannique #Christopher_Nolan pour rendre sympathique le directeur scientifique du programme nucléaire qui fit 200 000 morts civiles, les 6 et 8 août 1945, à Hiroshima et Nagasaki. Sa recette : un acteur sexy joue un honnête physicien persécuté, rongé par des problèmes de conscience.

    Nous, qui ne sommes pas responsables d’un crime de masse, avons d’autres problèmes. Et d’abord celui de rétablir la biographie du «  Père de la #bombe_atomique  », puisque les critiques cinéma s’empêchent de le faire. Question de salubrité intellectuelle.

    Le film a dépassé les quatre millions d’entrées en France, et les 315 millions aux États-Unis. Le Japon ne s’est quant à lui pas embarrassé à diffuser le film. Allez savoir…

    En 1958, les surréalistes sifflaient les conférences d’#Oppenheimer et boycottaient les «  films qui endorment l’opinion  » au sujet de l’atome. Allez comprendre…

    https://sniadecki.wordpress.com/2023/12/19/jodarewski-nolanheimer

    #révisionnisme_historique

  • Larry Johnson
    https://en.m.wikipedia.org/wiki/Larry_C._Johnson

    The U.S. Navy is Unprepared for a Prolonged war With #Yemen
    https://sonar21.com/the-u-s-navy-is-unprepared-for-a-prolonged-war-with-yemen

    Each U.S. destroyer carries an estimated 90 missiles (perhaps a few more). Their primary mission is to protect the U.S. aircraft carrier they are shielding. What happens when Yemen fires 100 drones/rockets/missiles at a U.S. carrier? The U.S. destroyer, or multiple destroyers will fire their missiles to defeat the threat. Great. Mission accomplished! Only one little problem, as described in the preceding quote — the U.S. Navy got rid of the ship tenders, i.e. those vessels capable of resupplying destroyers with new missiles to replace the expended rounds. In order to reload, that destroyer must sail to the nearest friendly port where the U.S. has stockpiled missiles for resupply.

    Got the picture? If the destroyer must sail away then the U.S. carrier must follow. It cannot just sit out in the ocean without its defensive screen of ships. The staying power of a U.S. fleet in a combat zone, like Yemen, is a function of how many missiles the Yemenis fire at the U.S. ships.

    But the problems do not stop there. Each of the Aegis missiles, as I noted in my previous post, cost at least $500,000 dollars. A retired U.S. DOD official told me today that the actual cost is $2 million dollars. If Yemen opts to use drone swarms to saturate the battle space around a carrier, then the United States will firing very expensive missiles to destroy relatively inexpensive drones. This brings up another critical vulnerability — the U.S. only has a limited supply of these air defense missiles and does not have the industrial capability in place and operating to produce new ones rapidly to make up the deficit.

    Getting the picture now? The U.S. Navy may find itself having to sail away without finishing the job of eliminating the drone/missile threat from Yemen. How do you think that will play in the rest of the world? The mighty Super Power having to retreat to rearm because it could not sustain intense combat operations. This is not classified information. It is published all over the internet. If I can figure this out then I am certain that U.S. adversaries, not just Yemen, realize they have a way to give the U.S. a very bloody nose in terms of damaged prestige.

    What happens if Yemen is able to sink one or two U.S. Navy ships? Then the shit really hits the fan. The United States does not have a magical supply of missiles squirreled away to deal with this contingency. The U.S. ships would have to sail away to rearm after picking up the survivors from a sundered ship.

    Then there is the problem of finding the mobile missile platforms in Yemen. Remember the problems the United States had in Iraq in 1991 trying to find and destroy SCUD missile launch systems? While ISR systems are better today, there is still no guarantee of being able to locate and destroy in a timely manner. The Yemenis have more than 8 years experience dealing with U.S. ISR and U.S. drone attacks. On November 9th the Yemenis shot down a MQ-9 Reaper drone. That baby costs a little more than $30 million dollars.

    Via Helena Cobban sur X :
    https://twitter.com/helenacobban/status/1737511338178420752

    Meantime, US veteran Larry Johnson has written: “On paper it would appear that Yemen is outnumbered and seriously outgunned. A sure loser? Not so fast. The U.S. Navy, which constitutes the majority of the fleet sailing against Yemen, has some real vulnerabilities that will limit its actions...”

  • Accoucher à Gaza - AOC media
    Par Noémie Merleau-Ponty – Anthropologue
    https://aoc.media/opinion/2023/12/20/accoucher-a-gaza

    Dans la guerre entre Israël et le Hamas, la reproduction est un enjeu central. Du prélèvement du sperme des soldats israéliens tués au combat aux conditions effroyables des maternités gazaouies, les politiques de vie et de mort apparaissent aujourd’hui sous une forme particulièrement aiguë.

    50 000 personnes sont actuellement enceintes à Gaza, et 180 accouchent quotidiennement. Les moins malchanceuses se voient uniquement privées d’antidouleurs. Des césariennes sont réalisées sans anesthésie et sans eau potable.

    Des ablations d’utérus sont parfois nécessaires pour limiter la perte de sang, car les transfusions ne sont plus possibles. Les couveuses des prématurés n’ont plus d’électricité. Les fausse-couches et les mort-nés augmentent chaque jour. Des nouveau-nés meurent dans les bras de leur mère, des nouveau-nés poussent leurs premiers cris dans les bras d’une morte.

    Quand le nourrisson et l’accouchée survivent, elles sont immédiatement invitées à quitter l’hôpital, peut-être sans savoir où aller, sans nourriture, sans ressource pour accompagner les saignements qui suivent la délivrance, sans la certitude qu’une montée de lait permettra de nourrir l’enfant. Les anémies sont légion. Voici quelques-unes des conséquences du bombardement incessant qui détruit sans relâche les moyens de subsistance à Gaza.

    J’ai peur en écrivant ces mots. Un climat de censure s’abat sur le monde académique. Mises en garde, invectives, diffamations, dénonciations, menaces de mesure disciplinaire, nombre de mes collègues spécialistes du Moyen-Orient sont invités à se taire. Nombre de mes collègues s’auto-censurent. Une pensée binaire frappe. Si l’on ose évoquer le massacre des Palestiniens, on légitime les assassinats impardonnables du 7 octobre, on est antisémite, peut-être même négationniste. Des jugements à l’emporte-pièce font vibrer certaines et certains. Derrière l’autorité prodiguée par le statut académique, c’est le sophisme qui toque à la porte.

    Force est cependant de constater que le Fonds des Nations unies pour l’enfance, le fonds des Nations unies pour la population, l’Organisation mondiale de la santé sonnent l’alarme. Le tribut payé par les populations civiles dans la bande de Gaza, suite aux exactions du Hamas le 7 octobre, sont très préoccupantes. Le mot est faible. Dès le 16 novembre, le Haut-commissariat pour les droits de l’homme des Nations Unis « lance un appel à la communauté internationale pour prévenir un génocide à l’encontre du peuple Palestinien. »

    Force est également de constater que certaines voix juives font savoir leur opinion avec une vive clarté. « Le droit d’Israël à se défendre ne saurait être celui de massacrer indistinctement des populations civiles entières, d’ajouter le terrorisme d’État au terrorisme du Hamas, le piétinement de toute référence à l’humanité la plus élémentaire. » Le 8 novembre 2023, « Une autre voix juive » publie un texte intitulé Cessez le feu. Reconnaître l’Etat de Palestine, et dont cet extrait est tiré.

    « Une autre voix juive » prend pour origine l’indignation d’une partie de la communauté juive progressiste française pour la politique coloniale de l’Etat d’Israël. Il y a tout juste vingt ans cette voix se fait entendre autour de la signature d’un manifeste dont Olivier Gebuhrer et Pascal Lederer, deux physiciens, sont les instigateurs. A l’époque, Stéphane Hessel, Raymond Aubrac ou encore Pierre Vidal-Naquet le signent.

    Raconter brièvement l’enfer tragique et sanguinolent qui fait le lit des maternités gazaouies ou convoquer la figure du nouveau-né n’est pas une tentative pour minimiser le 7 octobre.

    « Cessez le feu », c’est aussi l’appel du projet Safe Birth in Palestine, qui a essayé de créer un hôpital à la frontière égyptienne, sans succès, pour des raisons politiques. L’Etat d’Israël n’est pas favorable à l’initiative. La population de Gaza ne souhaite pas nécessairement quitter sa terre. Des kits d’accouchement ont alors été envoyés auprès des associations humanitaires. Très peu passent la frontière, car la priorité est donnée à l’essence et l’eau potable. Des vidéos postées en ligne sont réalisées pour informer sur les gestes à pratiquer lors d’accouchements en contexte de guerre.

    Entre les coupures de courant et l’accès de plus en plus difficile à internet de l’autre côté de Rafah, un maigre espoir porte ces quelques informations digitales. De la Turquie au Canada, à la Grande-Bretagne en passant par la France, des associations et des civils ont répondu à l’appel international de cette organisation, qui n’est pas religieuse, précise Ferhan Guloglu. Cette doctorante à l’université de Georges Washington est une des figures académiques propalestinienne qui soutient l’initiative. Elle aussi est consciente du poids des mots, des malentendus qui pourraient être exploités à la moindre virgule mal placée. Elle insiste et ajoute.

    Essayer de venir en aide aux parturientes ne signifie pas oublier les grossesses non désirées, celles qui résultent d’un viol, ni glorifier la figure maternelle. Ce n’est pas non plus oublier les autres victimes des crimes de guerre israéliens. Raconter brièvement l’enfer tragique et sanguinolent qui fait le lit des maternités gazaouies ou convoquer la figure du nouveau-né n’est pas une tentative pour minimiser le 7 octobre. Le bon sens n’est plus suffisant, il faut l’écrire noir sur blanc. Les précautions oratoires sont nécessaires, car chaque faille narrative risque de laisser place à une critique incendiaire.

    Début novembre, Ferhan Guloglu a lancé un appel à la communauté internationale des anthropologues de la reproduction, afin de réfléchir collectivement aux moyens de se mobiliser. Avec stupeur, j’apprends la nouvelle : si peu de mes collègues ont répondu. Une doctorante s’expose, et les statutaires se taisent. Ce silence assourdissant est consternant.

    La reproduction est au centre de la guerre entre Israël et le Hamas. La mise à mort est une arme pour empêcher l’ennemi de se reproduire, et pour donner vie à son camp. Une autre figure de la mort est au cœur de la politique reproductive qui se joue dans cette partie du Moyen-Orient. Le journal Haaretz publie le 9 novembre un article qui relate l’extraction de sperme sur des soldats israéliens tombés au combat, afin de conserver et inséminer des femmes porteuses volontaires. Il ne s’agit pas d’un épiphénomène scabreux à la marge des opérations militaires en cours. Cette opération demande une organisation logistique précise, car les spermatozoïdes ne peuvent pas survivre plus de 24 heures en dehors d’un corps vivant.

    Par ailleurs, la reproduction dite « posthume » ne date pas de ce conflit. La technique de cryoconservation des gamètes humains est un outil de la politique pro-nataliste de l’Etat d’Israël. Ce mode de procréation est promu sur le site du ministère de la Santé israélien, où toutes les informations requises pour permettre une vie après la mort d’un époux ou d’un fils sont mises à disposition. Pour reprendre les mots de Sigrid Vertommen, chercheuse en économie politique à l’université de Gand et d’Amsterdam, et que je traduis : « L’ambition centrale du sionisme pour créer et consolider une patrie juive en Israël/Palestine n’a pas uniquement coproduit une logique démographique pronataliste, mais également – en continuité – une croyance et une confiance considérables dans le pouvoir diagnostique et thérapeutique de la science et de la technologie médicales ». Comment, dans ce cadre, interpréter la destruction de la moitié des hôpitaux de la bande de Gaza ?

    Il est difficile de ne pas penser à la notion de « nécropolitique », que l’historien et politiste Achille Mbembe créa pour évoquer la manière dont la souveraineté coloniale se donne la vie en semant la mort. Cette politique apparaît dans une forme particulièrement aiguë aujourd’hui. L’obstétricienne Debbie Harrington, qui officie à Oxford, relate sur le compte Instagram de Safe birth in Palestine un épisode exemplaire rapporté par une infirmière gazaouie. Un membre de sa famille donna la vie après le bombardement du domicile familial, durant lequel de nombreuses personnes moururent ou furent sévèrement brûlées. Le bébé ne survit pas. Sa naissance n’avait pas été établie qu’il fallut enregistrer son décès.

    La polarisation de la politique reproductive israélienne est aussi mortifère que morbide. D’un côté la parturiente palestinienne à l’utérus prélevé dans une douleur difficilement imaginable, de l’autre le soldat israélien aux testicules ponctionnés après qu’il a rendu son dernier souffle dans la violence. Cet instantané profondément perturbant marque l’esprit. Celles et ceux qui survivent aujourd’hui sont marqués au fer rouge d’un traumatisme qu’il ne faut pas laisser indicible.

    La reproduction ne commence ni ne s’arrête à la gestation et à la naissance. Les événements qui les accompagnent sont inscrits dans la chair des individus et de leurs gamètes, donc dans les générations passées et à venir. Ce sont les leçons actuelles des sciences sociales et de la biologie du développement. L’épigénétique, cette branche de la biologie qui s’intéresse à la manière dont les gènes s’expriment selon l’environnement moléculaire dans lesquels ils baignent, indique que des traumatismes biographiques ont des effets sur l’expression génétique. L’environnement moléculaire est tributaire de l’environnement personnel, social, culturel, des individus qui entrent en lien pour procréer. Ainsi, les traumatismes ne sont pas seulement des blessures psychiques et narratives, mais aussi des sillons tracés dans le cœur des cellules. La politique reproductive d’aujourd’hui fait déjà histoire pour la psychosomatique des générations de demain.

    Selon un rapport du 9 décembre produit par le Bureau des Nations Unis pour la coordination des événements humanitaires, près de 8000 enfants ont été tués à Gaza, 1500 ont disparu sous les décombres, 18 000 souffrent de blessures, 25 000 ont perdu leurs parents ces deux derniers mois. Combien errent, sous le feu des soldats ?

    J’ai peur, car l’on m’accusera peut-être d’une métaphore filée scandaleuse. La fournaise a durablement marqué celles et ceux qui ont survécu à la Shoah. C’est indéniable. C’est peut-être précisément pour cela qu’avoir traversé une des plus sombres heures de l’histoire européenne sans y laisser toute sa vie rend particulièrement sensible à la tuerie qui frappe Gaza.

    Le Dr Gabor Maté, médecin spécialiste du traumatisme, survivant de l’holocauste, se mobilise en ligne pour dénoncer les conséquences profondes de la guerre actuelle. Il écrit sur son site : « Et que devons-nous faire, nous, les gens ordinaires ? Je prie pour que nous puissions écouter nos cœurs. Mon cœur me dit que “plus jamais” n’est pas un slogan tribal, que le meurtre de mes grands-parents à Auschwitz ne justifie pas la dépossession continue des Palestiniens, que la justice, la vérité, la paix ne sont pas des prérogatives tribales. Que “le droit d’Israël à se défendre”, incontestable par principe, ne valide pas le meurtre de masse »

    Cessez le feu ! 50 000 personnes sont enceintes à Gaza, et 180 accouchent par jour.

    Cessez le feu. Cet appel urgent venu de tous bords cherche à extraire la mort de la reproduction, celle d’hier, d’aujourd’hui et de demain. Les tisons ardents ont la vie dure.

    Noémie Merleau-Ponty
    Anthropologue, chargée de recherche au CNRS

    • Aparté transgressive
      Le texte original est en français, le mot femme n’y est utilisé qu’une seule fois pour parler de « femmes porteuses volontaires ». Je ne connais pas la raison de ce choix lexical.

  • Le colonialisme israélien se déploie aussi sur le terrain économique - CONTRETEMPS
    https://www.contretemps.eu/economie-palestinienne-colonialisme

    Taher Labadi 20 décembre 2023

    En éclairant les mécanismes de pouvoir multiples qui opèrent dans le champ de l’économie, #Taher_Labadi montre dans cet article que le colonialisme israélien est un système global qui oscille entre expulsion de la population palestinienne, oppression politique et surexploitation, et que l’économie est un terrain privilégié où se déploient les rapports coloniaux.

    Taher Labadi est chercheur à l’Institut français du Proche-Orient (Ifpo), à Jérusalem. Ses recherches portent sur l’économie politique de la Palestine, et plus généralement sur l’économie en situation coloniale.

    *
    Penser l’économie palestinienne dans son contexte colonial

    La Palestine aura certainement fait couler beaucoup d’encre ces deux derniers mois. Prise entre l’émotion et les injonctions politico-médiatiques, la recherche universitaire s’invitait aussi aux débats pour apporter son éclairage sur une actualité dense et tragique. Moins présente, l’analyse économique aurait dû pourtant retenir notre attention, à la condition toutefois de savoir informer utilement le sujet. La théorie économique dominante, en effet, continue d’appréhender les phénomènes qu’elle étudie en recourant à la seule grammaire du marché, et se trouve par conséquent bien démunie pour penser les conflits et les pouvoirs qui se nouent jusque dans l’économie, où à ses abords immédiats. Tout au plus, ses données agrégées et autres formalismes abstraits nous donnent-ils une estimation des coûts du conflit, ou de l’occupation militaire, et l’on comprend finalement bien trop peu ce que sont l’activité et les processus économiques dans la guerre, et en contexte palestinien.

    Or d’importantes controverses parcourent, depuis plus d’une décennie désormais, le champ des études palestiniennes, notamment liées à la mise au point et au choix des outils théoriques et méthodologiques permettant de lire et de dire ce contexte particulier. Cela est aussi vrai de la recherche en économie où l’on a assisté à un retour en force de l’économie politique, dont l’objet n’a plus été le marché ou la croissance mais les rapports de dominations qui se logent et se créent dans l’économie. Cette secousse disciplinaire va ici de pair avec une critique de plus en plus étendue du régime économique établi à la suite des accords d’Oslo en 1993 ainsi que du modèle conceptuel (néolibéral) qui lui est sous-jacent. Une critique qui fait à la fois écho à l’impasse dans laquelle se trouve le projet national palestinien et à l’échec de la « solution à deux États », et se traduisant par une quête de nouveaux cadres d’analyse[1].

    Parmi ceux-là, les Settler Colonial Studies (études du colonialisme de peuplement) nous invitent à mettre en cohérence les diverses dominations et violences produites dans les relations du mouvement sioniste, et plus tard d’Israël, à la société palestinienne[2]. Ce cadre a pour avantage notable de remédier à la fragmentation des études palestiniennes qui résulte des ruptures historiques (1948, 1967, 1993) et du morcellement géographique (Cisjordanie, Gaza, Israël, Jérusalem). La comparaison des expériences américaines, sud-africaine, australienne, algérienne et palestinienne a aussi d’intéressant qu’elle tempère le traitement d’exception souvent appliqué à cette dernière. La prise en compte du rapport colonial, enfin, permet de compenser une approche marxiste exclusive qui tend à rabattre tout antagonisme au conflit entre classes sociales. L’examen ici des mécanismes de pouvoir multiples qui opèrent sur le terrain même de l’économie se veut une contribution à la compréhension de la guerre en cours.

    L’économie comme terrain de l’élimination et du remplacement

    Sur le terrain de l’économie en effet, différentes logiques d’action sont à l’œuvre. La première est une élimination et un remplacement justement caractéristiques des #colonialismes_de_peuplement. Dès la fin du 19ème siècle, le mouvement sioniste entreprend de s’approprier des terres en Palestine pour y installer une nouvelle population de colons. Un processus qui s’accélère avec l’occupation britannique du pays en 1917 puis la mise en place du mandat de la Société des nations. La conquête de l’économie est alors un moyen décisif pour renforcer la démographie juive et s’assurer du contrôle des territoires. Elle s’avère aussi un moyen puissant de déstabilisation de la société arabe palestinienne.

    Cette conquête de l’économie trouve son expression très pratique dans l’adoption du mot d’ordre de #Jewish_Land (terre juive) et la création de différents fonds sionistes dédiés à l’achat de terres, dont le Fonds national juif. Appropriées de manière marchande et privée, ces terres sont néanmoins retirées du marché et considérées comme propriétés inaliénables du « peuple juif », ce qui constitue un premier pas vers l’institution d’une souveraineté proprement politique. Plusieurs dizaines de localités palestiniennes disparaissent ainsi avant même l’épisode de la Nakba sous l’effet de la colonisation.

    Un second mot d’ordre est celui de #Jewish_Labor (travail juif), lequel consiste à encourager les coopératives agricoles tenues par le mouvement sioniste, puis par extension l’ensemble des employeurs juifs ou britanniques, à prioriser l’emploi de travailleurs juifs. Ces derniers trouvent en effet des difficultés à se faire embaucher, y compris par les patrons juifs qui préfèrent recourir à une main-d’œuvre arabe moins couteuse et plus expérimentée dans le travail de la terre. Le chômage devient un défi majeur et de nombreux colons finissent par repartir en Europe.

    Ainsi contrairement à l’idée reçue, la formation des #kibboutz durant la première moitié du 20ème siècle ne doit pas grand-chose à l’importation des idéaux socialistes et bien plus aux impératifs de la colonisation en cours. L’organisation collective et la mise en commun des ressources répondent d’abord à la nécessité de réduire le coût du travail juif face à la concurrence du travail arabe[3]. Les kibboutz sont à cet égard plutôt inspirés des artels russes, des coopératives de vie formées entre travailleurs originaires d’un même lieu afin d’améliorer les chances de survie dans un environnement concurrentiel. Il n’est pas question ici d’opposition, ni même de défection face au capitalisme.

    Soutenus par l’Organisation sioniste, les kibboutz permettent une meilleure absorption des colons en même temps qu’une complète exclusion des travailleurs arabes. Et ce n’est que plus tard, une fois les contours coloniaux du kibboutz bien définis et son efficacité économique assurée, que le #mythe_de_communautés_autogérées répondant à un idéal socialiste s’est développé, nourrissant l’imaginaire des nouvelles vagues de colons venus d’Europe. Il reste que les kibboutz ont toujours fourni un contingent plus élevé que la moyenne de combattants et de commandants dans les rangs des organisations paramilitaires sionistes durant toute la période du mandat britannique.

    Le syndicat juif de l’#Histadrout créé en 1920 est un autre acteur majeur de cette première conquête de l’économie. Celui-ci est à la tête d’un empire économique colossal composé de colonies agricoles, de coopératives de transport, d’établissements industriels, commerciaux et financiers lesquels sont employés dans la constitution d’enclaves économiques exclusivement juives[4]. Le syndicat va même jusqu’à recruter des « gardiens du travail » qui se rendent sur les chantiers et dans les usines pour intimider les employeurs et les travailleurs et exiger par la menace le débauchage des ouvriers arabes et le recrutement de colons juifs[5]. Cette conquête est donc loin d’être sans violences.

    Les mots d’ordre de Jewish Land et de Jewish Labor prévalent encore après la Nakba, puis à la suite de l’occupation de la Cisjordanie et de la bande de Gaza, dans une économie israélienne mobilisée par la colonisation et que structure toujours la prévalence accordée à la population juive. A la différence que l’élimination de la population palestinienne autochtone est désormais soutenue par un appareil étatique, et se voit systématisée par un ensemble de politiques et de lois. Or la spoliation des terres et la ségrégation des habitants n’exclut pas pour autant une politique d’intégration économique visant à tirer parti d’une présence palestinienne inévitable, en même temps qu’elle sert à la contrôler.

    Une ségrégation qui facilite l’exploitation économique

    Lorsqu’en 1967 Israël s’empare de la Cisjordanie et de la bande de Gaza, ses ambitions annexionnistes sont contrariées par la présence d’environ un million de Palestiniens, laquelle constitue un défi démographique, politique et sécuritaire. L’administration militaire opte alors pour une intégration de facto des nouveaux territoires conquis, tout en refusant la citoyenneté à leurs habitants. Cela lui permet d’établir un système strict de ségrégation et de hiérarchisation des relations entre les deux populations, palestinienne et israélienne. Les mesures employées alors sont à bien des égards comparables à celles qui sont à l’œuvre depuis 1948, en Israël même, face aux Palestiniens dits « de l’intérieur »[6].

    Se dégage ici une logique d’exploitation, consistant à tirer le meilleur parti des opportunités offertes par le contrôle des territoires et de leurs habitants. Outre la #mainmise_sur_les_ressources_naturelles (eau, pétrole, gaz…), Israël multiplie les politiques dans l’objectif d’accroître la dépendance économique et ainsi mieux user à son avantage des capitaux, de la force de travail ou encore des marchés de consommation palestiniens. C’est notamment l’administration israélienne qui accorde jusqu’en 1993 les autorisations nécessaires pour construire une maison, forer un puit, démarrer une entreprise, sortir ou entrer sur le territoire, importer ou exporter des marchandises.

    Des mesures sont prises pour empêcher toute concurrence palestinienne et encourager au contraire des relations de sous-traitance au profit des producteurs israéliens. L’essor de certaines branches d’activité comme la cimenterie, le textile ou la réparation automobile est de ce fait directement lié aux besoins de l’économie israélienne. De même que les cultures requises par Israël ou destinées à l’exportation vers l’Europe se substituent progressivement à celles plus diversifiées destinées aux marchés local et régional. La population palestinienne devient en retour très largement tributaire des importations en provenance d’Israël pour satisfaire ses propres besoins de consommation.

    Cette situation ne change pas fondamentalement après 1993 et la création de l’Autorité palestinienne. Les prérogatives accordées à cette dernière sont constamment remises en cause sur le terrain, et c’est l’administration israélienne qui garde la maitrise des régimes commercial, monétaire et financier, ainsi que des frontières et de la majeure partie des territoires. La zone C, directement sous contrôle militaire israélien et inaccessible au gouvernement palestinien, couvre encore 62% de la Cisjordanie. De 1972 à 2017, Israël a ainsi absorbé 79 % du total des exportations palestinienne et se trouve à l’origine de 81% de ses importations[7].

    L’emploi dans l’économie israélienne d’une main-d’œuvre en provenance de Cisjordanie et de Gaza est encore un aspect de cette exploitation coloniale. Régulée par l’administration israélienne qui délivre les permis de circulation et de travail, la présence de ces travailleurs vient compenser une pénurie de main-d’œuvre israélienne, en fonction de la conjoncture et pour des secteurs d’activité précis (principalement le bâtiment, l’agriculture, la restauration). Ainsi la récession économique israélienne entre 1973 et 1976 n’a quasiment pas d’impact sur le chômage israélien et se traduit en revanche par une réduction du nombre de travailleurs palestiniens venant des territoires occupés[8].

    Vulnérable, corvéable et révocable à tout moment, cette main-d’œuvre compte en moyenne pour un tiers de la population active palestinienne au cours des décennies 1970 et 1980. Puis le déclenchement de la Première Intifada et les actions de boycott économique engagés par la population palestinienne à la fin des années 1980 incitent l’administration israélienne à réduire drastiquement la présence de ces travailleurs. Ceux-là sont remplacés durant un temps par une main-d’œuvre migrante en provenance d’Asie. Mais le phénomène redevient majeur en Cisjordanie depuis une dizaine d’années et avait même repris ces derniers mois avec la bande de Gaza, malgré le blocus.

    En 2023, 160 000 Palestiniens de Cisjordanie – soit 20 % de la population active employée de ce territoire – travaillaient en Israël ou dans les colonies, auxquels s’ajouteraient environ 50 000 travailleurs employés sans permis. On comptait également quelques 20 000 travailleurs en provenance de la bande de Gaza[9]. Ces travailleurs perçoivent un salaire moyen qui représente entre 50 et 75 % de celui de leurs homologues israéliens. Ils sont en outre exposés à la précarité, à la #discrimination et aux abus. Le nombre d’accidents du travail et de décès sur les chantiers de construction est considéré comme l’un des plus élevés au monde[10].

    L’économie au service de la contre-insurrection

    S’il répond d’abord à une logique d’exploitation de la main-d’œuvre autochtone, l’emploi de travailleurs palestiniens s’avère aussi un excellent moyen de policer la population. Pour obtenir un permis de travail en Israël ou dans les colonies, un Palestinien de Cisjordanie ou de Gaza doit veiller à ce que son dossier soit approuvé par l’administration militaire israélienne. Il doit alors ne pas prendre part à toute activité syndicale ou politique jugée hostile à l’occupation, de même que ses proches parents. Des familles et parfois des villages entiers prennent ainsi garde à ne faire l’objet d’aucune « interdiction sécuritaire » pour ne pas se voir priver du permis de travail israélien.

    La dépendance des Palestiniens envers l’économie israélienne participe par conséquent de leur vulnérabilité politique. Une vulnérabilité d’autant plus redoutable que c’est l’administration israélienne qui régule l’accès aux territoires occupés, ou même la circulation en leur sein. La fermeture des points de passage et la restriction du trafic sont alors régulièrement employées comme un moyen de sanction, dans une logique ouvertement contre-insurrectionnelle. La population palestinienne est rapidement menée au bord de l’asphyxie économique, voire maintenue dans un état de crise humanitaire durable comme l’illustre le cas de la bande de Gaza sous blocus depuis 2007.

    L’Autorité palestinienne se trouve tout particulièrement exposée face à ce genre de pratique punitive. Ses revenus sont composés en grande partie (67 % en 2017) de taxes collectées par l’administration israélienne, notamment sur les importations palestiniennes. Or celle-ci ponctionne et suspend régulièrement ses reversements en exerçant un chantage explicite. Les recettes du gouvernement palestinien dépendent aussi de l’aide internationale, non moins discrétionnaire et politiquement conditionnée[11]. Une situation qui explique pour beaucoup son incapacité à agir en dehors du terrain balisé par Israël et les bailleurs de fonds.

    Cette ingénierie politique et sociale qui passe par l’économie touche également le secteur privé de différentes manières. Ces dernières années ont vu un nombre croissant d’entreprises en Cisjordanie requérir de manière proactive leur intégration au système de surveillance israélien dans l’objectif de bénéficier d’un régime avantageux dans l’exportation de leurs marchandises[12]. En temps normal, une cargaison est acheminée une première fois par camion jusqu’au point de contrôle israélien le plus proche. Là, elle est déchargée pour subir une inspection de plusieurs heures, avant d’être chargée sur un second camion pour être transportée à destination, en Israël même, ou vers un pays tiers.

    Les exportateurs palestiniens sont ainsi pénalisés par des coûts élevés de transport, sans parler du temps perdu et des risques de voir les marchandises endommagées par ces procédures fastidieuses. Le nombre de camions, et par conséquent le volume de marchandises transportées, est aussi fortement limité par l’engorgement qu’on observe quotidiennement sur les points de contrôle, à quoi peut s’ajouter la simple décision israélienne de mettre un frein à la circulation à tout moment et pour quelque raison que ce soit. Par contraste, la mise en place de couloirs logistiques, dits « door-to-door », vient considérablement fluidifier et réduire le coût du fret commercial.

    Moyennant le suivi d’un protocole strict établi par l’armée israélienne, des entreprises pourront acheminer leurs cargaisons à bon port en ne recourant qu’à un seul camion israélien et sans être inquiétées aux points de contrôle. Elles doivent pour cela aménager une cour fermée et sécurisée pour le chargement, équipée de caméras de surveillance reliées en fil continu au point de contrôle militaire le plus proche. Elles fournissent également des données détaillées sur leurs employés dont le dossier doit aussi être approuvé par l’administration militaire. Enfin, chaque camion est équipé d’un système de localisation GPS permettant la surveillance de l’itinéraire suivi à travers la Cisjordanie.

    L’économie palestinienne prise dans une guerre totale

    Il est certainement difficile de prendre toute la mesure du bouleversement radical que vivent actuellement les territoires occupés et avec eux, l’activité économique palestinienne. Plusieurs organismes palestiniens ou internationaux s’efforcent déjà de comptabiliser les pertes matérielles de la guerre en cours, et d’évaluer ses répercussions sur le PIB et le chômage palestiniens. Toute solution politique au conflit, dit-on, devra nécessairement s’accompagner d’un volet économique, et l’anticipation des coûts de la reconstruction et de la remise à flot de l’économie palestinienne constitue à chaque nouvelle guerre un gage de réactivité face à l’urgence pour les différentes parties concernées.

    Aux destructions en masse causées par les bombardements israéliens s’ajoutent en effet le renforcement du siège sur la bande de Gaza mais aussi sur la Cisjordanie, ainsi que la révocation de tous les permis de travail israéliens, ou encore le retard infligé dans le reversement des taxes à l’Autorité palestinienne. L’institut palestinien MAS évoque à cet égard une récession économique grave dont les effets se font déjà sentir dans le cours de la guerre et qui sera probablement amenée à se prolonger à ses lendemains. Le PIB aurait connu une perte d’au moins 25 % à la fin 2023 tandis que le chômage pourrait atteindre les 30 % de la population active en Cisjordanie, pour 90 % dans la bande de Gaza[13].

    Mais nous ne sommes pas là face à un affrontement entre deux États souverains et l’appauvrissement de la population palestinienne, de même que les risques sérieux de famine ne sont pas fortuits. Des rapports publiés à la suite des précédentes guerres confirment la volonté délibérée de l’armée israélienne de s’en prendre aux moyens matériels de subsistance[14]. Il en va de même des restrictions imposées sur le trafic de personnes et de marchandises, lesquelles ne s’appliquent pourtant pas aux agriculteurs de Cisjordanie dont les productions sont venues suppléer à l’interruption de l’activité agricole en Israël et ainsi participer à son effort de guerre.

    Cette multiplicité des mécanismes à l’œuvre et les diverses logiques de pouvoir qu’ils recouvrent montrent que l’économie n’est pas une victime collatérale de l’affrontement colonial en cours mais en constitue bien un terrain privilégié. La question dès lors n’est pas vraiment celle des coûts de la guerre et de la reconstruction, pas plus qu’elle ne devrait être celle des points de croissance à gagner pour remporter le silence des populations. Mais elle est plutôt celle des moyens à mettre en œuvre pour prémunir la société palestinienne d’une dépossession, d’un enrôlement ou encore d’un assujettissement qui se produisent dans l’économie même, et contre une guerre qui se veut plus que jamais totale.

    *

    Illustration : « Les toits de Jérusalem », 2007. Sliman Mansour, peintre palestinien.
    Notes

    [1] Taher Labadi, 2020, « Économie palestinienne : de quoi parle-t-on (encore) ? », Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée, 147 | 2020, DOI : https://doi.org/10.4000/remmm.14298

    [2] Omar Jabary Salamanca, Mezna Qato, Kareem Rabie, Sobhi Samour (ed.), 2012, Past is Present : Settler Colonialism in Palestine, Settler colonial studies, Hawthorn.

    [3] Shafir Gershon, 1989, Land, Labor and the Origins of the Israeli-Palestinian Conflict, 1882 – 1914, Cambridge University Press, Cambridge.

    [4] Sternhell Zeev, 2004, Aux origines d’Israël : entre nationalisme et socialisme, Fayard, Paris.

    [5] George Mansour, 1936, The Arab Worker under the Palestine Mandate, Jerusalem.

    [6] Aziz Haidar, 1995, On the margins : the Arab population in the Israeli economy, New York, St. Martin’s Press.

    [7] CNUCED, 2018, Rapport sur l’assistance de la CNUCED au peuple palestinien : évolution de l’économie du territoire palestinien occupé, 23 juillet, Genève.

    [8] Leila Farsakh, 2005, Palestinian Labor Migration to Israel : Labor, Land and Occupation, Routlege, London.

    [9] MAS, 2023, How To Read the Economic and Social Implications of the War on Gaza, Gaza War Economy Brief Number 4, Ramallah.

    [10] CNUCED, op. cit.

    [11] Taher Labadi, 2023, Le chantage aux financements européens accable la Palestine, OrientXXI URL : https://orientxxi.info/magazine/le-chantage-aux-financements-europeens-accable-la-palestine,6886

    [12] Walid Habbas et Yael Berda, 2021, « Colonial management as a social field : The Palestinian remaking of Israel’s system of spatial control », Current Sociology, 1 –18.

    [13] MAS, op. cit.

    [14] UN, 2009, Rapport de la Mission d’établissement des faits de l’Organisation des Nations Unies sur le conflit de Gaza.
    Bibliographie indicative

    Anaheed Al-Hardan, « Decolonizing Research on Palestinians : Towards Critical Epistemologies and Research Practices, » Qualitative Inquiry, vol. 20, no. 1 (2014), pp. 61–71

    Rana Barakat, « Writing/Righting Palestine Studies : Settler Colonialism, Indigenous Sovereignty and Resisting the Ghost(s) of History, » Settler Colonial Studies, vol. 8, no. 3 (2018), pp. 349–363 ;

    Toufic Haddad, Palestine Ltd. : Neoliberalism and Nationalism in the Occupied Territory, London/New York : I. B. Taurus and Co. Ltd., 2016.

    Adam Hanieh, « Development as Struggle : Confronting the Reality of Power in Palestine, » Journal of Palestine Studies, vol. 45, no. 4 (2016), pp. 32-47

    Nur Masalha, The Palestine Nakba : Decolonising History, Narrating the Subaltern, Reclaiming Memory, London/New York : Zed Books, 2012.

    Omar Shweiki and Mandy Turner, dirs., Decolonizing Palestinian Political Economy : De-development and Beyond, New York : Palgrave Macmillan, 2014.

    Linda Tabar [et al.], Critical Readings of Development under Colonialism : Towards a Political Economy for Liberation in the Occupied Palestinian Territories, Ramallah : Rosa Luxemburg Foundation/Center for Development Studies, 2015.

    Alaa Tartir, Tariq Dana, and Timothy Seidel, ed., Political Economy of Palestine : Critical, Interdisciplinary, and Decolonial Perspectives, Cham : Palgrave Macmillan, 2021.

    Lorenzo Veracini, « The Other Shift : Settler Colonialism, Israel, and the Occupation, » Journal of Palestine Studies, vol. 42, no. 2 (2013), pp. 26–42.

    Patrick Wolfe, « Purchase by Other Means : The Palestine Nakba and Zionism’s Conquest of Economics, » Settler Colonial Studies, vol. 2, no. 1 (2012), pp. 133-171.

    Omar Jabary Salamanca [et al.], eds., Past is Present : Settler Colonialism in Palestine, Settler Colonial Studies, vol. 2, no. 1 (2012).

    #colonialisme_israélien_terrain_économique #main-d’œuvre_palestinienne #révocation_des_permis_de_travail_en_Israël #corruption_de_l’Autorité_palestinienne

  • Auschwitz Memorial sur X :
    https://twitter.com/AuschwitzMuseum/status/1736630937478136008

    Memory of victims of Auschwitz has, at times, been violated and instrumentalized in various extreme statements.

    David Azoulai appears to wish to use the symbol of the largest cemetery in the world as some sort of a sick, hateful, pseudo-artistic, symbolic expression.

    Calling for acts that seem to transgress any civil, wartime, moral, and human laws, that may sound as a call for murder of the scale akin to Auschwitz, puts the whole honest world face-to-face with a madness that must be confronted and firmly rejected.

  • « Avec l’élection de Javier Milei en Argentine, le futur disparaît de la politique », Miguel Benasayag et Gilles Luneau
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/12/20/avec-l-election-de-javier-milei-en-argentine-le-futur-disparait-de-la-politi

    Pourquoi un peuple, les Argentins, porte-t-il à la présidence du pays un homme, #Javier_Milei, qui promet de faire pire que tous ceux et celle [Cristina Kirchner, 2019-2023] qui l’ont précédé au pouvoir ? Pour y répondre, il faut faire un détour par l’histoire du pays qui, en près de quatre-vingts ans, a vu alterner le péronisme, les dictatures militaires et la social-démocratie, cumulant quarante ans pour le premier, vingt-quatre ans pour les secondes, quatorze ans pour la troisième.

    Le #péronisme est difficilement résumable. C’est une sorte de bonapartisme sud-américain, mélangeant promesse de justice sociale, protectionnisme économique, fierté nationale et incarnation du pouvoir dans la figure du chef. Gouvernant sur de longues périodes, il a structuré l’Etat-providence argentin en plaçant ses affidés dans les institutions, les syndicats, les collectivités territoriales.
    Au gré des tendances qui le composent – de l’extrême droite à l’extrême gauche –, il a gouverné en social-démocrate (Nestor Kirchner) ou en ultralibéral (Carlos Menem). Dans tous les cas, avec un clientélisme et un niveau de corruption qui font référence.

    L’élection de Javier Milei, le 19 novembre, est l’expression massive (55,65 % des voix) d’un rejet du péronisme et de ses avatars néolibéraux, ayant plongé 40 % des 46 millions d’habitants dans la #pauvreté et détruit les revenus avec 143 % d’#inflation. L’analyse du vote montre que les 29,99 % de voix qui se sont portées sur lui au premier tour sont principalement celles des #jeunes, qui n’ont pas connu la dictature et qui votaient pour la première fois. Ils ne s’émeuvent pas des propos révisionnistes de Javier Milei voulant, par exemple, supprimer la pension attribuée aux torturés, pour la donner à leurs tortionnaires à qui il rendra la liberté.

    Prime au machisme

    Depuis le retour à la démocratie en 1983, aucun gouvernement n’avait osé amoindrir la condamnation de la #dictature. Lui veut stopper le travail de mémoire et de justice, et inverser les accusations, jusqu’à privatiser l’Ecole de mécanique de la marine, où, durant la dernière dictature, furent torturés et assassinés 5 000 prisonniers.
    Il y a aussi la prime au #machisme avec l’annonce de la suppression du ministère des femmes. Dans le pays le plus féministe d’Amérique du Sud ! Le pays qui fut le premier au monde à reconnaître le mariage homosexuel. Le pays où la lutte contre la dictature a d’abord été l’affaire des #femmes, des mères et grands-mères de la place de Mai. Il faut aussi relever, au second tour, le soutien décisif de la droite néolibérale de l’ancien président Mauricio Macri, qui avait obtenu 23,81 % des voix au premier tour et sans qui Javier Milei serait resté limité au tiers des voix. Une partie des voix de la social-démocratie est également venue grossir le discours de haine et acter ainsi sa propre mort.

    Le rejet du péronisme ne suffit pas à expliquer l’arrivée au pouvoir d’un homme sans autre projet que de détruire l’organisation politique de l’Etat. Jusqu’ici, en démocratie, l’élection a vu s’affronter des projets politiques comme autant de promesses de futurs. Projets contradictoires posant les termes du débat de société. Cette cartographie du monde politique est obsolète.

    La libéralisation des échanges économiques et financiers, la poursuite effrénée de l’#extractivisme, l’« algorithmisation » du monde entier ont périmé la vieille carte de lecture des Etats et des projets politiques pour structurer l’action publique, sans pour autant répondre à la question du futur dans le nouvel état du monde, sauf à pousser les camps traditionnels (gauche-droite) à offrir la même réponse – continuer avec les vieilles règles économiques –, ce qui est psychologiquement et politiquement déstabilisant.

    Les peuples sont face à un chaos mondial sans réponse parce que ce chaos est illisible. Cela s’est manifesté avec Donald Trump et l’attaque du Capitole, avec Jair Bolsonaro et le saccage, à Brasilia, du palais présidentiel, de la Cour suprême et du Congrès. Ce qui est nouveau avec l’élection de Milei, c’est qu’elle représente les débordements de ce chaos, l’aveu de la non-lisibilité du monde. Tout aussi grave, Milei annonce que ce chaos est non réductible, non canalisable, et qu’il faut s’unir pour l’aggraver.

    Unir sur la haine des autres

    Il y a deux façons de réunir les gens : positivement sur un projet auquel on peut opposer un autre projet. Ou négativement en unissant sur la haine des autres. C’est le sens du glissement des mots d’ordre de campagne, du « Que se vayan todos ! » (« qu’ils s’en aillent tous ! ») de 2001 au « Que venga cualquiera ! » (« que vienne n’importe qui ! ») de 2023. Cela trahit un congédiement de la #raison : quand on est pauvre, voter pour quelqu’un qui veut fermer les services publics, c’est voter pour être le premier à en pâtir. Voter pour exporter massivement la production agricole, c’est voter pour s’affamer. Voter pour la suppression de la banque centrale et le passage au dollar, c’est abandonner sa souveraineté.

    Cette colère des urnes argentines ne parle pas de projet possible dans un monde chaotique. On est dans un processus de refus de prise en compte du réel pour le transformer. Une expression de l’impuissance à maîtriser une situation. Un vote sans autre espoir que de tout casser, ce n’est pas pour rien que le symbole de Milei est la tronçonneuse qu’il a brandie à longueur de campagne. Le vote pour Milei est un gigantesque lâcher-prise, un appétit de jouissance barbare. Dans La Psychologie de masse du fascisme, écrit entre 1930 et 1933, Wilhelm Reich souligne que « le peuple n’a pas été trompé, à un moment donné il a désiré le fascisme ». Une pulsion de mort collective.

    Avec Javier Milei, le futur disparaît de la politique. Sa présidence proclame la fin de la promesse positive, la #fin_de_la_politique construite dans les contradictions plutôt que dans la guerre. Milei, c’est l’impossibilité de projets alternatifs, c’est la négation de la gauche « horizontale », participative, écologique. Avec lui, le futur est réduit à une menace.

    Dans la France cartésienne, il est difficile d’accepter des noyaux d’illisibilité dans la lecture du monde. Le « en même temps » des macronistes relève de cet aveuglement : l’incapacité à présenter un projet singulier en contradiction avec un autre. La façon coloniale de gérer le chaos, c’est ce « en même temps », la façon du colonisé d’affronter le chaos, c’est « fonçons, on va tous jouir du chaos ». Pourtant, à l’image de la science qui intègre l’aléatoire dans ses raisonnements, la seule lecture rationnelle de l’illisible, c’est d’accepter un noyau d’illisibilité. Socialement, on a du mal à l’admettre, mais si on n’admet pas l’illisible, on augmente le chaos.

    Miguel Benasayag est un philosophe et psychanalyste franco-argentin, ancien résistant guévariste torturé par la junte militaire au pouvoir en #Argentine dans les années 1970 ; Gilles Luneau est journaliste et essayiste

    #politique #fascisme

    • Milei, c’est le retour de l’Argentine dans le giron occidental, OCDE, FMI, BM, dollar, avec mise en coupe réglée de l’économie.
      C’est l’Empire qui se rebiffe et qui dit qu’il ne faut pas moufter. Et les argentins qui ont décidé que c’était bon pour eux. Ils verront.
      Ils verront, mais nous, on n’en saura rien. Tout sera normal. Jusqu’à ce qu’un gauchiste reprenne un petit peu de pouvoir. Et là, on lui collera sur le dos tout ce qui ne fonctionne pas et on t’en fera des tonnes sur tous les supports médiatiques. Parce qu’un gauchiste, il est responsable de tout ce qui ne fonctionne pas. Et un collabo. de l’Empire, il n’est jamais tenu comptable des conséquences de ses actions. Jamais.

  • Guerre Israël-Hamas : « Le gouvernement israélien poursuit résolument son projet nationaliste et annexionniste »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/12/19/guerre-israel-hamas-le-gouvernement-israelien-poursuit-resolument-son-projet

    Beaucoup l’ignorent, mais il y a quelques mois, le Parlement en offrait la possibilité juridique. Le 21 mars, les députés ont voté une loi mettant fin au plan de désengagement, ouvrant ainsi la voie à la reconstruction des colonies dans les zones concernées : la bande de Gaza et les quatre colonies en Cisjordanie. Alors que l’autorisation de « retourner à Gaza » paraissait purement symbolique, Orit Strock, ministre des missions nationales, déclara le même jour à un média de la droite radicale : « Le retour dans la bande de Gaza impliquera de nombreuses victimes, malheureusement (…), mais il ne fait aucun doute qu’en fin de compte elle fait partie de la terre d’Israël et qu’un jour viendra où nous y reviendrons. » Ses propos semblent plus que jamais d’actualité.

    L’expansion de la colonisation ne se limite pas à la bande de Gaza, mais concerne également la Cisjordanie. Bezalel Smotrich, ministre des finances, a appelé à « tirer des leçons des événements du 7 octobre » et à les appliquer en Cisjordanie en créant des « zones de sécurité dépourvues d’Arabes » autour de chaque colonie. Autrement dit, à étendre leur territoire. Bien que sa demande ne soit pas encore mise en œuvre, les colons et l’armée l’appliquent en menaçant les Palestiniens avec des armes, en les contraignent à quitter leurs foyers, causant la mort de 243 personnes selon l’OCHA.
    Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Bezalel Smotrich, agent du chaos au sein du gouvernement israélien

    D’après l’organisation israélienne des droits de l’homme B’Tselem, entre le 7 octobre et le 30 novembre, 1 009 Palestiniens ont été expulsés de leurs maisons en Cisjordanie, affectant seize communautés. Rappelons que le gouvernement de Benyamin Nétanyahou a battu des records en matière d’autorisation de construction dans les colonies, avec 13 000 accordées en sept mois (le record précédent étant de 12 000 pour toute l’année 2020), ainsi que la légalisation de 22 avant-postes, selon l’organisation La Paix maintenant.
    L’oppression s’accroît

    A l’intérieur du territoire israélien, d’autres processus importants se déroulent depuis le 7 octobre. Le ministre de la sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, tire parti de l’anxiété ressentie par les Israéliens pour concrétiser plusieurs projets, notamment la distribution massive d’armes aux citoyens israéliens. Lorsqu’il a pris ses fonctions, il promettait d’introduire 30 000 nouvelles armes dans les rues.

    Depuis le 7 octobre, cet objectif a été largement dépassé avec 255 000 nouvelles demandes d’acquisition d’armes en seulement cinq semaines, selon le quotidien Haaretz. Pour cela, Ben Gvir a modifié les critères d’obtention, de sorte que les nouveaux demandeurs ne sont plus tenus de passer un entretien et que, pour certains, notamment ceux ayant effectué le service militaire obligatoire, aucun entretien n’est nécessaire (50 % selon le journal Calcalist). De plus, il organise chaque semaine des distributions d’armes dans de nombreuses villes du pays, encourageant les gens à faire de nouvelles demandes de permis.

    Outre ces distributions, Ben Gvir prévoit la création de 700 « unités prêtes », composées de citoyens possédant des armes et prêts à réagir en cas d’urgence. Cette initiative suscite de vives inquiétudes auprès de certains membres de la police, qui trouvent les citoyens recrutés « trop motivés » ou sont préoccupés par leurs positions politiques, en particulier de leur tendance raciste envers les Palestiniens citoyens de l’Etat israélien.
    Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Les Israéliens de plus en plus nombreux à vouloir détenir une arme

    Ici, il faut préciser que depuis le 7 octobre, cette même police surveille de près les réseaux sociaux des Palestiniens citoyens d’Israël et procède à un grand nombre d’arrestations pour chaque partage, publication ou même un simple like exprimant sa solidarité avec les Gazaouis ou sa critique envers la politique du gouvernement. Dans ce contexte, l’oppression envers eux ne cesse de s’accroître, alors que toute expression de solidarité avec les Gazaouis est considérée comme une trahison contre l’Etat.

    Les actions entreprises par le gouvernement depuis le 7 octobre, en plus de l’attaque à Gaza, nécessitent une analyse minutieuse. Il semble presque cynique que ce dernier cherche à tirer profit du chaos et de la peur pour faire avancer des projets planifiés de longue date. Ils méritent d’être mis en lumière, car ils auront des conséquences majeures sur l’avenir, de plus en plus incertain, de la question israélo-palestinienne.

    Nitzan Perelman est doctorante en sociologie à l’université Paris Cité. Ses travaux portent notamment sur la société israélienne.

    • L’introduction

      Alors que les regards sont tournés vers Gaza où, après la libération épuisante des otages, l’attaque israélienne a repris, occasionnant plus de 19 400 morts selon l’OCHA (Coordination des affaires humanitaires des Nations unies), le gouvernement poursuit résolument son projet nationaliste et annexionniste. Depuis sa nomination en décembre 2022, son gouvernement, le plus à droite et le plus #suprémaciste qu’#Israël n’ait jamais connu, a mis en place d’importantes réformes concernant la fonction publique, le pouvoir judiciaire et la #colonisation.
      Au lendemain de l’attaque du #Hamas le 7 octobre, il a cherché à « saisir l’opportunité » pour faire progresser ses objectifs d’expansion territoriale et d’élargissement de la présence juive « de la mer au Jourdain » [de la mer Méditerranée au fleuve Jourdain].
      Dans ce contexte, le discours sur le « retour à #Gaza » revêt une légitimité sans précédent. En 2005, sous le gouvernement d’Ariel Sharon, est mis en place un plan controversé de « désengagement ». Bien qu’il ait été un des principaux alliés du mouvement des #colons, Sharon ordonne la destruction du bloc de colonies Gush Katif dans la bande de Gaza ainsi que quatre autres colonies dans le nord de la Cisjordanie. Le « désengagement » constitue un profond traumatisme au sein du camp nationaliste israélien. Il est perçu comme une grande trahison du premier ministre et une erreur à corriger.

      Depuis le 26 octobre, l’opération terrestre israélienne à Gaza paraît en offrir l’opportunité. Alors que plusieurs ministres du gouvernement appellent à « profiter de l’occasion » pour conquérir et occuper la zone, tout en y érigeant de nouvelles #colonies, une grande partie de la société israélienne semble également encline à cette idée : selon un sondage de la chaîne Canal 12, 44 % des Israéliens sont favorables à la reconstruction des colonies à Gaza après la guerre, tandis que 39 % y sont opposés.

      #expansionnisme #Grand_Israël #Cisjordanie #militarisation #milices #racisme #Palestiniens

  • Jules Grandin sur les #frontières du Colorado – X 
    https://twitter.com/JulesGrandin/status/1737414922428883039

    🇺🇸🌎Les Etats-Unis aiment les frontières rectilignes. Voyez le Colorado par exemple : un rectangle parfait !

    Sauf que le Colorado n’a pas 4 côtés mais... 697 !

    Pourquoi ces irrégularités ? Qu’est-ce que ça dit de notre rapport au frontières ? Petite promenade cartographique ⤵️

  • Arnaud Bertrand sur X :
    https://twitter.com/RnaudBertrand/status/1737281926669693230

    Does this reflect something that was always there, only hidden under a veneer of pretense morality? Or is it the product of a more recent degradation of morality in the West? At the end of the day it doesn’t matter, fact is I can’t see how there’s any recovery possible from this for a long, long time. The whole world sees this kind of talk which is pervasive among almost all Western leaders. And they just won’t forget, we’re looking at a future where any talk of “values”, “principles”, “respect of rules”, etc. by the West will be met by laughter and ridicule by the rest of the world for decades to come.

    #nos_valeurs #génocide #Gaza

  • Des français·es sont engagé·es dans l’armée israélienne qui commet des crimes de guerre à Gaza
    vendredi 15 décembre 2023 - Communiqué de l’AFPS - Association France Palestine Solidarité
    https://www.france-palestine.org/Des-francais-es-sont-engage-es-dans-l-armee-israelienne-qui-commet

    La présence de citoyens et citoyennes français et de binationaux (franco-israéliens) dans l’armée israélienne d’occupation est une réalité avérée depuis de nombreuses années. Aujourd’hui, le nombre de soldats de nationalité française mobilisés sur le front à Gaza est estimé à 4 185, d’après une enquête effectuée par Europe 1 en Israël. Après celui des États-Unis, il s’agit du deuxième contingent de soldats étrangers opérant dans l’armée israélienne.

    L’un de ces jeunes soldats témoigne au micro d’Europe 1 : « Je voulais vraiment passer à l’action, même si je ne suis pas un Israélien, que je n’étais jamais allé en Israël... Notre objectif, pour l’instant, est de faire face au Hamas, et on fera ce qu’il faut faire quand il faudra le faire et on le fera comme il faut... » Depuis le 7 octobre, des témoignages comme celui-là émanant de citoyens français prêts à tout faire sur le front à Gaza sont nombreux dans tous les médias. Cela vous étonne, cela vous indigne ? À l’AFPS, cela nous révolte aussi !

    Rappelons que pour les Françaises et les Français, il existe deux manières de servir dans l’armée israélienne :

    – Celles et ceux qui ont émigré en Israël, en tant que juifs ou juives, - en obtenant de ce fait la nationalité israélienne, tout en conservant leur nationalité française - doivent effectuer un service militaire obligatoire d’une durée de 3 ans pour les garçons et de deux ans pour les filles. Ce sont les binationaux.

    – Les Françaises et les Français résidant en France - qu’ils se reconnaissent ou non comme juifs ou juives - peuvent s’engager dans l’armée israélienne en tant que volontaires, tout en ne résidant pas en Israël et en n’ayant pas la nationalité israélienne. (...)

    #franco-israéliens

    • Thomas Portes
      @Portes_Thomas
      16 déc. 2023
      https://twitter.com/Portes_Thomas/status/1735997001152475415

      Plus de 4000 français engagés dans l’armée israélienne qui commet des crimes de guerre à Gaza !

      Une enquête réalisée par Europe 1 indique que 4.185 soldats de nationalité française sont actuellement mobilisés au sein de l’armée israélienne sur le front à Gaza. Il s’agit du contingent le plus important après celui des États-Unis.

      Au regard des crimes de guerre commis par l’armée israélienne, aussi bien à Gaza qu’en Cisjordanie, il est inacceptable que des citoyens français y participent.

      Alors que l’ONU, par la voix de plusieurs de ses rapporteurs spéciaux, alerte sur les risques génocidaires, que plus de 17.000 personnes Palestiniens ont été tués, la présence de citoyens de nationalité française déshonore la France.

      La France doit condamner avec la plus grande fermeté cette participation à des crimes de guerre.

      Je demande au ministre de la Justice que les personnes de nationalité française (y compris les binationaux) coupables de crimes de guerre soient traduites devant la justice française.

      La colonisation constituant un crime contre l’humanité, les citoyens de nationalité française qui y participent dans les territoires palestiniens doivent aussi répondre de leurs actes devant la justice.

      https://pbs.twimg.com/media/GBd5r11WkAAdk5i?format=jpg&name=900x900

    • Perte de la nationalité française et emploi dans une armée étrangère
      CIVIL | Loi et traité
      https://www.dalloz-actualite.fr/flash/perte-de-nationalite-francaise-et-emploi-dans-une-armee-etrangere
      Le Conseil d’État se penche sur une demande d’annulation pour excès de pouvoir d’un décret ayant retiré la nationalité française à un ressortissant français occupant un emploi dans une armée étrangère.
      par François Mélin, Conseiller à la cour d’appel de Parisle 15 février 2023
      CE 25 janv. 2023, n° 466223

      L’article 23-8 du code civil dispose que « perd la nationalité française le Français qui, occupant un emploi dans une armée ou un service public étranger ou dans une organisation internationale dont la France ne fait pas partie ou plus généralement leur apportant son concours, n’a pas résigné son emploi ou cessé son concours nonobstant l’injonction qui lui en aura été faite par le gouvernement. L’intéressé sera, par décret en Conseil d’État, déclaré avoir perdu la nationalité française si, dans le délai fixé par l’injonction, délai qui ne peut être inférieur à quinze jours et supérieur à deux mois, il n’a pas mis fin à son activité. Lorsque l’avis du Conseil d’État est défavorable, la mesure prévue à l’alinéa précédent ne peut être prise que par décret en conseil des ministres ».

      Ce principe semble être mis en œuvre de manière très exceptionnelle, au point que, sauf erreur de notre part, il ne semble pas que des décisions du Conseil d’État en faisant application aient été publiées avant celle prononcée le 25 janvier 2023, une réponse ministérielle ayant d’ailleurs relevé en 2006 qu’aucune procédure n’avait été mise en œuvre sur ce fondement depuis 1973 (JO Sénat, 2 mars 2006, p. 634). Des auteurs spécialisés ont même pu noter que ce...

      Il vous reste 75% à lire.

  • Maya Wei-Haas, Ph.D. sur X 
    https://twitter.com/WeiPoints/status/1736918160312291701

    Iceland finally cracked open to unleash torrents of lava. While tourists have flocked to to see past eruptions, officials are warning this new eruption is not “tourist-friendly” and seems to be significantly larger than the Fagradalsfjall in 2021

    Here’s what to know🧵

    fissure de 4 km de long (pour le moment…)

  • Le monde d’après | Mona Chollet
    https://www.la-meridienne.info/Le-monde-d-apres

    Toute la circulation de la compassion est détraquée dans cette guerre. Le dispositif idéologique qui s’est mis en place exige constamment des soutiens des Palestiniens qu’ils fournissent des preuves de leur empathie pour les civils israéliens tués, tout en semblant s’acharner, simultanément, à essayer de décourager cette compassion. En la refusant obstinément aux Palestiniens, d’abord, et ce, depuis des décennies. Source : La méridienne

  • https://www.rfi.fr/fr/moyen-orient/20231219-en-direct-washington-continuera-%C3%A0-fournir-des-armes-%C3%A0-isra%C3

    RFI - 19 décembre 2023 - 11h15

    De retour de Gaza, un porte-parole de l’Unicef exprime sa rage

    Gaza est le lieu « le plus dangereux au monde » pour un enfant, a dénoncé ce mardi un porte-parole de l’Unicef, exprimant sa rage après son retour du territoire palestinien. Lors d’un point de presse régulier à l’ONU à Genève, le porte-parole, James Elder, qui a passé près de deux semaines à Gaza, s’est dit « furieux que ceux qui détiennent le pouvoir haussent les épaules face aux cauchemars humanitaires infligés à un million d’enfants ».

    Très ému, il a évoqué le sort des enfants hospitalisés après avoir été amputés et qui ont ensuite « été tués dans ces hôpitaux » dans la bande de Gaza, où l’armée israélienne poursuit ses frappes meurtrières en représailles à l’attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre. « Je suis furieux que d’autres enfants se cachent en ce moment même quelque part et seront sans aucun doute touchés et amputés dans les jours à venir », a-t-il ajouté.

    Il a également indiqué qu’au cours des dernières 48 heures, le plus grand hôpital encore en état de fonctionner, l’hôpital Nasser à Khan Younès, « a été bombardé à deux reprises » alors qu’il abrite « un grand nombre d’enfants qui ont déjà été gravement blessés lors des attaques contre leurs maisons, mais aussi des centaines de femmes et d’enfants qui cherchent à se mettre à l’abri ».

    RFI - 19 décembre 2023 -11h05
    Un hôpital médical du Croissant rouge palestinien détruit en Cisjordanie

    Sur X, le Croissant rouge palestinien (PRCS) partage une vidéo montrant « la destruction causée par une attaque des forces de l’occupation [Israël, NDLR] hier, au camp Nour Shams, à Tulkarm » en Cisjordanie. Cette « attaque » s’inscrit dans l’incursion récente menée par l’armée israélienne en Cisjordanie ces derniers jours. Ce centre était « équipé avec les équipements médicaux nécessaires » et des volontaires formés aux premiers soins.

    👇This video shows the destruction caused by the occupation forces’ attack on a PRCS medical point the day before yesterday in the Nour Shams camp in #Tulkarm. 📍This medical point was established through collaboration between the local community, the PRCS and the PCRF at the… https://twitter.com/PalestineRCS/status/1737043880149717179
    — PRCS (@PalestineRCS) December 19, 2023

    • AJE - 19 décembre 2023 - 13:45 GMT
      https://www.aljazeera.com/news/liveblog/2023/12/19/israel-hamas-war-live-multinational-red-sea-force-announced-after-attacks

      Humanitarian situation in Gaza ‘untenable’: Red Cross chief

      Mirjana Spoljaric, the president of the International Committee of the Red Cross, had told Al Jazeera she saw “a lack of everything” in Gaza during a recent trip to the bombarded territory.

      “There is a lack of operational space for the humanitarian actors, but most importantly, there is an acute lack of safety and security for people anywhere in Gaza,” she said from Geneva. “There is some aid getting in. There are some trucks coming in but this is by far not enough given the suffering and the level of the needs of the people.”

      Spoljaric said her organisation was focusing its operations on the hospitals, “on providing medical assistance as much as we can, including through medical teams, surgeons that are there operating around the clock”.

      “What I saw in the hospital that I visited was a total exhaustion, a density because people are seeking refuge in these hospitals. But what I also saw is a lack of medication, a lack of electricity, a lack of water that is necessary for the hospitals to run,” she said. “But most importantly, decreasing surgical capability given the high number of casualties and wounded people.”

  • 40 Jahre: Fehler gebiert Grundrecht auf informationelle Selbstbestimmung
    https://www.heise.de/news/40-Jahre-Fehler-gebiert-Grundrecht-auf-informationelle-Selbstbestimmung-957673

    17.12.2023 von Stefan Krempl

    Sorge wegen Personenkennzeichen und Zentralregister
    DSGVO nimmt Anleihen
    Unbehagen in der App-Gegenwart
    Überbietungswettbewerb zwischen Judikative und Legislative

    Das vielbeschworene Grundrecht auf informationelle Selbstbestimmung sollte es in dieser breiten Dimension eigentlich gar nicht geben. Dies verriet Gerhard Robbers am Freitag bei einem Symposium zur Feier des 40. Geburtstags des Volkszählungsurteils. Dem Staatsrechtler zufolge ist die Sache mit dem „Grundrecht“ schlicht ein Fehler: Der im Manuskript zunächst stets verwendete Begriff sei vor der Urteilsausfertigung überall auf „Recht“ geändert worden. Nur im Absatz 189 sei das vergessen worden.

    Robbers, der damals als Wissenschaftlicher Mitarbeiter Ernst Benda, dem Präsidenten des Bundesverfassungsgerichts, zur Seite stand, sprach von einem Korrekturversagen. In der Sache mache der Unterschied zwar „nicht viel aus, aber schon ein bisschen“. Das eigentliche Grundrecht sei die in Artikel 2 des Grundgesetzes verankerte freie Entfaltung der Persönlichkeit, erläuterte Dieter Grimm, der von 1987 bis 1999 Richter im Ersten Senat des Verfassungsgerichts war. Dieses sei „Quelle immer neuer Konkretisierungen, die aufgrund immer neuer Gefahrenlagen eintreten“. Bei der informationellen Selbstbestimmung handele es sich auch um eine solche Fortschreibung. Streng genommen bestehe damit also „kein neues Grundrecht, aber ein neuer Anwendungsbereich für das bestehende“. Für Nicht-Juristen sei das aber „nicht leicht nachvollziehbar“.

    Die für 1983 geplante, letztlich aber erst 1987 in abgespeckter Form durchgeführte Volkszählung habe unglaubliche Erregung in der Bevölkerung hervorgerufen, erinnert sich Grimm an die Umstände des Grundsatzurteils. Dass der Staat Auskünfte etwa über Wohnsituation, Erwerbsleben, Ausbildung und benutzte Verkehrsmittel haben wollte, sei von vielen als Einstieg in den totalitären Überwachungsstaat gewertet worden. Es habe Aufrufe und Anleitungen zum Boykott sowie zahlreiche Verfassungsbeschwerden gegeben, was man „bis ins Urteil hinein spüren“ könne.

    Ursprünglich sollte das Urteil erst 1984 verkündet werden, weiß die Zeitzeugin Gisela Wild, die als Hamburger Anwältin eine der ersten Verfassungsbeschwerden gegen die Volkszählung einreichte. „Aber Benda schied am 31.12.1983 aus“ und habe in seiner Amtszeit als Vorsitzender noch eine Marke setzen wollen. Auf die Beschwerde habe das Gericht offenbar schon gewartet und bereits wenige Tagen später einschlägige Anfragen an andere Gremien gestellt. Dazu gekommen sei eine große Presseberichterstattung. Diese habe zu Hunderten Anfragen für andere Anträge geführt, sodass sie und ihr Team eine Musterverfassungsbeschwerde ausgearbeitet und zur Verfügung gestellt hätten. So sei es zu einer Flut von Eingaben gekommen, die alle gleich aussahen.

    „Was machen wir denn nun“, fragte Benda daraufhin laut Robbers in die Runde. Die ganze Sache habe damit auf der Kippe gestanden. Letztlich habe sich das Gericht aber - auch angesichts der aufgeheizten Stimmung mit Aufruhr und Demonstrationen in den Straßen - dazu entschieden, „dass es in den Senat geht“. Der Beschluss habe durchaus mit das Ziel gehabt, „befriedend zu wirken“. Die Frage „wie kommen wir an in der Öffentlichkeit“ habe sich dagegen nicht gestellt.
    Sorge wegen Personenkennzeichen und Zentralregister

    Ex-Verfassungsrichter Grimm spürte zu seiner Zeit bei der Karlsruher Institution trotzdem, dass das Volkszählungsurteil deren Ansehen enorm gesteigert und „große Begeisterung“ ausgelöst habe. Inhaltlich hätten die Richter die Unterscheidung zwischen harmlosen und sensiblen Daten mit Verweis auf die EDV weggefegt. Denn mit dieser sei es möglich geworden, Informationshäppchen in großer Zahl in ungeheurer Geschwindigkeit zu erheben, zu speichern, zu verarbeiten und in andere Zusammenhänge zu überführen. Daten ließen sich so „zu einem teilweise oder weitgehend vollständigen Persönlichkeitsbild“ zusammenfügen, ohne dass der Betroffene dessen Richtigkeit und Verwendung zureichend kontrollieren kann".

    Als wegweisend für das Urteil bezeichnete Grimm ein 1971 entstandenes Gutachten von Rechtsinformatikern wie Wilhelm Steinmüller und Bernd Lutterbeck für das Bundesinnenministerium: „Es gibt exakte Übernahmen aus der Literatur, aber es wird überhaupt nicht zitiert.“ Der 2013 verstorbene Steinmüller selbst gab schon vor Jahren zu Protokoll, er habe das Schlagwort des informationellen Selbstbestimmungsrechts „an zwei ziemlich versteckten Stellen“ in die Expertise beim Korrekturlesen eingefügt. Getrieben habe ihn die Sorge über die drohende Einführung eines Personenkennzeichens mit dem ursprünglich aus der Nazi-Zeit stammenden „Ziel der Erfassung der Gesamtbevölkerung“ in einem umfassenden Meldezentralregister. Mit der Steuer-ID hat der Bundestag mittlerweile Fakten in diese Richtung geschaffen.

    Steinmüller gehörte zu den Beschwerdeführern von 1983 und konnte seine Bedenken und sein Konzept bei einer Anhörung in Karlsruhe erläutern. Die Autoren des Urteils benannten ihm zufolge die Verfasser der einschlägigen Literatur letztlich nicht, „um die Akzeptanz der Entscheidung im Richterkollegium angesichts der teils als ’links’ bekannten Beschwerdeführer nicht zu gefährden“. Der Urheber freute sich trotzdem, dass das Verfassungsgericht „in einem genialen Schachzug“ die gesamte Datenverarbeitung des Staates wie der Wirtschaft dem informationellen Selbstbestimmungsrecht der Bürger unterstellt habe.
    DSGVO nimmt Anleihen

    Als „Paukenschlag“ wertet Heinrich Amadeus Wolff, der im Frühjahr 2022 in den Ersten Senat als Richter einzog, das Volkszählungsurteil bis heute. Solche „Knaller“ seien aber aus Karlsruhe nicht mehr zu erwarten, da der Europäische Gerichtshof (EuGH) inzwischen stärker das Datenschutzrecht ausgestalte und so für das Bundesverfassungsgericht eher Bereiche wie Privatsphäre im Sicherheitsbereich und möglicherweise auch im Gesundheitswesen übrig blieben. Letztlich habe die Idee der informationellen Selbstbestimmung, die sachlich einem Grundrecht gleichkomme, „ganz Europa erobert“. Auch die Datenschutz-Grundverordnung (DSGVO) nehme „erhebliche Anleihen“ daran.

    Auf das Volkszählungsurteil hat das Bundesverfassungsgericht in den vergangenen vier Jahrzehnten über zweihundertmal in anderen Entscheidungen verwiesen, hat der hessische Datenschutzbeauftragte Alexander Roßnagel gezählt. Trotzdem offenbaren sich Wolff zufolge darin auch „strukturelle Schwächen“. So sei das Selbstbestimmungsrecht vor allem an der Bewältigung von Gefahren in sozialen Netzwerken „gescheitert“. Hier werde mittlerweile schon über das „Einfachrecht“ wie die DSGVO ein höherer Schutz geleistet. Deren Artikel 6, der eine klare Rechtsgrundlage wie eine informierte Einwilligung in die Verarbeitung persönlicher Daten verlangt, ist freilich auch vom Volkszählungsurteil inspiriert.
    Unbehagen in der App-Gegenwart

    Das Bundesverfassungsgericht habe etwa in seinen Begründungen zur Einschränkung des großen Lauschangriffs und der anlasslosen Vorratsdatenspeicherung Bezug auf das informationelle Selbstbestimmungsrecht genommen, nennt Ex-Bundesjustizministerin Sabine Leutheusser-Schnarrenberger (FDP) konkrete Beispiele für die Auswirkungen. Ähnlich sei es bei den Urteilen gegen Rasterfahndung, Staatstrojaner oder die Bestandsdatenauskunft. Trotzdem versuchten Innenminister immer wieder, einschlägige Überwachungsbefugnisse einzuführen – zumindest bis zur nächsten Klatsche aus Karlsruhe. Im Volkszählungsurteil gestellte Anforderungen „mag man als bürokratisch erachten“, aber dabei handele es sich um den Grundrechtsschutz.

    Wovor die Bundesbürger 1983 angesichts von sieben umstrittenen Fragen Furcht hatten, sei „ein Klacks der Daten“, die heute bei einer Minute App-Nutzung anfielen, verweist Gero Ziegenhorn von der Kanzlei Redeker, Sellner, Dahs auf ganz neue Risiken für die Privatsphäre im digitalen Zeitalter. Prinzipiell gehe die größere Gefahr längst von privaten Datensammlern wie Google oder Facebook aus, weiß auch Grimm. Der Staat sei mit dem Volkszählungsurteil aber grundsätzlich auch verpflichtet, die Bürger vor der „Missverwendung“ von Informationen durch Unternehmen zu schützen. Entwicklungen wie Big Data habe man 1983 zwar nur „im Nebel in der Ferne gesehen“, so Gisela Wild. Mit der Künstlichen Intelligenz (KI) entstehe nun aber erneut ein hohes „Angstniveau“, sodass sich wieder eine Gegenbewegung entwickle.

    Gerade mit dem Aufblühen von KI wächst indes auch die Zahl der Kritiker am Volkszählungsurteil. Karlsruhe habe damit einen Generalverdacht und ein allgemeines Misstrauen gegen jegliche Datenverarbeitung begründet, ärgert sich der erste Bundesdatenschutzbeauftragte Hans Peter Bull. Dass Gerichte das Recht auf informationelle Selbstbestimmung mittlerweile schon beeinträchtigt sähen, wenn sich Bürger „subjektiv unwohl fühlen“, entspreche dem „woken Zeitgeist“. Datenverarbeitung sei oft einfach nur nützlich. Eine Einwilligung häufig dagegen nicht, wie die Farce der Cookie-Banner zeige. Im Alltag seien Individuen mit dem in die Jahre gekommenen Recht nicht unbedingt freier geworden. Vor allem sei mit einer „übergroßen Verrechtlichung“ des Konzepts dessen Klarheit längst verlorengegangen.
    Überbietungswettbewerb zwischen Judikative und Legislative

    Für Winfried Veil aus dem Bundesinnenministerium ist die Zweckbindung gar die „freiheitfeindlichste Vorkehrung“, da sie „die gesamte Kommunikation zwischen Menschen behindert“. Damit seien „keine Zufallsfunde mehr in der Wissenschaft möglich“, Big Data und KI „tot“. Auch aus Sicht des EU-Abgeordneten Axel Voss braucht Künstliche Intelligenz riesige Mengen persönlicher Daten, sodass die DSGVO novelliert werden müsse.

    In der Grundverordnung werde tatsächlich „sehr viel im Detail geregelt“, gesteht der Ex-Bundesdatenschützer Peter Schaar zu. Auch er würde sich in diesem Sektor „schlankere Gesetze“ wünschen. Gemeinsam mit der Vorsitzenden der Datenschutzkonferenz von Bund und Ländern, Marit Hansen, verweist er aber auf technischen Lösungen wie Differential Privacy, um den Personenbezug aufzulösen und so neue Ansätze für die Datenauswertung zu schaffen.

  • Le travail migrant, ou l’autre délocalisation | Daniel Veron
    https://lmsi.net/Le-travail-migrant-ou-l-autre-delocalisation

    Ce sont précisément dans ces secteurs dont les représentants se plaignent régulièrement de « pénuries de main-d’œuvre » (agriculture, BTP, nettoyage, restauration, travail à domicile, etc.) que trouvent à s’employer massivement les travailleurs et travailleuses étrangèr·es. Au point qu’on peut se demander si le qualificatif de « métier en tension » n’est pas tout bonnement une périphrase commode pour désigner les métiers où seules les contraintes matérielles pesant sur les travailleurs et travailleuses migrant·es rendent acceptables les conditions de travail et de salaire qui y ont cours. Source : Les mots sont (...)

  • L’usage revendiqué de l’intelligence artificielle par l’armée israélienne questionne le droit de la guerre
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/12/14/l-usage-revendique-de-l-intelligence-artificielle-par-l-armee-israelienne-qu

    Cette question des applications militaires est importante. Une opération militaire donne le plein pouvoir aux militaires, qui ont en principe un « objectif » fixé par le pouvoir civil, mais ont ensuite la maîtrise des moyens pour y parvenir, sans devoir rendre de compte devant la justice (la CPI reste trop faible). Dès lors si en deuxième main la responsabilité léthale est confiée à une IA, on est encore plus loin de la responsabilité (souvent jugée ultérieurement... pas les vainqueurs) qui pourrait être relevée pour crimes de guerre.

    Enfin, quand la guerre se résume à détruire son voisin en limitant ses risques, on peut s’attendre à des guerre de plus en plus terribles pour les populations civiles. On retrouve le débat sur les drones armés.

    Parmi toutes les horreurs de la guerre qui a éclaté le 7 octobre entre Israël et le Hamas, il en est une qui est venue, de façon inattendue, ajouter une dimension dystopique à ce conflit : le recours assumé, par l’armée israélienne, à la puissance de l’intelligence artificielle (IA) pour maximiser son écrasement du mouvement islamiste. Une IA présentée comme une des composantes-clés de l’un de ses outils de ciblage pour ses campagnes de frappes aériennes sur la bande de Gaza, baptisé Habsora (« Evangile »).

    Difficile de savoir à quel point cette révélation inopinée, début novembre, au lendemain de la trêve de sept jours ayant permis la libération de 110 otages, a été le résultat d’une stratégie de communication maîtrisée. Des enquêtes de presse rapportaient alors les états d’âme d’anciens membres de l’armée israélienne sur l’emploi de ce logiciel capable de proposer des cibles à une vitesse inédite à partir d’une masse de données hétérogènes. Les mots « intelligence artificielle » sont parfois un fourre-tout qui englobe beaucoup d’applications numériques, qu’elles soient civiles ou militaires.

    Une chose apparaît néanmoins évidente, depuis, aux yeux d’experts : l’ampleur des destructions et le nombre inédit de victimes civiles à Gaza – plus de 18 000, selon le ministère de la santé du Hamas – pourraient faire bouger les lignes sur l’encadrement de l’IA dans les systèmes d’armes. « Cela fait des années que le sujet ne fait l’objet d’aucun consensus chez les spécialistes. Cette guerre pourrait permettre d’accélérer certains débats », soutient ainsi Julien Nocetti, chercheur associé à l’Institut français des relations internationales (IFRI), spécialiste des conflits numériques.
    Lire le décryptage : Article réservé à nos abonnés Israël-Hamas : « Le Monde » face à la guerre des images

    Les armements sont en effet aujourd’hui divisés en deux grandes catégories. D’un côté, les systèmes d’armes létales autonomes, totalement automatisés, dont il n’existe pas réellement d’exemples sur le marché. De l’autre, les systèmes d’armes létales « intégrant » de l’autonomie (SALIA), qui permettent en principe à l’homme de rester « dans la boucle ». Or l’immense majorité des puissances militaires occidentales – dont Israël avec Habsora – assurent aujourd’hui avoir fait le choix des SALIA, et peuvent ainsi jurer être du côté respectable de l’emploi de la force.

    Mais, pour Laure de Roucy-Rochegonde, également chercheuse à l’IFRI, autrice d’une thèse sur la régulation des systèmes d’armes autonomes, les spécificités de la guerre entre Israël et le Hamas pourraient ringardiser ces catégories aux contours flous et redonner de la vigueur à un autre concept de régulation, celui de « contrôle humain significatif ». Une définition plus stricte, poussée sans grand succès jusqu’ici par certains défenseurs des droits de l’homme, dont une ONG dénommée Article 36. « Le problème, c’est que l’on ne sait pas quel type d’algorithme est utilisé [par l’armée israélienne], ni comment les données ont été agrégées. Ce ne serait pas un problème s’il n’y avait pas, au bout, une décision de vie ou de mort », reprend Mme de Roucy-Rochegonde.

    #Intelligence_artificielle #militarisme #Guerre

    • Article36
      https://article36.org

      Article 36 is a specialist non-profit organisation, focused on reducing harm from weapons. We are a small and effective team of advocacy and policy experts based in the UK.

      We partner with civil society groups and governments to develop new policies and legal standards to prevent civilian harm from existing and future weapons.

      Our team has more than a decade of experience in diplomatic negotiations and developing practical, actionable policies.

    • Traités de DIH - Protocole additionnel (I) aux Conventions de Genève, 1977 - Article 36
      https://ihl-databases.icrc.org/fr/ihl-treaties/api-1977/article-36

      Article 36 - Armes nouvelles
      Dans l’étude, la mise au point, l’acquisition ou l’adoption d’une nouvelle arme, de nouveaux moyens ou d’une nouvelle méthode de guerre, une Haute Partie contractante à l’obligation de déterminer si l’emploi en serait interdit, dans certaines circonstances ou en toutes circonstances, par les dispositions du présent Protocole ou par toute autre règle du droit international applicable à cette Haute Partie contractante.

      Protocole I — Wikipédia
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Protocole_I

      Ratification
      En février 2020, ce protocole avait été ratifié par 174 États ; certains pays importants n’ayant pas ratifié le protocole sont les États-Unis, Israël, l’Iran, le Pakistan, l’Inde et la Turquie.

      surprise !

  • 𝖯𝖾𝗍𝖾𝗋 𝖧𝖺𝗋𝗅𝗂𝗇𝗀 sur X : https://twitter.com/PeterHarling/status/1734855908486676928

    In the nine weeks since the start of the Gaza war, Western diplomacies have produced almost nothing: no political framework, no humanitarian plan, nothing but shallow statements. A pro-Israel bias is part of the reason, but there are structural aspects too 🧵

    Weak leadership. Over the years, ministers of foreign affairs have become distinctly mediocre. Presidents used to delegate international relations to empowered statespeople. Now they place cronies, only to project their own petty politicking outward.

    Self-combustion. Meanwhile, internal processes are all-consuming. As no one sets a clear direction, too many people haggle over detail, in a policy-making process always overtaken by events, ever catching up. The UN is a sum of such parties.

    Shades of grey. Within this bubble, trivial nuances are battlegrounds. Western diplomats fight hard over empty words, in resolutions vetoed anyway. Europeans blame Americans, who blame Europeans, as if their positions hadn’t largely converged.

    Self-justification. There is no understating the enormous amount of energy, time, and talent vested in this charade. That becomes part of the problem: All concerned work so much, in good faith, that criticism inevitably is unfair. But who, then, is in charge?

    #médiocratie

  • Aujourd’hui dans vos journaux, une vraie bonne nouvelle qui sort avec un à-propos épatant : selon RSF, on n’a jamais tué aussi peu de journalistes que cette année :
    https://www.francetvinfo.fr/economie/medias/en-2023-45-journalistes-et-collaborateurs-des-medias-ont-ete-tues-dans-

    Ce nombre de journalistes tués dans le cadre de leurs fonctions atteint son plus bas niveau depuis 2002, ils ont été 33 à perdre la vie, malgré la guerre entre Israël et le Hamas. Depuis le début du conflit dans l’enclave palestinienne, 13 journalistes sont morts à Gaza, trois au Liban et un en Israël.

    C’est juste que le Committee to Protect Journalists, lui, en décompte 81, dont 60 rien qu’en Palestine :
    https://cpj.org/data/killed/2023/?status=Killed&motiveConfirmed%5B%5D=Confirmed&motiveUnconfirmed%5B%5D=Unconfir

    On atteint des niveaux de bouffonnerie, ces derniers temps…

  • Max Blumenthal sur X : “Israeli media was forced to remove an interview with Niko Ostroga, a man who claimed he saw 29 of his friends massacred by Hamas on 10/7 at the Nova Electronic Music Fest after he was exposed as a con artist who never attended the event. His lie was exposed only because he… https://t.co/06m4uQACUv” / X
    https://twitter.com/MaxBlumenthal/status/1734995131776762109

    Israeli media was forced to remove an interview with Niko Ostroga, a man who claimed he saw 29 of his friends massacred by Hamas on 10/7 at the Nova Electronic Music Fest after he was exposed as a con artist who never attended the event.

    His lie was exposed only because he concocted it to extract financial compensation from the Israeli state.

    In other cases, Israel has an interest in promoting dubious testimonies, like that of the mysterious Yoni Saadon, who said he witnessed 10 Hamas fighters simultaneously raping a woman with an “angel face” on a field at the same rave Ostroga falsely claimed to have attended.
    https://b.walla.co.il/item/3623478

  • Geil für Mielke und westliche Moneten
    https://taz.de/tazreisen!1347371

    Depuis 25 ans on n’a pas eu de nouvelles à propos de la prostitution en RDA sauf quelques documents de la Stasi qui conforment ce que tout le monde savait :

    – En RDA la prostitution constituait un phénomène visible mais éphémère.
    – Les structures mafieuses de proxénètisme et d’exploitation étaient absentes du commerce du sexe.
    – La Stasi se servait de la prostitution pour arrondir ses fins de mois en matière d’information.
    – Puisque la raison d’être des lois et des structures économiques en RDS étaient la sécurité économique, l’émancipation et la justice pour le peuple, la prostitution n’existait qu’á cause de l’alinéation (Entfremdung) et de ses conséquences psychologiques que l’état socialiste n’a jamais adressé.

    La comparaison avec les pays de l’Ouest montre que l’exploitation, la compétition économique et la pauvreté (aujourd’hui on préfère parler d’exclusion sociale) dans les pays capitalistes sont les raisons essentielles pour l’énorme ampleur du problème. Pour y remédier il faudrait s’en prendre aux raisons économiques et politiques.

    La prohibition sexuelle pratiquée dans plusieurs pays y fait autant de dégâts que la prohibition des drogues.

    28. 4. 1998 von Udo Scheer - Uta Falks Recherche zur Prostitution in der DDR in „VEB Bordell“ läßt die Auftragsarbeit der Huren für das MfS relativ unterbelichtet. Wichtig ist das Buch als Beitrag zur Mentalitätsgeschichte, weil es einen der wenigen Freiräume in der DDR ausleuchtet – den Sex.

    Es kam selten vor, daß sie es zu toll getrieben. Die „flotte Moni“, eine attraktive Sachbearbeiterin in Karl-Marx-Stadt, lockten wie viele andere in der DDR der Traum von der weiten Welt und der Luxus. Ihre Leidenschaft für die Exotik westlicher Männer rief die Volkspolizei auf den Plan, genauer, deren Stasi-Abteilung K1. Die stellte geplante Republikflucht durch Schleusung fest und übergab den Vorgang dem MfS.

    Ob die Staatssicherheit das Nummerngirl als Lockvogel zur Aushebung einer „feindlichen Menschenhändlerbande“ benutzte, ist Uta Falks Geschichte der Prostitution in der DDR nicht zu entnehmen. Die Autorin und Soziologin geht in „VEB Bordell“ zwar auf „Die Vernunftehe zwischen Prostitution und Staatssicherheit“ ein, stützt sich für die siebziger und achtziger Jahre jedoch überwiegend auf Presseveröffentlichungen und Gespräche mit Prostituierten, Barkeepern, Taxifahrern ..., ohne Akten und Dokumente heranzuziehen. So entwirft sie ein aufschlußreiches, teilweise voyeuristisches Panorama der Prostitution für Devisen. Die geheimdienstliche Dimension des Gewerbes ist mit dieser Methode nicht auszuloten. Sie ist jedoch ahnbar, wenn ein Ex- Stasi-Mitarbeiter zitiert wird, dem zufolge 95 Prozent der HwG- Personen (Personen mit häufig wechselndem Geschlechtsverkehr) zugleich für sein „Organ“ arbeiteten.

    Angesichts der 1968 erfolgten Erhebung der Prostitution zum Straftatbestand (§249, bis fünf Jahre Haft) hatten die Herren von der geheimen Front auch bei der „flotten Moni“ leichtes Spiel, sie sich „auf Basis von Wiedergutmachung“ dienstbar zu machen. Fortan empfing sie als IM „Petra Meyer“ westliche Diplomaten und Geschäftsleute. Im Land der Trabis und Wartburgs fuhr sie Mercedes: „Manchmal habe ich 5.000 Mark West pro Auftrag verdient und danach 1:12 getauscht.“ Das entsprach fünf Jahresgehältern eines Lehrers. Der Sex mit ihrem Führungsoffizier ging dann eine Nummer zu weit. Ihre IM-Akte weist Dekonspiration aus – den Tabubruch. Man trennte sich einvernehmlich: „Ich konnte weiter so ausschweifend leben, wie ich wollte.“

    Der geheime Dienst sammelte jede Information über den Klassenfeind und produzierte vorsorglich kompromittierendes Material. Romeo-IM umflirtete Sachbearbeiterinnen in bundesdeutschen Verwaltungen. Während der Leipziger Messe sorgten mehrere tausend „fleißige Bienchen“ aus allen Teilen der Republik für das körperliche Wohlbefinden westlicher Gäste, darunter Fremdsprachenstudentinnen. Trinkfreudige Lebedamen in der Rostocker Storchenbar verschönten devisenträchtigen Seeleuten den Landaufenthalt. Halbprofessionelle und professionelle Nutten waren in bestens präparierten Berliner Bars und Interhotels im ganzen Land zu Willen. 2.000 westdeutsche Persönlichkeiten sollen so den Herren von „Horch und Guck“ ins Netz der Geilheit gegangen sein. Unter ihnen war Heinrich Lummer, der nach seinem Aufstieg zum Innensenator in West-Berlin mit delikaten Fotos erpreßt werden sollte. Auch Uwe Barschel sei auf Orgien in Rostock gefilmt worden.

    Ostfrauen galten unter Westfreiern als Geheimtip, als hingebungsvoll und sinnlich. „Gib, was du denkst“ war ein häufiger Spruch in den siebziger Jahren. 20 D-Mark, damals 1:5 schwarz getauscht, entsprachen fast dem Wochenverdienst einer Sekretärin. Sich für „Geschenke-Sex“ hinzugeben, etwa für Kosmetik und Strumpfhosen – letztere sonst für 15 bis 30 Mark der DDR erhältlich –, erschien ihnen für diesen Kitzel nicht anstößig. Anders als professionelle verzichteten die Hobbyhuren schon mal auf Kondome. Sie schafften an für heißbegehrte Luxuswaren aus dem Intershop und redeten sich ein, sie könnten jederzeit von diesem Leben lassen, schließlich waren sie berufstätig und sozial gesichert.

    Fehlende religiöse Hemmungen, die seit 1972 kostenlosen Antibabypillen und die Möglichkeit des Schwangerschaftsabbruchs führten zu einem selbstbewußten Sexualverhalten, das vergleichsweise häufige Partnerwechsel und Scheidungen einschloß. Einzig die SED-Genossen waren bis Mitte der siebziger Jahre der Vorbildwirkung halber gehalten, außereheliche Beziehungen zu meiden, oder sie zahlten mit Parteistrafe und Karriereknick. Dieser Aspekt wird in „VEB Bordell“ allerdings sowenig betrachtet wie die Prostitution an Armeestandorten und in einschlägigen Nachtclubs im Lande. Ein 16-Zeilen-Abschnitt unter der reißerischen Überschrift „Vergnügungen für die oberen Zehntausend“ weist darauf hin, daß sich ein Teil der Führungselite mehrfach im Jahr in der „Kleinen Revue“ des Berliner Friedrichstadtpalastes mit Kellnerinnen und Tanzmäusen vergnügt hat.

    Nach 1945 trug Prostitution in der DDR, wie Uta Falk anhand von Dokumenten und Recherchen im Gesundheitswesen und der Justiz sowie in Gesprächen, u.a. mit dem Transvestiten Charlotte von Mahlsdorf, aufzeigt, überwiegend existenzsichernde Züge. Moralische Bedenken gab es kaum, dafür drastische Gesundheitsrazzien zur Eindämmung von Geschlechtskrankheiten, mit denen rund ein Prozent der Bevölkerung infiziert war. Bereits in den fünfziger Jahren, in denen die Mehrheit der Frauen Berufen nachging, überwog die Prostitution als lockender Zusatzverdienst.

    Nach groben Schätzungen sollen in den achtziger Jahren rund 3.000 professionelle Huren in der DDR gearbeitet haben (BRD 400.000). 30.000 seien nebenbei für D-Mark, Intershop-Luxus und den inzwischen irrealen Schwarzumtausch von nicht selten 1:10 dem ältesten Gewerbe der Welt nachgegangen. Die Stasi machte den Luden und hielt die Lampe.

    Da verwundert es kaum, wenn Prostituierte die DDR als „Superzeit“ und „Schlaraffenland“ in Erinnerung haben. Die Autorin folgt dieser Logik nahezu kommentarlos. Gespitzelt haben den Interviews zufolge meist die anderen.

    Wer – wie der Titel „VEB Bordell“ suggeriert – schlüpfrige Sensationen über die Prostitution in der DDR erwartet, kommt kaum auf seine Kosten. Wer in dieser Reihe „Forschungen zur DDR- Geschichte“ insbesondere für die achtziger Jahre eine faktenreiche Analyse erwartet, ebenso. Statt dessen zeugt die chronologische Darstellung der Prostitution und Semiprostitution in der DDR von einem bemerkenswert selbstbewußten Sichausleben in einem der wenigen zugestandenen Freiräume – in der Sexualität.

    Uta Falk: „VEB Bordell“. Ch. Links Verlag 1998, 208 S., 38 DM

    Entfremdete Arbeit
    https://de.wikipedia.org/wiki/Entfremdete_Arbeit

    Karl Marx, Das Kapital", Bd. III, 27. Siebenter Abschnitt
    Die Revenuen und ihre Quellen, 48. Abschnitt, Die trinitarische Formel
    http://www.mlwerke.de/me/me25/me25_822.htm
    Toute alinéation psychologique est le reflet de l’alinéation matérielle dont Marx décrit à plusieurs reprises les raisons et les manifestations. L’ouvrier est aliéné de son produit parce qu’on le lui vole ; les classes au pouvoir sont touchées par l’alinéation parce que le processus économique cache le véritable charactère de la création de valeur et de la propriété.

    Souffrances et maladies sont les produits collatéraux de ce côté obscur de notre existence. La consommation est le remède de charlatan proposé par les idéologues de l’Ouest et le revenue de putain la clé du bonheur pour les petits esprits au pays du socialisme perverti.

    Endlich tritt neben das Kapital als selbständige Quelle von Mehrwert das Grundeigentum. als Schranke des Durchschnittsprofits und als einen Teil des Mehrwerts an eine Klasse übertragend, die weder selbst arbeitet, <838> noch Arbeiter direkt exploitiert, noch sich wie das zinstragende Kapital in moralisch erbaulichen Trostgründen, z.B. dem Risiko und dem Opfer im Wegleihen des Kapitals, ergehn kann. Indem hier ein Teil des Mehrwerts direkt nicht an Gesellschaftsverhältnisse, sondern an ein Naturelement, die Erde, gebunden scheint, ist die Form der Entfremdung und Verknöcherung der verschiednen Teile des Mehrwerts gegeneinander vollendet, der innere Zusammenhang endgültig zerrissen und seine Quelle vollständig verschüttet, eben durch die Verselbständigung der an die verschiednen stofflichen Elemente des Produktionsprozesses gebundnen, Produktionsverhältnisse gegeneinander.

    Im Kapital - Profit, oder noch besser Kapital - Zins, Boden - Grundrente, Arbeit - Arbeitslohn, in dieser ökonomischen Trinität als dem Zusammenhang der Bestandteile des Werts und des Reichtums überhaupt mit seinen Quellen ist die Mystifikation der kapitalistischen Produktionsweise, die Verdinglichung der gesellschaftlichen Verhältnisse, das unmittelbare Zusammenwachsen der stofflichen Produktionsverhältnisse mit ihrer geschichtlich-sozialen Bestimmtheit vollendet: die verzauberte, verkehrte und auf den Kopf gestellte Welt, wo Monsieur le Capital und Madame la Terre als soziale Charaktere und zugleich unmittelbar als bloße Dinge ihren Spuk treiben. Es ist das große Verdienst der klassischen Ökonomie, diesen falschen Schein und Trug, diese Verselbständigung und Verknöcherung der verschiednen gesellschaftlichen Elemente des Reichtums gegeneinander, diese Personifizierung der Sachen und Versachlichung der Produktionsverhältnisse, diese Religion des Alltagslebens aufgelöst zu haben, indem sie den Zins auf einen Teil des Profits und die Rente auf den Überschuß über den Durchschnittsprofit reduziert, so daß beide im Mehrwert zusammenfallen; indem sie den Zirkulationsprozeß als bloße Metamorphose der Formen darstellt und endlich im unmittelbaren Produktionsprozeß Wert und Mehrwert der Waren auf die Arbeit reduziert. Dennoch bleiben selbst die besten ihrer Wortführer, wie es vom bürgerlichen Standpunkt nicht anders möglich ist, mehr oder weniger in der von ihnen kritisch aufgelösten Welt des Scheins befangen und fallen daher alle mehr oder weniger in Inkonsequenzen, Halbheiten und ungelöste Widersprüche. Es ist dagegen andrerseits ebenso natürlich, daß die wirklichen Produktionsagenten in diesen entfremdeten und irrationellen Formen von Kapital - Zins, Boden - Rente, Arbeit - Arbeitslohn sich völlig zu Hause fühlen, denn es sind eben die Gestaltungen des Scheins, in welchem sie sich bewegen und womit sie täglich zu tun haben. Es ist daher ebenso natürlich, daß die Vulgärökonomie, die nichts als eine didaktische, mehr oder minder doktrinäre Übersetzung <839> der Alltagsvorstellungen der wirklichen Produktionsagenten ist und eine gewisse verständige Ordnung unter sie bringt, grade in dieser Trinität, worin der ganze innere Zusammenhang ausgelöscht ist, die naturgemäße und über allen Zweifel erhabene Basis ihrer seichten Wichtigtuerei findet. Diese Formel entspricht zugleich dem Interesse der herrschenden Klassen, indem sie die Naturnotwendigkeit und ewige Berechtigung ihrer Einnahmequellen proklamiert und zu einem Dogma erhebt

    ...

    <Seitenzahlen> verweisen auf: Karl Marx - Friedrich Engels - Werke, Band 25, „Das Kapital“, Bd. III, Siebenter Abschnitt, S. 822 - 839, Dietz Verlag, Berlin/DDR 1983

    #histoire #DDR #prostitution

  • Opinion | Ed Yong: Reporting on Long Covid Taught Me to Be a Better Journalist - The New York Times
    https://www.nytimes.com/2023/12/11/opinion/long-covid-reporting-lessons.html

    Covering long Covid solidified my view that science is not the objective, neutral force it is often misconstrued as. It is instead a human endeavor, relentlessly buffeted by our culture, values and politics. As energy-depleting illnesses that disproportionately affect women, long Covid and M.E./C.F.S. are easily belittled by a sexist society that trivializes women’s pain, and a capitalist one that values people according to their productivity. Societal dismissal leads to scientific neglect, and a lack of research becomes fodder for further skepticism. I understood these dynamics only after interviewing social scientists, disability scholars and patients themselves, whose voices are often absent or minimized in the media. Like the pandemic writ large, long Covid is not just a health problem. It is a social one, and must also be understood as such.

    Dismissal and gaslighting — you’re just depressed, it’s in your head — are among the worst aspects of long Covid, and can be as crushing as the physical suffering. They’re hard to fight because the symptoms can be so beyond the realm of everyday experience as to seem unbelievable, and because those same symptoms can sap energy and occlude mental acuity. Journalism, then, can be a conduit for empathy, putting words to the indescribable and clarifying the unfathomable for people too sick to do it themselves.

  • In the Shadow of the Holocaust | The New Yorker
    https://www.newyorker.com/news/the-weekend-essay/in-the-shadow-of-the-holocaust

    Just three years after the Holocaust, Arendt was comparing a Jewish Israeli party to the Nazi Party, an act that today would be a clear violation of the I.H.R.A.’s definition of antisemitism.

    #instrumentalisation #sionisme

  • One-fifth of troop fatalities in Gaza due to friendly fire or accidents, IDF reports
    https://www.ynetnews.com/article/rkjqoobip

    According to data, at least 20 of 105 deaths since launch of ground operations not caused by enemy fire; military says working to ensure troops’ safety

    C’est habituel, ce pourcentage de « friendly fire », pour une armée dont l’infanterie est engagée, ou bien c’est aussi une spécificité de l’armée israélienne ?

    • Chiffres qui ne concernent pas les éventuels « friendly fire » du 7 octobre, parce que l’armée israélienne pense que ce ne serait pas très moral d’enquêter là-dessus :

      Casualties fell as a result of friendly fire on October 7, but the IDF believes that beyond the operational investigations of the events, it would not be morally sound to investigate these incidents due to the immense and complex quantity of them that took place in the kibbutzim and southern Israeli communities due to the challenging situations the soldiers were in at the time.

    • Proportion des « tirs amis »

      Le taux de pertes dû à ces #tirs_fratricides est relativement important dans les grands conflits, d’où l’importance accordée aux moyens identification friend or foe dans les armées des pays développés.

      Des études des forces armées des États-Unis ont indiqué les pourcentages de pertes dans ses rangs dues à des tirs amis durant les guerres et opérations suivantes :

      Première Guerre mondiale : 10 % des blessés au combat ;
      Seconde Guerre mondiale : 14 % des pertes totales ;
      Guerre de Corée : 7 % des pertes de la 25e division d’infanterie des États-Unis ;
      Guerre du Viêt Nam : Entre 11 et 14 % des pertes ;
      Invasion du Panama par les États-Unis : Entre 5 et 12 % des blessés au combat, 13 % des tués au combat ;
      Tempête du désert : 15 % des blessés au combat, 24 % des tués au combat.
      Les chiffres donnés dans une étude de The American War Library sont cependant jusqu’à plusieurs fois plus élevés.

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Tir_ami

      pour les victimes du 7/10, si on veut pas les tirs amis sus, c’est sûrement parce que la définition ne colle pas. les victimes n’étant pas des amis du régime.
      #Israël

    • En prenant aussi Tempête du désert, ça relèverait assez logiquement de la disproportion des forces en présence : si l’ennemi a du mal à tuer tes troupes, et que de ton côté tu as une puissance de feu bien supérieure et du support aérien, il n’est pas illogique que la proportion de tués par tes propres troupes augmente.

      Pour ta lecture du 7/10, tu as une lecture plus large que moi. J’en restais à l’idée que l’armée n’enquêtait pas explicitement sur ses propres soldats morts en « friendly fire », pas que la déclaration concernerait aussi les civils tués.

    • Concernant les victimes de “tirs amis” du 7 octobre, “il ne serait pas moral d’enquêter”,
      https://seenthis.net/messages/1031660

      Casualties fell as a result of friendly fire on October 7, but the IDF believes that beyond the operational investigations of the events, it would not be morally sound to investigate these incidents due to the immense and complex quantity of them that took place in the kibbutzim and southern Israeli communities due to the challenging situations the soldiers were in at the time.

  • Espionnage des journalistes : la France fait bloc aux côtés de six États européens
    https://disclose.ngo/fr/article/espionnage-des-journalistes-la-france-fait-bloc-aux-cotes-de-six-etats-eur

    La France, l’Italie, la Finlande, la Grèce, Chypre, Malte et la Suède veulent torpiller la première loi européenne visant à protéger la liberté et l’indépendance des médias dans l’UE en militant activement pour autoriser la surveillance des journalistes, au nom de « la sécurité nationale », révèlent des documents obtenus par Disclose, en partenariat avec Investigate Europe et Follow the Money.

    Le bras de fer touche à sa fin. Depuis plus d’un an, un projet de loi sur la liberté des médias en Europe, l’European Media Freedom Act, fait l’objet de vives discussions à Bruxelles et Strasbourg. Dans ce texte censé garantir l’indépendance, la liberté et le pluralisme des médias, une disposition est au cœur des tensions entre les États membres et le Parlement européen : son article 4, qui concerne la protection des sources journalistiques, considérées comme l’une « des conditions fondamentales de la liberté de la presse » par la Cour européenne des droits humains. Sans cette protection, « le rôle vital de la presse comme gardien de la sphère publique risque d’être mis à mal ».

    #indépendance_des_médias